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Palestine - Page 53

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  • Les dossiers d 'Acrimed

    « Intifada des couteaux » : au Monde.fr, un récit partiel… et partial

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  • Imen Habib : « Un harcèlement juridique contre BDS » (UJFP)

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    Imen Habib, animatrice de la Campagne BDS France, interviewée par Denis Sieffert, dresse un bilan de l’action internationale contre la colonisation des Territoires palestiniens. Si elle connaît des victoires, elle rencontre aussi la répression, notamment en France.

    Au moment où la droite israélienne lance une offensive en France contre le boycott des produits israéliens, et tente de faire interdire toute réunion publique sur ce thème, deux pétitions circulent en défense de cette campagne pacifique. L’une initiée par BDS France, dont nous avons rencontré la coordinatrice, l’autre, d’une sensibilité différente, est à l’initiative de l’Association France Palestine solidarité (voir encadré).


    Pouvez-vous nous rappeler l’historique de la campagne Boycott, désinvestissement, sanctions (BDS) ?

    Imen Habib : La campagne BDS a été lancée en 2005 par plus de 170 associations et organisations de la société civile palestinienne. C’est une campagne non-violente qui s’inspire de la lutte contre l’apartheid en Afrique du Sud.

    Dans quel contexte est née cette initiative ?
    Cet appel a été lancé un an après l’avis de la Cour internationale de justice recommandant sans succès le démantèlement du mur dont le tracé annexait de nouveaux territoires palestiniens, isolait des villages et détruisait des terres agricoles.

    Quels sont les pays qui ont repris immédiatement cet appel ?

    La campagne BDS est très vite devenue internationale, aux États-Unis, au Canada, en Grande-Bretagne, en Afrique du Sud, puis en Espagne, au Maroc, et même au Japon, où j’ai eu le plaisir de rencontrer des camarades de BDS Osaka ! En France, il y a eu des actions BDS ici et là, mais c’est en 2009 que s’est créée la campagne BDS France, après l’attaque israélienne sur Gaza « Plomb durci », qui a fait 1 400 morts côté palestinien. Nous nous sommes dit qu’il était temps de créer une campagne unitaire ayant vocation à ne travailler spécifiquement que sur BDS. Aujourd’hui, la campagne BDS France [1] regroupe plus d’une cinquantaine d’organisations nationales, d’associations et de comités locaux. Nous travaillons étroitement avec le BNC (comité palestinien pour le BDS), ainsi qu’avec nos amis anticolonialistes israéliens de « Boycott from within » (Boycott de l’intérieur).

    La France a une position particulièrement répressive…

    La France est en effet le seul pays démocratique à criminaliser BDS. Tout commence par une circulaire de l’ancienne ministre de la Justice, Michèle Alliot-Marie, demandant aux procureurs de poursuivre les militants BDS. Cette circulaire est tellement « politique » qu’elle ne fait même pas semblant de viser le boycott en général. Il y est précisé que la répression doit concerner les boycotteurs d’Israël. Pas de problème pour ceux qui appellent par exemple au boycott de la Chine par rapport à la situation au Tibet…

    Les militants BDS ont fait l’objet d’un harcèlement­ juridique de la part d’organisations ultra-sionistes portant systématiquement plainte lors d’actions anodines de distribution de tracts. Certains tribunaux ont obtempéré, alors que sans la circulaire ils auraient classé l’affaire. Pire encore, lorsque des militants étaient relaxés, le parquet faisait systématiquement appel. La plupart des responsables politiques, de François Fillon à Manuel Valls, n’ont comme seuls arguments à nous opposer que des mensonges éhontés pour tenter d’arrêter la progression de la campagne en France.

    Quelle est l’attitude des tribunaux ?

    Il y a eu des jugements contradictoires concernant les procès BDS. Certains procureurs, refusant d’obéir à leur hiérarchie et faisant preuve d’indépendance, ont notamment demandé la relaxe de militants ou de militantes inculpés. Un juge de la cour d’appel de Paris avait précisé que cette campagne BDS relevait de la liberté d’expression. Mais les lourdes pressions politiques ont fait que des militants ont été condamnés, comme c’est le cas pour le procès des « douze » de Mulhouse, condamnés à de lourdes amendes, jugement confirmé par la Cour de cassation. C’est un véritable scandale, qui ne nous arrêtera pas.

    Il y a des débats au sein du mouvement français de défense des droits des Palestiniens, pouvez-vous nous en donner les enjeux ?

    Oui, comme dans tout mouvement, il y a des débats et des stratégies différentes quant au champ d’application de cette campagne de boycott. Certaines associations veulent limiter le boycott surtout aux produits des colonies et ne participent pas ou peu au boycott culturel, universitaire et sportif de l’État d’Israël et de ses institutions.

    Ce n’est pas le cas de la campagne BDS France, car nous considérons que le problème ne se limite pas seulement aux colonies. Il y a de très nombreuses discriminations à l’encontre des Palestiniens d’Israël, et il y a le droit au retour des réfugiés qui est reconnu par les Nations-Unies. Lors de la campagne contre l’apartheid en Afrique du Sud, il ne s’est pas élevé une seule voix, et à juste titre, pour dire qu’il fallait limiter ce boycott aux bantoustans. C’est le régime d’apartheid israélien qui est visé par BDS, et je crois que c’est très important de le rappeler.

    De plus, nous répondons à un appel palestinien avec lequel nous sommes solidaires. Ce sont les Palestiniens qui nous demandent, par exemple, de ne pas boycotter les individus, mais en revanche de boycotter et d’appeler au désinvestissement d’entreprises complices de violations du droit international et/ou des institutions israéliennes. Nous respectons ces demandes.

    Quel bilan tirez-vous de cette campagne, en France et dans le monde ?
    Malgré les nombreuses attaques auquel elle doit faire face, la campagne BDS continue et progresse en France. Elle obtient ses premiers grands succès avec les campagnes en direction de Veolia ou d’Orange. Elle progresse aussi à travers le monde : des victoires sont remportées chaque jour et, selon un rapport des Nations-Unies, les investissements étrangers en Israël ont chuté de 46 % en 2014. Les auteurs du rapport attribuent cela aux attaques contre Gaza, mais aussi à la campagne BDS. Israël considère les actions de BDS comme une « menace stratégique » et un département spécial doté de plusieurs millions de dollars a été créé pour lutter contre BDS à travers le monde.

    Comment percevez-vous l’attitude du gouvernement actuel, et notamment les récentes interventions de Manuel Valls ?
    Ces dernières semaines, Manuel Valls est intervenu quatre fois contre la campagne BDS, qui est devenue le nouveau chiffon rouge qu’il agite pour détourner l’opinion de ses errances politiques et sociales. Cette focalisation contre des militants antiracistes en dit long. Ce qui est certain, c’est que nous n’avons pas l’intention de nous laisser intimider : la censure, l’arbitraire et la répression ne nous démobiliseront pas. Nous continuerons à lutter pour la justice, l’égalité et la liberté en Palestine-Israël, et aussi en France, tant qu’il le faudra.

    Une pétition pour lutter contre cette répression, « Nous appelons au boycott des produits israéliens », a été lancée et nous avons eu l’agréable surprise de la voir signée par de nombreuses personnalités, et aussi par des milliers de personnes souvent éloignées de BDS mais qui n’en peuvent plus de ces atteintes aux libertés fondamentales. Elle compte aujourd’hui plus de 12 000 signataires [2].

    « Une atteinte aux libertés publiques »

    Dans un texte initié par France Palestine solidarité (voir Politis.fr), de nombreuses personnalités expriment leur « indignation face à une atteinte aux libertés publiques », à la suite de la condamnation de « citoyens ayant appelé au boycott de produits israéliens ». Les signataires, qui avouent avoir des « positions diverses » sur ce boycott, soulignent que ces actions « ont toujours été considérées par les pays démocratiques comme des formes protégées de liberté d’expression ». « Au nom de
    quoi, s’interrogent-ils, en vient-on, en France, à considérer qu’un appel au boycott est une incitation à la discrimination quand il concerne Israël alors qu’il ne poserait aucun problème quand il s’agit d’un autre pays ? »
    Ils rappellent que « cela fait des dizaines d’années que l’État d’Israël viole les conventions internationales et bafoue les droits du peuple palestinien reconnus par l’ONU, […] sans provoquer de réaction autre que de condamnation verbale de la part de nos gouvernements ».

    jeudi 4 février 2016

     
  • L’affaire Salah Hamouri, une occultation française (Afps Rennes)

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    Un documentaire retrace le traitement médiatique et politique français de l’affaire Salah Hamouri, alors que son épouse vient de se voir interdire le retour à Jérusalem

     

    « Connaissez-vous Salah Hamouri » ?

    « Connaissez-vous Salah Hamouri ? ». C’est par cette simple question que le comédien français François Cluzet avait pu, un jour de novembre 2009, à l’heure du repas dominical, interpeller à la fois les médias et les politiques français.

    Devant un blond journaliste vedette médusé et un Jean-François Copé, alors porte-parole du gouvernement, passablement gêné, le comédien avait rappelé que « depuis quatre ans, un Français de mère [était] en prison en Israël […] pour délit d’opinion simplement parce qu’il a dit qu’il était contre la colonisation. Personne n’en parle, vous ne savez même pas qui c’est, Monsieur Copé non plus ». C’est par cette interpellation que débute le documentaire « L’affaire Salah Hamouri » réalisé par Nadir Dendoune.

    Le propos du film n’est en rien de reprendre le procès attenté à Salah Hamouri par Israël. En 2005, alors âgé de 19 ans, cet étudiant en sociologie à l’université de Bethléem est accusé d’avoir projeté de tuer le rabbin Ovadia Yossef, alors leader du parti israélien ultra-orthodoxe Shas. Autre chef d’accusation, son appartenance au Front populaire de libération de la Palestine (FPLP). Seule allusion à ce procès dans le documentaire, l’intervention de Léa Tsemel, avocate du jeune homme. Cette figure reconnue de la défense des droits des Palestiniens indique que « dès le début, ses droits ont été bafoués ».

    Après avoir été détenu trois ans sans procès, Salah Hamouri avait dû se soumettre à la procédure particulière dite « du marchandage » ou du plaider coupable pour ne pas passer quatorze ans en prison. Le tribunal militaire l’avait alors condamné à sept ans d’emprisonnement.

    Nadir Dendoune tente surtout de comprendre pourquoi le sort de ce jeune franco-palestinien qui a passé sept ans dans les prisons israéliennes a si peu intéressé en France. Une interrogation d’autant plus vive qu’à la même époque, le sort du soldat franco-israélien Gilad Shalit avait fait l’objet d’une intense campagne politique et médiatique pour sa libération. Ce jeune soldat avait été capturé le 25 juin 2006, à la lisière de la bande de Gaza, par des combattants islamistes. Nicolas Sarkozy, alors président de la République, appellera en 2008 personnellement à sa libération tandis que la diplomatie française le considérera comme « le seul Français détenu en otage dans le monde », alors que dans le même temps, Salah Hamouri croupissait encore en prison sans procès. À l’initiative de Bertrand Delanoë, maire de Paris à l’époque, Gilad Shalit sera également fait citoyen d’honneur de la capitale française et son portrait sera affiché sur le fronton de l’hôtel de ville. À sa libération, il sera reçu à l’Élysée.

    Gilad Shalit, Salah Hamouri, comme l’illustration du tout et du rien que le documentaire illustre parfaitement, sans parti pris mais en obligeant au questionnement. Deux Français, l’un érigé en cause nationale, l’autre ignoré dans un silence épais, le visible contre l’invisible, le soldat contre le prisonnier politique. Ironie ou pirouette sarcastique de l’histoire, Gilad Shalit retrouvera la liberté fin 2011 en échange de la libération d’un millier de prisonniers palestiniens, dont Salah Hamouri… lequel avait de toute façon presque purgé sa peine.

    Ce que montre bien le film de Nadir Dendoune, c’est qu’au final l’affaire Hamouri est une affaire éminemment française, qui révèle comme un palimpseste jauni les ressorts et tabous du pays. C’est ce qu’explique admirablement l’historien Dominique Vidal dans le documentaire : « La France est l’un des pays qui a participé au génocide des juifs. Cela pèse encore dans la réaction du corps politique français […]. Cette culpabilité pèse dans la manière dont les autorités politiques et médiatiques se confrontent au conflit israélo-palestinien ».

    Pour Nadir Dendoune, les difficultés mêmes qu’il a rencontrées pour que son projet aboutisse traduisent ce malaise français. Il a dû d’ailleurs, pour le financer, faire appel au crowfunding : « Je savais que ce film ne serait pas simple à faire, à montrer, mais je ne pensais pas que ce serait aussi difficile. J’ai du mal à le faire diffuser ou même simplement à ce que les journalistes à qui j’ai fait parvenir une copie en parlent. C’est une spécificité française. En Suisse ou en Belgique, la question palestinienne est moins épineuse. C’est dommage car je suis persuadé qu’il n’y a rien de pire qu’une parole frustrée », déclare-t-il à Middle East Eye.

    « Certains ont peur que cela envenime les tensions entre juifs et musulmans, alors que ce n’est pas la question, poursuit-il. C’est une simple question de justice et de liberté d’expression. Mais je commence à me dire que quand la liberté d’expression concerne la Palestine, ce n’est jamais le bon moment. Cette attitude est contre-productive : plus on évite ce genre de débat, plus on alimente la haine et l’impression qu’il y a deux poids, deux mesures. Les journalistes français semblent tétanisés dès qu’ils entendent le mot Palestine et Israël ».

    Une situation confirmée dans le documentaire par l’intervention de deux journalistes. Charles Enderlin, journaliste franco-israélien, remarque ainsi que certains sujets sur la situation imposée aux Palestiniens peuvent déclencher en France « des réactions très vives » du Conseil Représentatif des Institutions Juives de France (CRIF) et de l’Ambassade d’Israël notamment, concluant qu’« il est très difficile […] de couvrir la situation palestinienne ». Autre analyse, celle de la grand reporter de France 3 Gwenaëlle Lenoir : « Salah Hamouri avait été arrêté et condamné par un État considéré comme démocratique. […] C’est oublier que le système judiciaire israélien pour les Palestiniens est un système de tribunaux militaires. Et puis Salah Hamouri est un Arabe. On s’occupe moins des Arabes dans les médias français ».

    Et maintenant, vers une affaire Elsa Hamouri ?

    L’affaire Hamouri est-elle désormais close ? Pas si sûr, si l’on tient compte du fait qu’en mars dernier, le Franco-Palestinien a fait l’objet d’un ordre militaire israélien qui restreint ses déplacements dans les territoires occupés pendant six mois. Une restriction qui empêche de facto cet étudiant en droit à l’université de Birzeit, près de Ramallah, de passer son examen pour devenir avocat.

    Récemment, c’est son épouse, Elsa Hamouri, qui s’est vue interdire le retour à Jérusalem après des vacances en France. La jeune femme, enceinte de sept mois, a dû revenir en France après un séjour en détention à l’aéroport Ben Gourion alors qu’elle vit et travaille au consulat général de France à Jérusalem : « Je disposais d’un visa consulaire de service valable jusqu’en octobre 2016. On m’a questionnée sur les raisons de ma venue en Israël et si j’étais mariée. Puis on m’a annoncé que je devais rentrer sur le territoire israélien avec un visa d’épouse et non un visa de service », explique-t-elle à MEE.

    Dans la cellule sommaire où elle attendra son expulsion, Elsa Hamouri indique avoir dû protester pour avoir accès à des médicaments qu’elle avait dans sa valise et qu’on ne voulait pas lui donner. « Il a fallu l’intervention du consulat pour que je puisse aussi obtenir du savon et une brosse à dents », ajoute-t-elle.

    Un double argumentaire a été avancé par les autorités israéliennes pour justifier cette expulsion : d’abord, Elsa Hamouri aurait menti pour obtenir ce visa de service. « Or ce visa est demandé par le consulat auprès du ministère des Affaires étrangères israélien à qui j’avais fourni mon passeport. Le consulat savait que mon époux est un ancien prisonnier politique et que mon visa d’épouse avait été rejeté », précise la jeune femme. Face à ce refus, la Française avait interjeté un appel suspensif, ce qui lui permettait de circuler sur la base de son visa consulaire de service.

    Autre argument avancé par les autorités israéliennes : Elsa Hamouri constituerait une « menace ». « Le ministère israélien de l’Intérieur a fourni un rapport pour justifier de ce rejet de visa d’épouse. Selon ce rapport, je serais un danger pour la sécurité de l’État d’Israël et j’aurais des activités terroristes. Le rapport est vague, monté de toute pièce et vide », affirme-t-elle.

    Et la jeune femme d’énumérer les atermoiements et freins administratifs qui avaient de toute façon ralenti la demande de ce visa d’épouse : pièces justificatives sans fin, lenteur dans la réponse, etc.

    Pour Elsa Hamouri, pas de doute, la raison de cette expulsion est une simple question politique : « Ils font de moi un appât pour que mon époux me rejoigne en France. Ils font de moi une terroriste pour l’obliger à partir et pour qu’il perde ainsi sa carte d’identité d’habitant de Jérusalem, laquelle est conditionnée au fait d’y vivre. En outre, si l’enfant ne nait pas à Jérusalem, il n’aura pas ce statut de Hiérosolymite et pourrait être expulsé comme moi ».

    Le Quai d’Orsay a été saisi et Elsa Hamouri a interjeté appel de la seconde décision de rejet de son visa d’épouse. Elle dit ne demander que la stricte application de son droit à une vie familiale et à résider auprès de son mari à Jérusalem. La jeune femme en est convaincue : « Tout est fait pour présenter la chose comme un problème administratif alors que c’est un problème politique ».

    Source : Middle East Eye

    http://www.rennespalestine.fr/

  • Nouveautés sur Association France Palestine Solidarité

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  • Palestine. L’armée israélienne détruit 20 constructions palestiniennes dans la «zone de tir» en Cisjordanie (A L'Encontre.ch)

    Une femme palestinienne assise avec un enfant à côté de ce qu’ils ont pu récupérer des restes de leur maison après qu'elle a été démolie par les bulldozers israéliens dans la zone militaire de Musafir Jenbach, qui comprend plusieurs villages, au sud de la ville cisjordanienne de Hébron, le 2 février 2016. In The Times of Israël du 4 février 2016. Il faut prouver, par l'image, «qu'il n'ont pas droit à la résidence».

    Une femme palestinienne assise avec un enfant à côté de ce qu’ils ont pu récupérer des restes de leur maison après qu’elle a été démolie par les bulldozers israéliens dans la zone militaire de Musafir Jenbach, qui comprend plusieurs villages, au sud de la ville cisjordanienne de Hébron, le 2 février 2016.
    In The Times of Israël du 4 février 2016. Il faut prouver, par l’image, «qu’il n’ont pas droit à la résidence».

    Par Micheal Schaeffer Omer-Man

    Netanyahou a demandé au président de la Knesset, Yuli Edelstein, d’étudier la possibilité de prendre des mesures punitives contre trois parlementaires «arabes-israéliens» – Jamal Zakalka, Basel Ghattas et Haneen Zoabi – qui ont rendu visite à des familles palestiniennes qualifiées de «terroristes». Cette visite s’inscrivait dans le cadre d’une campagne ­menée par les familles et des organisations d’aide humanitaire diverses pour récupérer le corps de membres de la famille «tués durant des attaques», dans la dernière période, et qui sont détenus par le pouvoir militaire dans un endroit tenu «secret» et qui fait, depuis longtemps, l’objet de dénonciation par des organismes internationaux et des associations de défense des droits humains.

    Le ministre israélien de la «Sécurité publique», Gilad Erdan, a déclaré que les corps des victimes ne pouvaient être remis à leurs familles, car «elles ne remplissaient pas les conditions pour assurer que les funérailles des terroristes se déroulent pacifiquement» (Haaretz, 4 février 2015). Les trois députés, dont Ghattas en particulier, a indiqué au journaliste de Haaretz (Jack Khoury) que des réunions s’étaient tenues avec Giland Erdan deux fois et que ce dernier était tout à fait au courant de la démarche des trois parlementaires. Le «débat» politico-répressif sur cette question, voulu par le ministre et Netanyahou, a permis à l’aile la plus «radicale» – ouvertement raciste – d’affirmer que ces «parlementaires coupaient les derniers liens qui les rattachaient à la société israélienne».

    Parallèlement, la destruction des maisons que l’article de Micheal Schaeffer Omer-Man décrit est l’objet d’un débat qui traduit le véritable objectif présent du gouvernement israélien. Ainsi The Times of Israël, dont l’orientation est tout à fait orthodoxe, écrit le 4 février 2016: «Au cours des dernières années, l’UE a construit plus de 200 structures dans la zone C, a affirmé la radio de l’armée, territoire qui, selon les Accords d’Oslo signés en 1993 entre Israéliens et Palestiniens, tombe sous le contrôle civil et sécuritaire israélien. Dix préfabriqués sont arrivés au cours des deux dernières semaines. Les forces israéliennes ont démoli 24 des 40 structures mardi dans et autour du village de Khirbet Jenbah dans le sud de Hébron – 10 d’entre elles ont été financées par l’UE – après que les bâtiments ont été déclarés comme étant situés dans une zone de tir militaire par l’organisme qui supervise les activités israéliennes civiles dans les Territoires. Ces démolitions sont intervenues après un long arbitrage qui n’a pas produit des résultats escomptés, a déclaré le ministère de la Défense. La Haute Cour a rendu une décision ordonnant l’arrêt d’urgence des démolitions jusqu’au, au moins, le 9 février suite à une requête déposée par un groupe européen.» Autrement dit: l’UE rompt les «Accords d’Oslo» qui sont reconnus, aujourd’hui, comme s’inscrivant dans une pratique d’extension spatiale sioniste accentuée. Mieux, selon Danny Danon, l’ambassadeur d’Israël à l’ONU dénonce «l’Union européenne de faire preuve d’hypocrisie. Ils ne peuvent pas venir et d’une part blâmer Israël de créer une réalité sur le terrain et en plus dépenser des centaines de millions de dollars pour un plan global pour des constructions illégales» (The Times of Israël, 5 février 2016). L’ambassadeur parlait à la radio militaire israélienne, plus fonctionnelle, dans le cas présent. qu’une prise de parole sur une chaîne de TV diffusant à New York, bien que Danon ne s’en prive non plus pas. (Rédaction A l’Encontre)

    *****

    L’armée israélienne exploite un échec de la médiation ordonnée par le tribunal pour démolir des bâtiments dans la «Zone de tir 918». Israël tente depuis 15 ans d’expulser de leurs terres des communautés palestiniennes appauvries dans le seul but «d’économiser quelques sous sur les entraînements militaires».

    Mardi matin, 2 février 2016, les forces militaires israéliennes ont démoli plus de 20 bâtiments dans les villages palestiniens de Khirbet Jenbah et Hawala. En début d’après-midi, la Cour suprême d’Israël a émis une injonction transitoire jusqu’à ce qu’une audition puisse être tenue la semaine prochaine.

    Un officier supérieur déclarait dans une commission parlementaire de la Knesset: «Les zones d'entraînement aux tirs sont fréquemment utilisées pour déplacer des résidents palestiniens.» (+972)

    Un officier supérieur déclarait dans une commission parlementaire de la Knesset: «Les zones d’entraînement aux tirs sont fréquemment utilisées pour déplacer des résidents palestiniens.» (+972)

    Quelque 1000 Palestiniens vivent dans huit villages sur un territoire que les Israéliens ont déclaré constituer la «Zone de tir 918» dans les collines au sud d’Hébron. Quelques 400 personnes, dont un grand nombre d’enfants, vivent dans les deux villages qui ont été ciblés mardi.

    Dans cette zone, des familles palestiniennes vivent traditionnellement dans des grottes. L’Etat israélien cherche depuis quinze ans à expulser cette population de leurs foyers et de leurs pâturages. Par contre les colonies juives qui se trouvent dans cette même «zone de tir 918» n’ont pas reçu d’ordres d’expulsion.

    Il y a plus de deux ans, la Cour suprême israélienne a ordonné à l’armée d’accepter un processus de médiation avec les résidents palestiniens de la «zone de tir 918», mais cette tentative de médiation était récemment tombée en panne.

    Il semble que l’armée tentait de profiter de l’intervalle entre l’échec de la médiation et la reprise de la question par le tribunal pour détruire les bâtiments.

    Cette médiation n’était pas la première tentative de «résoudre» la question de la «zone de tir 918» en dehors des tribunaux. En 2002, les villageois et l’Etat étaient déjà entrés dans un processus de médiation, au cours duquel l’armée a essayé de reloger les résidents palestiniens dans une autre zone, plus réduite, se trouvant à proximité. Les résidents ont néanmoins refusé, et en 2005 le processus s’était achevé sans avoir abouti à un «résultat».

    Au cours de l’audition de la Cour suprême en 2013, l’Etat arguait que la «zone de tir 918» constituait une nécessité militaire puisqu’elle permettait de diminuer les coûts logistiques des exercices d’entraînement à cause de sa proximité à la base militaire avoisinante. Autrement dit: il s’agissait officiellement d’économiser quelques sous!

    Les avocats représentant les villageois rétorquaient que la loi internationale interdit explicitement l’expulsion de résidents d’un territoire occupé, tout comme la saisie permanente de terres pour une utilisation militaire.

    Une année plus tard, un officier supérieur de l’armée israélienne a admis, lors d’une audition à la Knesset (Parlement), que des zones d’entraînement aux tirs étaient fréquemment utilisées pour déplacer des résidents palestiniens.

    Au cours des années récentes, la Zone de tir 918 a suscité l’attention au niveau international: des écrivains israéliens et internationaux exhortaient Israël de «cesser son déplacement des villages palestiniens situés dans la zone de tir 918».

    Parmi ces auteurs, il y avait John Le Carré, Michael Chabon, Dave Eggers, Ian McEwan, la lauréate du prix Nobel Herta Muller et Philip Roth.

    «Dans la réalité d’une occupation en cours, inébranlablement cynique et malfaisante, chacun d’entre nous a l’obligation morale d’essayer de soulager les souffrances, de faire quelque chose pour faire plier la main géante et cruelle de l’occupation», écrivaient les auteurs israéliens.

    Des campagnes similaires ont récemment stoppé, pour l’heure, les efforts de l’armée de déplacer des collectivités palestiniennes appauvries dans les collines au sud de Hébron.

    L’année dernière, le Département d’Etat états-unien, les ministres de l’Union européenne, les Nations Unies et des centaines d’activistes ont rejoint une campagne publique large pour sauver le village palestinien de Susya.

    Suite à cette campagne publique, l’armée israélienne a fuité des documents indiquant que les villageois palestiniens à Susya sont effectivement les propriétaires des terres sur lesquelles est situé leur village, et les menaces de démolition ont disparu sans faire de bruit. (Traduction A l’Encontre; article publié sur le site du magazine +972)

    Michael Schaffer Omer-Man est responsable du site +972 et était avant en charge du «news desk» du Jerusalem Post, plus exactement de la partie en ligne: JPost.com.

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