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NPA - Page 12

  • La guerre à Gaza fait partie de la guerre déclarée au peuple palestinien depuis 65 ans  (Essf)

     
    Gaza : «  Après 45 jours de guerre, plus de 2000 morts et des milliers de blessés, 30 000 bâtiments détruits, il est impensable de revenir à la situation précédant juillet 2014  »

    Franco-palestinien de Jérusalem, Salah Hamouri a 29 ans. Durant 7 ans, il a été prisonnier politique en Israël pour des actes de résistance contre l’occupant. Aujourd’hui étudiant à la faculté de droit à Jérusalem, il travaille pour Addameer, une association qui soutient les prisonniers politiques et lutte pour le respect des droits de l’homme. Nous l’avons interrogé à l’occasion de sa venue à l’Université d’été du NPA.

    Comment analyses-tu la situation à Gaza  ?

    Salah Hamouri – La guerre à Gaza fait partie de la guerre déclarée au peuple palestinien depuis 65 ans. Aujourd’hui, cela fait 45 jours que les Israéliens continuent leur massacre sur tout ce qui est vivant à Gaza. Israël traverse une crise interne, au sein de la coalition. Cette guerre était planifiée depuis longtemps par les Israéliens, et l’enlèvement des trois colons, les tunnels et les missiles, n’ont été que des prétextes pour déclencher l’offensive.

    La résistance est prête pour une guerre à long terme. Les massacres israéliens et les menaces d’occuper Gaza ne feront pas reculer cette résistance. Elle ira jusqu’au bout pour obtenir ses quatre exigences  : la réouverture d’un port et d’un aéroport, la levée du blocus, la libération des prisonniers et le passage entre Gaza et la Cisjordanie.

    Qui résiste à Gaza  ?

    Le message qu’essaient de faire passer les médias – il s’agit d’une guerre entre le Hamas et l’occupant – est une contre vérité. En fait, il s’agit d’une guerre contre toute la population de Gaza. Ce sont tous les Gazaouis qui se font tuer.

    Tout le monde résiste  : les partis islamistes comme le Jihad et le Hamas, et aussi les partis de gauche comme le FPLP, le FDLP, ainsi que la branche armée du Fatah… Il est faux de présenter cela comme une guerre entre Israël et le Hamas, et ceux qui parlent d’un conflit Hamas-Israël veulent uniquement délégitimer la lutte de libération du peuple palestinien.

    Comment expliques-tu qu’en Cisjordanie il n’y ait pas plus de réactions par rapport à cette situation  ?

    Il y a des réactions en Cisjordanie, mais malheureusement elles ne sont pas suffisantes. Il faut comprendre que la Cisjordanie est l’objet de pressions permanentes depuis 2002, les arrestations y sont quotidiennes et toutes les villes sont occupées. Le mois dernier, plus de 2 000 personnes ont été arrêtées. Malheureusement les mesures économiques, mises en place par l’Autorité palestinienne, pèsent aussi sur la population.

    Il y a eu des réactions à Jérusalem. Pourrais-tu nous en parler  ?

    À Jérusalem, il y a eu un grand soulèvement, surtout après l’assassinat du jeune Palestinien de 16 ans qui a été enlevé et brûlé vif par des colons. Toutes les tentatives des Israéliens d’isoler la population palestinienne de Jérusalem de toute forme de résistance ont échoué. La population de Jérusalem est fortement attachée à la résistance et aux droits du peuple palestinien.

    La colonisation à Jérusalem continue  : la confiscation des terres, la destruction des maisons se poursuit. Le rêve sioniste d’unifier les deux côtés de Jérusalem comme capitale unique des Israéliens se perpétue. Ainsi, les cartes de résident de Jérusalem sont retirées pour envoyer les Palestiniens en Cisjordanie. De plus en plus de personnes sont expulsées sous le prétexte par exemple de ne pas avoir payé telle ou telle taxe...

    Comment analyses-tu l’évolution de la société israélienne  ?

    On voit depuis les élections de 2006 et même avant, que la société israélienne va de plus en plus vers l’extrême droite. Il n’y a presque plus de gauche. Par contre, l’extrême droite progresse sans cesse  ! Elle veut s’attaquer non seulement à la population de Gaza, mais aussi à tous les Palestiniens. On a vu des appels pour envoyer devant le tribunal la députée du Parlement israélien, la Palestinienne Hanine Zoabi. C’est une politique raciste et d’apartheid. L’enfermement de cette société israélienne s’accroît chaque jour un peu plus.

    Que penses-tu de l’accord inter­palestinien de réconciliation signé par le Hamas et l’OLP en avril dernier  ?

    C’est quelque chose d’important pour les Palestiniens. Nous savons que nous ne pouvons pas avancer sans l’unité nationale pour notre liberté et notre indépendance. La division a durée 7 ans, et ce n’est donc pas facile de revenir d’un seul coup à la «  normale  ». Il faut se donner du temps pour cette réconciliation, pour les personnes, y compris psycho­logiquement. Malheureusement, tout l’accord n’est pas totalement respecté. La jeunesse palestinienne est très attachée à cette notion d’unité. Israël a utilisé cet accord pour justifier son intervention militaire à Gaza.

    Quel est le rôle joué par l’Égypte et les autres pays arabes  ?

    Nous considérons qu’il y a trois blocs dans la région. Un est favorable à la résistance  : le Hezbollah, la Syrie et l’Iran. Deux autres blocs  : l’Égypte et l’Arabie saoudite d’un côté, et le Qatar et la Turquie de l’autre. Ces quatre pays sont les policiers des États-Unis dans la région. Ils tentent de contrôler le Proche-Orient, non pas dans l’intérêt des peuples, mais pour l’intérêt de chacun de leur régime réactionnaire, soutenus par les États-Unis. Mais nous savons qu’aucun accord ne se fera sans l’Égypte.

    Que penses-tu des accords d’Oslo de 1993  ?

    Cela a été une faute stratégique. Ces accords ont reconnu l’état de l’occupant comme un état normal dans la région et ont donné un prétexte de plus aux pays du monde qui n’avaient pas encore de relation avec l’occupant pour normaliser leurs relations avec celui-ci, comme l’a fait la Chine.

    Oslo et l’accord économique après Oslo ont été des pièges pour nous. C’est une leçon  : nous ne pouvons pas négocier tant que nous sommes faibles. Sans une résistance forte, nous n’aboutirons à rien. Cela s’est vérifié à Gaza.

    La résistance est claire. Après 45 jours de guerre, plus de 2000 morts et des milliers de blessés, 30 000 bâtiments détruits, il est impensable de revenir à la situation précédant juillet 2014. Même la population de Gaza pousse dans ce sens. Durant la trêve, il y a eu des manifestations dont le slogan était  : «  Ne lâchez pas, nous subissons, mais continuez, avancez, on soutient la résistance.  »

    Avec l’avancée permanente de la colonisation, quelles peuvent être les perspectives du mouvement palestinien en terme de revendications  ?

    Les Palestiniens avaient deux choix  : l’un tactique et l’autre stratégique. D’un point de vue tactique, pour rassembler les Palestiniens, la solution de deux Etats ne pouvait être que temporaire, chacun le sait. Cette solution n’existe plus avec la colonisation telle qu’elle est aujourd’hui. Au niveau stratégique, la seule solution est donc un seul État, démocratique, pour tous, qui garantisse le droit au retour des réfugiés. Pour cela, il faut un programme de résistance à long terme.

    Qu’est-ce qui te semble essentiel à développer sur le terrain de la solidarité avec le peuple palestinien  ?

    Toutes les actions de solidarité sont importantes. Par exemple les manifestations internationales sont très importantes, car elles montrent que les Palestiniens ne sont pas seuls, isolés. Les actions de la campagne BDS, pour isoler politiquement et économiquement Israël, la solidarité avec les prisonniers palestiniens retenus dans les prisons israéliennes, les jumelages avec des villes palestiniennes, la nomination de prisonniers comme citoyens d’honneur de villes, l’envoi de délégations qui témoigneront une fois rentrées dans leur pays, etc. toutes ces actions sont utiles et importantes.

    Un dernier message  ?

    Le mouvement de soutien à la Palestine a toujours existé, il faut bien sûr l’amplifier. Le gouvernement français a pris des positions qui sont claires pour nous  : François Hollande a soutenu nettement les justifications du gouvernement israélien dans sa guerre contre Gaza. Le peuple palestinien ira jusqu’au bout de ses revendications, par tous les moyens possibles, et la solidarité internationale renforce notre résistance. HAMOURI Salah

    Propos recueillis le mardi 26 août par Claude B. et Alain J.

    * Paru dans l’Hebdo L’Anticapitaliste - 254 (04/09/2014). http://www.npa2009.org/

  • Trêve à Gaza : une défaite politique et militaire pour l'Etat d'Israël (Npa)

    Au terme de plus de 7 semaines d'une meurtrière et destructrice campagne de bombardements et d'opérations terrestres contre la bande de Gaza, l'Etat d'Israël a été contraint d'accepter un accord de cessez le feu agrémenté de diverses mesures destinées à alléger le blocus meurtrier et illégal qui touche la petite bande côtière depuis plus de 7 ans.

    La zone de pêche est en partie étendue, les divers matériaux nécessaires à la reconstruction devraient être acheminés dans l'enclave, la question du port de l'aéroport de Gaza devrait être mise sur la table d'ici un mois, etc.

    Même si ces mesures sont loin d'être suffisantes pour permettre à la population gazaouie de mener une vie digne, et même si l'Etat d'Israël est coutumier du non respect de ses engagements et des accords signés, le NPA se félicite de cette défaite politique et militaire d'Israël, qui n'est pas parvenu à ses fins à Gaza, se heurtant à la résistance de la population et des organisations gazaouies, qui ont refusé de capituler malgré l'insupportable violence de l'agression militaire.

    La lutte pour la levée complète du blocus se poursuit, et le NPA continuera de participer aux initiatives de solidarité avec les Palestiniens et leur combat pour l'obtention de leurs droits nationaux légitimes.

    La pression sur l'Etat d'Israël doit s'accentuer pour transformer cette défaite politique et militaire en victoire pour les Palestiniens, notamment par le développement de la campagne Boycott Désinvestissement Sanctions, seule à même de faire payer le prix de sa politique criminelle à Israël.

    Montreuil, le 29 août 2014

    http://npa2009.org/communique/treve-gaza-une-defaite-politique-et-militaire-pour-letat-disrael

  • Assez de répression du peuple palestinien (Npa)

    khalidaj

     

    Tôt ce matin les forces d'occupation israéliennes ont envahi à El Bireh - Ramallah le domicile de notre camarade Khalida Jarrar, dirigeante du Front Populaire de libération de la Palestine (FPLP) lui intimant l'ordre de s'exiler dans la ville de Jericho avec interdiction d'en sortir.

    Cette pratique d'expulsion de dirigeants à l'intérieur de la Cisjordanie n'avait plus court depuis 1980 !

    En s'attaquant à Khalida, députée palestinienne, militante active de la résistance du peuple palestinien, l'Etat d'Israël tente de briser toutes les voix qui s'opposent à l'occupation de la Palestine, qui dénoncent les crimes horribles commis à Gaza.

    Il poursuit sa politique visant à empêcher toute avancée dans un processus de négociation aboutissant à la reconnaissance d’un Etat palestinien.

    Le NPA exprime son entière solidarité avec Khalida Jarrar.

    Il renforcera ses actions, dans l'unité la plus large, pour faire reculer cet Etat colonialiste et assassin. Il appelle à participer massivement aux manifestations organisées partout dans le pays en soutien à la résistance du peuple palestinien. Montreuil, le mercredi 20 août 2014

    http://npa2009.org/communique/assez-de-repression-du-peuple-palestinien

     

  • Gaza et les négociations du Caire (Julien Salingue Essf)

     
    La première des hostilités dont sont victimes les habitants de Gaza est le blocus illégal et inhumain
     
    « Plutôt mourir que revenir à la situation antérieure »

    Près de 2 000 morts, plus de 10 000 blessés, plus de 400 000 déplacés, des dizaines de milliers de bâtiments détruits ou endommagés… Le bilan de l’agression israélienne contre Gaza s’alourdit, malgré les « trêves » et autres « cessez-le-feu », de jour en jour. Il s’agit tout simplement, en termes de bilans humain et matériel, de la plus violente offensive israélienne dans les territoires palestiniens depuis la guerre de juin 1967.

    À l’heure actuelle, l’attention se polarise sur les « négociations » en cours au Caire, en vue d’un cessez-le-feu durable. Ces négociations aboutiront-elles ? Rien n’est moins sûr. Et quand bien même elles aboutiraient, rien ne sera réellement réglé.

    Un « cessez-le feu » ?

    Le récit politique et médiatique dominant demeure imprégné du point de vue israélien. Les « hostilités » se résumeraient aux bombardements sur Gaza et aux tirs de roquettes palestiniens. Une « sortie de crise » passerait donc par un accord permettant de mettre un terme aux uns et aux autres. Les diri- geants et les médias occidentaux pourraient ainsi respirer un grand coup et passer à une autre actua- lité, en attendant que dans un an ou deux, une nouvelle campagne militaire israélienne ait lieu au prétexte des tirs de roquettes, et chacun s’interrogerait et tenterait de comprendre pourquoi la « trêve » n’a pas duré…

    Les données du problème sont pourtant simples. La première des hostilités dont sont victimes la bande de Gaza et ses habitants est le blocus illégal et inhumain imposé à la petite enclave côtière, avec la complicité de l’Égypte, depuis plus de 8 ans. Ce blocus a détruit la vie au sein de Gaza et menace chaque jour un peu plus ses habitants d’une véritable tragédie humanitaire. Un rapport de l’ONU publié en 2012 indiquait ainsi que la bande de Gaza ne serait « plus vivable » en 2020, en raison du manque d’infrastructures (au moins 80 hôpitaux supplémentaires devraient être construits, le nombre d’écoles devrait être doublé) et de la pénurie de ressources essentielles (avant l’agression actuelle, la moitié des habitants de Gaza n’avaient pas un accès régulier à l’eau potable et près de 80 % de la population devait se contenter de 4 heures d’électricité par jour).

    L’opération israélienne en cours a aggravé encore un peu plus la situation, avec des dégâts estimés entre 5 et 6 milliards de dollars (soit environ 3000 dollars par habitant). La seule centrale élec- trique de Gaza a été détruite et les officiels annoncent qu’il faudra au moins un an pour la réhabiliter ; des milliers de bâtiments ont été endommagés ou détruits, parmi lesquels des écoles, des hôpitaux et des établissements industriels indispensables ; le nombre d’habitants dépendant de l’aide alimentaire internationale a encore augmenté, pour atteindre plus de 75% de la population. Selon un responsable de l’ONG israélienne Gisha, qui fait notamment campagne pour la liberté de circulation des biens et des personnes depuis et vers Gaza, sans levée du blocus, « cela prendrait 100 ans de reconstruire Gaza » si le blocus n’est pas levé, qui empêche notamment les matériaux de construction d’entrer dans la Bande.

    « Plutôt mourir que revenir à la situation antérieure »

    Les demandes palestiniennes pour la signature d’un accord de cessez-le-feu ne sont absolument pas, dans de telles conditions, et ce contrairement au récit dominant des négociations en cours, « maxima- listes » ou « radicales ». Elles font d’ailleurs consensus chez l’ensemble des forces palestiniennes, y compris la très docile Autorité Palestinienne de Ramallah, dirigée par un Mahmoud Abbas dont on con- naît pourtant la tendance au «compromis», ou plutôt à la compromission. On pourrait s’étonner du fait que quasiment personne, chez ceux qui vantent la «modération» d’Abbas pour mieux l’opposer à la «radicalité» du Hamas, n’ait souligné ce fait, si l’on ne savait pas déjà que ce genre de propos est avant tout destiné à affaiblir la partie palestinienne.

    Quelles sont ces demandes ?

    La levée du blocus, évidemment, qui passe notamment par l’ouverture des frontières avec Israël et avec l’Égypte, la réhabilitation du port et de l’aéroport de Gaza (détruit et fermé depuis la fin de l’année 2000), l’extension à 10 kilomètres de la zone de pêche au large de Gaza. Comme le souligne la juriste Francesca Albanese, qui a travaillé durant 8 ans pour l’ONU, « Aucune de ces revendications n’est nou- velle. Les Nations Unies, entre autres, ont régulièrement exigé la levée du siège, siège illégal selon la législation internationale, comme une condition nécessaire pour mettre fin à la situation humanitaire désastreuse dans la Bande. Faciliter les mouvements des marchandises et des gens entre la Cisjor- danie et la Bande de Gaza avait déjà été stipulé dans l’Agrément sur le Mouvement et l’Accès (AMA) signé entre le gouvernement d’Israël et l’Autorité Palestinienne en 2005. Même la construction d’un port et la possibilité d’un aéroport à Gaza avaient déjà été stipulées dans l’AMA, alors que leur réalisation effective n’a jamais suivi. La demande d’élargissement de la zone de pêche autorisée est inférieure à celle envisagée en 1994 dans les Accords d’Oslo et elle faisait déjà partie de l’arrangement du cessez-le-feu en 2012 »

    Rien de « maximaliste » ou de « radical » dans de telles exigences, qui correspondent tout simplement au minimum vital pour la population de Gaza, et qui sont reconnues comme légitimes par l’ensemble des organismes internationaux. Ce sont ces revendications qu’Israël refuse d’entendre, démontrant une fois de plus que ce que la puissance occupante refuse au nom de sa prétendue sécurité n’est pas la satisfaction des droits nationaux des Palestiniens (eux aussi consacrés par le droit inter-national) mais l’établissement des conditions de la satisfaction de leurs besoins les plus élémentaires: circuler, se loger, se soigner, se nourrir convenablement, s’éduquer. D’où l’exaspération de la population de Gaza et des organisations de la résistance palestinienne, et ce sentiment de plus en plus répandu chez les habitants de l’enclave, et ce malgré la violence de l’agression actuelle, tel que le résume Raji Sourani du Palestinian Center for Human Rights (PCHR) : « Plutôt mourir que revenir à la situation antérieure ».

    Sans justice, pas de paix !

    Nulle intransigeance donc de la part des Palestiniens, mais au contraire une certaine modération puis- que nulle organisation ne demande aujourd’hui la satisfaction de l’ensemble des droits nationaux des Palestiniens (fin de l’occupation civile et militaire, droit à l’autodétermination et droit au retour des réfu- giés) en échange d’un cessez-le-feu, mais seulement des droits basiques et un peu d’oxygène.

    L’intransigeance est à situer, une fois de plus du côté de l’État d’Israël, qui démontre à qui voulait l’oublier qu’il poursuit, au nom de sa soi-disant « sécurité », une entreprise méticuleuse de des- truction de la société palestinienne afin de l’empêcher de pouvoir revendiquer collectivement ses droits. Tel est l’un des objectifs inavoués de l’agression contre Gaza: renvoyer la petite bande côtière à l’âge de pierre afin que les préoccupations de la population ne soient pas liées à la lutte pour la fin de l’occupation mais à la lutte pour la reconstruction et la survie.

    C’est pourquoi, dans les négociations actuelles, Israël refuse d’entendre parler d’une véri- table levée du blocus, qui permettrait en effet aux Gazaouis de respirer un peu et, à terme, de se réor- ganiser pour combattre l’occupation. On serait tenté de dire que l’État d’Israël aurait tort de se priver d’agir de la sorte dans la mesure où personne, dans les chancelleries occidentales, ne formule de quel- conques exigences à son égard et ne considère qu’il faudrait exercer de quelconques pressions à son encontre. Bien au contraire, on accuse les Palestiniens d’être responsables de l’échec des soi-disant « trêves » et on exige qu’ils cessent de revendiquer leurs droits, les plus élémentaires, en échange d’une « accalmie », entendre la fin des bombardements massifs.

    Dès lors, il est plus qu’urgent d’entendre les appels répétés des organisations palesti- niennes, qu’il s’agisse des organisations palestiniennes ou des structures de la société civile, qui ne cessent de répéter que l’urgence est aujourd’hui à l’imposition de véritables sanctions contre Israël, avec l’extension de la campagne BDS (Boycott-Désinvestissement-Sanctions), seule à même d’exercer de véritables pressions sur Israël, de contribuer à son isolement et de modifier le rapport de forces en faveur des Palestiniens. Comme le soulignaient dès le 15 juillet plusieurs organisations de la société civile de Gaza, « sans pression et sans isolement, le régime israélien n’a cessé de prouver qu’il continuera à perpétrer des massacres tels que ceux auxquels nous assistons pour l’instant et qu’il n’a nullement l’intention de mettre un terme à des décennies d’épuration ethnique, d’occupation militaire et de politique d’apartheid. (…) Nous vous invitons à rallier la campagne sans cesse croissante de Boycott, Désinvestissement et Sanctions afin de demander des comptes à cet État voyou qui se révèle une fois de plus si violent tout en bénéficiant pourtant de la plus grande impunité ».

    Le meilleur service à rendre aux Palestiniens est donc de faire preuve d’au moins autant de déter-mination et d’obstination qu’eux en faisant payer le prix des souffrances qui leur sont infligées à l’État d’Israël et à tous ceux qui le soutiennent, entre autres et notamment le gouvernement Hollande-Valls.

    Trêve durable ou pas, la lutte devra se poursuivre afin d’éviter qu’Israël ne se sente libre, à l’avenir, de bombarder, d’emprisonner, d’expulser, de tuer et de coloniser. Qu’il s’agisse de leurs droits nationaux ou de leurs droits les plus élémentaires, les droits des Palestiniens ne sont pas négociables et ne peuvent être sacrifiés sur l’autel des intérêts de l’État d’Israël et de ses alliés occidentaux et arabes. En d’autres termes, et comme le répètent depuis des décennies les Palestiniens et tous ceux qui sont authentiquement solidaires de leur cause : sans justice, il n’y aura pas de paix.

    Julien Salingue  15 août 2014

  • La situation en Palestine (Npa jeunes)

    L’offensive militaire israélienne sur la bande de Gaza a des conséquences sur la situation en Cisjordanie.

    Depuis le début des bombardements, les palestiniens manifestent leur solidarité avec l’enclave palestinienne dans laquelle il y a désormais plus de 1000 martyrs dont une majorité de civils, de très nombreux enfants et tout autant de femmes.


    Dans la plupart des grandes villes de Cisjordanie, comme à Naplouse, à Ramallah ou encore à Bethlehem, les manifestations sont quotidiennes avec pour objectif affiché d’en découdre avec l’armée israélienne. Des affrontements ont donc régulièrement lieu et c’est à coup de gaz lacrymogènes, de balles en caoutchouc mais aussi en tirant à balles réelles que l’armée repousse les manifestants. Ces affrontements ont provoqué la mort de près d’une dizaine de palestiniens de Cisjordanie depuis 2 semaines.

    Les colonies et l’occupation en point de mire ?

    Les affrontements ne s’opposent pas seulement à l’armée mais aussi aux colons israéliens, installés illégalement sur le territoire. Parfois, notamment près d’Hébron et de Naplouse, les colons organisent des contre-manifestations et tirent eux-aussi contre les manifestants. C’est comme ça par exemple, un militant d’Hébron s’est fait tuer récemment lors d’une manifestation pacifiste.


    Plusieurs actions de sabotage ont eu lieu. Par exemple, le courant d’une colonie israélienne a été coupé volontairement par des militants palestiniens près de Ramallah. Ou encore, jeudi 24 juillet, un cortège de plus de 20 000 manifestants s’est rendu au check-point de Kalandia, le plus gros de Cisjor- danie dans le but de le détruire. Là-aussi, l’armée n’a pas hésité à tirer à balles réelles pour se proté- ger sur un territoire où elle n’est pas censée se trouver. Cette manifestation ainsi que le jour de colère qui a suivi, le vendredi 25 juillet, sur les plus gros mouvements qu’a connu la Cisjordanie depuis la fin de la seconde Intifada.

    L’Autorité Palestinienne, complice d’Israël ?

    L’AP est elle aussi sérieusement accusée lors de ces mobilisations. Déjà avant les bombardements sur la bande de Gaza, un poste de Police à Ramallah avait été caillasses par les manifestants. Le manque de radicalité des prises de position de Mahmoud Abbas est très largement critiqué et dans de nombreuses manifestations, l’Autorité Palestinienne fait le jeu d’Israël en tentant d’empêcher les jeunes de s’affronter directement à l’armée.

    A Bethlehem, l’un des centres de l’AP qui se trouve sur le parcours des manifestations est réguliè- rement sujet à des provocations et de légers incidents ont lieu. À Naplouse, dans le sud de la Cisjordanie, un poste de Police a été brûlé par les jeunes.

    La pression monte donc en Cisjordanie et l’ambiance se tend à la fois contre Israël mais aussi contre l’Autorité Palestinienne dont, pourtant, de nombreux palestiniens dépendent économiquement par le biais notamment des salaires des fonctionnaires.

    Habituellement, l’Aïd, qui marque la fin du Ramadan est une période festive, cette année, elle sera marquée par de très nombreuses manifestations matinales en solidarité avec Gaza et contre l’occupation et la colonisation en Cisjordanie. Cette situation n’est pas près de se détendre notamment à cause de la répression qui s’abattra sur les palestiniens des territoires occupés dès que l’armée israélienne aura fini son massacre sur la population gazaouie.

    http://jeunes.npa2009.org/