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Solidarité - Page 75

  • Rony Brauman sur France 24: "On s’achemine vers une démission de l’Autorité palestinienne" (Ujfp)

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    À l’heure où des heurts embrasent la Cisjordanie et Jérusalem-Est, certains craignent l’éclatement d’une troisième intifada. Pour Rony Brauman, professeur à Sciences-Po, ces événements démontrent la fin proche de l’Autorité palestinienne.

    La vague de violences qui secoue Jérusalem et la Cisjordanie réveille une nouvelle fois de plus le spectre d’une troisième intifada chez certains. Lundi 5 octobre, un adolescent palestinien a été tué par l’armée israélienne lors d’affrontements. Côté israélien, quatre personnes sont mortes depuis jeudi, deux criblées de balles en Cisjordanie, et deux autres dans une attaque au couteau dans la Vieille ville de Jérusalem.

    Face à cette escalade de tensions, l’État hébreu a décrété un durcissement des mesures répressives, interdisant l’accès à la Vieille ville de Jérusalem-Est aux Palestiniens.

    Décryptage de la situation avec Rony Brauman, ancien président de MSF et professeur en relations internationales à Sciences-Po et auteur du livre "Manifeste pour les Palestiniens".

    France 24 : Assiste-t-on au début d’une nouvelle intifada, comme le redoute le porte-parole du ministère allemand des Affaires étrangères, Martin Schäfer, ou comme l’interroge le quotidien israélien "Yedioth Aronoth" ?

    Rony Brauman : C’est difficile à dire, mais ces déclarations annonçant une troisième intifada ont quelque chose de rituel. À l’automne 2014, déjà, lors d’une poussée d’agressions, beaucoup avaient prédit l’éclatement d’un nouveau cycle de violences.

    Ce qui est sûr, c’est que le niveau de répression et de harcèlement en Cisjordanie augmente. Le gouvernement israélien s’autorise l’une des mesures les plus barbares qui soit : la destruction des habitations appartenant aux auteurs d’attentat ou à leur famille [Benjamin Netanyhaou a ordonné d’accélérer ces démolitions de maisons dans l’objectif de donner à réfléchir à ceux qui veulent perpétrer des attaques, NDLR]. Or, cela relève de la punition collective et ce concept est rejeté dans le droit moderne. Pour ce qui est de l’interdiction de l’accès à la Vieille Ville de Jérusalem pour les Palestiniens [cette mesure, annoncée dimanche 4 octobre pour une durée de deux jours, a été décrétée à la suite d’attaques qui ont coûté la vie à deux Israéliens, NDLR], il s’agit d’une décision très rare, sinon inédite.

    Pour preuve de la montée des tensions, un récent sondage indique qu’une majorité de Palestiniens est favorable à un soulèvement armé en l’absence de discussions de paix. Tout cela indique que les attentats, les harcèlements et les passages à l’acte ne vont pas s’arrêter aujourd’hui.

    F24 : Dans ce contexte, ni le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, ni le dirigeant palestinien, Mahmoud Abbas, n’appellent au calme. L’un a promis de durcir la répression, parlant d’"un combat jusqu’à la mort contre le terrorisme palestinien", l’autre a affirmé ne plus se considérer comme lié par les accords passés avec Israël. Que faut-il en penser ?

    R. B. : Pour ce qui est des Israéliens, ils soufflent depuis toujours le chaud et le froid. Benjamin Netanyahou avait, avant son élection, déclaré qu’il n’y aurait pas d’État palestinien de son vivant. Puis après avoir été élu, il a dit que c’était envisageable à certaines conditions. En Israël, on est habitué à revenir sur ce genre de déclarations martiales.

    En ce qui concerne Mahmoud Abbas, sa déclaration est un pas symbolique. Les accords d’Oslo, ce moment très positif des années 1990, viennent d’être remis en question. Benjamin Netanyahou, lui, a toujours dit que ces accords étaient un chiffon de papier sur lequel il s’asseyait, alors pourquoi Mahmoud Abbas a-t-il tant tardé pour faire ce genre de déclaration ? C’était la moindre des choses.

    F24 : Comment voyez-vous la situation évoluer ?

    R. B.  : L’étape suivante devrait être une démission de l’Autorité palestinienne, ce qui serait l’ultime sursaut d’honneur des Palestiniens. Mahmoud Abbas pourrait déclarer sa propre faillite, et symboliquement remettre les clés de la Cisjordanie aux Israéliens, ce qui serait certes un aveu d’échec. Mais le rapport de force n’est de toute façon pas en sa faveur. Ce cas de figure mènerait à la création d’un État binational avec les mêmes droits pour l’ensemble des citoyens. Cette option terrifie côté israélien, mais séduit de plus en plus de personnes côté palestinien.

    De toute façon, l’Autorité palestinienne n’a d’autorité que le nom. Il s’agit davantage d’un pouvoir municipal avec un fragment d’autorité sur les questions routières et l’aménagement des parcs et des jardins que d’un gouvernement. Ce pouvoir, qui ne dispose pas de ministère de la Défense, sert uniquement d’alibi politique et de punching ball aux Israéliens. Ces derniers assurent vouloir discuter avec ce partenaire mais regrettent son incompétence… Tout cela, c’est de la démagogie.

     
    mardi 13 octobre 2015 par Rony Brauman Texte par Charlotte OBERTI

    http://www.ujfp.org/spip.php?article4441

  • Face au silence de la France, l’Union syndicale Solidaires demande des sanctions contre Israël ! (Ujfp)

    https://encrypted-tbn3.gstatic.com/images?q=tbn:ANd9GcTESRykIFjgDTxShWeXh-JBwpvZaahosFiQ2UbosY8gilnIyylpvQ

    Le 31 juillet dernier, des colons israéliens mettent feu à une maison, brûlant à mort une femme, un homme et leur bébé de 18 mois.

    A ce jour, les responsables n’ont pas encore été mis en examen, ni même identifiés avec certitude. La réaction des autorités israéliennes a consisté, au contraire, à voter des lois menaçant de vingt ans de prison des enfants qui lancent des pierres, et à autoriser les policiers à tirer sur eux à balles réelles.

    Il ne manquait plus qu’une étincelle, produite par l’assaut de l’armée israélienne sur la mosquée d’Al Aqsa le jour du nouvel an juif, et l’assassinat, à bout portant, d’une Palestinienne immobile à un check-point à Hebron, le 24 septembre. Dans une région du monde pourtant habituée à des flambées de violence, un pas supplémentaire vient d’être franchi.

    Depuis le 1er octobre, quatre israéliens ont été assassinés par des Palestiniens, dont deux colons, et des représailles disproportionnées, comme d’habitude, ne se sont pas fait attendre. Trois adolescents palestiniens ont été abattus en Cisjordanie, et onze autres à Gaza, alors qu’ils manifestaient devant l’armée israélienne qui les empêche de sortir de leur prison à ciel ouvert.

    En Israël également, une nouvelle directive leur permettant de le faire, la police a tiré à balles réelles, tuant neuf jeunes Palestiniens autour de Jérusalem, et blessant gravement deux femmes, à Tel Aviv et à Afoula. A cette vingtaine de morts en une semaine, s’ajoutent des centaines de blessés, et les images qui nous parviennent sont terrifiantes, l’armée et la police israélienne ne semblant plus connaître aucune retenue, encouragées par leur gouvernement, et par une impunité totale.

    Cette impunité dont bénéficient les criminels israéliens, qu’ils soient colons, policiers ou militaires, est la même que celle de l’Etat d’Israël dans le concert des nations.
    Cette impunité est donc imputable à nos gouvernements, et singulièrement à celui de la France qui ne s’est exprimée sur la question que le 11 octobre, par un communiqué laconique de cinq lignes !

    Si les médias occidentaux parlent de violences dans lesquelles les deux camps ont leurs parts de responsabilité, il faut rappeler que face aux jets de pierre et aux armes blanches, Israël détient la deuxième armée du monde, rappeler aussi que depuis de nombreuses années Israël bafoue le droit international, les résolutions de l’ONU et les jugements de la cour internationale de justice en continuant à coloniser les terres palestiniennes, continuant la construction du mur de séparation, en poursuivant son blocus contre Gaza et en refusant le droit au retour de millions de réfugiés palestiniens...

    La violence inouïe exercée par Israël doit être dénoncée avec force, et tout doit être mis en oeuvre pour la faire cesser. L’Union syndicale Solidaires demande à ce que la France prononce des sanctions immédiates à l’encontre d’Israël, pour mettre fin au bain de sang qui n’est que la conséquence d’une occupation militaire qui n’a que trop duré.

    A défaut d’un sursaut de la communauté internationale qui parviendrait à faire cesser ces assassinats quotidiens, l’Union syndicale Solidaires s’associe à la demande de boycott de toutes les institutions économiques, culturelles et universitaires israéliennes, et appelle les entreprises françaises à retirer leurs investissements de cet Etat tant qu’il ne respectera pas le droit international. Cette pression est l’expression symbolique de la solidarité que chacun-e peut exprimer avec le peuple palestinien dont les droits sont bafoués et les enfants assassinés sous nos yeux. Communiqué Solidaires

    mardi 13 octobre 2015 par Solidaires
     
  • Palestine, quand le discours dominant envahit les médias (Afps)

     

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    Le parti-pris pro-israélien des dirigeants français – et de nombre de dirigeants européens sans parler des Etats-Unis – est une constante. Ainsi les déclarations de M. Hollande lors d’un dîner avec M. Nétanyahou (« j’aime Israël et ses dirigeants » [1]), les premières affirmations que la sécurité d’Israël primait sur le droit, international et humanitaire, pendant l’attaque israélienne contre Gaza à l’été 2014, ou encore la criminalisation de la solidarité avec le peuple palestinien, notamment BDS. La permanence de la politique française au Proche-Orient est une allégeance réitérée à l’axe Tel-Aviv/Washington.

    Ce tropisme se reflète bien évidemment dans la plupart des « grands » médias classiques qui à leur tour le véhiculent et le propagent. Cercle vicieux qui porte bien son nom.

    En témoigne la couverture de la situation explosive qui existe aujourd’hui en Cisjordanie occupée.

    Le Monde écrit ainsi des titres révélateurs les 4 et 5 octobre 2015 : Vives tensions après plusieurs agressions à Jérusalem [2] / Vaste opération israélienne dans le nord de la Cisjordanie après le meurtre de deux colons [3], titres qui donnent à comprendre que la responsabilité première incombe aux Palestiniens.

    RMC, le 4 : "Deux morts à Jérusalem, deux Israéliens tués à l’arme blanche par deux Palestiniens, les agresseurs ont été abattus". On notera que cela ne fait que deux morts, pas quatre !

    Ou le Figaro, toujours le 4 : Jérusalem : fermeture de la Vieille ville après une attaque au couteau [4] puis, pire, le 6 octobre : Face au regain de violence, Nétanyahou promet d’agir « avec une main de fer » [5].

    Libération annonce lui, le 5 octobre, Israël : une intifada venue de la rue [6], article bien documenté mais qui omet que c’est en Palestine occupée et non en Israël que la révolte palestinienne gronde, tandis que le journaliste reprend à son compte le vocabulaire israélien : Tsahal ou Etat hébreu, terme qui nie la réalité palestinienne en Israël (21% de la population d’Israël est palestinienne).

    Reuters se contente, encore le 5, de titrer Deux agressions à l’arme blanche en quelques heures à Jérusalem [7], mais le corps de l’article est éclairant sur le regard porté et véhiculé.

    Cependant, RFI se distingue, honorablement, par des articles qui n’incitent pas le lecteur à une compréhension partisane de l’information. Ainsi : Heurts en Cisjordanie et à Jérusalem-Est, vers une troisième intifada ? Mais le titre de la rubrique est : Israël. [8]

    Et l’Humanité fait évidemment exception à cet alignement sur le discours israélien dominant en titrant par exemple le 6 octobre : L’armée israélienne tire à vue sur les Palestiniens [9].

    Si certains médias présentent des articles qui couvrent aussi la violence imposée aux Palestiniens dans l’ensemble de la Cisjordanie occupée, fort peu reviennent sur les raisons de cette « explosion de violence ». 20 minutes oui, qui titre par exemple Violences en Cisjordanie : « Ce n’est que la partie émergée de l’iceberg » [10].

    Nombre d’articles font commencer « le regain de violence » à la mort de colons le 2 octobre. L’image donnée des colons est celle de civils innocents. Fort peu de médias relatent que, depuis des années, les milices lourdement armées des colons et/ou l’armée israélienne agressent quotidiennement les Palestiniens, ou, comme ces jours-ci, tirent à balles réelles sur des manifestants armés de simples pierres, abattent à bout portant une jeune Palestinienne portant un sac à Hébron, un écolier rentrant de l’école à Bethléem, un jeune homme à Jérusalem qui, pourchassé par des colons, cherche refuge auprès des soldats qui l’abattent…

    Quels articles, dans les médias traditionnels, sur l’arrachage des oliviers palestiniens multi-centenaires, le rasage des maisons et bâtiments palestiniens de la vallée du Jourdain, l’appropriation de l’eau au profit des colons, les routes réservées à l’armée et aux colons, interdites aux Palestiniens sur la terre palestinienne ? Quel journaliste « mainstream » raconte que, comme en Afrique du Sud sous l’apartheid, la démolition des maisons, l’utilisation de chiens d’attaque contre les civils, sont une pratique israélienne courante ? Qui dit les quelque 6000 prisonniers palestiniens illégalement détenus sur le territoire israélien ? Où a-t-on lu les provocations des colons et de certains hauts dirigeants israéliens d’extrême droite dans Jérusalem-Est occupée, notamment l’esplanade des mosquées ? Quelle couverture médiatique « grand public » est réservée au blocus illégal de Gaza ou à la colonisation tout aussi illégale de la Cisjordanie ? Qui rappelle que la résistance est un droit et qu’elle découle de l’occupation, que les peuples ont le droit à l’autodétermination, et que la colère palestinienne nait de l’injustice et de la violence coloniale ?

    Pour obtenir ces informations factuelles et ces rappels, il faut recourir aux médias palestiniens et arabes rarement disponibles en français [11] ou aux réseaux sociaux.

    Et bien sûr, des journaux de grande qualité comme le Monde diplomatique et ses blogs, le site Médiapart ou encore Orient XXI [12] présentent régulièrement de véritables analyses qui s’opposent à la désinformation ou la superficialité de médias susmentionnés. De même pour des centres de recherche comme l’Iris ou l’Iremmo dont les sites sont accessibles à tous [13]. [14]

    Bilan désolant mais qui doit motiver d’autant plus les médias alternatifs ou militants à faire connaître la situation sur le terrain, à analyser et partager y compris avec les journalistes des médias « grand public » pour les inciter à mieux s’informer et à plus de déontologie. Pour contrer le rouleau compresseur du discours dominant, relais de la politique coloniale israélienne, malheureusement partagé par de nombreux médias et dirigeants politiques.

    Claude Léostic, membre du Conseil National de l’AFPS, présidente de la Plateforme Palestine, mardi 6 octobre 2015

    http://www.france-palestine.org/Quand-le-discours-dominant-envahit-les-medias

  • BNC: Solidarité avec la résistance populaire palestinienne! Boycottez Israël maintenant !

    Que la période actuelle de répression intensifiée d’Israël et de résistance populaire palestinienne se transforme en une véritable intifada ou non, une chose est déjà évidente : une nouvelle génération de Palestiniens suit les traces des générations précédentes et se mobilise massivement contre le régime brutal d’occupation, de colonialisme de peuplement et d’apartheid d’Israël qui dure depuis plusieurs dizaines d’années.

    Les gouvernements du monde, en particulier en Occident, parlent d’un « cycle de violence » dans lequel les deux camps ont une responsabilité, fermant les yeux sur l’origine même du conflit colonial et sur leur propre complicité qui a permis à Israël de pérenniser cette situation et de violer le droit international en toute impunité. Aujourd’hui, pratiquement tous les Palestiniens appellent à boycotter totalement d’Israël et à l’isoler sur le plan international, dans tous les domaines, comme on l’a fait dans le passé contre l’apartheid sud-africain.

    Dans ce dernier cycle, Israël a excité la résistance populaire palestinienne en intensifiant ses attaques contre l’enceinte de la mosquée Al Aqsa, le Noble Sanctuaire situé au cœur de la vieille ville de Jérusalem occupée par Israël. Des groupes de colons juifs fondamentalistes, fanatiques et soutenus par le gouvernement, n’ont cessé de profaner l’enceinte, lançant régulièrement à des fidèles des insultes raciales ignobles et réclamant ouvertement la destruction de la mosquée. Cela a déclenché une colère et une contestation générales à Jérusalem et chez les Palestiniens de toute la Palestine historique.

    Comme d’habitude, la réponse de l’armée israélienne a été de protéger les colons coupables et de punir les victimes palestiniennes, et au final d’interdire l’accès à leur lieu saint à presque tous les Palestiniens.

    Ces menaces sont prises au sérieux par les Palestiniens qui subissent quotidiennement les conséquences de la politique officielle d’Israël de « judaïsation » de la ville, qui consiste à coloniser progressivement les terres et à remplacer sa population palestinienne d’origine, des chrétiens et des musulmans, par des colons juifs illégaux. La mise en œuvre de cette politique, un nettoyage ethnique qui constitue un crime de guerre au regard du droit international, se fait par des confiscations de terres fréquentes, l’extension du mur colonial, des démolitions de maisons, l’appropriation par des colons de foyers palestiniens, des exécutions, arrestations et expulsions sommaires, tout cela avec le soutien de la « justice » israélienne, un partenaire dans le crime toujours fiable et toujours d’accord.

    De plus, la dernière attaque israélienne contre la mosquée Al Aqsa dans la zone occupée de Jérusalem-Est n’est pas un cas isolé. Des centaines d’églises et de mosquées historiques ont été détruites depuis 1948 par les milices sionistes et, plus tard, par l’état d’Israël. L’été dernier, pendant le massacre de Gaza, Israël a rasé 73 mosquées. Rien que cette année, de nombreuses églises et mosquées palestiniennes ont été endommagées ou profanées par des extrémistes juifs lors d’attaques appelées « Prix à payer », dont l’église de la Multiplication des pains et des poissons au bord du lac de Tibériade qui a été incendiée en juin dernier.

    Ces attaques racistes et criminelles contre les Palestiniens et leur liberté de religion sont la conséquence d’un virage complet à l’extrême-droite en Israël et de la suprématie sans précédent dans la société israélienne d’un racisme colonial déclaré, profond, et d’une haine raciale envers la population palestinienne autochtone.

    Pratiquement tous les Palestiniens de Cisjordanie et de Gaza sont interdits d’accès à Jérusalem, qui est entourée de murs, de tours de garde et de fil barbelé, et subissent des attaques quotidiennes et des humiliations.

    Dans une soi-disant « période d’accalmie » normale, Israël impose son siège médiéval de Gaza, mène des incursions dans des villes palestiniennes, confisque des terres palestiniennes notamment dans le Néguev, détruit des bâtiments palestiniens et construit des colonies illégales réservées aux Juifs. Dans ses tentatives répétées d’instaurer son système d’apartheid et de règne colonial, Israël refuse aux Palestiniens l’ensemble de leurs droits de la manière la plus banale, du droit à l’éducation des enfants à l’accès aux soins des mères, la possibilité pour le fermier d’avoir accès à ses terres et le droit d’une famille de vivre ensemble dans un même foyer. Et tout cela est fait avec la bénédiction des tribunaux.

    Compte tenu de la passivité ou de la complicité directe des gouvernements du monde et de l’ONU, et en raison de l’impunité d’Israël dans la pérennisation de ce système d’injustice envers les Palestiniens, dans la Palestine historique et aussi envers ceux qui vivent en exil, le mouvement Boycott, Désinvestissement et Sanctions (BDS) a fait d’énormes avancées pour qu’Israël soit considéré comme un état paria sur la scène internationale.

    En boycottant des institutions qui sont complices dans les violations du droit international par Israël, en désinvestissant des sociétés qui soutiennent l’oppression israélienne et en lançant un appel de principe pour des sanctions contre Israël, le mouvement BDS a renforcé l’isolement d’Israël et a commencé à en faire payer le prix à son régime de colonialisme de peuplement, d’apartheid et d’occupation.

    La Banque mondiale a signalé que les importations palestiniennes venant d’Israël baissent considérablement. Des hommes d’affaires israéliens disent que les investisseurs européens ne veulent plus investir en Israël, alors qu’une étude de l’ONU confirme que les investissements directs étrangers en Israël ont chuté de 46 % en 2014 par rapport à 2013. Une étude de RAND prévoit que BDS pourrait coûter à Israël entre 1 et 2 % de son PIB chaque année dans les dix prochaines années, et plus récemment, l’agence de notation Moody’s a signalé que BDS représente une menace potentielle pour l’économie israélienne.

    Il faut faire plus, cependant, pour demander des comptes à Israël et briser sa grande impunité. Les gouvernements complices doivent être dénoncés. Les entreprises qui permettent les violations des droits de l’homme par Israël et en tirent profit doivent en payer le prix en termes de réputation et de chiffres d’affaires. La machine de guerre israélienne, y compris son organe de recherche, doit faire l’objet d’un embargo militaire international total, et tous les dirigeants, officiers et soldats qui sont impliqués dans les crimes passés et actuels doivent être traduits en justice à la Cour pénale internationale ainsi qu’auprès des juridictions nationales compétentes.

    Israël ne se contente pas d’opprimer les Palestiniens ; il exporte son modèle sécuritaire et répressif brutal dans le monde. Israël est fortement impliqué dans l’entraînement et l’armement des escadrons de la mort en Amérique du Sud, souvent en tant que mandataire des Etats-Unis, et vend des armes et un savoir-faire militaire aux forces de police de Ferguson, Los Angeles, Londres et d’autres villes dans le monde. Israël est aujourd’hui un acteur majeur de la répression nationale contre des mouvements pour la justice raciale, sociale, économique et environnementale dans le monde.

    Le Comité national palestinien de BDS (BNC), la direction palestinienne du mouvement BDS mondial, appelle les gens de conscience du monde entier à soutenir les Palestiniens dans leur quête de liberté en ce moment crucial, en intensifiant les actions BDS contre le régime d’oppression d’Israël. En particulier, et en lien avec la révolte massive actuelle dans les rues de Palestine, nous appelons ceux qui soutiennent la lutte palestinienne à :

    - Sensibiliser l’opinion aux droits des Palestiniens au regard du droit international et mobiliser du soutien pour BDS par le biais des médias, notamment les réseaux sociaux ;

    - Faire pression sur les parlements pour imposer un embargo militaire à Israël ;

    - Faire campagne contre les entreprises militaires israéliennes comme Elbit Systems ;

    - Soutenir les campagnes de boycott et de désinvestissement contre les sociétés complices, telles que G4S et HP, qui sont complices de la manière la plus flagrante dans l’infrastructure d’oppression d’Israël ;

    - Adopter des résolutions BDS effectives et stratégiques, et pas seulement symboliques, dans les syndicats, les associations universitaires, les associations étudiantes et les organisations sociales, qui peuvent mener à des mesures concrètes et renforcer le boycott culturel d’Israël ;

    - Envisager des actions en justice contre les criminels israéliens (soldats, colons, officiers et dirigeants) et contre les dirigeants des entreprises qui sont impliquées dans les crimes et les violations du droit international d’Israël.

    Comme la génération de leurs parents, les milliers de jeunes palestiniens de Jérusalem, Gaza, Ramallah, Hébron, Bethléem, Jaffa, Nazareth et d’ailleurs qui ont manifesté massivement dans les rues contre l’occupation et l’apartheid d’Israël rejettent d’abord et avant tout le désespoir et libèrent leurs esprits du mythe de l’oppression comme étant une fatalité. Ils nourrissent aussi l’aspiration de toute la population palestinienne à l’autodétermination et à vivre libre, dans la dignité et une paix juste.

    Il est grand temps d’isoler le régime militaire, sécuritaire et raciste d’Israël parce qu’il est un danger non seulement pour les Palestiniens et le monde arabe, mais pour l’humanité toute entière.

    Traduction : EC pour BDS France

    dimanche 11 octobre 2015 par Comité National Palestinien pour le boycott d’Israël (BNC)
     
     
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  • L’isolement croissant (Ujfp)

    http://revolutionsarabes.hautetfort.com/media/02/00/629564481.jpeg

    Il y a quelques jours on célébrait le Nouvel An juif, ce qui donnait l’occasion aux chroniqueurs ainsi qu’aux politiciens de faire un bilan de l’année qui venait de s’achever.

    Il n’est pas difficile de deviner le dénominateur commun à tout ce qui s’est dit et écrit d’intelligent dans les différents médias israéliens, tellement cela crève les yeux : l’isolement grandissant d’Israël sur la scène internationale, et son corollaire, la comparaison avec l’Afrique du Sud de l’apartheid.

    Il n’y a finalement que Benjamin Netanyahou qui s’obstine à fermer les yeux, obnubilé par le nouveau nazisme que serait la République Islamique d’Iran. Le fait qu’un accord historique ait été conclu entre Téhéran et les grandes puissances ne fait que conforter le Premier ministre israélien dans son délire obsessionnel pour qui il s’agit d’un second Munich, Barak Obama n’étant rien d’autre qu’un nouveau Chamberlain.

    Allant à contre-courant du monde entier, Netanyahou marque encore davantage l’isolement d’Israël.

    Certes, l’alliance stratégique avec les États-Unis est solide, et pour longtemps encore, mais entre la Maison Blanche et le chef du gouvernement israélien les relations sont exécrables, et l’auto-invitation de Netanyahou à parler devant le Congrès pour y dénoncer la politique d’Obama a confirmé une vraie rupture [au niveau personnel il s’entend], unique dans l’histoire des relations entre les deux États depuis près d’un demi siècle. Parallèlement, une partie des pays européens ne cachent pas ce qu’ils appellent dans leur jargon diplomatique leur "incompréhension" de la politique israélienne, alors qu’à leurs yeux la priorité devrait être le front uni contre la menace que représente Daesh.

    Isolement aussi d’une révolution arabe qui chamboule l’ordre établi il y a exactement un siècle par les puissances coloniales, et a constitué des États qui sont aujourd’hui en pleine décomposition (Syrie, Irak). Les dirigeants israéliens semblent ne s’être pas encore remis de la chute de Ben Ali et de Hosni Mubarak…

    Isolement surtout des opinions publiques à travers le monde qui identifient de plus en plus le régime colonial israélien à l’apartheid sud-africain. Le succès croissant de la campagne BDS (Boycott, Désinvestissement, Sanctions) et son élargissement à des entreprises étatiques ou multinationales (la Compagnie des Eaux néerlandaise, Orange) ne laissent plus indifferénte une partie importante de l’opinion publique locale.

    Certes, tant qu’Israël continuera à bénéficier du soutien états-unien et de l’amitié des partis socialistes (sic) européens, Netanyahou poursuivra sa politique de fuite en avant, y compris les provocations scandaleuses sur l’Esplanade des Mosquées qui risquent d’allumer un feu incontrôlable dans l’ensemble du monde musulman.

    À moins qu’une nouvelle Intifada n’explose dans une Cisjordanie de plus en plus lasse d’attendre la "reprise d’un processus de paix" dont Netanyahou reconnait qu’elle n’est pas à l’ordre du jour. Les confrontations de plus en plus violentes à Jérusalem laissent présager que cette Intifada est en train de prendre forme, même si la direction palestinienne fait encore de son mieux pour la freiner.

    jeudi 8 octobre 2015 par Michel Warschawski

    Publie dans Sine Mensuel, Octobre 2015

    http://www.ujfp.org/spip.php?article4428

  • Israël et la Palestine au bord du gouffre (Politis)

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    L’Europe doit enfin prendre ses responsabilités, estime le président de l’Association France Palestine solidarité, Taoufiq Tahani.

    La politique de Benyamin Netanyahou a un mérite : elle produit des résultats. Au fil des semaines, les colonies s’agrandissent, ancrant toujours davantage dans le paysage la marque de la domination d’un peuple sur un autre. Rien à négocier, et Tzipi Hotovely, la vice-ministre des Affaires étrangères, l’a dit tranquillement sur le ton de l’évidence : « Le monde doit réaliser que la Judée-Samarie restera sous la souveraineté de facto d’Israël. Ceci n’est pas une monnaie d’échange et ne dépend pas de la bonne volonté des Palestiniens. C’est la terre de nos ancêtres. »

    Et voilà que de nouveaux résultats nous arrivent, eux aussi malheureusement annoncés. Après l’autorisation donnée à l’armée israélienne de tirer à balles réelles, une série de meurtres a été commise contre de jeunes Palestiniens, sans sommations ni explications. Il y a obligation de résultat : briser la résistance d’un peuple en multipliant les punitions collectives, avec toujours cette même devise : « Ce qu’on ne peut obtenir par la force, on peut l’obtenir par plus de force. » Sauf qu’arrive le retour de bâton. Jeudi, un couple de colons, dont le mari est officier de réserve dans l’armée israélienne, a été tué à la kalachnikov près de Ramallah (leurs quatre enfants ont heureusement été épargnés). À leurs obsèques, le président d’Israël, Reuven Rivlin, qui a la réputation d’être un « colon libéral », déclare à la famille : « Je vous ai répondu. Je vous ai dit que cette terre est à nous dans sa totalité, et sous notre souveraineté, il est de notre responsabilité d’assurer sa sécurité et celle de nos citoyens. »

    Dans la nuit de samedi à dimanche, ce sont deux autres Israéliens qui sont tués et deux blessés au couteau dans deux attaques à Jérusalem. Les auteurs supposés sont abattus par la police. Au petit matin, le jeune Fadi Elwan, du quartier Issawaya, est abattu par les soldats auxquels il allait demander protection pour échapper aux colons qui le pourchassaient. Version contestée ? Il suffit à la police de communiquer, comme le demande la famille de la victime, les enregistrements des nombreuses caméras disposées dans le quartier.

    Dans toute la Cisjordanie, les jeunes poussés à bout retrouvent les gestes de l’Intifada des pierres d’il y a vingt-huit ans. Ils estiment n’avoir rien à perdre. Qui oserait leur donner tort ? On attend la suite. Depuis le début des fêtes juives, c’est au nom de la « liberté de culte » évoquée par Mme Hotovely à l’ONU que les provocations s’ajoutent aux provocations pour en finir avec le statu quo qui garantit le culte dans la mosquée Al-Aqsa, sous responsabilité jordanienne. Tout est prêt pour l’explosion. Tout semble prêt pour qu’elle revête une dimension religieuse. Qui peut dire ce que sera alors l’onde de choc dans le monde musulman ?

    Voilà où nous ont menés des années de tergiversations et de complaisance face à une politique israélienne qui n’a d’autre but que de rendre impossible la solution à deux États. Cette fois, la France et les pays européens doivent choisir. Ils ne peuvent plus dire qu’ils sont pour la solution à deux États tout en continuant à n’en reconnaître qu’un, dont les dirigeants répètent qu’ils font et feront tout pour qu’il n’y ait pas d’État palestinien. C’est maintenant et d’urgence qu’il faut oser reconnaître l’État de Palestine et enfin prendre des sanctions contre les saboteurs de la paix. Si vous ne faites rien, Mesdames et Messieurs les dirigeant européens, vous serez coresponsables de la catastrophe vers laquelle nous poussent les apprentis sorciers de Tel-Aviv.

    http://www.politis.fr/

  • Nouveautés sur Association France Palestine Solidarité

    Journée nationale "reconnaissance de la Palestine" - Liste des évènements

    Collectif National pour une Paix Juste et Durable en Palestine (CNPJDPI), mercredi 7 octobre 2015