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Jeunesse - Page 5

  • Yémen : les civils sous les bombes (Lutte Ouvrière)

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    Au Yémen, depuis mars 2015 le pouvoir, aidé par une coalition de pays arabes, regroupant entre autres l’Arabie saoudite et le Koweït, est en guerre contre les rebelles houthis, soutenus par l’Iran, rival de l’Arabie saoudite pour la place de puissance régionale dominante.

    Les violences ont repris depuis le 8 août, après l’échec des négociations organisées depuis trois mois et demi par l’ONU.

    D’après l’Unicef, le 13 août, une école coranique de Haydan, près de la frontière saoudienne, a été bombardée par la coalition menée par l’Arabie saoudite. Dix jeunes âgés de 6 à 14 ans ont été tués et 28 ont été blessés. Le 9 août, la capitale, Sanaa, a été bombardée de manière intensive. D’après des habitants, il y aurait eu quatorze morts dans l’attaque d’une usine de fabrication de chips. Et le 15 août, la même coalition a causé la mort de onze personnes en bombardant un hôpital de Médecins sans frontière (MSF). MSF ayant quelques moyens de se faire entendre dans les pays riches, les médias ont largement fait état de ce drame.

    Le pays est ravagé depuis un an et demi par les violences des deux camps. On comptabilise officiellement 6 400 morts, des dizaines de milliers de blessés et deux millions et demi de déplacés. Dans une escalade volontaire de la terreur, des marchés, des hôpitaux et des écoles sont régulièrement pris pour cible, alourdissant sans cesse le bilan des victimes civiles.

    En juin dernier l’Arabie saoudite a même été inscrite par l’ONU sur la liste noire des pays ne respectant pas les droits des enfants, mais seulement durant quelques jours. Une enquête avait en effet montré que 60 % des 785 enfants tués depuis le début du conflit l’ont été par l’armée saoudienne. Mais les dirigeants saoudiens avaient fait pression, menaçant de réduire leurs subventions aux agences de l’ONU. Sans parler du fait que, en tant que très bon client des marchands de canons français ou américains, l’Arabie saoudite a des arguments auxquels les grandes puissances sont très sensibles.

    De toute façon, ni les déclarations de responsables de l’Unicef ni les rapports de l’ONU n’empêcheront l’Arabie saoudite et l’Iran de continuer la guerre au Yémen.

    Élisa Caron 17 Août 2016
     
  • Humour algérien

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  • Au Maroc, le chômage touche surtout les jeunes (Le Huff' Maghreb)

    CHOMAGE
     

    CHÔMAGE - Le Haut-commissariat au plan (HCP) vient de publier une note d'information sur la situation du marché du travail au deuxième trimestre de 2016. Première conclusion: le taux de chômage est passé de 8,7% à 8,6% entre le deuxième trimestre de 2015 et celui de 2016, soit une baisse de 0,1 point.

    La population active en chômage a enregistré une baisse de 1,7% au niveau national, passant de 1.041.000 à 1.023.000 chômeurs, entre les deux périodes, soit 18.000 chômeurs en moins (36.000 en moins en milieu urbain et 18.000 de plus en milieu rural).

    Le taux de chômage est, lui, passé de 13,4% à 12,8% en milieu urbain et de 3,3% à 3,7% en milieu rural, note le HCP, soulignant que les baisses les plus importantes du taux de chômage ont été relevées parmi les personnes ayant un diplôme (-0,7 point) et les adultes âgés de 35 à 44 ans (-0,5 point).

    Il demeure en particulier élevé chez certaines catégories de la population. Ainsi, parmi les jeunes âgés de 15 à 24 ans, le taux de chômage a été de 21,5% et de 38,8% parmi les citadins d'entre eux, contre 8,6% pour l’ensemble des personnes âgées de 15 ans et plus.

    L’analyse des principales caractéristiques de la population active en chômage révèle que plus de huit chômeurs sur dix (80,3%) des citadins, près des deux tiers (63,6%) sont âgés de 15 à 29 ans, près du tiers (31,8%) détiennent un diplôme de niveau supérieur, plus de la moitié (54,3%) sont des primo-demandeurs d’emploi et près de sept chômeurs sur dix (69,3%) chôment depuis une année ou plus.

    Par ailleurs, environ un tiers (29,3%) se sont retrouvés en situation de chômage suite au licenciement (23,4%) ou à l’arrêt de l’activité de l’établissement employeur (5,9%).

    Au deuxième trimestre 2016, l'effectif des personnes découragées par la recherche active d'emploi a atteint 68.000 personnes, ce qui correspond à 6,6% du volume global du chômage, contre 5,1% une année auparavant.

     

    http://www.huffpostmaghreb.com/2016/08/06/maroc-chomage-jeunes

    LIRE AUSSI:

    Au Maroc, le chômage a reculé en 2015 mais continue de frapper les jeunes diplômés

  • Israël autorise désormais la prison pour « terrorisme » à partir de 12 ans (AFPS)

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    La presse unanime, appelle cela une "altercation" entre le (méchant) enfant et le (gentil) militaire, et le gosse est plâtré! Et ses parents seraient des "militants" !(Pas de gauche, au moins?)

    Israël, modèle à suivre en matière de lutte contre le terrorisme ?

    Le parlement de l’Etat juif rend possible, ce mercredi, l’emprisonnement de l’auteur d’un acte « terroriste » grave dès l’âge de 12 ans. Plusieurs attaques anti-israéliennes ont été perpétrées ces derniers temps par de jeunes Palestiniens.

    Avant cette nouvelle loi, l’âge minimum était de 14 ans.

    Le texte « permettra aux autorités d’emprisonner un mineur reconnu coupable d’un crime grave comme un meurtre, une tentative de meurtre ou un homicide, même si il ou elle a moins de 14 ans », annonce la Knesset (le Parlement israélien) sur son site internet.

    Cela revient à abaisser à 12 ans l’âge minimal. Parce qu’un enfant de moins de 12 ans ne peut être jugé pour un acte criminel, a expliqué une porte-parole du ministère de la Justice.

    La loi a été définitivement adoptée mardi soir en troisième lecture par le Parlement, dominé par la majorité de droite qui soutient le gouvernement de Benjamin Netanyahu. 32 députés ont voté pour, 16 contre, un seul s’est abstenu.

    « Une approche plus agressive »

    Le texte avait été présenté face à un regain d’attaques anti-israéliennes dont les auteurs sont souvent des adolescents palestiniens. Cette réalité « exige une approche plus agressive », affirme la Knesset.

    « Peu importe à ceux qui sont assassinés d’un coup de couteau dans le coeur que l’enfant (auteur des faits) ait 12 ou 15 ans », renchérit Anat Berko, députée du parti de droite Likoud, citée par le Parlement. « Peut-être que cette loi permettra aussi d’empêcher ces enfants d’être utilisés pour tuer des gens. » Anat Berko parrainait le texte, bénéficiant du soutien de la ministre de la Justice Ayelet Shaked.

    257 personnes tuées

    Israël, les Territoires palestiniens et Jérusalem sont en proie depuis le 1er octobre 2015 à des violences qui ont coûté la vie à 219 Palestiniens, 34 Israéliens, deux Américains, un Érythréen et un Soudanais. La plupart des Palestiniens tués étaient des auteurs d’attaques anti-israélienes, ou auteurs présumés.

    B’Tselem, une ONG israélienne qui documente les violations des droits de l’Homme dans les Territoires occupés, s’est émue de l’adoption de la loi. « Plutôt que de les envoyer en prison, Israël ferait mieux de les envoyer à l’école, où ils grandiraient dans la dignité et la liberté, et non pas sous le régime de l’occupation », a déclaré l’association.

    Dans les faits, la nouvelle loi s’applique là où est appliquée la loi civile israélienne. En Cisjordanie occupée, la loi militaire permet déjà à Israël d’emprisonner des mineurs âgés de 12 ans.

    La Parisien  jeudi 4 août 2016

    http://www.france-palestine.org/Israel-autorise-desormais-la-prison-a-partir-de-12-ans

  • Nouveautés sur Association France Palestine Solidarité

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    Sur les abeilles lire aussi:

    L’idée de donner vie à une initiative « CooBEEration » a vu le jour à Beyrouth en 2010 - année des Biodiversités –  à la conclusion du IVème Forum de l’Apiculture méditerranéenne, où, pour la première fois, le rôle fondamental de l’abeille et de l’apiculture pour la défense et le maintien de la biodiversité a été clairement mis en évidence.

    La campagne a été activée dans le cadre du projet Mediterranean CooBEEration, né en 2014, qui se fixe de soutenir l’apiculture et le rôle stratégique qui est le sien pour la sauvegarde de la biodiversité, l’amélioration de la sécurité alimentaire et le développement socioéconomique de l’aire méditerranéenne.

    Le projet, cofinancé par l’Union européenne, est promu par : le Fondo di Enti Locali per la Cooperazione Decentrata e lo Sviluppo Umano Sostenibile (FELCOS Umbria), chef de file de l’initiative ; la Fédération des Apiculteurs de la Méditerranée (APIMED); le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) ; l’Université de Bologne/Département de Sciences et Technologies agro-environnementales (DIPSA) ; l’Université de Turin/ Département de Sciences agronomiques, forestières et alimentaires (DISAFA) ; l’Institut National Agronomique de Tunisie (INAT).

    http://www.coobeerationcampaign.org/fr/

  • L’Égypte met la satire (et les satiristes) en prison (Orient 21)

     

    Des jeunes, formés au théâtre de rue par l’association Al-Nahda se filment avec un téléphone portable dans un quartier du Caire.

    Ils critiquent la mauvaise situation économique du pays, les violences policières, la vente par Abdel Fattah Al-Sissi de deux îlots à l’Arabie saoudite... dans de courts sketches parodiques destinés à être diffusés sur les réseaux sociaux.

    Quatre d’entre eux se trouvent en prison depuis début mai et attendent leur procès. Dans cette vidéo en français et en arabe, Éléonore Fallot, du Comité catholique contre la faim et pour le développement (CCFD)-Terre solidaire, partenaire d’Al-Nahda, raconte.

     
    Égypte : la satire en prison في مصر : السخرية في السجن - YouTube
    Interview d’Eléonore Fallot, chargée de mission Moyen-Orient, CCFD-Terre Solidaire
    Réalisation : Chris Den Hond
    Traduction : Tarek Abouelgamal
    Durée : 6 minutes.
    Vidéo bilingue arabe-français.
     
     
  • Les enfants palestiniens soumis à mauvais traitements (Le Peuple breton)

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    L’opinion internationale reconnaît en général que le traitement infligé par Israël aux enfants palestiniens est tout simplement scandaleux, même si les États eux-mêmes ne se mouillent pas trop sur le sujet. Quand à ceux qui soutiennent la colonisation israëlienne, ils crient souvent à la désinformation quand la communication provient de l’AFPS (Association France-Palestine Solidarité). Mais les mêmes ont plus de mal à contester les mêmes informations quand elles proviennent aussi d’organisations ou d’associations apolitiques qu’elles soient d’ailleurs confessionnelles ou non confessionnelles.

    L’ACAT (Action des Chrétiens pour l’Abolition de la Torture), organisation chrétienne œcuménique, vient de publier avec d’autres ONG dont la Ligue des Droits de l’Homme un rapport sur les multiples violations des droits de l’homme dont sont victimes les mineurs palestiniens aux mains des forces armées et de la police israéliennes. Tortures, mauvais traitements, simulacres de justice, impunité des forces de l’ordre, les associations dressent un bilan désastreux de la détention des enfants palestiniens.

    L’ACAT nous livre par exemple le témoignage de Tayeb :

    « J’ai ouvert la porte. J’ai vu le soldat en face de moi. Il m’a demandé : « tu es Tayeb ? » Je lui ai dit oui, il m’a attrapé, tordu les mains et tabassé contre la porte. Nous nous sommes dirigés vers la porte qui donne sur la rue, mon voisin a jeté un objet sur le soldat, ce qui l’a mis de mauvaise humeur, et il a commencé à me frapper, il m’a frappé au visage, très fort. »

    (Tayeb, arrêté à 14 ans, camp de réfugiés d’Al-Fawar)

    Depuis 2000, nous dit le rapport, « 500 à 700 mineurs palestiniens passent dans les prisons militaires israéliennes et fin février 2016, plus de 440 mineurs – dont 104 âgés de 12 à 15 ans – étaient ainsi emprisonnés. »

    Il faut rappeler aussi qu’en novembre 2015, la Knesset (Assemblée israélienne) a adopté une loi qui autorise des peines plus longues d’emprisonnement pour des enfants jugés coupables d’avoir jeté des pierres et qui autorise le gouvernement à suspendre le paiement des aides sociales à leur famille pendant que les enfants purgent leur peine.

    Le plus grave est que 75 % des mineurs détenus subissent des violences physiques durant leur arrestation, transfert ou interrogatoire, et que ces violences perdurent pendant toute la période d’incarcération, jusqu’à la sortir de prison. Ce ne sont pas forcément des violences physiques, ce sont souvent des mauvais traitements qui vont de la menace à l’humiliation.

    Mais dans d’autres cas, nous apprend le rapport des ONG, « gifles, coups de pieds, insultes, menaces de torture, d’agression sexuelle, de condamnations sont monnaie courante. Plus d’un dixième des mineurs arrêtés sont maintenus à l’isolement pendant une durée moyenne de treize jours. Le plus souvent, ils ne peuvent rencontrer ni leurs parents ni un avocat. »

    Le récent rapport de l’ACAT sur les « violences policières en France » dont Le Peuple breton avait rendu compte insistait sur un certain nombre de cas d’impunité après des cas de violences dans l’hexagone.

    En Israël, l’impunité est la règle générale. En effet, 98,5 % des plaintes ne donnent cas à aucune poursuite !

    Ici, il y eut une époque où les prisonniers bretons (FLB), basques (ETA) ou corses (FLNC) étaient systématiquement incarcérés en région parisienne pour les deux premiers cas, du côté de Toulouse pour le troisième cas. L’UDB, tout en condamnant la violence, a toujours protesté contre cet état de fait qui pénalisait lourdement les familles pour leurs visites.

    En Israël, on retrouve la même chose, amplifiée par le fait que les prisonniers sont des mineurs ! Car une grande partie des enfants arrêtés sur le territoire palestinien sont condamnés puis transférés dans des prisons situées en Israël, en violation de la quatrième convention de Genève. Cela entrave les visites familiales, et bien sûr cela en accentue le traumatisme psychologique engendré par la détention.

    En outre, en octobre 2015, les autorités israéliennes ont renoué avec la détention administrative de mineurs palestiniens, après avoir suspendu cette pratique pendant quatre ans. Cette détention consiste à incarcérer des prisonniers pendant un temps indéterminé sans aucun contact avec la famille ou avec un avocat, au bon vouloir de l’administration. Depuis 2015, au moins dix mineurs ont été placés en détention administrative.

    Pour rappel, cette méthode était en vogue dans l’Afrique du Sud du temps de l’Apartheid, et elle encore en vogue au Mexique. Là-bas, cela s’appelle l’« Arraigo » et l’ACAT a mené plusieurs campagnes contre cette politique.

    Ce même rapport est repris par Partage, association française de solidarité internationale non confessionnelle et apolitique.

    « Créée en 1973, pour venir en aide aux enfants victimes de la guerre du Vietnam, Partage rassemble alors des fonds pour aider ces enfants, et cherche à assurer des ressources régulières sur le long terme pour aider les plus défavorisés. »

    Partage a choisi de travailler uniquement avec des associations locales expérimentées d’aide à l’enfance partout dans le monde et aide en particulier à la scolarisation d’enfants au Liban, qu’ils soient Libanais ou non, et parmi eux des enfants palestiniens.

    Dans son bulletin de juin, Partage reprend à son compte tous les griefs du rapport des ONG citées plus haut en condamnant à son tour la politique d’Israël envers les enfants palestiniens.

    Et Partage nous explique que « l’économie des territoires palestiniens ne cesse de s’effondrer ces dernières années. Le morcellement du territoire, les restrictions de mouvements imposés par Israël, le blocus sur Gaza ainsi que la faiblesse des investissements publics et privés en sont les principales causes. Sans l’aide internationale, le taux de pauvreté qui est de 51,8 % dans la bande de Gaza et 19,1 % en Cisjordanie, serait respectivement de 79,4 % et 45,7 %. Le chômage atteint quant à lui 70 %. […] 50 000 enfants sont victimes de malnutrition chronique à Gaza. »

    Ces chiffres parlent d’eux-mêmes !

    Beaucoup diront qu’on ne peut rien faire . C’est faux, même si on ne peut parfois agir que ponctuellement et localement. Pour preuve, et pour avoir une conclusion un peu positive, Partage nous explique comment l’association agit pour aider les enfants, mais pas que les enfants, à travers un partenaire en Palestine, IBDAA :

    « IBDAA est un centre culturel créé en 1994 par et pour les habitants du camp de réfugiés de Dheisheh, près de Bethléem. Son objectif est de permettre aux enfants d’accéder à la culture pour développer leurs compétences, leur créativité et leur confiance en eux. IBDAA possède une crèche et une école maternelle. Une bibliothèque et un centre informatique sont à la disposition des jeunes du camp qui peuvent aussi participer à des activités sportives ou culturelles (troupe de théâtre, de danse…). IBDAA travaille également avec les femmes du camp à travers le Comité des femmes qui leur propose plusieurs services et a mis en place un atelier de broderie traditionnelle qui leur permet également d’avoir une source de revenus. »

     

  • Nouveautés sur Association France Palestine Solidarité

     

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  • Les autorités égyptiennes procèdent à une vague d’arrestations massive en vue d’empêcher des manifestations pacifiques (Essf)

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    En réaction à l’annonce de manifestations en Égypte, les forces de sécurité ont arrêté arbitrairement plusieurs centaines de personnes lundi 25 avril, a déclaré Amnesty International à la suite du déploiement massif des forces de l’ordre visant à empêcher les manifestants de se rassembler au Caire et ailleurs.

    En réaction à l’annonce de manifestations en Égypte, les forces de sécurité ont arrêté arbitrairement plusieurs centaines de personnes lundi 25 avril, a déclaré Amnesty International à la suite du déploiement massif des forces de l’ordre visant à empêcher les manifestants de se rassembler au Caire et ailleurs.

    Le Front de défense des manifestants égyptiens a indiqué à Amnesty International, le 26 avril au matin, qu’il avait eu connaissance d’au moins 238 arrestations survenues la veille dans toute l’Égypte. Parmi les personnes arrêtées figurent des étrangers, des militants et des journalistes. Le Front de défense des manifestant égyptiens est un groupe de militants locaux, dont des avocats spécialisés dans les droits humains, qui s’est formé pour protéger les manifestants pacifiques des violations des droits humains. Le mouvement Liberté pour les braves, autre mouvement local de vigilance, avait établi une liste de 168 noms le 25 avril au soir, et ses militants poursuivaient leur travail d’identification des personnes arrêtées.

    « Les autorités égyptiennes semblent avoir monté une opération musclée, d’une efficacité redoutable, pour réprimer cette manifestation avant même qu’elle n’ait commencé. Les nombreuses arrestations, les barrages routiers et le déploiement massif des forces de sécurité ont empêché le déroulement des manifestations pacifiques », a déclaré Magdalena Mughrabi, directrice adjointe par intérim du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord d’Amnesty International.

    « Malheureusement, la répression de la liberté de réunion pacifique et les violations d’autres droits sont la réponse habituelle du gouvernement égyptien à toute forme de critique. »

    L’appel à manifester avait été lancé après la cession par l’Égypte de deux îles de la Mer rouge à l’Arabie saoudite – une mesure jugée anticonstitutionnelle et critiquée pour son manque de transparence par un certain nombre de groupes de la société civile. Le 25 avril, anniversaire du retrait d’Israël de la péninsule du Sinaï en 1982, est un jour férié en Égypte.

    D’après les chiffres publiés par des organisations égyptiennes de défense des droits humains et par Liberté pour les braves, plus de 90 personnes avaient déjà été arrêtées en amont des manifestations, entre le 21 et le 24 avril.

    Beaucoup ont été placées en détention provisoire pour diverses accusations, telles que des violations de la législation antiterroriste, de la Loi relative aux manifestations et d’autres lois réglementant les rassemblements publics, ainsi que des atteintes à la « sécurité nationale » en vertu du Code pénal.

    Parmi les personnes arrêtées au cours de la semaine précédant les manifestations figuraient plusieurs militants de premier plan liés aux mouvements égyptiens de défense des droits humains et de protestation. C’est le cas par exemple d’Ahmed Abdullah, président du bureau exécutif de la Commission égyptienne des droits et des libertés, arrêté à son domicile le matin du 25 avril par des membres des « forces spéciales », d’après ses porte-parole. Il est sous le coup de plusieurs chefs d’inculpation, dont l’incitation à la violence en vue de renverser le gouvernement, la participation à un groupe « terroriste » et la promotion du « terrorisme ».

    Haytham Mohammedein, avocat spécialisé dans le droit du travail et porte-parole du Mouvement socialiste révolutionnaire, a lui aussi été arrêté à son domicile, le 22 avril aux premières heures de la matinée, par des membres de l’Agence de sécurité nationale, qui ont refusé de lui présenter un mandat d’arrestation.

    Les agents lui ont bandé les yeux pendant son interrogatoire, et il a été présenté au parquet plus de 24 heures après son arrestation, en violation de la Constitution égyptienne, a indiqué l’un de ses avocats à Amnesty International. Le procureur général a ordonné son placement en détention pour 15 jours pour « participation au mouvement interdit des Frères musulmans », « conspiration en vue de renverser le régime » et « appel à manifester contre la modification des frontières maritimes du pays », a précisé l’avocat. Haytham Mohammedein est détenu dans un camp des Forces centrales de sécurité appelé « Kilo 10.5 », situé en plein désert, sur la route qui relie Le Caire à Alexandrie.

    Parmi les victimes de cette répression figure aussi la militante célèbre Sanaa Seif, qui a déclaré avoir été convoquée pour interrogatoire par un procureur, et l’avocat Malek Adly, qui a fait l’objet d’un mandat d’arrestation.

    Le 25 avril, dès l’aube, des informations faisant état d’une importante présence des forces de sécurité dans le centre du Caire ont commencé à circuler. Elles signalaient la mise en place de barrages routiers et le déploiement de policiers armés, indiquant l’intention du gouvernement égyptien de réprimer les manifestations. Le président a qualifié les manifestations prévues de tentative de déstabilisation de l’État, et le ministre de l’Intérieur a menacé de graves conséquences toute personne qui « franchirait la ligne rouge ».

    « Les autorités affirment rétablir la stabilité et la sécurité, mais leur paranoïa les aveugle et semble les avoir rendues incapables de faire la distinction entre une manifestation pacifique et une véritable menace à la sécurité », a déclaré Magdalena Mughrabi.

    Amnesty International exhorte les autorités égyptiennes à respecter les droits à la liberté de réunion pacifique et à la liberté d’expression. Toute personne détenue pour avoir manifesté pacifiquement doit être libérée.

    La Loi égyptienne relative aux manifestations interdit d’organiser une manifestation sans l’autorisation des autorités, et accorde de larges pouvoirs aux forces de sécurité pour disperser les manifestations « non autorisées ». Concrètement, les autorités facilitent la tenue des manifestations de sympathisants du président Abdel Fattah al Sissi, mais dispersent systématiquement les manifestations de ses opposants.

    Amnesty International a exprimé à plusieurs reprises les préoccupations que lui inspire la législation draconienne de lutte contre le terrorisme en Égypte. Sa définition trop vague et trop large d’un « acte terroriste » permet aux autorités de réprimer toute forme d’opposition pacifique.

    Des manifestations massives avaient déjà eu lieu 11 jours auparavant, après l’annonce de la cession des îles inhabitées à l’Arabie saoudite. Les manifestations du 15 avril ont été les plus grosses observées en Égypte depuis plus de deux ans.* « Égypte. Les autorités procèdent à une vague d’arrestations massive en vue d’empêcher des manifestations pacifiques ».

    Amnesty International

    *
    http://www.amnesty.fr/Egypte-Les-autorites-procedent-une-vague-arrestations

  • Solidaire des étudiants du Soudan en lutte pour garder leur université à Khartoum (Essf)

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    Ce communiqué a été rédigé avant le décès par balles d’un étudiant mercredi dernier.

    Depuis plusieurs jours, de nombreux étudiants manifestent au Soudan contre les menaces de déplacement et de privatisation de l’Université de Khartoum. Malgré la répression et les arrestations, ils luttent avec courage pour dénoncer une volonté de contrôle et de main-mise du pouvoir sur les milieux étudiants.

    Le dictateur Omar el-Béchir tente une double opération :

    il veut déplacer l’université de son lieu historique pour la transférer à plusieurs kilomètres en périphérie de la ville. Son objectif est d’éloigner les étudiants de ce lieu fécond pour la pensée, reconnu en Afrique, pour les mettre à l’écart dans des infrastructures facilement contrôlables. Il tente ainsi d’empêcher à l’avenir tout mouvement de contestation, comme ceux menés ces dernières années contre les frais d’inscription trop élevés, pour de meilleures conditions d’hébergement et d’étude, mais aussi pour exiger la fin de la guerre au Darfour, au Nil bleu et au Sud-Kordofan.

    Dans le même temps, le régime en profite pour accélérer la privatisation de l’Enseignement supérieur. Cela s’inscrit dans une politique ultra-libérale de privatisation tous azimuts. Encouragé par les ajustements structurels du Fonds monétaire international et de la Banque mondiale, le pouvoir offre des secteurs entiers des services publics, de l’éducation, de la santé, ainsi que des centaines de milliers d’hectares de terres arables aux spéculateurs et investisseurs. Cette politique a de lourdes conséquences et produit, comme partout, inégalités et reculs pour les conditions de vie.

    Face aux mobilisations, le pouvoir est à la manœuvre et a opéré un premier recul. Les étudiants et leurs organisations poursuivent la lutte pour faire entendre leurs légitimes revendications.

    Le Parti communiste français exprime sa solidarité avec les étudiants en lutte à Khartoum, et dans tout le pays, pour le respect de leurs droits, le maintien et la modernisation de l’université à Khartoum, pour de meilleures conditions d’études et pour la conquête des liberté

    PCF

    http://www.europe-solidaire.org/spip.php?article37809

    https://www.washingtonpost.com/world/hundreds-protest-students-killing-in-khartoum