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Solidarité - Page 71

  • L’appel à boycotter Israël déclaré illégal (Essf)

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    « La France est la seule démocratie où l’appel au boycott par un mouvement citoyen pour critiquer la politique d’un Etat tiers est interdit» « Les droits de producteurs étrangers doivent-ils prédominer sur une liberté politique? Où est la limite? »

    , par JACQUIN Jean-Baptiste

    Il n’y a plus aucun doute possible : le simple appel à boycotter des produits israéliens est totalement illégal en France. Et sévèrement puni. Deux arrêts de la Cour de cassation du 20 octobre, passés inaperçus en dehors des réseaux militants et des juristes spécialisés, font de la France l’un des rares pays du monde, et la seule démocratie, où l’appel au boycott par un mouvement associatif ou citoyen pour critiquer la politique d’un Etat tiers est interdit.

    Concrètement, la Cour de cassation a confirmé la condamnation par la cour d’appel de Colmar de 14 militants du mouvement Boycott, désinvestissement, sanctions (BDS) à 28 000 euros de dommages et intérêts aux parties civiles et chacun à une amende de 1 000 euros avec sursis. Il leur est reproché d’avoir, le 26 septembre  2009 pour les uns et le 22 mai  2010 pour les autres, participé à une manifestation dans un magasin Carrefour à Illzach, près de Mulhouse (Haut-Rhin), «   appelant au boycott des produits en provenance d’Israël  ». Ils portaient des tee-shirts avec le slogan «  Palestine vivra, boycott Israël   » et distribuaient des tracts aux clients sur lesquels était écrit   : «  Acheter les produits importés d’Israël, c’est légitimer les crimes à Gaza, c’est approuver la politique menée par le gouvernement israélien.  »

    Il n’a été relevé aucune dégradation, aucune entrave au fonctionnement du magasin (qui n’a pas porté plainte) ni aucun propos antisémite. Le mouvement BDS déploie sa stratégie dans de nombreux pays (Grande-Bretagne, Etats-Unis, Belgique, Allemagne, etc.) au moyen d’appels aux boycotts commerciaux, universitaires ou culturels pour faire pression sur Israël.

    Pour la haute juridiction française, cela est néanmoins constitutif du délit de «   provocation à la discrimination, à la haine ou à la violence envers une personne ou un groupe de personnes à raison de leur origine ou de leur appartenance à une ethnie, une nation, une race, ou une religion déterminée   » (article 24 alinéa 8 de la loi sur la presse).

    Seuls les embargos sont légaux

    La campagne BDS lancée par des militants propalestiniens en 2005 à travers le monde fait l’objet depuis 2010 de poursuites systématiques dans l’Hexagone. Une circulaire aux procureurs datant de février 2010 – Michèle Alliot-Marie était alors ministre de la justice – visait spécifiquement les «  appels au boycott de produits israéliens  » et recommandait aux parquets d’apporter «   une réponse ferme   ».

    Mais les tribunaux et cours d’appel ont hésité et divergé, entre annulations de poursuites, relaxes au nom de la «  liberté d’expression   » et condamnations au titre de la «  provocation à la discrimination   ». Désormais, l’interprétation de la Cour de cassation s’impose à tous. Seuls les boycotts décidés par l’Etat, à savoir les embargos, sont légaux.

    «   C’est une grande régression  », s’offusque Antoine Comte, l’avocat de BDS, qui se dit « déterminé à porter l’affaire devant la Cour européenne des droits de l’homme   ». Il compte invoquer l’article 10 de la Convention européenne des droits de l’homme sur la liberté d’expression. La Cour de Strasbourg ne devrait pas trancher avant deux ou trois ans. M. Comte insiste sur le fait que la loi de 1972 introduisant ce délit de provocation à la discrimination, à la haine ou à la violence «   était destinée à protéger les individus contre le racisme  ».

    La France est isolée sur cette voie

    Glenn Greenwald, le journaliste américain connu pour avoir publié les révélations d’Edward Snowden sur les programmes de surveillance des Etats-Unis, a vertement réagi sur son site (The Intercept) à la décision du 20 octobre. Il raille la «   France, autoproclamé pays de la liberté, qui fait de vous un criminel   » pour être allé dans un supermarché vêtu d’un tee-shirt appelant à boycotter d’Israël.

    Pour Pascal Markowicz, avocat, membre du comité directeur du Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF), la Cour de cassation «   se contente d’appliquer la loi  ». Si la France est isolée sur cette voie, «  c’est que beaucoup de pays n’ont pas de lois aussi poussées en matière de lutte contre les discriminations », analyse-t-il. « Le problème est que derrière BDS il n’y a pas que la volonté de critiquer un Etat ou de défendre une cause. » Certaines actions du BDS ont parfois donné lieu à des propos antisémites.

    Le cas français «   pose problème   » en revanche à Patricia Vendramin, coauteure d’un livre d’analyse sur les pratiques du boycott (Le Boycott, Ingrid Nyström et Patricia Vendramin, Presses de Sciences Po, 144 p., 13  euros). Directrice d’un centre de recherche en sociologie et sciences politiques à l’université de Louvain-la-Neuve, elle constate qu’en France «   tous les appels au boycott ne sont pas traités de la même manière   ». Les appels au boycott contre l’Afrique du Sud du temps de l’apartheid, contre la Birmanie du temps de la junte ou même le Mexique au moment de l’affaire Florence Cassez n’ont jamais fait l’objet de poursuites.

    «  Liberté de choix   »

    «   La décision de la Cour de cassation est totalement contraire à ce mouvement de fond de la société civile où les consommateurs se mobilisent sur des questions d’éthique  », dénonce Ghislain Poissonnier, un magistrat qui soutient le mouvement BDS. « Perçu à certains moments comme l’arme des pauvres, le boycott trouve aujourd’hui toute sa place dans l’univers des activistes contemporains », soulignent Mmes Nyström et Vendramin en conclusion de leur ouvrage. Sauf en France.

    Dans leur arrêt, les juges constatent que cet appel au boycott discrimine «  à raison de l’origine et de l’appartenance nationale des producteurs et des distributeurs israéliens   ». Ils concluent que la liberté d’expression peut être soumise à « des restrictions ou sanctions qui constituent (…) des mesures nécessaires, dans une société démocratique, à la défense de l’ordre et à la protection des droits d’autrui   ».

    Une interprétation que conteste Jean-Christophe Duhamel, ingénieur en recherche en droit à l’université de Lille-II. «  Le droit d’autrui est respecté puisque l’appel au boycott est un appel au consommateur à exercer sa liberté de choix. Il ne s’agit pas d’une action qui, par exemple, empêcherait la livraison de produits israéliens dans le magasin, et cela n’entrave en rien la liberté économique du producteur israélien. »

    Cette «  défense de l’ordre et de la protection des droits d’autrui   » invoquée par la Cour de cassation fait craindre à M. Poissonnier «   des conséquences en chaîne pour la liberté d’expression ». Et d’interroger  : «  Les droits de producteurs étrangers doivent-ils prédominer sur une liberté politique ? Où est la limite ?  »

    Jean-Baptiste Jacquin

  • Nouveautés sur Association France Palestine Solidarité

    Journée nationale d’action le 7 novembre - NON aux produits des colonies dans les magasins en France !

    lundi 2 novembre 2015
    Le 7 novembre, journée nationale d’action organisée par l’AFPS : NON aux produits des colonies dans les magasins en France ! La France doit interdire les produits des colonies israéliennes ! >>Participez à l’événement sur Facebook ! Le peuple palestinien vit actuellement une situation dramatique. Devant l’inertie complice des (...)

  • Montpellier BDS

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  • Voici à quoi ressemble la «fermeté face au terrorisme» à Jérusalem-Est (Amnesty)

    À l’extrémité sud de Jabal Mukaber, un quartier palestinien de Jérusalem-Est occupée, les collines forment un large amphithéâtre naturel. Ici, des oliveraies ornent les pentes douces, des chevaux hennissent et des oiseaux s’envolent des toitures pour jouer dans le ciel nocturne. La vue de la grande forteresse d’Hérode sur l’Hérodion est à couper le souffle. Là où j’étais assis, cependant, l’air était lourd de poussière de ciment, soulevée par les pieds de deux jeunes enfants se courant après entre les piles de gravats et les meubles fracassés. C’est là, sur ce site idyllique situé à 200 mètres du cadre impeccablement soigné d’une colonie israélienne illégale, que j’ai découvert à quoi ressemble la « fermeté face au terrorisme ».

    Depuis la route, rien n’indique ce qu’on s’apprête à voir : c’est seulement après avoir longé une autre maison et emprunté des escaliers que vous vous retrouvez soudain face à des obstacles inattendus. De gros morceaux de parpaing s’empilent sur le côté et le sol est recouvert de poussière grise. En haut des escaliers, c’est la dévastation. Des colonnes tordues ont repoussé les murs qu’elles soutenaient naguère, et la partie avant de la maison a basculé, semblant penser à s’effondrer complètement.

    C’est là que vivait Ghassan Abu Jamal, avec son épouse et leurs trois enfants. Avec son cousin Uday, Ghassan Abu Jamal a mené le 18 novembre 2014 une attaque visant la synagogue Har Nof, à Jérusalem, tuant cinq civils israéliens et un agent de la police israélienne des frontières, avant que les deux hommes ne soient abattus. Amnesty International a condamné cette attaque, la qualifiant d’odieuse. Les agresseurs étant morts et ne pouvant donc être sanctionnés davantage, les autorités israéliennes ont adopté une série de mesures qui punissent leurs familles. Quelle que soit la gravité des actes perpétrés par Uday et Ghassan Abu Jamal, le traitement qui a été infligé à leurs proches et dont j’ai été témoin n’était pas justifié.  

    « Le jour de l’attentat, la police a fait une descente dans la maison, arrêté de nombreux membres de la famille, et m’a emmené au Camp russe [un centre de détention] », m’a déclaré Moawiyeh Abu Jamal, frère de Ghassan. « Il m’y ont gardé pendant six jours, et m’ont fait subir un interrogatoire qui a duré de nombreuses heures. Pendant l’interrogatoire, j’avais les bras et les jambes entravés, et quand il ne me posaient pas de questions, ils me faisaient asseoir sur une toute petite chaise, ce qui me faisait très mal. » Cette position douloureuse est connue sous le nom de torture du shabah ou fantôme ; il a ajouté qu’on lui a placé un sac sur la tête, qu’on le lui a noué autour du cou, et qu’on l’a privé de sommeil pendant de longues heures. Depuis de nombreuses années, Amnesty International recueille des informations sur les actes de torture et les autres formes de mauvais traitements infligés en toute impunité aux Palestiniens par des représentants de l’État israélien chargés de mener leur interrogatoire. Moawiyeh Abu Jamal a été libéré sans inculpation, de même que l’ensemble des membres de sa famille arrêtés ce jour-là, ce qui tend à indiquer que les autorités ne disposent pas d’éléments prouvant qu’un seul d’entre eux a été impliqué dans ces attaques. 

    Le 6 octobre dernier en pleine nuit, des policiers israéliens sont arrivés pour exécuter un ordre de démolition. « Ils sont arrivés à minuit et pendant deux heures, nous les avons entendus saccager le mobilier dans la maison. Puis nous avons entendu des bruits de perceuse, avant une forte explosion à 5 h 30 [du matin]. » Bien que la Cour suprême israélienne ait donné l’instruction à la police d’éviter d’endommager d’autres appartements de l’immeuble pendant la démolition, le logement de Moawiyeh Abu Jamal, contigu à celui de Ghassan, a été détruit et des maisons voisines ont subi des dégâts. En bas de l’escalier, des fissures courent en travers du plafond et sur les murs d’une chambre exiguë où Moawiyeh Abu Jamal, son épouse et leurs quatre enfants dorment désormais. Reprenant mon souffle à la porte, j’ai vu un grand immeuble flambant neuf se dresser dans la colonie en haut de la colline. Mais en bas, cette famille n’est même pas autorisée à enlever les gravats. « Mon fils n’arrive pas à comprendre ce qui s’est passé », me dit Moawiyeh Abu Jamal. « Il n’arrête pas de me demander qui a fait ça, et pourquoi. » 

    Outre la destruction d’une maison, les autorités israéliennes ont ordonné que les pièces où vivait Uday Abu Jamal dans la maison de son grand-père soient « scellées ». Le mot « sceller » évoque quelque chose de soigné, de précis et d’hygiénique, mais comme j’ai pu le voir, ce n’est pas ce qui caractérise ce processus. Pour « sceller » une pièce, les autorités israéliennes brisent une fenêtre, y introduisent un tuyau relié à une bétonnière, et pompent du ciment à l’intérieur de la maison. Le résultat est à mi-chemin entre la catastrophe naturelle et une installation d’art contemporain, où le ciment, désormais sec, remplit la pièce aux deux-tiers, les vestiges de la vie quotidienne en hérissant la surface. Au domicile de Mutaz Hijazi, un Palestinien tué après qu’il a tenté d’assassiner un militant israélien d’extrême-droite, des architectes ont dit à sa famille que du fait des 90 tonnes de béton coulées dans sa chambre, la maison se détachera lentement de ses fondations, et glissera jusqu’en bas de la pente raide sur laquelle elle est perchée, ce qui mènera à sa destruction.

    La Cour suprême israélienne a affirmé que ces démolitions n’ont pas pour but de punir les familles des personnes ayant mené des attaques, mais de dissuader, en signifiant à ceux qui envisageraient de s’en prendre à des Israéliens que cela sera le prix à payer pour leurs proches. Ces justifications ne changent rien au fait que les démolitions et les décisions de « sceller » les logements ont tout d’une sanction collective - punir des gens pour les agissements d’autres personnes.

    Outre les personnes se retrouvant sans logement du fait de ces démolitions, les autorités israéliennes ont révoqué le statut de résident de l’épouse de Ghassan Abu Jamal et de leurs trois enfants, une décision qui les prive d’accès aux soins. Ces mesures, qu’elles soient ou non en réaction à une attaque odieuse, constituent un châtiment collectif et enfreignent le droit international.

    Chaque gouvernement est tenu de protéger des attaques la population se trouvant sous son autorité, mais les mesures adoptées doivent respecter les droits humains et le droit international humanitaire.

    Comme le fait de prendre des civils pour cible, les châtiments collectifs sont absolument interdits et ne sont jamais justifiés. Lorsque ce type de sanction revêt la forme de vastes destructions de logements, il s’agit d’une grave atteinte aux Conventions de Genève et d’un crime de guerre. Les autorités israéliennes doivent immédiatement cesser de punir des personnes qui ne sont pas responsables d’attaques : la logique perverse de cette « fermeté face au terrorisme » se solde par des souffrances pour la population palestinienne toute entière.

    Par Jacob Burns, Research & Campaign Assistant for Amnesty International's Israel/Palestine team, 30 octobre 2015, 12:35 UTC

    https://www.amnesty.org/fr/latest/news/2015/10/iopt-this-is-what-being-tough-on-terror-looks-like-in-east-jerusalem/

  • Nouveautés sur Association France Palestine Solidarité

     

  • Egypte : solidarité avec les grévistes du textile (Essf)

    Textile workers strike to demand a minimum wage, the removal of their company’s head, and back pay of yearly bonuses in Mahalla, Egypt, February 15, 2014. Credit: Sabry Khaled/ AP

    Septième jour de grève des 15 000 travailleurs/euses de toutes les sections textile de Mahalla et Kafr El Dawar (usines de filage, de tissage, du travail du coton, et de confection de vêtements).

    Les grévistes exigent le paiement de la prime sociale de 10%, le retour dans l’entreprise des travailleurs licenciés Kamal Fayoumi, Haider Naji et Jamal Gad,

    Ils exigent également :


    - que les responsables de l’entreprise rendent des comptes concernant les pertes délibérément causées par le holding de gestion et l’Etat,
    - que les autorités et l’administration de l’entreprise s’engagent à ne plus engager de poursuites contre les travailleurs pendant ou après la grève.

    Aux dernières nouvelles, et selon un courrier du holding, le gouvernement aurait accepté le paiement de la prime sociale de 10% aux salarié-e-s des sections filage et tissage du holding, exceptées à ceux de Mahalla et de Kafr El-Dawar.


    Pour ces derniers, le paiement de cette prime serait conditionné par l’arrêt préalable de leur grève et leur retour au travail.
    Les travailleurs/euses concerné-e-s ont décidé de poursuivre leur grève jusqu’à la réception d’un décision officielle portant satisfaction de leurs demandes, et son affichage à l’intérieur de l’entreprise.

    Paris, le 29 octobre 2015, par Union syndicale Solidaires

    http://www.europe-solidaire.org/spip.php?article36199

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