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Luttes ouvrières - Page 12

  • Répression: Conserveries Marocaines DOHA à Agadir (Cnt)


     

    Depuis le 16 Mars 2015, 700 salariés, en majorités des femmes, sont en grève.

    Le patron, l’un des archi-milliardaires de la région (Groupe BICHA), a licencié la totalité de la section syndicale, affiliée à la Confédération Démocratique du Travail, ainsi que 25 autres membres du syndicat.

    L’usine tourne actuellement avec des ouvriers nouveaux, en infraction avec l’article 16 du code du travail qui interdit l emploi de salariés nouveaux à la place des grévistes.

    Les autorités et l’inspection du travail sont du coté du patron. Les autorités n’interviennent que pour réprimer les travailleurs en grève.

    La guerre patronale contre le syndicat vise à retirer les droits des travailleurs, acquis de haute lutte en 2011. Avant Avril 2011 les travailleurs –euses étaient payés-es à 50% du salaire légal et sans sécurité sociale, ni autres droits inscrits au code du travail.

    Dans le sillage des soulèvements populaires dans la région en 2011(Printemps arabe), les salariés des Conserveries Marocaines DOHA se sont soulevés en s affiliant au syndicat et revendiquant leurs droits élémentaires. Ils les ont arrachés après 19 jours de grève en Mai 2011

    En 2014 le patron déjà tente de tout reprendre en réprimant les syndicalistes .

    Un soutien est indispensable pour la réintégration des syndicalistes licenciés et pour la préservation des droits et acquis des salariés

    Aidez les salariés en envoyant des courriers de protestation au Patron

    - Fax : +212 5 28 24 00 08
    - email : doha@conserveriesdoha.com

    - Wilaya d Agadir : Fax : +212 5 28 84 04 14

    - Province Inezgane : Fax + 212 5 28 33 78 31

    LA LUTTE CONTINUE

    QUE CETTE CHAINE DE SOLIDARITE, SOIT PLUS FORTE QUE CELLES DU PATRONAT !

    Comité de Solidarité – Grand AGADIR

    30 avril 2015

    http://www.cnt-so.org/Repression-anti-syndicale-dans-les

  • Egypte. «Protester est un droit». Le retour des protestations ouvrières? (A l'Encontre)

    Les ouvriers de Ciment Tora poursuivent leur sit-in commencé  le 29 mars

    Les ouvriers de Ciment Tora poursuivent leur sit-in commencé le 29 mars

    La fumée blanche qui s’échappe habituellement des longues cheminées de l’usine de Ciment Tora, donnant sur le Nil, a disparu. Si c’est une bonne nouvelle pour les habitants du quartier qui la considèrent comme une source de pollution, pour les ouvriers, c’est une autre histoire.

    La grogne et la détresse sont à leur comble parmi les quelque 1000 ouvriers qui poursuivent leur sit-in entamé depuis un mois, le 29 mars. Motif de la protestation: le refus de l’administration de l’entreprise, possédée à 65% par la multinationale italienne Italcementi, qui détient aussi Suez Ciment et Ciment Hélouan, de verser aux ouvriers leurs parts des profits annuels.

    Selon un accord conclu en 2006, en présence de représentants de l’Union des ouvriers d’Egypte [syndicat officiel] ainsi que de représentants du ministère de la Main-d’oeuvre et de celui de l’Investissement, les ouvriers ont droit à 25 mois de salaire de base comme prime de production.

    Mais cette année, l’usine a déclaré une perte de 14 millions de L.E. (1 CHF = 8,8 livres), et les ouvriers ont, ainsi, vu leurs primes réduites à 3 mois seulement. Une perte mal perçue par les ouvriers, alors que l’usine était jadis la première cimenterie du Moyen-Orient.

    Datant de 1927 et renfermant 9 fours, elle était une ruche de production de ciments de différents types et de très bonne qualité. Aujourd’hui, les lieux sont désertés et les machines ne tournent plus. Une dizaine de camions sont stationnés, tous vides. Un calme assourdissant règne, sauf autour de l’esplanade du four numéro 9, où les ouvriers mènent leur sit-in.

    Des dizaines de pancartes, sur lesquelles on peut lire «le jeu est fini», «les primes sont des lignes rouges» ou «changement de l’administration de l’usine», entourent les ouvriers. «Ce sit-in s’est transformé en grève obligatoire contre la volonté de certains ouvriers après la coupure de l’électricité du four par l’administration», s’insurge Mahmoud Al-Sahafi, membre du comité syndical de l’usine.

    Observant un sit-in, les ouvriers assurent ne pas chercher pour autant à bloquer les lignes de production. «Le 15e jour de la protestation, l’administration, en vue de briser le sit-in, a annoncé que tous les ouvriers de l’usine seraient désormais en congé pour deux semaines et que ce congé sera retiré de nos jours de repos», reprend Al-Sahafi, avant d’ajouter que «la décision de l’administration de couper l’électricité du four numéro 9 a provoqué des dégâts et des pertes quotidiennes évaluées à 2,5 millions de L.E.». Ce four était le seul qui fonctionnait dans toute l’usine qui en comptait 5, le jour de sa privatisation. Mais, les uns après les autres, les fours ont cessé de fonctionner.

    «Pourquoi notre usine fait-elle des pertes, alors que les autres usines du groupe ont réalisé cette année des bénéfices évalués à 818 millions de L.E.?», s’interroge Saïd Chaabane, membre du comité syndical.

    «Nous voulons travailler!», lance Ahmad Abdel-Ghani, un technicien de maintenance de 25 ans, qui a hérité la place de son père à l’usine, comme beaucoup de ses collègues.

    Ciment Tora «dans son droit»

    Se défendant, un haut responsable du groupe Ciment Tora a déclaré à Al-Ahram, sous couvert de l’anonymat que «l’entreprise n’a pas violé la loi, mais a donné aux travailleurs leur part juste des bénéfices annuels». Selon lui, Ciment Tora, n’ayant pas réalisé de bénéfices en 2014, n’a pas été en mesure de distribuer les 25 mois supplémentaires. Il impute cette perte aux «conditions difficiles de l’année dernière, à cause de la crise de l’énergie qui a eu un impact sur la production du ciment».

    Quant aux deux autres usines qui ont enregistré des gains, il précise que Ciment Tora a été plus fortement influencé, «car son four fonctionne au mazout, tandis que Ciment Hélouan et Suez Ciment fonctionnent au gaz. Cette situation a transformé les bénéfices nets, réalisés par l’usine de Tora en 2013 et évalués à 76 millions de L.E., en pertes qui s’élèvent à 14 millions de L.E. en 2014», poursuit-il.

    Quant au four numéro 9, l’administration aurait été obligée de le fermer, car le sit-in aurait empêché sa surveillance, mettant en danger les ouvriers qui s’en occupaient. Les autres fours avaient été précédemment fermés sur ordonnance du ministère de l’Environnement, en raison de leur proximité avec des zones urbaines. Selon ce même responsable de l’usine, «les négociations sont toujours en cours avec le comité syndical pour arriver à un terrain d’entente».

    Retour des protestations

    Alors que les slogans chantant et flattant la classe ouvrière animent les médias ces jours-ci, à l’occasion de la Fête du travail, ce 1er mai est synonyme, pour beaucoup d’ouvriers, de droits perdus.

    Les protestations ouvrières sont-elles de retour, après une relative accalmie? «Elles n’ont jamais cessé, mais elles ont témoigné d’une certaine baisse après le 30 juin, avant de répartir ces jours-ci», dit Fatma Ramadan, militante ouvrière.

    Deux raisons, selon elle, ont été à la base de ce recul des protestations: «Les ouvriers avaient arrêté pour ne pas être assimilés aux protestations des Frères musulmans. Ils espéraient aussi un changement de politique et plus de droits économiques et sociaux. Mais cela n’a pas été le cas.»

    Selon le centre Mahrousa pour le développement socio-économique, le 1er trimestre de 2015 a enregistré une claire diminution des protestations ouvrières: 393 protestations ouvrières, contre 1420 l’année précédente. Selon le même rapport, la réduction des protestations serait due «aux initiatives du gouvernement et aux modifications juridiques».

    Un avis qui est loin de faire l’unanimité. Pour Omayma Kamel, spécialiste des droits ouvriers, le statut des ouvriers ne s’est pas amélioré, notamment après une série de modifications législatives donnant aux dirigeants davantage de liberté quant à la gestion de leurs ressources humaines.

    «L’annulation du taux de 50% de représentation ouvrière au parlement, qui était un acquis depuis la Constitution de 1952, est un droit perdu», reprend Omayma Kamel.

    Pour la militante Fatma Ramadan, les ouvriers seront désormais exclus des calculs des partis politiques, quelles que soient leurs tendances. «On pourrait ne pas avoir de représentation réelle des ouvriers à l’assemblée et même n’avoir personne qui s’intéresse vraiment à leur cause.»

    Par ailleurs, comme l’indique Omayma Kamel, la nouvelle loi sur l’investissement exempte les investisseurs du versement de 10% des bénéfices aux ouvriers, tel que stipulé par la Constitution. «Le motif de la grande majorité des protestations est de réclamer les bénéfices jamais versés par les dirigeants. Cette modification de la loi va aggraver la situation et pourrait créer davantage de protestations.»

    D’autres lois, comme celle du service civil et le projet du nouveau code du travail ne manquent pas aussi de soulever les critiques. «Les considérations économiques et sociales des ouvriers ne sont pas incluses dans les politiques économiques du gouvernement», reprend Omayma Kamel.

    Pas de salaire minimum

    «Le droit au salaire minimum» est une autre revendication qui ne cesse d’agiter la classe ouvrière du secteur privé. Le salaire minimum, fixé à 1200 L.E. en septembre 2013, ne profite qu’aux 6 millions d’employés de la fonction publique et n’a guère inclus le secteur privé, qui compte le plus grand nombre d’ouvriers en Egypte, estimé à 20 millions.

    Le Conseil national des salaires, sous la pression des hommes d’affaires, n’a pas réussi à parvenir à une formule de consensus, comme l’explique Fatma Ramadan, pour déterminer un montant minimum, malgré la recommandation du Conseil d’Etat exigeant au gouvernement de généraliser le salaire minimum pour toucher le secteur privé.

    Par ailleurs, le nombre d’ouvriers au chômage augmente d’un jour à l’autre. Le comité formé par le gouvernement il y a plus d’un an et ayant comme objectif de régler la question des travailleurs licenciés reste inactif. «Même les ouvriers qui obtiennent un verdict en leur faveur, c’est-à-dire annulant leur licenciement, restent au chômage» reprend Omayma Kamel.

    Résultat de ces mesures et lois: l’Egypte est désormais sur la liste noire de l’Organisation internationale du travail. Pour Mohamad Abdine, fondateur de la campagne «Vers une loi juste du travail», l’Egypte pourrait conserver sa place sur cette liste encore longtemps.

    Pas de liberté syndicale

    Depuis des années, la liberté syndicale fait défaut en Egypte. La création de syndicats indépendants a été autorisée en mars 2011, juste après la chute de Moubarak. Mais une déconnexion est évidente entre ces syndicats indépendants, encore non officiels, et l’Union générale des ouvriers et ses syndicats, créés et parrainés par l’Etat. Chacun se méfie de l’autre. «Le retard de la loi complique davantage le paysage syndical. Un grand nombre d’ouvriers a, en effet, été mis à la porte à cause de leurs activités syndicales», dit Fatma Ramadan. Elle ajoute que cette structure syndicale étatique n’a soutenu les ouvriers ni dans leurs litiges avec le gouvernement, ni avec leurs entreprises. En revanche, le conseiller médiatique de l’Union générale des ouvriers, Mohamad Ramadan, assure que la plupart des négociations menées par l’Union ont été un succès. Il avance l’exemple des chauffeurs de taxi.

    Car deux visions s’opposent toujours: pour Fatma, la militante, «protester est un droit», pour Mohamad, il faut «négocier mais pour l’intérêt du pays»

    Les manifestations en 2015

    Le Centre Mahroussa pour le développement socio-économique a recensé 393 manifestations ouvrières au cours du 1er trimestre 2015. 124 manifestations ont été menées par les ouvriers des usines et entreprises. Viennent ensuite les enseignants qui ont organisé 39 manifestations, et le secteur médical 35, le secteur du transport 30, et 18 manifestations par la main-d’œuvre non officielle. Le secteur du commerce et de l’économie a enregistré 17 manifestations. Quant aux secteurs du textile et agricole, ils ont mené 13 manifestations. Dans le domaine de la sécurité, des médias et des journalistes, on compte 11 manifestations. Six dans le secteur minier et 5 au total pour les avocats, le secteur du tourisme et des antiquités. Le secteur culturel a enregistré 4 manifestations, et 3 ont été menées à la fois par le secteur de l’aviation et les handicapés. Et enfin, les pharmaciens ont manifesté 2 fois au cours du premier trimestre 2015. (Publié par Al-Ahram Hebdo, 5 mai 2015; trois militants d’Egypte seront présents lors du Forum international qui se tiendra à Lausanne du 20 au 22 mai; ils interviendront le vendredi 22 mai, à 14h30, dans le bâtiment Amphipôle de l’Université, arrêt Unil-Sorge du métro.)

  • Mauritanie, la grève de la SNIM dans tous les esprits (Afriques en lutte)

    Mauritanie, la grève de la SNIM dans tous les esprits En Mauritanie, ce 1er-Mai avait un goût particulier, surtout à Zouérate et à Nouadhibou au nord du pays, là où les travailleurs de la société nationale industrielle et minière (SNIM) ont fait grève pendant 63 jours. Cette grève s’est terminée il y a à peine un mois. Des négociations ont débuté mardi avec la direction de la SNIM mais les travailleurs n’ont toujours pas eu gain de cause. Naturellement, les revendications et ce mouvement sans précédent étai

    En Mauritanie, ce 1er-Mai avait un goût particulier, surtout à Zouérate et à Nouadhibou au nord du pays, là où les travailleurs de la société nationale industrielle et minière (SNIM) ont fait grève pendant 63 jours.

    Cette grève s’est terminée il y a à peine un mois. Des négociations ont débuté mardi avec la direction de la SNIM mais les travailleurs n’ont toujours pas eu gain de cause. Naturellement, les revendications et ce mouvement sans précédent étaient vendredi au cœur du défilé à Zouérate.

    Trois centrales syndicales (la CLTMN, la CGTM et la CMTM) représentant la grande majorité des travailleurs de la SNIM ont défilé ensemble vendredi à Zouérate. Une marche sans incident, au cours de laquelle, les syndicalistes ont vanté plus que jamais les bienfaits de l’unité qui a conduit à la grève historique menée par les travailleurs de la SNIM en début d’année.

    Parmi les personnes qui ont pris la parole figure Ahmed Vall ould Cheibany. Il est le seul employé que la SNIM ne souhaitait pas réintégrer depuis la fin de la grève il y a un moins, mais qui finalement vient d’obtenir le droit de reprendre le travail ce lundi. L’annonce de sa réintégration cette semaine a d’ailleurs ouvert la voie à la réouverture des négociations sur les doléances des travailleurs, négociations qui étaient bloquées depuis plusieurs jours.

    Les discussions ont repris mardi et mercredi dernier et doivent se poursuivre cette semaine. Pour l’heure, aucune avancée sur les augmentations de salaire, la couverture sanitaire ou encore l’attribution de logements de fonction n’a été obtenue assure un délégué des travailleurs.

    S’ils ont reçu l’équivalent de deux mois de salaire, sous forme d’avance sur prime et de prêt, pour compenser les deux mois de grève, les salariés attendent disent aussi encore attendre le versement d’un troisième mois de salaire promis par le chef de l’Etat.

    Source RFI 4 mai 2015

    http://www.afriquesenlutte.org/afrique-du-nord/mauritanie-55/article/mauritanie-la-greve-de-la-snim

  • Grève des agents de Tunisie Telecom (Afriques en lutte)

    Greve-TT-UGTT

    Les agents de Tunisie Telecom sont entrés en grève, ce lundi 27 avril 2015.

    Des centaines d’employés de l’opérateur se sont réunis, ce matin à la pace Mohamed Ali devant le siège de l’UGTT, en levant plusieurs slogans et en scandant l’hymne national. Un mouvement qui a été très suivi, selon les taux de participation communiqués par la centrale syndicale.

    Les agents de Tunisie Telecom réclament la hausse de leurs salaires, l’augmentation de plusieurs primes spéciales et la révision du règlement intérieur de la société.

    Source : Business News 28 avril 2015

    http://www.afriquesenlutte.org/afrique-du-nord/tunisie/article/greve-des-agents-de-tunisie

  • Veni, Vidi... Vinci (Npa)

    Une plainte déposée par une ONG (l’association Sherpa pour la défense des populations victimes des crimes économiques) et la Fédération CGT de la construction vise les activités du groupe de BTP français Vinci au Qatar. Sa filiale QDVC emploie directement 3 000 salariés et 6 000 dans des entreprises sous-traitantes. « Les enquêtes menées sur place concluent à l’utilisation par ces entreprises de menaces diverses pour contraindre une population vulnérable à des conditions de travail et d’hébergement indignes et à une rémunération dérisoire », dénoncent Sherpa et la CGT.

    Si footballeurs et spectateurs vont éviter l’été qatari, ce n’est pas le cas des milliers de travailleurs migrants employés sur les chantiers du Mondial 2022. La durée maximale hebdo du travail au Qatar est en principe de 60 heures mais peut atteindre 66 heures, et le salaire mensuel sur les chantiers est de 700 ryals, soit 176 dollars. Les ouvriers sont souvent maintenus dans une situation de servitude, contraints de vivre et travailler dans des conditions terribles sans possibilité de protester ni de partir, puisque leurs passeports sont confisqués d’entrée par les employeurs. Sherpa et la CGT ont mené une enquête de terrain, difficile, car les migrants sont terrorisés par le risque de représailles s’ils témoignent.


    Cette plainte est déposée alors que, le 30 mars, l’Assemblée a commencé à examiner la nouvelle mouture de la loi sur le devoir de vigilance des multinationales vis-à-vis des activités de leurs filiales et sous-traitants à l’étranger. Ce texte a été considérablement édulcoré par rapport au projet initial : il ne prévoit plus qu’une amende relativement modeste et rend l’imputation de la responsabilité beaucoup plus difficile. Et pourtant, Gattaz et le Medef sont frontalement contre. Une nouvelle leçon de choses : comme en matière fiscale, les patrons préfèrent l’ombre à la lumière, et veulent pouvoir exploiter en paix.

    http://npa2009.org/actualite/veni-vidi-vinci

  • Au Qatar, les multinationales tuent en masse (Lcr.be)

    http://revolutionsarabes.hautetfort.com/media/02/00/1213156663.jpeg

    *

    La vulgate néo-libérale est bien connue : le capitalisme est avant tout source de progrès, de subversion des frontières et des structures sociales du passé, le « marché » empêche le repli sur soi, permettrait  etc etc… Si chaque jour qui passe contredit pourtant ce discours d’escroc intellectuel, le scandale de la coupe du monde au Qatar se distingue par la démesure de l’échelle du nombre de morts, des enjeux financiers et de la corruption.

    De quoi s’agit-il ? La Fédération Internationale de Football Association (FIFA) a attribué l’organisation de la coupe du monde de football au Qatar en 2022, petite et richissime monarchie du golfe. Ce mini-Etat a investi dans le sport comme levier international en organisant des événements sportifs internationaux et en acquérant des clubs sportifs, en particulier en France avec l’acquisition par le fonds souverain qatari du club de football du Paris Saint-Germain. Le coupe du monde de football a vocation à « couronner » cette stratégie et a pour conséquence la construction de stades et infrastructures afférentes sur le territoire qatari.

    Passons rapidement sur les scandales en amont de la construction : la construction de ces stades est simplement une absurdité écologique, il est désormais établi que le Qatar a corrompu des membres des instances de la FIFA pour gagner l’attribution, le rapport d’enquête interne sur ce processus n’a été publié que partiellement (entraînant la démission de son rédacteur)… Mais les conséquences désastreuses de la coupe du monde au Qatar sont avant tout humaines : une véritable hécatombe des ouvriers sur les chantiers des stades. En effet, si (contrairement à ses engagements) la FIFA a décidé d’organiser la coupe du monde 2022  en hiver et pas en été comme de tradition pour ne pas faire subir les chaleurs estivales infernales aux sportifs et aux spectateurs, les ouvriers travaillent eux dans un climat désertique et à des cadences inhumaines.

    En l’absence de décompte fiable, les estimations sont alarmantes : selon le journal britannique Guardian  le rythme est d’un ouvrier mort par jour, la Confédération Syndicale Internationale prévoit 4.000 ouvriers morts si rien ne change jusqu’au début de la coupe du monde. Ces ouvriers sont principalement népalais ou indiens et sont réduits à une situation de servitude en raison du système de la kafala : le patron est « parrain » de l’ouvrier étranger, et ce n’est qu’avec son autorisation que cet ouvrier peut quitter le territoire qatari. Les ouvriers sont bien évidemment parqués dans des camps dans des conditions déplorables. Leurs conditions de travail sont absolument épouvantables, si bien qu’il n’est même plus possible d’évoquer des « accidents » du travail le terme approprié serait plutôt « meurtres du travail ». Dans cette monarchie dont les structures politiques rétrogrades peuvent se maintenir grâce à la manne pétrolière, ils ne disposent pas du droit à la libre circulation ni d’aucun droit d’organisation : pas de droit de s’associer, de se syndiquer, de protester collectivement et évidemment de faire grève… En d’autres termes, ils sont des serfs modernes à la différence près avec les serfs du moyen âge qu’ils dégagent d’immenses plus-values et n’ont même pas droit à la protection que devait par principe accorder un seigneur féodal.

    La cuirasse de la corruption protège jusqu’à présent les représentants du Qatar et de la FIFA des conséquences de leurs actes mais ils sont loin d’être les seuls responsables de ces meurtres du travail : les grands groupes construisant ces stades sont les mêmes qu’en France. Bien entendu, ces groupes se drapent derrière l’hypocrisie classique consistant à renvoyer la balle à leurs nombreux sous-traitants pour se dédouaner. Par exemple, la fédération construction de la CGT, qui est engagée dans la campagne internationale « carton rouge à la FIFA », relève qu’il y a sur le chantier de Mushrubie  à Doha, 9 entreprises principales, 40 sous-traitants pour chacune d’elles, 13 000 salariés au bout[1]

    Malgré ces procédés, la Fédération Construction de la CGT et l’association Sherpa[2] affirment avoir rassemblé suffisamment de preuves contre le groupe Vinci et les dirigeants de sa filiale française pour les attaquer au pénal estimant que ceux-ci n’ont pas respecté les dispositions sur le nombre d’heures travaillés et le retrait des passeports du code du travail… qatari ! Un code du travail qui n’est pourtant pas particulièrement connu pour sa protection des travailleurs…

    Au final, il s’agit de la combinaison de trois aspects intrinsèquement imbriqués du capitalisme mondial contemporain : l’organisation tentaculaire des multinationales hyperexploitant au détriments de vies humaines, des instances internationales opaques (dont la FIFA est une caricature morbide) liée par une chaine de corruption avec des institutions nationales complices et enfin des poches de néo-féodalité s’accommodant  fort bien du marché mondial et des technologies de communication.

    Depuis plusieurs décennies, les grands événements sportifs servent de paravent à des opérations capitalistes (en particulier immobilières) de grande ampleur au détriment des peuples locaux. La coupe du monde ne fait pas exception avec une accélération dans la période actuelle : l’irrationalité de la répartition de ressources publiques au profit de cet événement au détriment des services publics, la coupe du monde 2018 en Russie avec sa cohorte de répression et de gabegie sur le modèle des jeux olympiques de Sotchi… et enfin les stades qataris construits sur le sang d’ouvriers victimes de meurtres du travail de masse en 2022.  Il n’est plus possible de fermer les yeux sur ce massacre de classe.

    Suren

    [1] http://construction.cgt.fr/wordpress/wp-content/uploads/24avril2014FIFA.pdf

    [2] Consultable et signable ici https://www.powerfoule.org/campaigns/vinci/appel-a-taubira/vinci-pas-de-for%C3%A7ats-sur-les-chantiers-de-la-coupe-du-monde

    http://www.lcr-lagauche.org/au-qatar-les-multinationales-tuent-en-masse/

  • Liban: «Les États-Unis sèment les graines d’une tragédie à long terme» (Gilbert Achcar)

    http://revolutionsarabes.hautetfort.com/media/01/01/1880988416.jpeg

    Question : La semaine dernière il y a eu un important affrontement entre les forces loyales envers le Hezbollah et le gouvernement libanais pro-occidental. Après que le Hezbollah ait repoussé l’agression israélienne en 2006, il était devenu le héros national. Maintenant la situation semble avoir changé et à nouveau des divisions profondes apparaissent. Comment l’expliquez-vous ?

    Gilbert Achcar : Vous avez raison de souligner le fait qu’il y eu un changement. Il est vrai qu’en 2006 le Hezbollah a réalisé une importante victoire et que, dans la région arabe comme dans l’ensemble du monde musulman et au-delà, il a été vu comme une force de résistance héroïque, faisant face à l’un des principaux alliés de l’impérialisme états-unien et repoussant l’agression sioniste. En effet, donc, ils avaient acquis le statut de héros.

    Et il est vrai que cette image a été affectée par les récents affrontements. Pourquoi ? Parce que, tout d’abord, les ennemis du Hezbollah, qui sont bien sûr aussi des ennemis de l’Iran à l’échelle régionale - c’est-à-dire le royaume saoudien, la Jordanie et l’Égypte - n’avaient qu’un argument pour contrer le Hezbollah et tenter de réduire l’influence iranienne.

    C’était et cela reste la carte confessionnelle : dénoncer l’Iran en tant que pouvoir chi’ite perse et le Hezbollah en tant qu’agent arabe chi’ite de l’Iran, réalisant un complot chi’ite contre les Arabes sunnites. C’est ainsi qu’il s’efforcent de présenter les choses. En 2006, cela a misérablement échoué parce que les populations dans la région - Turquie incluse, j’en suis sûr - sont fortement hostiles à Israël et à l’impérialisme états-unien et ont donc sympathisé avec le Hezbollah. Ainsi, l’éclatante majorité n’a pas gobé l’argument chi’ites contre sunnites.

    Depuis lors, le Hezbollah s’est empêtré dans la politique libanaise sur une base confession- nelle, avec des alliés qui adhérent totalement au cadre confessionnel. Par exemple, le mouvement chi’ite Amal, qui est une organisation purement confessionnelle et n’a rien à voir avec une organisation anti-impérialiste. Au cours des années 1980, Amal était plus anti-palestinien que toute autre chose. Le Hezbollah s’est ainsi empêtré dans la politique confessionnelle libanaise au point de mener récemment un assaut militaire avec ses alliés confessionnels sur les zones peuplées de sunnites à Beyrouth et ailleurs.

    Son image en a été beaucoup affectée - plus au Liban qu’ailleurs, parce que la population libanaise est naturellement plus concernée par la politique intérieure libanaise que ne le sont, par exemple, les populations turque ou égyptienne. Je crois que le Hezbollah a réagi de manière excessive lors du récent conflit. Il avait bien sûr raison de rejeter les décisions du gouvernement Siniora, mais il pouvait les défaire aisément - comme il l’a fait dans les cas précédents, lorsque ces décisions ne lui convenaient pas - sans se lancer dans une offensive militaire à Beyrouth et dans d’autres régions du Liban, avec des alliés comme Amal. Ce faisant, il a créé un très fort ressentiment sectaire.

    Ainsi, bien que militairement ils l’ont facilement emporté lors du dernier conflit, je pense que politiquement ils en sont sortis perdants. Car maintenant la polarisation confessionnelle est redevenue très intense au Liban entre les sunnites et les chi’ites. C’est très dangereux. A présent, comme en témoignent les discussions qui ont eu lieu au Qatar entre les partis libanais, la question de l’armement du Hezbollah est redevenue discutable. Or, avant les événements récents, la majorité parlementaire conduite par Hariri n’osait pas soulever cette question, surtout après que le Hezbollah ait fait la preuve en 2006 que cet armement était indispensable pour repousser et dissuader l’agression israélienne. Maintenant, après que le Hezbollah ait utilisé ses armes dans un combat intérieur pour la première fois depuis de nombreuses années, ses forces armées sont soudainement dénoncées par ses adversaires comme étant une milice sectaire.

    A mon avis le Hezbollah a commis une grave erreur, dont les conséquences sont importantes au moment où le Liban entre dans ce qui semble être un nouveau cycle de violence. Il se pourrait bien que, dans quelques années, ce qui vient de se produire maintenant apparaisse comme le premier round d’une nouvelle guerre civile libanaise, à moins que les conditions régionales et internationales empêchent ce scénario pessimiste. Pour la lutte anti-impérialiste dans la région, ce serait un coup très dur, venant après les massacres terribles entre chi’ites et sunnites, qui continuent en Irak. Si de tels massacres s’étendaient au Liban et peut-être demain à la Syrie, ce serait un désastre pour toute la région. Les seuls qui pourraient bénéficier d’une telle situation seraient Israël et les États-Unis, qui n’hésiteraient pas tous deux à exploiter une telle situation.

    Question : Est-ce que le Parti communiste du Liban ou d’autres forces laïques ont mis en avant des revendications visant à changer complètement le système de façon à ce qu’il ne soit plus fondé sur les identités et des partis confessionnels ?

    Gilbert Achcar : Le Parti communiste est actuellement la seule force de gauche significative au Liban. Les autres sont de tous petits groupes. Parmi les partis libanais d’une certaine importance, le PC est l’un des rares partis véritablement laïques, avançant un programme laïque. C’est un véritable parti multi- confessionnel, regroupant côte-à-côte des musulmans, tant sunnites que chi’ites, des chrétiens, des druzes etc. Le secrétaire général du parti est d’origine sunnite alors que la majorité des membres sont d’origine chi’ite - c’est réellement un parti multiconfessionnel. Il se prononce pour la laïcisation de la politique libanaise et avance, en tant que parti de gauche, des revendications sociales et économiques. Le PCL n’a rejoint directement aucun des deux camps principaux au Liban.

    Lors du conflit récent, il a décidé de ne pas participer aux affrontements. Bien sûr, les communistes s’opposent au gouvernement et au projet impérialiste au Liban, tout comme ils s’opposent aux agres- sions israéliennes : ils ont participé au combat contre les forces israéliennes en 2006. Mais ils ne peuvent pas partager les buts de l’opposition en politique intérieure, qu’ils dénoncent comme étant à la fois confessionnels et bourgeois. Ils critiquent les deux camps, mettant plus d’emphase sur la dénonciation des forces pro-occidentales menées par Hariri. Au cours des trois dernières années, ils ont maintenu une position indépendante de manière conséquente.

    C’est une importante amélioration de leur ligne politique, car au cours des années 1970 et 1980 ainsi que dans la période précédente le parti communiste était fortement impliqué dans des alliances sous hégémonie bourgeoise : avec Arafat durant un certain temps, avec le chef féodal druze, Joumblatt, la plupart du temps, ainsi qu’avec le régime syrien. A partir du début des années 1990, le PCL est entré dans une crise profonde et s’est fragmenté. Le parti actuel - bien plus faible, il est vrai - en est le résultat. Mais il a radicalement amélioré sa politique.

    Depuis 2005 - à partir des mobilisations de mars 2005 pour et contre la Syrie au Liban, qui ont suivi l’assassinat de l’ex-Premier ministre Hariri - le PCL a suivi une ligne véritablement indépendante. Le 8 mars 2005, le Hezbollah et ses alliés ont organisé une énorme manifestation en hommage à la Syrie et à son président Bashar al-Assad. Les forces pro-occidentales ont alors appelé à une contre-manifes- tation le 14 mars, contre la Syrie. C’est depuis lors que l’actuelle majorité gouvernementale est aussi désignée par la date du « 14 mars », alors que l’opposition l’est par celle du « 8 mars ».

    Le Parti communiste a refusé de se joindre à l’une quelconque des deux manifestations et a appelé à une troisième, naturellement beaucoup plus petite que les deux manifestations géantes des 8 et 14 mars, qui ont mobilisé chacune des centaines de milliers de personnes. La manifestation du PCL n’a rassemblé que quelques milliers de personnes, mais avec leurs drapeaux rouges, ils ont fait apparaître une troisième voie pour le Liban, rejetant les deux camps confessionnels. C’est pour cette raison que je pense que leur attitude politique s’est beaucoup améliorée, même si je continue à avoir plusieurs réserves - en particulier en ce qui concerne leur soutien à l’armée libanaise et à son chef, qui attend d’être élu président avec l’appui de toutes les forces.

    Question : Il semble que la seule voie permettent de dépasser les divisions sectaires passe par la mobilisation de la gauche politique et des organisations syndicales, qui dessinent une alternative non confessionnelle et résistent aux politiques néolibérales appliquées dans le pays. Est-ce que le Hezbollah penche vers l’organisation de la résistance contre ces politiques néolibérales ?

    Gilbert Achcar : C’est une illusion complète. Le Hezbollah n’a rien fondamentalement contre le néo- libéralisme et, encore moins, contre le capitalisme. Comme vous le savez, son modèle suprême est le régime iranien - qui n’est certainement pas un rempart contre le néolibéralisme. Bien sûr, comme tous les intégristes islamiques, ils pensent que l’État et/ou les institutions religieuses devraient venir en aide aux pauvres. Il s’agit là de charité. La plupart des religions préconisent et organisent la charité. Cela présuppose l’existence d’inégalités sociales avec des riches qui donnent aux pauvres leurs miettes.

    La gauche, par contre, est égalitaire et non « charitable ». En tout état de cause, le Hezbollah ne s’intéresse pas vraiment aux politiques sociales et économiques de l’État. Au cours de toutes les années pendant lesquelles Rafik Hariri dominait le gouvernement tandis que les troupes syriennes contrôlaient le pays, les politiques libérales les plus cruelles ont été appliquées, sans que le Hezbollah ne s’y oppose jamais sérieusement. Cela ne fait pas partie de son programme, ni de ses priorités.

    Les derniers affrontements ont débuté le jour où certains syndicats avaient appelé à une grève générale. Mais il s’agit de syndicats pourris, qui étaient tombés sous la coupe des Syriens avant qu’ils ne quittent le Liban. La précédente fois qu’ils avaient appelé à la grève, ce fut un échec complet, car l’opposition, c’est-à-dire en premier lieu le Hezbollah, ne l’avait pas réellement soutenu, même si elle avait approuvé la grève du bout des lèvres en tant que geste oppositionnel.

    Cette fois-ci le Hezbollah a utilisé l’occasion de la grève pour mobiliser contre les décisions politiques du gouvernement qui le concernaient et non pour s’opposer à ses politiques économiques et sociales. C’est pourquoi, bien que le conflit ait commencé le jour de la grève, les revendications économiques et sociales sont tombées dans l’oubli. Le Hezbollah ne lutte pas contre le néolibéralisme, bien qu’il puisse parfois chercher à satisfaire sa base électorale plébéienne. La seule force significative qui s’oppose au néolibéralisme au Liban, c’est la gauche, principalement le PCL.

    vendredi 17 octobre 2008 - 07h:22 Gilbert Achcar - Inprecor

    * Gilbert Achcar, professeur à l’École des études orientales et africaines (SOAS) de l’Université de Londres, est un collaborateur régulier d’Inprecor. Parmi ses ouvrages : Le choc des barbaries (Complexe, 2002 ; 10/18, 2004), L’Orient incandescent (Page Deux, 2004), La guerre des 33-Jours, avec Michel Warschawski (Textuel, 2007), La poudrière du Moyen-Orient, avec Noam Chomsky (Fayard, 2007).

    Cette interview a été réalisée par Foti Benlisoy et Aykut Kýlýç pour la revue critique turque, Mesele (Question).

    Le texte original de l’interview, en anglais International Viewpoint : http://www.internationalviewpoint.o... sous le titre : The U.S. is sowing the seeds of a long term tragedy...

    http://www.info-palestine.net/spip.php?article5214

  • Algérie: chemiserie de Larbâa Nath Irathen : « 9 mois Barakat ! » (Afriques en lutte + El Watan))

    Les travailleurs de la chemiserie de Larbâa Nath Irathen, pour la plupart des femmes, ont observé un sit-in, avant-hier, devant le siège de la wilaya de Tizi-Ouzou, pour dénoncer les agissements, qu’ils qualifient d’« injustifiés », de l’actuelle responsable de la chemiserie et demander une commission d’enquête et l’affectation d’un nouveau directeur.

    « 9 mois Barakat, nos enfants ont faim », « Pour sauvegarder l’entreprise, on demande un directeur » et « Non à la fermeture de l’entreprise », sont les slogans que l’on pouvait lire sur les banderoles brandies pas les protestataires.

    Dans une déclaration dont une copie nous a été remise sur place, les signataires dénoncent « la manipulation relancée par les dépôts de plaintes contre certains travailleurs sans qu’il y est aucun dépassement constaté par les services de police sur les lieux… ». Les signataires ajoutent : « N’étant pas satisfaite, la directrice a mobilisé un groupe de jeunes délinquants pour qu’ils provoquent des troubles devant l’entrée de la chemiserie ». Les rédacteurs du document se disent convaincus de « La complicité de certains cercles à vouloir faire traîner la situation actuelle pour éviter l’apparition de la face cachée de l’iceberg qui serait fatale pour beaucoup de responsables ». Ils poursuivent : « Nous ne comprenons pas à qui profite cette situation de confusion totale et le silence observé par les parties concernés par le conflit ? ».

    Ce conflit qui remonte au 21 juillet 2014 est dû, selon les grévistes, à la « Hogra » sévissant au sein de ladite entreprise 

    « L’entreprise compte 99% de femmes et la dernière d’entre-nous a dix ans d’ancienneté. Quand il s’agissait de problèmes socioprofessionnels, nous n’avons rien dit, mais quant un sous-directeur arrive au point d’insulter des travailleuses et à leur dire des mots indignes et que des mécaniciens de machines lèvent la main sur ces dernières nous avons dit non non et non et nous avons déclenché la grève… », nous déclarera Mme Messaouda Bouzid, membre de la section syndicale UGTA de la chemiserie qui fustigera l’actuelle responsable de la chemiserie et qui nous expliquera les origines du mal qui gangrène cette entreprise : « Cette intérimaire affectée à la chemiserie du centre le 12 mars dernier n’est pas compétente et n’a pas les diplômes requis pour gérer l’entreprise. Pis encore, elle est du clan de l’ancien directeur et c’est comme si celui-ci n’avait jamais quitté l’entreprise. Cette responsable est même allée jusqu’à utiliser la force publique contre les travailleurs, vous imaginez ? Nous ne voulons pas d’elle et demandons aux hauts responsables de nous affecter un nouveau directeur « neutre » cette fois sans parti-pris pour aucun des deux clans et ce le plus vite possible pour rouvrir l’entreprise car nous sommes dans le désarroi le plus total ».

    Dans leur missive, les grévistes interpellent le wali et le ministre de l’Industrie, leur demandant de « diligenter une commission d’enquête et trouver une solution à ce conflit qui n’a que trop duré ». Si rien n’est fait, « Nous passerons à la vitesse supérieure, nous enclencherons d’autres actions dont une grève de la faim… », menacent les grévistes. 25 mars 2015

    Source : La Dépêche de Kabylie

    http://www.afriquesenlutte.org/afrique-du-nord/algerie/article/algerie-chemiserie-de-larbaa-nath

    Lire aussi:

    http://www.elwatan.com/regions/kabylie/tiziouzou/chemiserie-de-larbaa-nath-irathen-les-ouvrieres-se-mobilisent-21-03-2015-290330_144.php

  • Qatar: La CGT et Sherpa portent plainte contre Vinci pour travail forcé (Bastamag)

     

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    Une plainte déposée par Sherpa et la Fédération nationale des salariés de la construction de la CGT (FNSCBA) vise les activités du groupe de BTP français Vinci au Qatar, dont une filiale commune à Vinci et à l’émirat [1]. « Les enquêtes menées sur place concluent à l’utilisation par ces entreprises de menaces diverses pour contraindre une population vulnérable à des conditions de travail et d’hébergement indignes et à une rémunération dérisoire », dénoncent Sherpa et la CGT. En clair, il s’agit de travail forcé et de servitude.

    Les conditions de travail sur les chantiers qataris du Mondial 2022 défraient la chronique depuis que plusieurs médias, dont Batsa !, et associations humanitaires ont tiré la sonnette d’alarme sur le nombre d’accidents mortels sur les chantiers. On estime qu’au rythme actuel des accidents de travail, près de 4000 ouvriers pourraient trouver la mort d’ici 2022. Les ouvriers sont souvent maintenus dans une situation de servitude, contraints de vivre et travailler dans des conditions terribles sans possibilité de protester ni de partir puisque leurs passeports sont confisqués d’entrée par les employeurs.

    Comme le rappelle une enquête à ce sujet publiée il y a quelques mois par l’Observatoire des multinationales et Basta ! (lire Conditions de travail sur les chantiers du Qatar : quel est le rôle de Bouygues et Vinci ?), Vinci a profité de ses relations étroites avec les dirigeants qataris pour décocher plusieurs contrats dans le pays. Le groupe de BTP emploie plusieurs milliers d’ouvriers pakistanais ou népalais sur ses chantiers, directement ou par le biais de ses sous-traitants.

    Responsabilité des multinationales

    La direction de Vinci a toujours assuré – comme Bouygues également présent dans l’émirat – que ses filiales n’étaient pas concernées par ces accusations et que le groupe assurait à ses ouvriers des conditions décentes de vie et de travail. Vinci avait même organisé une visite de journalistes français pour le démontrer... sans toutefois laisser entrer les syndicats !

    Sherpa et la CGT ont mené l’enquête sur le terrain et déclarent aujourd’hui avoir réuni suffisamment d’« éléments accablants » pour porter plainte contre les filiales de Vinci concernées. Une enquête difficile, selon Marie-Laure Guislain, responsable du contentieux à Sherpa : « Les migrants sont terrorisés à l’idée des représailles qu’ils pourraient subir. Nous avons pu néanmoins collecter sur place des preuves formelles de conditions de travail et de logement indignes, pour une rémunération sans rapport avec le travail fourni, et effectué sous la contrainte de menaces. »

    Cette plainte est déposée quelques jours avant l’examen à l’Assemblée, le 30 mars, de la nouvelle mouture de la loi sur le devoir de vigilance des multinationales vis-à-vis des activités de leurs filiales et sous-traitants à l’étranger. Cette loi a été considérablement édulcorée comparée à la première version, rejetée il y a quelques semaines (lire notre article). Le nouveau projet ne prévoit plus de sanction pénale, mais seulement une amende relativement modeste. Et rend l’imputation de la responsabilité beaucoup plus difficile. Même allégé, ce projet de loi n’en suscite pas moins une étonnante levée de boucliers de la part des milieux patronaux français. Selon Sherpa, « pour éviter des morts au Qatar comme au Bangladesh, le texte devra être impérativement amendé lors du vote ». Laetitia Liebert, directrice de Sherpa, espère « que cette plainte obligera Vinci à respecter scrupuleusement le droit des travailleurs migrants dans les années à venir et sera un exemple pour le secteur du BTP dans son ensemble. »

    - Une pétition en ligne a été mise en place pour appuyer la plainte de Sherpa et de la CGT.

    - Lire notre enquête « Conditions de travail sur les chantiers du Qatar : quel est le rôle de Bouygues et Vinci ? »

    Olivier Petitjean 24 mars 2015

    Notes

    [1Sont visées par la plainte a filiale Vinci Construction Grands Projets (VCGP) et les dirigeants français de QDVC, la filiale mise en place par Vinci (49%) avec l’émirat (51%). Le fonds souverain du Qatar détient aussi 5,5% des actions de Vinci et a un représentant à son conseil d’administration.

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    http://www.bastamag.net/Qatar-plainte-Vinci-esclavage-Mondial-2022

  • Laghouat, des détenus en grève de la faim (Algeria Watch)

    Belkacem Khencha et huit de ses camarades, tous militants du Comité national pour la défense des droits des chômeurs (CNDDC) et fervents opposants à l’exploitation du gaz de schiste, ont entamé une grève de la faim depuis samedi soir en raison du retrait de la défense des prévenus du procès qui devait se tenir le 11 février passé.

    “Je viens de leur rendre visite et ils m’ont fait part de leur décision de faire une grève de la faim illimitée, en réponse à l’injustice qui les frappe”, a-t-on appris auprès de Me Noureddine Ahmine, l’un des avocats de la défense et membre actif du collectif de la défense et membre du Réseau des avocats pour la défense des droits de l’Homme (Raddh).

    En effet, “des personnes désireuses d’assister au procès mercredi passé, dont certains membres des familles des détenus ainsi que la presse, ont été empêchées d’accéder à la salle d’audience. Cette privation a même touché les témoins en faveur des détenus. Un état de fait qui s’est couronné par une quasi-inexistence du public dans la salle”. “On s’est retiré pour ne pas cautionner un procès qui ne peut déboucher que sur une parodie de justice”, a-t-il ajouté.


    Pour rappel, les détenus à la prison de Laghouat avaient déjà observé une première grève de la faim de huit jours dès le prononcé du verdict en première instance, pour dénoncer les peines que la justice avait prononcées contre eux en première instance, selon Me Ahmine. Ils devaient être jugés mercredi passé en appel pour répondre aux accusations qui leur sont reprochées, à savoir “l’attroupement non armé (art. 97 du code pénal) et pour actes, paroles ou écrits publics, qui ont pour objet de faire des pressions sur les décisions des magistrats, tant qu’une affaire n’est pas irrévocablement jugée (art. 147 du code pénal)”.


    Le tribunal de première instance de Laghouat avait condamné, le 11 février passé, chacun des prévenus à 12 mois de prison ferme dont 6 avec sursis, et ce, après avoir été interpellés lors d’un sit-in organisé en solidarité à un autre militant du même mouvement. Il s’agit de Belkacem Khencha, Brahimi Belelmi, Mazouzi Benallal, Azzouzi Boubakeur, Belkacem Korini, Faouzi Benkouider, Tahar Bensarkha et d’Abdelkader Djaballah.

    “Le verdict avait été prononcé en catimini, avant presque l’ouverture de l’audience”, selon un communiqué rendu le même jour par le Réseau algérien des défenseurs des droits de l’Homme (Raddh). “Il a été trop sévère et injuste” aux yeux de Me Noureddine Ahmine, qui a aussitôt interjeté appel. Quant au dénommé Mohamed Regue (32 ans), le verdict est de 18 mois de prison ferme et une amende de 20 000 DA. Liberté, 16 mars 2015

    http://www.algeria-watch.org/fr/article/pol/syndicat/chomeurs/detenus_greve_faim.htm