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La situation est toujours aussi critique à Alep, en proie aux bombardements des avions de guerre russes et de l’artillerie syrienne depuis la fin du cessez-le-feu. Le plus grand hôpital des quartiers rebelles de la ville a ainsi été une nouvelle fois la cible, samedi 1er octobre, d’au moins deux barils d’explosifs, a fait savoir la […]
Par Hellen Sallon Quelque 75’000 personnes sont coincées dans un no man’s land désertique entre les deux pays. Entre les «bermes» [espace entre deux zones], les deux murs de sable qui marquent la frontière avec la Syrie, dans la zone démilitarisée sous contrôle jordanien, 75’000 Syriens s’entassent dans deux camps informels. La frontière jordanienne leur […]
Des vidéos et des images satellites montrant des cimetières et des tumulus improvisés donnent un rare aperçu de ce qui se passe dans la zone désertique située entre la Jordanie et la Syrie, où sont piégés des dizaines de milliers de réfugiés pratiquement coupés de toute aide humanitaire depuis deux mois, a déclaré Amnesty International.
Des témoignages récents recueillis par l’organisation auprès de personnes se trouvant dans cette zone appelée « la berme » (du nom du mur de sable marquant la frontière côté jordanien) décrivent une situation désespérée marquée par la souffrance humaine, et soulignent les conséquences tragiques de l’incapacité de la communauté internationale à s’entendre sur le partage des responsabilités en ce qui concerne la crise mondiale des réfugiés. La semaine du 19 septembre 2016, les dirigeants du monde entier vont se réunir à New York pour deux sommets de haut niveau sur la question des réfugiés.
« La situation dans la berme donne un triste aperçu des conséquences que peut avoir l’incapacité lamentable des États à partager les responsabilité dans la crise mondiale des réfugiés. Cette absence de partage des responsabilités a amené de nombreux pays voisins de la Syrie à fermer leurs frontières aux réfugiés », a déclaré Tirana Hassan, directrice en charge de la réaction aux crises au sein d’Amnesty International.
« Les personnes piégées dans la zone de la berme se trouvent dans une situation désespérée, caractérisée par une pénurie de nourriture et une propagation des maladies. Certains réfugiés souffrent, voire meurent, de maladies faciles à prévenir, simplement parce que les autorités ne les autorisent pas à entrer en Jordanie et ont bloqué tout accès aux secours, aux soins médicaux et à une aide humanitaire digne de ce nom. »
Les voisins de la Syrie, dont la Jordanie, où vivent 650 000 réfugiés, accueillent la grande majorité des personnes qui fuient le conflit, ce qui pèse lourdement sur leurs ressources. À l’approche des deux sommets sur les réfugiés, Amnesty International appelle les dirigeants mondiaux à passer des discours aux actes et à s’engager concrètement à accueillir une part équitable des réfugiés, afin de soulager la pression sur les pays qui les hébergent en nombre. L’organisation demande également à la Jordanie d’autoriser immédiatement les réfugiés de la berme à entrer sur son territoire.
Famine, maladies et décès
L’aide humanitaire aux réfugiés de la berme, déjà limitée par le passé, est totalement interrompue depuis que les autorités jordaniennes ont fermé les points de passage de Rukban et Hadalat à la suite d’un attentat qui a fait sept morts parmi les gardes-frontières le 21 juin 2016. Depuis, une seule distribution de nourriture a eu lieu début août à destination des plus de 75 000 personnes piégées dans cette zone. Les autorités jordaniennes interdisent aux organisations humanitaires de se rendre dans cette zone désertique, les contraignant à larguer de la nourriture par-dessus le mur de sable au moyen de grues.
Abu Mohamed, qui vit dans le camp informel de Rukban depuis cinq mois, a indiqué que la situation s’y était fortement détériorée depuis l’attentat du 21 juin.
« La situation humanitaire est catastrophique, en particulier pour les enfants. Nous avons de l’eau potable mais pratiquement pas de nourriture ni de lait […] C’est terrible », a-t-il déclaré.
« Beaucoup de personnes sont mortes […] Ils ont juste distribué du riz et des lentilles, et un kilo de dattes séchées, mais c’est tout de que nous avons eu depuis un mois. Le moral est extrêmement bas chez les habitants du camp. »
Des images vidéo qu’Amnesty International s’est procurées montrent deux cimetières improvisés à Rukban, avec des dizaines de tumulus, situés à proximité des tentes des réfugiés.
L’impossibilité de bénéficier de véritables soins médicaux et les conditions de vie effroyables forment un cocktail mortel. Le manque d’hygiène, les mauvaises conditions sanitaires et l’accès limité à l’eau potable auraient entraîné une multiplication des cas d’hépatite, qui serait la principale cause de mortalité chez les enfants à Rukban.
De source humanitaire, depuis juin 2016, au moins 10 personnes sont mortes d’hépatite. Des réfugiés de Rukban ont indiqué que beaucoup des victimes étaient des enfants souffrant de jaunisse – une des conséquences de l’hépatite.
Des travailleurs humanitaires ont également signalé au moins neuf décès survenus lors d’accouchements depuis le 21 juin. De nombreuses femmes enceintes figurent parmi les réfugiés, et elles n’ont pas accès aux soins médicaux.
Le nombre exact de décès est difficile à vérifier car l’accès à la zone est très restreint.
Déplacez le curseur pour visualiser les changements intervenus à Rukban.
Selon des personnes vivant à Rukban, fin août 2016, un jeune homme de 20 ans est mort de la jaunisse, probablement à la suite d’une hépatite. Il serait décédé d’une hémorragie gastro-intestinale. En l’absence de médicaments, rien n’a pu être tenté pour lui sauver la vie.
Les autres maladies les plus courantes dans le camp sont les infections respiratoires, la déshydratation, la leishmaniose et la diarrhée.
Des images satellite qu’Amnesty International s’est procurées montrent que, depuis fin 2015, la densité de population à proximité des deux camps frontaliers informels de Rukban et Hadalat a fortement augmenté.
Bien que les réfugiés soient un peu moins nombreux à Hadalat depuis l’interruption de l’aide humanitaire en juin et les frappes aériennes russes survenues dans la région en juillet, globalement le nombre de réfugiés ne cesse d’augmenter dans la zone de la berme.
À Rukban, le nombre total d’abris est passé de seulement 368 en septembre 2015 à 6 563 fin juillet 2016, pour atteindre plus de 8 295 en septembre 2016. Cette augmentation spectaculaire s’explique par le fait que, ces derniers mois, des milliers de personnes ont continué de fuir le conflit en Syrie, où les crimes de guerre et autres graves violations sont quotidiens.
Renforcement des restrictions pour des raisons de sécurité
Les autorités jordaniennes ont évoqué à maintes reprises leurs craintes en matière de sécurité pour justifier la fermeture de la frontière – ayant eu pour conséquence l’arrêt de l’aide humanitaire dans la zone de la berme. Mohammed al Momani, ministre d’État pour les Affaires médiatiques, a déclaré à Amnesty International que la zone de la berme était en train de « devenir une enclave de Daesh » (c’est-à-dire une zone contrôlée par le groupe armé se désignant sous le nom d’État islamique). Il a reconnu que la situation humanitaire était mauvaise et a affirmé que la Jordanie était prête à assumer sa part de responsabilité, mais il a aussi appelé les Nations unies et la communauté internationale à prendre une part équitable des responsabilités concernant les réfugiés de la berme.
« Il ne fait aucun doute que la sécurité est un élément important à prendre en compte, mais la protection des Jordaniens ne doit pas se faire aux dépends de l’aide humanitaire et de la protection de ceux qui en ont désespérément besoin », a déclaré Tirana Hassan.
Par le passé, la Jordanie a soumis les réfugiés syriens à des procédures rigoureuses de contrôle et d’enregistrement avant de les laisser entrer sur son territoire. Rien ne l’empêche de remettre en place ces procédures afin d’ouvrir ses portes aux réfugiés qui fuient le conflit en Syrie tout en assurant sa sécurité.
L’ONU est en train de négocier une reprise de l’aide humanitaire avec les autorités jordaniennes. Le projet consisterait à déplacer les points de distribution à deux kilomètres à l’intérieur de la zone désertique, à distance de la frontière jordanienne, afin de créer une zone tampon.
« Que l’aide soit distribuée au niveau de la berme ou deux kilomètres plus loin ne change rien au fait que des dizaines de milliers de personnes attendent une protection internationale aux portes de la Jordanie, et ne dispense en aucun cas les autorités d’offrir un abri sûr aux personnes qui fuient le conflit et les persécutions », a déclaré Tirana Hassan.
« Forcer directement ou indirectement les réfugiés à retourner en Syrie en leur refusant l’entrée dans le pays et en leur imposant des conditions de vie intolérables constitue une violation flagrante des obligations internationales de la Jordanie. Les autorités doivent permettre à l’aide humanitaire de parvenir sans entrave aux réfugiés qui sont piégés dans cette zone. Elles doivent renoncer à toute tentative de les contraindre ou de les inviter à partir. »
Quoi qu’il en soit, la solution à plus long terme devra être mondiale. À l’échelle internationale, le nombre de places de réinstallation offertes aux réfugiés syriens reste terriblement insuffisant. Le poids de la crise des réfugiés continue de reposer principalement sur les pays de la région, trois d’entre eux accueillant à eux seuls plus quatre millions de personnes.
« Sans réels engagements suivis des faits en matière d’augmentation des réinstallations, les deux sommets prévus sur les réfugiés resteront purement symboliques », a déclaré Tirana Hassan.
« L’absence de solution à long terme pour les réfugiés piégés dans la zone de la berme sera révélatrice non seulement de l’échec de la communauté internationale à cet endroit, mais aussi de son manquement à ses obligations à l’égard des réfugiés du monde entier. »
Ahmad Abughaush embrasse la médaille d'or qu'il a remporté sous les couleurs de la Jordanie, lors des Jeux Olympiques de Rio. PHOTO: Salem Khamis (CC BY-SA 4.0) via Wikimedia Commons
Lorsque le taekwondoiste Ahmad Abughaush a gagné la première médaille d’or de l’Histoire de la Jordanie lors des récents Jeux Olympiques de Rio, Jordaniens, Arabes et bien d'autres ont sauté de joie, célébré son succès et sa brillante performance.
Mais pour de nombreux Jordaniens-Palestiniens comme moi, l’explosion de joie avait un arrière-goût amer. La plupart d’entre nous ne connaissaient pas l'existence de Abughaush avant sa victoire, mais les Arabes n’ont pas besoin de connaître davantage que son nom de famille [français] pour deviner son histoire. Après tout, nous Jordaniens-palestiniens sommes constamment jugés sur notre patronyme.
Lorsque les Jordaniens et les médias internationaux ont mentionné la victoire d’Abughaush, ils ont omis de mentionner ses origines palestiniennes ou bien encore le fait qu’il est un enfant de réfugiés palestiniens. J’ai eu le sentiment qu’il s’agissait d’un effacement volontaire de l’identité palestinienne d’Abughaush, mais je n’ai pas saisi l’impact de ce fait jusqu’à ce qu’un média israélien l’évoque. « Sa famille a fui la Jordanie peut après sa naissance, mais certains de ses proches vivent encore dans une ville pittoresque, connue pour ses restaurants de houmous ».
Sa famille a “fui”.
La réalité est que la famille Abughaush a été violemment expulsée de son village à deux reprises : d’abord quand la maison de Saeed Abughaush fut détruite en avril 1948 ; puis lorsque la famille a fui le pays, avec des milliers d’autres familles palestiniennes, suite au massacre de Deir Yassin, que les Palestiniens nomment désormais le Nakbeh (« Catastrophe »). Durant les années qui ont suivi le Nakbeh, de nombreux membres de la famille Abughaush ont essayé de retourner chez eux, mais ont été tués par l’armée israélienne, qui les considérait comme des « infiltrés ».
Les réfugiés palestiniens quittent la Galilée durant le Nakbeh, en 1948. PHOTO: Domaine public.
Si, en Jordanie, le contexte est légèrement différent, l’oubli de l'histoire demeure le même. Le Nakbeh de 1948 a obligé de nombreux Palestiniens à partir en Jordanie, ainsi qu’en Cisjordanie, annexée par la Jordanie après la guerre. A l’époque, un grand nombre de Palestiniens ont été naturalisés jordaniens ; lorsqu’Israël occupa la Cisjordanie en 1967, une autre vague de Palestiniens ont du partir en Jordanie.
En juillet 1988, la Jordanie renonça à ses prétentions sur la Cisjordanie, une décision qui ouvrit la porte à l’Organisation de Libération de la Palestine (OLP), devenu le seul représentant du peuple palestinien. Pour les Jordaniens-Palestiniens, cela signifiait qu’ils étaient devenus du jour au lendemain des apatrides.
Le passage obligatoire par le Département du suivi et de l’inspection est devenu un cauchemar pour les Palestiniens vivant dans le pays. Ce Département est sous la tutelle du ministère de l’Intérieur, et est chargé de différencier les citoyens cisjordaniens des citoyens jordaniens. Une manœuvre opaque, qui a séparé de nombreuses familles. Des milliers de citoyens jordaniens se sont vus retirer leur numéro d’identification, et se sont vus remettre à la place des passeports temporaires.
Carte d'identité d'Ahmad Said, un réfugié palestinien PHOTO: mickyx09 (CC BY 2.0) via Wikimedia Commons
Nombre de Jordaniens-Palestiniens aiment le pays dans lequel ils ont grandi, mais Jordanie ne nous aime pas nécessairement en retour. Nous naviguons avec cette identité complexe comme si nous marchions sur des charbons ardents, et semblons être promis au pilori quelle que soit la direction que nous prenons.
Etre un Palestinien en Jordanie signifie subir une discrimination systématique. C’est savoir que si vos succès appartiennent à la collectivité, vos échecs seront votre entière responsabilité. En tant que Palestinien, vous n’êtes pas réellement intégré ; mais vous n’avez nulle part où aller car vous êtes Jordanien. Vous êtes un citoyen incomplet et un réfugié permanent. A l’inverse des fans écossais de football qui ont agité des drapeaux palestiniens dans un stade, nous, Jordaniens-Palestiniens, n’avons pas le droit de porter ces mêmes drapeaux dans le pays où nous vivons. Nous ne pouvons fêter notre identité nationale qu’en privé et sommes exclus lorsque d’autres Jordaniens célèbrent la leur – qui devrait être aussi la nôtre.
Mais nous n’avons pas d’autre moyen d’être ce que nous sommes. Etre Palestinien signifie se souvenir d’où l’on vient, le lieu dans lequel nous n’avons pas le droit de retourner vivre. Etre Jordanien se résume pour nous au lieu dans lequel nous avons grandi, à nos amis et notre famille, et à la vie que nous avons construite ensemble ici.
Pardonnez-moi si je suis quelque peu incrédule face à l’adoration nationaliste exprimée soudain vis-à-vis d’Ahmad Abughaush, notamment quand cette fascination provient de ceux qui se sont moqués des équipes olympiques issues des pays du Golfe, qui ont « acheté » des athlètes d’autres pays. Après tout, comme le sait le club de football du camp de réfugiés d’Al-Wehdat, notre identité palestinienne, et le fait que nous ne soyons pas natifs de Jordanie, nous a toujours été reproché, et nous est constamment opposé, comme une version incomplète et excluante de l’identité jordanienne. C'est pratique d’effacer et de réorganiser les identités des gens comme bon vous semble.
Les gens comme moi savent qu’être Jordanien et Palestinien n’est pas incompatible, car en réalité, nous sommes les deux à la fois. Soit par choix, soit par le biais de circonstances extérieures, nous faisons partie de ce pays depuis le début, travaillons dur, comme tous les Jordaniens, pour bâtir ce que nous avons aujourd’hui. Nous croyons en une identité jordanienne qui nous inclut et valorise notre lutte pour la libération nationale, pas en celle qui nous oublie. Il est injuste que nous devions cacher notre identité palestinienne afin de servir un programme qui nous exclut.
Quand des Jordaniens-Palestiniens se distinguent, nous aimerions pouvoir célébrer notre identité complète, et surtout, notre histoire. A commencer par la médaille de Ahmad Abughaush, le Jordanien-Palestinien qui s’est battu pour se hisser en haut du podium.
Les autorités jordaniennes ont annoncé qu'elles répondraient d'une « main de fer » à l'attentat à la voiture piégée perpétré contre un avant-poste militaire le long de la frontière avec la Syrie.
Toutefois, leur réaction ne doit pas se traduire par la fermeture des frontières ni le blocage de l'aide humanitaire destinée aux dizaines de milliers de réfugiés syriens qui fuient la guerre, a déclaré Amnesty International mercredi 22 juin 2016.
Aucun groupe n'a encore revendiqué cette attaque bien coordonnée, qui a fait six morts et plusieurs blessés parmi les garde-frontières militaires.
Plus de 70 000 personnes sont bloquées dans une zone désertique connue sous le nom de « berme », qui est un mur de sable marquant la limite côté jordanien de la frontière entre la Jordanie et la Syrie, près des points de passage de Rukban et Hadalat. La fermeture totale de la frontière et la privation d'aide humanitaire dans le secteur seraient synonymes de difficultés extrêmes pour ceux qui n'ont pas la possibilité de se mettre en sécurité et mettraient leurs vies en danger.
« Des dizaines de milliers de réfugiés sont bloqués non loin de l'endroit où a eu lieu l'attentat. Beaucoup ont fui les régions les plus touchées par la guerre en Syrie, notamment Alep, Deyr al Zur, Homs, Hama et Raqqa. Leurs vies sont toujours en péril à la frontière, a déclaré Sherif Elsayed-Ali, responsable du programme Droits des réfugiés et des migrants à Amnesty International.
« Si la Jordanie a le devoir de protéger les civils contre les attaques armées, les mesures de sécurité mises en œuvre ne doivent pas violer ses obligations juridiques internationales, à savoir fournir protection et assistance aux réfugiés qui fuient ce même type de violences. Les empêcher d'entrer en Jordanie constitue une violation du droit international. »
L'attentat perpétré le 21 juin visait le point de passage de Rukban dans une zone reculée et désertique, non loin des frontières entre la Jordanie, la Syrie et l'Irak. Mi-2014, la Jordanie a fermé ses frontières à l'est aux Syriens fuyant le conflit, et ils se sont peu à peu entassés aux points de passage de Rukban et Hadalat.
En novembre 2015, environ 9 000 Syriens étaient bloqués, et ce chiffre continuait d'augmenter. Aujourd'hui, on compte plus de 60 000 personnes bloquées dans des conditions très difficiles près du passage de Rukban et plus de 10 000 près de Hadalat, attendant l'autorisation de se réfugier en Jordanie.
En mars 2016, la Jordanie aurait accepté d'accueillir dans le camp d'Azraq jusqu'à 20 000 réfugies bloqués à la frontière. Cependant, ils ont été installés dans une zone du camp fermée par une clôture, appelée « Village 5 ». Selon les travailleurs humanitaires, si la situation se prolonge, 100 000 Syriens vont se retrouver bloqués dans la zone de la « berme » d'ici la fin de l'année.
Répondre avec « une main de fer »
Les autorités jordaniennes ont rapidement réagi à l'attentat perpétré le 21 juin. Le roi Abdullah II a déclaré que son gouvernement allait frapper avec « une main de fer » et fermer les points de passage.
« Nous prenons des mesures immédiates précises. La première consiste à fermer ce… point de passage … et décréter ce secteur " zone militaire fermée ". Nous avons également décidé de ne pas construire de camp de réfugiés, et de ne pas agrandir les camp existants », a déclaré aux médias le ministre jordanien de l'Information, Mohammed Momani.
La Jordanie accueille actuellement plus de 650 000 réfugiés syriens enregistrés auprès du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR). Amnesty International a déjà demandé à la communauté internationale de renforcer son soutien à la Jordanie, l'un des principaux pays d'accueil des réfugiés, notamment en finançant totalement le plan d'action de la Jordanie pour 2016 et en augmentant le nombre de places de réinstallation. Au 12 juin 2016, ce plan n'était financé qu'à hauteur de 6,2 %.