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Solidarité - Page 13

  • 51 prisonnières palestiniennes sont détenues dans des conditions dramatiques (AFPS)

    Le centre d’études pour les prisonniers de Palestine a déclaré mercredi que 51 prisonnières palestiniennes détenues dans les prisons israéliennes vivent dans des conditions dramatiques.

    Riyad Al-Ashqar, chercheur et porte parole du centre a indiqué que les autorités de l’occupation maintiennent les prisonnières palestiniennes dans l’isolement total, dans les prisons de "Hasharon et Damoun" où elles sont soumises à toutes les formes d’abus et de tortures, en précisant que les juges de l’occupation ont récemment prononcé à leur encontre plusieurs condamnations à la prison ferme.

    Il précise que 9 prisonnières sont détenues dans deux cellules dans la prison de Damoun, 45 autres sont détenues dans la prison de Hasharon et que plus de la moitié d’entre elles ont été condamnées au cours des deux derniers mois pa les tribunaux militaires à des peines allant de 1 à 17 ans de prison.

    La prisonnière Shouruq Ibrahim Dwayyat, 19 ans, de Jérusalem, détenue depuis le 7/10/2015, a été condamnée à 17 ans de prison ; Shatila Souleiman Abu-Ayadeh, 22 ans, de la ville de Kafr Kassem, a été condamnée à 16 ans de prison ferme, sur des accusations d’attaque au couteau ; ainsi que la prisonnière Maysoun Moussa, de Bethléem, détenue depuis juin 2015, et qui a été condamnée à 15 ans pour les mêmes raisons.

    Al-Ashkar rappelle qu’au cours de l’interrogatoire, les agents de renseignement déploient toutes les techniques d’interrogatoire psychologiques et physiques tels que les passages à tabac, la privation de sommeil, l’intimidation et le "shabah" qui consiste à suspendre la prévenue pieds et mains liés pendant de longues heures dans une position inconfortable, sans aucun égard à leur spécificité en tant que femme. Mais leurs souffrances ne s’arrêtent pas là, au contraire elles continuent pendant et après leur transfert dans les prisons où les services pénitentiaires s’y emploient pour les humilier et les accabler.

    Et la pire des souffrances ressentie par les prisonnières est le transfert vers les tribunaux à bord de véhicules appelés "Al-Bostah", une opération qualifiée de désastre, de punition et de torture délibérée, que l’occupation renouvelle délibérément au gré des comparutions fréquentes devant les tribunaux, mais le comble de la souffrance c’est en hiver très tôt le matin où la température est basse et le plus souvent les gardiens interdisent aux détenues de prendre des couvertures ou des vêtements chauds, ce qui multiplie leurs souffrances.

    Parmi les prisonnières se trouvent 13 jeunes filles mineures. 7 d’entre elles ont été blessées par balles lors de leur arrestation et malgré les premiers soins elles souffrent et se plaignent encore de douleurs insupportables et de complications mais aucun soin ni traitement adéquat ne leur a été fourni.

    Istebriq Ahmed Nour, 15 ans, de Naplouse est considérée comme la plus jeune prisonnière palestinienne. Elle a été arrêtée par des soldats israéliens le 21/10/2015 après lui avoir tiré dessus à bout portant à la main et à la jambe alors qu’elle rentrait de l’école, parce qu’elle avait "l’intention" de commettre une attaque au couteau.

    Le centre d’études pour les prisonniers de Palestine a appelé les institutions internationales pour les droits des femmes à intervenir pour soutenir et défendre les droits des femmes palestiniennes et appliquer les dispositions des accords que les autorités d’occupation violent au quotidien.

    Traduction : Moncef Chahed

    Ma’an News, lundi 20 février 2017

    Groupe de Travail Prisonniers

    http://www.france-palestine.org/

  • Ne pas lâcher prise sur la Ligne verte : c’est le talon d’Achille d’Israël Nadia Hijab (BDS)

    cndpfakinadojbag

    Nadia Hijab est directrice exécutive d’Al-Shabaka : le réseau politique palestinien, dont elle est co-fondatrice en 2009. Elle intervient fréquemment comme conférencière et commentatrice dans les médias, et elle est maître de conférences à l’Institut des Études palestiniennes.

    Le poète Dylan Thomas exhortait son père – et tous ceux qui approchent de la mort – « N’entre pas apaisé dans cette bonne nuit » mais « rage, rage encore lorsque meurt la lumière ». La mort de la solution à deux États est prédite depuis près de vingt ans, depuis qu’il est devenu évident qu’Israël a signé le processus de paix d’Oslo en 1993 sans aucune intention de permettre un État palestinien souverain.
    Et pourtant, la lumière a refusé de mourir. Il était dans l’intérêt de tous les pays, dont Israël et l’Organisation de libération de la Palestine (OLP/Palestine), de maintenir des lueurs de vie dans la possibilité de deux États, en dépit de la colonisation acharnée du territoire palestinien occupé (TPO) par Israël qui, jusqu’ici, y a implanté quelque 200 colonies de peuplement avec 600 000 colons, des actes qui constituent des crimes de guerre en droit international.


    Pour les Palestiniens vivant dans la zone grise de l’occupation, les libertés les plus fondamentales de la vie d’un peuple, le droit à la liberté, au mouvement, à la santé, et l’accès à l’eau, entre autres, ces libertés sont violées quotidiennement. Les réfugiés et les exilés palestiniens sont grandement abandonnés à leur sort, et les citoyens palestiniens d’Israël doivent faire face, du mieux qu’ils le peuvent, à la discrimination et leur dépossession par Israël. Dans l’ensemble, la stagnation du corps politique palestinien empêche une action collective efficace.


    Mais si les Palestiniens sont trop impuissants, jusqu’à présent, pour s’évader de cette zone grise, ce n’est pas le cas de l’aile droite israélienne et du mouvement des colons. Ils se sont renforcés au cours des décennies et ils ont pénétré l’armée, le système politique, et le système judiciaire, leur pouvoir considérable est entièrement soutenu et financé par l’État israélien. Ni les États-Unis ni l’Union européenne ne lui ont fait payer sa colonisation de la Cisjordanie, y compris Jérusalem-Est. Au contraire, les USA, et l’UE avec ses États membres, tout comme les pays d’Asie, d’Afrique et d’Amérique latine, veulent maintenir leurs relations militaires et commerciales avec Israël.


    Le mouvement des colons ne veut plus exister dans l’opacité d’un scénario à deux États : il recherche la clarté d’une annexion officielle de ce qui reste du TPO (Israël a déjà annexé Jérusalem), illégalement ou, au moins, de la Zone C qui représente quelque 60 % de la Cisjordanie. Tel est l’objectif, pour l’instant, du dirigeant de droite israélien, et ministre de l’Éducation, Naftali Bennett, qui a annoncé, avec jubilation, que « l’ère d’un État palestinien est finie » après que Donald Trump a remporté les élections présidentielles américaines.


    Le projet de loi que le parti de Bennet, le Foyer juif, a fait voter à la Knesset le 6 février 2017, pour « régulariser » les avant-postes illégaux comme Amona, construits sur une terre palestinienne privée, avait pour but de faire une déclaration claire sur qui possède la terre, et qui détient un pouvoir réel en Israël. Le projet de loi a été qualifié de vol de terre, même en Israël, au milieu de mises en garde que l’initiative atterrirait à la Cour pénale internationale.


    La réaction horrifiée de la communauté internationale à ce projet de loi pour la « régularisation » a été presque comique. Le ministère allemand des Affaires étrangères a déclaré que sa confiance dans l’engagement du gouvernement israélien pour une solution à deux États se trouvait « fondamentalement ébranlée », tandis que la France appelait Israël à revenir sur la loi et à honorer ses engagements. Où étaient-ils passés depuis 50 ans alors que ces crimes de guerre étaient commis ? Toutes les colonies qu’Israël a construites, que ce soit sur des terres non habitées ou sur les ruines de maisons et les terres privées palestiniennes, toutes sont illégales au regard du droit international, comme l’exploitation incessante des ressources naturelles des Palestiniens. En outre, le recours continu d’Israël à la force pour maintenir son occupation empêche le peuple palestinien de jouir de son droit, internationalement reconnu, à l’autodétermination. Actuellement, les puissances mondiales sont en train d’espérer qu’une décision de la Haute Cour israélienne, contre le projet de loi, leur évitera d’avoir à agir pour stopper les pratiques néocoloniales d’Israël.

    Israël ne peut pas légaliser ses conquêtes : cela menacerait l’ordre mondial

    Ce que cet épisode a démontré, plus que tout autre chose, c’est qu’en dépit de toutes ses manœuvres, Israël n’a pas encore réussi à gommer complètement la Ligne verte, ni à légaliser l’acquisition permanente du TPO. À ce jour, la communauté internationale ne reconnaît ni son annexion officielle de Jérusalem-Est, ni sa revendication unilatérale sur Jérusalem-Ouest. Le monde maintient que Jérusalem a un statut distinct (corpus separatum) en vertu du Plan de partition de 1947 et que son statut ne peut être accepté que par des négociations.


    Même si la communauté internationale n’a pas tenu Israël pour responsable de façon efficace – par exemple, l’étiquetage, autour duquel l’UE a fait tant de battage, des produits des colonies qui entrent sur le marché de l’UE a eu un impact minime -, elle n’approuvera pas le projet d’Israël de colonisation, et elle ne lui accordera aucune légitimité aux yeux du monde.


    En bref, Israël ne peut répéter la victoire initiale du mouvement sioniste avec la création d’un État en Palestine, incluant l’expansion des frontières de cet État bien au-delà de celles définies par le Plan de partition de 1947, sur lequel repose son existence. Israël est dans le mauvais siècle pour ce projet colonial.


    La Ligne verte – la ligne d’armistice à la fin des combats entre les armées arabes et israéliennes en 1949 – est à la base du refus de la communauté internationale de légaliser l’occupation d’Israël car elle distingue ce que le monde considère comme l’État israélien, du territoire qu’il a occupé en 1967 et des actes illégaux qu’il y a commis.
    Plus important, le statut du TPO, ce n’est pas une chose qui concerne uniquement le peuple palestinien : il concerne tout État exposé à une perte de territoire. Et la menace posée par les changements israéliens unilatéraux pour la stabilité de l’ordre mondial concerne l’Europe en particulier, qui a souffert de deux guerres mondiales.


    C’est pourquoi la Résolution 2334 du Conseil de sécurité des Nations-Unies, votée le 23 décembre 2016, n’est pas importante seulement pour les Palestiniens : elle l’est pour l’ensemble de l’ordre de l’après-guerre, car elle réaffirme l’illégalité des colonies et l’application du droit international – notamment les lois régissant l’occupation militaire – au territoire occupé. Et c’est pour cela qu’Israël a été si en colère après la 2334 : sa capacité à effacer la Ligne verte en a pris un gros coup.


    Bien que l’hypocrisie de la communauté internationale soit évidente dans sa façon de traiter très différemment l’occupation de la Palestine par Israël et l’occupation de la Crimée par la Russie, ces deux occupations ont comme base la même législation internationale. Peut-être que la déclaration la plus importante nous venant de la nouvelle Administration US est celle de l’ambassadrice des USA aux Nations-Unies, Nikki Hayley, devant le Conseil de sécurité, à propos de la flambée de violences en Ukraine au début de ce mois. Elle a appelé à une cessation immédiate de l’occupation russe de la Crimée, et déclaré que les USA ne lèveront pas leurs sanctions contre la Russie tant que la Crimée ne sera pas rendue à l’Ukraine. Étant donné les mots chaleureux de Trump à propos de la Russie, la déclaration a été une surprise mais, sans aucun doute, elle a été bien accueillie par les Européens.


    Lâcher prise sur la Ligne verte en ce moment serait une erreur grave, peut-être irréversible. Le caractère illégal des activités israéliennes dans le TPO conserve la faculté pour les Palestiniens de poursuivre Israël et les dirigeants israéliens devant les tribunaux internationaux et nationaux. C’est aussi un élément important dans le renforcement des efforts du mouvement de boycott, désinvestissement et sanctions (BDS), créé et dirigé par la société civile palestinienne.


    À ce jour, les efforts visant l’État n’ont eu qu’un succès modeste parce qu’Israël s’est positionné comme précieux pour la communauté internationale dans les domaines du commerce, du développement des armes, et de la géopolitique. La révélation de l’intention véritable  des dirigeants israéliens, concernant l’acquisition permanente du TPO par la force, rend le moment opportun pour une pression concertée par l’OLP/Palestine pour, au minimum, obtenir l’interdiction totale des produits des colonies et la fin des relations avec l’État israélien et les organismes du secteur privé, telles que les banques, qui financent les colonies de peuplement.

    La Ligne verte n’entre pas dans l’opposition un État contre deux États

    La Ligne verte est considérée comme la frontière sur laquelle reposerait une solution à deux États. Pourtant, arguer que les Palestiniens ne doivent pas laisser tomber la Ligne verte, ce n’est pas se déclarer comme partisan d’un résultat politique avec une solution à deux États. En revanche, c’est un argument pour utiliser toutes les sources possibles et efficaces d’une force disponible, sans renoncer aux droits inaliénables des Palestiniens.


    Il est important de plaider cette cause à présent, car les voix sont plus nombreuses chez les Palestiniens et dans le mouvement de solidarité avec la Palestine à demander de changer le but politique des Palestiniens, d’une solution à deux États vers une solution à un seul État, ou vers une lutte pour les droits civils. Ces voix vont probablement devenir plus fortes à l’approche de l’anniversaire de la 50e année d’occupation en juin prochain, avec les Palestiniens qui, tant en Israël que dans les TPO, sont confrontés aux menaces israéliennes les plus draconiennes pour leur existence sur leur terre depuis le début de l’occupation.
    Il est naturel qu’un peuple en quête de ses droits nationaux et humains, et ses alliés, veuillent la clarté et l’unité sur le but politique final. En outre, la fissure croissante entre ceux qui plaident pour un État ou une lutte pour les droits civils, dont beaucoup sont des militants palestiniens et de leurs sympathisants populaires, d’un côté, et ceux qui sont favorables à deux États de l’autre, dont beaucoup sont des dirigeants et hommes d’affaires palestiniens (aussi bien que les sionistes libéraux), cette fissure a nui à la capacité des Palestiniens à s’unir autour d’une action collective.


    Malheureusement, parvenir à la clarté du corps politique palestinien sur l’objectif final n’est pas réalisable à ce stade. Cela a été possible autour d’un État unique de 1969 à 1974 quand le programme de l’OLP se fondait sur un État démocratique et laïc. C’était également possible autour de deux États dans les années entre la déclaration d’indépendance palestinienne en 1988 et la reconnaissance ultérieure d’Israël jusqu’à la fin des années 1990 et l’échec du processus d’Oslo.


    Aujourd’hui, les Palestiniens n’ont pas le pouvoir de réaliser un objectif politique final dans un avenir prévisible. Ce qui ne devrait pas empêcher, et n’empêche pas, d’œuvrer pour obtenir des acquis intermédiaires, sans compromettre les droits fondamentaux. Telle est en fait la position que défend le mouvement BDS : il se base sur le droit et non sur une « solution ». En ne se prononçant pas pour une issue politique finale, le mouvement peut mobiliser le plus grand nombre d’acteurs palestiniens et de la solidarité, encourageant chacun à agir à sa façon pour contester les violations du droit par Israël. Ils peuvent, en effet, se concentrer sur l’occupation et/ou sur les droits des citoyens palestiniens d’Israël, et/ou sur les droits des réfugiés palestiniens.


    Beaucoup d’énergie est gaspillée sur la question de l’objectif final, une énergie qui serait mieux utilisée pour élaborer des stratégies spécifiques afin de mettre un coût sur l’occupation et les violations du droit par Israël. Elles pourraient adopter soit une démarche basée sur le droit afin d’aider la société civile, soit une démarche basée sur une solution afin d’établir un contact avec les gouvernements et les entreprises. Nul besoin de nier le résultat politique ultime de deux États, Israël et Palestine, dans lesquels tous les citoyens jouissent des droits humains, ou d’un seul État palestinien-israélien, où tous jouissent de tout l’éventail des droits.
    Cela n’aurait donc aucun sens d’abandonner toutes les sources de pouvoir disponibles pour arrêter et faire reculer les actes illégaux d’Israël et promouvoir les droits des Palestiniens, y compris, et peut-être surtout, la Ligne verte. Les questions les plus immédiates sont dans la façon d’éviter les pièges à venir dans les négociations menées par l’Administration Trump, tout en tirant parti de l’objectif d’Israël de révéler ses véritables intentions à l’endroit du TPO, d’une manière qui rende impossible pour quiconque de fermer les yeux.

    Traiter avec les Opérateurs

    L’initiative de la droite israélienne de légaliser ses avant-postes a souligné la réalité que, en dépit de sa force écrasante, elle n’a aucune voie unilatérale pour une reconnaissance internationale de son statut dans les territoires. Seule, l’OLP/Palestine, en tant que représentante du peuple palestinien, peut accepter un changement dans le statut qui permettrait à Israël de conserver certains de ses « butins » – et il va sans dire qu’elle ne doit pas agir ainsi ; la société civile palestinienne doit faire tout son possible pour s’assurer qu’elle ne le fera pas. La période à venir est pleine de dangers et de défis qui nécessiteront des stratégies et des actions claires et collaboratives de la part des Palestiniens.


    L’un des principaux dangers est le désir de Trump de faire un « deal » sur la Palestine et Israël. Israël fera probablement monter la pression économique et militaire qu’il exerce sur les Palestiniens sous son occupation, et qui sont déjà sous très haute pression. En outre, la démarche de l’Administration Trump pèse déjà lourdement sur les Palestiniens avec la nomination du partisan des colons par excellence, David Friedman, au poste d’ambassadeur US. Le défi ici est de réfléchir à la façon dont l’OLP/Palestine peut résister à cette poussée, avec le soutien (et la pression) des citoyens palestiniens d’Israël et le soutien international, et quelles stratégies elle peut adopter pour qu’elle n’apparaisse pas comme un « partisan du refus », qu’elle ne s’écroule pas sous la pression (notamment des États arabes), et qu’elle puisse exercer une contre-pression. En interne aussi, elle doit trouver les moyens de supprimer peu à peu toute coordination sur la sécurité avec Israël, ce qui peut ne pas se justifier dans les meilleurs délais, mais qui ne peut plus du tout maintenant être excusée.


    Un autre défi concerne les tensions qui pourraient monter entre la société civile palestinienne et le mouvement de solidarité Palestine aux États-Unis, qui est l’une des sources de pouvoir les plus fortes pour le peuple palestinien, si et quand l’OLP/Palestine entreprend des négociations parrainées par l’Administration Trump. Le mouvement solidarité Palestine et ses alliés naturels – notamment les communautés noires, latino-américaines, et autochtones des USA – ne peuvent envisager une situation qui « normalise » les relations avec l’Administration Trump et ses aspects nationalistes et racistes en faveur des Blancs. En outre, il sera difficile de maintenir la Palestine à l’ordre du jour avec autant de questions conflictuelles auxquelles sont confrontés les citoyens américains – notamment l’accès aux soins, l’environnement, l’éducation, et les droits des salariés.


    Cependant, la situation pourrait changer d’ici les deux ans. La mobilisation de vastes secteurs de la société civile américaine sur les droits des immigrés, la santé et l’éducation, et contre le racisme et la discrimination, pourrait changer radicalement la composition du Congrès lors des prochaines élections, passant des Républicains au Parti démocrate. Et les forces progressistes comme celles qui soutiennent la cause palestinienne – soutenant notamment des sanctions contre Israël – grandissent au sein du Parti démocrate.
    L’Europe, l’autre grande arène, est aussi préoccupée. L’UE fait face au retrait de la Grande-Bretagne, aux menaces d’élections de dirigeants d’extrême-droite dans des pays clés, et à l’imprévisibilité de la nouvelle Administration américaine. Mais les Européens craignent aussi un affaiblissement de l’ordre mondial, et les actions d’Israël peuvent fournir l’occasion pour la société civile de faire pression sur leurs gouvernements afin qu’ils prennent leurs responsabilités et mettent fin à leurs relations avec les entités israéliennes qui fonctionnent au-delà de la Ligne verte, ou qu’ils envisagent les mêmes sanctions qui sont appliquées contre la Russie après son occupation de la Crimée.


    L’OLP/Palestine a évolué sur des fronts qui peuvent être, et qui sont, mis en avant plus efficacement, tels que l’adhésion de la Palestine à la Cour pénale internationale (CPI), et son engagement auprès du Conseil des droits de l’homme, incluant la décision du Conseil de créer une base de données de toutes les entreprises engagées dans une activité illégale dans le TPO. Ces points d’entrée peuvent aussi être utilisés par les organisations palestiniennes de défense des droits de l’homme qui sont engagées directement avec la CPI et le Conseil des droits de l’homme, entre autres organisations internationales, en coordination avec ou par les activités de lobbying de l’OLP/Palestine.


    Et l’adoption de la Résolution 2334 du Conseil de sécurité des Nations-Unies, malgré tous ses défauts, notamment le maintien de la coordination de sécurité avec Israël, peut encore être marquée comme une victoire de l’OLP/Palestine. Bien qu’il n’y ait pas pénurie de résolutions similaires, sa réaffirmation, à l’époque actuelle, était un avertissement à Israël qu’il aura à faire face à une grande bataille dans ses tentatives de formaliser son acquisition illégale de territoires par la force. De plus, la RCSNU 2334 va plus loin que les textes précédents des Nations-Unies en demandant à « tous les États » de « faire la distinction dans leurs relations » entre territoire israélien et territoire occupé en 1967.


    C’est pourquoi Israël lutte durement contre la RCSNU 2334, notamment au niveau de chaque État des États-Unis. Déjà, des États US essayaient de s’opposer au succès du mouvement BDS en boycottant les entreprises qui refusaient de faire des affaires dans les colonies – une vingtaine d’États ont une législation à cet effet. Maintenant, des États citent expressément la RCSNU 2334 comme un élément de leur contre-attaque. Par exemple, l’État de l’Illinois a mis en garde l’UE contre le fait d’encourager les entreprises à suivre ce chemin, disant que « l’adoption de sanctions conformément » à la RCSNU 2334 (laquelle ne mentionne pas la menace de sanctions) pourrait « faire prendre le risque aux entreprises européennes d’une violation de la législation de l’Illinois ».


    Le manque d’un progrès assuré sur la réalisation du droit dans un avenir prévisible laisse les Palestiniens vivant sous l’occupation et le siège israéliens, les citoyens palestiniens en Israël, et les réfugiés palestiniens, face à des jours très sombres. Cependant, il y a encore des raisons d’espérer, notamment la détermination de la société civile palestinienne et les points d’entrée que l’OLP/Palestine a obtenus à la CPI, entre autres. La hâte de la droite israélienne à s’emparer du pouvoir en Israël et à terminer l’annexion de la Palestine va créer plus d’ouvertures pour l’action. Alors que la société civile américaine se mobilise contre Trump, c’est le moment de tenir ferme, de défendre les acquis, d’exploiter les opportunités, et de se prémunir contre les concessions.

    Et c’est le moment de s’accrocher à cette Ligne verte.

    Nadia Hijab – 15 février 2017 – Al Shabaka

    https://al-shabaka.org/
    Traduction : JPP pour BDS FRANCE

    https://bdsf34.wordpress.com/

  • Crise historique du mouvement national palestinien (Orient 21)

    « La mosaïque éclatée », de Nicolas Dot-Pouillard

    Le mouvement national palestinien traverse la plus grave crise de son histoire depuis 1967. Il est confronté à des défis internes et externes sans précédent et à des clivages qui traversent tous les courants et toutes les organisations.

    « Vingt-trois ans après Oslo, le bilan du mouvement national palestinien est négatif », avertit le chercheur Nicolas Dot-Pouillard1. La formule tient de l’understatement. Les accords d’Oslo sont morts. L’État palestinien n’existe toujours pas. Le gouvernement Nétanyahou a cessé d’y faire allusion, n’ayant plus à s’embarrasser de précautions langagières face à Donald Trump, qui le soutient ouvertement et souhaite déplacer l’ambassade américaine à Jérusalem. Fort de ce soutien, la colonisation de la Cisjordanie s’accélère et avale petit à petit le territoire d’un hypothétique État palestinien. La bande de Gaza, gouvernée jusqu’ici par le Hamas, est soumise à un siège pratiquement total par Israël et l’Égypte. L’Autorité nationale palestinienne (ANP), dont la durée de vie ne devait pas dépasser cinq ans selon les accords d’Oslo, se perpétue dans le rôle de protecteur de l’occupant à travers des accords de coopération sécuritaire.

    Division du mouvement

    Le mouvement national palestinien dans son ensemble est profondément divisé, en désaccord, y compris à l’intérieur de chaque parti, sur à peu près tout : « Sur la géographie de l’État palestinien, entre un État et deux États, israélien et palestinien, côte à côte ; sur le devenir de l’ANP et de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) ; sur la stratégie à établir face à Israël, entre référence au droit international et résistance populaire …. »

    En dehors des territoires occupés, c’est encore pire. Dans les camps de réfugiés du Liban, on s’est affronté les armes à la main entre partisans du président de l’Autorité nationale palestinienne (ANP) Mahmoud Abbas et de Mohammed Dahlan, prétendant à la succession du Fatah, le parti d’Abbas et de Yasser Arafat. En Syrie, la guerre civile « est devenue, au fil des mois, une guerre interpalestinienne » : dans le camp de réfugiés de Yarmouk, près de Damas, des combats ont eu lieu entre le Hamas et divers groupes d’opposition d’un côté, l’armée syrienne et des factions palestiniennes inféodées au régime de l’autre. Résultat : en 2015, l’organisation de l’État islamique (OEI) pénètre dans le camp.

    Incapable de protéger son peuple, le mouvement national « a perdu de vue son long terme » et se contente de « gérer la catastrophe », commente Nicolas Dot-Pouillard.

    Mais le sujet du livre, c’est que tout n’est pas perdu. Pour une bonne raison : l’idée nationaliste est toujours vivante. Il y a bien une crise du mouvement national, mais pas de l’idéal, ni de la conscience nationale, analyse l’auteur. Un nationalisme « en fragments et abîmé », mais qui résiste. La récente annonce à Moscou de la création d’un gouvernement d’union nationale le 17 janvier paraît d’ailleurs confirmer cette thèse. Certes, ce n’est pas la première fois, et les précédentes tentatives ont échoué. Mais la Russie a changé le braquet des négociations en rassemblant pratiquement tous les mouvements palestiniens, les rivaux islamistes du Djihad islamique et du Hamas, leur adversaire le Fatah, mais aussi les factions de Damas comme le Front populaire pour la libération de Palestine — commandement général (FPLP-CG), une très vieille dissidence du FPLP. Une première que les précédents « parrains » (États-Unis, Arabie saoudite, etc.) n’avaient jamais pu réaliser.

    Une nouvelle « table rase » ? Le mouvement national palestinien est « né plusieurs fois, alors qu’il semblait mort ou à la dérive », dit l’auteur. La mort en 1935 d’Ezzedine Al-Qassam, leader de l’insurrection paysanne, est suivie de la grande révolte de 1936. L’éviction de Beyrouth en 1982 précède la première intifada de 1987. L’« intifada des couteaux » de 2015 peut avoir poussé les organisations palestiniennes à changer d’époque.

    Tout reste à faire, de la constitution du futur gouvernement à l’élaboration d’une stratégie commune : un État, deux États ? Lutte armée ou pacifique ? Sur le papier, le fossé entre les signataires peut paraître infranchissable, et l’accord une façade destinée surtout à faire face à la nouvelle donne internationale. Quoi de commun entre des partis se réclamant de l’islam politique et refusant de céder un seul arpent de la Palestine de 1948, des partis de gauche laïcs et refusant eux aussi les accords d’Oslo, et un Fatah hégémonique dans l’ANP, acceptant une Palestine dans les frontières de 1967, c’est-à-dire 22 % de la Palestine historique ? Comment concilier les partisans de la lutte armée et le Fatah qui se fait l’auxiliaire d’Israël, réprimant les manifestations et pourchassant ses opposants ?

    Un nationalisme toujours vivant

    L’idéologie nationaliste, répond Dot-Pouillard. C’est elle qui empêche cette « mosaïque » de s’éparpiller complètement. Les militants palestiniens, quelle que soit leur affiliation, restent liés par un objectif commun, plus important que n’importe quelle alliance étrangère ou confession. La démonstration passe par une analyse fine de l’histoire récente, suivant quatre grandes thématiques stratégiques : territoire, pouvoir politique, moyens de la lutte, et reconfigurations idéologiques et identitaires. Sans vouloir résumer une étude très détaillée, chaque chapitre révèle souvent une complexité qui dépasse de loin les idées reçues. Ainsi la fracture entre ceux qui acceptent les frontières de 1967 et ceux qui pensent toujours à la « Palestine historique » peut passer à l’intérieur même du Fatah ou de la gauche. Le thème de la volonté de « destruction d’Israël » par le Hamas, pilier de la propagande israélienne, s’accommode mal des déclarations des leaders du parti islamiste, qui ont régulièrement proposé une « trêve de longue durée » pouvant même aller « jusqu’à la génération suivante » selon Cheikh Ahmed Yassine, le guide spirituel du Hamas, assassiné par Israël dans son fauteuil de tétraplégique en mars 2004 à Gaza.

    En attendant, le pragmatisme règne. Les adversaires les plus farouches d’Oslo ne veulent pas la mort de l’ANP, institution qui a le mérite d’exister. Même le Djihad islamique ne demande pas sa dissolution. L’objectif reste toutefois l’inclusion de tous (et notamment du Hamas) dans l’OLP, seule habilitée à représenter et à parler au nom de tous les Palestiniens, diaspora comprise. Cette promesse maintes fois avancée a été réitérée à Moscou. L’évolution des esprits favorise la rencontre entre « laïques » et islamistes. Pour Dot-Pouillard, si l’islamisme se nationalise, le nationalisme s’islamise. Le Fatah, à l’origine non confessionnel, prend désormais en compte la religion, qu’un cadre du mouvement de Mahmoud Abbas peut qualifier de « principale composante du patrimoine palestinien ».

    Le nationalisme arabe reste toutefois présent chez des militants de gauche.

    Les « printemps arabes » ont aussi affecté une nouvelle génération palestinienne, indépendante des partis politiques, qui refuse la division et cherche des alliances avec les jeunesses révolutionnaires d’Égypte ou de Tunisie, comme en témoigne la Conférence de la jeunesse arabe et de la dignité organisée à Tunis en décembre 2012 par le Mouvement des jeunes Palestiniens (connu sous son acronyme anglais de PYM). Ces divergences peuvent s’appeler pluralisme. Ce n’est pas par hasard, dit Nicolas Dot-Pouillard, que l’on parle d’« irakisation » ou de « syrianisation » pour désigner la fragmentation d’un pays en entités rivales sur des bases confessionnelles, mais que le mot « palestinisation » n’existe pas. « Face à la communautarisation du politique, conclut l’auteur, la Palestine demeure une ligne de fuite encore salvatrice ».

    Pierre Prier

    1Nicolas Dot-Pouillard fait partie du comité de rédaction d’OrientXXI.

    http://orientxxi.info/

  • Nouveautés Syrie sur LUNDI AM

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    Expériences de communes autonomes dans la Syrie en guerre

    « Burning Country » Les syriens dans la guerre et la révolution...

    Révolutions et Contre-Révolutions - Des printemps arabes à aujourd’hui

    "La révolution syrienne est une révolution acéphale " Entretien avec Arthur Quesnay

    https://lundi.am/

  • Syrie

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  • Syrie Paris : Débat « Un nouvel état des lieux » (Souria Houria)

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    Le 26 février 2017

    Les Dimanches de Souria Houria 

    24ème rencontre des Dimanches de Souria Houria

    Conçus et Animés par Farouk Mardam Bey

    Le dimanche 26 février 2017, de 17 h à 19 h

    Le Maltais Rouge

    40, rue de Malte, 75011 Paris

    Métro République ou Oberkampf

    Un nouveau état des lieux.

    Rencontre avec Ziad Majd politologue, professeur des études du Moyen-Orient à l’Université américaine de Paris

    Témoignage sur la situation à Idleb de Younes Shasho activiste et photographe d’Alep

    https://souriahouria.com

  • Quand le Ministre de la Défense légitime les manœuvres militaires franco-israéliennes et encourage de futurs crimes de guerre (BDS)

     
    Par question publiée au J.O. du 6 décembre 2016, Jean Jacques Candelier, député du Nord a demandé au ministre de la défense de s’expliquer  sur les manoeuvres militaires aériennes franco-israéliennes qui ont eu lieu en  Corse en novembre 2016.
     
    Le député évoque notamment Gaza, où l’aviation israélienne s’est illustrée à 3 reprises par des raids meurtriers sur la population civile (agressions de 2008-09, 2012 et 2014), avec le bilan effroyable de 541 enfants tués au cours des opérations sanglantes de l’été 2014.
     
    Le ministre a affirmé par réponse publiée au J.O. du 24 janvier que la coopération militaire de la France avec Israël est ancienne, que la France développe ce type de relations avec de nombreux autres pays, et que cette coopération relève du cadre strict de l’action diplomatique.
     
    En somme, il n’y aurait pas lieu de s’inquiéter !
     
    A cela nous répondons que bien au contraire toute coopération militaire de la France avec l’Etat colonial et d’apartheid israélien nous inquiète et nous scandalise, et que nous participons sans relâche à la campagne internationale pour l’embargo sur le commerce d’armes et contre toute coopération militaire avec Israël.
    Il est inadmissible que le gouvernement français affiche une telle réponse après le refus méprisant d’Israël de se plier à la résolution 2334 du Conseil de sécurité de l’ONU contre la poursuite de la colonisation, puis de participer à la conférence de Paris !
     

    NON Monsieur le ministre, les manœuvres militaires franco-israéliennes ne sont pas anodines : elles préparent de futurs crimes de guerre ! Vous n’êtes pas sans savoir que la population civile palestinienne sert de cobaye pour tester les armes israéliennes, en toute violation de la 4ème convention de Genève.

     Vous savez aussi que les États, dont la France au regard de ses engagements européens et internationaux, ont pour obligation de garantir qu’Israël, comme tout autre État, se conforme au droit international.
     
    En 2014, Israël a assassiné plus de 2250 palestiniens à Gaza, dont plus de 550 enfants selon l’UNICEF. Aujourd’hui, des raids meurtriers frappent encore trop souvent la population de Gaza  et, vous ne l’ignorez sans doute pas,  les emprisonnements et les exécutions sommaires de Palestiniens résistants  sont quasi quotidiens en Cisjordanie
     
    Votre réponse, qui occulte complètement cette réalité est un encouragement à de nouveaux crimes de guerre contre un peuple désarmé.

    Nous continuerons à nous mobiliser pour que la France déclare un embargo militaire d’Israël, conformément à la demande unanime de la société civile palestinienne.

     
    Paris, le 13 février 2017,
     
    La Campagne BDS France
     
  • Nouveautés sur Association France Palestine Solidarité

    http://www.france-palestine.org/local/cache-vignettes/L150xH224/arton30317-48f20.jpg?1487068963

     

    Temps fort Palestine : territoire, mémoire, projections

    Mucem - Marseille, mardi 14 février 2017
  • Alep prix de photo journalisme (Pùblico.es)

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    La ganadora del segundo premio de Historias en la categoría de Noticias de Actualidad de la 60 edición del concurso de fotografía y narración digital Internacional WPP es la captada por el fotógrafo Ameer Alhalbi de la Agence France-Presse (AFP). La imagen, titulada 'Rescued From the Rubble', muestra a dos hombres sirios mientras rescatan a dos bebés de una zona destruída tras un bombardeo en Alepo, Siria, el 11 de septiembre de 2016. EFE

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    La instantánea 'Rescued From the Rubble', captada por el fotógrafo Ameer Alhalbi de AFP,
    es la ganadora del segundo premio de Historias en la categoría de Noticias de Actualidad.
    La fotografía muestra un grupo de voluntarios sirios mientras rescata a un niño de entre
    los escombros tras la explosión de una bomba en Alepo, Siria, el 24 de noviembre de 2016. EFE
     
     
  • Genève : Rassemblement pour faire entendre la voix des civils syriens (Souria Houria)

    20 Au 25 février 2017

    Appel à un rassemblement pour faire entendre la voix des civils syriens

    Genève, place des Nations,
    Un rassemblement lundi 20.2.2017 de 17h00-18h00

    Un stand mercredi 22 (16h30-18h00)
    Un rassemblement samedi 25 (15h00-16h30)

    A l’occasion des négociations de Genève pour la paix, qui réuniront les délégations de l’opposition syrienne et du régime syrien en février 2017, nous appelons à la mobilisation pour faire entendre la voix des Syriens et Syriennes en lutte, pour réaffirmer leurs revendications légitimes qui doivent être la base des négociations.

    Evolution depuis l’échec de Genève II et Genève III :

    – Le déplacement forcé des populations des régions assiégées (régions soulevées depuis 2011) s’étend et devient une politique qui œuvre pour un changement démographique en Syrie. Les populations de ces régions sont poussées à fuir le pays ou transférées de force vers Idleb (au nord), avec la bénédiction de l’ONU. Après Darayya en septembre 2016, l’intensification des bombardements barbares russes en décembre a conduit à la destruction d’Alep-Est et au déplacement forcé de ses habitants vers Idleb. En janvier 2017 ce fut le tour de Wadi Barada (région de Damas).

    – Un accord de cessez-le-feu, orchestré par la Russie, a été signé avec l’approbation de l’Iran et de la Turquie, fin décembre 2016. Aujourd’hui et malgré le cessez-le-feu, les bombardements sur Wadi Barada ont conduit au déplacement forcé de sa population vers Idleb fin janvier, la Russie continue à bombarder Idleb ! et d’autres régions en Syrie continuent à subir les bombardements du régime syrien et de ses alliés.

    Les crimes commis contre les civils continuent en Syrie et le silence de la communauté internationale continue lui aussi.

    Quel bilan et quelle solution?
    Plus de la moitié de la population syrienne a été déplacée, on compte aujourd’hui plus de 450’000 morts, plus de 1’000’000 de blessés, plus de 325’000 arrestations et disparitions forcées, plus de 12’000 morts sous la torture documentées, et environ 13’000 exécutions sommaires dans la prison de Saydnaya seule (selon le rapport récent d’Amnesty International). Face à cette énorme souffrance de la population, infligée essentiellement par le régime Assad, seule la justice et le jugement des responsables de crimes contre l’humanité et de crimes de guerre peuvent aider à obtenir une véritable solution politique. Sans oublier que l’apparition de Daech (EI) et de ses semblables est une conséquence directe de la politique du régime Assad.

    Les pourparlers de paix de Genève 4 doivent conduire à la satisfaction des aspirations du peuple syrien pour la liberté, la dignité et la justice sociale dans un Etat démocratique. Ces objectifs doivent être garantis et protégés contre les intérêts et les manipulations des puissances régionales et mondiales qui ont démontré au cours des six dernières années leur attachement exclusif à leur stratégie régionale, qui ne sert que leurs propres intérêts, comme le fait le régime Assad, sur le terrain et dans les couloirs de l’ONU.

    Le défi consiste à établir et garantir les droits fondamentaux des citoyens, dans le cadre d’une Syrie unie et démocratique, libre et souveraine, rassemblant toutes les composantes de sa population, droits basés sur le concept de la citoyenneté avec des droits égaux pour tous.

    Nous Syriens exigeons:


    • Le départ immédiat du dictateur criminel Bachar Al Assad afin d’établir un gouvernement de transition représentatif des différentes composantes du peuple Syrien, en vue de tenir des élections libres et équitables pour une véritable assemblée constituante.
    • La fin du siège, de la famine imposée et des déplacements forcés dans toutes les régions assiégées.
    • La fin effective de tous les bombardements sur les quartiers et villages.
    • Le départ de tous les combattants étrangers présents en Syrie et la fin de l’intervention russe, iranienne et turque.
    • La libération de tous les prisonniers politiques, des militants, des journalistes, des civils et des combattants de la liberté détenus dans les geôles du régime tyrannique d’Assad ou celles de tout autre groupe armé en Syrie.
    • L’arrestation et le jugement de ceux qui se sont rendus coupables de crimes de guerre ou de crimes contre l’Humanité au cours des 40 dernières années.
    • La reconstruction du pays dans le respect des personnes, et la création de conditions saines et sûres pour le retour des personnes déplacées à leurs domiciles.

    Les négociations avec le régime tyrannique de Bachar Al-Assad ne devraient en aucun cas conduire à une négation des demandes légitimes du peuple syrien, sinon les Syriens n’auront d’autre choix que de continuer leur combat avec force et détermination, même au prix exorbitant de la souffrance actuelle, jusqu’à la construction d’un nouvel Etat libre et démocratique.

    Hommage aux victimes de la tyrannie. Vive la révolution syrienne!

    Organisé par: FemmeS pour la Démocratie avec la collaboration de …
    Soutenu par: Mouvement pour le socialisme (MPS), alencontre.org, le Cercle La brèche

     Souria Houria le 13 février 2017

    https://souriahouria.com/