Palestine - Page 9
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Paris 11è (BDS)
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Israël est, par définition, une colonie européenne (UJFP)
Comment se fait-il que la Palestine, partie intégrante du Moyen-Orient, et morceau de terre habité depuis l’Antiquité par une population orientale ayant adopté, depuis plus d’un millénaire, la culture et la langue arabe, à l’instar de la Syrie, de l’Égypte ou de l’Algérie, soit, en une centaine d’années, devenue un État peuplé de migrants venus du monde entier ?
On s’interrogera également pour comprendre comment la population originelle de la Palestine est dispersée dans des camps de réfugiés, une partie étant soumise à un pouvoir militaire d’occupation, et une minorité d’entre –elle, seulement, disposant de la citoyenneté dans le nouvel État d’immigrés, qui se considère comme faisant partie de l’Occident. Les réponses à ces interrogations se situent dans un contexte en dehors duquel le conflit entre le sionisme et le monde arabe demeure incompréhensible ; à savoir : le colonialisme.
Le tableau est bien connu : des migrants européens colonisent par la force, malgré la résistance des indigènes. Ils créent une société séparée, en tirant avantage de leur supériorité militaire et d’organisation, pour évincer les populations autochtones et dominer le territoire. Souvent, ils remplacent la population originelle, expulsée ou victime d’un génocide. C’est, peu ou prou, une même histoire qui s’est jouée en Australie, en Amérique du Nord, en Afrique du Sud, et en d’autres lieux où sont venus s’implanter des migrants européens.
L’histoire n’est pas fondamentalement différente en Palestine, même si plusieurs générations d’endoctrinement sioniste, ponctuées de mythes inventés et de récits appropriés pour servir la population d’immigrés, ont tenté d’inverser cette réalité, afin de procurer un soutien rationnel à ce qui demeure essentiellement une entreprise coloniale de dépossession, qui se poursuit à ce jour.
Les soutiens du sionisme soulignent sa différence par rapport aux autres mouvements de colonisation :
absence d’un État métropole, invocation par les sionistes d’une promesse divine, où encore des « droits historiques » du « peuple juif ». Cependant, la croyance religieuse de l’homme et une théorie sur ses origines ancestrales ne lui confèrent aucun droit. Tels sont les pieds d’argile sur lesquels se tient le géant théorique du sionisme, et avec lui, le système d’endoctrinement visant, en Israël, à formater chaque enfant, dès le plus jeune âge.
Ces présupposés erronés donnent aussi lieu à la vision symétrique des sionistes qui voient dans le conflit un affrontement entre « deux mouvements nationaux », deux occupants revendiquant un droit de propriété également légitime sur la dite-terre.
Mais c’est, évidemment, une fausse symétrie : les familles Gryn, Shertok, Bégin, Yezernitski et Milikowski, venues de Pologne et de Russie, tout comme la famille Osterman, devenue Avneri, issue d’Allemagne n’ont pas de droit sur le lointain morceau de terre, du seul fait de leur croyance religieuse, ou de la théorie invoquée de leurs origines ancestrales. L’existence d’une « métropole » n’est pas indispensable pour définir un colonialisme, qui est l’installation sur une terre, par la force.
Au regard de cette réalité, non seulement le sionisme n’est pas spécifique, mais il présente des traits de ressemblance évidents avec d’autres colonisations européennes dans le monde, où les immigrants européens se sont heurtés au « problème démographique » des indigènes qui se sont trouvés sur leur route, alors que les colons aspiraient à se construire une société et un État, avec une culture et un régime européens, tout en effaçant l’existence de la population autochtone. Ainsi est né le mythe d’un « territoire vide ». De façon tout à fait caractéristique, ils attribuent à la barbarie des indigènes et à leur haine irrationnelle, l’opposition à l’invasion coloniale et au processus de dépossession.
Le mouvement sioniste doit être perçu comme un produit du « Zeitgeist » (« esprit de l’époque ») dominant dans l’Europe du 19ème siècle où se sont épanouis le nationalisme ethnique et le colonialisme, animés d’une idéologie et de la foi en la supériorité de l’homme blanc.
« Les Juifs, aussi, forment un peuple », ainsi avaient statué des idéologues sionistes. Cependant, les Juifs ne constituant, dans aucune région géographique significative, une majorité démographique, il fut décidé qu’ils pourraient concrétiser leur nationalité hors de l’Europe, et-dans l’esprit du colonialisme européen- aux dépens d’une population indigène au derme foncé- : qu’il s’agisse du Kenya (le « projet Ouganda »), de l’Argentine ou de la Palestine. Faut-il le préciser : le mouvement sioniste n’a jamais envisagé sérieusement de créer un État juif en Europe orientale, là ou vivaient 90% des Juifs du monde ?
A ce stade, revenons à la tentative d’Ouri Avneri de répondre à la question : « Qui a commencé la guerre ? », et donc : qui a créé le conflit ?
Ce sont-là de vaines questions, tout comme est stupide l’interrogation consistant à savoir par qui a été tirée la première balle. La question plus pertinente pour la compréhension du sujet est bien la suivante : « Quelle est l’origine du conflit ? », et partant : « Quelle en est l’essence ? ». La question sur l’origine appelle une réponse claire : à la genèse du conflit, il y a la colonisation de la Palestine par des immigrants européens, et la volonté de créer un État juif sur un territoire peuplé, à environ 95%, d’habitants non-juifs.
Étant donné qu’aucune population indigène n’acceptera que l’on s’empare de ses terres, ni de devenir minoritaire dans son pays au bénéfice des immigrés, et a-fortiori d’être réduite en situation de minorité dans un État exclusiviste d’immigrants (ce qui est la signification effective d’un « État juif »), il va de soi que l’objectif du sionisme ne pouvait être réalisé que par la force armée. D’où le nécessité d’une implantation coloniale ; autrement dit :d’une immigration coloniale contre l’accord et la volonté de la population locale (Jabotinsky a su le mieux exprimer cela dans son texte classique : « Le mur de fer »).
L’immigration coloniale s’apparente, en tout point, à une invasion ; aussi l’invasion coloniale en Palestine, amorcée à la fin du 19ème siècle, constitue-t’elle l’origine du conflit qui se poursuit jusqu’à nos jours.
On peut voir les choses ainsi : qui a engagé le conflit entre les indiens d’Amérique du Nord et les colons venus d’Europe ? Qui a envoyé la première flèche ou tiré la première balle ? La question est moins pertinente que celle portant sur : « quelle est la cause du conflit ? ». La réponse s’impose d’évidence : l’invasion européenne en Amérique du Nord. A l’identique, pour la Palestine la réponse sera : la colonisation de ce pays par des colons recourant à la force armée. Quand quelqu’un s’introduit par effraction au domicile de quelqu’un d’autre : qu’il tire le premier sur le locataire, ou bien que celui-ci agresse l’intrus, ne change rien au fait que l’effraction constitue la cause du conflit entre eux-deux.
La Grande-Bretagne n’avait pas le droit d’assurer en Palestine un « foyer national » aux Juifs d’Europe, pas plus que les États-Unis ont le droit de garantir un « foyer national » aux Mormons de l’Utah en Afghanistan, ou que le chef d’une tribu d’Afrique aurait le droit d’assurer aux Yézidis d’Irak un « foyer national » en Angleterre. Le sens de la déclaration Balfour correspondait donc bien, à un engagement d’implantation coloniale au cœur du Moyen-Orient, à l’instar de l’Amérique du Nord, de l’Australie, de la Nouvelle-Zélande, etc. C’est ainsi qu’a été ouverte la voie au dernier conflit colonial dans le monde : conflit qui perdure encore aujourd’hui entre une population d’immigrants s’appuyant sur la force armée, et une population autochtone subissant la dépossession.
Mais revenons à 1948, et à la question : « Que s’est-il véritablement passé ? ».
Si l’on prend en considération le contexte colonial : les États arabes sont venus en aide aux habitants autochtones de la Palestine, soumis depuis quasiment six mois aux attaques et à un nettoyage ethnique de la part des colons sionistes (quiconque conteste cette expression doit s’interroger : en quel endroit du monde a-t’on autorisé des milices et des institutions étatiques séparées ?).
En mai 1948, on comptait déjà un quart de million de réfugiés palestiniens, et de grandes villes comme Jaffa et Haïfa avaient subi un nettoyage ethnique de leur population palestinienne, effectué par les milices sionistes. La conquête de la Palestine battait son plein. Les États arabes ont finalement échoué pour plusieurs raisons, dont leur infériorité militaire, numérique et en matière d’organisation. 78% du territoire de la Palestine du Mandat se sont retrouvés sous l’occupation coloniale des immigrés, après que près de 80% de ses habitants autochtones aient été victimes d’un nettoyage ethnique. La conquête sioniste a été parachevée en 1967.
L’analogie proposée par Avneri de : « l’homme qui saute d’un bâtiment en feu et atterrit sur la tête d’un passant » constitue un enjolivement tendancieux de la réalité, qui fait fi de données majeures : le projet sioniste a été pensé et programmé d’emblée comme un plan de dépossession, dont la description figurait dans les écrits de Théodore Herzl, dès le 19ème siècle. Selon la langue juridique, sont bien présents : l’intention, le mobile, et la preuve incontestable que l’objectif de créer un « État juif » a été obtenu.
L’Histoire offre des précédents pour la résolution de conflits coloniaux comme le conflit entre le sionisme et les Arabes. Dans la plupart des cas, la population autochtone a effectivement subi une défaite et encaissé de rudes coups, mais le processus qui a conduit à la solution sans laquelle, il serait difficile d’imaginer aujourd’hui la plupart des anciens États coloniaux, a été la décolonisation : la phase où les immigrés renoncent à leurs droits exclusifs, transforment la colonie en un État de tous ses citoyens, sans distinction de religion, de race et de « nationalité », et, dans plusieurs cas, dédommagent les autochtones pour l’injustice historique.
Il est difficile d’imaginer Israël, en tant qu’État de supériorité juive, et quelles que soient ses frontières, vivant en paix avec l’environnement moyen-oriental, tout en continuant de s’auto-définir comme État juif et de poursuivre durablement la dépossession coloniale, tout comme il était difficile d’imaginer l’Afrique du Sud établissant des relations d’amitié avec les pays voisins alors que subsistait le régime d’apartheid.
Les descendants d’esclaves peuvent vivre à égalité avec les descendants de propriétaires d’esclaves, et les descendants des Incas peuvent habiter dans une même configuration avec les anciens conquistadors espagnols, de même, Juifs et Arabes peuvent vivre dans un État de tous ses citoyens.
C’est la seule solution à long terme.
lundi 6 mars 2017 ppar Aaron Tordjman (article publié dans Haaretz le 27 février 2017).
Traduit de l’hébreu par Michel Bilis.
L’auteur est le rédacteur de la page Facebook : « guide du sioniste qui se remet en question »
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Cergy-Pontoise, le 30 mars 2017 (CGT)
RENCONTRE-DÉBAT SUR LA PALESTINE
Rencontre-débat organisée par la CGT du Val d’Oise et l’Union Locale de l’Est du Val d’Oise, dans le cadre de La Journée de la Terre et La Journée internationale de solidarité avec les prisonniers syndicalistes et politiques palestiniens.
Plusieurs associations, personnalités syndicales CGT et politiques seront présentes à cette initiative.
Avec la participation de :
• M. SALMAN EL HERFI, Ambassadeur de Palestine en France
• Mme NOHA RASHMAWI, Chef de Cabinet de l’Ambassade
• M. QASSAM BARGHOUTI, fils de Marwan Barghouti figure de paix et de résistance en Palestine, emprisonné depuis quinze ans
• M. PIERRE BARBANCEY, Grand Reporter au journal l’Humanité
• M. TOUFIQ TAHANI, Association France-Palestine Solidarité Val d’Oise
• M. PIERRE STAMBUL Union Juive Française pour la Paix. -
Boycotter et sanctionner Israël, il n’y a pas d’alternative. (UJFP)
Ce texte, écrit le 3 février vient d’être publié par le mensuel "Courant Alternatif".
Mai 2016 : nous nous trouvons à al-Mugraga, un bidonville insalubre de la bande de Gaza où des Bédouins, chassés en 1948 de leurs terres, vivent toujours sans maison, sans eau, sans électricité, sans toilettes ... Un vieux Bédouin qui a connu le nettoyage ethnique de 1948, apprenant que nous sommes français, nous demande : "et à propos, que pensez-vous de l’initiative française ?" Dans la pire des situations, même s’il n’y croit pas, il s’accroche à toute lueur d’espoir.
Une "communauté internationale" qui a presque toujours failli.
On nous a souvent répété en Palestine les propos suivants : "cette guerre est venue de l’étranger. Il y a eu le vote du plan de partage de 1947. Il y a eu l’admission à l’ONU d’Israël alors que ce pays violait la résolution 194 sur le retour des réfugiés chez eux et détruisait leurs villages. En 1967, l’ONU a toléré le viol de la résolution 242 sur l’évacuation des territoires occupés. Aujourd’hui, avec la colonisation et le blocus de Gaza, c’est pire. Alors la solution viendra à la fois de la résistance/résilience de la société palestinienne et de la solidarité internationale qui imposera le droit."
La résistance, nous l’avons constatée, aussi bien en Cisjordanie qu’à Gaza. Face à l’apartheid et au projet israélien de faire des Palestinien-ne-s les Amérindien-ne-s du Proche-Orient, ils/elles continuent à maintenir le lien social et à croire en l’avenir. Les enfants sont scolarisés avec un effort énorme pour la réussite scolaire ou universitaire. Ils/elles multiplient les structures de partage et de solidarité englobant les plus pauvres. Ils/elles s’acharnent à produire coûte que coûte et à ne pas devenir des assisté-e-s. Ils//elles continuent à résister pacifiquement face à la colonisation, au mur, au blocus, aux exécutions extrajudiciaires, à l’emprisonnement massif, aux humiliations ...
La solidarité internationale, elle progresse, elle existe à la base. Il est symptomatique de voir qu’en France, il existe des comités soutenant les droits du peuple palestinien partout, y compris dans les petites villes et les zones rurales.
Mais dès qu’on passe au niveau des États, de l’Union Européenne ou de l’ONU, c’est l’horreur.
Il y a eu dès 1947 un consensus des puissants de ce monde pour rayer la Palestine de la carte. "Les vieux mourront, les jeunes oublieront" avait dit Ben Gourion.
Mais la Palestine n’a jamais cessé d’exister, malgré l’impunité offerte en quasiment toute circonstance aux dirigeants israéliens. Deux fois dans son histoire, Israël a été (légèrement) sanctionné et cela s’est aussitôt traduit par un recul. En 1957, le Conseil de Sécurité unanime a exigé le retrait israélien du Sinaï fraichement conquis. Moshé Dayan a obtempéré. En 1991, Georges Bush (père) voulait remodeler le Proche-Orient en profitant de la chute de l’URSS. Le Premier ministre israélien de l’époque, Shamir, refusait toute négociation. Bush a fait tomber son gouvernement en menaçant de ne pas garantir l’emprunt finançant l’immigration des Juifs soviétiques..
Il est donc clair qu’on peut faire reculer Israël et que la complicité dont jouit cet État est un choix politique et pas une fatalité.
Après la création de l’OLP et l’occupation de 1967, l’ONU a affirmé (en 1974, il y a 43 ans) les "droits inaliénables du peuple palestinien" ! Arafat avait pu s’exprimer, établir clairement la distinction entre judaïsme et sionisme et proposer une paix basée sur le "vivre ensemble". C’est sciemment que l’ONU a protégé Israël pour empêcher une telle solution.
Oslo et le mirage du processus de paix
En signant les accords d’Oslo, la direction palestinienne a accepté des concessions incroyables : elle s’est résignée à un État palestinien-croupion réduit au mieux à 22 % de la Palestine historique. Elle a signé sans obtenir rien de précis, ni sur la colonisation (et Rabin a installé juste après 60000 nouveaux colons), ni sur Jérusalem. Et elle a renoncé de fait au droit au retour des réfugiés qui ne peut avoir de sens que s’il se fait dans l’ensemble de la Palestine historique.
La réaction d’Israël a été d’exiger que l’Autorité Palestinienne "assure la sécurité d’Israël", de boucler les territoires palestiniens et de licencier celles et ceux qui travaillaient en Israël. Quand, après une répression terrible, Arafat a refusé de signer à Taba (en 2001) ce qu’il estimait à juste titre être une capitulation, Clinton et Barak lui ont dit (lire Charles Enderlin à ce sujet) : "tu signes ou tu es un homme mort et nous te ferons porter la responsabilité de l’échec." Et c’est ce qui s’est passé.
Dans les années qui ont suivi, la communauté internationale a multiplié des pseudo-négociations qui étaient autant d’exigences de capitulation envers les Palestiniens : Annapolis, feuille de route, quartet, sommets ... Autant de poudre aux yeux misérable. Toujours, la "communauté internationale" a parlé "d’équilibre" et de "modération", mettant sur le même plan la victime et le bourreau, l’occupé et l’occupant, et garantissant l’impunité au rouleau compresseur colonial et aux auteurs de crimes de guerre ou de crimes contre l’humanité.
"Oslo a échoué, c’est fini. On espérait par Oslo obtenir un État indépendant. Nous ne l’avons pas obtenu. Le nombre de colonies s’est multiplié et la division est arrivée. L’occupation a tué Oslo". C’est Ammal Hamed, dirigeante à Gaza du Fatah (le parti qui a imposé Oslo) qui nous a fait cette déclaration en 2016.
Obama est sans doute le plus parfait exemple de la duplicité de la communauté internationale. Il aura certes fait un discours courageux au Caire (2009) et tenu des propos contre la colonisation. Mais, sauf une fois quelques jours avant l’arrivée de Trump, il aura systématiquement protégé Israël avec le véto américain au Conseil de sécurité. Il aura offert à Nétanyahou, juste après le massacre de "Bordure Protectrice" à Gaza (2014) plus de 3 milliards de dollars pour qu’Israël reconstitue son stock de munitions et il aura garanti un prêt de 38 milliards sur 10 ans pour qu’Israël achète ... des armes américaines.
Idem pour Hollande. Il a criminalisé le BDS. En voyage en Palestine, il a demandé aux Palestiniens d’abandonner leur rêves fous : les blocs de colonie, Jérusalem, le droit au retour des réfugiés. Pendant "Bordure Protectrice", l’ambassade de France à Tel-Aviv a organisé un bal de solidarité ... avec Israël.
Franchement, Nétanyahou serait idiot de changer de politique. Non seulement, quoi qu’il fasse, il n’est pas sanctionné, mais on lui fait des cadeaux somptueux.
Que peut-on attendre de la diplomatie ?
Il existe dans le mouvement de solidarité pour la Palestine des forces qui privilégient l’action auprès de l’ONU, de l’Union Européenne ou des gouvernements, bref qui multiplient le lobbying.
Bien sûr, c’est utile, ça essaie de contrebalancer un lobbying sioniste extrêmement efficace. Quelque chose comme la résolution 2334 du Conseil de Sécurité (2016) affirmant que la colonisation est illégale est une bonne chose. Cela démontre l’impopularité d’un régime israélien qui se comporte en permanence en voyou meurtrier.
Mais sur le terrain, cela n’a pas le moindre effet.
Il faut comprendre que ce n’est pas parce qu’ils sont mal informés que la quasi-totalité des dirigeants occidentaux sont complices d’Israël. Ils savent ce qui se passe, des diplomates nous l’ont confirmé : les gouvernements sont au courant des emprisonnements, des exécutions, des vols de terre, des destructions de maison ... Mais Israël, morceau avancé d’Occident en plein Proche-Orient, pays européen surarmé aux technologies de pointe, modèle de surveillance, d’enfermement et de répression des populations jugées dangereuses est fondamentalement ce qu’ils souhaitent. Un État d’Israël qui accepterait de vivre en paix et dans l’égalité avec ses voisins ne les intéresse pas. Pour tenir le Proche-Orient, l’Occident a besoin d’Israël et des pays féodaux, esclavagistes et patriarcaux du Golfe.
Il n’y a AUCUN espoir qu’à froid, les dirigeants occidentaux se décident à siffler vis-à-vis d’Israël la fin de la récréation ou plutôt la fin de l’impunité. Une telle décision ne pourra être que la conséquence d’un pas en avant de la solidarité internationale et de la résistance palestinienne capables ensemble d’imposer des sanctions comme cela s’est fait autrefois pour l’Afrique du Sud. D’où l’importance fondamentale du BDS.
Un État, deux États et l’initiative française
Nous avons systématiquement posé deux questions à nos nombreux interlocuteurs à Gaza : "Pourriez-vous vivre avec les Juifs ?" et "Êtes-vous pour un État ou deux États ?"
Sur la première question, la réponse a été générationnelle. C’est oui pour les plus âgés qui ont vécu avec des Juifs avant la Nakba ou qui ont travaillé en Israël. C’est non pour les jeunes. L’écrasante majorité des moins de 25 ans n’est jamais sortie de la cage et ne connait des Israéliens que les soldats.
Sur un ou deux États, il y a une incroyable diversité de réponses.
Parmi les partisans de deux États, il y a ceux qui ne veulent pas vivre avec des Juifs. Beaucoup nous disent : "ce n’est pas la justice, mais le monde est mauvais. On est obligé d’accepter." Certains craignent d’être dominés par les Israéliens dans le cadre d’un seul État. Tous exigent le droit au retour des réfugiés et en déduisent que deux États, ce ne sera pas la fin du conflit.
Parmi les partisans d’un seul État, il y a bien sûr ceux qui continuent de défendre ce qui fut la position historique de l’OLP : "un seul État où musulmans, chrétiens, juifs et non-croyants vivraient ensemble dans l’égalité des droits". Mais on rencontre des partisans d’un seul État palestinien (avec drapeau palestinien). Quels Israéliens pourraient rester dans cette configuration ? Là aussi les avis divergent.
Dire que les Palestiniens sont globalement favorables à l’idée :"nous sommes représentés par l’Autorité Palestinienne et nous nous battons pour l’agenda d’Oslo, à savoir un État sur 22% de la Palestine" est un pur mensonge. Il n’y a plus aucune unité sur cette stratégie.
Il faut dire qu’on est dans une situation paradoxale :
La solution à deux États telle qu’elle avait été imaginée à Oslo est définitivement morte et ce sont les dirigeants israéliens qui l’ont achevée.
La position historique de l’OLP est la plus juste mais, pour l’instant, une majorité des Israéliens considère que la fin de l’État juif signifie "les Juifs à la mer".
Le projet sioniste initial (un État juif homogène) a été définitivement détruit par la colonisation : aujourd’hui, entre Méditerranée et Jourdain, les Palestiniens sont aussi nombreux que les Juifs israéliens et seront bientôt majoritaires.
Aujourd’hui, il y a la pire forme d’État unique : les Israéliens possèdent le pouvoir politique, la force militaire et l’essentiel des terres et des richesses. Ils ont fragmenté la société palestinienne (Cisjordanie, Gaza, Jérusalem Est, Palestiniens d’Israël, réfugiés, prisonniers ...). Ce régime porte un nom : l’apartheid et on a du mal à imaginer qu’il puisse être éternel. Dans quelques décennies, les États-Unis ne seront peut-être plus les maîtres du monde et leurs intérêts ne coïncideront peut-être plus avec ceux des dirigeants israéliens. Ceux-ci ayant détruit toute possibilité de compromis, qu’adviendra-t-il ?
C’est ce contexte qui explique l’initiative française.
Un certain nombre de dirigeants du monde occidental comprennent que l’absence de tout compromis signifie, pour de longues années, une stratégie de la tension avec une extrême droite faisant régner sa loi à Tel-Aviv comme à Washington. Cette stratégie veut dire une guerre de plus ou moins basse intensité actuellement, des crises imprévisibles, une rupture possible avec les régimes arabes actuellement complices et peut-être à terme la disparition de l’État juif, les riches qui ont un double passeport partant en Occident et les pauvres vivant avec les "Arabes".
L’initiative française est une tentative de proposer une alternative à cette guerre sans fin qui préserverait l’État juif. En Palestine, nous avons rencontré des gens sincères qui veulent y croire. Après des années de souffrance, ils s’accrochent à tous les espoirs. Un Palestinien qui a connu tous les combats y compris au Liban nous a dit : "on va nous proposer un État palestinien avec juste Gaza et quelques morceaux de désert. Comme nous sommes trop faibles, nous serons obligés d’accepter."
La plus grande faiblesse de l’initiative française n’est pas qu’elle essaie de ressusciter un projet (celui de deux États "côte à côte") qui est injuste au fond et cliniquement mort. C’est qu’une fois de plus, elle fait totalement l’impasse sur la seule démarche qui pourrait faire bouger les lignes : SANCTIONNER ISRAEL.
Prendre les choses par le bon bout
Les initiateurs palestiniens de l’appel au BDS de 2005 ne sont pas posé la question d’un, deux ou cinquante États. Ils ont exprimé des revendications universelles : les Palestiniens ont droit à la liberté, à la justice et à l’égalité.
La liberté, c’est-à-dire la fin de l’occupation et de la colonisation, la libération des prisonniers, la destruction du mur, la fin du blocus de Gaza ...
L’égalité concerne essentiellement une composante oubliée du peuple palestinien : ceux qui vivent en Israël. La destruction en cours du village bédouin d’Umm al-Hiran dans le nord du Néguev où la population résiste malgré la violence (2 morts le 18 janvier) montre que, bien qu’ils soient citoyens israéliens, les Palestiniens d’Israël vivent une situation de discriminations et d’apartheid.
La justice, c’est une constatation simple : le crime fondateur de cette guerre, c’est l’expulsion délibérée en 1948-9 de la majorité des Palestinien-ne-s de leur propre pays. Le droit au retour est donc imprescriptible. On pourrait rajouter qu’imaginer un "retour" dans les seuls territoires occupés depuis 1967 n’a aucun sens : les réfugiés forment déjà les 3/4 de la population d’une bande de Gaza surpeuplée.
Les initiateurs du BDS ne se sont pas préoccupés de considérations sur l’illégalité des produits des seules colonies. L’exemple de Soda Stream est édifiant. Pour contourner le BDS, cette multinationale a fermé son usine située dans la colonie de Mishor Adoumim pour s’installer près de Rahat, dans ce Néguev où les Bédouins palestiniens (citoyens israéliens) sont en train d’être parqués ou expulsés. Y aurait-il des colonialismes "légitimes" ? Si on pense que non, il faut bien sûr boycotter Soda Stream.
Dans toute solution à un conflit, les mots et les gestes sont importants. La "communauté internationale" et les négociateurs d’Oslo ont voulu éviter une question-clé : le nettoyage ethnique de 1948-9 était illégitime. Ne pas le reconnaître, ne pas s’affronter aux mythes fondateurs d’Israël (la "terre sans peuple pour le peuple sans terre", la fable des "Arabes partis d’eux-mêmes", de "l’exil des Juifs et leur retour chez eux" ou du "seul État démocratique du Proche-Orient"), tout ceci a abouti à un non-sens. Faire la paix, ce n’est pas réparer seulement 1967 (la conquête et la colonisation de la Cisjordanie, de Jérusalem et de Gaza). Une vraie négociation, c’est avant tout reconnaître et réparer la Nakba.
C’est la condition qui permettra aux Juifs israéliens de rester exactement comme la reconnaissance du caractère criminel de l’apartheid a permis aux Blancs Sud-Africains de rester.
L’idée que, sans sanction et avec des manœuvres diplomatiques, quelque chose bougera est une dangereuse illusion. Les Israéliens jouissent aujourd’hui de privilèges liés à la situation coloniale que le sionisme a engendrée. On n’a jamais vu des colonialistes accepter de leur plein gré une forme quelconque d’égalité.
Il n’y a aujourd’hui aucun espoir sérieux et aucune piste de lutte autre que le BDS et le soutien à la résistance palestinienne sous toutes ses formes.
Le BDS doit être total : boycott économique et commercial, pression sur toutes les institutions financières pour qu’elles désinvestissent d’Israël (et de nombreux succès ont été engrangés), pression sur tous les pays pour qu’ils rompent les accords économiques et les relations diplomatiques. Mais aussi boycott syndical (visant à expulser le syndicat sioniste Histadrout de toutes les institutions). Boycott sportif (ne jamais oublier l’impact qu’a eu l’expulsion de l’Afrique du Sud des Jeux Olympiques).
Boycott militaire. Bien sûr, on n’achète personnellement ni drones, ni engins de mort. Mais manifester à Eurosatory devient doublement indispensable et peut avoir des résultats : nos gouvernements ont beau être admiratifs et envieux de la façon dont Israël enferme et réprime les Palestiniens, ils ont renoncé à acheter leurs drones.
Boycott culturel et universitaire. Ce point est très important. Avant même l’appel palestinien de 2005, le PACBI (campagne palestinienne pour le boycott culturel et universitaire d’Israël) avait lancé le mouvement. Toutes les universités israéliennes participent de façon importante au complexe militaro-industriel. Certaines ont créé des annexes dans les territoires occupés. Parce qu’Israël a une économie de start-up, parce qu’une partie de sa puissance vient de la "Silicon Valley" israélienne près de Haïfa, il faut attaquer ce secteur. Des universitaires israéliens du mouvement "Boycott de l’Intérieur" nous adjurent de le faire.
Dans leur livre "Un boycott légitime", Eyal Sivan et Armelle Laborie parlent de la puissance de la propagande israélienne, la hasbara qui en hébreu voudrait plutôt dire "explication".
L’apartheid israélien tire un énorme profit des artistes étrangers qui viennent se produire en Israël. Et, presque systématiquement, les autorités israéliennes chapeautent les tournées des artistes israéliens. Le boycott culturel n’interdit pas de lire Avraham Yehoshua ou de voir les films d’Amos Gitaï. Il appelle à les boycotter s’ils acceptent de voyager et de parler sous l’égide d’une institution officielle israélienne. L’écrivain Amos Oz l’a parfaitement compris. Il a fait une déclaration qui indique qu’il refusera à l’avenir tout rapport avec les autorités de son pays dans ses tournées.
Pour reprendre toujours Eyal Sivan. Il est peu probable que le boycott mette à genou l’économie israélienne, même s’il commence à lui porter des coups sérieux. Mais il porte un coup terrible à l’image d’Israël. Environ 15% des Juifs israéliens vivent à l’étranger. Ce pays est un des plus "mondialisés". Une mise à l’index idéologique de son régime aura une influence capitale.
L’autre impact du BDS, c’est sur les gouvernements occidentaux. Alors que les opinions publiques basculent de plus en plus vers les droits du peuple palestinien, la complicité des gouvernements et des institutions européennes peut cesser si nous parvenons à faire monter en pression le BDS et si nous cassons les dernières hésitations.
On le voit "l’initiative française" est bien loin de cette problématique. Fabius avait songé à menacer Israël d’une reconnaissance unilatérale de l’État palestinien si Israël refusait de bouger. Et avec Hollande et Ayrault, cette timide perspective a disparu.
Avec Trump et le tiercé fasciste Nétanyahou-Bennet-Liberman, on va basculer dans une nouvelle période. Il ne sera plus question dans ce camp-là de "processus de paix". On parlera ouvertement d’annexion et d’expulsion. Dans le cadre du "choc des civilisations", Israël sera l’incarnation du "bien" (contre le mal). L’Autorité Palestinienne qui avait servi jusque-là à faire croire à la paix, ne servira plus à rien dans la configuration d’un apartheid ouvert et assumé. Et les régimes arabes favorables à l’Occident seront dans une contradiction devenue ingérable.
Les dirigeants mondiaux qui redoutent cette issue vont se retrouver devant le choix d’accepter ou de ne pas accepter cette guerre des civilisations.
À nous d’imposer les sanctions !
Pierre Stambul mardi 7 mars 2017
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Nouveautés sur Agence Médias Palestine
Le 8 Mars, debout avec les femmes de Palestine
Par Sofia Arias et Bill V. Mullen, Electronic Intifada – 6 mars 2017 L’histoire de la résistance des femmes en Palestine est une longue histoire. (Oren Ziv/ActiveStills) La journée internationale des femmes du 8 Mars est une opportunité sans précédent pour les féministes de s’opposer à l’islamophobie et à l’apartheid israélien, tout en soutenant...Israël détient des journalistes sans charge ni procès
Charlotte Silver Droits et Responsabilité 2 mars 2017 Fahya Shalash, femme de Muhammad al-Qiq, montre une affiche avec la photo de son mari lors d’une manifestation de soutien aux prisonniers palestiniens, le 20 février à Hébron en Cisjordanie. (Wisam Hashlamoun/APA images) Le gréviste de la faim palestinien Muhammad al-Qiq ne peut plus marcher après avoir...Des ingénieures de Gaza convertissent les décombres de la guerre en béton pour la reconstruction
Ahmad Kabariti, 20 février 2017 Ingénieures mélangeant une fournée de ciment. (Photo: Mohammed Asad) – Une équipe strictement féminine d’ingénieures de Gaza a inventé une nouvelle façon de produire du béton à peu de frais, à partir des décombres de maisons détruites lors de la dernière guerre à Gaza. Et les quatre femmes derrière le...Adalah : Israël se doit de traduire en justice les responsables du meurtre d’un homme à Umm al-Hiran
Adalah – 23 février 2017 Dès le début, Adalah a maintenu que les affirmations de la police israélienne et d’Erdan, le ministre de la Sécurité publique, selon lesquelles Ya’akub Musa Abu Al-Qi’an était un terroriste, étaient fausses et incendiaires. Adalah – Le Centre juridique pour les droits de la minorité arabe en Israël a répondu...Comment les Palestiniens devraient répondre à la formule « un seul état » de Trump
19 février 2017, par Alaa Tartir et Tareq Baconi Les Palestiniens doivent dire clairement que le seul préalable requis pour une paix durable, c’est la justice sur leurs terres. Le seul préalable à la paix est la fin de l’occupation militaire d’un autre peuple par Israël [Photo:Reuters] Le rôle de l’administration américaine en tant...Comment Booking.com apporte son soutien aux crimes de guerre d’Israël
Par Mieke Zagt – 22 février 2017 Une annonce de Booking.com pour un hôtel israélien au bord de la Mer Morte ne mentionne pas qu’il est en Cisjordanie occupée. Il y a deux ans j’avais écrit un article expliquant que Booking.com proposait des chambres d’hôtel dans des colonies qu’Israël avait construites en violation...Petition: Agissez pour la libération du journaliste palestinien en grève de la faim Mohammed al-Qiq
Pétition lancée par le Réseau Samidoun de Solidarité avec les Prisonniers palestiniens: Le journaliste palestinien Mohammed Al-Qiq est actuellement emprisonné en détention administrative, sans accusation ni procès. Il a démarré une grève de la faim pour réclamer sa mise en liberté et la fin de la détention administrative. Le 22 février, après 17 jours de... -
Nouveautés sur Association France Palestine Solidarité
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Conflit israélo-palestinien : Johnson brandit le spectre de "l’apartheid"
L’Orient le Jour avec AFP, jeudi 9 mars 2017 -
Israël : une loi contre le boycott sous le feu des critiques
Le Parisien avec AFP, jeudi 9 mars 2017 -
Urgence : solidarité pour Jamal Abu Leil et les prisonniers palestiniens !
L’Association pour le Jumelage entre les camps de réfugiés palestiniens et les villes françaises (AJPF), mercredi 8 mars 2017 -
Gaza : les femmes bientôt privées de contraception
Marion Guérin, pourquoidocteur.fr, mercredi 8 mars 2017
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Palestine : Le « non » de Hollande à la reconnaissance d’un État
Politis, jeudi 9 mars 2017 -
Une politique sans colonne vertébrale
Taoufiq Tahani, Politis, mardi 7 mars 2017 -
Israël et Palestine : le colonialisme de peuplement et la liberté académique
Ilan Pappe, l’AURDIP, lundi 6 mars 2017 -
Israël-Palestine : la loi du nombre ou la vertu des principes ?
Pascal Boniface, Blog Médiapart, samedi 4 mars 2017
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Women's boat to Gaza (Freedom Flotilla Coalition)
One year ago today, on International Women's Day, the Freedom Flotilla Coalition announced our Women's Boat to Gaza campaign. In solidarity with women in Gaza who suffer daily under the illegal blockade, we successfully challenged by sea the oppressive and illegal collective punishment of the Palestinians living under blockade in Gaza. Today we continue to celebrate the incredible spirit of the women who keep home fires burning in spite of the United Nations declaring that their homes will be uninhabitable by the year 2020 unless we do something!
On International Women's Day, 56 Palestinian women including 16 under 18 year olds are held in Israeli prisons for resisting occupation, the Prisoners Affairs Committee reported. Over 15,000 Palestinian women and young girls have been detained since 1967.
Our boat Zaytouna-Oliva remains in the custody of Israel and we are working to free her. Additionally, we are working on our next campaign that will once again challenge this illegal and inhumane blockade. In the spirit of the women who rose against militarism and capitalism on the first International Women's Day, the Freedom Flotilla Coalition too shall rise in solidarity with Palestinians. We call for all Gaza boats to be freed, ours and the many Palestinian fishing boats that suffer continual violent attacks and ongoing harassment from the same Israeli military that stopped and seized our boat last October.Hoy hace un año, en el día internacional de la mujer, la coalición de flotilla de libertad anunció el barco de la mujer a la campaña de Gaza. En la solidaridad con las mujeres de Gaza que sufren diariamente el bloqueo ilegal, nos impugnó con éxito el castigo colectivo de los palestinos que viven bajo el bloqueo en Gaza. Hoy celebramos el increíble espíritu de las mujeres que mantienen el fuego en el hogar a pesar de las naciones unidas declarando que sus hogares serán inhabitable para el año 2020 a menos que hagamos algo!
En el día internacional de la mujer, 56 mujeres palestinas, entre ellas 16 menores de 18 años, se encuentran en cárceles israelíes para resistirse a la ocupación, el comité de asuntos de los Desde 1967. Se han detenido a más de 15,000 mujeres palestinas y niñas.
Nuestro barco zaytouna-Oliva permanece bajo la custodia de Israel y estamos trabajando para libre. Además, estamos trabajando en nuestra próxima campaña que, una vez más, se desafío este bloqueo ilegal e inhumano. En el espíritu de las mujeres que se rose contra el militarismo y el capitalismo en el primer día internacional de la mujer, la coalición de la flotilla también se levantará en solidaridad con los palestinos. Llamamos a todos los buques de Gaza que se liberen, los nuestros y los numerosos barcos de pesca palestinos que sufren continuos ataques violentos y el acoso constante de los mismos militares israelíes que se detuvieron y incautados en nuestro barco el pasado octubre. -
Marseille: Temps fort Palestine : territoire, mémoire, projections (Afps)
Marseille Fort St Jean
du 9 au 12 mars et du 16 au 19 mars 2017
Cinéma – conférences d’artistes – installations – rencontres
Commissariat : Rasha Salti et Geneviève Houssay
Si la Palestine, en tant que terre, territoire, pays ou métaphore, a pu être le support de diverses projections imaginaires ou le lieu de multiples significations, les Palestiniens en revanche – habitants, peuple, résidents permanents, réfugiés et diaspora – constituent en matière de représentations et de pensée un signifié toujours controversé. On a longtemps considéré la lutte pour une Palestine indépendante et souveraine comme une quête de reconnaissance et de visibilité.
Avec la création de l’Organisation de libération de la Palestine en 1964, les Palestiniens revendiquent une représentation politique, sociale, culturelle, iconographique et narrative qu’ils ont créée de leurs propres mains, et qui passe par leurs propres mots. Ils ont produit des photographies, des films, des poèmes, des récits littéraires, des affiches pour affirmer leur existence. Ainsi la Palestine devient-elle le miroir de l’injustice subie, de la complicité du monde face à l’impérialisme. La lutte des Palestiniens pour libérer leur terre devient un mouvement de libération, leur sursaut après l’humiliation et la défaite devient une révolution. Comme l’a remarquablement montré l’historien et écrivain palestinien Elias Sanbar, la Nakba ne marque pas seulement l’expulsion des Palestiniens hors de leur géographie ; le mouvement national palestinien est en réalité un combat pour réintégrer le cours de l’histoire, la Nakba constituant une sortie traumatique hors du temps. Reste à savoir si les accords d’Oslo et la création d’une Autorité nationale palestinienne à Ramallah peuvent être considérés comme une véritable avancée vers la revendication, vers la réintégration du temps historique. En un peu moins d’un demi-siècle, la fameuse question de la visibilité semble avoir été résolue : le monde a fini par percevoir la Palestine comme un pays dont les revendications à la souveraineté sont légitimes, et les Palestiniens comme un peuple en tant que tel. En revanche, la question du libre arbitre est restée en suspens, comme celle du temps. De fait, la Palestine est une zone de conflit depuis l’invention de la photographie, un territoire occupé depuis le mandat colonial britannique, et un pays en guerre depuis la création de l’État d’Israël. Cet affrontement aux multiples visages a pris tantôt la forme d’une guerre conventionnelle en 1948, 1967 et 1973, tantôt celle d’une invasion et d’une occupation militaires, en d’autres termes d’une guerre larvée. Même si le mot « paix » figure dans les accords d’Oslo, ceux-ci ne sont rien d’autre qu’une trêve incomplète, toujours en suspens, qui perpétue l’occupation militaire de la Cisjordanie et de Gaza, consacrant une forme de guerre latente.
Le programme Palestine :
territoire, mémoire et projections s’appuie sur des films, des rencontres avec des écrivains et des penseurs, et des discussions avec des artistes pour revisiter l’héritage des représentations militantes, poétiques et subjectives de la Palestine par les Palestiniens. Tout au long de cette lutte pour la visibilité, les artistes, cinéastes, poètes, écrivains ou architectes palestiniens ont créé des représentations, des images, des symboles et des récits de résistance. Ils ont été les témoins de cette longue guerre protéiforme qu’ils ont vécue, enregistrée, étudiée : le traumatisme de la violence, la douleur du déracinement, l’aliénation de l’expulsion, l’attente d’être sauvé, la cruauté de la survie, la mélancolie de la perte, la peur et l’humiliation imposées par les forces occupantes. Ils sont aussi devenus les scribes, les messagers, les gardiens, les archéologues de ce qui a précédé la Nakba et la rupture traumatique qu’elle constitue. Depuis les accords d’Oslo, ils luttent pour se réapproprier l’histoire et le pouvoir, au-delà des rivalités internes qui minent l’Autorité nationale palestinienne. Ils se confrontent à la réalité de cette guerre latente, éclairant les mécanismes et les codes du régime de sécurité, mais aussi les formes de résistance quotidienne qu’il suscite. Par la subversion, l’ironie, le détournement, ils déjouent la défaillance des élites politiques palestiniennes et israéliennes. Enfin, en ressuscitant les archives oubliées, ils comblent les fossés, recousent les déchirures, réécrivent le passé pour interroger le présent. La Palestine : une patrie et un territoire, un lieu où se projettent toutes ces représentations, dont l’histoire a été effacée, mais également réaffirmée par la résurgence de la mémoire, par le surgissement de l’intervention artistique. Le programme interroge enfin la Palestine dans sa « liminalité » qui se manifeste par la langue, dans laquelle se forge l’appartenance à la patrie et qui est aussi dépositaire des pertes, et de ce qui disparaît dans la médiation avec la langue de l’occupant.
TARIF(S) :
Rencontres et conférences en entrée libre
Projections (tarif séance) : 6€ / 4€
Tarif 10 séances : 40€Plus d’infos sur le site du Mucem
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Nîmes Palestine
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Rencontre-débat "Hébron, les Jeunes et la Colonisation" (Afps)
AFPS 69 - Lyon, mercredi 8 mars 2017
L’Association France Palestine Lyon, en partenariat avec le Collectif 69 Palestine, vous invite à une rencontre-débat présentée par un jeune Palestinien, Mourad AMRO. Il vit à HÉBRON et fait partie d’un mouvement de jeunes « YOUTH AGAINST SETTLEMENTS » (Jeunesse contre les colonies) qui lance une campagne internationale pour l’ouverture de la rue SHUHADA.
Depuis 1994, suite à l’attentat meurtrier commis par un extrémiste israélien dans la "Sainte Mosquée d’Ibrahim", la rue Shuhada est contrôlée par les forces d’occupation israéliennes. Les Palestiniens ont dû fermer leurs commerces, abandonner leurs maisons… au profit de 500 colons extrémistes sionistes.
Cette voie de circulation, avec ses check-points, est devenue impossible, voire dangereuse, pour les Palestiniens. Agressivité des colons, humiliation, attente, stress sont quotidiens, empêchant tout mouvement au sein de la ville. C’est un enfer !
Venez échanger et écouter ce que vivent les jeunes de Hébron, ville occupée et colonisée depuis de trop nombreuses années.