Syrie - Page 53
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Premier anniversaire de l'attaque chimique du régime Assad
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Syrie: face au spectre de l’embrigadement et de l’armée de réserve (Lcr.be)
La fuite sans retour ou la mort inéluctable
Un autre camarade nous quitte
Le régime appelle toujours avec frénésie et insistance à rejoindre ses escadrons, brigades, bataillons et milices et encourage par tous les moyens la jeunesse syrienne à s’y enrôler ainsi qu’à poursuivre ceux qui s’y soustraient.
L’enrôlement dans les forces du régime n’est généralement pas volontaire.
Il est contraint et non facultatif. Celui qui est convoqué et ne répond pas à l’appel doit fuir ou se cacher. Celui qui répond aura pour destin quasi inéluctable la mort dans les combats insensés du régime qui font peu de cas non seulement du sang du peuple syrien mais aussi du sang et des âmes des soldats de son armée, utilisés comme chair à canon.
Les récents combats de Raqqa en sont l’illustration. C’est pourquoi nous ne considérons pas tout soldat comme étant nécessairement un milicien. La plupart des soldats sont des fils de travailleurs, qui ont été, et sont toujours, des victimes du régime lui-même. Parmi eux, certains ont été appelés pour le service militaire ou comme réservistes et n’ont pas répondu à l’appel, mais auront été arrêtés aux barrages de l’armée et enrôlés comme réservistes.
D’autres qui ont des difficultés économiques ou des enfants en bas âge et une épouse ou encore une famille qui compte sur eux, survivent avec le minimum vital. Ils ne seront pas nécessairement en mesure de faire défection et de rejoindre les forces de la révolution populaire, dont la taille décline et qui sont exposées aux attaques de la contre révolution, qu’il s’agisse du régime ou des forces fascistes et réactionnaires de l’EIIL. C’est une réalité que nous ne pouvons pas feindre d’ignorer. Celui qui ne regarde que d’un œil ne verra jamais la réalité.
Les exemples sont quotidiens. Citons le camarade Abou Yazan dont nous ne mentionnerons pas le nom complet pour préserver ses enfants, son épouse et sa famille des brutalités des milices d’Assad, qui a du revêtir l’uniforme sous la contrainte. Le camarade Abou Yazan a refusé de rejoindre les forces du régime lorsqu’il en a reçu l’ordre et s’est caché pendant de longs mois. Il y a environ deux mois, il a été arrêté à un barrage de l’armée, mis au cachot pour être trié immédiatement et envoyé délibé- rément de la prison à la mort inéluctable dans un des terrains de combats les plus chauds. Notre camarade est mort en martyr lors de la première confrontation avec les milices fascistes de l’EIIL le premier vendredi du mois d’août.
Avec le martyre d’Abou Yazan, nous avons perdu un camarade actif, qui a participé notoire- ment au soutien aux déplacés. Et nous souffrons, car les circonstances de la pression sécuritaire intense ont conduit à son arrestation et à son envoi à la mort, lui, qui était un militant révolutionnaire populaire formidable.
Et nous réaffirmons qu’une activité militante persévérante et révolutionnaire dans les rangs des soldats des forces du régime en faveur de la révolution populaire est plus qu’importante. A nous de faire de déployer d’avantage d’efforts en ce sens, notamment en garantissant un environnement sûr aux déserteurs. De même nous appelons à resserrer les rangs des forces révolutionnaires qui portent le programme de la révolution populaire, pour le triomphe de la victoire sur la contre révolution, et en premier plan sur le régime.
Gloire à notre camarade Abou Yazan, à nos martyrs à et à tous les martyrs de la révolution populaire
Tout le pouvoir et toute la richesse au peuple
13 août 2014 par(Traduit de l’arabe, L. Toscane)
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Déclaration de solidarité avec la révolution syrienne (RS21)
Alors que les syrien.ne.s commémorent le premier anniversaire des attaques chimiques du régime Al-Assad sur Al Ghouta, qui a causé la mort de plusieurs centaines de personnes, nous les soussigné.e.s, manifestons notre solidarité avec les millions de syrien.ne.s qui luttent pour la dignité et la liberté depuis mars 2011. Nous appelons les peuples du monde à agir en faveur de la révolution et de ses objectifs, exigeant la fin immédiate de la violence et la fin du régime illégitime d’Al-Assad.
À la date du premier anniversaire des attaques, le 21 août, nous appelons les partisan.ne.s de la révolution syrienne, et des soulèvements régionaux et mondiaux pour la liberté, la dignité et la justice sociale, à organiser des manifestations pour dénoncer les atrocités, la désinformation, les mensonges et silences couverts de honte, et faire preuve de solidarité, à la fois politique et matérielle, avec les efforts en cours des mouvements de base en Syrie.
Les révolutionnaires syrien.ne.s ont continué à lutter pour la liberté, malgré les nombreux obstacles auxquels ils/elles sont confronté.e.s. Pour tuer la révolution, le régime syrien a poursuivi quatre stratégies:
1) la militarisation des révoltes par une longue campagne de six mois de répression violente des protestations pacifiques
2) l’islamisation de l’insurrection en ciblant les groupes laïques et en renforçant les djihadistes,
3) le détournement du conflit vers une logique sectaire par le recrutement d’un nombre croissant de combattants chiites de l’étranger, couplé avec le ciblage des zones sunnites, et
4) l’internationalisation de la guerre en invitant l’Iran et la Russie à jouer un rôle central. Au même temps, des pays comme les États-Unis, l’Arabie Saoudite et le Qatar ont soutenu des groupes réactionnaires pour miner la révolution populaire.
Le cas des « Douma4 », campagne pou demander la libération de l’activiste révolutionnaire Razan Zeitouneh et 3 autres de ses camarades, montre également que les révolutionnaires syrien.ne.s se battent sur deux fronts.
Quatre activistes courageux/ses, travaillant pour le Centre de documentation des violations, ont été enlevé.e.s en décembre 2013 par des inconnus, masqués et armés, censés appartenir à des groupes islamistes. Ces activistes ont été ciblé.e.s parce qu’ils/elles ont dénoncé régulièrement tout forme de tyrannie et les violations des droits de l’homme, indépendamment de l’auteur. Leur prise en otage est un rappel que la révolution syrienne n’est pas seulement contre la dictature d’Al-Assad, mais aussi de plus en plus contre les groupes réactionnaires et opportunistes qui s’opposent aux objectifs de la révolution : la démocratie, la justice sociale et la fin du sectarisme.
Le premier anniversaire des attentats chimiques est l’occasion de réaffirmer l’importance du processus révolutionnaire, non seulement en Syrie mais aussi dans l’ensemble du monde arabe. La lutte des syrien.ne.s contre la dictature, le djihadisme global et l’impérialisme d’où qu’il vienne, ne devrait pas être considérée comme quelque chose de local ou même de régional. Elle fait partie d’un moment insurrectionnel où le monde est devenu le champ de bataille. Les nouveaux développements en Irak, et la reprise de la guerre contre Gaza, ont montré que le sort de la révolution syrienne est reliée à la situation dans toute la région. La lutte des syrien.ne.s pour la dignité, la liberté et l’autodétermination ne peut être dissociée de la résistance historique contre le sionisme, les luttes égyptiennes contre le despotisme militaire, le soulèvement bahreïni contre la dictature, la lutte des kurdes pour l’autodétermination, celle des zapatistes et d’autres populations autochtones contre le racisme et le néolibéralisme, ou les massifs soulèvements ouvriers sur tous les continents contre les exigences d’austérité entraînées par la crise.
La révolution en Syrie est à un carrefour, et les révolutionnaires syrien.ne.s sont dans le besoin désespéré de soutien dans leur lutte sur plusieurs fronts. Une victoire pour les différentes contre-révolutions rendrait permanent le plus grand nettoyage ethnique de notre siècle, laisserait le pays en ruines, et déstabiliserait gravement la région et le monde. Cependant, une révolution réussie en Syrie déclencherait les aspirations révolutionnaires longtemps réprimées dans le monde arabe et au-delà.
Please sign here and help us spread the word
Organizing Groups:
Comité català en Solidaritat amb el Poble Sirià
https://www.facebook.com/comitesolidaritatSiriaEurope Solidaire Sans Frontières (ESSF)
http://www.europe-solidaire.org/MENA Solidarity Network
http://menasolidaritynetwork.com/Solidaridad Global con la Revolución Siria, Barcelona
https://www.facebook.com/solidaridadglobalSyrian Revolution Bases of Support
https://www.facebook.com/Syrian.Revolution.Support.BasesSyria Solidarity Movement
https://www.facebook.com/pages/The-Global-Solidarity-Movement-for-Syria/1429409790648167The global campaign of solidarity with the Syrian revolution
https://www.facebook.com/pages/Global-Campaign-of-Solidarity-with-the-Syrian-Revolution/147353662105485La asociacion SODEPAU de Barcelona (Catalunya)
http://sodepau.wordpress.com/International Socialists (IST Norway)
http://www.intsos.no/Movimiento Corriente Roja/Spain
http://www.corrienteroja.net/Assoc. Rose di Damasco onlus, Italy
https://www.facebook.com/pages/Rose-di-Damasco/393073777428392?sk=infoSource:
http://rs21.org.uk/2014/08/13/statement-of-solidarity-with-the-syrian-revolution/
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Syrie, la révolution orpheline (Emancipation)
Pourquoi la révolution syrienne est-elle “ le théâtre de la plus grande et la plus radicale des révolutions arabes” ? Et pourquoi est-elle aussi une “exception si l’on observe l’attitude arabe et internationale à son égard” ?
Dans cet ouvrage (1), Ziad Majed revient sur les circonstances de l’édification du régime par Hafez al-Assad et sur l’institutionnalisation de la tyrannie. Il explique comment la société syrienne a “disparu”, masquées à l’étranger par le rôle d’Assad dans les conflits du Moyen-Orient.
Dès le début de 2011, s’est exprimée à Damas la solidarité avec les mobilisations en Égypte et en Libye, suivie d’un taux de participation aux manifestations plus élevé qu’en Égypte, en Tunisie, en Libye. Puis, face à l’ampleur des massacres, à la barbarie, les activistes ont été contraints de s’armer.
L’auteur revient sur l’origine et la place des forces djihadistes, le rôle militaire des officiers iraniens, des conseillers russes, des combattants du Hezbollah libanais, et sur l’action (ou la non action) des puissances de “l’Occident”…
Il décrit aussi l’extraordinaire capacité d’expression des Syriens et Syriennes : slogans, chants, littérature, récits, films des années 80-90 exprimant le refus du silence, les espoirs de la population et ses souffrances : une “quantité considérable d’œuvres a vu le jour en Syrie même ou dans les pays d’exil”.
Et “cette capacité de résistance hors du commun” plonge ses racines dans les couches profondes de la population syrienne, ce qu’attestent “le rôle politique considérable” joué par les femmes, comme celui des “conseils locaux”.
De “droite” et de “gauche”, unis contre la révolution
La révolution syrienne affronte bien plus que le régime d’Assad.
Si la Russie, l’Iran, la Chine soutiennent ouvertement la contre-révolution, les “amis de la Syrie” (Qatar, Arabie saoudite, Turquie, France, Grande Bretagne, États-Unis), en privant la révolution syrienne des moyens de se défendre, acceptent la poursuite des massacres et garantissent l’immunité de l’assassin.
Des “écrivains et activistes de gauche, arabes et occidentaux” développent une “propagande contre la révolution”. Certains ne “voient pas des Syriens qui luttent pour leur libération, mais des projets impérialistes et des pièges à la Sykes-Picot” ; d’autres “se rangent du côté de la tyrannie” au nom de l’anti-islamisme et de la laïcité.
Cet “anti-impérialisme primaire” d’une grande partie de “la gauche arabe” et aussi dans la “gauche occidentale” apporte “un soutien inconditionnel à tout régime du tiers monde qui prétend s’opposer aux États-Unis”. Ces thèses qui influencent largement les groupes d’extrême gauche expriment “le refus d’admettre la légitimité de la cause du peuple syrien”.
Cependant, par sa radicalité, la révolution syrienne “a réalisé de grandes choses […] jusqu’à présent, malgré le fait qu’elle soit orpheline et que son chemin de croix soit encore long”.
À lire absolument par quiconque veut réfléchir, discuter et agir pour la révolution. lundi 16 juin 2014
Hélène Bertrand
(1) Syrie, la révolution orpheline, Ziad Majed, Sindbad/Actes Sud, avril 2014, 19,80€
http://www.emancipation.fr/spip.php?article995
Lire aussi:
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Idleb le 8 août (Syrie)