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Syrie - Page 51

  • Déclaration de la LCR (Belgique)

    La LCR-SAP, en tant que composante des listes PTB-GO,  soutient  les deux députés fédéraux PTB-GO Raoul Hedebouw et Marco Van Hees qui s’opposent[1] aux bombardements menés en Irak et en Syrie par la coalition internationale autour des USA. Néanmoins, si la LCR-SAP partage leur opposition aux bombardements, la LCR-SAP met en avant d’autres arguments et d’autres solutions, solidaires avec des populations, contrairement à un partenariat avec des gouvernements sectaires complices de crimes contre l’humanité.

    La Belgique va donc à nouveau entrer en guerre,

    bénéficiant d’un large consensus belliciste, de la N-VA au PS, et une abstention qui signifie l’absence d’opposition d’Ecolo. L’opération belge n’aura lieu qu’en Irak, et la Belgique pourrait aussi envoyer des troupes spéciales pour assister l’armée irakienne et les Peshmergas kurdes. Le coût de cette opération, d’une durée minimale d’un mois, est estimé à 15 à 20 millions d’euros par mois. Les partis de gouvernement évoquent aussi de nouvelles lois « antiterroristes » en complément sécuritaire interne à la guerre menée en Irak.

    La LCR-SAP salue l’opposition affirmée par Raoul Hedebouw et Marco Van Hees à ces bombardements pour plusieurs raisons. D’abord, les Etats de la coalition internationale autour des USA, de la France à la Grande-Bretagne (ces deux derniers refusant jusqu’ici de bombarder en Syrie), en passant par les régimes despotiques locaux que sont l’Arabie Saoudite, les Emirats, le Bahreïn ou encore la Jordanie, sont bien mal placés pour offrir une solution à la véritable catastrophe subie par les populations civiles depuis des années, encore aggravée par la montée en puissance de l’EIIL. Cette organisation fondamentaliste a en effet pu naître et prospérer sur le terrain dévasté de la région suite aux multiples interventions militaires impérialistes et à la corruption des dictatures locales, qui jouent donc ici aux pompiers pyromanes. L’organisation de l’Etat islamique conteste en effet la position de l’Arabie Saoudite dans le monde musulman sunnite.

    Ensuite, les bombardements à venir vont ajouter encore des morts civils au décompte macabre. Les bastions de l’EIIL à Raqqa et à Mossoul sont de grandes villes : impossible de déloger les fondamentalistes sans massacrer des centaines, voire des milliers d’innocents.

    Derrière l’indignation sélective, les intérêts impérialistes

    Nous partageons comme beaucoup notre répulsion pour les agissements de l’EIIL dans les régions sous son contrôle, les assassinats de militant.e.s irakien.ne.s et syrien.ne.s comme de journalistes locaux et étrangers, la répression de tout mouvement ouvrier, des femmes et des jeunes.

    Mais cela ne doit pas nous empêcher de penser. Les horreurs médiatisées commises par l’EIIL ne sont certainement pas la raison profonde de l’indignation d’Obama, de Hollande, de Rohani, de Di Rupo ou Bart De Wever, pas plus que la « protection des minorités ». Avons-nous oublié les plus de plus de 200.000 morts causées par la dictature d’Assad, y compris des milliers de Palestinien.ne.s, et des milliers assassinés sous la torture, la famine organisée, les armes chimiques, 200.000 prisonnier.ère.s politiques et 9 millions de déplacés et réfugiés… Le silence des élus PTB-GO sur cet aspect précis laisse planer un doute et une ambiguïté suspects et pose un problème évident de cohérence, que nous soulignons. Mais la position des « interventionnistes » pose tout autant problème. Avons-nous oublié les massacres commis par Israël l’été dernier ? Et les crimes des USA en Irak depuis 2003, et en Afghanistan, et au Pakistan, et à Guantanamo ? Sans même parler des décapitations en Arabie Saoudite, ou de la répression qui a fait des centaines de morts et des milliers de prisonniers politiques en Egypte sous la férule du maréchal Sisi…Plus près de nous, puisque nos dirigeants feignent l’indignation, il n’est pas inutile de rappeler que la Belgique soutient Israël, qu’elle a activement participé à la guerre impérialiste en Afghanistan, au Mali. Elle soutient les mesures néolibérales menées par les pays arabes qui sèment la misère dans les classes populaires. La Belgique, comme de nombreux pays européens, a aussi participé au délire islamophobe stigmatisant les musulmans, et particulièrement les musulmanes qui portent le foulard et se voient menacées d’exclusion de l’enseignement et des emplois publics. Daesh (preciser que daesh = Organisation de l’État islamique) est aussi le produit de l’élimination des forces progressistes de la région assurée par l’Occident et par les régimes autoritaires locaux.

    Il faut aller chercher ailleurs : comme le rappelait notre camarade Joseph Daher, un des objectifs principaux de la coalition en Irak est de protéger les diplomates et les transnationales du secteur pétrolier, protéger les hydrocarbures, Israël, ainsi que le régime irakien hérité de l’invasion américaine. Les autres acteurs régionaux, qui ont laissé se développer Daesh, considèrent maintenant celui-ci comme une menace trop grande et ingérable pour rester passifs.

    Consensus sur la guerre contre le terrorisme…y compris à gauche ?

    Plus largement encore, un consensus « antiterroriste » inédit a émergé entre les grandes puissances et les acteurs régionaux. On a vu à quel point cette notion de « terrorisme » peut être manipulée à souhait en fonction de celui qui l’utilise. La société de contrôle, condamnée mondialement suite aux nombreuses révélations ces dernières années, reçoit un nouveau boost de la guerre en cours. La coalition est aussi à la pointe d’une manœuvre coordonnée qui vise à ce que l’impérialisme reprenne la main une bonne fois pour toute sur le processus révolutionnaire régional, et à poursuivre l’offensive contre-révolutionnaire généralisée dans la région. La guerre et le sectarisme, encouragés dans la région par la Russie et les USA, l’Iran et l’Arabie Saoudite entre autres, servent d’antidotes à l’émancipation des peuples. C’est vrai en Ukraine comme en Syrie. Dans le capitalisme actuel, qui est toujours en crise, les équilibres mondiaux changent, ainsi que les alliances opportuniste entre les différents Etats capitalistes, et c’est précisément maintenant qu’il faut être en état d’alerte face à une folie et une fuite en avant militariste des grandes puissances impérialistes, pour écraser violemment toute opposition interne et externe dans l’œuf.

    Et c’est précisément ici que la LCR-SAP a des divergences importantes avec les alternatives proposées par nos camarades élus PTB-GO. Nous reprenons ici un extrait de leur intervention :

    « Mais des opposants à l’EI comme la Syrie et l’Iran sont laissés en dehors de ce partenariat, ce qui n’a pas de sens. Les questions régionales doivent avoir une solution régionale dans laquelle on discute avec toutes les parties. Ces solutions doivent permettre aux peuples de la région de recouvrer leur souveraineté. Nous proposons de mettre la pression sur la Turquie, membre de l’Otan, pour qu’elle ferme sa frontière avec la Syrie, et sur l’Arabie saoudite et le Qatar pour qu’ils cessent toute forme de soutien ou de financement aux groupes réactionnaires de la région.»

    Y a-t-il une bonne et une mauvaise intervention étrangère ?

    Puisque l’on parle d’ « intervention étrangère », la première et la plus importante en Syrie, complice donc des crimes contre l’humanité commis par le régime, est de loin celle de l’impérialisme russe et de l’Iran : leur support financier, politique, militaire et humain (notamment avec les milices chiites sectaires et les conseillers envoyés par l’Iran) à la contre-révolution d’Assad est incomparablement plus important que le soutien extrêmement limité des USA ou de la France à l’insurrection armée. Ce soutien explique les regains du régime après la percée de l’insurrection en 2012. A la différence des cas égyptien et tunisien, les alliés les plus proches d’Assad, Russie et Iran, ne pouvaient jusqu’ici se permettre de prendre le risque d’un changement de dirigeant en Syrie. Mais aujourd’hui, les appuis du régime syrien, Russie, Iran et Hezbollah à l’extérieur, et une partie importante des minorités alaouites et chrétiennes, s’affaiblissent et s’épuisent petit à petit en voyant qu’aucune solution durable n’est possible dans le pays avec le maintien de la clique Assad au pouvoir, qui est précisément le contraire de toute forme de souveraineté populaire et démocratique que nous devons défendre.

    Un « partenariat régional » avec des responsables de crimes contre l’humanité ?

    Les camarades élus sur les listes PTB-GO évoquent donc le nécessaire soutien de l’ONU, de l’Iran et de la Syrie dans ces frappes, ce qui laisse planer une autre sérieuse ambigüité : les bombardements deviendraient-ils légitimes dès lors qu’ils seraient approuvés légalement par les génocidaires locaux et Moscou (qui tient le rôle-veto au Conseil de sécurité sur ce dossier comme les USA le font pour Israël)? Si nous défendons l’émancipation des peuples, nous ne pouvons tomber dans un tel piège. Le problème c’est que la Syrie et l’Iran sont déjà partenaires de facto de la coalition menée par les USA. Chacun s’en défend mais de nombreux témoignages de diplomates de tous bords confirment que tous les acteurs étatiques prétendant lutter contre « le terrorisme » s’informent sur le terrain et évitent de s’attaquer entre eux. Ainsi, jusqu’à présent, la Syrie d’Assad s’est réjouie publiquement des bombardements aériens, qui l’ont épargnée, et auxquels elle a même supplié de pouvoir participer de manière plus ouverte et directe.

    La position de la Syrie (et de la Russie de Poutine l’ « antiterroriste ») ne peut nous surprendre après le soutien très actif des Assad à l’écrasement de la résistance palestinienne et libanaise dans les décennies précédentes, à la première guerre du Golfe, ou encore plus récemment au dispositif sécuritaire antiterroriste mis en place par les USA dans le monde entier après les attentats de 2001. Plus encore si on lui accordait un rôle officiel de partenaire, ce serait la consécration pour le régime de sa prophétie : « Assad ou les jihadistes », qu’il a tout fait pour rendre réelle en libérant des milliers de fondamentalistes des prisons du pays au début du soulèvement populaire en 2011, alors qu’il massacrait allégrement les civils, puis en épargnant systématiquement Daesh tout en lui achetant du pétrole, alors qu’il concentrait ses forces sur les zones libérées par l’opposition démocratique…la même opposition civile et armée (Armée syrienne libre) qui affronte Daesh depuis des mois, avec parfois du succès, ce qui explique pourquoi l’écrasante majorité des victimes de Daech faisaient partie de l’opposition à Assad. Daesh et le Front Al-Nusra (Al-Qaeda en Syrie) connaissent un certain succès à cause du sectarisme anti-sunnite qui sévit dans la région, et parce qu’ils disposent de moyens (finances, armes, nourriture et équipement) bien plus grands que les forces démocratiques de la région. De nombreux témoignages montrent que ceux qui ont quitté des brigades « modérées » pour ces deux organisations l’ont fait simplement pour…éviter d’être tués faute de moyens face au régime syrien et à ses alliés.

    L’alliance de fait avec Assad et le gouvernement irakien qui bombarde également les civils et utilise des milices sectaires qui commettent également des massacres ne va donc qu’aggraver les crispations sectaires. Or le sectarisme nourrit Daesh, mais il permet de perpétuer la politique du «diviser pour régner» menée par l’Occident depuis plus d’un siècle dans la région. Ces frappes de l’impérialisme sont déjà rejetées par de larges secteurs de l’insurrection armée, dans et hors de l’Armée Syrienne Libre.

    Nous voyons donc qu’un début de « partenariat régional » est non seulement déjà là a minima, mais allons plus loin : qui seraient les partenaires régionaux desquels devraient émerger une solution à la situation dramatique dans la région ? L’Irak à la solde de Téhéran et Washington ? Assad le meurtrier de masse ? Israël, dernière colonie de peuplement dans la région ? La Turquie de l’autoritaire Erdogan qui joue un rôle ambigu par rapport au jihadisme, mais dont les frontières ouvertes ont permis à 200.000 kurdes d’échapper à l’horreur fondamentaliste ? L’Egypte du maréchal Sisi ? Les pétromonarchies du Golfe ? Aucun « partenaire » de ce genre ne vaut autre chose qu’écraser ou contrôler toute forme de révolte populaire. Croire le contraire serait se bercer d’illusions dangereuses.

    Le mythe de l’aide des prétendus « amis de la Syrie »

    Toutes les magouilles et ingérences des soi-disant « amis de la Syrie », Washington et Paris en tête, ne visent qu’à laisser s’affaiblir la Syrie d’Assad ainsi que l’opposition, tout en laissant la population à la merci du régime et des fondamentalistes. La suite du scénario : trouver un compromis avec le régime et ses alliés pour une « transition à la yéménite », ou à l’irakienne préservant l’appareil d’Etat et sécuritaire du régime tout en changeant la tête de celui-ci. Bien qu’il y ait un intérêt israélien et US à affaiblir le régime des Assad, ils n’ont aucune envie de voir la révolution syrienne réussir et faire émerger une démocratie contrôlée par le peuple syrien. Encore moins avec des armes anti-aériennes qui pourraient être utilisées contre Israël (qui occupe le Golan depuis des décennies avec la bienveillance du régime syrien) ou les USA. Une telle victoire révolutionnaire, si elle ne réglerait pas tout, loin de là, pourrait donner un énorme souffle à tous les peuples de la région pour suivre cet exemple.

    Rappelons que les USA parlent d’entraîner 5000 insurgés « soigneusement choisis par la Washington », pendant un an… sur un total de près de 100.000 rebelles, et ce « en vue de combattre Daech ». Autrement dit, les USA veulent coopter pour de bon une partie de l’opposition et diviser celle-ci, pour que ces insurgés servent directement les intérêts impérialistes en Syrie sans combattre le régime. Et ce alors que le besoin criant d’armes anti-aériennes pour stopper les bombardements du régime syrien est rappelé ad nauseam depuis 3 ans par l’opposition démocratique, sans réaction des puissances impérialistes. Certes quelques rares brigades ont suivi un entraînement aidées par les faux-amis impérialistes, des équipements non-létaux et des armes légères ont été livrées à dose homéopathique pour éviter l’écrasement total de l’insurrection. Mais près de 4 ans après le début de la révolution, il est maintenant un fait incontestable qu’aucun prétendu « ami de la Syrie » n’avait de volonté sincère de donner au peuple syrien les moyens de renverser la dictature.

    Sortir des alternatives infernales, soutenir l’autodéfense populaire et démocratique

    Notre conclusion est donc que le vote des élus PTB-GO est un vote correct, même si les alternatives proposées par eux ne permettent en rien d’espérer l’avancée des forces progressistes et démocratiques et la fin des massacres. La guerre contre Daech et Al-Nusra a déjà augmenté la popularité de ces forces dans la région. Elle renforce un climat étouffant de paranoïa islamophobe et raciste dans le monde entier, qui profite à l’extrême-droite et aux classes dominantes en Europe, en pleine crise économique.

    Pour sortir de cette spirale mortelle, le rôle de la gauche radicale et anti-impérialiste est de réaffirmer notre soutien aux forces populaires, démocratiques et de gauche dans la région, aux structures d’auto-organisation qui n’ont toujours pas disparu en Syrie malgré le déchaînement contre-révolutionnaire. Nous devons nous opposer aux régimes en place et dénoncer le double discours et les mensonges de nos gouvernements impérialistes et leurs alliés qui n’ont que faire du sort de millions de syrien.ne.s et d’irakien.ne.s. Nous devons refuser le délire antiterroriste et réclamer que nos gouvernements retirent le Parti des travailleurs du Kurdistan de la liste des organisations « terroristes » alors qu’ils risquent leur vie face à Daech.

    Nous devons réclamer le droit d’asile pour tou.te.s les syrien.ne.s et un investissement massif dans l’aide humanitaire d’urgence pour les millions de réfugié.e.s et déplacé.e.s. Nous devons combattre toutes les lois liberticides « antiterroristes » et les lois racistes contre les musulman.e.s. Nous devons exprimer notre solidarité féministe avec les femmes de la région qui subissent l’oppression, la torture, le viol, l’assassinat tant des régimes prétendument « laïques » et leurs alliés que de groupes réactionnaires. Elles aussi jouent un rôle sur tous les terrains : dans l’aide aux personnes comme dans la lutte armée et la lutte politique. Nous devons exiger que l’impérialisme retire toute ses bases militaires de la région, que ce soit les bases américaines ou celle de la Russie à Tartous (Syrie). Nous devons tout faire pour imposer une paix juste et durable en Palestine, basée sur les droits humains et démocratiques de tou.te.s ses habitant.e.s, par un large mouvement de Boycott-Désinvestissement et Sanctions contre le régime sioniste. Nous devons condamner aussi fermement la barbarie génocidaire du régime syrien et du gouvernement irakien (et leurs alliés) que celle de Daech, des USA ou d’Israël.

    Enfin, nous devons réclamer que les forces démocratiques qui combattent en ce moment Daech sur le terrain, notamment les kurdes et l’Armée Syrienne Libre qui ont joint leurs forces, puissent bénéficier de tous les moyens (équipements, soins, nourriture, armement) nécessaires à leur auto-défense, et qu’elles puissent rester souveraines dans l’utilisation de ces moyens contre les régimes oppresseurs de la région.

    C’est la clé pour que puisse advenir une réelle souveraineté et une auto-détermination populaires par en bas, pour relancer la vague révolutionnaire dans la région et faire vaciller les équilibres impérialistes dans le monde entier.

    [1] Les membres du Parlement fédéral Raoul Hedebouw et Marco Van Hees expriment sur cette question la vision du PTB-PVDA. Cette question n’a jusqu’à présent pas été discutée dans le partenariat PTB-GO (Gauche d’ouverture). Les partenaires qui font partie de la Gauche d’ouverture (LCR, PC et des personnalités) n’ont pas été consultées sur le sujet.

    http://www.lcr-lagauche.org/declaration-de-la-lcr-a-propos-de-la-position-des-elus-ptb-go-sur-la-nouvelle-guerre-imperialiste-en-irak-et-en-syrie/

  • La guerre contre l’EI: les réflexions de quelques militants et intellectuels syriens (A l'Encontre)

    En date du 25 septembre 2014, nous avons publié un article intitulé «Damas veut profiter des frappes antidjihadistes».

    Dans le débat actuel portant sur «la guerre de la coalition internationale pour éradiquer l’EI», selon les termes d’Obama, les voix des Syriens opposés au régime dictatorial de Bachar el-Assad, pouvant avoir des options politiques différentes, restent totalement dans l’ombre.

    Par contre, la position du régime théocratique iranien est très audible, en particulier depuis la réunion du Conseil de sécurité à New Yord le 24 septembre. Tout en dénonçant le rôle des impérialismes occidentaux dans l’émergence de Daech, Rohani indique, en substance, qu’Assad devrait être intégré à la coalition luttant contre l’EI.

    Il est vrai que les Gardiens de la Révolution iraniens sont intégrés depuis longtemps, en Syrie, aux «troupes d’élite» d’Assad. Nous y reviendrons. Plus important, aujourd’hui, est d’écouter les voix d’opposants syriens à propos de cette «guerre contre le terrorisme», qui prend des accents bushiens de «lutte du Bien contre le Mal». (Rédaction A l’Encontre Par Danny Postel)

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    Lorsque les grands médias, mais aussi ceux de la blogosphère de gauche, traitent des débats sur Etat islamique (EI) et sur l’intervention états-unienne, on peut constater une absence flagrante: celle de voix syriennes. L’EI et l’officialité des Etats-Unis occupent le centre de la scène, laissant hors-champ les vues des militant·e·s et écrivains de la société civile syrienne. Cette omission ne surprend pas, mais elle est inquiétante.

    Pour tenter de remédier à ce déséquilibre, j’ai demandé à plusieurs Syriens – des militants de longue date et des intellectuels provenant de contextes et trajectoires différentes, y compris des Kurdes, des Palestiniens et des Chrétiens assyriens – ce qu’ils pensent de l’EI et de l’intervention occidentale. Voici leurs réponses.

    Trois monstres

    Je suis ambivalent pour ce qui à trait l’attaque occidentale contre l’EI.

    D’un côté, j’aimerais voir ce gang de brutes violentes être balayé de la face de la terre. EI est une organisation criminelle qui a tué des milliers de Syriens et d’Irakiens tout en laissant intacte une autre organisation criminelle – celle du régime Assad – responsable de la mort de près de 200’000 personnes. Tout comme le régime Assad a détruit notre pays et notre société, l’EI détruit la cause de la révolution syrienne.

    D’un autre côté, une attaque contre l’EI enverra à beaucoup de Syriens (ainsi qu’à des Irakiens et d’autres Arabes) le message que cette intervention est destinée non pas à instaurer une justice face à des crimes abominables, mais plutôt à frapper ceux qui ont défié les puissances occidentales. Cela augmentera le ressentiment et la suspicion à l’égard du monde extérieur, en approfondissant l’état d’esprit très nihiliste (révolté) dont profite EI.

    Les puissances occidentales auraient pu éviter cela si elles avaient aidé la résistance syrienne dans sa bataille contre le régime fasciste de Assad. Du point de vue éthique et politique, il serait plus approprié de former une coalition qui se dresserait non seulement contre l’EI, mais aussi contre le régime Assad. Cela pourrait aider les Syriens à contribuer à des changements significatifs de la configuration politique de leur pays.

    Pour terminer, je suis des plus sceptique quant aux projets et aux intentions de l’administration états-unienne. En effet, l’EI est le résultat terrible non seulement de nos régimes monstrueux mais aussi du rôle que jouent les puissances occidentales dans la région depuis des décennies, tout autant des graves maladies prop à l’Islam. Ce sont trois monstres qui piétinent le corps exténué de la Syrie.

    Yassin Al-Haj Saleh est un des écrivains et intellectuels les plus importants du soulèvement syrien, qui a été emprisonné de 1980 à 1996 pour des activités de gauche et qui vit actuellement à Istanbul.

    Les symptômes et les causes

    Toute tentative d’éradiquer ou d’écraser l’EI échouera si elle ne s’appuie pas sur une analyse correcte des causes de l’ascension fulgurante de ce groupe. Il faudra faire face aux sentiments d’indignation et de trahison fort répandus l’égard de ladite communauté internationale au sein de la population de Syrie au cours de l’essentiel des quatre dernières années. Ces sentiments ne seront qu’aggravés si la communauté internationale ne s’engage pas dans une démarche cohérente allant au-delà des simples slogans.

    Le fait de combattre l’EI sans arrêter les massacres du régime Assad aurait de graves conséquences. Le fait de vivre sous des bombardements et des tirs quotidiens a conduit certains Syriens à considérer que, malgré la barbarie dont il fait preuve, l’EI pouvait être leur sauveur et leur justicier face à un régime meurtrier. C’est une question très sensible. Et le fait de la négliger contribuerait à l’expansion de l’EI. Toute tentative de s’attaquer aux symptômes sans tenir compte sérieusement des causes conduira à des complications plus funestes. On ne peut pas enlever une tumeur maligne sans désinfecter tout l’entour et sans résoudre le problème de fond. Sinon on risque de finir avec une tumeur encore plus grave, conduisant à une perte de contrôle totale de la situation.

    Iyas Kadouni est l’ancien directeur du Centre pour la société civile et pour la démocratie dans la ville de Idlib, ancien membre du Conseil révolutionnaire dans la ville de Saraqib, poursuivi à la fois par l’EIS et par le régime Assad, qui vit actuellement à Bruxelles.

    Des alternatives à l’intervention militaire

    En tant que Syrien venant d’une famille chrétienne j’ai de longues années d’expérience avec différents groupes de l’opposition syrienne et je suis persuadé qu’une intervention militaire contre l’EI ne suscitera qu’un extrémisme accru.

    Avant de se lancer dans une solution militaire, pourquoi ne pas explorer des solutions politiques, économiques et sociales? Pourquoi l’Occident a-t-il mis si longtemps à boycotter le pétrole produit par l’EI [dans la région de Deir ez-Zor et en Irk]? Pourquoi a-t-il ignoré le flot de djihadistes qui entraient en Syrie par la Turquie? Pourquoi n’a-t-il pas exercé une réelle pression sur les pays du Golfe suite à leur soutien – officiel ou non – à différents groupes armés nuisibles? Pourquoi les «Amis de la Syrie» [dont les premières réunions ont eu lieu en février 2012 en Tunisie, puis à Istanbul, puis à Paris, à New York; les principaux membres sont les Etats-Unis, le France, l’UE, la Turquie, l’Arabie saoudite, le Qatar…] en ont-ils omis de fournir à Raqqa – la première zone libérée du pays – un soutien aux populations locales, aux organisations de la société civile et au conseil local émergeant, et ce malgré tous les appels allant dans ce sens?

    Rasha Qass Yousef, membre du Mouvement syrien non-violent et du Forum démocratique syrien, cofondateur du Mouvement Haquna, un groupe de résistance civile dans la ville de Raqqa, qui a mené campagne à la fois contre le régime Assad et contre les groupes armés – dont l’EI – qui se sont emparés de la ville.

    Armer les rebelles et écraser ISIS

    Je soutiens fortement les frappes aériennes des Etats-Unis et de l’OTAN contre l’EI qui a commis – et continue à commettre – des atrocités épouvantables contre les civils en Syrie et en Irak. J’exhorte aussi la communauté internationale à armer les rebelles syriens et à leur fournir les moyens leur permettant de combattre et mettre fin l’EI, qui n’a montré que de la brutalité à l’égard du peuple syrien. Ces actions vont faire avancer la cause de la révolution syrienne, qui a commencé comme une lutte pour la liberté et la dignité du peuple syrien.

    Mais attaquer l’EI sans abattre les forces aériennes du régime Assad entraînera des difficultés, car on peut s’attendre à ce que le régime attaque les rebelles syriens au cours de leurs batailles contre l’EI [effectivement le régime a bombardé au chlore des combattants de l’ASL le mercredi 24 septembre], comme il l’a fait par le passé. Le régime Assad est une source d’extrémisme et de violence en Syrie. Toute manœuvre contre l’EI doit être suivie de mesures efficaces vers une transition politique au-delà des Assad.

    Kassem Eid, a.k.a. Qusai Zakarya est un militant syrien palestinien qui a survécu à l’attaque aux armes chimiques et qui a lancé une grève de la faim en novembre 2013 pour protester contre les sièges mis en place par Bachar el-Assad qui affamaient des villes partout en Syrie et pour demander que les organisations humanitaires puissent avoir un libre accès à ces régions assiégées.

    Qu’est-ce qui a encouragé la progression de l’EI?

    Mon soutien à la révolution syrienne est inconditionnel, c’est la raison pour laquelle je suis opposé à l’intervention états-unienne. Les Etats-Unis et leurs alliés régionaux ont tout fait pour saper la révolution syrienne. Et, surtout, ils l’ont fait en soutenant la Coalition nationale syrienne contre les mouvements de base ( comités locaux). Des alliés des Etats-Unis comme la Turquie, l’Arabie saoudite et le Qatar ont initialement soutenu Assad et ensuite ils ont financé et équipé les forces les plus réactionnaires de l’opposition. Et ce sont ses mêmes puissances (en plus de l’Irak) qui sont maintenant en train de former une coalition pour combattre l’EI. Mais ces pays ont joué un rôle majeur, directement et indirectement, dans le fait que l’EI est devenu une puissance régionale. Les Etats-Unis et l’Arabie saoudite ont joué un rôle important dans la création et le financement du djihadisme à un niveau «mondial», et ce depuis les années 1980, lorsqu’ils luttaient contre les Soviétiques en Afghanistan [talibans]. L’invasion états-unienne de l’Irak en 2003 a entraîné l’émergence d’Al-Qaida en Irak. Le Qatar est en train d’aider le mouvement Jabhat Al-Nosra, alors que jusqu’à tout récemment la Turquie permettait à l’EI [combattants liés à l’EIIL] d’opérer librement et de traverses ses frontières sans contrôle.

    L’intervention des Etats-Unis en Syrie (et en Irak) entraînera la mort de beaucoup de civils innocents. Elle permettra à ISIS d’exaucer son vœu de devenir la première force anti-états-unienne dans la région et aidera ainsi cette organisation terroriste à recruter davantage de combattants. La décapitation de deux citoyens états-uniens [James Foley et Steven Sotloff] par l’EI avait justement pour objectif de susciter les réactions actuelles des Etats-Unis. Enfin, Assad a joué un rôle crucial dans le renforcement de l’EI et dans son utilisation contre les forces révolutionnaires. L’ironie de tout cela est que les Etats-Unis demandent à l’Armée syrienne libre (ASL) de combattre l’EI, mais de ne pas utiliser des armes états-uniennes contre le régime Assad.

    Yasser Mounif et professeur de sociologie au Collège Emerson, et cofondateur de la Global Campaign of Solidarité with the Syrian Revolution.

    Eliminer l’un des principaux obstacles à la Révolution syrienne

    Pour moi, il n’existe pas de réponse simple. Au niveau le plus élémentaire, je penche en faveur de l’intervention Etats-Unis/Union Européenne/OTAN contre ISIS. Le fait d’attaquer l’EI éliminerait l’un des obstacles clé de la révolution syrienne, ce qui laissera le régime Assad plus vulnérable. Mais ce serait illusoire de s’attendre à une intervention sérieuse qui déboucherait sur une issue aussi idéale. Je pense que l’avenir est plus sombre. Malgré toute la rhétorique politique de la Maison Blanche sur la Syrie, l’administration états-unienne est dans l’impasse sur cette question, tout comme elle l’a été depuis le début de la révolution syrienne. Au cours de ces trois dernières années Obama a constamment utilisée une stratégie consistant à «séduire et abandonner» pour esquiver les critiques concernant l’intervention états-unienne au Moyen-Orient. Il n’y a eu aucune tentative réelle d’intervenir pour venir en aide aux rebelles syriens. C’était toujours trop peu et trop tard.

    Même s’il est crucial d’affronter l’EI, cela ne fait pas sens si, d’une part, n’est pas assuré un soutien réel et urgent à ce qui reste de forces laïques et démocratiques à l’intérieur de l’Armée syrienne libre, et, d’autre part, n’est pas exercée une forte et durable pression politique et économique internationale sur le régime Assad.Dans la version de la réalité propre au régime Assad, l’EI joue le rôle d’un deus ex machina. Il luipermettait de résoudre le problème apparemment insoluble devant lequel s’est trouvé le régime depuis que le peuple syrien insurgé a revendiqué son renversement: celui de restaurer sa légitimité politique et ses relations internationales. Ainsi l’existence de l’EI assure la survie du régime et confirme le narratif selon lequel les forces d’Assad sont embourbées dans une lutte implacable contre des terroristes islamistes fondamentalistes. En outre, la situation actuelle permet au régime de se dépeindre comme étant un partenaire indispensable dans la lutte contre le terrorisme, et c’est la raison pour laquelle des commentateurs comme Bob Dreyfuss de The Nation [hebdomadaire des Etats-Unis, de type social-démocrate, liberal]peut continuer à argumenter qu’«une clé pour résoudre la crise de l’EI est tapie dans le palais présidentiel à Damas, et son nom est Bashar el-Assad».

    Firas Massouh est doctorant de l’Université de Melbourne en Australie, et auteur de plusieurs essais sur ls soulèvement syrien, dont «Left out? The Syrian Revolution and the Crisis of the Left».

    Trop peu, trop tard?

    Du point de vue politique, le projet d’Obama d’entraîner et d’équiper les rebelles syriens modérés aurait été plus efficace s’il s’était réalisé il y a plus de deux ans, lorsque l’opposition syrienne était moins épuisée. En août 2013, après l’attaque avec des armes chimiques dans la banlieue de Damas, les rebelles Syriens avaient été abandonnés. Les militants syriens accueilleront donc le plan d’Obama avec réticence. L’administration états-unienne assurait qu’une contre-attaque contre Assad était imminente, nous l’avons attendue, mais elle n’a jamais eu lieu. Cette reculade d’Obama a enhardi Assad, entraînant ainsi des dizaines de milliers de morts syriens supplémentaires. Et maintenant on se remet à jouer le même petit jeu d’attente. Quand les armes arriveront-elles? Permettront-elles de modifier de manière décisive le rapport de forces sur le terrain?

    Notre objectif doit être double: renverser Assad et combattre l’EI. Il faudra voir si le plan d’Obama aidera à accomplir ces deux objectifs.

    Rasha Othman, militante syrienne-américaine basée à Washington, une des principales organisatrices de la International Solidarité Hunger Strike for Syria.

    Il n’y a pas de raccourcis

    La violence n’entraînera que davantage de violence. On ne peut pas éteindre un feu avec de l’essence. L’attaque états-unienne contre ISIS ne fera que contribuer à la prolifération de ce mouvement. La communauté internationale et les Etats-Unis ont joué un rôle dans la création d’ISIS. Ils prétendent vouloir instaurer la démocratie, mais en fait ils cherchent l’hégémonie. Il y a un manque flagrant d’éthique dans leur manière d’agir sur plusieurs problèmes mondiaux. Par exemple, pendant des années le problème syrien s’est perdu dans les corridors des Nations unies, à cause notamment de la politique de deux poids deux mesures quand il s’agit de traiter des crises humanitaires. Mais pour des raisons géostratégiques le cas irakien a tout à coup été projeté sur le devant de la scène – cela n’a pris que quelques jours, et on n’a même pas passé par les canaux des Nations unies.

    Pour aborder ces questions il est nécessaire de partir d’une base humanitaire et humaniste cohérente et considérer les gens comme des personnes humaines et non comme de bizarres citoyens venus d’ailleurs. Il faut commencer à comprendre que nous avons des intérêts communs et imbriqués sur cette planète. Concrètement on pourrait y parvenir en soutenant les mouvements de résistance civile et d’autres institutions et organisations qui aident à diffuser l’éducation et la prise de conscience. Donner du pouvoir aux habitants locaux et aux ONG, et en particulier, à l’heure actuelle, investir dans les millions de réfugiés, représenterait une voie alternative pour aller de l’avant. Il n’y a pas de raccourcis pour aller au ciel.

    Khorshid Mohammad, Kurde syrien, cofondateur de Syrian Nonviolence Movement et néonatologue aux services de santé de Alberta, Université de Calgary, Canada.

    Des remerciements spéciaux pour Afra Jalabi, une militante et écrivaine syrienne à Montréal, pour m’avoir mis en rapport avec plusieurs des personnes que j’ai interviewées pour cet article. Elle est active dans le Syrian Nonviolence Movement et est membre du Comité exécutif du projet The Day After, un groupe de travail international de Syriens représentant un large éventail de l’opposition de ce pays engagé dans un dialogue de projets pour une transition.

    Publié par Alencontre le 26 - septembre - 2014

    (Publié dans Dissent, le 20 septembre 2014, www.dissentmagazine.org; traduction A l’Encontre)

    http://alencontre.org/moyenorient/syrie/la-guerre-contre-lei-les-reflexions-de-quelques-militants-et-intellectuels-syriens.html

  • Position sur les bombardement de la coalition internationale dirigée par les USA (Lcr.be)

    Courant de la Gauche Révolutionnaire en Syrie

    Les avions américains ont aujourd’hui bombardé des positions de Daech (aussi connu sous le nom de l’Etat Islamique), Jabhat al Nusra ( la branche d’Al Qaeda en Syrie) et Ahrar Sham. Ces bombardements ont eu lieu, selon certaines sources, avec la participation des régimes réactionnaires arabes alliés des Etats Unis, qui mènent la contre révolution au niveau régional

    Nous rejetons ces bombardements, malgré le fait que nous avons appelé depuis le début de l’avènement des groupes réactionnaires (Daech, Jabhat al Nusra et autres) à s’y opposer car ils sont hostiles à la révolution populaire. Nous avons pris cette position ferme, à la différence des diverses parties de l’opposition libérales liées à la Conseil national syrien et à la Coalition nationale des forces de l’opposition et de la révolution qui considèrent ces groupes réactionnaires en toute sottise et immoralité comme des composantes de la révolution

    Nous nous opposons donc et condamnons ces bombardements et cette intervention militaire impérialiste en Syrie and nous appelons à y faire face, à la différence des diverses parties de l’opposition libérales liées à la Conseil national syrien et à la Coalition nationale des forces de l’opposition et de la révolution qui ont salué ces bombardements

    La raison pour laquelle nous nous opposons à cette intervention impérialiste est parce que les objectifs ne sont pas de soutenir le peuple syrien dans leur révolution, mais de restaurer une domination impérialiste des pays de la région après que les révoltes populaires, toujours en cours, ont ébranlé cette domination

    Daech et les forces jihadistes sont le résultat des interventions militaires impérialistes et de la brutalité et de la corruption des régimes despotiques

    Face à la multiplication des ennemis agissant contre la révolution du peuple syrien, nous pensons que seul les masses organisées et conscientes dirigées par une véritable direction révolutionnaire sont capables de vaincre les forces réactionnaires hostiles à la révolution, de vaincre le régime autoritaire, et de vaincre l’intervention impérialiste

    Non à Washington et ses alliés

    Non à Moscou et ses alliés

    Non à Daech et aux forces contre révolutionnaires, non au régime autoritaire

    Vive l’unité et la lute des travailleurs et des opprimés partout à travers le monde

    Tout le pouvoir et richesse au peuple

    Le Courant de la Gauche Révolutionnaire en Syrie

    septembre 23 2014

    Non aux frappes aériennes des USA sur la Syrie et l’Irak!
    Soutien total aux mouvements populaires en Syrie et en Irak! !

    Une déclaration des Bases de soutien à la révolution syrienne

    Alors qu’une fois de plus les USA font battre les tambours pour leur «guerre contre le terrorisme», nous affirmons notre opposition à des frappes aériennes des USA/de la coalition sur la Syrie et l’Irak. Une telle intervention impérialiste ne fera que renforcer le régime d’occupation sectaire en Irak et le régime génocidaire d’Al-Assad en Syrie. Elle ouvrira en outre la voie à l’expansion des intérêts économiques et stratégiques des États-Unis dans la région (c’est-à-dire exploiter les ressources et soutenir l’État sioniste).

    La démarche d’Obama vers les frappes aériennes vient après l’assassinat de journalistes états-uniens et la persécution de minorités (chrétiennes et yézidie) par l’État islamique. Ces actes mettent en évidence la barbarie des fascistes de Daesh, mais nous questionnons pourquoi Obama n’a pas été aussi ému par la mort des innombrables musulman.e.s qui ont été les premières victimes de l’État islamique ou la mort du journaliste musulman syrien Bassam Raeis qui a été exécuté par Daesh le mois d’août sans aucune indignation mondiale. Le régime d’Al-Assad demeure la plus grande menace terroriste, ayant tué des milliers de personnes par ses bombardements quotidiens de barils explosifs sur des quartiers civils, ses massacres chimiques, le sièges menant à la famine, ainsi que par la torture. Ce « deux poids,deux mesures » montrent que les motifs humanitaires ne guident pas l’intervention des USA ou la préoccupation internationale.

    Les frappes aériennes ne peuvent pas vaincre Daesh car celui-ci est disséminé à travers des zones civiles. Elles entraîneraient un lourd dommage collatéral. Seules les bottes sur le terrain (que les USA n’ont pas offert et qui ont été rejetées par l’ASL) peuvent vaincre l’État islamique. Les rebelles syriens, y compris les combattant.e.s kurdes, sont ceux qui ont lutté contre Daesh pendant l’année écoulée, qui connaissent la géographie locale, le terrain et la population, et sont les mieux placés pour frapper vraiment durement l’Etat islamique. Mais pour ce faire, ils doivent être fournis avec les armes dont ils ont besoin.

    Attaquer ISIS sans renverser le tyran Bachar Al-Assad ne fera que conduire à exacerber les divisions sectaires dans la région. Assad est directement et indirectement responsable de contribuer à la croissance de l’EI, et jusqu’à récemment n’a pas attaqué les positions d’ISIS, se focalisant au lieu de ça sur l’attaque de l’ASL et des civils. Assad supplie maintenant de devenir partenaire dans la coalition US, saisissant la chance d’acquérir une légitimité internationale. Toute action considérée comme une alliance avec Bachar Al-Assad conduira à un retour de bâton et à exacerber les tensions sectaires. Cela correspond bien au «diviser pour régner» de la politique des USA. Nous voyons en Irak les USA s’allier avec le gouvernement criminel qui largue des barils d’explosifs sur les quartiers civils (ayant commis récemment un massacre dans une école de Falloujah) et qui utilise des milices sectaires qui se livrent à des atrocités. Les États-Unis ont également axé leur rhétorique sur l’Etat islamique en ignorant que des éléments populaires (ainsi que les restes du régime baasiste) se soulèvent également contre le gouvernement irakien. L’insistance des États-Unis pour le retrait de Maliki, mais en ne faisant pas de même pour Bachar, montre encore des doubles standards.

    Alors que nous nous opposons aux frappes aériennes des USA/coalition en Syrie et en Irak, nous sommes consternés par la position de sections du mouvement «anti-guerre» et de la gauche “anti-impérialiste” qui se sont ralliés autour d’Etats tyranniques au lieu de soutenir le soulèvement populaire syrien contre et Al-Assad et Daesh, et pour se libérer de la tyrannie. Il convient de souligner que la plus grande intervention étrangère jusqu’à présent en Syrie a été celle de l’État impérialiste de la Russie et de l’Iran qui ont fourni un soutien militaire, soutien économique et politique massifs au régime d’Assad pour qu’il continue à mener des atrocités contre le peuple syrien.

    Les forces populaires de la révolution syrienne ont montré maintes et maintes fois leur volonté et leur capacité à résister dans la bataille – et souvent à vaincre – une force armée réactionnaire, que ce soit le régime ou les “islamistes” réactionnaires. Comment expliquer autrement, après trois ans et demi d’attaques génocidaires, la mobilisation continue et l’auto-organisation pour la survie quotidienne des villes et les quartiers libérés à travers le pays? Nous rejetons les appels de la pseudo-gauche à s’appuyer sur des sauveurs condescendants, qu’ils soient à Washington ou à Moscou, à Damas, Téhéran ou Riyad. La fermeté de la révolution syrienne provient de la révolution de toute la région dont elle est partie intégrante – une révolution qui sur la plupart des fronts est maintenant en retrait, mais dont une nouvelle avancée dépend en grande partie du soutien, politique et matériel, à la révolution populaire syrienne.

    Bases de Soutien à la Révolution Syrienne

    24 septembre 2014 par

  • Appel à manifester le 27 septembre (Essf)

     
    Syrie : Face aux offensives barbares de l’EI contre Kobanê, 

    Halte aux offensives barbares de l’EI contre Kobanê !

    Sanctions contre les Etats complices !

    Solidarité avec la Résistance kurde au Rojava !

    Appel à manifester samedi 27 septembre, 15h, Place de la République

    Depuis le 15 septembre, l’organisation terroriste qui se fait appeler l’Etat islamique (EI) mène de vastes offensives contre Kobanê (Ain al Arab), l’un des trois cantons autonomes kurdes du Rojava (Kurdistan de Syrie). Elle attaque brutalement avec une artillerie lourde ramenée d’Irak ainsi qu’avec le soutien de la Turquie voisine qui lui fait parvenir des armes et des véhicules militaires et lui ouvre sa frontière pour lui permettre d’évacuer ses blessés et les faire soigner, alors que cette frontière était, jusqu’à samedi dernier, fermée aux réfugiés kurdes contraints de fuir les attaques des djihadistes.

    Malgré la mobilisation et la résistance acharnée des YPG (Unités de Protection du Peuple du Rojava) et des YPJ (Unités de femmes combattantes) qui ne manquent pas d’expérience dans le combat contre les djihadistes mais dont les moyens militaires sont limités, les djihadistes se sont emparé d’une vingtaine de villages autour de Kobanê, provoquant l’exode de milliers de personnes, et menaçant dangereusement la ville qui est quasiment encerclée. Des morts de civils sont d’ors et déjà à déplorer, mais on ne connaît pas encore leur nombre.

    Face à l’hypocrisie de la communauté internationale qui prétend vouloir former une coalition pour contrer l’EI mais reste indifférente au lourd tribut payé par les Kurdes de Syrie dans la résistance contre les djihadistes, les représentants des cantons autonomes du Rojava ont lancé un cri d’alerte, appelant à briser le silence entourant les offensives de l’EI dans la région, afin d’éviter de nouveaux massacres et une tragédie humanitaire semblable à celle de Shengal (Sinjar) au Kurdistan d’Irak. Ils ont en outre appelé la communauté internationale à soutenir la résistance kurde et à agir par tous les moyens pour faire cesser le soutien de la Turquie aux djihadistes.

    En dépit de leurs moyens militaires limités, les Kurdes sont unis et mobilisés pour combattre l’EI sur tous les fronts. Les autorités du Rojava et l’Union des Communautés du Kurdistan (KCK) ont lancé un appel à la mobilisation générale pour résister contre le fléau djihadiste. De son côté, le principal parti kurde de Turquie, le DBP (Parti Démocratique des Régions, anciennement BDP) organise une résistance civile, appelant à occuper la frontière entre la Turquie et Kobanê afin de permettre aux réfugiés d’entrer en Turquie et d’empêcher la livraison d’armes et de munitions à l’EI.

    Non contente de fournir des armes aux terroristes et de leur apporter une assistance logistique, la Turquie empêche aujourd’hui le retour au Rojava de milliers de jeunes de Kobanê qui tentent de repasser la frontière pour aller se battre au sein des unités de résistance kurdes.

    Nous appelons la communauté internationale, en particulier les Conseil de Sécurité de l’ONU,

    • à adopter immédiatement des sanctions contre les Etats complices de l’EI, en particulier la Turquie ;

    • à prendre des mesures urgentes pour protéger la population de Kobanê et notamment faire en sorte que les réfugiés puissent passer la frontière turque et qu’ils bénéficient d’une aide humanitaire appropriée ;

    • à soutenir la résistance kurde qui est le principal rempart contre l’EI en Syrie et en Irak.

    Premiers signataires de l’appel : Coordination Nationale Solidarité Kurdistan (CNSK) ; Fédération des Associations Africaines (FETAFE) ; Maison du Tamil Eelam ; Conseil International de Eelam Tamoul

    * Conseil Démocratique Kurde de France (CDKF) 16, rue d’Enghien - 75010 Paris Tel : 09.52.51.09.34

    http://www.europe-solidaire.org/spip.php?article33097

  • Syrie, région de Kobané: Solidarité avec la résistance des populations face à l’Etat islamique (Npa)

    kobane.jpg

    La région de Kobané au nord de la Syrie est soumise à de violentes attaques de l’Etat islamique (E.I, Daesh) depuis plusieurs jours, au point que les forces kurdes du YPG et les autres forces de la résistance ont dû se retirer de nombreux villages.

    Ces combats ont jeté à nouveau sur les routes des milliers de Yezidis, Assyriens et Chaldéens qui s’étaient réfugiés à Rojava. La Turquie qui joue un jeu ambigu en laissant passer les Jihadistes, a même pendant un temps refusé d’ouvrir la frontière à ces réfugiés.

    La France ne peut pas continuer à accueillir en grande pompe les pays qui ont armé ou aident les barbares de l’E.I, Turquie, Qatar, Arabie Saoudite et prétendre participer à la lutte contre les Jihadistes tout en laissant la résistance et la population kurde mener seules un combat à armes inégales face aux blindés et armes lourdes de l’E.I.

    Nous exigeons que les autorités françaises viennent en aide à la population de Rojava et en particulier dans la région de Kobané.

    Nous exigeons qu’elles fassent pression sur la Turquie, membre de l’OTAN pour qu’elle cesse de protéger les Jihadistes.

    Nous exigeons le retrait du PKK de la liste des organisations terroristes en France.

    NPA, Montreuil, le 22 septembre 2014

    http://www.europe-solidaire.org/spip.php?article33082

  • Syrie. La crainte d’être «soutenus contre l’EI, mais pas contre El-Assad»

    Le 20 septembre: réfugié·e·s kurdes à la frontière Syrie-Turquie

    Le 20 septembre: réfugié·e·s kurdes à la frontière Syrie-Turquie

    Depuis ce dimanche 21 septembre 2014, la Turquie semble mettre en place une sorte de «zone tampon» à la frontière de la Syrie.

    Initialement, le projet du gouvernement turc était de l’installer – en particulier pour les Syriens des régions kurdes du pays – sur le territoire de Syrie. Etant donné l’évolution des affrontements avec l’Etat islamique (EI) dans le canton de Kobané – où des combattants kurdes, certains venant actuellement de Turquie ou déjà présents en Syrie, se battent contre les attaques des djihadistes de l’EI – le régime turc organise une sorte de zone tampon du côté turc.

    Le résultat:

    1° Une partie les Kurdes syriens, ne pouvant continuer à se réfugier par milliers (70’000 à 100’000 le sont déjà en Turquie selon certaines estimations), risquent de se trouver face à face aux djihadistes;

    2° les combattants du PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan, formation combattue par le gouvernement turc) qui combattent en Syrie contre l’EI ne pourront plus circuler aussi «facilement» des deux côtés de la frontière syro-turque;

    3° une séparation va être instaurée entre les réfugié·e·s qui se trouvent dans des camps, sur le territoire de la Turquie, et ceux qui se trouvent sur le territoire de la Syrie.

    D’ailleurs la répression a frappé des députés (à l’assemblée de Turquie) pro-kurdes qui sont venus sur la frontière turco-syrienne pour réclamer son ouverture. Ils sont membres du HDP (Parti démocratique populaire), une formation qui a réuni un nombre fort important de voix lors de la dernière élection présidentielle en Turquie le 10 août 2014.

    La poussée de l’EI en Syrie «complexifie» une situation – où la barbarie prend le premier rang – et pose, de fait, la question de l’alliance, de facto, entre le pouvoir iranien et celui des Etats-Unis, ou plus comme l’indique la rencontre, ce dimanche 21 septembre à New York, entre John Kerry et Mohammad Javad Zarif, son homologue iranien; en outre est sous la loupe de l’OTAN le positionnement du gouvernement turc (dont les 46 otages officiels – diplomates et membres des services de sécurité – retenus à Mossoul par l’EI depuis le 11 juin ont été libérés le 20 septembre) face à la «coalition internationale» mise en place par Obama, une coalition hétéroclite devant avancer sur un terrain miné.

    En effet, l’EI est l’enfant bâtard: de la politique du gouvernement irakien d’AL-Maliki, engoncé dans un système institutionnel mis en place par les Etats-Unis, plus que porté sur une gestion brutale, clanique, clientéliste et «milicienne», sans que le succès du «nouveau» gouvernement irakien Abadi – avec Al-Maliki toujours en toile de fond – soit assuré, loin de là; du jeu confessionnel et de la guerre menée par la dictature de Bachar el-Assad; de la politique des Etats-Unis dans la région, au moins depuis 2003; des diverses opérations militaro-diplomatiques de l’Arabie saoudite et du Qatar en Syrie; de la réouverture violente, militaire, de la crise au Yémen, pourtant modèle de transition présenté comme «à suivre» par les Etats-Unis, où l’accord de paix – annoncé aujourd’hui – est plus que fragile, car l’affrontement pour le pouvoir et la redistribution des contrôles régionaux dépasse un conflit caractérisé de manière fort simpliste comme un strict affrontement chiite-sunnite; sans mentionner la dynamique contre-révolutionnaire à l’œuvre dans un pays comme l’Egypte dont le gouvernement Sissi est un intermédiaire clé et intéressé entre Israël et l’Autorité palestinienne (AP).

    Pour information nous publions ci-dessous un article utile d’Hélène Sallon. (Rédaction A l’Encontre)Par A l’Encontre et Hélène Sallon

    Mais tôt ce matin les forces de sécurité ont donné l’assaut contre le camp de Mürsitpinar alors que des Kurdes de Turquie venaient apporter leur aide à leurs cousins réfugiés de ce côté de la frontière. Pourquoi ?

    C’est difficile à comprendre, mais il est possible qu’avec le passage vers le Kurdistan syrien de combattants du PKK, donc la rébellion kurde de Turquie, Ankara ait raidi sa position et veuille deux choses : d’abord isoler les réfugiés kurdes de Syrie dans des camps du gouvernement, et ensuite empêcher les Kurdes de Turquie de passer côté syrien pour aller défendre le canton de Kobané contre l’offensive des jihadistes de l’organisation Etat Islamique, qui fait rage depuis près d’une semaine.

    C’est la raison de la présence ce matin de plusieurs députés pro-kurdes – dont l’un, Hüsamettin Zenderlioglu, député du HDP, a été blessé et hospitalisé- venus ce matin rendre visite aux réfugiés kurdes syriens : ils demandaient l’ouverture de la frontière.

    Les Kurdes persona non grata

    Il est certain que la situation est de plus en plus délicate pour Ankara. Trois ans de répression du régime de Bachar el-Assad ont poussé vers la Turquie quelque deux millions de Syriens, « amis », peut-on dire, car arabes ou turkmènes musulmans sunnites, partisans de l’Armée Syrienne Libre soutenue par la Turquie contre Damas.

    Cet afflux de réfugiés n’a guère jusque-là causé de problèmes. Mais depuis l’offensive en juin des jihadistes de l’Etat Islamique sur l’Irak, mais aussi sur le Kurdistan syrien, ce sont des Kurdes qui s’invitent en Turquie (déjà plus de 100’000 au cours du mois écoulé). Ceux-ci sont cette fois des « amis » – et même des cousins – des Kurdes de Turquie, et cela pose un problème de conscience aux dirigeants turcs, toujours réticents à donner des gages à leur minorité turque, à lui tendre la main, à lui laisser l’initiative, surtout pour disposer des mouvements de populations aux frontières du pays.

    Les Kurdes, c’est certain, ne bénéficient pas du même traitement de faveur que la première vague de réfugiés syriens, installés dans des camps et souvent aussi dans les villes.

    Installé dans un endroit tenu secret le long de la frontière syrienne, côté turc, le commandement des opérations militaires est au cœur du programme américain de soutien à l’opposition syrienne dite modérée.

    Depuis ce centre opérationnel, le ministère de la défense américain devrait superviser, avec le soutien de ses alliés, un programme d’un an pour entraîner et armer la future force rebelle, qui mènera sur le terrain la lutte contre l’Etat islamique (EI). La loi, qui prévoit l’allocation de 500 millions de dollars (390 millions d’euros), a été approuvée au Parlement et signée, vendredi 19 septembre, par le président Barack Obama. La formation de 5000 combattants, que l’Arabie saoudite s’est engagée à accueillir sur son territoire, prendra «des mois», a averti sa conseillère à la sécurité nationale, Susan Rice.

    Aux yeux de l’opposition syrienne, le soutien que lui a publiquement témoigné M. Obama contre le régime du président Bachar El-Assad intervient trop tard. Depuis mars 2011, le conflit a fait plus de 190 000 morts. L’Armée syrienne libre, qui avait conquis les provinces du nord et de l’est du pays grâce à l’appui de dizaines de milliers de combattants en 2012, n’est plus que l’ombre d’elle-même. Les forces rebelles modérées, désormais éclatées en une myriade de groupes locaux, n’ont pas réussi à contrer la montée en puissance des groupes islamistes et, notamment, la prise de contrôle par l’EI de la majeure partie des zones libérées.

    Quelques milliers de combattants

    Face à l’ampleur de la menace, le programme américain paraît insuffisant. «La stratégie américaine n’est pas claire. Elle vise à combattre l’EI et à affaiblir le régime sans l’abattre pour imposer une solution politique dont Assad ne fera pas partie», estime le politologue Ziad Majed. Au sein de l’opposition, prise en étau entre le régime de Damas et le groupe djihadiste, l’unanimisme se fissure. «De nombreux groupes craignent d’être utilisés par les Américains comme milices supplétives contre l’EI et de ne pas être soutenus contre Assad», souligne le politologue Thomas Pierret. «Si les avions américains bombardent l’Etat islamique et qu’en même temps le régime syrien continue de bombarder Alep sans que les Américains ne l’en empêchent, cela aura une résonance catastrophique auprès de l’opposition», poursuit-il.

    Plusieurs de ses chefs ont déjà été la cible de tentatives d’assassinats. Mardi, le commandant du Front des révolutionnaires syriens, Jamal Maarouf, a échappé à un raid aérien du régime, dans lequel sa femme et son adjoint ont été tués. Le 9 septembre, le commandement du groupe Ahrar Al-Cham a été décapité dans une attaque, dont l’origine reste à ce jour mystérieuse.

    Certaines critiques s’alimentent de la compétition engagée entre factions armées pour bénéficier du soutien américain. L’aide pour payer les salaires, les formations et l’armement des combattants est destinée à des groupes, triés sur le volet, dont l’idéologie est jugée modérée. Washington soutient déjà directement depuis plusieurs mois quelques milliers de combattants réunis au sein d’une dizaine de groupes. L’Arabie saoudite joue un rôle central dans le processus de sélection. Certains groupes, jugés proches des Frères musulmans, soutenus par les rivaux saoudiens que sont le Qatar ou la Turquie, ont été écartés.

    Ces armes tomberont-elles aux mains des djihadistes?

    Les critères de sélection créent des disparités géographiques dans le soutien aux groupes armés, du fait de la difficulté pour les alliés à dissocier dans certaines localités entre groupes. «Il y a un manque terrible de soutien à Alep où l’opposition combat l’Etat islamique et le régime en même temps. Il faudrait (…) des missiles sol-air pour protéger la population des raids aériens du régime», indique M. Majed.

    Au niveau local, certains groupes « modérés » ont tissé des alliances avec les djihadistes du Front Al-Nosra contre l’EI. La question de fournir un armement sophistiqué à ces groupes, comme des missiles sol-air pour combattre contre les avions du régime syrien, fait à nouveau débat, de crainte de voir ces armes tomber aux mains des groupes djihadistes. Les combattants syriens évoluent d’un groupe à l’autre au gré de l’offre de salaires, d’armes et la discipline de combat. «Ce serait un scandale politique si Al-Qaida faisait une attaque avec des armes américaines, un massacre», explique Aron Lund, analyste au centre Carnegie

    Dans la perspective de l’aide américaine, toute la scène militaire pourrait se recomposer, estiment les experts. Certains groupes, qui avaient adopté un agenda « islamiste » pour séduire des donateurs étatiques et privés, opèrent un repositionnement dans leur discours et leurs tactiques.

    Plusieurs brigades du Front islamiste se sont ainsi dissociées en août du groupe salafiste Ahrar Al-Cham. Le Qatar et la Turquie, rappelés à l’ordre par les Etats-Unis, ont pris des mesures pour tarir les flux de financement vers les groupes islamistes jugés radicaux, à l’instar du groupe djihadiste Al-Nosra, filiale d’Al-Qaida en Syrie. (Publié dans Le Monde des 21-22 septembre 2014, p. 2)

    Publié par Alencontre le 21 - septembre - 2014
  • Hollande et la Conférence de Paris: les «pompiers pyromanes» engagés dans la troisième guerre d’Irak! (Npa)

    François Hollande et Laurent Fabius se sont félicités de rassembler 27 pays à Paris dans la « Conférence pour l’Irak » pour affirmer, mandatés par Obama, leur lutte contre le terrorisme et plus particulièrement contre Da’ech – l’Etat Islamique (EI) qui s’est imposé comme force militaire contrôlant un territoire à cheval sur la Syrie et l’Irak.

    Ce califat autoproclamé multiplie les atrocités qui provoquent à juste titre l’horreur. Cependant on ne peut oublier dans cette situation la responsabilité totale des puissances mondiales ou régionales qui prétendent maintenant s’y opposer.

    La puissance états-unienne, en premier lieu, a dirigé les coalitions militaires en Irak en 1991 et 2003, pour imposer une occupation militaire. Par la division, la population irakienne a été privée de la maîtrise de ses luttes et de son destin, et la violence aveugle de la guerre et la torture généralisée ont été légitimées. Avec leurs alliés britanniques, français et autres puissances européennes, les Etats-Unis ont discrédité dans toute la région les principes de démocratie et de souveraineté nationale en défendant la politique ultra sioniste de l’Etat d’Israël. La Russie de Poutine, en écrasant la Tchétchénie depuis 20 ans, et en assistant depuis 3 ans le régime syrien dans tous ses crimes, a, comme l’Iran, poussé dans les bras des différents courants djihadistes de nombreux résistants. Quant aux monarchies du Golfe, elles ont financé largement les organisations les plus obscurantistes, à leur image.

    La responsabilité des régimes en place est écrasante : celle du régime de Bachar Al-Assad en Syrie bien sûr, mais aussi de Al-Maliki en Irak, qui par son sectarisme confessionnel a énormément facilité l’emprise actuelle de l’État islamique.

    Ensemble, ils ont abandonné le peuple syrien à ses bourreaux pendant trois ans, et les minorités chrétiennes et yézidis, pendant des semaines, à l’exode ou à l’extermination. Ce n’est que quand l’EI a menacé le cœur de la région kurde d’Irak d’une part, et Bagdad d’autre part, que la « coalition anti-terroriste » a commencé à se concrétiser. Ce n’est pas par une nouvelle guerre impérialiste dans cette région dévastée que la situation des peuples s’améliorera en terme de justice et de démocratie.

    Le NPA exprime sa solidarité avec toutes les forces démocratiques en Syrie et en Irak ainsi qu’aux Kurdes qui résistent à cette terreur. Ce sont les forces locales qui se battent contre l’EI et le sectarisme confessionnel qu’il faudrait fournir en armes. Mais il n’en est pas question pour la coalition qui n’a d’autre but que de maintenir la domination des USA et de leurs alliés sur la région.

    En témoigne le maintien par l’Union européenne, les Etats-Unis et d’autres Etats occidentaux, de l’inscription du PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan) sur leurs listes d’organisations « terroristes », alors même que ce sont ses combattants, avec ceux d’autres forces de la gauche kurde, qui ont bloqué la progression mortifère des troupes de l’EI. Cette mesure doit être immédiatement levée. Et plutôt que d’engager une nouvelle intervention impérialiste, l’Union Européenne et la France doivent secourir les deux millions de personnes déplacées qui fuient les massacres et cherchent asile et protection, en leurs ouvrant leurs frontières.

    Le NPA revendique le retrait de toutes les troupes françaises de la région, en particulier des 900 soldats et des avions qui sont sur place.

    NPA, Montreuil, le 16 septembre 2014

    http://www.europe-solidaire.org/spip.php?article33031

  • Syrie : L’occupation n’est pas un allié de notre révolution (Lcr.be)

    https://encrypted-tbn0.gstatic.com/images?q=tbn:ANd9GcQt2XESd3i3M5MvH3NP42devKYmgxBld_K2D0MPmhBhsZdlzKk7

     

    Dans leur révolution contre le régime répressif d’Al-Assad, les syrien.ne.s ont brisé la barrière du silence, descendant en masse dans les rues pour exiger la liberté.

    Le régime affronta leur révolution avec une brutalité sans précédent, assassinant près de 200.000 personnes, en ayant fait disparaître des dizaines de milliers et déplacé des millions. Pourtant, le peuple syrien continue s’est tenu fermement à ses revendications de liberté, de justice et de dignité, comme exigences centrales de la révolution.

    Depuis le tout début, le régime a cherché à étouffer les objectifs libérateurs de la révolution en se présentant comme un rempart de la résistance contre l’occupation et en promouvant et disséminant les graines de l’extrémisme religieux parmi ceux qui s’opposent à son règne criminel et despotique, et il était assez facile de trouver des personnages ressemblant à ce régime dans les rangs de l’opposition. La montée des mouvements fondamentalistes a représenté le premier succès du régime pour salir la révolution et ses objectifs. Depuis trois ans et demi dans le massacre en cours perpétré par le régime d’Al-Assad contre le peuple syrien, nous retrouvons une autre forme de déviation par rapport aux objectifs de la révolution. Elle se manifeste dans les tentatives de certains dissidents syriens à forger des alliances avec l’occupation israélienne sous le prétexte de défier le carnage d’Al-Assad et le remplacement d’un régime assassin par la collaboration avec un occupant assassin.

    Masqué sous le déguisement du renversement de la dictature d’Al-Assad, le projet propagé par Kamal Labwani et ses alliés représente une sortie radicale des objectifs de la révolution et une violation flagrante des droits des peuples palestinien et syrien qui luttent pour mettre fin à l’oppression et à l’occupation. Un tel projet ne sert qu’à édulcorer l’occupation israélienne qui assassine régulièrement des enfants palestiniens à Gaza et dans toute la Palestine, précisément comme le régime tueur d’enfants syrien.

    Nous croyons que la liberté, la dignité et la justice ne peuvent pas être atteintes par une alliance avec Israël qui continue d’occuper le Golan depuis 47 ans, après avoir expulsé la plupart de sa population indigène et démoli ses maisons et ses villages. C’est exactement le même État qui a occupé la Palestine depuis 66 ans dans un massacre toujours en cours fait d’assassinats, de déplacements et de démolitions de maisons.

    Nous rejetons également toute tentative pour justifier la collaboration avec Israël en affirmant que la lutte contre Al-Assad l‘emporte sur tout le reste. Après tout, « la bataille contre Israël l’emporte sur tout » était précisément le slogan utilisé par le régime d’Al-Assad pendant des décennies pour opprimer le peuple syrien et le dissuader de faire appel à ses droits.

    Et tout comme nous rejetons le règne d’Al-Assad en Syrie dans toute son effusion de sang et sa privation des principes élémentaires pour une vie digne, nous rejetons aussi les actions terroristes semblables commises par des mouvements fondamentalistes. Mais nous n’accepterons pas l’occupation israélienne, qui a jeté les premiers fondements du terrorisme dans la Méditerranée orientale, comme une alternative.

    La liberté, la dignité et la justice ne peuvent pas être divisées et nous ne pouvons nous battre pour elles en Syrie tout en les refusant en Palestine.

    La révolution ne consiste pas à remplacer un criminel par un autre, ni à remplacer la tyrannie par l’occupation. Notre révolution est un engagement implacable à la liberté, à la dignité et à la justice.
    Bases de soutien à la Révolution syrienne

     

    Cette déclaration est diffusée sur Facebook, n’hésitez pas à la soutenir en rejoignant/partageant l’évènement !

     

    https://www.facebook.com/events/760444177350085/

    19 septembre 2014 par Syrian Revolution Support Bases

    http://www.lcr-lagauche.org/syrie-loccupation-nest-pas-un-allie-de-notre-revolution/

  • Projection “Eau Argentée, Syrie Autoportrait” De Ossama Mohammed et Wiam Simav Bedierxan (Arte)

    ARTE diffuse lundi 15 septembre à 23h30, dans le cadre de La Lucarne Eau Argentée, Syrie autoportrait, essai documentaire très remarqué lors de sa présentation lors du dernier Festival de Cannes en Séance Spéciale. Ce fut l’un des plus grands chocs, sinon le plus grand, du festival.

    Ossama Mohammed est un talentueux cinéaste syrien, l’un des seuls – le seul? – identifié sur la carte des festivals de cinéma dans le monde, et en particulier Cannes. Comme pas mal de cinéastes africains de sa génération – Sissako par exemple – il a étudié le cinéma à Moscou, avant de réaliser des films avec beaucoup de parcimonie – trois longs métrages dont celui-ci (cas très particulier), un tous les vingt ans – quelques courts métrages car, on s’en doute, il ne doit pas être très facile de faire des films en Syrie. Son premier, Etoiles du jour, avait été découvert à la Quinzaine des réalisateurs en 1988, le second, Sacrifices également montré à Cannes en 2002. Des films lyriques et poétiques, politiques aussi comme pouvaient l’être ceux de Paradjanov.

    Ossama Mohammed s’est réfugié en France depuis mai 2011, dans l’impossibilité de retourner dans son pays après avoir participé à une table ronde pendant le Festival de Cannes sur le thème « cinéma et dictature. »

    De son exil parisien, il suit la révolution et la terrible répression qui ensanglante la Syrie. Il en fait un film Eau Argentée, Syrie autoportraitqui est constitué d’une multitude d’images prises avec des téléphones portables, postées sur youtube ou ailleurs. « En Syrie, les youtubeurs filment et meurent tous les jours. Tandis que d’autres tuent et filment. A Paris, je ne peux que filmer le ciel et monter ces images youtube, guidé par cet amour indéfectible de la Syrie.

    De cette tension entre ma distance, mon pays et la révolution est née une rencontre » déclare le cinéaste. Cette rencontre est de Ossama Mohammed et de Wiam Simav Bedierxan, une jeune femme d’origine kurde qui a filmé la ville de Homs sous les bombes. Le film est l’histoire de ce dialogue par images interposées, mais aussi de bien d’autres choses : un monologue poignant sur l’exil, une réflexion sur le cinéma et le pouvoir de l’image.

    Le film recueille aussi bien des images des opposants et de témoignages des atrocités commises par le régime de Bachar el-assad contre son peuple, que des images filmées par les tortionnaires eux-mêmes des supplices infligés à leurs prisonniers. Les images des victimes et les images des tueurs, avec des scènes insoutenables de cadavres de civils et d’enfants, d’humiliations et de tortures.

    Au-delà du documentaire et même du film essai, une œuvre de cinéma importante capable à partir d’une tragédie majeure de notre époque (150 000 morts et 6,5 millions de personnes déplacées depuis mars 2011) d’élaborer une mosaïque d’images et de sons qui explore avant tout la puissance du cinéma, comme force de résistance et d’oppression, par un cinéaste poète qui questionne la notion même de l’acte de filmer et d’associer une image avec une autre, une image et un son, sans oublier la notion d’auteur – le film est celui de tout le peuple syrien, d’un homme et d’une femme qui ne se sont jamais rencontrés.

    http://www.arte.tv/sites/fr/olivierpere/2014/09/09/cannes-2014-jour-7-eau-argentee-syrie-autoportrait-de-ossama-mohammed-et-wiam-simav-bedierxan-seance-speciale/

  • Syrie

    Les combattants kurdes syriens, les YPG, et l’Armée syrienne libre (ASL) ont créé mercredi 10 septembre un centre d’opérations conjoint pour chasser les jihadistes de l’Etat Islamique.

    Ce centre baptisé « Bourkan al-Firat (Euphrate) » a pour objectif de reprendre les régions envahies par l’Etat islamique qui mène une campagne de nettoyage ethnique et religieux en Irak et en Syrie, commettant systématiquement des crimes sauvages.

    Les Unités de Défense du Peuple (YPG), forces armées kurdes constituées de femmes et d’hommes, et des groupes armés de l’ASL, ainsi que certaines brigades qui combattent le régime syrien se sont réunis dans la région kurde de Kobani pour déclarer le nouveau centre commun d’opérations.

    Le centre est composé de ces forces : « Les YPG, les Unités de défense des femmes (YPJ, combattantes kurdes), liwa al-Tawhid, Liwa al-Siwar al-Raqa, le bataillon Shams al-Shamal affilié aux brigades Fajr al-Horriya, Sarayya Jarablus, Liwa Jabhat al-Akrad, Siwar Oumouna al-Raqa, l’armée al-Kassas, Liwa al-Jihad fi Sabibillah.

    Le centre d’opérations a appelé « les membres de l’Etat islamique à rendre les armes », « la communauté international à reprendre ses responsabilités contre les terroristes de l’Etat islamique » et « toutes le parties à soutenir le centre commun d’opérations.  

    Selon un communiqué lu par un commandant de l’ASL, le centre d’opérations a pour objectif de libérer toutes les zones sous contrôle de l’Etat islamique, notamment Karakozak, Sirrin, Jarablus, Minbij et ses environs, Raqa et ses environs.

    LES KURDES, SEUL REMPART CONTRE LES JIHADISTES

    Les Kurdes s'imposent aujourd'hui comme la seule force démocratique au Moyen-Orient, proposant un projet de confédéralisme démocratique, toute en prouvant qu'ils sont le seul rempart contre la barbarie de l'Etat islamique.

    Les Kurdes syriens combattent seuls les jihadistes depuis près de deux ans.  Début juillet, des milliers de membres de l'Etat islamique ont lancé des attaques sans précédentes par trois axes contre la région de Kobani, le plus petit des trois cantons du Kurdistan syrien. Mais les attaques jihadistes ont été brisées et repoussées fin juillet.

    Après avoir pris en juin la ville de Mossoul, en Irak, les jihadistes ont lancé début août une nouvelle campagne sauvage contre le Kurdistan irakien, envahissant notamment la ville de Sinjar, où des centaines de milliers de Kurdes yézidis ont fui leurs maisons, laissant derrière des centaines, voire des milliers de personnes exécutées sauvagement par l’Etat islamique.  

    Selon les YPG, au moins 473 jihadistes dont trois émirs ont été tués par des combattants kurdes, dans les régions frontalières de Rabia, Sinjar et Jazaa, entre le 2 août et le 3 septembre.   52 combattants kurdes ont perdu la vie dans ces combats.

    Les jihadistes de l'EI avaient lancé le 19 août une offensive d'envergure avec des armes lourdes, envoyant des renforts des régions qu'ils contrôlent en Syrie, et d'Irak. Les YPG ont libérer la région après douze jours de combats très violents. Les YPG affirment que les jihadistes de l'EI voulaient fermer le corridor humanitaire ouvert par des combattants kurdes après la prise de la ville de Sinjar, au Kurdistan irakien, et avancer sur la ville de Rimalan, riche en pétrole. 

    - See more at: http://www.actukurde.fr/actualites/685/un-centre-commun-d-operations-entre-kurdes-et-opposition-syrienne.html#sthash.IzxIEXDq.LJZW2irz.dpuf
    Un centre commun d'opérations entre Kurdes et opposition syrienne
    2014-09-11 10:27:42
    Yazdir

    Les combattants kurdes syriens, les YPG, et l’Armée syrienne libre (ASL) ont créé mercredi 10 septembre un centre d’opérations conjoint pour chasser les jihadistes de l’Etat Islamique.

    Ce centre baptisé « Bourkan al-Firat (Euphrate) » a pour objectif de reprendre les régions envahies par l’Etat islamique qui mène une campagne de nettoyage ethnique et religieux en Irak et en Syrie, commettant systématiquement des crimes sauvages.

    Les Unités de Défense du Peuple (YPG), forces armées kurdes constituées de femmes et d’hommes, et des groupes armés de l’ASL, ainsi que certaines brigades qui combattent le régime syrien se sont réunis dans la région kurde de Kobani pour déclarer le nouveau centre commun d’opérations.

    Le centre est composé de ces forces : « Les YPG, les Unités de défense des femmes (YPJ, combattantes kurdes), liwa al-Tawhid, Liwa al-Siwar al-Raqa, le bataillon Shams al-Shamal affilié aux brigades Fajr al-Horriya, Sarayya Jarablus, Liwa Jabhat al-Akrad, Siwar Oumouna al-Raqa, l’armée al-Kassas, Liwa al-Jihad fi Sabibillah.

    Le centre d’opérations a appelé « les membres de l’Etat islamique à rendre les armes », « la communauté international à reprendre ses responsabilités contre les terroristes de l’Etat islamique » et « toutes le parties à soutenir le centre commun d’opérations.  

    Selon un communiqué lu par un commandant de l’ASL, le centre d’opérations a pour objectif de libérer toutes les zones sous contrôle de l’Etat islamique, notamment Karakozak, Sirrin, Jarablus, Minbij et ses environs, Raqa et ses environs.

    LES KURDES, SEUL REMPART CONTRE LES JIHADISTES

    Les Kurdes s'imposent aujourd'hui comme la seule force démocratique au Moyen-Orient, proposant un projet de confédéralisme démocratique, toute en prouvant qu'ils sont le seul rempart contre la barbarie de l'Etat islamique.

    Les Kurdes syriens combattent seuls les jihadistes depuis près de deux ans.  Début juillet, des milliers de membres de l'Etat islamique ont lancé des attaques sans précédentes par trois axes contre la région de Kobani, le plus petit des trois cantons du Kurdistan syrien. Mais les attaques jihadistes ont été brisées et repoussées fin juillet.

    Après avoir pris en juin la ville de Mossoul, en Irak, les jihadistes ont lancé début août une nouvelle campagne sauvage contre le Kurdistan irakien, envahissant notamment la ville de Sinjar, où des centaines de milliers de Kurdes yézidis ont fui leurs maisons, laissant derrière des centaines, voire des milliers de personnes exécutées sauvagement par l’Etat islamique.  

    Selon les YPG, au moins 473 jihadistes dont trois émirs ont été tués par des combattants kurdes, dans les régions frontalières de Rabia, Sinjar et Jazaa, entre le 2 août et le 3 septembre.   52 combattants kurdes ont perdu la vie dans ces combats.

    Les jihadistes de l'EI avaient lancé le 19 août une offensive d'envergure avec des armes lourdes, envoyant des renforts des régions qu'ils contrôlent en Syrie, et d'Irak. Les YPG ont libérer la région après douze jours de combats très violents. Les YPG affirment que les jihadistes de l'EI voulaient fermer le corridor humanitaire ouvert par des combattants kurdes après la prise de la ville de Sinjar, au Kurdistan irakien, et avancer sur la ville de Rimalan, riche en pétrole. 

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    Un centre commun d'opérations entre Kurdes et opposition syrienne
    2014-09-11 10:27:42
    Yazdir

    Les combattants kurdes syriens, les YPG, et l’Armée syrienne libre (ASL) ont créé mercredi 10 septembre un centre d’opérations conjoint pour chasser les jihadistes de l’Etat Islamique.

    Ce centre baptisé « Bourkan al-Firat (Euphrate) » a pour objectif de reprendre les régions envahies par l’Etat islamique qui mène une campagne de nettoyage ethnique et religieux en Irak et en Syrie, commettant systématiquement des crimes sauvages.

    Les Unités de Défense du Peuple (YPG), forces armées kurdes constituées de femmes et d’hommes, et des groupes armés de l’ASL, ainsi que certaines brigades qui combattent le régime syrien se sont réunis dans la région kurde de Kobani pour déclarer le nouveau centre commun d’opérations.

    Le centre est composé de ces forces : « Les YPG, les Unités de défense des femmes (YPJ, combattantes kurdes), liwa al-Tawhid, Liwa al-Siwar al-Raqa, le bataillon Shams al-Shamal affilié aux brigades Fajr al-Horriya, Sarayya Jarablus, Liwa Jabhat al-Akrad, Siwar Oumouna al-Raqa, l’armée al-Kassas, Liwa al-Jihad fi Sabibillah.

    Le centre d’opérations a appelé « les membres de l’Etat islamique à rendre les armes », « la communauté international à reprendre ses responsabilités contre les terroristes de l’Etat islamique » et « toutes le parties à soutenir le centre commun d’opérations.  

    Selon un communiqué lu par un commandant de l’ASL, le centre d’opérations a pour objectif de libérer toutes les zones sous contrôle de l’Etat islamique, notamment Karakozak, Sirrin, Jarablus, Minbij et ses environs, Raqa et ses environs.

    LES KURDES, SEUL REMPART CONTRE LES JIHADISTES

    Les Kurdes s'imposent aujourd'hui comme la seule force démocratique au Moyen-Orient, proposant un projet de confédéralisme démocratique, toute en prouvant qu'ils sont le seul rempart contre la barbarie de l'Etat islamique.

    Les Kurdes syriens combattent seuls les jihadistes depuis près de deux ans.  Début juillet, des milliers de membres de l'Etat islamique ont lancé des attaques sans précédentes par trois axes contre la région de Kobani, le plus petit des trois cantons du Kurdistan syrien. Mais les attaques jihadistes ont été brisées et repoussées fin juillet.

    Après avoir pris en juin la ville de Mossoul, en Irak, les jihadistes ont lancé début août une nouvelle campagne sauvage contre le Kurdistan irakien, envahissant notamment la ville de Sinjar, où des centaines de milliers de Kurdes yézidis ont fui leurs maisons, laissant derrière des centaines, voire des milliers de personnes exécutées sauvagement par l’Etat islamique.  

    Selon les YPG, au moins 473 jihadistes dont trois émirs ont été tués par des combattants kurdes, dans les régions frontalières de Rabia, Sinjar et Jazaa, entre le 2 août et le 3 septembre.   52 combattants kurdes ont perdu la vie dans ces combats.

    Les jihadistes de l'EI avaient lancé le 19 août une offensive d'envergure avec des armes lourdes, envoyant des renforts des régions qu'ils contrôlent en Syrie, et d'Irak. Les YPG ont libérer la région après douze jours de combats très violents. Les YPG affirment que les jihadistes de l'EI voulaient fermer le corridor humanitaire ouvert par des combattants kurdes après la prise de la ville de Sinjar, au Kurdistan irakien, et avancer sur la ville de Rimalan, riche en pétrole. 

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