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Ecologie - Page 8

  • Avec les habitants d'In Salah! Contre la destruction de l’Algérie! (Algeria Watch)

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    Samedi 28 février 2015, la machine de répression s'est brutalement abattue sur les habitants d'In Salah qui manifestent pacifiquement depuis deux mois leur opposition à l'extraction du gaz de schiste dans leur région.

    Les autorités tentent de faire croire que le projet n'est pas à l'ordre du jour et qu’il ne s’agit que d’explorations. Mais sur le terrain les prospections avancent et des délégations de firmes étrangères comme celle d'Halliburton sont présentes

    Après avoir ruiné le pays et pillé ses ressources conventionnelles, le régime franchit un pas supplémentaire dans sa fuite en avant en optant pour l'exploitation des gaz et pétrole de schiste. En prenant le risque inacceptable de détruire un environnement particulièrement vulnérable et de polluer définitivement les ressources hydrauliques fossiles, dernière recours pour la satisfaction des besoins des populations locales et ultime levier d’un futur développement agricole.

    Affolé par la baisse des prix mondiaux du pétrole et la baisse de ses revenus, le régime des généraux qui a permis la surexploitation suicidaire des réserves traditionnelles se retrouve le dos au mur, sans marge de manœuvre. Incapable d'impulser la moindre dynamique de croissance réelle en dépit des ressources financières colossales de ces 20 dernières années, il n'a plus d'autre alternative pour générer des revenus externes que le recours destructeur pour le pays à la production d’hydrocarbures par fracturation hydraulique.

    Les populations du Sahara, celles d'In Salah en particulier, marginalisées depuis toujours et n’ayant pas tiré le moindre profit des richesses de leur sous-sol, n’acceptent pas que ce régime criminel porte définitivement atteinte au devenir de leur région et au futur de leurs enfants. Depuis plusieurs semaines, des mobilisations massives et des sit-in sont organisés pour exprimer le rejet sans appel des populations de la fracturation hydraulique.

    Face aux protestations pacifiques conduites par des femmes et hommes de qualité, le régime et ses misérables agents de propagande ne répondent que par le mensonge et la manipulation. Entre allusions méprisantes sur la prétendue incompétence des représentants de la population et accusations tout aussi stupides sur une soi-disant « main étrangère » qui tirerait les ficelles de la contestation, le régime ne répond que par un discours lénifiant et mensonger. Les annonces contradictoires se succèdent mais sont systématiquement démenties par la réalité du terrain.

    Les habitants d'In Salah ne sont pas dupes des manœuvres cousues de fil blanc et maintiennent un haut niveau de mobilisation. La présence permanente de très nombreux citoyens et citoyennes résolus mais calmes et disciplinés sur Sahat Essoumoud, la Place de la Résistance, aujourd’hui ravagée par les « forces de l’ordre » exprime la détermination d’une population qui sait ce qu’elle ne veut pas pour elle-même et ses enfants. Cette détermination populaire se heurte à la volonté d’un régime ouvertement inféodé aux pires milieux de l’ex-puissance coloniale et aux plus infréquentables compagnies pétrolières américaines, notamment l’abjecte Halliburton, longtemps dirigée par le criminel de guerre Richard Cheney, ex-adjoint de G.W. Bush.

    Avec la violence et les faux-fuyants, les rentiers en uniforme au pouvoir n’ont, pour gérer la société et calmer le mécontentement, que les seuls hydrocarbures, pourvoyeurs des capitaux qu’ils dilapident et qu’ils détournent massivement depuis des dizaines d’années vers leurs comptes bancaires à l’étranger, comme ceux, partie visible de l’iceberg, tenus à Genève par la banque-voyou HSBC. Cette rente qui paye les clientèles et les mercenaires du régime, et qui achète le minimum de paix sociale. Cette rente dont le peuple algérien ne reçoit même plus les miettes. Cette rente détournée au vu et au su de tous et sur la destination de laquelle la justice italienne vient de placer un projecteur implacable. Une juge milanaise s’apprête en effet à entendre un ancien ministre du pétrole, Chakib Khelil, pour une affaire de pots-de-vin de près de 200 millions de dollars. Cet escroc notoire à la tête d’un réseau de voleurs « d’Etat », a tiré de substantiels profits de sa position sans être ni inquiété ni mis en cause par la soi-disant justice de son pays. Et selon le code mafieux du régime, il sera exempt de poursuites.

    Ce qui n’est pas le cas des militants anti-gaz de schistes d'In Salah et d’ailleurs. Le régime n’éprouve aucune gêne ni pudeur à faire donner ses gendarmes et ses polices contre des manifestants pacifiques et qui, eux, démontrent le sens le plus élevé des intérêts de la Nation. A In Salah comme ailleurs sur tout le territoire, la réalité est sans ambiguïté, ceux qui assument le saccage du pays et le pillage de ses ressources sont à la tête des appareils d’Etat. Leur message est clair : le régime des généraux est objectivement en fin de course mais il ne quittera le pouvoir qu’après avoir assuré la destruction complète de l’Algérie.

    Les affairistes et généraux au pouvoir n’hésiteront devant aucune violence ni aucune forfaiture, en essayant d’inventer, comme ils savent le faire depuis l’indépendance, des divisions « régionalistes ». C’est peine perdue, les militantes et militants d’Aïn-Salah, à l’avant-garde des luttes populaires, bénéficient de la solidarité de tous ceux qui sont préoccupés par l’avenir du pays et qui souhaitent préserver ses véritables richesses. Les Algériennes et les Algériens soucieux de l’avenir du pays, les forces politiques réelles, sont à côté des frères et sœurs du Sud qui agissent pour des lendemains meilleurs. Leur courage tranquille et leur détermination pacifique sont les gages de la noblesse de leur engagement. Leur combat est celui de tous ceux qui luttent pour l’avenir du peuple Algérien.

    Algeria-Watch, 1er mars 2015

    http://www.algeria-watch.org/fr/aw/in_salah_solidarite.htm

  • La lutte du Sud algérien contre les gaz de schiste tourne à la confrontation (Rue 89)

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    (D’Alger) Le mouvement anti-gaz de schiste d’In Salah, dans le sud de l’Algérie, jusque-là pacifique, a plongé dans la violence samedi.

    De violents affrontements entre les activistes anti-gaz de schiste et les gendarmes ont éclaté samedi après-midi, près du site gazier de la compagnie pétrolière américaine Halliburton, situé à 10 km au nord d’In Salah. D’autres incidents ont eu lieu à Tamanrasset.

    Il s’agit du deuxième site de forage et d’exploration du gaz de schiste dans la région.

    Les manifestants, contactés par la rédaction d’Algérie-Focus, parlent de « plusieurs blessés et arrestations ». Une source hospitalière à In Salah a confirmé à Algérie-Focus qu’au moins trois gendarmes grièvement blessés ont été hospitalisés en urgence à l’hôpital d’In Salah.

    Nos sources confirment également que plusieurs manifestants ont été interpellés et embarqués par les gendarmes. En réponse, les habitants d’In Salah se sont rassemblés devant le poste de gendarmerie de la ville où ils exigent la libération de leurs camarades, selon des témoins oculaires.

    Ainsi, après 62 jours de contestation pacifique, In Salah est en état d’alerte maximale.

    Fracturation hydraulique imminente

    Tout a commencé samedi matin, lorsque des centaines d’hommes ont marché en direction de la base vie de l’Américain Halliburton, convaincus que la compagnie étrangère, avec la complicité de la Sonatrach, qui avait annoncé ne pas vouloir « interrompre l’activité de forages » des puits-pilotes, allait incessamment sous peu passer à la phase suivante : la fracturation hydraulique pour extraire le gaz de schiste. Une méthode controversée notamment en raison du risque de pollution de la nappe phréatique.

    Une manifestante confiait : « Une personne de l’entreprise, sur le deuxième lieu de forage, nous a dit que les opérations de fracturation hydraulique allaient commencer la semaine prochaine. Nous sommes les objets d’une expérimentation, on a marre ! »

    Les manifestants sont convaincus que le Français Total et l’Américain Halliburton utilisent les puits-pilotes d’In Salah pour tester de nouveaux produits chimiques.

    Les manifestants d’In Salah en veulent pour preuve le récent renforcement du dispositif dans la ville et sur le lieu des forages : « Depuis hier [vendredi], encore s’avantage de gendarmes ont été déployés, notamment au niveau des sites de forage. Ils servent à protéger les sites dans la perspective du commencement de la fracturation hydraulique. »

    « Passage en force »

    Le millier de manifestants anti-gaz de schiste, mobilisés sur la place Soumoud depuis le 1er janvier dernier, a le sentiment de vivre un moment charnière de la contestation. D’après eux, les autorités étatiques sont en train de tenter un « passage en force », en ayant recours à la fracturation hydraulique, au moment même où les militants d’In Salah ont tenté de renouer le dialogue avec les autorités.

    La société civile d’In Salah a effectivement adressé la semaine passée une demande de moratoire sur le gaz de schiste, cosignée par des experts algériens en énergie, au chef de l’Etat. Dans ce document, les signataires mettent en exergue, expertise à l’appui, les risques environnementaux encourus – pollution de l’eau, de l’air, les séismes, les répercussions sur la santé – pour une ressource, dont l’exploitation n’est pas rentable, d’après plusieurs spécialistes algériens en énergie.

    Plus d’une semaine après l’envoi, le gouvernement algérien n’a toujours pas répondu, indiquent les manifestants joints ce samedi par téléphone.

    Pire, le jour de la marche anti-gaz de schiste du 24 février, date anniversaire de la nationalisation des hydrocarbures, le président Bouteflika a parlé de cette ressource non-conventionnelle, via un communiqué, de « don de Dieu ».

    Jalons d’une pensée écologique en Algérie

    Les activistes anti-gaz de schiste continuent donc la résistance. Ils ont formé des ateliers de réflexion pour faire émerger des solutions alternatives. Une militante d’In Salah confie :

    « Il y a différentes cellules de réflexion sur l’environnement, le développement durable. On est en train de poser les jalons d’une pensée écologique en Algérie. »

    Le mouvement ne s’essouffle donc pas, bien qu’il s’agisse d’une épreuve éprouvante physiquement et nerveusement, reconnaissent les militants-campeurs :

    « Le mouvement a connu en 62 jours ses hauts et ses bas mais le campement tient bon. Mais les conditions sont difficiles. La semaine dernière, trois personnes ont été hospitalisées pour fragilité nerveuse ou pour une gastrite. On est malgré tout toujours aussi nombreux, on sert toujours 1 000 repas par jour. Hier soir, on a fait une réunion où on a discuté notamment d’un possible roulement pour que nous ne fassions que des demi-journées pour nous ménager. La majorité a refusé ce système et veut continuer à être présente toute la journée au campement. »
    Publié initialement sur
    Algérie Focus
     

     

     

  • Gaz de schiste : mobilisation écologique inédite en Algérie (Basta)

    « Halte à l’exploitation immédiate du gaz de schiste »,

    peut-on lire dans les rues d’Alger le 24 février. Mais aussi dans d’autres grandes villes comme Oran, Tamanrasset, Boumerdès, Batna et Bouira. « La honte ! La honte ! Le gouvernement a cédé le Sahara pour quelques dollars ! »

    Cette mobilisation nationale contre les gaz de schiste coïncide avec le 44e anniversaire de la nationalisation des hydrocarbures en Algérie.

    L’initiative, organisée par plusieurs formations de l’opposition, a été lancée en signe de solidarité avec les populations des provinces sahariennes qui s’opposent à l’exploration et à l’exploitation des gaz de schiste.

    A In Salah, la ville la plus proche des lieux de forage, des manifestations pacifiques et des blocages de routes ont lieu sans discontinuer depuis deux mois pour exiger l’arrêt des explorations (notre précédent article). Le mouvement citoyen d’opposition pointe en particulier les risques de pollution des eaux et de l’air liés à l’usage de la fracturation hydraulique. La semaine dernière, la société civile d’In Salah a déposé à la présidence, à Alger, une demande de moratoire. Le collectif souligne que « les populations du Sud qui ont, par le passé, connu les affres des essais nucléaires et d’armes chimiques, en sont traumatisées ». Et précise que « l’avenir énergétique de l’Algérie n’est pas dans les schistes mais dans l’optimisation de nos ressources conventionnelles, le développement des énergies renouvelables, dans le mixte énergétique et dans les économies d’énergies ».

    Mais le gouvernement n’entend pas céder à la pression.

    Dans un message lu le 24 février en son nom par un conseiller à Oran, le président Abdelaziz Bouteflika a déclaré qu’il fallait « fructifier » et « tirer profit » de tous les hydrocarbures dont le gaz de schiste. Les mobilisations ont par ailleurs donné lieu à des interpellations par la police, omniprésente. Une vingtaine de personnes ont été arrêtées à Alger où les manifestations sont interdites depuis 2001. Le journal El Watan comptabilise une dizaine d’interpellations de militants à Boumerdès. La répression l’emportera t-elle sur cette mobilisation écologique inédite en Algérie ? Selon Hocine Malti, ancien cadre de la Sonatrach, « les citoyens d’In Salah sont déterminés à se battre jusqu’au bout. » Certains commencent même à envisager une grande marche qui partirait des villes du Sud pour rejoindre Alger.

    par Sophie Chapelle 25 février 2015

    http://www.bastamag.net/Algerie-l-opposition-au-gaz-de-schiste-ne-faiblit-pas-malgre-la-repression

    Pour aller plus loin : De l’indépendance au gaz de schiste, une Algérie malade de ses hydrocarbures ?

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    Lire aussi:

    Commentaire: Tout cet argent qui va finir en Suisse!

  • Effets de l’exploration du gaz de schiste à In Salah (Algeria Watch)

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    Un film documentaire accablant devant l’APN

    Des oiseaux migrateurs gisant sur le sable, des renards, des camelins et des chèvres embourbés, morts de n’avoir pas été sauvés de l’envasement dans les flaques de boue pétrolière huileuse qui essaiment à perte de vue. Il n’en a pas fallu plus pour convaincre In Salah du danger qui la guette avec de nouveaux puits de gaz non conventionnel.

    Sonatrach, l’entreprise citoyenne, amie de la nature, ne prend même plus la peine d’effacer les traces indélébiles causées par ses forages. 52 jours de mobilisation contre le gaz de schiste, une contestation citoyenne qui s’essouffle tantôt, se réorganise tantôt pendant que le gouvernement et Sonatrach font la sourde oreille. La société civile ne baisse pas les bras, au moment où un moratoire est déposé à la présidence de la République, l’association Shems prend à bras-le-corps la mission de la documentation.

    Ses membres ont filmé au moins trois sites où les preuves d’atteintes criantes à l’environnement sont visibles à l’œil nu. Le premier à Zaouïa, 6 km d’In Salah, où un puits datant des années 1980 ayant enregistré une migration de gaz a été bouché mais sans nettoyage. Le second sur la route d’Arak, à 160 km de la ville où plusieurs bassins de décantation des boues contiennent toujours des produits toxiques non évaporés depuis 2012. Le troisième, à Gour Mahmoud, 35 km au sud d’In Salah où les puits de gaz de schiste en cours de forage présentent déjà les signes d’épandage direct sur le sol sans traitement ni épuration.

    La population d’In Salah a compris que manifester devant la daïra ne donnera rien avec un gouvernement décidé à aller jusqu’au bout de sa logique pro-gaz de schiste. Tandis que la ville reprend petit à petit son activité «normale» tant au niveau scolaire qu’administratif, il y a d’autres possibilités de se faire entendre. Devant les arguments d’experts défendant l’option du gaz de schiste «qui ne serait pas plus dangereux et nocif pour la vie humaine et l’environnement que le reste de l’industrie pétrolière et gazière», «ou pas plus dangereux qu’un déodorant ou des couches bébé jetés dans la nature», une seule réponse : recueillir les preuves du contraire.

    Sept associations écologiques s’y attellent depuis 2012, elles redoublent d’effort depuis six semaines. «Tous les éléments confirmant une atteinte à l’environnement à même de répondre au mieux aux assurances de Sonatrach sont filmés, photographiés, dûment documenté», affirme-t-on auprès du «comité des 22».

    Elles travaillent d’arrache-pied pour documenter les propos des délégués et préparer un dossier solide, la commission d’ingénieurs et de techniciens en pétrole désignée par les manifestants se rend depuis 5 jours sur le site des forages pour surveiller le passage à l’acte tant redouté, à savoir la fracturation hydraulique du second forage, dont le PDG de Sonatrach vient de confirmer l’opération dans les jours prochains.

    Au menu des habitants, Des émissaires ? Des coups de fil. Non, la banalisation, l’indifférence et la provocation via les médias avec des annonces quasi quotidiennes du maintien des forages. A In Salah, les villageois des environs viennent grossir les rangs des manifestant pendant la journée, les anti-schiste de Tamanrasset, Adrar et Timimoune se préservent pour les grands jours. Par contre, les quartiers périphériques tiennent leurs marches comme à El Barka, Hassi Lahdjar et Iguestene respectivement à 5, 15 et 25 km d’In Salah.

    Des preuves, encore des preuves

    Dernier émissaire à avoir entendu les délégués de la société civile locale, Djamel Bouras, président de la commission chargée de la communauté algérienne à l’étranger en visite le week-end dernier à In Salah. Il a, semble-t-il, convaincu les délégués de sa bonne volonté. Il a même été destinataire d’un jeu «de toutes les correspondances officielles adressées aux autorités concernant l’impact des projets In Salah Gaz et In Salah schiste». Ce dernier a également reçu un CD sur l’impact des forages gaziers dans la région d’In Salah produit par l’association Shems. Un film documentaire donnant un large place à l’image.

    Des paysages à perte de vue où la situation désastreuse de sites de forage de gaz conventionnel au nord d’In Salah, exactement à Zaouïa dont certains ont influé sur les logements et «poussé Sonatrach à annuler le forage en question sans assurer la remise en état des lieux ni le nettoyage». Le film relate aussi les problèmes générés dans l’Ahnet, sur une distance de 100 km entre In Salah et Arak, sur la route de Tamanrasset.

    Ce forage achevé en 2012, dans le cadre d’une association entre Total et Sonatrach, met au jour 4 bassins d’eau où les produits chimiques sont toujours à l’air libre, puisque les eaux utilisées n’ont jamais été épurées ni traitées comme prétendu par les entreprises pétrolières. Sur ces images accablantes, que l’APN aura tout le loisir de visionner, apparaissent visiblement «des eaux colorées stagnant dans de grands bassins de décantation en plein air, de vieux équipements rongés par le soleil, des tonneaux en métal à moitié enfouis dans le sable sur un site gazier qui n’a aucune clôture, ce qui le rend accessible à quiconque veut voir l’impact de l’industrie gazière à In Salah».

    Outre le rapport de mission qui a été transmis au président de la République via le président de l’APN, une journée parlementaire sur la question du gaz de schiste est actuellement en gestation. Mais pour l’heure, rien à l’horizon, sauf peut-être les mises en garde de la commission de sécurité contre un éventuel dérapage sécuritaire et… des menaces de représailles contre Abdelkader Bouhafs. 

    Houria Alioua El Watan, 21 février 2015

    http://www.algeria-watch.org/fr/article/eco/gaz_schiste/apn_film_accablant.htm

  • Quand les anciens «cobayes» veulent un statut de citoyens (El Watan)

    In Salah. Des gerboises atomiques au gaz de schiste

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    «In Salah, sorrate Al Djazaïr (In Salah, nombril et cordon ombilical de l’Algérie).» Mohamed Didi, 45 ans, cultive avec amour les sept hectares qui lui sont octroyés à Barqa Sahel, la sebkha située au sud d’In Salah.

    Des cultures maraîchères, céréalières, des oliviers, trois cents palmiers Aggaz, espèce endémique, fierté de la région, tout lui réussit en ces contrées qui furent autrefois partie intégrante de cette mer intérieure aujourd’hui disparue comme le furent d’ailleurs les forêts de chênes et de pins entourant In Salah (il y a plusieurs millions d’années) et dont il ne subsiste aujourd’hui que des amas de bois pétrifié à In Ghar. Anxieux, Didi implore Dieu et Ses Saints : «Je suis en première ligne en cas de contamination (de la nappe).»

    Il est à 18 kilomètres des puits-test de gaz de schiste forés à Gour Mahmoud, dans ce bassin de l’Ahnet tout proche. «Pourvu que cette malédiction (gaz de schiste) ne pollue pas les hommes et la nappe. Regardez, dit-il en exhumant un conduit goutte-à-goutte de sous le sable, je n’ai même pas besoin de pompe, l’eau jaillit d’elle-même. A 2 m de profondeur de l’eau salée, à 11 m de l’eau douce en débit faible et à 38 m de l’eau à volonté.» Sous les pieds de Didi, l’Albien, la plus grande réserve d’eau douce au monde avec ses 50 000 milliards de mètres cubes.

    Gour Mahmoud : à 35 km au sud d’In Salah. Mardi 20 janvier. Au point kilométrique de cette nationale 1 débaptisée Route de l’unité africaine, une piste quelconque bifurque vers les fameux puits au trésor enfermé dans le schiste de la roche mère. Rien ne présage l’existence des forages décriés, si ce n’est la valse des camions-citernes transportant de l’eau ou ces semi-remorques Mercedes acheminant du matériel et  des produits de forage importés d’Italie et fonçant vers les puits dans un nuage de poussière.

    Des panneaux anodins, montés sur de vulgaires madriers, indiquent sommairement la direction, et par abréviations, les noms et numéros de districts comme pour AHT 1 et 2 (puits Ahnet) ou GMD (pour Gour Mahmoud). Un camionneur, employé d’une filiale de Schlumberger, la multinationale américaine des services pétroliers (spécialisée entre autres dans la fracturation hydraulique),  nous dépose non loin des forages.

    Dans sa remorque, quelque 30 tonnes de ciment et des fûts de produits chimiques. Le site reçoit quelque 20 chargements du genre par semaine. En ville, les caravanes de semi-remorques qui y transitent,  acheminant des containers de matériels, alimentent les supputations et la rumeur. Ici et là, on ne parle que de ces «additifs» dangereux pour la nappe, de ces produits chimiques que Schlumberger, Haliburton, Total, Partex… et autres grandes compagnies useraient durant la phase de la fracturation hydraulique. Sur site, un premier puits test est déjà réalisé.

    La tête de puits à haute pression, le séparateur de boue-gaz et la torche allumée le confirment aisément. Un container et des caissons portant la marque Schlumberger et la mention  «produits dangereux» trônent non loin des bourbiers, les bassins de décantation, recueillant les eaux de forage. Vides ou presque. A quelques centaines de mètres de là, le second puits est en cours de réalisation. «Vous n’avez pas d’autorisation, vous ne devez pas être ici», s’emporte un  agent de sécurité. Les journalistes sont persona non grata. La plateforme de forage de l’ENTP (filiale de Sonatrach spécialisée dans les travaux de forage) est installée.

    A pied d’œuvre. Les militaires qui couvent le site observent de leurs roulottes, presque indifférents, le remue-ménage. Les responsables du chantier exigent eux aussi un sauf-conduit express avant toute déclaration à la presse. Le forage est encore dans sa phase verticale, précise néanmoins un technicien de l’ENTP, et la foreuse a déjà traversé la première nappe albienne (le complexe terminal situé à 400 m de profondeur) et flirte avec le continental intercalaire, la seconde nappe enfouie à 2000 m de profondeur...

    «Après, ça sera le drain  horizontal», explique-t-il. «Il n’y a vraiment aucun risque sur l’aquifère, ajoute-t-il comme pour conjurer la rumeur. Et contrairement à ce qui se dit, les forages horizontaux n’atteignent pas une quinzaine de kilomètres mais à peine 900 m ; ils n’atteindront pas la ville et les produits utilisés durant les fracs ne causent ni la stérilité ni ne provoquent des avortements (…).» Autre prêche dans le désert ?

    Le «Sud» à l’assaut de l’état «pompeur»

    Samedi 27 décembre. A la tête d’une délégation officielle, Youcef Yousfi, le ministre de l’Energie, allume la première torche de gaz de schiste dans le bassin de l’Ahnet Gourara. Un petit pas pour l’homme et son Etat «pompeur», un affront pour le «peuple» d’In Salah.
    Le cortège de 4x4 fumés, payés par l’argent du gaz et du pétrole, ne s’arrêtera pas en ville. Un aller-retour simple : aéroport Krim Belkacem/forage de Gour Mahmoud.

    Sahat Essoumoud. Il est 20h passées ce mercredi 21 janvier, et la «place de la Résistance», baptisée ainsi par les manifestants antigaz de schiste, est en ébullition. un climat de pré-émeute plombe les lieux et l’ambiance. «Tassiid, tassiid» (escalade, escalade), clament les dizaines de protestataires campant depuis vingt et un jours à même l’esplanade de la daïra d’In Salah. Abdelmalek Sellal, le Premier ministre, venait tout juste de faire son speech à la télé, annonçant la poursuite des forages exploratoires «dans l’Ahnet», pulvérisant les attentes des populations du Sud quand à un renoncement officiel et définitif à l’aventure du non-conventionnel.

    De la désillusion, de l’abattement. De la colère. La placette change de physionomie et le bivouac – une dizaine de tentes dont une expressément réservée à alimenter la blogosphère et les réseaux sociaux – perd de son ambiance bon enfant. Les mots de Sellal ont fait des fracs dans le bloc des «22» délégués du Collectif de la société civile d’In Salah, créant un véritable le schisme entre pro et anti-radicalisation du mouvement de protestation.

    Le conclave de ce collectif hétéroclite (médecins, enseignants, pétroliers, étudiants, ingénieurs, techniciens, chômeurs, etc.), le météorite ayant carbonisé la vieille garde et les «notabilités» de la région, s’est achevé en queue de poisson. Le lendemain, une nouvelle manifestation, regroupant plusieurs centaines de marcheurs, sillonne le semblant de ville, paralysée depuis plus de trois semaines. Les commerces, les administrations et services publics (exceptés Sonelgaz, hôpital…) ont fermé depuis le début du mois. Par solidarité, par peur et contrainte. Le distributeur de billets de la poste est mis en fonction de temps à autre.

    Autrement, c’est à la poste de Fougarat Zoua, à 50 km au nord-est d’In Salah, que certains se déplacent pour retirer de l’argent. Les renforts de police, huit charters remplis de CRS arrivés à In Salah, sont casés dans les nouveaux édifices publics non encore inaugurés. A la nouvelle maison de jeunes, à la station SNVI et autres. «Samidoun, samidoun», «La, la li l’ghaz sakhri, la», «Wihda, wihda watania (unité nationale», scandent les manifestants escortés par les Patrol de la police.

     

    Après un week-end d’incertitude, de déchirement au sein du groupe de dirigeants du mouvement, de tractations non concluantes menées par l’intermédiaire du chef de daïra et du wali de Tamanrasset , arrivé à In Salah en début de semaine, la mobilisation reprend ses droits. Sans avoir perdu une once de son pacifisme resté un intact. Admirateur de la Grande âme, le Mahatma Gandhi, Mohamed Djouan, président de l’association Shems (pro-développement durable et énergie renouvelable), se dit convaincu que seule la lutte non-violente, «l’ahimsa», a droit de cité à Sahat Essoumoud.

    Shems (Sun and power, son pendant web) a défrayé la chronique par sa capacité à mobiliser, elle dont la création, en 2009, coïncidait avec le méga projet allemand Desertec (400 milliards d’euros destinés à fournir l’Europe en électricité à partir de plateformes solaires et éoliennes) et dont la région d’In Salah devrait être un des pivots pour plus de 350 sociétés spécialisées.

    Raisins de la colère

    Dimanche. Après la manif’ de «remobilisation» et autour de l’auberge de jeunes à l’architecture recherchée, et dominant la place de la daïra, les figures du mouvement partent en interminables palabres ou donnent des interviews aux nombreux médias nationaux et étrangers peuplant Meidan Echaref (place de la Dignité). Les Abdelkader Bouhafs, Mohamed Azzaoui, Khadir Maghili, Chaouidi Abderrahmane (et autres pétroliers, cadres à  Sonatrach), Mohamed Djouan, Dr Azzi…), les Hassina Zegzag Fatiha Touni, figures féminines de la protesta …etc émergent des foules d’hommes et de femmes de tous âges, enfants déscolarisés, jeunes et vieux en sit-in permanent depuis plus de trois semaines.

    Sur des tapis déroulés à même le trottoir du bâtiment officiel livré par ses fonctionnaires et  tagué de banderoles. «La wilaya, la Tanmira, In Salah hia Dahia (Nous ne voulons ni le statut de wilaya, ni developpement parce qu’In Salah en sera la victime).» Une citerne d’eau alimente une tente de brics et de brocs, la cuisine de campagne. En face, sur la petite Gara servant de placette, d’autres tentes, une dizaine, et des petits groupes de jeunes et vieux issus du chef-lieu ou venus des communes, localités et wilaya alentours : d’Adrar, Ouargla, Igosten, Fougart Zoua, Fougart El Arab, In Ghar…, se relayant jour et nuit.

    «Nous avons été mordus une fois, il n’en sera pas question d’une deuxième.» Abdelkrim Ba Aâllal, membre du «groupe des 22» délégués de la société civile fait référence au captage et la réinjection du CO2 effectué en opération pilote par la joint-venture «In Salah Gaz». «Début 2000, raconte-t-il, des experts de la compagnie In Salah Gaz (BP, Sonatrach, Statoil) nous annonçaient qu’ils allaient faire du stockage de monoxyde de carbone dans le sous-sol (à Khechba, Tigantour), prétendant que la compagnie avait tous les moyens, la technologie,  l’imagerie satellite, la 3D, la 4D.

    En dépit des mises en garde des experts algériens quant au risque de pollution de l’aquifère, la compagnie persistait qu’il n’y avait aucun risque. Nous, on s’est dit qu’il s’agit d’abord de Sonatrach, entreprise nationale, qui maîtrise la technologie et qui plus est a un partenaire étranger qui a de l’expérience. Après dix ans, on apprend qu’il y avait une fuite  importante de CO2 et que le réservoir n’était pas aussi isolé et étanche que prétendu.»

    Outre un soulèvement progressif des terrains (une surrection de 5 mm/an, atteignant un cumul de 10 à 20 mm, sur une zone de 4x5 km légèrement excentrée par rapport aux puits d’injection), une fuite a été constatée le long d’un puits et a fait l’objet de mesures correctives, notait un rapport d’étude (mai 2013) de l’Institut national de l’environnement industriel et des risques (Ineris), institut français. Les mouvements de la surface du sol ont été mis en évidence par surveillance satellitaire, confirmés par modélisation.

    Le réservoir d’injection s’étend sur 20 x 8 km et se trouve à 1880 m de profondeur. Il est équipé de 5 puits de production de gaz naturel et de 3 puits d’injection de CO2 au débit de 0,8 -1,2 Mt/an pour une surpression de 10 MPa. La masse totale injectée depuis 2004 est de 3 Mt.  «Il est probable, précise le rapport, qu’avant cette montée progressive des terrains, une baisse ait eu lieu dans les années précédentes du fait de l’extraction de gaz, mais nous ne disposons pas d’information sur ce point. Il est également fort probable que ces effets soient sans gravité, car progressifs et répartis sur une grande surface.»

    Essais Gerboises, expérimentation gaz de schiste

    Mohamed Bourezeg, ancien «pétrolier» à la retraite, ne compte plus les atteintes à l’environnement et à «l’homme d’In Salah» par cette industrie gazière cinquantenaire et ce depuis le «premier puits de gaz foré à In Salah à la fin des années 1950». A Hassi Moumen, à 35 km au nord, dans le nouveau champs gazier, ce fut l’autre alerte écologique, l’autre précédent, l’énième en ces terres d’expérimentation et «d’opérations pilote» pour les multinationales.

    Sonatrach et ses partenaires auraient procédé à la réinjection de l’eau extraite, par déshydrations, à partir du gaz humide, contaminée par des produits chimiques, dans un réservoir  de 1400 m de profondeur. Contaminer la nappe signifie extermination de la population, rappelle Bourezeg. «Toutes proportions gardées, cette histoire de gaz de schiste s’inscrit dans la même lignée des bombes atomiques françaises (lesdits essais Gerboises, ndlr), à  Regganne (à 250 km à l’ouest) et In Ekker (au sud).

    Les déchets nucléaires sont à ce jour abandonnés en pleine nature et les séquelles des explosions  se font encore sentir», rappelle-t-il non sans ironie. «Sauf qu’hier c’était le colonisateur et  aujourd’hui c’est l’Etat qui veut se remplir les poches au risque de nous exterminer.» Point zéro. Reganne. A 260 km à l’ouest d’In Salah. 13 février 1960, 7h40. A Houmoudia, à 60 km au sud de Reggane, la première bombe atomique française déchire le ciel et les entrailles du Tanzrouft.

    Suspendus à une tour de 100 mètres de hauteur, 70 kilotonnes de la bombe au plutonium (4 fois la bombe d’Hiroshima)  irradient — pour 24 000 ans — ces portions du vieux monde. «Les toits des onze grands ksour se sont soulevés et les vétérans racontent que Reggane ressemblait, ce jour-là, à une bouteille tellement la pression et le souffle étaient insupportables», relate Hamel Amar, président de l’association locale 13 Février 60 des victimes des explosions nucléaires. SNP, un sans- nom-patronymique, son père était parmi les «employés» indigènes, cobayes de première, de la «12e compagnie» qui a installé ses quartiers à Reggane.

    Dans l’hôpital de la ville, le Dr Oussidhoum Mustapha, 25 ans de médecine interne, «chouchou» de la population, observe mieux que quiconque les effets des explosions atomiques. «Même si à ce jour, on a pas établi un lien direct, car aucune étude sérieuse sur ceux-ci n’a été initié par les pouvoirs publics. Vous n’avez qu’à consulter le fichier de la commune et vous serez édifié par le nombre d’handicapés physiques et mentaux», indique-t-il. Nombre de maladies,  comme le cancer, restent sous-diagnostiquées pour défaut de moyens. Ironie de l’histoire : l’hôpital ne dispose ni de scanner ni des spécialistes permettant ce diagnostic. le 09.02.15 | 10h00 

     

    Mohand Aziri

    http://www.elwatan.com/actualite/quand-les-anciens-cobayes-veulent-un-statut-de-citoyens-09-02-2015-287096_109.php

  • In Salah : La catastrophe écologique a déjà eu lieu (El Watan)

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    Au-delà de la confirmation officielle d’une première fracturation hydraulique d’un puits de gaz de schiste torché le 27 décembre dernier dans le bassin de l’Ahnet, les jeunes d’In Salah venus mardi soir confirmer de visu leurs appréhensions concernant la livraison de produits chimiques hautement toxiques en provenance d’Aqebli, dans la wilaya d’Adrar, ont mis à nu des failles sécuritaires visibles à l’œil nu. 

    Impatients, salués par les uns, décriés par les autres, rappelés à l’ordre pour la pacifisme de leur mouvement, ces derniers n’ont pas eu besoin d’attendre la confirmation d’une migration quelconque de produits chimique dans la nappe phréatique ni vérification de l’étanchéité de la cimentation et des blocs d’inox pour voir l’ampleur de la catastrophe écologique qui se déroule en ce moment même à Dar Lahmar.

     

    Un site qui porte bien son nom décidément puisque le dos de l’âne d’In Salah va supporter une expérimentation polluante bien visible sur les photos et les vidéos postées par le « comité » officieux de suivi de la fracturation en mission mardi soir. Ils sont restés des heures durant à observer les opérations en cours.

    Les jeunes ont pris des vidéos et des photos du puit, interrogeant les foreurs de l’ENTP qui leur ont déclaré « n’avoir reçu aucun ordre de cesser les travaux de forage au niveau du champs ». En fait, ces jeunes se sont présentés sans aucune protection sur un site ou de grandes quantités d’intrants chimiques rentrant dans le processus de la fracturation hydraulique étaient exposées à l’air libre.

    Des photos très rapprochées ainsi que des vidéos permettent de constater la nocivité étiquetée sur les emballages notamment la mention « Danger de mort » sur un fond rouge et noir pour attirer l’attention. La membrane en polymère utilisée pur garantir l’étanchéité du sol et recevant les eaux utilisées dans le procédé de fracturation présente visiblement des fissures à divers endroits.

    L’évaporation se faisant doucement en période hivernale, les déversements sont filmés sur un long canal creusé à même la terre, un bourbier sous la forme de khandag, ou tous les excédants de boue et de produits chimiques sont évacués et resteront là jusqu'à évaporation et absorption totale par le sol rouge argile entourant le puit AHT 214.

    La terre est argileuse dans cette région du sud ou la proximité de l’eau joue en faveur d’une écotoxicité rapide et quasi directe notamment le Chlorure de calcium mentionné sur les emballages et les bidons filmés hier et qui est reconnu peut être dangereux si on lui permet d'atteindre les prises d'eau potable. Les consignes de sécurité mettent en garde contre la  contamination des eaux domestiques et d'irrigation, les lacs, les étangs, les ruisseaux et les rivières.

    La catastrophe écologique a déjà eu lieu. Après la catastrophe de la faille de Krechba ou une faille souterraine a permis la migration du Co2 séquestré par Sonatrach, la population d’In Salah, réservoir d’eaux souterraines du complexe terminal et du continental intercalaire, rappelons-le, est entrain de vivre en live une protestation écologique inédite depuis 5 semaine au moment ou les failles du système de protection de l’environnement sont dument constatées.

    Toutes les informations sur la protestation anti-gaz de schiste à In Salah sont publiques. In Salah Sun and Power est le site Internet et la page Facebook lancée il y a deux ans par les membres de l’association Sahms In Salah. Elle comporte toutes les photos, vidéos, informations et commentaires, une sorte de plate-forme de discussion des habitants d’In Salah. 

    Houria Alioua le 04.02.15 | 17h08

    http://www.elwatan.com/actualite/in-salah-la-catastrophe-ecologique-a-deja-eu-lieu-04-02-2015-286719_109.php

  • Paris avec In Salah

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  • Algérie: des marches anti-schiste aujourd’hui à travers le pays (El Watan)

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    Il y a une mois, jour pour jour, et dans un scénario comparable à tant d’autres contestations, les autorités ont commencé par banaliser, puis discuter, ensuite intimider avant de promettre une réponse positive à la revendication unique, à savoir l’arrêt des puits expérimentaux de Dar Lahmar et enfin maintenir le programme et lancer l’appât de la promotion de cette daïra en wilaya. L’opposition au gaz de schiste se propage à travers le pays et dans la diaspora.

    In Salah a réussi le pari de la résistance, elle entame son deuxième mois de soulèvement par une série de manifestations de solidarité, une prise de conscience citoyenne contagieuse et un nouveau round de négociations avec les autorités, non pas à l’aéroport d’In Salah, mais à El Mouradia. Au moment où une dizaine de wilayas du pays ainsi que les villes de Paris et de Lyon, en France, organisent aujourd’hui une série de manifestations de soutien aux opposants au projet de gaz de schiste d’In Salah, la société civile locale de cette ville a désigné une trentaine de délégués chargés de mener un nouveau round de négociations avec la Présidence.

    Le comité des 22, auto-dissous après les menaces de Mahmoud Djemaa, wali de Tamanrasset, qui avait demandé la levée du camp au lendemain du show télévisé du Premier ministre, a fini par se reconstituer. «Le groupe bénéficie de la confiance des gens, les membres ont été obligés à poursuivre les démarches, on veut qu’ils soient automatiquement présents en compagnie de huit autres personnalités reconnues», apprend-on auprès d’un proche du comité.

    La marche du 31 janvier sera une nouvelle supplication, une prière collective chez cette population qui est restée pacifique jusqu’au bout : «Ya Allah ya Rahim, Arhamna Yallah». Il faut croire que la résistance continue au moment où la ville est quasiment encerclée par les radiations de la bombe nucléaire de Reggane, les puits expérimentaux de gaz de schiste à l’ouest, la séquestration du CO2 et la réinjection des eaux au nord.

    La seule direction qui reste vraisemblablement libre est celle de l’est : «Le gouvernement nous a laissé la Qibla, Dieu merci, prions pour notre salut.» A la place de la Résistance, les prises de parole se succèdent tout au long de la journée : «Si le deuxième puits est torché, il emportera avec lui le reste de confiance, nous sommes en train de réprimer les jeunes qui veulent passer à la vitesse supérieure.»

    Mobilisation

    Ouargla, Metlili, El Ménéa, Adrar, Oran, Djelfa, Laghouat, Béjaïa, Paris et Lyon organisent aujourd’hui des «milyonias» anti-gaz de schiste

       Plus de 80 organisations d’Afrique, d’Europe et d’Amérique ont apporté, la semaine dernière, leurs soutien et solidarité à la résistance d’In Salah. En Algérie, la communauté scientifique a apporté son soutien actif par des manifestations tant scientifiques que populaires tout au long du mois qui va se terminer en apothéose avec des manifestations simultanées. Adrar a organisé, hier matin, une marche de soutien où la présence de la gent féminine était visible, colorée et déterminée avec des autocollant anti-gaz de schiste sur leurs vêtements, un autobus d’étudiants a d’ailleurs parcouru les 400 km séparant Adrar d’In Salah pour participer aujourd’hui à la grande marche prévue dans la matinée. Hier, la police a essayé d’intimider les manifestants, pour la première fois ils portaient la tenue d’intervention rapide en signe d’hostilité, mais les jeunes ont réussi à garder leur calme. «Silmiya, silmiya», tel est le mot d’ordre qui a été répété.

    Ghazi ou Ouyahia

    Pendant ce temps, la délégation des «ambassadeurs d’In Salah», tel qu’il plait à la population de les appeler, se prépare à affronter le négociateur choisi par la Présidence. Quel qu’il soit, il aura en face de lui la crème des protestataires d’In Salah qui vient d’accepter l’initiative de Mohamed Baba Ali et Abbas Bouamama, respectivement député de Tamanrasset et sénateur d’Illizi. Il s’agit des seuls élus qui se sont, dès le départ, rangés du côté des revendications de la population, tout en menant de front une campagne médiatique et de sensibilisation du gouvernement. Une quarantaine de parlementaires du FLN sont attendus demain à Tamanrasset et In Salah, apprend-on auprès de l’APW de Tamanrasset.

    Houria Alioua le 31.01.15 | 10h00

    http://www.elwatan.com/actualite/des-marches-anti-schiste-aujourd-hui-a-travers-le-pays-31-01-2015-286342_109.php

  • In Salah : La population intercepte un convoi destiné à la fracturation hydraulique (El Watan)

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    Alors que de nouveaux pourparlers sont prévus au courant de la semaine prochaine entre une délégation d’habitants d’In Salah et un représentant du Président de la République à Alger, une dizaine de jeunes de la ville auraient mis au jour, vendredi, vers 17h, l’arrivée d’équipements destinés à la fracturation hydraulique au niveau du puits de gaz de schiste TP214 à Dar Lahmar, à quelque 28 Km d’In Salah.

    Selon nos informations, le convoi de camions banalisés, ne portait pas le sigle de la multinationale chargée de la fracturation hydraulique, seconde étape du 2eme forage prévu dans la région. Un des chauffeurs ayant été sommé de s’arrêter a affirmé que les camions appartenaient bien à Halliburton, qu’ils venaient d’Aqebli située à 140 Km d’In Salah, territorialement dépendante de la wilaya d’Adrar et qu’ils se rendaient à In Salah.

    En fait, comme le convoi empruntait l’évitement des poids lourds et se dirigeait vers le site des puits de gaz de schiste, les jeunes n’ont pas trop cru à la version du chauffeur et lui ont demandé de prendre la route de la base de vie de Halliburton, située elle à 9 km d’In Salah. Les jeunes, qui ont suivi le camion jusqu’à destination ont été reçu par le responsable de la base qui leur a répondu « khatina taksir hydrauliki » « nous ne sommes pas concernés par la fracturation hydraulique ».

    A In Salah, ou le rituel du vendredi vient d’être achevé à la place Somoud, l’information a fait le tour de la ville en quelques minutes. Les représentants de la société civile dénoncent une nouvelle entourloupe, ils appellent la population à plus de vigilance et convient les protestataires à un meeting demain matin pour prendre les décisions qui s’imposent apprend-on auprès du comité.

    Houria Alioua le 30.01.15 | 21h48

    http://www.elwatan.com/actualite/in-salah-la-population-intercepte-un-convoi-destine-a-la-fracturation-hydraulique-30-01-2015-286337_109.php

  • In Salah, 28 jours de sit-in non-stop (El Watan)

    Les femmes encore plus déterminées que les hommes

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    « La wilaya, la tanmiya, In Salah hiya dahia », ni wilaya, ni développement, In Salah est la victime. Après un grand rassemblement hier soir, après l'annonce du mini-conseil ministériel présidé par le président Bouteflika, la population poursuit en ce moment même son sit-in permanent devant la daïra.

    Les femmes, encore plus déterminées que les hommes se sont assises devant les portes de la daïra que l’administration voulait rouvrir après plus d’un mois de fermeture. Ces gardiennes de la protestation, supervisent tout. Elles ne laissent rien au hasard.

    Des cuisines ambulantes, des kheimas pour le thé, une esplanade occupée au mètre prés pour soutenir et accompagner l’élan citoyen né il y a un mois, l’heure est grave ce mercredi à In Salah ou la résistance prend l’allure d’un combat qui s’installe dans le temps.

    Cette partie du désert connue pour être un couloir des vents sahariens en cette période de l’année ou le froid est glacial malgré un soleil tout proche, semble vouloir en découdre avec l’inertie de ses bois pétrifiés qui se déclinent en forets entières tout au long de cet immense espace ou le Tidikelt, l’Ahaggar, le Touat et le Gourara se jouxtent et interagissent.

    La solidarité de ces espaces sahariens a pris toute son envergure et son sens depuis le déclenchement de la protestation qui se poursuit depuis 28 jours sans perdre de sa détermination devant les réponses des autorités locales.

    In Salah attendait que Bouteflika tranche pour elle, « une wilaya c’est peu, on veut un moratoire sur le gaz de schiste ». In Salah, elle, a tranché. La protestation continue de plus belle. De nouvelles manifestations sont prévues demain notamment à Ouargla ou des étudiants ont manifesté ce mercredi devant le pole 2 de l’université Kasdi Merbah. le 28.01.15 | 15h51

    http://www.elwatan.com/actualite/in-salah-28-jours-de-sit-in-non-stop-les-femmes-encore-plus-determinees-que-les-hommes-28-01-2015-286149_109.php