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Jeunesse - Page 2

  • Maroc : le leader du Rif dans la clandestinité, situation explosive à Al-Hoceïma (Anti-k)

    Rif Maroc
    La situation est très tendue à Al-Hoceïma
     
    Les heurts se multiplient à Al-Hoceïma.
     
    Nasser Zefzafi, le leader de la contestation populaire dans la région, actuellement en fuite et recherché par la justice, a appelé à des manifestations pacifiques avant de rejoindre la clandestinité. La police a arrêté plusieurs de ses camarades du «Hirak» (mouvance).
     
    Dans la région du Rif, réputée frondeuse, la province d’Al-Hoceima est le théâtre de manifestations récurrentes depuis la mort fin octobre 2016 d’un vendeur de poisson, broyé accidentellement dans une benne à ordures. La situation est très tendue depuis vendredi 26 mai 2017. La police est intervenue en force samedi soir pour empêcher toute manifestation d’ampleur en soutien à Nasser Zefzafi, le leader de la contestation populaire, actuellement en fuite et recherché par la justice.

    Nasser Zefzafi fait l’objet d’un mandat d’arrêt pour avoir interrompu la prière du vendredi dans une mosquée de la ville. Vingt personnes, dont plusieurs militants connus de la contestation, ont été arrêtées depuis vendredi. Des heurts similaires ont été signalés dans la ville voisine d’Imzouren, où les forces de l’ordre sont là aussi intervenues pour disperser les rassemblements, selon des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux.

    Discours identitaire

    Au fil des mois, la contestation, menée par un petit groupe d’activistes locaux, a pris une tournure plus sociale et politique, exigeant le développement du Rif, dans un discours identitaire teinté de conservatisme et de références religieuses.

    Le Rif, berbérophone, entretient des rapports de méfiance avec le Makhzen (Palais royal). Ostracisée par Hassan II, la région a longtemps souffert du manque de développement économique. Al-Hoceima a aussi été l’un des principaux foyers de la contestation lors du mouvement du 20-Février, la version marocaine des Printemps arabes en 2011. L’un des éléments déclencheurs de ce mouvement de révolte avait été le suicide en Tunisie d’un vendeur ambulant qui s’était immolé en réaction à la saisie de sa marchandise.

    ​Qui est Nasser Zefzafi, la nouvelle figure du Rif ?

    «Le Rifain qui défie l’Etat», selon la formule de Tel Quel, est un homme très connecté. A 39 ans, Nasser Zefzafi a su s’imposer comme leader grâce à ses interventions sur les réseaux sociaux. Tribun hors-pair, ses discours enflammés contre les autorités trouvent écho auprès d’une population conservatrice. Ses dernières sorties médiatiques, notamment le discours moralisateur enflammé tenue à la mosquée, ont refroidi certains de ses concitoyens.  Un mélange de religieux, de gauchisme et de régionalisme.

    Rabat réalise que le tout répressif ne peut être la solution devant une fronde sociale si forte. Depuis une semaine, le Rif assiste à un véritable défilé de ministre. Pas moins sept d’entre eux se sont rendus sur place. L’Etat marocain a depuis annoncé la mise en œuvre d’un catalogue de projets de développement de la région, désormais une «priorité stratégique».

    Par Géopolis @GeopolisFTV

    Publié le 28/05/2017

    http://www.anti-k.org

  • Maghreb : les jeunes mettent la pression (Le Point)

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    Du Sud tunisien au Rif marocain en passant par l'Algérie, la jeunesse maghrébine crie ses frustrations à la face des gouvernements.

    Les années se suivent, se ressemblent et s'assemblent au Maghreb. Les revendications d'avant-hier, d'hier et d'aujourd'hui seront-elles celles de demain. L'histoire bégaie dans le ventre mou du Maghreb. Au Maroc, Al Hoceïma est une province jetée en bord de mer, avec pêche et tourisme pour sources de revenus. La mort suspecte d'un vendeur de poissons en octobre 2016 – broyé par le mécanisme de compactage d'une benne à ordures alors que la police venait de saisir sa marchandise – avait provoqué manifestations et heurts avec la police. L'événement avait été hâtivement rapproché de l'immolation d'un vendeur de fruits et légumes à Sidi Bouzid, en Tunisie, le 17 décembre 2010. Dans le cas tunisien, la police avait aussi confisqué le gagne-pain de Mohamed Bouazizi, le vendeur de fruits. Un mois plus tard, le régime chutait et la Tunisie entrait en démocratie. Mais Tunis n'est pas Rabat. Et réciproquement.

    Tataouine, Al Hoceïma : même combat ?

    Il y a huit jours à peine, le Sud tunisien s'embrasait. La mort « accidentelle » d'un manifestant, renversé par un véhicule de la garde nationale, déclenchait une fureur, provoquant des dizaines de blessés, la destruction de biens publics liés aux institutions sécuritaires et l'image terriblement symbolique de la destruction d'une vanne d'un puits de pétrole par une poignée d'individus. Quarante-huit heures après, le chef du gouvernement lançait une opération anticorruption qui éclipsait les événements du Sud. Mais, dans la zone d'El-Kamour, les sit-in perdurent. Cela fait deux mois.

    À Al Hoceïma, au nord-est du Maroc, de sérieux affrontements se sont déroulés samedi. La police a procédé à une vingtaine d'arrestations.

    En Algérie, on ne compte plus les sautes d'humeur. Ce que Boualem Sansal expliquait : « La jeunesse est pressurée par le pouvoir et par les religieux. Elle n'a pas d'horizon, a des angoisses existentielles. Elle est prise dans la nasse. En Algé- rie, c'est l'explosion de colère chaque jour. Des émeutes. Deux à trois mille chaque année. Le régime est d'un mépris et d'une arrogance à l'égard des jeunes.  »

    Des pays si différents et si proches

    Si l'Algérie, le Maroc et la Tunisie sont des nations aux régimes politiques différents, aux us sociaux divergents, aux cultures nuancées d'un pays à l'autre, il existe un point commun : le ras-le-bol d'une grande partie de la jeunesse. Ras-le-bol à l'égard d'un État jugé partial, injuste, protégeant les puissants, écrasant les sans-grade avec une administration élevant la « tatillonnerie » au rang de chef-d'œuvre sadique. Ces coups de colère enregistrés à intervalles réguliers font partie du quotidien. On s'émeut, on disserte, on s'apostrophe sur les plateaux télé, puis on oublie. Mais le ressentiment se nourrit de ce statu quo. Et l'irrationnel l'emporte parfois sur une perspective d'avenir construite sur la réalité et non sur l'utopie. La jeunesse attend tout de l'État, État qui ne peut plus assumer ce rôle paternaliste.

    Une solution économique

    En 1992, James Carville lançait au candidat démocrate Bill Clinton « it's the economy, stupid » , lui enjoignant de concentrer sa campagne et son action future sur l'économie, à rebours d'un George Bush. Depuis, cette phrase est devenue une maxime politique. Il serait bon que certains pays du Maghreb s'en emparent. Les taux de chômage des jeunes recueillis par la Banque mondiale sont alarmants. 31,8 % en Tunisie, 29,9 % en Algérie, 38,8 % au Maroc pour les jeunes en milieu urbain.

    Au royaume de Mohamed VI, le cap a été mis sur le continent africain afin que le pays devienne le hub logistique, bancaire et politique entre l'Europe et l'Afrique. Une stratégie à long terme.

    En Algérie, dans les décombres de la fin de règne d'Abdelaziz Bouteflika, on n'attend pas Godot, mais la fin du régime. Les législatives du 4 mai l'ont prouvé jusqu'à l'absurde : les deux partis qui dirigent le pays ont engrangé moins de voix que les bulletins blancs ou nuls. Et l'économie algérienne, dépendante à plus de 90 % des revenus des hydrocarbures, plonge avec un baril de pétrole dont le prix oscille entre 49 et 52 dollars.

    Quant à la Tunisie, son entrée en démocratie lui vaut les satisfecit internationaux. Mais sa politique économique – sept gouvernements se sont succédé depuis 2011 –  lui vaut les remontrances polies du FMI. L'absence de réformes structurelles (masse salariale de la fonction publique, maquis administratif, caisses des retraites dans le rouge…) est pointée du doigt. Si le tourisme redémarre, secteur saccagé par les attentats du Bardo et de Sousse en 2015, si le phosphate reprend une activité normale après des années de grèves et de malversations, la Tunisie compte 650 000 chômeurs. Difficile mission pour le chef du gouvernement, dont une grosse partie du budget est grevée par les salaires des fonctionnaires et le remboursement de la dette. Sa marge de manœuvre est très étroite alors que les exigences sont nombreuses.

    Capitalisme de rente et corruption

    Si l'État, qu'il soit algérien, marocain où tunisien, n'est plus en mesure de fournir des jobs à toute sa jeunesse, l'État peut agir d'une autre façon pour doper des économies anémiées. En luttant contre la corruption, en cessant de privilégier le capitalisme de rente qui profite à quelques clans, en misant sur une éducation nationale pragmatique, dénuée de diktats idéologiques, en créant un climat propice à l'entrepreneuriat (ce qui nécessite une forte réduction de l'économie informelle)… En s'attaquant sur le long terme à ces sujets-là, l'État cesserait de devenir l'unique réceptacle de toutes les frustrations.

     Correspondant à Tunis, Benoît Delmas
    Le Point Afrique
     
     
    Commentaire: Nous ne partageons pas l'orientation de ce journal!
     
  • Nuages sur la Tunisie (Le Monde Diplomatique)

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    Mercredi 10 mai 2017, la petite localité de Tebourba, située à 35 kilomètres à l’ouest de Tunis, dans le gouvernorat (préfecture) de La Manouba, a été le théâtre d’affrontements entre jeunes et forces de sécurité, ces dernières usant de gaz lacrymogènes pour disperser plusieurs centaines de manifestants en colère.

    À l’origine de ces violences, la tentative d’immolation par le feu d’un jeune vendeur de fruits à la sauvette empêché de travailler par les policiers. Cela rappelle sans conteste l’événement fondateur de la révolution tunisienne de décembre 2010-janvier 2011, quand des représentants de l’ordre confisquèrent sa marchandise à Mohamed Bouazizi, le poussant à s’asperger d’essence avant de l’enflammer pour mettre fin à ses jours (17 décembre 2010).

    Malgré le retour au calme — les autorités du gouvernorat ont promis d’aménager des espaces de vente pour les marchands ambulants —, le drame de Tebourba est loin d’être isolé. Suicides ou automutilations sont fréquents chez une jeunesse désabusée et les protestations populaires qui suivent ces actes s’ajoutent aux tensions sociales qui aggravent un climat politique des plus délétères. Jour après jour, la Tunisie s’interroge sur son avenir dans un contexte de crise multiforme.

    Lire aussi Thierry Brésillon, « Grand déballage historique en Tunisie », Le Monde diplomatique, mai 2017. La veille des affrontements de Tebourba, le pays apprenait ainsi la démission de M. Chafik Sarsar, le président de l’Instance supérieure indépendante des élections (Isie). En poste depuis 2014, cette personnalité indépendante et très respectée devait préparer les élections municipales — les premières depuis la chute de l’ancien régime — du 17 décembre prochain. Suivi dans son départ par deux autres membres du conseil de l’Isie, dont le vice-président, l’intéressé s’est dit contraint à la démission » et a évoqué des « divergences internes » menaçant l’organisation « d’élections libres et transparentes ».

    Pour de nombreux Tunisiens, il ne fait nul doute que M. Sarsar subissait les pressions des autorités et de partis politiques désireux de remporter le scrutin. Cela afin de bénéficier d’assises territoriales et financières susceptibles de les aider à préparer au mieux leurs campagnes électorales pour les législatives de 2019. Du coup, l’opinion publique se demande si les municipales auront bien lieu. Un report, même de quelques semaines, aurait un effet fâcheux dans la mesure où ce rendez-vous, maintes fois décalé, est considéré comme une étape fondamentale dans la poursuite du processus de transition démocratique entamé depuis la chute de l’ancien président Zine El-Abidine Ben Ali, le 14 janvier 2011.

    Dans un discours prononcé ce même 10 mai, le président Béji Caïd Essebsi a néanmoins assuré que les élections locales auront bien lieu. Annoncée depuis plusieurs jours, son adresse à la nation a surtout été l’occasion de fustiger les mouvements sociaux qui paralysent l’activité économique en divers points du pays, notamment dans les régions du Kef (nord-ouest) et de Tataouine (sud-est). Revendiquant la nécessité de défendre « l’État de droit », et estimant que les manifestations « ne sont pas toutes légitimes » M. Essebsi a fait savoir qu’il avait décidé de recourir à l’armée pour protéger « les outils de production » et défendre les sites d’extraction de pétrole et de phosphate. Pour mémoire, en 2011, alors qu’il était chef du gouvernement (du 27 février au 24 décembre 2011), celui qui fut, entre autres, ministre de l’intérieur (1965-1969) du président Habib Bourguiba, s’était déjà élevé contre « le dégagisme néfaste à l’économie » dont, selon lui, se rendaient coupables nombre de Tunisiens désireux de chasser tous les responsables en place, qu’ils soient élus, gouverneurs (préfets) ou chefs d’entreprise.

    En décidant de faire appel à l’armée pour « protéger » l’activité économique, le président tunisien prend le risque de dérapages tant les protestations s’accroissent. Après six années de transition, une grande majorité de Tunisiens ne voit aucune amélioration dans la situation économique et reproche aux autorités de ne pas agir contre la marginalisation de nombreuses régions. À Tataouine, des manifestants multiplient sit-in, blocages de route et marches publiques pour exiger des investissements pour le développement régional et la mise en place, par les compagnies pétrolières, d’une politique de recrutement favorable à la jeunesse locale. En somme, les mêmes revendications qu’il y a vingt, dix ou six ans… S’il a été favorablement accueilli par la bourgeoisie tunisienne qui se dit lassée par le désordre dans le pays, ce recours à la soldatesque fait craindre un tour de vis sécuritaire et un retour déguisé à l’ordre ancien.

    Il faut dire que les alertes en ce sens s’intensifient. En avril dernier, l’Union générale des étudiants de Tunisie (Uget) dénonçait les violences policières commises lors de manifestations estudiantines. Début mai, la rédaction du site indépendant Nawaat condamnait « le harcèlement du directeur de sa rédaction et l’intention manifeste des autorités à s’acharner contre ses journalistes. » Sami Ben Gharbia, cofondateur et directeur de la rédaction avait alors été convoqué — le 3 mai, jour de la célébration mondiale de la liberté de la presse ! — par la brigade centrale d’investigation de la Garde nationale pour y être interrogé à propos de fuites concernant un projet présidentiel d’amnistie des cadres de l’ancien régime.

    Sur les réseaux sociaux, mais aussi lors des nombreux talk-shows sur les chaînes de télévisions tunisiennes, cette tentation sécuritaire est d’autant plus critiquée que le gouvernement de M. Youssef Chahed (lire l’encadré ci-dessous) peine à apporter des réponses aux inégalités et aux déséquilibres régionaux. C’est d’ailleurs la persistance de la marginalisation d’une partie du pays que met en exergue le dernier rapport de l’International Crisis Group (ICG) (1). Pour les experts de ce laboratoire d’idées basé à Bruxelles, le compromis politique en place depuis 2014, fruit de l’alliance entre le parti Nidaa Tounès (camp présidentiel) et la formation islamo-conservatrice d’Ennahda, est menacé à moyen terme. Relevant la paralysie qui empêche l’accomplissement des réformes, le document insiste sur le poids néfaste des « réseaux clientélistes » et, plus encore, sur l’existence d’une bataille de l’ombre entre l’élite économique traditionnelle et de nouveaux entrepreneurs originaires de l’intérieur du pays ou des zones défavorisées.

    « Alors que les équilibres macroéconomiques sont mis à mal, la polarisation se renforce dans le monde des affaires entre chefs d’entreprises, mais aussi entre ces derniers et les barons de l’économie informelle, notamment de la contrebande, note ainsi le rapport. D’un côté, une élite économique établie issue de la région côtière de l’Est du pays et des grands centres urbains est protégée et privilégiée par des dispositifs réglementaires, et entend le rester. De l’autre, une nouvelle classe d’entrepreneurs issus des régions déshéritées, dont certains sont cantonnés au commerce parallèle, soutiennent en partie les protestations violentes contre le pouvoir central et aspirent à se faire une place parmi l’élite établie, voire à la remplacer. »

    Pour l’ICG, seuls un dialogue national et la mise en place d’un certain nombre de mesures sont susceptibles d’empêcher que cet affrontement régionaliste ne mène à l’échec de la transition démocratique. Et parmi les changements que suggère le laboratoire d’idées, il y a le « renforcement de l’Instance nationale de lutte contre la corruption (Inlucc) » ainsi que la « soumission par les partis politiques de leurs rapports financiers à la Cour des comptes. »

    L’un des mérites du document de l’ICG est d’insister sur le fait que « des hommes de l’ombre du milieu des affaires tirent les ficelles en coulisses pour défendre leurs intérêts. » Une réalité que nombre de Tunisiens valident en faisant systématiquement référence à l’existence de « mafias » organisées dont l’argent irrigue non seulement le champ politique mais aussi celui des médias et même des organisations non gouvernementales (ONG) locales.

    C’est dans ce contexte que le président Béji Caïd Essebsi tente de convaincre ses concitoyens d’accepter le projet de loi de réconciliation économique dont la troisième mouture est en discussion à l’Assemblée. Pour les autorités tunisiennes, l’amnistie, sous conditions, de personnes impliquées dans des crimes de corruption est susceptible de tourner la page du passé et de permettre le redémarrage de l’économie. La gauche, les syndicats, ainsi que de nombreuses associations y sont opposées et manifestent régulièrement pour exiger le retrait de ce projet qu’ils qualifient de « blanchiment de la corruption ». Des militants pour la défense des droits humains voient dans ce projet une tentative pour amoindrir les prérogatives de l’Instance Vérité et Dignité (IVD), en charge du processus de justice transitionnelle et dont les travaux font face à une hostilité plus ou moins assumée de la part du pouvoir.

    Lire aussi Jérôme Heurtaux, « Le triple déni des cadres déchus », Le Monde diplomatique, mai 2017. Quoi qu’il en soit, l’avenir de ce texte dépend de la position que prendra Ennahda. À l’image de son guide Rached Ghanouchi, la direction de ce parti semble encline à soutenir le texte pour au moins deux raisons. La première est liée à l’idée qu’une opposition à son adoption sonnerait le glas de la coalition avec Nidaa Tounès et précipiterait le pays dans une grave crise politique à l’issue incertaine. La seconde est d’ordre stratégique. En absolvant certains cadres de l’ancien régime, qui fut pourtant un impitoyable persécuteur des islamistes, Ennahda élargirait son influence au sein des élites économiques traditionnelles, sachant que son poids chez les entrepreneurs du secteur informel est déjà conséquent. Seul problème pour la direction de ce parti, sa base demeure opposée à cette absolution. Le sort du projet de loi de réconciliation économique en dira long sur la recomposition politique en Tunisie.

     

    Un gouvernement affaibli

    Tombera ou ne tombera pas ? Installé à la fin août 2016, le gouvernement de M. Youssef Chahed fait l’objet de nombreuses spéculations quant à sa pérennité. Obligé de composer avec une Assemblée hostile, le plus jeune chef de gouvernement de l’histoire de la Tunisie indépendante (il a 41 ans) doit faire face à un flot ininterrompu de critiques liées notamment à son incapacité à répondre aux attentes sociales nées de la révolution.

    Certes, M. Chahed a été conforté à son poste par le président Essebsi lors du discours de ce dernier, mais le limogeage de deux de ses ministres, visiblement décidé par le palais de Carthage — le siège de la présidence — a illustré le manque d’autonomie du gouvernement. C’est un conflit avec le syndicat de l’enseignement secondaire, une branche de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), qui a coûté son poste à M. Néji Jelloul, ministre de l’éducation. Ce dernier, personnalité ambitieuse et d’autant plus désireuse de jouer un rôle de premier plan que le parti présidentiel Nidaa Tounès est miné par les dissensions, s’est attiré les foudres des syndicats en cherchant à légiférer sur les cours particuliers. Une pratique discrétionnaire et peu encadrée qui représente néanmoins une part substantielle des revenus des enseignants. Son limogeage signe le glas de ce projet, au grand dam de nombreux ménages qui dénoncent le poids financier excessif de ces enseignements additionnels.

    Quant à Mme Lamia Zribi, désormais ex-ministre des finances, son renvoi est dû à une bourde bien étonnante pour qui connaît les exigences de prudence oratoire pour un tel poste. En estimant publiquement que le dinar tunisien, déjà bien faible, pourrait tomber à un taux de 1 euro pour 3 dinars d’ici la fin de l’année, elle a provoqué une panique sur le marché local des changes et obligé le chef du gouvernement à démentir toute imminence de dévaluation de la monnaie nationale. Un cafouillage de mauvais aloi quand on sait que la Tunisie est engagée dans de difficiles négociations avec le Fonds monétaire international (FMI).

    Akram Belkaïd  14 mai 2017

    http://blog.mondediplo.net/

  • Tunisie: "ni terroristes ni casseurs", des manifestants du sud ne "lâchent rien" (Le Point)

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  • Risque d’escalade en Tunisie après la mort d’un manifestant dans le sud (ESSF)

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    Un jeune manifestant est mort lundi après avoir été écrasé par un véhicule de la gendarmerie dans le sud de la Tunisie, faisant craindre une escalade dans cette région agitée depuis plusieurs semaines par des protestations sociales.


    Une cinquantaine de personnes ont également été hospitalisées pour asphyxie au gaz lacrymogène ou fractures, lors de heurts entre manifestants et forces de l’ordre à El-Kamour et Tataouine, sa préfecture, a indiqué à l’AFP le ministère de la Santé.

    La tension est montée durant le week-end à El-Kamour, site désertique à une centaine de km de Tataouine où campent depuis près d’un mois des habitants réclamant une meilleure répartition des richesses et des recrutements prioritaires dans les sociétés pétrolières.

    Face à ce mouvement entravant la circulation des camions vers les champs pétroliers et gaziers de Tataouine, le président Béji Caïd Essebsi a solennellement demandé le 10 mai aux militaires de protéger les sites de production du pays d’éventuels blocages. Lundi matin, « un citoyen a été tué à El-Kamour par un 4x4 de la Garde nationale (l’équivalent de la gendarmerie) qui faisait marche arrière. Il est mort après son transport à l’hôpital », a confirmé devant la presse le porte-parole du ministère de l’Intérieur, Yasser Mesbah.

    Tout est fermé

    Ce décès est survenu lors d’une manifestation devant le complexe pétrolier et gazier, où les forces de l’ordre ont fait usage de gaz lacrymogène pour repousser les protestataires qui tentaient d’y pénétrer.
    Selon le porte-parole du ministère de la Défense, Belhassen Oueslati, les manifestants « ont utilisé des camions pour forcer le barrage » érigé autour des installations. « La situation est stable », a-t-il ajouté lors de ce point de presse.

    Son homologue de l’Intérieur a indiqué que 13 policiers avaient été blessés à El-Kamour et Tataouine. Six agents de la Garde nationale ont aussi été touchés dont deux grièvement. Un agent de la protection civile est en soins intensifs, a-t-il ajouté.

    M. Mesbah a également déclaré que le siège de la Garde nationale à Tataouine avait été incendié, des véhicules des forces de l’ordre brûlés et la fourrière dévalisée.
    Après le décès du manifestant d’El-Kamour, une manifestation de soutien organisée devant le gouvernorat à Tataouine a elle aussi fini en heurts.

    Ce rassemblement n’a dégénéré « qu’après les violences à El-Kamour », a assuré à l’AFP, sous couvert de l’anonymat, un participant. « Tout est fermé à Tataouine. Seule l’armée est là, les policiers et gendarmes sont partis. Nous n’avons aucun problème avec l’armée, qui se comporte de manière très civilisée », a-t-il ajouté.

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    On ne lâche rien

    Dans le centre de Tunis, deux manifestations -des dizaines de personnes puis quelques centaines- ont été organisées lundi en soutien aux contestataires du sud. Les participants ont notamment repris à leur compte le slogan phare des habitants de Tataouine : « On ne lâche rien ».
    « Le peuple de Tataouine revendique son droit au travail et au partage des ressources et (Béji Caïd) Essebsi répond par la force », a fustigé Marwane, la trentaine.

    Parmi les rares réactions politiques, le parti islamiste Ennahdha a appelé au calme, tout en jugeant « légitimes » les revendications des habitants de Tataouine.

    Dès samedi, l’armée avait procédé à des tirs de sommation pour disperser la foule à El-Kamour, pour la première fois depuis l’appel du président Essebsi aux militaires. Le lendemain, le ministère de la Défense a prévenu que l’armée aurait recours à la force contre quiconque tenterait de pénétrer à l’intérieur du site d’El-Kamour.
    « La tentative d’entrer par la force dans l’installation protégée par l’armée (...) n’est pas un acte pacifique (...) Cela requiert une réaction », a insisté lundi à la radio le porte-parole du ministère Belhassen Oueslati.

    En fonctions depuis moins d’un an, le gouvernement d’union de Youssef Chahed est à son tour confronté à une grogne sociale croissante, en particulier dans les régions périphériques.
    Les mouvements prennent régulièrement l’allure de sit-in bloquant routes et accès à certains sites.
    La Tunisie, unique pays rescapé du Printemps arabe, avait connu début 2016 sa plus importante contestation sociale depuis la chute de la dictature cinq ans plus tôt, après le décès d’un jeune manifestant lors d’une manifestation pour l’emploi à Kasserine (ouest).

    mardi 22 mai 2012

  • Ces pauvres qui agacent la Tunisie des nantis (Nawaat.tn)

    Albert Camus disait : « L’homme n’est pas entièrement coupable : il n’a pas commencé l’histoire ; ni tout à fait innocent, puisqu’il la continue ».

    Battez-vous, mais ne vous trompez pas de combat. Méprisez la misère, non ceux qui la subissent. Et si vous trouvez niais ceux qui compatissent avec la misère des autres, pensez à ceux qui vivent aveuglement dans la névrose du « toujours plus », s’oubliant dans la tourmente qu’exige leur personnage. Existe-t-il un plus grand mépris de soi ?

    Les pauvres agacent les falsificateurs de l’histoire, les promoteurs de la grandeur virtuelle de la Tunisie. Ils ne sont plus méritants et reconnaissants des bienfaits qui leur sont accordés. Voilà qu’ils se mettent à ne plus supporter leur misère, à revendiquer, à dénoncer les injustices, les abus de pouvoir et le déséquilibre du développement régional.

    Ils sont agaçants même trop agaçants, car non seulement ils posent des soucis certains pour les responsables politiques actuels, mais en plus, leur lisibilité fait tomber à l’eau tous les bla bla sur le Bourguiba « visionnaire », qui en réalité n’est que l’investigateur d’une politique économique extravertie, et nettement au dépend de l’équilibre entre les régions.

    Ces pauvres emmerdent, car ils veulent leur part du « gâteau », ils demandent à être assistés par un Etat trop occupé à subventionner ses hôteliers et à s’épuiser à faire passer un projet de loi qui pardonnerait aux voleurs du pays leurs crimes. « Ce sont des hommes d’affaires », nous dit-on. Drôles d’hommes d’affaire, qui profitent de bas salaires, d’exonération d’impôt et qui restent pourtant insatisfaits. Ces mêmes hommes d’affaire qui s’adonnaient à des opérations de trafic qui ont fait perdre au pays deux points et demi de croissance pendant une dizaine d’années.

    Aux yeux des bien-pensants, les pauvres sont des barbares dangereux pour l’ordre public. Comment ces habitants de Tataouine, ont-ils osé renvoyer le chef du gouvernement ? Un jeune aussi raffiné et dynamique qui a pris la peine d’aller leur proposer des solutions de pacotilles pour soulager leurs misères.

    Ces gens-là n’ont aucun savoir vivre, ni sens de raffinement. Ils ne pensent pas au bien du pays. Ils ont la haine et ils veulent diviser le pays. A l’issue de l’attentat de Sousse qui a visé l’hôtel de Mme Zohra Driss, celle-ci a eu l’intelligence de demander aussitôt l’aide de l’Etat, alors que les cadavres étaient encore chauds. Elle a eu ce qu’elle demandait. Les « ploucs » devraient s’inspirer de ce type d’élégance et apprendre à battre le fer pendant qu’il est chaud.

    Ces pauvres sont bêtes, ils revendiquent la décentralisation et le développement des régions. Il parait que c’est prévu par la constitution, oui mais, ils auraient dû comprendre que les lois, les écrits et les discours officiels existent pour être dépassés dans ce pays.

    « Je ne reconnais plus ma Tunisie », crient certains. Qu’est-ce qui a changé dans leur Tunisie ? Les pauvres justement ; d’invisibles, ils sont devenus visibles. Un peu trop aux goûts de ces braves gens : leurs revendications, même tues par les télévisions sont reliées par les réseaux sociaux. On les rencontre à chaque coin de rue en plein centre-ville. Les uns, vendent des « chinoiseries » de tout genre. Les autres brondissent dans un parking pour réclamer quelques millimes. Les plus exigeants ont pris l’habitude d’aller déranger les responsables avec leurs requêtes. Les plus « méchants » bloquent les routes. Les pauvres de ce pays ont changé. Ingrats, ils n’accomplissent plus leur devoir de pauvres. Ils refusent désormais, d’être au service d’une minorité de nantis sans imagination, et leurs relais arrogants déguisés en politiques et bradant des slogans auxquels personne ne croit plus.

    Le pire ces déshérités se sont mis à agacer même des pauvres comme eux. Ces derniers font partie de ce qu’on appelle la classe moyenne. Leurs ennemis jurés, c’est ces misérables qui ne restent plus tranquilles. Nostalgiques, ils souhaitent le retour d’un Etat fort qui obligerait tous ceux qui les dérangent à se cacher et se la boucler. Ils veulent la paix pour vaquer tranquillement à leurs petits trafics fantasmant et jonglant avec des millions qu’ils ne possèdent pas encore.

    A défaut de partager les millions des nantis, ils se contentent, pour le moment, de partager leurs bêtises et défendre leurs balivernes ; leur coach s’appelle Lotfi Laamari, leur imam préféré Férid El Beji, Leur expert génial est Moez Joudi, leur spectacle préféré l’éternelle Hadhra de Fadhel Jaziri. Les plus « modernes » d’entre eux sont fans de l’émission Capital de M6 et des livres de Paulo Coelho.

    Ils se disputent les « j’aime », les « j’adore » et les « bravo » pour les statuts du rejeton de l’exécutif. Au papa, ils pardonnent tout, attendant stoïquement l’apparition de son génie supposé, prêtant à ses discours des subtilités qu’ils n’ont pas. La majorité de ce type de pauvres, sont des humanistes intermittents, ils veulent pardonner aux mafieux, et punir fermement les grévistes, les paresseux et les vendeuses qui oublient de leur rendre leurs petites monnaie (Pour le principe, nous disent-ils).

    Dans leurs heures perdues, ils distribuent la nationalité Tunisienne aux uns, la confisquant aux autres. Le malaise des riches est à limite compréhensible, mais la haine des pauvres par ces derniers est pathétique et désespérante. Intransigeante, elle n’a d’égal que la somme de lâcheté, de renoncement et de trahison de leur personne après avoir gagné les miettes que leurs maîtres ont daigné leur laisser. Leur amertume irait en grandissant car la concurrence devient rude, entre eux ; leurs maîtres sont de plus en plus cupides, bêtes et méchants, les pauvres de plus en plus indisciplinés et agaçants, et eux, même pas repus.

    Vous recherchez la compagnie des « grands », des inoubliables sensations. Evitez de vous réduire à de simples consommateurs frustrés. Cherchez la compagnie des vrais grands de ce monde, lisez leurs beaux testes, ressourcez-vous avec leurs belles musiques. Ouvrez vos yeux sur la beauté du monde. Les pauvres ne vous agaceraient plus. Avec un peu de chance, vous finirez par remplacer votre dégout par un minimum d’empathie. Et là, vous comprendrez que vous n’êtes point à l’abri de l’injustice de ce monde. Bientôt, vous n’aurez plus le droit aux miettes, quoique vous vendiez. Il vaut mieux échouer à essayer de changer le monde, que de perdre en se conformant à l’ensemble de ses bêtises. Rien n’est plus amer que de se retrouver, à l’automne de sa vie, insatisfait, agacé, ne supportant plus les éclats de rire des enfants, se disant « tout ça pour ça » !

    Albert Camus disait : « L’homme n’est pas entièrement coupable : il n’a pas commencé l’histoire ; ni tout à fait innocent, puisqu’il la continue ». Tenter de s’inscrire dans la rupture avec ce monde, injuste et superficiel, est salvateur. Battez-vous, mais ne vous trompez pas de combat. Méprisez la misère, non ceux qui la subissent. Tentez de déloger ceux qui s’assoient dessus, au lieu de les courtiser. Et si vous trouvez niais ceux qui compatissent avec la misère des autres, pensez à ceux qui vivent aveuglement dans la névrose du « toujours plus », s’oubliant dans la tourmente qu’exige leur personnage. Existe-t-il un plus grand mépris de soi ?

     

    http://nawaat.org/

  • Le souverain marocain face aux revendications sociales et identitaires Le Rif en ébullition (Algeria Watch)

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    Une nouvelle manifestation s’est déroulée jeudi à Al Hoceïma, ville de la région du Rif, dans le nord du Maroc, rapporte l’AFP citant des sources concordantes.

    Le leader du mouvement, Nasser Zefzafi, a dénoncé entre autres la «corruption» de l’exécutif et des politiciens locaux, les «mafias» locales, «l’esprit de répression» de l’Etat et de ses services de renseignement qui «manipulent les institutions», la «présence massive» des militaires dans la ville, le «sous-développement» de la région, le nouveau gouvernement islamiste.

    S’en prenant au gouverneur local, il a une nouvelle fois rejeté les accusations de séparatisme, exigé la «libération» de militants de sa mouvance et la «démilitarisation» de la province. Réputée frondeuse, la région du Rif est le théâtre de manifestations récurrentes depuis la mort, fin octobre 2016, d’un vendeur de poisson, Mouhcen Fikri, broyé accidentellement dans une benne à ordures. L’incident a suscité l’indignation dans le pays, qui a pris la forme à Al Hoceïma d’un mouvement social et politique.

    Au-delà de la mort de Mouhcen Fikri

    Mené par un groupe d’activistes locaux, le «hirak» (la mouvance) pose de nombreuses revendications pour le développement du Rif, qu’il estime marginalisé. A travers les réseaux sociaux, les activistes dudit groupe ont multiplié les paroles de défiance contre la «répression» du pouvoir. Le 6 mai, des manifestants organisent une marche. Le lendemain, le gouverneur de la région nord du pays Mohamed El Yaakoubi a dénoncé les «intox» des leaders de la contestation qui devront répondre «devant la justice de leurs appels à la violence». «Tout est virtuel. A voir les profils Facebook de ces gens, on pourrait croire que la ville est en feu, alors qu’il n’en est rien», a ajouté le même responsable. «Leur discours est une succession d’intox. Ils disent tout et son contraire», a-t-il relevé, dénonçant des «appels à la violence», ainsi qu’un «discours de terreur et d’instrumentalisation» aux relents «discriminatoires».

    «Une procédure (judiciaire, ndlr) est déjà en cours.

    (...) La justice dira qui tire les ficelles», a indiqué le gouverneur. Dimanche dernier, au terme de leur réunion avec le ministre de l’Intérieur pour examiner la situation dans cette région, les chefs des six formations politiques de la majorité ont dénoncé une «instrumentalisation» des manifestations par des «parties étrangères». Ils ont également accusé le mouvement d’exprimer des revendications à «caractère séparatiste». Et les manifestations de jeudi, outre leur dimension économique et sociale, expriment le rejet des populations de la région de ces accusations : «Nos revendications sont sociales et relèvent de notre droit à une vie décente et n’ont aucune dimension séparatiste», a déclaré Nasser Zefzafi à la veille de la manifestation.
    Amnay Idir

    El Watan, 20 mai 2017

    http://www.algeria-watch.org/

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    Lire aussi:

    Au Maroc, Al-Hoceima manifeste à nouveau contre la « corruption », la « répression » et le « chômage » (Le Monde)

  • Grève générale à Tataouine (Mosaique fm)

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    Une grève générale sera observée au gouvernorat de Tataouine suite à un appel lancé par la coordination des sit-in. La grève concernera tous les établissements publics et privés.

    Cette grève ne concernera pas les boulangeries, les hôpitaux et les écoles primaires car les élèves passent les examens. La décision de la grève a été prise suite aux tensions causées par la fermeture de la station de pompage du pétrole à El Kamour samedi dernier.


    Une réunion urgente entre le chef du gouvernement et les ministres de l’Intérieur et de la Défense. Il a été décidé d’envoyer des renforts de la Garde nationale pour soutenir l’armée dans sa mission de surveillance des sites pétrolifères et pour rouvrir la station de pompage. Une décision a été prise pour poursuivre en justice tous ceux qui enfreignent la loi.

    22 Mai 2017 07:41
     
  • Tunisie : totale solidarité avec les populations en lutte de Tataouine ! (NPA LO Nawaat)

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    Depuis le début de l'année, les habitants des régions ouest et sud de la Tunisie se soulèvent pour « l'emploi, la liberté et la dignité », car six ans après le départ de Ben Ali, rien n'a changé.

    Dans le gouvernorat de Tataouine, qui produit la presque totalité du pétrole et du gaz et qui est le plus dépourvu en infrastructures et équipements, le mouvement dure depuis presque deux mois. Hommes et femmes réclament que 20 % des revenus pétroliers soient reversés pour l'emploi et le développement de la région et qu'un membre de chaque famille soit embauché dans les sociétés pétrolières, dans une région où le chômage touche 40 % de la jeunesse.

    La population de Tataouine a reçu le soutien de l'Union Régionale du travail de l'UGTT. Le chef du gouverne- ment a reçu un accueil glacial lors de son déplacement à Tataouine et les propositions gouvernementales ont été rejetées. Mouvement de grèves générales, blocages des routes expliqués à la population, sit-in quotidien, le mouvement ne fait que s'amplifier.

    Le NPA apporte tout son soutien aux revendications des sit-inneurs, dénonce la criminalisation du mouvement et la répression annoncée par les autorités.

    Montreuil, le 15 mai 2017

    https://npa2009.org/

    Lire aussi:

    Tunisie : l’armée contre les chômeurs (Lutte Ouvrière)

    Reportage à El Kamour : la résistance du Sud se radicalise malgré les intimidations (Nawaat)

  • Al Mounadil-a (Maroc)

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    Les étudiants révolutionnaires sympathisants du courant ALMOUNADIL-A organisent une activité culturelle à la fac des lettres et sciences humaines Ibn Zohr AGADIR.
    Jours 11/12 Mai 2017

    Sous titre suivant : " La jeunesse universitaire et la lutte pour la démocratie".