Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Palestine - Page 57

  • Nouveautés sur Association France Palestine Solidarité

    © Eric Piermont, AFP

    L’entreprise israélienne Partner confirme la résiliation de son contrat avec Orange

    Communiqué AFPS, Al Haq, CCFD-Terre solidaire, CGT, FIDH, LDH, Union syndicale Solidaires, mercredi 6 janvier 2016
    Nos organisations prennent note de l’annonce récente faite par Partner, une société israélienne de télécommunications active dans les colonies israéliennes, confirmant la résiliation de son contrat de licence de marque avec Orange, dans le prolongement de l’accord de rupture signé entre Partner et Orange en juin 2015. Selon les dépêches de (...)
     

  • Les États-Unis poursuivis en justice pour des dons exonérés d’impôts soutenant les colonies israéliennes illégales (Agence Médias Palestine)

    03ee3c5071d84341837915846f3d4483_6

    La plainte assigne le Département du Trésor U.S. qui permet à des milliards de dons exonérés d’impôts de soutenir les confiscations de terres par Israël.

    Une plainte a été déposée devant un tribunal U.S. pour empêcher les organisations à but non lucratif d’envoyer des milliards de dollars de dons, exonérés d’impôts, pour soutenir les colonies israéliennes de peuplement illégales et l’armée israélienne.

    Un groupe de citoyens états-uniens a déposé plainte le 21 décembre contre le Département du Trésor U.S., affirmant que 150 organisations à but non lucratif avaient envoyé un total estimé à 280 milliards de dollars en Israël au cours deux dernières décennies.

    Les demandeurs au procès affirment que les dons ont été des « passe-plats » et des « entonnoirs » utilisés pour soutenir l’armée israélienne et les colonies illégales dans les territoires palestiniens occupés.

    Dans le code des Impôts U.S., ces organisations sont listées à l’article 501-c-3 (1), où les donateurs se voient accordé le statut d’exemptés d’impôts et autorisés à réclamer une déduction d’impôt sur leur cadeau.

    Sheldon Adelson, le magnat états-unien des casinos, et plusieurs autres riches hommes d’affaires pro-israéliens sont cités dans le procès en tant que donateurs, mais pas en tant que défendeurs.

    Le Département du Trésor a refusé de commenter le procès, déclarant dans un courriel à Al Jazeera : « Nous ne commentons pas les litiges en cours ». (Voir à la source les 73 pages rédigées pour le dépôt de la plainte, en anglais) Susan Abulhawa, auteure palestinienne-étatsunienne et militante des droits humains, qui a mis son nom au bas des 73 pages de la plainte, a déclaré que le but recherché est de d’obtenir justice pour le peuple palestinien.

    « Je veux que ces organisations qui ont aidé Israël soient obligées de payer des restitutions pour les victimes touchées par leurs actes » dit Abulhawa.

    Dans la plainte, il est dit que ces organisations sans but lucratif ont contribué directement aux violations de la législation des États-Unis et au droit international, elles ont déstabilisé la politique étrangères U.S., et contribué à d’innombrables crimes et violations des droits de l’homme visant les Palestiniens.

    « Depuis trente ans au moins, le contribuable étatsunien a financé et/ou subventionné des activités criminelles à l’étranger, c’est-à-dire, des assassinats, des incendies criminels, des destructions malveillantes de biens, des agressions, des coups et blessures et un nettoyage ethnique, et aussi des actes terroristes internationaux », dit-elle.

    L’avocat des demandeurs, Martin F. McMahon, a déclaré que le Département du Trésor U.S. ne devait pas seulement mettre fin à ces exonérations d’impôts, mais qu’il devait aussi récupérer les centaines de millions de dollars en arriérés d’impôts.

    « La plainte vise à tenir pour responsables les entités exonérées d’impôts par leur révocation de leur statut d’organisation à but non lucratif », a dit McMahon à Al Jazeera.

    La plainte affirme : « L’objectif de ces organisations caritatives est de débarrasser la Cisjordanie et Jérusalem-Est de tous les non-juifs, en accord avec les impératifs bibliques tels qu’ils sont perçus. Elles ont connu beaucoup de succès dans leur démarche, comme il est précisé dans ce document, principalement en raison de l’incapacité lamentable et de longue date du Trésor à surveiller et empêcher leurs activités criminelles au cours, au moins, des 30 dernières années ».

    McMahon indique que son cabinet travaillait dans le seul intérêt public, et qu’il recherchait d’autres plaignants pour les joindre à la plainte.

    La plainte vise notamment les groupes : Falic Family Foundation, FIDF (les Amis des forces de défense israéliennes), American Friends of Ariel, Gush Etzion Foundation, Americain Friends of Har Homa, et Hebron Fund.

    Le Département du Trésor a 60 jours pour déposer sa réponse à la plainte des demandeurs.

    « L’Administration (Obama), comme chaque Administration avant elle depuis 1967, considère l’activité de colonisation de peuplement comme illégitime et contre-productive pour la cause de la paix », a déclaré le Département d’État U.S. à Al Jazeera dans un courriel.

    « Les États-Unis n’ont jamais défendu ni soutenu les colonies et les activités qui leur sont associées et, par extension, ne suit poursuit pas de politique qui les légaliserait. »

    Traduction : JPP pour l’Agence Média Palestine

    Ali Younes – 30 décembre 2015

    Source: Al Jazeera

    (1)

    501c est le paragraphe c de l’article 501 du code fédéral des impôts américain IRC (Internal Revenue Code, en français « Code de Revenu Intérieur »), instauré en 19171. Il fait la liste des vingt-huit types d’associations ou d’organismes à but non lucratif qui sont exemptés de certains impôts fédéraux sur le revenu aux États-Unis. Les articles 503 à 505 fixent les conditions requises pour accéder à de telles exemptions. Beaucoup d’États américains se référent au paragraphe 501c pour le classement des associations exemptées aussi de taxation locale.

    Article 501-c-3 : 501c3 : fondations ou organisations de charité, de bienfaisance, religieuses, scientifiques, littéraires ou éducatives ainsi que certaines associations de sport amateur. Les universités américaines sont régies par cet alinéa, ainsi que certaines fondations privées (en) (définies pour la première fois par le Tax Reform Act of 1969 (en)). Le droit américain distingue les organisations non-lucratives des organisations caritatives (charitable organizations). Si les deux types d’associations sont exempts d’imposition fiscale, seules les organisations caritatives peuvent recevoir des dons défiscalisés. Parmi ces dernières, la loi distingue les public charities (par ex. les fondations communales (en)), telles que la Cleveland Foundation (en), des fondations privées (telles la Fondation Rockefeller ou la Wikimedia Foundation).

    https://fr.wikipedia.org/wiki/501c

    http://www.agencemediapalestine.fr/les-etats-unis-poursuivis-en-justice-pour-des-dons-exoneres-dimpots

  • Nouveautés sur Agence Médias Palestine

    Pétition: Libérez le clown palestinien Mohammed Faisal AbuSakha!

    Pétition: Libérez le clown palestinien Mohammed Faisal AbuSakha!

    Pourquoi c’est important ‪#‎FREEABUSAKHA LETTRE aux Forces de Défense israéliennes Téléphone: +972-(0)3-697-7957 Fax: +972-(0)3-697-5177 cogatspokesman@gmail.com Nous appelons à la libération immédiate de l’enseignant et artiste de cirque palestinien Mohammed Faisal AbuSakha, arrêté par l’armée israélienne le lundi 14 décembre au checkpoint de Zaatara où il passait en taxi en allant de chez lui à Jénine...
     
     
    Dans les caravanes de Khuza’a, à Gaza, les familles craignent un autre hiver

    Dans les caravanes de Khuza’a, à Gaza, les familles craignent un autre hiver

    Les abris de fortune dans ce quartier de Gaza ne sont pas bien équipés pour faire face au froid et à la pluie.   Souvent, les habitants ne peuvent pas se laver et la communauté est un terrain propice à la propagation des bactéries et des virus. [Lara Aburamadan/Al Jazeera]   Khuza’a, bande de Gaza...
     
     
    La Knesset vote – sans problème - une loi dangereuse pour financer le peuplement colonial

    La Knesset vote – sans problème – une loi dangereuse pour financer le peuplement colonial

    Dahlia Scheindlin – 29 décembre 2015, +972 Une nouvelle loi officialise l’externalisation de l’activité de peuplement rural en Cisjordanie. Une aubaine pour le peuplement des colonies, un coup dur pour la démocratie – et pour le contribuable. Des nouveaux logements dans la colonie israélienne de Shilo, village de Qaryut, en Cisjordanie, le 6 juin 2015....
     
     
    478 bâtiments palestiniens détruits par Israël cette année

    478 bâtiments palestiniens détruits par Israël cette année

    31 décembre 2015, par IMEMC L’occupation israélienne aurait détruit en 2015 quelques 478 bâtiments palestiniens, dont des maisons, des cliniques et des sites historiques. Un institut de recherche affilié à l’OLP a recensé les destructions qui ont eu lieu cette année dans toute la Cisjordanie occupée et à Jérusalem-Est. Le Centre de recherche et de...
     

  • Einstein et le sionisme (Que faire?)

    L’homme qui révolutionna la physique il y a tout juste 100 ans était plein de contradictions.

    Pour n’évoquer que ses idées politiques, il rejetait les nations et éprouvait une répugnance viscérale à l’égard des militaires. Ses engagements concrets furent pourtant en faveur de la bombe atomique américaine et en faveur du sionisme. Dans le cas de la bombe, c’est la peur de voir les nazis brandir le feu nucléaire qui le conduit à écrire au président Roosevelt pour l’inciter à les devancer. Il s’en mordit les doigts dès le mois de mai 1945, sans attendre Hiroshima.

    Pour le sionisme, on comprendra peut-être mieux comment cette idéologie a pu exercer un tel attrait si on examine comment Einstein a pu y adhérer.

    Le premier soutien de l’idée sioniste était un certain Napoléon Bonaparte. En 1799, il occupe l’Egypte et une partie de la Palestine. Afin de contrôler la région, il a l’idée d’inciter les Juifs de France à venir la coloniser. Pour cela, il prévoit de détruire la mosquée d’Al-Aqsa et de reconstruire le Temple de Salomon. Il fut vite chassé du Moyen-Orient et n’eut pas le temps de mettre son projet à exécution. Mais d’autres grandes puissances reprendront à leur compte l’idée d’une colonisation juive pour contrôler la Palestine.

    C’est finalement la montée de l’antisémitisme tout au long du XIXe siècle, puis jusqu’à la Shoah, qui alimentera le sionisme.

    Ces deux idéologies sont basées sur un même mensonge : sur l’idée que les Juifs seraient des étrangers dans leurs pays respectifs. Pourtant, ces pays ont aussi été bâtis par les Juifs, et c’est justement dans les pays qu’ils ont le plus contribué à construire que l’antisémitisme est le plus virulent au début du XXe siècle. En Russie, par exemple, ils sont accusés de tous les maux. Le gouvernement multiplie les brimades à leur encontre et encourage les pogroms. La police tsariste rédige le Protocole des sages de Sion, un document censé démontrer l’existence d’un complot juif pour conquérir le monde. Certains dirigeants russes envisagent même leur extermination. Et pourtant, la Russie doit son existence même aux Juifs.

    En effet, les Russes se sont sédentarisés au Xe siècle, après s’être emparés de la ville khazare de Kiev (Kiev signifie au bord de l’eau en Khazar). Apparentés aux Bulgares, les Khazars avaient bâti depuis le VIIe siècle un empire prospère entre la Mer Noire et la Mer d’Aral. Leur conversion au Judaïsme, décidée au IXe siècle par l’empereur Bulan, est la plus massive retenue par l’Histoire pour cette religion. Les Khazars sont l’un des rares peuples de l’époque à savoir frapper la monnaie, ce qu’ils font pour plusieurs voisins. Ils introduisent aussi le papier en Europe. Les marchands affluent d’Europe et d’Asie à la grande foire de Samandar, sur la célèbre Route de la soie (entre la Chine et l’Europe), tandis que par le port de Tmurtorokan transite le commerce de Bagdad et Constantinople avec la Scandinavie ou l’Europe de l’est. Avec l’aide des Byzantins, les Russes s’emparent des terres khazares, et s’efforcent au cours des siècles d’effacer les traces du peuple auquel ils doivent leur civilisation. Jusqu’à Staline, qui ordonna la construction d’un barrage dont les travaux causèrent malencontreusement la destruction de la forteresse de Sarkel. L’ultime trace que les nationalistes russes veulent effacer, ce sont les Juifs eux-mêmes. Ils les déportent vers la Crimée en 1942, ce qui revient à les livrer à Hitler.

    Naissance du nationalisme juif

    Persécutés en Russie, en Pologne, en Ukraine, quelques Juifs commencent dès le début du XXe siècle à adhérer au sionisme et à partir vers la Palestine. Mais beaucoup de réfugiés choisissent l’Europe occidentale, et particulièrement l’Allemagne. D’autres Juifs sont sur place depuis des siècles et se considèrent à bon droit comme des Allemands à part entière. A eux aussi, l’Allemagne doit beaucoup. D’anciennes familles juives sont si assimilées qu’elles sont devenues protestantes. Einstein, lui, ne croit qu’au Dieu de Spinoza, qui ne se préoccupe pas des humains, qui n’intervient jamais dans le monde qu’il a créé, et qui ne saurait ni passer une alliance avec un peuple élu ni même fonder une religion. Il ne se serait sans doute jamais considéré comme Juif s’il n’avait pas été confronté à l’antisémitisme.

    Il le rencontre lors de son installation à Prague en 1911 : il se déclare « sans religion » au guichet administratif mais voit le fonctionnaire écrire « Juif » sur son dossier. Invité en 1914 par l’Académie des Sciences de Saint-Pétersbourg, il prend position pour la première fois : « Je trouve scandaleux de me rendre sans nécessité dans un pays où les gens de ma tribu sont persécutés avec tant de brutalité. » Mais ce qui le choque plus encore, c’est l’attitude de la bourgeoisie juive allemande vis-à-vis des réfugiés. Celle-ci approuve la politique de la République de Weimar, qui les parque dans des camps et des ghettos. Einstein prend publiquement la défense des réfugiés. « Les Juifs n’ont pas à plaider à charge contre une partie de leur peuple pour être acquittés par les antisémites. [...] Nous ne devons pas consacrer tous nos efforts à ne pas passer pour des Juifs, bien au contraire, nous devons nous imposer en tant que Juifs. » II commence à parler de « nationalité juive ». Ce sont en effet les antisémites qui lui imposent sa judéité et, pour lui, celle-ci ne peut pas être de nature religieuse.

    En 1921, il accompagne aux Etats-Unis le président du Mouvement Sioniste, Chaïm Weizmann, afin de récolter des fonds pour l’Université hébraïque de Jérusalem. Mais, déjà, des affrontements opposent en Palestine les colons sionistes aux populations arabes. Einstein s’inquiète d’un « nationalisme juif très virulent qui menace de dégénérer en étroitesse d’esprit ». La pression antisémite l’empêche pourtant de rompre lui-même avec ce nationalisme, qu’il qualifie de nécessité mais qui est si contraire à ses autres convictions. « Si nous n’étions pas contraints de vivre au milieu de gens violents, étroits d’esprit, je serais le premier à rejeter le nationalisme au profit d’un humanisme universel. »

    Contradictions

    Les idées politiques d’Einstein sont plus confuses que ses théories scientifiques. Et il n’est certainement pas le seul, alors, à connaître une telle confusion. Tout en faisant la promotion du sionisme, il déclare en 1938 : « Ma conscience du judaïsme résiste à l’idée d’un État juif avec des frontières, une armée, et une part de pouvoir temporel ». En 1946, il accuse les Anglais de diviser Juifs et Arabes pour mieux régner et s’oppose au partage de la Palestine en deux États. Il prône un État binational où Juifs et Arabes vivraient ensemble. L’ONU ne l’écoute pas et vote un plan de partage qui accorde 57 % de la Palestine aux Juifs et 43 % aux Arabes. À l’époque, pourtant, les terres détenues par les colons sionistes ne représentent que 5,5 % de la Palestine. Aussi les Arabes refusent-ils ce partage et déclarent-ils la guerre à l’État naissant d’Israël. C’est ainsi qu’ils vont tout perdre. Les Palestiniens sont chassés de leurs maisons et deviennent des réfugiés à leur tour.

    Einstein se résigne. Il admet que les Israéliens « doivent se battre pour leurs droits ». Parce qu’il prône le désarmement, il est aux États-Unis la cible des maccarthystes, comme il était en Allemagne la cible des nazis. Il en vient donc à considérer Israël comme sa patrie. Mais en 1952 il refuse la proposition de David Ben Gourion, qui voulait faire de lui le nouveau président de l’État d’Israël : « Si j’avais été président il m’aurait fallu dire parfois au peuple israélien des choses qu’il n’a pas enve d’entendre ». En fin de compte, l’erreur d’Einstein aura été de ne pas analyser le problème en terme de classes.

    Si la bourgeoisie juive allemande méprisait les Juifs de l’Est, ce n’est pas parce qu’elle avait perdu sa « conscience juive » mais parce qu’elle trouvait son intérêt dans l’exploitation de ce sous-prolétariat. C’est elle qui, comme le reste de la bourgeoisie et pour mieux régner, divisait les travailleurs entre Allemands et étrangers. Une autre erreur aura été de faire des concessions à l’antisémitisme : de se considérer comme étranger dans son propre pays simplement parce que ses ennemis le proclamaient. Après la Shoah, beaucoup de Juifs ont commis les mêmes erreurs, et c’est bien compréhensible. Aujourd’hui encore, la montée de l’antisémitisme dans le monde provoque un nouvel afflux de Juifs vers Israël, où ils remplissent les colonies, toujours à cause de ces erreurs. Des erreurs tragiques que Palestiniens et même Israéliens n’ont pas fini de payer.

    Brice Errandonea 6 septembre 2009

    Sources :

    Ne dites pas à Dieu ce qu’il doit faire, François de Closets, Ed. France Loisirs

    Le vent des Khazars, Marek Halter, Ed. Robert Laffont

    Histoire de l’autre, 12 historiens israéliens et palestiniens. Ed. Liana Levi

    http://quefaire.lautre.net/Einstein-et-le-sionisme

    Commentaire: La conversion des Kazhars serait une théorie (pour le moment)

  • Les fondements du sionisme (Julien Salingue)

    L’État d’Israël est le fruit d’un projet, conçu en réaction à l’antisémitisme qui sévissait en Europe, dont il faut connaître l’histoire pour comprendre le conflit d’aujourd’hui.

    En août 1897, le premier Congrès sioniste adopte une déclaration se fixant pour objectif « d’assurer au peuple juif un foyer en Palestine garanti par le droit public ». L’idée sioniste, née au cours de la seconde moitié du XIXe siècle, se cristallise en un mouvement politique. Les théoriciens et dirigeants sionistes déduisent de la montée de l’antisémitisme en Europe l’impossibilité de la coexistence entre Juifs et nations européennes. La solution qu’ils préconisent est la constitution d’un État juif, refuge face aux persécutions. Le sionisme est paradoxalement l’expression d’un défaitisme face à l’antisémitisme, substituant le départ à la lutte organisée.

     Si le principal idéologue du sionisme, Theodor Herzl, est un Juif occidental, c’est à l’Est que le mouvement se développe, pour des raisons d’ordre socio-économique. Les Juifs y sont victimes de la brutale pénétration du capitalisme industrialisé dans des économies de type féodal. Les bases de leurs activités traditionnelles (petit commerce et artisanat) ont été sapées et le développement du machinisme a compromis leur éventuelle assimilation économique via la prolétarisation. Des centaines de milliers de Juifs sont éjectées du système de production et émigrent, devenant la cible d’un antisémitisme attisé par les classes dominantes, qui recourent à la stratégie du bouc émissaire.

    C’est chez ces Juifs déclassés et stigmatisés que le sionisme rencontre son principal écho. On peut comprendre la genèse idéologique du sionisme en le situant dans son contexte politique. La seconde moitié du XIXe siècle est la période de l’exaltation des nationalismes chauvins et de la glorification des expéditions coloniales. Le sionisme est un nationalisme qui postule l’existence d’un peuple juif sur des critères raciaux et l’impossibilité de son assimilation aux autres Européens. C’est un projet colonial, qui prône l’installation d’une population européenne sur une terre arabe. Herzl se situe dans le cadre colonialiste et écrit que l’État juif sera « l’avant-garde de la civilisation contre la barbarie » [1].

     Le congrès de Bâle préconise « l’encouragement systématique à la colonisation de la Palestine » et « des démarches […] afin d’obtenir des gouvernements le consentement nécessaire pour atteindre le but du sionisme ». Ces deux recommandations sont annonciatrices de deux contradictions qui structurent encore le conflit entre Israël et le peuple palestinien. La première est la contradiction entre la volonté de créer un État juif en Palestine et l’existence d’un peuple autochtone sur cette terre (il n’y a que 5 % de Juifs, en Palestine, en 1900). La seconde est la contradiction entre la rhétorique émancipatrice du sionisme et sa communauté d’intérêts avec les puissances impérialistes.

    Un cap est franchi, en novembre 1917, lorsque la Grande-Bretagne, qui va devenir puissance mandataire en Palestine à la suite de la décomposition de l’Empire ottoman, affirme par la voix de son ministre des Affaires étrangères, Lord Balfour, que « le gouvernement de sa Majesté envisage favorablement l’établissement en Palestine d’un foyer national pour le peuple juif ». C’est un encouragement à l’entreprise sioniste, et la colonisation s’accélère, a fortiori durant les années 1930 et l’avènement du nazisme. L’opposition des Arabes palestiniens à la colonisation s’exprime à de multiples reprises, notamment en 1936, avec une grève générale de six mois. En 1939, les Juifs représentent environ 30 % de la population de la Palestine.

    Le génocide confère une légitimité nouvelle au sionisme et les grandes puissances voient d’un bon œil la création d’un État allié au cœur d’une région aux enjeux géostratégiques majeurs, dans laquelle se développent les mouvements anticoloniaux. C’est ainsi qu’en novembre 1947, l’ONU décide d’un partage de la Palestine entre un État juif (54 % du territoire) et un État arabe (46 %). Les dirigeants sionistes acceptent le partage mais vont tout mettre en œuvre pour étendre au maximum la superficie de l’État juif et pour en expulser les non-Juifs. Lorsqu’en mai 1948, Israël proclame son indépendance, qui déclenche la première guerre israélo-arabe, 400 000 Palestiniens ont été chassés. À l’armistice, en 1949, Israël a conquis 78 % de la Palestine et 800 000 Palestiniens sont réfugiés.

    La Cisjordanie et la Bande de Gaza (lignes d’armistice) sont nées, respectivement sous autorités jordanienne et égyptienne. Des camps de réfugiés sont établis par l’ONU, qui existent toujours, à Gaza, en Cisjordanie, mais aussi en Jordanie, en Syrie et au Liban. En juin 1967, au cours de la guerre des Six-Jours, Israël conquiert, entre autres, 100 % de la Palestine. Cette conquête crée une situation nouvelle, car Israël n’a pu mettre en œuvre un plan d’expulsion, comme en 1947. L’État « juif et démocratique » administre l’ensemble des zones palestiniennes et devra, tôt ou tard, choisir entre la nature sioniste de l’État et ses prétentions démocratiques.

    La violence de l’occupation, la colonisation et le développement du mouvement national palestinien débouchent, en 1987, sur un soulèvement dans les territoires occupés, la première Intifada, qui conduit l’État sioniste à des adaptations : Israël garde le contrôle de 90 % de la Palestine et laisse la gestion des zones les plus peuplées à un pseudo-appareil d’État créé pour l’occasion, l’Autorité palestinienne (AP). Israël ne prend aucun engagement quant aux colonies, à Jérusalem ou aux réfugiés, et il se contente de « transférer des compétences », notamment sécuritaires, à l’AP, composée de la fraction la plus bureaucratisée et capitularde du mouvement national, la direction de l’OLP, jusqu’alors exilée à Tunis. Ce sont les Accords d’Oslo (1993-1994).

    La poursuite de la colonisation, de la répression, l’impasse des négociations, auxquelles s’ajoutent les pratiques autoritaires, clientélistes, voire mafieuses de l’AP, conduisent à une nouvelle révolte palestinienne, en septembre 2000. C’est le début de l’effondrement du projet de mise en place d’un pouvoir palestinien soumis à Israël et aux puissances impérialistes, qui se poursuit en 2006 avec l’élection du Hamas. En votant pour une organisation qui affirme vouloir poursuivre la résistance, la population a parlé : elle refuse un pseudo-État constitué de cantons gérés par un gouvernement collaborationniste et elle n’est pas prête à abandonner ses droits, y compris le droit au retour pour tous les réfugiés.

     Tout a été mis en œuvre, depuis, pour isoler le Hamas, le mettre sous pression, faire payer à la population ses choix démocratiques et, à terme, imposer un « règlement » aux conditions israéliennes. Dernier avatar de cette politique, l’offensive contre Gaza n’est que l’expression de la nécessaire fuite en avant d’Israël, pris dans ses contradictions. L’État sioniste ne peut reconnaître les droits du peuple palestinien, mais il ne peut pas non plus faire disparaître ce peuple. Par sa politique de répression criminelle, il ne fait que jalonner son avenir d’autant de bombes à retardement qui, tôt ou tard, exploseront. Cette offensive est aussi l’expression de l’exacerbation du conflit entre les pays impérialistes, leurs alliés, et les peuples du monde entier.

    Julien SALINGUE  31 décembre 2015

     Notes : [1] Theodor Herzl, L’État des Juifs (1896).

    Source:

    http://jeunes.npa2009.org/spip.php?article275

    http://www.anti-k.org/2015/12/31/les-fondements-du-sionisme/

    Lire aussi:

    https://www.marxists.org/francais/leon/CMQJ00.htm

    https://www.marxists.org/francais/cliff/1998/00/cliff_19980000.htm

    https://www.marxists.org/francais/4int/suqi/1967/05/manifeste_matzpen.htm

    http://revolutionsarabes.hautetfort.com/theses-du-groupe-trotskyste-palestinien-marxists-org

    http://revolutionsarabes.hautetfort.com/la-partition-de-la-palestine-marxist-org

  • Nouveautés sur Association France Palestine Solidarité

    2015-03-09T140724Z_01_JER08_RTRIDSP_3_ISRAEL-ELECTION-ARABS.jpg

    Nous ne céderons pas !

    Appel unitaire, jeudi 31 décembre 2015
  • Nouveautés sur Agence Médias Palestine

     

    478 bâtiments palestiniens détruits par Israël cette année

    478 bâtiments palestiniens détruits par Israël cette année

    31 décembre 2015, par IMEMC L’occupation israélienne aurait détruit en 2015 quelques 478 bâtiments palestiniens, dont des maisons, des cliniques et des sites historiques. Un institut de recherche affilié à l’OLP a recensé les destructions qui ont eu lieu cette année dans toute la Cisjordanie occupée et à Jérusalem-Est. Le Centre de recherche et de...
     
     
    Le gouvernement israélien vote le soutien au projet de loi qui vise les ONG de gauche

    Le gouvernement israélien vote le soutien au projet de loi qui vise les ONG de gauche

    Le gouvernement israélien vote le soutien au projet de loi qui vise les ONG de gauche Edo Konrad – +972 – 27 décembre 2015 La loi proposée forcerait les ONG de défense des droits de l’homme à afficher des labels et des badges spéciaux indiquant qu’elles reçoivent des fonds de l’étranger. Le projet de loi...
     
     
    Les expulsions de Jérusalem ciblent des militants et des leaders de quartier

    Les expulsions de Jérusalem ciblent des militants et des leaders de quartier

    Budour Youssef Hassan The Electronic Intifada 26 décembre 2015   La Porte de Damas à Jérusalem, où des mesures punitives draconiennes d’Israël visent à casser toute résistance organisée dans la ville occupée. Mahfouz Abou Turk APA images Chaque fois que des Palestiniens se dressent pour leurs droits à Jérusalem, on peut sans crainte de se...
     
     
    Discrimination et crimes de haine envers les Palestiniens chrétiens en Terre sainte

    Discrimination et crimes de haine envers les Palestiniens chrétiens en Terre sainte

      Par IMEU, 24 décembre 2015   Une discrimination institutionnelle en Israël et dans les territoires occupés Les Palestiniens chrétiens qui sont citoyens d’Israël souffrent de la même discrimination généralisée, officielle et non officielle, que les autres non-juifs, en toute chose, depuis la propriété foncière et le logement jusqu’à l’emploi et les droits au regroupement...
     
     
    L’ONU adopte une résolution sur la souveraineté palestinienne sur les ressources naturelles

    L’ONU adopte une résolution sur la souveraineté palestinienne sur les ressources naturelles

    23 décembre 2015 10h12 (mis à jour le 24 décembre à 17h10)     JÉRUSALEM (Ma’an) – L’Assemblée Générale des Nations Unies a adopté mardi une résolution exigeant la souveraineté palestinienne sur les ressources naturelles qui sont sous occupation israélienne.   Le projet « Souveraineté permanente du peuple palestinien dans les territoires palestiniens occupés, dont Jérusalem...
  • Nouveautés sur Association France Palestine Solidarité

    Colonies-israeliennes.jpg

    Vidéos : Les crimes de guerre pendant le conflit à Gaza - été 2014

    Amnesty International, mardi 29 décembre 2015
     
     
  • Nouveautés sur Association France Palestine Solidarité Rennes

    • Libérez Mohammed Faisal Abousakha, formateur et artiste de l’école palestinienne de cirque

      22 Décembre 2015 Aujourd’hui, 22 décembre, Mohammed AbouSakha a été mis en détention administrative par le tribunal militaire de Salem, mais sans qu’un chef d’accusation n’ait été formulé à son encontre. La détention administrative peut aller de trois mois à l’infini, sans qu’aucune inculpation ne soit nécessaire. L’ordre de détention sera signé dans les 72 heures. Nous devrions pouvoir y changer quelque chose si beaucoup d’attention et de pression viennent de l’extérieur. Depuis le 1er octobre, des (...)

       

     

    • L’École de Cirque de Palestine

      28 décembre

      Les cours, qui se déroulent à Jénine, à Hébron et au camp de réfugiés d’Al-Fara’a, accueillent près de 200 enfants chaque année. __0__ Hamada Toqan a commencé à jongler en 2007, avec l’École de Cirque de Palestine. Sur cette photo, il entraîne de jeunes étudiants (MEE/ Silvia Boarini) __0__ RAMALLAH, Cisjordanie - Par une soirée légèrement venteuse à Bir Zeit, village palestinien au nord de Ramallah, une foule d’enfants surexcités et incapables de contenir leur enthousiasme se dirige vers l’intérieur du (...)

       

     

    • Sept ans après l’agression israélienne, le blocus se poursuit à Gaza, en toute inhumanité

      28 décembre

      Il y a sept ans, le samedi 27 décembre 2008, Israël lançait son attaque contre la bande de Gaza, baptisée “Plomb durci” pour les besoins de sa « com ». Sous le prétexte de répondre à des tirs de roquettes intervenant en réponse à des assassinats « ciblés », l’armée israélienne déclenchait, à l’heure de sortie des écoles, une campagne de bombardements de grande ampleur qui faisaient dans la seule première journée 230 morts palestiniens. Cette attaque, doublée à partir du 3 janvier 2009 d’une opération terrestre, (...)

       
    • Interview du président de la coopérative Al Sanabel de Halhul, par une télévision locale de Namur, en Belgique

      27 décembre

      En Cisjordanie, une coopérative agricole a été lancée par des producteurs de raisins. Al Sanabel est une coopérative qui résiste aussi aux colons israéliens. "Cultiver, c’est résister" : ce sont les mots du président de la coopérative, Raed Abuyussef. Il est l’invité d’Entrée libre.

       

     

     

     

    • Le Croissant-Rouge palestinien déclare l’état d’urgence

      27 décembre

      Depuis le 2 octobre 2015, le Croissant-Rouge Palestinien à déclaré l’état d’urgence en Cisjordanie et dans la bande de Gaza. Par Elsa Grigaut Chaque jour, l’équipe du Croissant-Rouge comptabilise le nombre de morts et de blessés Palestiniens. « J’appelle chacun d’entre vous à faire pression afin que l’occupant israélien cesse les violations du Droit international et permette l’accès aux soins sans prendre le Croissant Rouge pour cible ! » dit Erab Fouqaha (à gauche sur la photo), porte-parole du (...)

       

     

    • L’ONU adopte une résolution sur la souveraineté palestinienne sur les ressources naturelles

      27 décembre

      JÉRUSALEM (Ma’an) – L’Assemblée Générale des Nations Unies a adopté mardi une résolution exigeant la souveraineté palestinienne sur les ressources naturelles qui sont sous occupation israélienne. Le projet « Souveraineté permanente du peuple palestinien dans les territoires palestiniens occupés, dont Jérusalem Est et la population arabe du Golan syrien occupé sur ses ressources naturelles » a été adopté par 164 voix pour et cinq contre. Les États membres qui ont voté contre cette mesure sont le Canada, les (...)

       

     

    • Pourquoi tant d’Israéliens détestent-ils l’ONG « Breaking the Silence » ?

      27 décembre

      Par Haggai Matar. Publié le 14 décembre 2015 sur le site +972, un magazine israélien en ligne. L’organisation d’anciens soldats israéliens est attaquée ces jours de toutes parts – du président israélien au ministère de la défense et à la police. Pourquoi donc ? Breaking the Silence (briser le silence) est une organisation juive composée d’anciens soldats israéliens dont la plupart ont servi dans des fonctions de combat. Tout ce qu’ils veulent faire, c’est dire à la société israélienne, qui les a envoyés (...)

       

     

    • En Israël, une vidéo d’extrémistes juifs célébrant la mort d’un bébé palestinien fait scandale

      27 décembre

      Laxisme envers ces ultras Nissim Behar- Libération, samedi 26 décembre 2015 En Israël, une vidéo d’extrémistes juifs fait scandale. Le conflit israélo-palestinien est un vivier d’images choquantes. Les dernières en date ont été diffusées mercredi soir par la chaîne de télévision israélienne Canal 10, dont l’indépendance de ton détonne dans le paysage audiovisuel local. On y voit des extrémistes juifs participant à un mariage et brandissant des couteaux, des feuilles de boucher, un fusil mitrailleur, des (...)

     

  • Nouveautés sur Association France Palestine Solidarité

    gaza_un_an_apres.jpg