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Les Palestiniens enterrent le ministre de la lutte contre la colonisation (CI)

Funérailles de Ziad Abou Ein à Ramallah, le 11 décembre 2014. AFP PHOTO / AHMAD GHARABLI

Des milliers de personnes ont assisté ce 11 décembre aux funérailles de Ziad Abou Eïn. Le ministre est décédé la veille, au cours d'une confrontation avec l'armée israélienne, alors qu'il manifestait contre l'implantation d'une colonie en Cisjordanie.
 
Le 10 décembre, le ministre palestinien Ziad Abou Eïn chargé de la lutte contre la colonisation participait à une manifestation pacifique dans le village de Turmusaya, au nord de Ramallah, contre l'implantation d’une nouvelle colonie juive, Adeï Ad, sur des terres palestiniennes. Il est mort après avoir été pris à la gorge et frappé par des soldats israéliens. Ses funérailles ont eu lieu ce 11 décembre. "Des milliers de Palestiniens se sont rassemblés pour se recueillir", relate Al-Jazira. "Les drapeaux palestiniens étaient en berne et des haut-parleurs diffusaient des versets coraniques."

Si la presse palestinienne évoque unanimement un meurtre planifié et dénonce un crime de guerre, la presse israélienne parle, elle, d’une banale crise cardiaque. Le quotidien panarabe Al-Quds al-Arabi, très impliqué dans la défense de la cause palestinienne, reprend les dernières phrases prononcées par le ministre : "C’est une armée terroriste qui excerce la répression et la terreur contre notre peuple palestinien. Nous sommes venus planter des oliviers sur notre terre, et eux nous attaquent dès le premier instant, alors qu’aucun d’entre nous n’a lancé une pierre ni déclenché une attaque."

Crainte de violences

Le quotidien panarabe déclare aussi qu’Abou Eïn aurait reçu en pleine figure une grenade lacrymogène et que les Israéliens auraient retardé l'arrivée des ambulances pour le secourir. L’éditorial juge dérisoire "la décision du chef de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas de suspendre la coordination sécuritaire avec Israël : il faut la stopper définitivement !"

Côté israélien, on craint une flambée de violence, surtout après la prière du vendredi [le 12 décembre]. "Le calme dépendra de la coordination sécuritaire entre Israéliens et Palestiniens, écrit le quotidien israélien Ha’Aretz. Les leaders palestiniens se sont réunis le 10 décembre au soir pour discuter de la suite à donner à cette coordination." Des leaders palestiniens appellent, eux, à cesser toute collaboration avec Israël, révèle le journal.

Un village ouvert

Sur un ton lyrique, le quotidien de Ramallah Al-Ayyam rapporte : "C'est dans le périmètre séparant l'un des plus beaux villages palestiniens et l'une des plus laides colonies que Ziad Abou Eïn est tombé." Le village de Turmusaya semble effectivement bien entretenu avec de belles constructions, grâce aux dons généreux des Palestiniens originaires de ce village et qui font partie de la diaspora. "C’est un village ouvert, sans délimitations, contrairement aux colonies juives qui ressemblent à des bases militaires, avec leurs bâtiments entourés de murs et de barrières électroniques."

 

 

http://www.courrierinternational.com/article/2014/12/11/les-palestiniens-enterrent-le-ministre-de-la-lutte-contre-la-colonisation

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