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Solidarité - Page 77

  • Palestine : quand les projets financés par l’Europe partent en fumée, détruits par Israël (Basta)

    Bienvenue dans la « Zone C » de Cisjordanie, véritable champ de bataille sous contrôle exclusif d’Israël, et où se joue un bras de fer crucial pour l’avenir de la région. Ici, l’aide humanitaire s’avère essentielle pour pallier les urgences – construction de routes et d’abris décents, accès à l’eau potable. Mais les projets financés par les bailleurs internationaux, et notamment par l’argent public européen, sont méthodiquement détruits par Israël. Reportage sur les coulisses d’une guerre d’usure, aux frais du contribuable européen.

    L’Europe serait-elle entrée en guerre en Cisjordanie ? C’est ce qu’aurait annoncé cet été Yoav Mordechai, chef des forces de sécurité israéliennes dans la région, à l’occasion d’une réunion de la Knesset (parlement de l’État d’Israël) sur les constructions palestiniennes financées par l’Union européenne en Cisjordanie. Celles-ci sont accusées d’illégalité et sous le feu des critiques des partis et organisations de la droite israélienne, qui y voient une violation insupportable de souveraineté. D’autant que beaucoup considèrent cette zone comme la Judée et Samarie, une terre d’Israël. Les européens répondent qu’il s’agit d’aide humanitaire, et semblent s’irriter de voir leurs projets détruits par les forces israéliennes. Sans parler de guerre, un bras de fer crucial pour l’avenir de la région semble en effet engagé.

    C’est aux accords d’Oslo de 1993 que l’on doit la division de la Cisjordanie en trois zones. La zone A comprend les principales villes palestiniennes, et relève de l’Autorité palestinienne ; la zone B couvre une grande majorité des 450 villages palestiniens, et la souveraineté y est partagée entre l’Autorité palestinienne pour les questions civiles et administratives, et le gouvernement israélien, responsable de la sécurité. La zone C, qui recouvre plus de 60% de la Cisjordanie, reste sous le contrôle exclusif d’Israël jusqu’à son transfert à l’Autorité palestinienne. Transfert qui devait survenir avant 1998, mais qui n’a toujours pas eu lieu.

    L’arme des démolitions

    À ce jour, l’État hébreu garde donc tout pouvoir sur le développement de la zone C, riche en ressources naturelles et en terres arables. Des logements aux infrastructures de services, la moindre installation devrait en théorie être approuvée par le Coordinator of Government Activities in the Territories Unit (COGAT), l’institution israélienne qui coordonne les activités dans ces territoires. Mais quand les Palestiniens demandent des permis de construire, ils sont rejetés dans 98,5% des cas...

    Carte de la Cisjordanie : la zone C est en jaune

    Pour les 300 000 Palestiniens qui résident ou possèdent des terres dans la zone C, la seule option pour avoir accès aux services de base, à de nouveaux logements, ou développer une activité économique est donc de construire sans autorisation. Résultat : Israël court après les installations illégales pour les détruire. Selon le dernier rapport du Bureau de la Coordination des affaires humanitaires (OCHA), environ 13 000 structures sont aujourd’hui menacées de démolition, et des centaines sont détruites ou confisquées chaque année [1] : logements, réservoirs d’eau, abris pour les animaux… en 2014, l’administration va jusqu’à saisir la balançoire d’une école du camp bédouin de Khan Al-Ahmar, considérant qu’il s’agit d’un aménagement nécessitant une autorisation du COGAT.

    29 millions d’euros d’argent public partis en fumée

    Dans ce territoire largement tributaire de l’aide internationale, une partie significative des constructions est financée par des bailleurs étrangers. « On intervient en zone C car c’est là qu’il y a les populations les plus vulnérables, et une réelle crise humanitaire », explique un diplomate européen. « Israël, en vertu des accords d’Oslo, a gardé la responsabilité de la zone. Mais ils ne fournissent pas les services de base à la population, notamment aux bédouins, qu’ils veulent déplacer pour étendre des colonies, raconte un travailleur humanitaire dont l’ONG bénéficie de fonds européens. Alors on se retrouve à devoir pallier les urgences. Les communautés ont besoin de routes, d’accès à l’eau, d’abris décents… Et nous sommes contraints de faire tout cela sans permis. »

    Selon la Commission européenne, de 2001 à 2011, les Israéliens ont détruit pour 49 millions d’euros de projets de développement, dont 29 millions en provenance de l’Union européenne et de ses États membres. Quand les bulldozers s’attaquent à des structures de la zone C financées par des bailleurs internationaux, c’est l’argent public de l’aide humanitaire qui part en fumée. Actuellement, selon des sources diplomatiques, plus de deux millions d’euros de fonds européens seraient menacés.

    La Commission européenne hausse le ton

    Cette situation ne laisse pas indifférent à Bruxelles et dans les capitales européennes. « Nous investissons l’argent du contribuable : nous devons être capables de rendre des comptes », confie un responsable européen. Chaque année, l’Europe injecte des centaines de millions d’euros dans les Territoires palestiniens, via l’Autorité palestinienne, les ONG, ou à travers le financement direct de projets. Or selon la Conférence des Nations unies pour le commerce et le développement (CNUCED), les indicateurs socio-économiques y sont au plus bas depuis 1967. Pour l’agence onusienne, il s’agit d’une situation de « dé-développement » – « un processus par lequel le développement n’est pas simplement entravé, mais inversé ». Les obstacles au développement de la zone C représentent des pertes de plus de trois milliards de dollars pour l’économie palestinienne, estime la Banque mondiale.

    Dans un contexte d’austérité, l’absence d’efficacité de l’aide passe mal. En mai 2014, un rapport d’évaluation de la Commission qualifie la coopération avec la Palestine d’« insoutenable et contreproductive ». Des rumeurs sur l’arrêt des financements commencent à courir. Le financement d’infrastructures ne représente qu’une partie de l’aide européenne, largement consacrés au soutien à l’Autorité palestinienne, mais la destruction d’infrastructures par Israël passe mal. En octobre 2014, fait exceptionnel, la Belgique condamne ces démolitions et demande réparation. Elle convoque l’ambassadeur d’Israël suite à la démolition d’un projet d’électrification dans le village de Khirbet Al-Tawil, près de Naplouse (Cisjordanie). A la fin de l’année, au prix de longues négociations, le groupe Mashreq/Maghreb de l’Union européenne adopte une résolution sans équivoque : « L’UE et ses États membres protesteront systématiquement en cas de démolition/confiscation de projets financés par l’UE ou des États membres ».

    Israël contre-attaque

    Une résolution qui ne vient pas freiner Israël, au contraire : « Il y a eu une accélération des démolitions cette année en août. Si on continue à ce rythme, 2015 pourrait être une année record, constate un salarié d’ONG basé à Ramallah. Ce n’est pas forcément en réaction à la position de l’UE, mais cela montre en tout cas que cela n’a rien changé en pratique. » Selon le Bureau de la Coordination des affaires humanitaires (OCHA), entre le 1er janvier et le 12 septembre 2015, 459 structures ont été détruites par les Israéliens, dont 86 financées par des bailleurs internationaux.

    Signe du durcissement d’Israël : le COGAT israélien s’adresse maintenant directement aux bailleurs internationaux pour protester contre les structures considérées comme illégales. Et les courriers reçus par les ONG, jusqu’ici relativement lapidaires, s’étoffent d’arguments juridiques plus précis. L’administration israélienne invoque les accords d’Oslo, mais aussi la Convention de la Haye qui lui donne la responsabilité du territoire occupé, en tant que puissance occupante.

    Cet été, le ministère des Affaires étrangères israélien a fermement rappelé aux Européens que toute construction illégale serait rasée, annonçant la tenue de réunions régulières entre l’UE, le ministère et l’armée sur ce sujet à partir de septembre. « Nous sommes dans un dialogue de sourds, déplore un diplomate européen. Israël se base sur ses droits de puissance occupante, mais nous constatons son inaction, et l’urgence humanitaire, à laquelle il faut bien répondre. »

    Impossible de condamner officiellement Israël

    Pas sûr que les États européens tiennent bon face à la pression. « Il y a aujourd’hui clairement une volonté des Européens d’avoir un engagement politique plus fort, concerté », remarque un salarié d’ONG. Mais agir de manière concertée se révèle difficile. Les conclusions du groupe Mashreq/Maghreb restent à l’état de vœux pieux, faute d’adoption de principes de mise en œuvre. Selon certains diplomates, « il y a des États membres dont l’objectif à Bruxelles est de bloquer leur application ».

    Sans ligne de conduite commune des Européens, ce sont les diplomaties nationales qui reprennent la main. Certains États protestent systématiquement en cas de démolition de leurs projets, quitte à se mettre à dos l’État hébreu. D’autres ne réagissent jamais. Mais dans tous les cas, il n’y pas de diplomatie « publique » sur le sujet : impossible d’en parler officiellement. Même la liste des projets détruits ou menacés reste confidentielle. « Le problème est que personne ne veut fâcher Israël à cause des négociations de paix, constate un diplomate. Mais si Israël récupère la zone C, que restera-t-il à négocier ? »

    Des projets humanitaires au service d’un bras de fer géopolitique

    Tout l’enjeu est là : les Israéliens ne démolissent pas pour assurer le respect des lois sur les permis de construire, mais bien en fonction des plans de développement des colonies. Beaucoup de démolitions ont eu lieu cet été dans le secteur d’E1, où un projet d’expansion de colonies à l’est de Jérusalem couperait la Cisjordanie en deux et compromettrait la viabilité d’un futur État palestinien.

    « Les Israéliens veulent changer la démographie de la zone C pour éviter la solution à deux États. Aujourd’hui ils ont assez progressé pour accélérer ouvertement cette politique », décrit un salarié d’ONG impliqué dans la zone C. Depuis les accords d’Oslo, le nombre de colons israéliens en Cisjordanie a quadruplé, et ils sont désormais plus nombreux que les Palestiniens.

    « L’objectif principal de nos interventions, c’est de permettre aux Palestiniens qui veulent rester en zone C de pouvoir le faire », explique un autre travailleur humanitaire. Même son de cloche chez les diplomates impliqués dans la région : « Les projets humanitaires ont évidemment une dimension politique, puisqu’ils permettent de préserver ce que pourrait être un État palestinien. Par sa taille, sa géographie, ses ressources, la zone C est indispensable à un futur État palestinien. Cela fait des années que les capitales défendent la solution à deux États, c’est donc ce que nous essayons de sauver sur le terrain. »

    Système D dans la zone C

    Face aux hésitations politiques, c’est sur le terrain que se mène une guerre de territoire qui ressemble plutôt à une discrète guérilla. Construction de nuit, pendant le sabbat, recours aux communautés locales plutôt qu’à des sous-traitants… Les stratégies pour ne pas se faire remarquer et pour pouvoir poursuivre les travaux sont multiples. Et parfois étonnantes : des abris en dur peuvent ainsi être recouverts de tentes bédouines pour cacher leur existence.

    « Dans la région de Bethléem, nous avons développé un projet agricole dont l’un des murs d’enceinte est le mur d’une colonie, comme ça ils ne pourront pas s’étendre », s’amuse Mahmoud Zwahre de l’organisation palestinienne Popular Struggle Coordination Committee. « Et chaque fois que nous avons un risque de démolition ou de saisie de terres, nous allons en justice. C’est aussi un moyen de collecter des données au cas où il y ait un jour une procédure auprès de la Cour pénale internationale. »

    Pas d’État palestinien sans la zone C

    Plusieurs projets de son organisation sont financés par des bailleurs internationaux, mais tous ne réagissent pas quand ceux-ci sont menacés. Certains États européens acceptent d’être visibles si cela peut protéger les structures, mais d’autres refusent tout affichage pour éviter la confrontation. « Ces pays devraient prendre leurs responsabilités. La coopération, ici, ce n’est pas une histoire de charité, nous ne sommes pas un pays pauvre. Ce sont des enjeux politiques. Nous n’aurons pas d’État palestinien sans la zone C. »

    Avec les faibles marges de manœuvre qui leur sont laissées vis-à-vis d’Israël, la frustration est grande chez les diplomates qui veulent défendre l’existence d’un État palestinien, ou tout simplement éviter le gaspillage d’argent public : « Il faudrait demander des réparations financières à Israël à chaque fois, pour pouvoir reconstruire de façon systématique, après chaque démolition. Il n’y a que comme ça qu’on pourrait les contrecarrer. On ne peut pas continuer ainsi : à la fin, c’est toujours le citoyen européen qui paie. »

    Antoine Besson

    P.-S. : Beaucoup de personnes sont citées anonymement dans cet article. Impossible de mentionner les pays d’où viennent ces diplomates, qui craignent d’être reconnus, peuvent être expulsés ou avoir d’importants problèmes pour leurs déclarations. Côté ONG, les personnes rencontrées craignent de perdre la capacité d’opérer, avec le retrait des permis par Israël. Bienvenue dans la « seule démocratie du Moyen-Orient »...

    Photo : Démolitions dans le quartier d’Ein al Joze à Silwan, Jérusalem Est, en mars 2009. Source : Comité israélien contre la démolition de maisons.

    par Antoine Besson 1er octobre 2015

    http://www.bastamag.net/Palestine-comment-Israel-detruit-des-projets-finances-par-l-Europe-en-toute

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    18 août 2015, mis à jour le 8 septembre 2015 Le groupe palestinien de hip-hop DAM, avec Tamer Nafar à gauche. (Photo : DAM) Par Anna Kokko BETHLÉEM (Ma’an) – Un jeune Palestinien et une jeune Juive sont coincés dans un ascenseur. La jeune fille troque son uniforme de l’armée contre des vêtements civils et...

  • Nouveautés sur Association France Palestine Solidarité

     

     
     
    Communiqué de l’AFPS, mercredi 23 septembre 2015

    La venue en France de l’équipe nationale de basket d’Israël, dans le cadre de l’EuroBasket, ou du Maccabi de Tel Aviv pour des matchs de gala, n’a pas laissé indifférents les citoyens de notre pays qui estiment que la violation du droit international par Israël ne peut plus durer. Les équipes sportives sont souvent utilisées par les Etats (...)

     

  • L’État d’Israël est largement responsable de l’antisémitisme qu’il dénonce (Ujfp)

    Entretien avec l’UJFP

    LE BILAN : Pouvez-vous présenter votre association, son historique et son périmètre d’action ?

    Jean-Guy Greilsamer : L’Union Juive Française pour la Paix (UJFP), née en 1994 de la volonté d’une expression juive sur les conditions d’une paix juste au Proche-Orient, est une association juive laïque rassemblant des adhérents juifs ou non aux histoires et aux parcours divers. Nous nous réclamons d’une histoire plurielle qui a produit aussi bien des résistants antinazis, des combattants anticolonialistes que d’autres figures universalistes dont les expériences marquent nos mémoires. Nous nous impliquons principalement dans deux champs d’interventions complémentaires : celui relatif à la situation au Proche-Orient et ses répercussions en France, et celui qui concerne les luttes antiracistes.

    Nous nous dissocions des conceptions qui assimilent l’identité juive au sionisme et à l’Etat d’Israël.

    Nous nous sommes développés surtout depuis la seconde intifada et ce développement nous a permis de participer à divers collectifs de solidarité avec le peuple palestinien, des collectifs antiracistes, et d’amplifier notre capacité de réaction aux situations que nous dénonçons. Nous publions des articles (notre site est www.ujfp.org), avons mis au point une exposition itinérante sur la situation des Bédouins du Néguev, effectuons des voyages militants en Palestine et Israël, organisons ou co-organisons des réunions publiques, et participons à de nombreuses mobilisations. Notre antiracisme ne se cantonne pas à la lutte contre l’antisémitisme, mais porte aussi contre l’islamophobie, le racisme anti-rroms, la négrophobie et tout autre racisme, et pour le droit d’asile des migrants.

    LE BILAN : Que pensez-vous d’Israël, de sa politique colonialiste dans les territoires occupés et de sa politique discriminatoire vis-à-vis, notamment, des Arabes dans ses frontières ?

    Jean-Guy Greilsamer : L’Etat d’Israël a été créé par l’ONU au lendemain de la seconde guerre mondiale et en contradiction avec ses propres principes d’auto-détermination des peuples. 55% de la Palestine historique, dont l’empire britannique était mandataire, ont été dévolus à Israël, et le droit au retour des 700 000 réfugiés palestiniens expulsés par Israël a été adopté par la résolution 194.
    Mais Israël a lancé une guerre de conquête pour étendre son territoire et a strictement interdit tout droit au retour. A l’issue de périodes politiques successives où la complicité de la communauté internationale a largement prédominé, nous en sommes arrivés à la situation d’aujourd’hui, que l’Etat d’Israël a imposée au nom des Juifs du monde entier et sous prétexte d’assurer sa sécurité.

    Cette situation, révoltante, est l’expression de la volonté de déposséder le peuple autochtone palestinien et d’imposer une suprématie juive dans un territoire s’étendant de la Méditerranée au Jourdain. Cette volonté se manifeste par des pratiques condamnées par de nombreuses résolutions internationales, visant notamment l’occupation et la colonisation de la Cisjordanie, la judaïsation de Jérusalem déclarée capitale éternelle et indivisible du peuple juif, le blocus de Gaza, qui est une prison à ciel ouvert. Les Palestiniens d’Israël, qui représentent 20% de la population de ce pays, soit 1,5 millions d’habitants, sont eux-mêmes gravement discriminés. Cela concerne aussi bien leurs droits nationaux (interdiction de célébrer la Naqba ou de contester l’identité juive d’Israël), juridiques (obstacles au droit à la construction et interdiction du regroupement familial des couples dont un conjoint est un-e palestinien-ne non originaire d’Israël), municipaux (crédits très inférieurs pour les communes palestiniennes), et sociaux. De nombreux villages palestiniens ne sont pas reconnus et les Bédouins du Néguev sont expulsés de leurs terres ancestrales.

    LE BILAN : Vous participez à la campagne « Boycott Désinvestissement Sanction », pouvez-vous nous la présenter et nous préciser la façon dont vous la déclinez avec l’UJFP ?

    Jean-Guy Greilsamer : La Campagne BDS a été lancé en 2005 par plus de 170 associations de la société civile palestinienne, un an après que l’Avis de la Cour Internationale de Justice condamnant le « mur de séparation » soit resté sans effet.
    Elle vise à mettre fin à l’impunité d’Israël et à développer de larges compagnes de Boycott, Désinvestissement et Sanctions jusqu’à ce que cet Etat se conforme au droit international.

    Son objectif est triple : mettre fin à l’occupation et à la colonisation, obtenir l’égalité complète des droits des Palestiniens d’Israël, et garantir le droit au retour des réfugiés.

    Elle fédère donc les trois composantes du peuple palestinien : ceux des territoires occupés, ceux qui constituent la minorité palestinienne d’Israël, et ceux de la diaspora palestinienne qui vit en exil. ​

    S’inspirant du boycott qui avait contribué à mettre fin à l’apartheid en Afrique du Sud, elle se développe selon plusieurs axes ; boycotts économique, sportif, syndical, culturel, universitaire.

    Cette campagne internationale remporte de nombreux succès.

    Par exemple la société Véolia, qui a participé à la construction d’un tramway colonial reliant Jérusalem aux colonies et a géré deux lignes de bus et une déchetterie en Cisjordanie au service exclusif de la population israélienne dont les colons, a subi de grosses pertes financières et se retire d’Israël.

    Les investissements de pays étrangers en Israël en 2014 ont diminué de moitié par rapport à l’année précédente. De nombreux artistes ont annulé leurs tournées en Israël.

    L’UJFP participe pleinement à la Campagne BDS France (site : www.bdsfrance.org) et interpelle les autorités sur leurs manquements au respect du droit international et des droits humains en général.

    Nous expliquons que la politique d’Israël est contraire aux valeurs de justice et d’égalité qui nous mobilisent en tant qu’association juive héritière d’un passé de résistance antiraciste et antifasciste, nous témoignons lors de procès intentés à des militants de BDS

    LE BILAN : Les défenseurs du peuple palestinien sont régulièrement accusés d’antisémitisme par les défenseurs d’Israël. Que répondez-vous à cela ?

    Jean-Guy Greilsamer : La solidarité avec le peuple palestinien pour ses droits, et notamment la Campagne BDS, sont foncièrement antiracistes, parce qu’elles appellent à l’égalité des droits, au refus des discriminations.

    La manipulation par les défenseurs d’Israël de la mémoire de la Shoah est ignoble, elle vise à couvrir une politique raciste, une politique d’apartheid et d’épuration ethnique.

    L’Etat d’Israël est largement responsable de l’antisémitisme qu’il dénonce, parce que l’image qu’il présente des Juifs du monde entier est celle d’une population entièrement dévouée à la cause du sionisme et des gouvernements israéliens quoiqu’ils fassent, au soutien d’un régime ​ qui se​ place ​ au-dessus des lois, qui ​se considère dispensé de respecter le droit international.​ Il crée ainsi la confusion entre juif et militant sioniste.

    Les défenseurs d’Israël reprochent à BDS de s’attaquer aux Juifs en tant que Juifs. C’est complètement faux, ce que nous boycottons ce ne sont pas des individus mais une politique aux conséquences désastreuses. Par exemple le BDS culturel n’appelle pas à boycotter les artistes en tant qu’individus, mais les initiatives culturelles sponsorisées par l’Etat d’Israël, qui se sert des artistes pour se blanchir de ses crimes et pour se présenter comme un Etat « normal », ouvert à tous les courants d’opinion.

    Je tiens à signaler que la plupart des procès contre des militants BDS se sont soldés par des relaxes, et que le motif de provocation à la discrimination raciale a été écarté, de sorte que les amis de la politique israélienne essaient maintenant de se centrer sur la notion d’entrave à la liberté du commerce quand des actions de sensibilisation visent les clients de grandes surfaces commercialisant des produits israéliens – et cela en l’absence de plaintes des enseignes concernées.

    LE BILAN : Avec l’opération « Bordure protectrice » à l’été 2014 et la réélection récente de Benjamin Netanyahu, la perspective d’une paix fondé sur le respect mutuel entre Israéliens et Palestiniens semblent plus éloignée que jamais. Comment imaginez-vous une issue à cette situation critique ?

    Jean-Guy Greilsamer : Je tiens à formuler une première observation. Les intentions criminelles du gouvernement Netanyahu sont clairement affichées, mais il ne faut pas s’imaginer que si la principale liste adverse concurrente, « L’Union sioniste » (au nom significatif …) avait triomphé, de réelles perspectives de paix seraient advenues. Il y aurait eu une tentative de relance d’un nouveau « processus de paix » reposant sur des bases excluant les droits fondamentaux du peuple palestinien et permettant de gagner du temps pour poursuivre la politique de dépossession qui lui est imposée.
    C’est pourquoi beaucoup de commentateurs avaient dit au lendemain de la réélection de Netanyahu : « Avec lui au moins c’est clair ».

    Mon second sentiment résulte d’un séjour que j’ai récemment effectué en Cisjordanie. Suite à mes observations et à de nombreuses discussions avec les personnes rencontrées là-bas, je suis arrivé aux conclusions suivantes.

    J’ai constaté que le peuple palestinien continue de résister dans sa vie quotidienne malgré la politique du gouvernement Netanyahu. Il ne subit pas jusqu’à présent d’émigrations massives.

    Comme l’isolement d’Israël dans l’opinion publique internationale et la solidarité internationale se poursuivent, il est tout à fait pertinent d’estimer que la bataille pour les droits du peuple palestinien n’est pas perdue.

    Je ne cherche pas à cacher que l’avenir est incertain. La situation du Moyen-Orient s’embrase, et il n’est pas possible de prévoir à quoi conduira le chaos actuel. Certains interlocuteurs ont évoqué une troisième guerre mondiale. D’autre disent que de telles situations peuvent aboutir aussi bien à de mauvaises qu’à de bonnes surprises (l’exemple de la chute du mur de Berlin a souvent été évoqué). La population palestinienne vit cette incertitude, mais elle ne capitule pas. Ses réalisations et ses projets destinés à survivre dignement continuent de se développer.

    Alors ne passons pas un temps démesuré à envisager différents scénarios du futur. Vivons le présent !

    Et n’oublions pas que quel que soit l’avenir, la solidarité avec le peuple palestinien est porteuse de valeurs pour un monde meilleur et qui concernent également notre situation ici-même : l’antiracisme, le vivre ensemble dans l’égalité et la justice, l’engagement pour la paix dans le monde. La solidarité avec le peuple palestinien dans notre contexte en France est un devoir moral et politique.

    LE BILAN : Quelles sont les prochaines échéances pour la mobilisation BDS et pour votre association ?

    Jean-Guy Greilsamer : Les prochaines échéances pour la mobilisation BDS sont de poursuivre les engagements en cours et de persévérer pour que notre voix soit reconnue dans les médias.

    Les batailles en cours sont notamment contre la société Sodastream et contre la société Mehadrin.

    Nous avons déjà remporté une première victoire contre Sodastream, dont le nom est la marque d’un gazéificateur et des recharges associées. Suite à une mobilisation internationale, son usine principale implantée dans la colonie de Ma’ale Adumim est en cours de fermeture.

    Mais ce n’est qu’une demi-victoire, parce cette usine déménage sur des terres volées aux Bédouins du Néguev qu’Israël veut expulser massivement de leurs villages, en violation des dispositions internationales protégeant les peuples autochtones.

    Une autre mobilisation est dirigée contre la société Mehadrin. Après la faillite en 2011 de la société Agrexco suite à la mobilisation de la Campagne BDS, Mehadrin est devenue la principale société israélienne d’exportation de fruits et légumes, dont la majorité provient des colonies, en particulier la Vallée du Jourdain. Cette politique est officiellement dénoncée par l’Union Européenne, qui depuis 2014 proscrit tout financement profitant aux colonies. Nous intervenons en direction des décideurs et des clients des grandes surfaces pour que ces produits soient retirés des étalages, ainsi que l’ont effectué certaines chaînes dans d’autres pays européens.

    Nous poursuivons les autres formes de boycott en répondant à l’actualité qui les concerne, qu’il s’agisse des boycotts sportif ou culturel, ainsi que la campagne pour un embargo sur le commerce d’armes avec Israël.

    Un autre axe important de mobilisation concerne les médias. Nous sommes l’objet à la fois d’une écoute accrue des médias et de campagnes de diffamation, voire de procès, impulsés par des milieux sionistes qui cherchent à tout prix à nous faire passer pour des antisémites. Notre gouvernement est lui-même souvent lié à ces accusations.

    L’UJFP est également très attentive à ces campagnes diffamatoires, que nous dénonçons par des communiqués.

    Je tiens à répéter que nous sommes très liés non seulement aux réponses que nécessitent l’évolution de la situation au Proche-Orient mais aussi aux mobilisations de solidarité contre l’islamophobie, le racisme anti-rrom, la négrophobie et la solidarité avec les migrants.

    La consolidation de notre voie juive pour la justice et l’égalité, pour la dignité des peuples, nécessite un suivi attentif d’une actualité souvent tendue.

    Nous répondons à de nombreuses sollicitations ; notre site présente l’agenda de nos activités.

    Comme nous avons été au cours du premier semestre l’objet de plusieurs attaques du militant sioniste franco-israélien Gregory Chelli (dit Ulcan) ou de ses proches, qui nous traitent publiquement de « Juifs Kapos », nous avons intenté plusieurs procès qui vont requérir une mobilisation militante. L’autre coprésident de l’UJFP, Pierre Stambul, a même été victime à Marseille de violences du RAID, ce qui engage aussi la responsabilité des services de police.

    Par ailleurs, l’une des initiatives que nous préparons est l’organisation le 7 novembre au soir d’une rencontre/débat avec des associations et des personnalités juives qui développent dans d’autres pays une politique très proche de la nôtre. lundi 21 septembre 2015 par Jean-Guy Greilsamer

    Interview de Jean-Guy Greilsamer, parue sur le site du média "Le Bilan".

    Entretien réalisé par Benoit Delrue.

     
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    Le Théâtre de la Liberté de Jénine jouera en France fin 2015

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    Il sera à Montreuil les 27 et 28 Novembre et à Arcueil le 1er décembre 2015 Le Théâtre de la Liberté de Jénine jouera à Montreuil les 27 et 28 novembre et à Arcueil le 1er décembre 2015, sa pièce L’Ile (The Island) d’après Athol Fugard, John Kani et Winston Ntshona. Spectacle en anglais sur-titré...
     
     
     
    La destruction de la mosquée al-Aqsa de Jérusalem est le but ultime de groupes israéliens

    La destruction de la mosquée al-Aqsa de Jérusalem est le but ultime de groupes israéliens

    Par Ali Abunimah, 16 Septembre 2015 VIDEO: https://www.youtube.com/watch?v=zv83OLYih58 Au cours des trois dernières journées, les Palestiniens ont subi des attaques acharnées, alors qu’à mains nues, avec des bâtons et des pierres, ils tentaient de dissuader et d’empêcher les violents assauts qui se sont répétés de la part des forces d’occupation israéliennes, dans l’enceinte de la...
     
     
     
    L’avenir de Gaza paraît sombre

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    L’avenir de Gaza paraît sombre Un nouveau rapport de l’ONU prédit que la bande de Gaza ne sera pas « habitable » d’ici 2020. Gaza est dans un état d’urgence permanent et sans changement radical, le pire est à venir pour ses habitants, écrit Ben White [AP]. Par Ben White, journaliste indépendant, écrivain et militant...
     
     
    Israël recrute l’élite internationale des blogueurs de mode pour sa hasbara

    Israël recrute l’élite internationale des blogueurs de mode pour sa hasbara

    Dix blogueuses et blogueurs de mode de partout dans le monde ont été invités en Israël dans le cadre de la diplomatie publique du pays, appelée hasbara, initiative visant à gagner les cœurs et les esprits de la communauté internationale. Le projet, financé par le groupe de hasbara StandWithUs et réalisé par des étudiants israéliens...
     
     
    Les soldats israéliens ont l’ordre de « ficher l’ensemble de la population civile palestinienne »

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    Maureen Clare Murphy, 10 septembre 2015 Des soldats israéliens en opération de nuit dans le village d’Awarta en Cisjordanie, juin 2014. Nedal Eshtayah APA Images La « procédure de fichage » par Israël révèle le contrôle draconien qu’il exerce sur les Palestiniens vivant sous son régime militaire. La procédure de fichage se déroule pour une...

  • Nouveautés sur Association France Palestine Solidarité

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    Femme palestinienne face à un Kataeb, milice fasciste chrétienne liée à Israël

     

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Massacre_de_Sabra_et_Chatila

  • Avec les réfugiés de Syrie ici, et toujours au côté de la révolution là-bas (AL)

    « C’est par millions que les Syriens fuient les massacres, la destruction du pays, la misère et les spoliations... La sauvagerie de Daech en rajoute dans cette tragédie. Elle ne doit pas faire oublier que celle du régime continue. C’est pourquoi le combat pour en finir avec Assad et avec son régime demeure parfaitement légitime. »

    Depuis le mois de janvier, plus de 3000 réfugiés sont morts sur les chemins de l’exil, en essayant de rejoindre l’Europe. Ces hommes, ces femmes, ces enfants, après avoir subi de multiples violences (guerre, bombardements, tortures,...), dans leur pays d’origine et lors de leurs parcours migratoires chaotiques, se heurtent aux « murs » des législations et dispositifs de l’Union Européenne : règlement de Dublin, agence de surveillance et de contrôle des frontières (Frontex)...

    À ces dispositifs, auxquels participent les gouvernements français et allemand, s’ajoutent des dispositifs des États nationaux. Ainsi en France, l’actuel gouvernement a laissé en place les politiques restrictives en matière d’accueil et de droit d’asile prises précédemment (notamment par Sarkozy).

    De plus, de nouveaux textes (loi sur l’asile, loi sur le droit des étrangers), sous couvert d’apporter des améliorations en matière de séjour, perpétuent voire aggravent la précarité des personnes en situation régulière. Ces textes prévoient d’accentuer encore la chasse aux étrangers et la surveillance de la population en autorisant notamment la préfecture à consulter, à tout moment, les données de nombre d’organismes (établissements scolaires et du supérieur, Sécurité sociale, poste, banques…)

    Les gouvernements de nos pays ont une large part de responsabilité dans cet exode massif de réfugiés : soutien politique plus ou moins masqué et ventes d’armes aux dictatures qui écrasent leurs peuples, sans parler des interventions militaires et du pillage économique. Quant à la Syrie, d’où affluent aujourd’hui massivement les réfugiés, les gouvernements des États-Unis et d’Europe ont choisi depuis 4 ans de laisser pourrir la situation. Bachar al-Assad peut donc, depuis 4 ans, avec son appareil militaire et policier torturer et massacrer quotidiennement la population.

    C’est par millions que les Syriens fuient ces massacres, la destruction du pays, la misère et les spoliations... La sauvagerie de Daech en rajoute dans cette tragédie dont est victime le peuple syrien. Elle ne doit pas faire oublier que celle du régime continue, avec l’objectif d’anéantir la résistance d’un peuple qui s’est soulevé contre plus de quarante ans de dictature. Ce pourquoi le combat pour en finir avec Assad et avec son régime demeure parfaitement légitime.

    Hollande a annoncé l’extension à la Syrie des bombardements français contre Daech, jusque-là cantonnés à l’Irak. Quel rapport avec la question des réfugiés ? Quelle utilité alors que les bombardements américains ont montré leur inefficacité pour stopper Daech ? Alors que l’armée d’Assad contrôle le ciel syrien, cela n’implique- t-il pas une collaboration entre l’armée française et l’armée d’Assad ?

    Au-delà des gesticulations médiatiques, s’agit-il de préparer un changement stratégique de la politique française ? Pour renoncer à l’exigence d’en finir avec Bachar al-Assad et le reconnaître comme un interlocuteur indispensable. Ce que réclament de longue date et de plus en plus fortement nombre de voix au plan international et en France...

    Dans le même temps, on laisse le gouvernement Erdogan intensifier sa guerre contre les Kurdes, pourtant en première ligne face à Daech... Il faut déplorer l’insuffisance de la solidarité du mouvement ouvrier international, lequel devrait être en première ligne pour apporter de l’aide au peuple syrien, et aux autres peuples de la région qui se voient privés de leurs droits. Celle-ci pèse lourdement dans l’isolement des combats de ces peuples contre les dictatures, les guerres et la misère...

    Cette solidarité est plus que jamais nécessaire et urgente, comme l’est aussi l’accueil en France de tous les réfugiés qui en font la demande : un accueil digne de ce nom, pérenne (régularisation), libre de toute surveillance. Ce qui implique de dénoncer et d’imposer que cessent les violences exercées en France (procédures de tri, de rétention administrative, de surveillance de la population, d’expulsion, etc.) et de combattre les lois qui le permettent.

    Il faut en finir avec Frontex, le dispositif de Dublin et toutes les lois sur les étrangers qui entravent la liberté de circuler.

    Collectif Avec la Révolution Syrienne : Alternative libertaire, Cedetim, Émancipation, Ensemble, NPA, UJFP, Union syndicale Solidaires

    http://alternativelibertaire.org/?Avec-les-refugies-de-Syrie-ici-et