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Luttes ouvrières - Page 16

  • Retraite des Chibanis: une loi toujours pas appliquée (LO)

    En janvier 2014, relancée par des associations, Marisol Touraine, ministre des Affaires sociales, a fait voter une loi permettant aux travailleurs retraités étrangers de plus de 65 ans de percevoir dans leur pays d'origine leurs prestations sociales, complétant leurs maigres retraites, sous la forme d'une allocation de réinsertion équivalant aux allocations qu'ils touchent en France :

    allocation de solidarité pour les personnes âgées, aide au logement et maintien de l'assurance-maladie. Cela concerne particulièrement les travailleurs retraités maghrébins, les Chibanis (ce qui signifie « anciens » en arabe), recrutés il y a quarante ans par le patronat pour venir travailler dans le bâtiment ou l'industrie automobile.

     

    Jusqu'à maintenant, ils sont obligés d'avoir un logement avec leur adresse principale en France (souvent la chambre de 8 mètres carrés du foyer qui les a logés à leur arrivée) et d'y résider au moins six mois par an pour bénéficier de leurs droits sociaux, acquis après des dizaines d'années de travail en France.

     

    Après l'adoption de cette loi, Marisol Touraine s'est félicitée : « Il s'agit d'une avancée essentielle pour les immigrés âgés de plus de 65 ans, dont plus de 35 000 vivent actuellement dans des foyers, certains y étant contraints en raison de portabilité des droits sociaux, et malgré des conditions de résidence souvent inadaptées aux personnes vieillissantes. »

    Et, dans ce communiqué, elle rappelait que « ce dispositif avait été adopté à l'unanimité par le Parlement en 2007, mais les décrets d'application n'ont jamais été pris ».

    C'est vrai : depuis sept ans, cette loi Borloo adoptée sous Sarkozy n'a jamais été appliquée. Mais la nouvelle loi Touraine, votée depuis huit mois, n'a toujours pas, elle non plus, ses décrets d'application publiés. Donc la loi n'est toujours pas appliquée. Et les Chibanis qui le souhaitent ne peuvent toujours pas retourner vivre leur retraite dans leur pays. Car s'ils s'absentent trop de France, ils peuvent voir leurs prestations sociales suspendues ou supprimées. Louis BASTILLE

    http://www.lutte-ouvriere-journal.org/?act=artl&num=2404&id=13

  • Maroc Oujda : Les infirmiers du CHU en grève (AEL)

    Les nouveaux infirmiers du Centre universitaire hospitalier d’Oujda (CHU) ont tenu mercredi 13 août un sit-in de protestation pour décrier la lenteur dans la règlementation de leur situation financière.

    « Nous avons signé les procès-verbaux de prise de service le 2 janvier et depuis on attend que notre situation financière soit régularisée », expliquent plusieurs d’entre eux. Et pour alerter sur la gravité de leurs cas, ils ont tenu un sit-in de protestation à l’intérieur du nouveau CHU, inauguré en juillet dernier par le Souverain. Un piquet de grève de deux heures a été tenu pour faire activer la procédure de paiement, et bénéficier de la couverture médicale et des primes de garde.

    « Tous les polyvalents et anesthésistes du CHU qui travaillent dans les blocs opératoires ou font la garde de nuit ne perçoivent pas d’indemnités de garde contrairement aux autres infirmiers du ministère de la Santé », soulignent les fonctionnaires qui ont fait ces gardes, soulignant au passage qu’au cours de ces nuits, il leur arrivait aussi d’être victimes d’agressions verbales sans être protégés. Les protestataires veulent aussi regagner leurs postes d’affectation au lieu de s’éterniser dans le provisoire qui dure depuis huit mois. Pour débloquer la situation, plusieurs réunions ont été tenues entre l’administration et les représentants syndicaux. Elles ont eu lieu les 29 mai, 26 juin et 2 juillet. En vain jusqu’à présent.

    Dans une réponse adressée au secrétaire général du syndicat national de la santé (CDT) et dont L’Economiste dispose d’une copie, le directeur du CHU explique que le retard est dû à plusieurs facteurs. D’abord, le nombre important des départements ministériels intervenant dans la finalisation des arrêtés. Secundo, les démarches et procédures à suivre nécessitent une formation au préalable des cadres financiers du CHU. Argumentaire réfuté par les grévistes. Ils avancent qu’il est anormal que les procédures de régularisation financière traînent depuis plus de huit mois avec ce qu’elles engendrent comme problèmes socioéconomiques.

    Le CHU d’Oujda a recruté 480 employés au cours de 2014 sur concours : 180 administrateurs et 300 infirmiers. Ces derniers ont été affectés en tant qu’anesthésistes, infirmiers polyvalents, sages-femmes, techniciens de radiologie et de laboratoire biomédical, orthophonistes, orthoptistes, kinésithérapeutes, techniciens en statistiques, techniciens d’hygiène et en psychiatrie. Ils étaient affectés à des postes provisoires à l’hôpital Al Farabi depuis le 15 janvier, le CHU n’étant pas encore fonctionnel à cette époque. Une situation inchangée pour certains jusqu’à maintenant. D’autres ont été affectés à l’hôpital psychiatrique Razi ou au centre d’oncologie régional. Ces deux structures hospitalières font partie du CHU. 27 août 2014

    Source : L’Économiste

    http://www.afriquesenlutte.org/afrique-du-nord/maroc/article/maroc-oujda-les-infirmiers-du-chu

     

  • Des agents de la société Transcom Tunis en grève de la faim (AeL)

    Des agents d’un call center en grève de la faim en Tunisie, voilà qui n’est pas commun et plutôt radical comme moyen de contestation.

    Entretien avec M. Mustapha Nehdi, secrétaire général de la CGTT à Transcom Tunis, pour comprendre pour quelles raisons une telle mesure a été décidée.

    Combien d’agents sont impliqués dans la grève de la faim ?

    Deux agents et syndicalistes de la CGTT ont entamé une grève de la faim avec le soutien de sept membres du bureau syndical de la société, les deux grévistes sont MM. Kamel Dali et Anis Hasnaoui.

    Pourquoi avoir choisi un mode de contestation aussi radical ?

    Cette mesure a été prise en réaction à la décision de la direction de suspendre les deux agents et membres du syndicat du travail, pour des raisons qui selon notre syndicat ne sont pas admissibles. De plus, la décision de la suspension s’est faite sans préavis et sans l’aval de l’inspection du travail. Devant une telle mesure, nos collègues n’ont trouvé aucun autre moyen que de déclencher une grève de la faim. En outre, cette décision est le résultat d’une multitude d’obstacles que nous rencontrons dans notre travail au sein du syndicat et de mesures abusives et anti-syndicalistes venant de la direction, auxquels s’ajoute la surexploitation de nos agents, d’où la décision de recourir à un tel moyen de contestation.

    Depuis combien de temps sont-ils en grève de la faim et quel est leur état de santé ?

    Depuis le 18 août, les deux syndicalistes sont en grève de la faim. Un médecin les a examinés le 19 août au matin et a jugé leur état stable.

    Y a-t-il un suivi médical pour les personnes en grève ?

    Il n’y a pas de suivi médical quotidien. Par contre, la grève de la faim a été constatée par un huissier de justice.

    Quelles sont les doléances des deux agents en grève et du syndicat ?

    Les deux agents en grève ont été suspendus de leur travail sans aucun motif valable et abusivement. Nous exigeons donc la réintégration et la reprise du travail de nos collègues, sachant que ces personnes sont des pères de famille et ont des enfants à charge.

    Des négociations sont-elles en cours et quels sont les résultats ?

    Aucune mesure de la part de la direction n’a été prise, nous ne sommes jusqu’à présent toujours pas en cours de négociation avec celle-ci.

    Source : L’Economiste Maghrébin 22 août 2014 par Mustapha Nehdi

    http://www.afriquesenlutte.org/afrique-du-nord/tunisie/article/des-agents-de-la-societe-transcom

  • Algérie : Nouvelle grève à l’usine Tosyali de Bethioua (Ael)

    Le feuilleton concernant l’usine de sidérurgie algéro-turque Tosyali, située dans la zone industrielle de Bethioua, ne semble pas près de prendre fin. Depuis dimanche, les 600 travailleurs de cette usine sont revenus à la charge en reprenant le chemin de la grève qu’ils affirment pour cette fois illimitée. Ce débrayage est le quatrième depuis le début de l’année 2013. Ainsi, les travailleurs de cette entreprise avaient débrayé au mois d’octobre de l’année dernière. Après des négociations, le travail avait repris.

    Mais ce ne fut qu’un sursis puisque la grève a repris en mai et juin 2014. Ainsi, au mois de mai, les ouvriers avaient organisé un vaste mouvement de protestation pour dénoncer leurs mauvaises conditions de travail et surtout revendiquer la réintégration de 60 de leurs collègues, considérés comme victimes de licenciements arbitraires.

    La pression exercée par ce mouvement sur la direction et le mouvement de solidarité exprimé par des syndicalistes de la zone industrielle d’Arzew, avait débouché, au mois de juin, sur la satisfaction de certains points de la plateforme de revendications, à l’instar de la dissolution de la section syndicale de l’entreprise, considérée par les ouvriers comme illégitime et l’ouverture de négociations pour la satisfaction des autres points.

    Les pourparlers avec les représentants des travailleurs n’ont pas abouti à l’amélioration des conditions de travail, au versement de primes, de risque, nuisance et rendement ainsi qu’à la gratification concernant la femme au foyer. Se disant floués par leur employeur qui n’a pas tenu ses promesses depuis le premier mouvement de protestation, les travailleurs ont repris la grève tout en exigeant pour cette fois la satisfaction de l’ensemble des revendications comme préalable à la reprise du travail.

    Source : Le Temps d’Algérie 21 août 2014 

    http://www.afriquesenlutte.org/afrique-du-nord/algerie/article/algerie-nouvelle-greve-a-l-usine

  • Tunisie: se révolter, une émission de France Culture avec les ouvrières de Lattelec

    Lecture
     
    Nasawiyat par Charlotte Bienaimé le samedi de 12h à 12h30 
    Un voyage en huit étapes à la rencontre de jeunes résistantes qui se battent au quotidien pour l’égalité entre les hommes et les femmes, indispensable à l’instauration de réelles démocraties. Etudiantes, ouvrières, architectes, poètes, journalistes, agricultrices...certaines ont fait la révolution, d'autres l'ont vécu par procuration, toutes mènent une deuxième révolution dans les recoins intimes de leurs pays et réinventent un nouveau militantisme longtemps étouffé par des régimes autoritaires.

    Une série de Charlotte Bienaimé, réalisée par Annabelle Brouard

    6ème étape, Tunisie : se révolter 

    Monia et Sonia, 30 ans, sont ouvrières dans l'usine Lattelec, filiale d'une entreprise française de câblages aéronautiques travaillant pour Airbus et Dassault. Dans la foulée de la Révolution, elles créent un syndicat pour défendre les droits des 400 ouvrières victimes notamment de harcèlement moral et sexuel. Elles se battent, obtiennent des avancées sociales et parviennent à faire réintégrer plusieurs ouvrières licenciées suite aux grèves... Mais elles, restent sur le carreau. Monia et Sonia sont actuellement en grève de la faim. Elle réclament leur réintégration.

    L'histoire de Monia et Sonia pourrait se retrouver dans un des poèmes de la jeune slameuse Sham's qui lit ses textes engagés dans les rues de Tunis. Elle y parle notamment des femmes, de la classe ouvrière et de la Révolution.

    Générique de fin : Osfour par Watcha Clan / Album Radio Babel

    Une émission réalisée en partenariat avec le Fond pour les femmes en méditerranée et avec l'aide de la Scam.

    16.08.2014 - Nasawiyat
    6ème étape, Tunisie : se révolter 29 minutes Écouter l'émissionAjouter à ma liste de lecture

    Monia et Sonia, 30 ans, sont ouvrières dans l'usine Lattelec, filiale d'une entreprise française de câblages aéronautiques travaillant pour Airbus et Dassault. Dans la foulée de la Révolution, elles créent un syndicat pour défendre les droits des 400 ouvrières victimes notamment de harcèlement moral et sexuel. Elles se battent, obtiennent des avancées sociales et parviennent à faire ...

    Idées

    09.08.2014 - Nasawiyat
    5ème étape, Maroc : témoigner 29 minutes Écouter l'émissionAjouter à ma liste de lecture

    Fedwa, médecin de formation, a lancé fin 2011 le webzine collaboratif féministe « Quandisha ". Pour que des femmes de tous horizons, de tous âges, croyantes ou pas, voilées ou non, y témoignent de leurs conditions de femmes marocaines. Quandisha est vite devenue une communauté soudée de femmes qui s'entraident au quotidien. Fedwa nous fait rencontrer l'un d'elle: Fatima, institutrice et ...

    Idées

    02.08.2014 - Nasawiyat
    4ème étape, Maroc : comment militer ? 29 minutes Écouter l'émissionAjouter à ma liste de lecture

    Jihane, 23 ans est la plus jeune membre de l'« Association Démocratique des Femmes du Maroc ».Il y a quatre ans, elle retirait son voile et décidait de militer au sein d'associations pour «grignoter »des droits, petit à petit, aux pouvoirs en place.Betty, 38 ans croit en la désobéissance civile. Figure de la subversion au Maroc, elle déclencherégulièrement les passions avec ses actions ...

    Idées

    26.07.2014 - Nasawiyat
    3ème étape, Egypte : reprendre la rue 29 minutes Écouter l'émissionAjouter à ma liste de lecture

    Avec ses tenues moulantes et sa passion pour le tango, Zeinab vit à la marge de la sociétéégyptienne. Elle participe pourtant à son changement. Au Caire, elle organise des cours de selfdéfensepour les femmes victimes de harcèlement. Elle souhaite aussi travailler sur l'éducation desplus jeunes pour les inciter à transformer en profondeur le regard que la société égyptienne porte ...

    Idées

    19.07.2014 - Nasawiyat
    2ème étape, Tunisie : faire sa révolution 29 minutes Écouter l'émissionAjouter à ma liste de lecture

    Amal, 27 ans, se bat pour vivre libre. Dans des poèmes brûlants, elle remet en cause la sociétéconservatrice tunisienne en parlant de virginité, du rapport au père, de religion, de sexe et derévolution. En publiant régulièrement ses textes sur Facebook, elle espère inspirer d'autres jeunesfemmes.   Invitée : Amal, de Tunisie  

    Idées

    12.07.2014 - Nasawiyat
    1ère étape, Tunisie : retrouver le terrain 29 minutes Écouter l'émissionAjouter à ma liste de lecture

    Après la révolution, Ghofrane, 25 ans, décide de s’engager auprès des femmes de sa région agricole du Kef, au Nord ouest du pays. Déçue par les associations féministes rendues élitistes par le régime de Ben Ali, elle crée son association « Femmes et Citoyenneté » pour aider les femmes rurales à défendre leurs droits.

     

     

  • Maroc : lutte des phosphateurs de l’intérim/CSPI (AeL)

     http://revolutionsarabes.hautetfort.com/media/00/00/3477174526.jpeg

    Communiqué:

    Le syndicat des travailleurs des sociétés de l’intérim/STSI-UMT au groupe chérifien de phosphate/OCP a décidé :

    1-d’observer une grève de 24 heures le lundi 18 août 2014

    2-d’observer ce même lundi ( à partir de midi) un sit in devant la direction locale du Groupe à Khouribga

    3-d’organiser ce même lundi (à partir de 17h) une marche à Khouribga En cette occasion, le CSPI tient à :


    - Exprimer sa solidarité inconditionnelles avec ces victimes du GCP/OCP
    - Dénoncer la complicité des autorités
    - Exiger la réintégration du secrétaire général de leur syndicat, le militant Mohamed Assad et de toutes les autres victimes de l’arbitraire

    Exiger la satisfaction des revendications légitimes des phosphateurs de l’intérim

    Le Comité de solidarité avec les phosphateurs de l’intérim/CSPI

    Le mercredi 13 août 2014. Le CSPI, le coordinateur Ali Fkir 17 août 2014

    http://www.afriquesenlutte.org/afrique-du-nord/maroc/article/maroc-lutte-des-phosphateurs-de-l

    Lire aussi:

    http://solidmar.blogspot.fr/2014/07/larrestation-du-secretaire-general-du.html

    mar.jpg

  • Tunisie : Victoire pour les Latelec! (Cadtm)

    La détermination, le courage et la combativité des ouvrières de la filiale tunisienne de la multinationale française Latécoère-Latelec ont fini par payer.

    Sur les dix ouvrières licenciées en mars 2013, sept sont à ce jour réintégrées, dont deux suite aux 27 jours de grève de la faim d’Houda Thalji et de la déléguée syndicale UGTT Sonia Jebali.
    Une déléguée syndicale UGTT à qui la réintégration avait été proposée en mars 2014, avait alors renoncé à revenir au travail acceptant les indemnités proposées.
    Les deux déléguées UGTT, pour lesquelles la réintégration n’a malheureusement pas pu être arrachée le 15 juillet, ont par contre obtenu des indemnités de licenciement conséquentes.

    Pour obtenir cela, il a fallu près de deux ans de lutte, et 27 jours de grève de la faim !

    Pour mémoire, LATelec est la filiale tunisienne de Latécoère, multinationale française qui fournit en équipements les grands avionneurs mondiaux comme Airbus ou Dassault. Elle emploie plus de 80 % de femmes.

    Lorsque Latécoère-Latelec avait délocalisé en 2005 une partie de sa production de câblage dans la banlieue de Tunis, elle espérait trouver une main d’œuvre qualifiée et sensée docile, puisque féminine. Elle souhaitait ainsi conserver une exigence de qualité, tout en réduisant de façon considérable ses coûts de fabrication grâce à des salaires mensuels d’environ 150 euros.


    Mais Latécoère-Latelec s’est heurté à la détermination des salarié-es qui ont commencé à se rebeller contre les conditions de travail difficiles, les heures supplémentaires imposées et non payées, le harcèlement sexuel, et les insultes sexistes. Elles ont alors patiemment créé un syndicat UGTT
    (Union générale tunisienne du travail) qui a été légalisé après la chute de Ben Ali.

    Les ouvrières ont obtenu des augmentations de salaire, la reconnaissance de leurs droits à des congés, un respect accru. C’en était trop pour les dirigeants qui ont organisé un lock-out, transférant temporairement la production en France. Ils cherchaient ainsi à mettre en concurrence les salariés du Nord et les salariés du Sud. Simultanément, ils n’ont pas renouvelé le contrat d’environ 200 salariées temporaires.

    Début 2013, à l’occasion du FSM (Forum social mondial) un comité de soutien se met en place sous l’impulsion de féministes, regroupant notamment des militant-e-s syndicalistes, altermondialistes et féministes. Une manifestation a lieu devant l’Ambassade de France. Puis alors que la solidarité internationale s’organise, dix titulaires dont trois déléguées syndicales sont licenciées contre l’avis de l’Inspection du travail. A Toulouse, « cité de l’aviation », la solidarité s’organise aussi avec des actions concomitantes du Comité de soutien à la lutte du peuple tunisien (CSLPT) et plusieurs structures de la CGT, dont la CGT-Latécoère.

    Après des mois de luttes, la direction de LATelec a concédé en mars 2014 une première avancée : une partie des travailleuses étaient réintégrées mais quatre restaient licenciées, parmi elles les deux déléguées syndicales UGTT Monia Dridi et Sonia Jebali.

    Ne se résignant pas à voir le droit du travail tunisien ainsi bafoué par la multinationale, Houda et Sonia ont entamé le 19 juin 2014 une grève de la faim pour que toutes les travailleuses injustement licenciées puissent être réintégrées. Soutenues par les salarié-e-s de l’entreprise qui ont organisé des
    débrayages et des grèves, les ouvrières en lutte ont obtenu le soutien sans faille de multiples association tunisiennes.

    Des militant-e-s, notamment, de l’Union des diplômés-chômeurs (UDC), du syndicat étudiant UGET, de l’Association tunisienne des femmes démocrates (ATFD), du Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux (FTDES), de Moussawet et Horra, etc..., se sont regroupé-e-s en Tunisie dans un comité de soutien qui les a accompagnées quotidiennement dans leur courageuse
    lutte.

    Par leur lutte ces salariées rappellent que les salarié-es ont le droit d’avoir un syndicat, ont le droit de revendiquer des conditions de travail correctes. Ainsi, le patronat ne peut pas impunément bafouer le droit du travail du pays où il délocalise une activité, ainsi que les normes internationales en vigueur.

    Mais malgré la réintégration de deux ouvrières supplémentaires dans l’usine, la lutte n’est pas termi- née. En effet, en maintenant le licenciement des deux principales déleguées, la direction a porté un coup grave au syndicat UGTT : elle peut être tentée de reprendre ce qu’elle avait été contrainte de lâcher antérieurement.

    Les salarié-e-s de Latelec-Tunisie auront donc encore plus besoin du soutien du mouvement syndical et associatif. Comme nous avons cherché à le faire depuis près de deux ans, nous continuerons donc à être disponibles à leurs demandes.

    Ce que ces salariées ont démontré est formidable :

    - Une détermination sans faille peut faire reculer le patronat, même puissant, dans un pays où le taux de chômage est élevé et le taux d’activité des femmes faible.


    - Les patrons, notamment des multinationales qui profitent des salaires très bas du Sud, et qui en Tunisie bénéficient d’avantages fiscaux considérables, doivent désormais accepter qu’une page se tourne. Ils ne peuvent plus se comporter comme au temps des colonies, ou comme sous une
    dictature bienveillante à leur égard comme l’était celle de Ben Ali


    - Cette lutte est aussi un exemple de ce que peut permettre la solidarité internationale, entre autres dénoncer les pratiques d’un autre âge d’une entreprise française par le biais d’une filiale.
    - Enfin, cette lutte montre la détermination et la capacité des femmes à se mobiliser quand elles sont touchées dans leur dignité et quand elles réclament leur juste droit.

    Le 16 juillet 2014

    Comité de soutien aux syndicalistes de Latelec-Fouchana
    https://www.facebook.com/ComiteSout...

    http://cadtm.org/Tunisie-VICTOIRE-POUR-LES-LATELEC