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NPA - Page 10

  • Palestine : dans quel État ? (npa)

    L’Assemblée nationale s’est donc prononcée, par 339 voix contre 151 (et 16 abstentions), pour la reconnaissance de l’État de Palestine. Ne boudons pas notre plaisir : comme lors de l’admission de la Palestine à l’ONU, comme « État non-membre », en novembre 2012, les mines déconfites des partisans de l’État d’Israël, qui constatent que ce dernier n’est pas intouchable, sont pour le moins réjouissantes.

    Mais ne nous y trompons pas. Le vote des parlementaires est doublement symbolique, et n’aura aucune conséquence concrète pour les Palestiniens. Tout d’abord, les assemblées françaises n’ont pas de rôle décisionnel en matière de diplomatie, et se contentent d’ « inviter » l’exécutif à reconnaître l’État de Palestine. De plus, le texte de la résolution ne prévoit aucun mécanisme contraignant à l’égard d’Israël, quand bien même celui-ci occuperait désormais un « État » formellement reconnu.

    Laurent Fabius a d’ailleurs expliqué qu’avant toute reconnaissance formelle, la France défendrait une « relance des négociations » pour aboutir, d’ici « deux ans », à une solution définitive. Mais de qui se moque-t-on ? En 1994, les accords d’Oslo promettaient une solution « dans cinq ans ». En 2003, George W. Bush envisageait une solution « en 2005 ». En 2007, il prévoyait l’établissement d’un État palestinien « dans un an ». En 2010, Obama en appelait à la création dudit État « en 2011 ». Etc.

    Durant combien d’années la mascarade diplomatique va-t-elle se poursuivre ? Combien de temps l’État d’Israël va-t-il pouvoir expulser, enfermer et bombarder les Palestiniens sans s’attirer davantage de réprobation que des prises de position symboliques et des invitations à « négocier » ? Combien de lois discriminatoires et racistes vont encore être adoptées au parlement de la « seule démocratie du Moyen-Orient », sans que nos courageux gouvernants ne lèvent le sourcil ?

    Le temps des mesures symboliques et de la défense de pseudo-négociations bilatérales entre l’occupant et l’occupé est largement révolu. L’urgence de l’heure n’est pas à la reconnaissance d’un État qui n’existe pas, mais bel et bien au boycott total d’Israël et aux sanctions contre un État qui jouit d’une lamentable impunité internationale. Seuls l’isolement et la mise au ban de l’État d’Israël, par le développement de la campagne BDS, pourront permettre d’envisager un avenir moins sombre pour les Palestiniens.

    Montreuil, le 2 décembre 2014

  • Jérusalem, capitale de l’apartheid (Julien Salingue)

    Et soudain, les médias et les gouvernements occidentaux firent semblant de découvrir que Jérusalem était une ville « sous tension ». La preuve ? Des Palestiniens attaquent des Israéliens et plusieurs morts sont à déplorer…

     

    Une fois de plus, difficile de croire aux larmes de crocodile de nos dirigeants, sans même parler des jérémiades des officiels israéliens : depuis des décennies, la politique de l’État d’Israël à Jérusalem est connue et documentée ; depuis des décennies, cette politique est guidée par trois principes : colonisation, expulsion, discrimination. Et elle suscite la révolte, légitime, des Palestiniens.

     

    Une explosion annoncée
    « Les [récents] développements à Jérusalem-Est ont été caractérisés par l’expansion de la colonisation et un nombre considérable de maisons démolies et de Palestiniens expulsés. Israël poursuit activement, en pratique, l’annexion illégale de Jérusalem-Est en affaiblissant la communauté palestinienne de la ville, en empêchant le développement urbain des Palestiniens et, au bout du compte, en séparant Jérusalem-Est du reste de la Cisjordanie ».


    Mais de qui émane donc ce constat sans ambiguïté ? D’un rapport rédigé… en 2009 par les 28 diplomates de l’Union européenne en poste à Jérusalem. La version actualisée de ce rapport, en 2014, dénonçait « l’accélération sans précédent de la colonisation » et alertait : « il existe un risque significatif pour que des incidents sur l’esplanade des mosquées [...] suscitent des réactions extrêmes aussi bien localement qu’à travers le monde arabo-musulman ».


    À la fin du mois d’octobre, le journaliste israélien Gideon Levy s’interrogeait, dans le quotidien Haaretz : «  Les arrestations massives à Jérusalem, qui n’ont éveillé aucun intérêt en Israël, l’invasion des colons dans les quartiers arabes avec le soutien du gouvernement et des tribunaux, la négligence criminelle dont la ville est responsable – tout ceci aura un coût. Combien de temps encore les Palestiniens verront-ils leurs enfants craindre de quitter leur maison de peur d’être attaqués dans la rue par des hooligans ? Combien de temps verront-ils leurs enfants arrêtés à chaque jet de pierre ? Combien de temps observeront-ils l’abandon de leurs quartiers ? Combien de temps consentiront-ils à leur expulsion tacite de la ville ? »

     

    Une colère qui vient de loin


    Autant dire que pour quiconque observe un tant soit peu la situation à Jérusalem, nulle surprise relative aux actuelles « tensions ». Après la conquête militaire de la partie arabe de Jérusalem en 1967, les autorités israéliennes n’ont classé que 13 % de Jérusalem-Est comme « zone constructible » pour les Palestiniens, contre 35 % pour la colonisation. Les colonies se sont développées à grande vitesse (plus de 200 000 colons aujourd’hui) tandis que les Palestiniens recevaient les permis de construire au compte-gouttes. Au cours des dix dernières années, ils en ont obtenu moins de 200 par an, alors qu’ils en ont besoin de dix fois plus pour absorber la croissance de la population. Ils construisent donc de manière « illégale » et s’exposent à des démolitions : plus de 1 200 bâtiments détruits depuis 2000 ; plus de 80 000 Palestiniens de Jérusalem vivent aujourd’hui dans des logements considérés comme « illégaux » par Israël et sont sous la menace d’un ordre de démolition.


    Les Palestiniens de Jérusalem ont un statut juridique particulier : ils sont porteurs d’une « carte de résident » qui leur permet, entre autres, de voter aux élections municipales ou de travailler en Israël. Mais l’obtention, la conservation ou le renouvellement de cette carte est un véritable parcours du combattant, et nombre de Palestiniens perdent leur statut de résident chaque année : dossier incomplet (douze documents administratifs sont nécessaires dans certains cas), absence prolongée, condamnations pénales… Tous les motifs sont bons pour les déchoir de leur statut de résident. Depuis 1994, 11 000 Palestiniens ont ainsi perdu ce statut.


    On ne sait donc si l’on doit rire ou pleurer lorsque l’on attend un officiel israélien s’insurger contre les récentes « violences » palestiniennes et déclarer sans sourciller : « il faut que la coexistence pacifique entre juifs et Arabes continue à Jérusalem ». La ville a fait l’objet, depuis des décennies, d’une politique de judaïsation, dont l’objectif est de contrer toute revendication de souveraineté palestinienne sur ce qu’Israël présente comme sa « capitale une et indivisible ». Nulle surprise, dès lors, à ce que les Palestiniens de Jérusalem se soulèvent régulièrement, comme c’est le cas actuellement. Une colère qui ne cessera que lorsque les politiques coloniales et oppressives auront pris fin.

     

    Julien Salingue 19 novembre 2014

     

    Source : site du NPA

  • Le procès d’Alain Pojolat, procès du droit de manifester (Politis)

    C’était en juillet dernier : alors que les bombardements israéliens faisaient plusieurs centaines de morts sur la bande de Gaza, Alain Pojolat avait déposé à la préfecture, au nom de plusieurs organisations, deux demandes de manifestations en soutien au peuple palestinien. Ces deux manifestations, prévues pour les 19 et 26 juillet, avaient, par la suite, été interdites par le gouvernement au prétexte qu’elles comportaient des risques de « débordement ».

    Pour les deux manifestations, les organisateurs avaient alors saisi en urgence le tribunal administratif pour contester l’interdiction, mais ce dernier avait rejeté leur recours. Alain Pojolat, porte-parole du NPA, s’était dit stupéfait par l’interdiction et avait, malgré cela, appelé à manifester. En fait, de l’avis de nombreux observateurs, c’est l’interdiction gouvernementale qui a enflammé le débat. Ainsi, le quartier Barbès, aux environs duquel s’était tenue la manifestation du 19 juillet, avait été le théâtre d’affrontements entre forces de l’ordre et manifestants. Quant à la manifestation du 26 juillet, elle s’était terminée par 70 interpellations tandis que 34 personnes étaient placées en garde en vue.

    Il faut néanmoins signaler qu’entre ces deux manifestations interdites, une troisième, cette fois-ci autorisée, avait été organisée à l’appel du Collectif national pour une paix juste et durable entre Palestiniens et Israéliens et s’était déroulée dans le calme. Le ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, avait alors expliqué que le choix d’autoriser ou non une manifestation se ferait « au cas par cas ». Une décision largement critiquée, notamment par Omar Alsoumi, membre du Youth Palestinian Movement, qui avait estimé que « le gouvernement est en train d’interdire un droit fondamental, et crée une division entre des citoyens qui seraient légitimes à s’exprimer et d’autres non ».

    Le 29 juillet, Alain Pojolat était mis en examen et de nombreuses organisations s’élevaient pour dénoncer cette inculpation. Le NPA en premier lieu avait appelé, dès le 30 juillet, « l’ensemble des forces démocratiques, associations, syndicats, partis et tous celles et ceux qui sont attachés à la liberté d’expression à réagir contre cette tentative d’intimidation ». Par ailleurs, une pétition, hébergée sur le site de pétition24.net, était lancée par l’écrivain Gérard Delteil. Intitulée « Nous exigeons la relaxe d’Alain Pojolat », elle a recueilli 2794 signatures. Alain Pojolat a également bénéficié du soutien de l’Union juive Française pour la paix, et d’Attac, qui avait rappelé le 6 août que « manifester est un droit constitutionnel (et que) l’interdiction de manifestation doit être exceptionnelle ». « Mettre en examen le dépositaire, concluait Attac, est démocratiquement inacceptable. »

    Le procès d’Alain Pojolat débute mercredi 22 octobre au tribunal de grande instance de Paris. En France, participer à une manifestation interdite ne constitue pas un délit. En revanche, le fait de l’organiser peut être passible d’une peine de six mois de prison et de 7500 euros d’amende, or Alain Pojolat est celui qui a déposé les demandes de manifestations en son nom à la préfecture. Il est donc considéré comme le seul responsable. Le verdict sera-t-il aussi inique que le chef d’inculpation ?

    Membre du NPA, Alain Pojolat doit comparaître devant la justice le 22 octobre pour avoir appelé à maintenir deux manifestations pro-palestiniennes interdites.

    http://www.politis.fr/Le-proces-d-Alain-Pojolat-proces,28628.html

  • Solidarité avec Kobané! (Npa)

    solidarité avec kobané! dans International

    Obama et Hollande, complices hypocrites!

    On ne sait ce qui stupéfie le plus, la résistance héroïque des défenseurs, Kurdes et Syriens non kurdes, de Kobané, qui avec leurs armes légères parviennent à endiguer les assauts de jihadistes suréquipés, ou le cynisme des gouvernements occidentaux et de leurs alliés, au premier rang desquels l’État turc, membre de l’Otan et à ce titre premier partenaire des États-Unis dans la région.

    L’émissaire spécial de l’ONU pour la Syrie, Staffan de Mistura, a alerté sur le risque d’un massacre de masse, en rappelant le sort de Srebrenica, la ville bos- niaque dont des milliers d’habitants avaient été exécutés en juillet 1995. Mais à l’instar d’Arin Mirkan, la capitaine des Unités de protection des femmes qui s’est fait exploser au milieu de ceux qui tentaient de s’emparer d’elle, les combattants de Kobané ne rendront pas les armes.

    Nettoyage ethnique et zone tampon Dans le même temps, les images des chars turcs, massés immobiles à la frontière d’où ils contemplent les affronte- ments, évoquent inévitablement celles de leurs homologues russes, arrêtés sur les bords de la Vistule durant l’insurrection de Varsovie, à l’été 1944.

    Non seulement l’armée turque n’intervient pas, mais elle bloque l’accès des renforts kurdes et l’approvisionnement de Kobané en armes et en munitions. Le gouvernement Erdogan ne veut pas que s’installent durablement à sa porte des zones kurdes s’administrant elles-mêmes hors de tout contrôle. C’est pourquoi il a vu l’assaut de Daesh comme un don de la providence et considère son éventuelle prise de contrôle de la ville comme un moindre mal.

    Il serait toujours temps, après, d’utiliser des forces militaires largement supé- rieures à celles des djihadistes pour réoccuper un territoire vidé de ses combat- tants et populations kurdes.

    Tel est le seul sens de la demande, formulée par Ankara, visant à la mise en place d’une «zone tampon» au nord de la Syrie. Et qui, croyez-vous, a immé- diatement appuyé cette revendication? François Hollande lui-même, bien sûr. Même si, selon les services de la présidence française, Erdogan et Hollande auraient au même moment, lors de leur entretien téléphonique du 8 octobre, «rappelé leur soutien à l’action menée par les combattants engagés dans la lutte contre Daesh»…

    L’hypocrisie atteint ici de nouveaux sommets ! Il en va d’ailleurs de même du gouvernement étatsunien, qui procède à quelques «frappes» aériennes isolées, sans doute pour qu’on ne puisse lui reprocher une totale inaction, mais sans du tout mettre en œuvre les moyens qui lui avaient permis, fin septembre, de stopper l’avancée de Daesh en Irak. Tout cela s’apparente en fait à un grand jeu de rôles, avec les populations kurdes et syriennes en victimes expiatoires.

    Soutenir la lutte, pas une politique particulière Les témoignages sur l’admi- nistration des trois cantons à majorité kurde du nord de la Syrie et, dans ce cadre, sur le rôle qu’y joue le PYD (Parti de l’union démocratique, la branche syrienne du PKK, Parti des travailleurs du Kurdistan), sont pour le moins contrastés.

    Selon certains, on assisterait dans ces régions à une expérience autoges- tionnaire novatrice, baptisée confédéralisme démocratique ou municipalisme libertaire. D’autres, sans nier une série d’avancées, en particulier dans le domaine de l’émancipation des femmes, signalent que les méthodes autoritaires et mus- clées du PYD, y compris à l’égard d’autres formations de la gauche kurde et syrienne, n’ont nullement disparu.

    Quoi qu’il en soit, il ne s’agit pas ici de soutenir la politique d’un parti mais un combat, qui est juste sur tous les plans. Il faut se placer au côté de la résis- tance kurde comme nous avons été nombreux, encore une fois cet été, à le faire au côté de la résistance palestinienne, indépendamment de la nature et des orientations des directions politiques, PKK ou Hamas ou autre.

    Les représentants du PKK et du PYD, plus généralement ceux des commu- nautés kurdes, ont ces derniers jours multiplié les appels aux gouvernements oc- cidentaux afin que ceux-ci leur livrent des armes: lance-rockets antichars, artil- lerie, qui leur permettraient de se défendre plus efficacement, et aussi qu’ils inten- sifient les bombardements sur les colonnes et installations de Daesh.

    Pour notre part, tout en reconnaissant bien sûr le droit des Kurdes, comme des révolutionnaires syriens, de se procurer des armes où et comment ils le peu- vent, il ne nous semble pas que l’on doive attendre de grands résultats de ces appels. Si Obama, Hollande et Cameron ne l’ont pas fait jusqu’à présent, sauf au profit du gouvernement autonome du Kurdistan d’Irak, mais celui-ci est de leurs proches amis, pourquoi changeraient-ils maintenant?

    Reste la voie de la solidarité internationale directe des travailleurs et des peuples. Au mouvement ouvrier et démocratique, à ses organisations de prendre maintenant leurs responsabilités. Jean-Philippe Divès

  • Gaza, France : les 18 et 22 octobre, pour le peuple palestinien, contre la criminalisation de la solidarité (Npa)

     

    Malgré le cessez-le feu, la situation du peuple palestinien est loin d’être réglé  : le blocus contre Gaza est toujours maintenu tout comme la colonisation en Cisjordanie. En France, le gouvernement maintient lui aussi le cap, ne surtout pas s’opposer à la politique de l’État d’Israël et criminaliser le mouvement de solidarité. Les raisons de se mobiliser ces prochains jours sont donc plus que jamais d’actualité.

    L’offensive terrestre contre Gaza s’est arrêtée le 26 août dernier mais cela ne veut pas dire que le conflit soit terminé. Défaits politiquement, et n’ayant pu venir à bout de la résistance, l’armée et le gouvernement israéliens entendent faire payer leur échec à tout un peuple. Les négociations engagées à l’issue du cessez-le-feu sont dans l’impasse, et rien ne laisse présager une quelconque «  ouverture  » de la part du gouvernement d’extrême droite.

    Avec ou sans opération militaire, Israël reste un État criminel. Qu’il y ait offensive militaire ou pas, Israël prive en permanence les habitantEs de Gaza et de Cisjordanie de leurs droits les plus élémentaires. Pour les uns, c’est un blocus complet de leur territoire, offensives militaires régulières, privation de certaines ressources, tandis que pour les autres, c’est une occupation grandissante, le contrôle des ressources en eau, la construction d’un mur d’apartheid et de colonisation et des arrestations arbitraires.

    La fin du blocus contre les gazaouis, l’amélioration de la vie des Palestiniens et la reconnaissance de leurs droits ne sont pas à l’ordre du jour de l’État d’Israël qui continue sa politique coloniale et d’apartheid, avec l’aval des grandes puissances occidentales dont la France.

    Relancer la mobilisation

    La mobilisation pour le peuple palestinien doit donc reprendre des couleurs dans les semaines qui viennent. C’est dans cette perspective que plusieurs organisations et associations dont l’Association France Palestine solidarité (AFPS) ont repris l’idée de BDS Perpignan de remobiliser le mouvement de solidarité pour exiger la levée du blocus de Gaza, la mise en place d’un embargo sur les livraisons d’armes, la suspension de l’accord d’association avec Israël, et la reconnaissance de l’État palestinien.

    Après des mobilisations en régions les 9-10-11 octobre, une nouvelle journée de mobilisation, «  Convergence Palestine  », a lieu ce samedi 18 octobre à Paris. De 14 heures à 18 heures, place de la République, aura lieu un grand rassemblement avec prises de parole, concert et animation. Cela doit être une réussite car, quelles que soient les nuances dans les revendications portées par les différentes composantes du soutien à la Palestine, cette échéance nous paraît importante.

    La solidarité  : un droit, pas un délit

    Après avoir tenté de diaboliser cet été le mouvement de solidarité, le gouvernement a voulu le museler en interdisant certaines manifestations. Cela constitue une atteinte grave aux droits élémentaires et aux libertés fondamentales. Le gouvernement veut criminaliser la légitime expression d’une solidarité avec le sort du peuple palestinien, et ne recule devant rien pour stigmatiser et empêcher cette solidarité. Les militantEs de la campagne BDS sont régulièrement poursuivis, tout comme un certain nombre de militantEs ayant participé aux manifestations interdites, convoqués au tribunal le 29 octobre prochain, ainsi que notre camarade Alain Pojolat convoqué lui le mercredi 22 octobre pour avoir déclaré à la préfecture ces manifestations... interdites par la suite  !

    Face à cette tentative d’intimidation et de criminalisation du mouvement de solidarité, le site Mediapart a publié un appel de 200 personnalités  [1] – syndicalistes, politiques, mouvement social, intellectuels et artistes – qui exigent l’arrêt des poursuites engagées contre ces militants et réaffirment que la solidarité est un droit, pas un délit  ! Cet appel est devenu une pétition à faire signer largement  [2].

    À l’initiative de l’AFPS, du PG, de Solidaires, de l’UD CGT 75 et du NPA, un rassemblement unitaire pour dénoncer cette criminalisation a lieu à Paris devant le Palais de justice, le mercredi 22 octobre à partir de 8 h 30, au moment où Alain Pojolat est convoqué au tribunal. Soyons-y nombreux et nombreuses  !

    Le combat continue.

    Sandra Demarcq  16 octobre 2014

    Notes

    * Paru dans l’Notre presse : Hebdo L’Anticapitaliste - 260 (16/10/2014). http://www.npa2009.org/

  • En solidarité avec le peuple kurde ce samedi (Npa)

    *

    La population kurde de Kobanê et de sa région résiste héroïquement depuis des semaines avec des armes légères aux assauts des djihadistes de l'Etat Islamique, qui disposent de tanks et d'armes lourdes. 

    Les forces armées kurdes du YPG et du PKK ont été les premières à secourir les Yezidis et les Chrétiens en Irak victimes de l'E.I, pourtant personne ne vient à leur secours.

    Hollande se permet d'approuver la proposition de dernière minute du président turc Erdogan de créer une pseudo zone tampon à sa frontière, ce qui revient à préparer dés maintenant l'annexion de cette zone,  Rojava  (Ouest-Kurdistan, nord de la Syrie), dès que l'E.I aura fini de massacrer la population kurde, alors même que le gouvernement d'Erdogan réprime et tue les manifestants kurdes en Turquie.

    Nous ne pouvons pas laisser faire sans réagir.

     Opposés aux catastrophiques interventions des armées des grandes puissances dans la région qui ne visent en rien à aider les populations, nous apportons notre soutien à la résistance des forces progressistes locales.

    Nous exigeons  le retrait immédiat du PKK et du YPG de la liste des organisations terroristes, que les USA comme l'Union européennes répondent à leur demande d'aide matérielle, en particulier en armes, pour leur permettre de repousser l'EI, et l'accueil des réfugiés. 

    Nous nous joindrons aux associations kurdes Samedi 11 octobre à 15 h à Paris place de la République pour manifester sur ces mots d'ordre.

    http://npa2009.org/communique/en-solidarite-avec-le-peuple-kurde-ce-samedi

     

  • Syrie : Kobane, ville symbole (Npa)

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    Attaquée et assiégée depuis deux semaines environ, la ville kurde de Kobane au nord de la Syrie (Ayn Al-Arab en arabe) est en train de tomber entre les mains des forces réactionnaires de l’État islamique, communément appelé Daesh, qui bénéficient de la complicité de l’armée turque.

    Kobane a connu un exode massif de la population, en particulier vers la Turquie, dont les forces militaires ont commencé par fermer les frontières. Mais Kobane a résisté et continue de résister héroïquement face aux forces imposantes et lourdement armées de Daesh.

    Résistance exemplaire

    Cette résistance – contrairement à d’autres villes telles Mossoul en Irak ou Raqqa en Syrie, tombées facilement et rapidement entre leurs mains – suscite l’admiration et fait figure d’exemple. Des manifestations dans plusieurs villes syriennes ont exprimé leur solidarité avec Kobane.

    Dans cette ville à majorité kurde, la résistance est organisée par le parti Union démocratique kurde (YPD) et ses forces militaires, les Unités de protection du peuple (YPG), et bénéficie aussi de la participation active d’au moins trois bataillons de combattants arabes présents dans la ville : bataillon « révolutionnaire de Al Raqqa », bataillon « Soleil du nord » et bataillon de « Jirablis ».

    Le 4 octobre, l’Armée syrienne libre a décidé l’envoi de mille combattants pour défendre Kobane.

    La coalition internationale dirigée par les USA a commencé à bombarder les positions de Daesh depuis le 23 septembre, sans réel effet pour l’instant, puisque Daesh qui était alors à soixante kilomètres de Kobane... occupe à l’heure où nous écrivons plusieurs quartiers de la ville. Le chef de l’Union démo- cratique kurde a déclaré le 30 septembre que son parti « a demandé des armes aux pays occidentaux, mais les USA et l’UE ont refusé jusqu’à maintenant… ». Kobane résiste, comme tout le peuple syrien, seul.

    Grèves et manifestations

    L’émergence de Daesh est le fruit de l’occupation américaine de l’Irak et de la fusion du courant des djihadistes d’Al-Qaïda et des officiers baathistes de l’ancien régime de Saddam Hussein, ce qui lui confère un caractère fascisant. Son offensive militaire n’a pas ralenti depuis le début des bombardements de la coalition qui ont causé des victimes civiles, bien au contraire.

    Une centaine de manifestations ont eu en Syrie le 26 septembre sous le slogan « Les civils n’ont pas besoin des nouveaux assassins internationaux ! », exprimant ainsi leur sentiment de l’inutilité des bombardements et une conscience « nationaliste » et anti-impérialiste émergente depuis la dernière agression sioniste contre Gaza. Ce changement d’état d’esprit des masses syriennes se traduit aussi par un retour aux origines du mouvement populaire et de la révolution, et se voit dans les slogans des manifestations du 3 octobre.

    Mais les faits les plus notables restent deux grèves dans les régions libérées d’Alep. Celle des éboueurs d’Alep le 20 septembre contre le « gouvernement provisoire », organe de la coalition nationale de l’opposition, et celle des agents de « la défense civile », équivalent des pompiers, contre le même « gouvernement » le 21 septembre. Il y a aussi la création le 3 octobre d’une campagne indépendante de dénonciation et de poursuites de la corruption au sein des structures de l’opposition…

    Retour aux sources ?

    Du côté des régions sous contrôle du régime, il est intéressant de noter le 2 octobre une manifestation importante dans les quartiers « loyalistes » de la ville de Homs, manifestation contre les responsables gouvernementaux, suite à une explosion qui a tué des dizaines d’enfants. Le même jour a eu lieu une manifestation dans le quartier « rebelle » de Homs en solidarité avec les familles des victimes. Ceci survient un mois après l’arrestation d’activistes « loyalistes » à l’origine d’une campagne de protestation appelée « Où sont-ils ? », contre l’abandon par le régime bourgeois et sanguinaire de centaines de soldats qui iront se faire massacrer par Daesh.

    En juillet et août, les régions sous contrôle du régime ont été submergées par une avalanche de tracts frappés du slogan « Nous voulons vivre : tes enfants s’allongent au palais et nos enfants dans les cercueils ».

    Un des effets de l’intervention impérialiste en Syrie est le renouveau d’une conscience anti-impérialiste et sociale. Un retour aux origines de la révolution.

    Ghayath Naisse

  • Non à l’expédition militaire en Irak!

     
    « Les pays impérialistes sont largement spectateurs de processus sur lesquels ils n’exercent pas, ou presque, d’influence »
     
    « L’histoire récente des guerres dans la région démontre qu’elles n’ont apporté que davantage de chaos et fait le jeu des forces les plus réactionnaires »

    Le gouvernement français a donc décidé de prendre part à la campagne de bombardements menée en Irak par l’armée états-unienne, au nom de la «  lutte contre le terrorisme  ». Une énième expédition – Obama est le quatrième président états-unien consécutif à déclencher une guerre en Irak – qui, on le sait déjà, ne fera qu’ajouter de la guerre à la guerre, de la violence à la violence, et qui accélèrera le basculement du Moyen-Orient dans le chaos.

    Les soulèvements arabes de l’hiver 2010-2011 ont marqué l’entrée du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord dans une nouvelle ère, au terme de quatre décennies de consolidation autoritaire et de glaciation sociale et politique.

    Les chutes de Ben Ali, Moubarak, Kadhafi, les mobilisations au Yémen, en Syrie, au Bahreïn, etc., sont en effet les expressions les plus visibles de la déstabilisation d’un dispositif de contrôle des populations et des richesses par l’entremise de régimes dictatoriaux, corrompus et serviles à l’égard des grandes puissances.

    C’est contre ce dispositif et ses conséquences économiques, sociales et politiques, à savoir le détournement des richesses par les dictatures, l’immense pauvreté des populations et l’absence de libertés, que les peuples ses sont soulevés. Et c’est parce que les racines de ces soulèvements sont profondes qu’aucune «  re-stabilisation  » n’est possible aujourd’hui, même par une démocratisation partielle des institutions : les revendications économiques et sociales demeurent, et la brèche qui s’est ouverte à l’hiver 2010-2011 est loin d’être refermée.

    La contre-révolution à l’œuvre

    Et pourtant, la contre-révolution est à l’œuvre, conduite par deux principaux acteurs : les régimes et les principaux courants de l’intégrisme islamique. Alors que les régimes, à l’instar de la Syrie d’Assad ou de l’état-major de l’armée égyptienne, tentent par tous les moyens de garder le contrôle de l’appareil d’État, l’intégrisme islamique, Frères Musulmans en tête, tente de s’appuyer sur les soulèvements pour obtenir davantage de pouvoir politique et économique, sans toutefois proposer de réformes pouvant répondre aux aspirations populaires.

    Ces deux forces contre-révolutionnaires peuvent, selon les situations nationales, s’affronter ou se compléter, mais dans tous les cas leur objectif est, fondamentalement, le même : stopper les processus révolutionnaires, soit par une brutale répression, soit par leur instrumentalisation et canalisation. Mais l’instabilité qui se maintient et s’étend, notamment au Moyen-Orient, démontre que si la contre-révolution a aujourd’hui le vent en poupe, elle est loin de pouvoir ramener le calme. Au grand dam des pays impérialistes.

    Ceux-ci, Etats-Unis en tête, sont en effet largement spectateurs de processus sur lesquels ils n’exercent pas, ou presque pas, d’influence. La déstabilisation à l’œuvre qui, dans certains pays comme la Libye, l’Irak ou la Syrie, se traduit par une décomposition des Etats et de leurs appareils, participe en effet de la perte d’hégémonie US dans la région, produit de la réorganisation des rapports de forces au sein du système capitaliste en crise et de la double défaite politique et militaire des Etats-Unis en Afghanistan et en Irak.

    Contre la guerre, solidarité avec les peuples en lutte !

    Face à la fragilisation des régimes alliés des Occidentaux et à l’émergence de forces incontrôlables comme l’Etat Islamique, produit de la décomposition des appareils étatiques, des rivalités entre forces contre-révolutionnaires et d’une radicalisation due à la violence de la répression, qu’elle soit le fait des régimes ou des armées occidentales, les pays impérialistes sont aux abois. Leur absence de stratégie pour rétablir l’ordre dans une région aux enjeux géostratégiques majeurs est visible : bombarder Assad ou ses adversaires ? Soutenir certains groupes armés intégristes ou les combattre ? Accepter des sécessions et des déplacements de frontières ou s’y opposer ? Etc.

    La nouvelle expédition en Irak (et en Syrie, pour les Etats-Unis) est davantage le révélateur du déficit de stratégie des pays impérialistes que d’une quelconque vision à moyen ou long terme. Et une fois de plus, ce sont les peuples qui vont trinquer : l’histoire récente des guerres dans la région démontre en effet qu’elles n’ont apporté que davantage de chaos et fait le jeu des forces les plus réactionnaires, avides de transformer des conflits politiques et sociaux en «  guerre de civilisation  ».

    Alors, disons-le : la France et les pays occidentaux doivent immédiatement cesser leurs interventions militaires, directes et indirectes, dans la région. Notre opposition à cette guerre doit se doubler d’une solidarité sans faille avec les populations en lutte et leurs revendications, ainsi qu’avec toutes les organisations qui les portent et qui combattent, hors de l’agenda impérialiste, les forces contre-révolutionnaires.

    Julien Salingue

    Paru dans la Revue L’Anticapitaliste n°58 (octobre 2014).

    http://www.npa2009.org/

  • Kurdistan/Syrie: Kobane, ville martyre (Npa)

    Al di qua di Kobane

    Kobane, ville martyre des djihadistes, de l’armée turque complice et de l’hypocrisie des grandes puissances.

    Attaquée et assiégée depuis deux semaines environ,la ville kurde de Kobane au nord de la Syrie est en train de tomber entre les mains des forces intégristes réactionnaires de l’État Islamique, Daesh, qui bénéficient de la complicité de l’armée turque.

    Les bombardements aériens de la coalition impérialiste des aviations états-unienne et européennes qui prétendent aider les populations kurdes n’ont aucune efficacité.

    Mais il est vrai quer la seule préoccupation des grandes puissance est de protéger leurs propres intérêts pas ceux des populations victimes des forces religieuse réactionnaire.

    Le NPA soutient l’exigence du PYD (Parti de l’union démocratique, de Syrie) et du PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan, de Turquie) d’obtenir un armement efficace pour les combattantes et combattants des YPG (unités de protection du peuple) et YPJ (unités de protection des femmes).

    Le NPA exige du gouvernement français et de l’Union européenne le retrait du PKK et du PYD de la liste des organisations terroristes de l’Union européenne. Il condamne le blocage de la frontière turco-syrienne par l’armée turque qui empêche les volontaires kurdes de Turquie de la franchir pour aller prêter main forte à leurs frères et sœurs de Kobane.

    Il condamne, par avance, la prétention des dirigeants de la Turquie d’établir un « territoire tampon » à cheval sur la frontière turco-syrienne contrôlé par l’armée turque une fois que l’EI/Daesh aurait fini son sale boulot de nettoyage ethnique au Kurdistan syrien. La collusion du gouvernement islamiste conservateur d’Erdoğan avec l’EI/Daesh est une nouvelle fois patente.

    Le NPA assure les Kurdes ainsi que les forces démocratiques en Syrie et en Irak, les populations et les travailleurs et travailleuses qui résistent à cette terreur de son entière solidarité.

    Il appelle à se mobiliser à leurs côtés. Nous voulons imposer la fin de la nouvelle intervention impérialiste où les Etats occidentaux engloutissent des milliards, et obtenir de ces derniers les moyens de secourir les deux millions de personnes déplacées qui fuient les massacres et cherchent asile et protection en particulier en leur ouvrant leurs frontières au lieu de les regarder se noyer par milliers en Méditerranée.

    NPA, Montreuil, le 7 octobre 2014

    http://www.europe-solidaire.org/spip.php?article33219

  • l’EI intensifie ses offensives au Rojava (Kurdistan de Syrie) avec le soutien de la Turquie (Essf)

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    Jeunes kurdes face à l'armée turque sur la frontière syrienne

    Introduction : Les offensives de l’EI au Rojava (Ouest-Kurdistan)

    Depuis plus de deux ans, la région kurde de Syrie connue sous le nom de Rojava est défendue par les YPG/YPJ – Unités de Protection du Peuple composées d’hommes et de femmes. Ces derniers doivent défendre la région contre les forces du régime et contre les groupes islamistes radicaux.

    Au début, ils ont dû se battre contre l’EIIL (Etat Islamique en Irak et au Levant), Al-Nusra, Ahrar Sham et d’autres groupes radicaux qui combattaient ensemble. Cependant, l’EI (Etat Islamique) s’étant renforcé au détriment des autres groupes, il mène seul les offensives depuis plus d’un an.

    Mis à part les YPG/YPJ, toutes les autres forces armées ont perdu du terrain face à l’EI. En janvier 2014, les Kurdes du Rojava ont mis en place des administrations locales autonomes qui ont pris la forme de trois cantons.

    Dans les institutions nouvellement créées, les Arabes, les Assyriens, les Armeniens et les Turkmènes sont représentés à égalité avec le Kurdes. Les différentes confessions -musulmane, chrétienne, yézidie et alévie- sont également représentées.

    Kobanê est un de ces trois cantons. Il est longé au nord par la frontière turque et entouré sur les autres côtés de territoires contrôlés par l’EI. Voilà 16 mois que l’EI fait le blocus de cette région et l’attaque sans arrêt. Depuis quelques mois, les djihadistes ont coupé l’approvisionnement de Kobanê en eau et en électricité. Dans le même temps, la Turquie pratique un embargo sur tout le Rojava.

    Cependant, les frontières turques longeant les territoires contrôlés par l’EI sont ouvertes. Les gangs attaquant le Rojava ont toujours été organisés, armés et envoyés au Rojava par la Turquie.

    Jusqu’à présent, toutes les offensives de l’EI sur Kobanê ont été repoussées.

    Après avoir envahi Mossoul, les djihadistes de l’EI ont lancé un nouvel assaut contre Kobanê en juillet dernier. Cette agression qui a duré un mois a également été repoussée. S’étant renforcé en hommes et en armements lourds pris en Syrie et en Irak, l’EI a entamé une nouvelle offensive le 15 septembre dernier, à partir de l’est, de l’ouest et du sud de Kobanê. Cette offensive menée à l’aide de véhicules blindés de marque russe et américaine vise aussi bien les civils que les forces armées.

    Au cours des derniers jours, près de 40 villages ont été pris par l’EI. Au moins cent villages on dû être évacués en raison des bombardements effectués par les groupes djihadistes. De nombreux habitants de ces villages se sont réfugiés dans le centre de Kobanê. Des dizaines de milliers d’autres réfugiés ont traversé la frontière pour aller en Turquie.

    Des affrontement violents continuent autour de la ville de Kobanê que les YPG/YPJ défendent avec acharnement malgré leurs moyens militaires limités. Jusqu’à aujourd’hui, les forces de défense du Rojava ont résisté seules contre les djihadistes et, malgré le blocus, les administrations autonomes mises en place dans les trois cantons ont continué à fonctionner avec des moyens très modestes. Par ailleurs, en dépit de ces restrictions, les forces du Rojava ont été les premières à courir au secours des habitants de Shengal (Kurdistan d’Irak) lorsque ceux-ci ont été attaqués par l’EI. Malgré tous ses appels et ses démarches auprès des instances internationales, la population du Rojava n’a jamais reçu aucune aide de l’extérieur, mis à part des aides limitées fournies par quelques organisations humanitaires. La coalition internationale contre l’Etat islamique n’a pas non plus soutenu le peuple du Rojava.

    Alors que l’EI est condamné en Irak comme étant une organisation inhumaine, en Syrie, il passe pour acceptable. Alors qu’il est bombardé en Irak, il est libre d’agir comme bon lui semble en Syrie. Alors que les Kurdes sont considérés comme des alliés indispensables en Irak, de l’autre côté de la frontière, en Syrie, ils sont ignorés.


    Communiqué du Congrès National du Kurdistan (KNK)

    Kobanê, l’un des trois cantons autonomes du Rojava, est sous les attaques barbares des gangs de l’EI.

    Le 15 septembre 2014, l’Etat Islamique (EI) a entamé de vastes offensives contre la région de Kobanê (en arabe, Ayn Al-Arab) sur plusieurs fronts, au nord de la Syrie.

    Depuis mi-septembre, la région de Kobanê est pilonnée par l’artillerie lourde que l’EI a ramenée de Mossoul. Les djihadistes utilisent en effet des tanks, des lance-roquettes, des mortiers et d’autres armements lourds dans ces offensives qui visent directement la population civile. Les premiers pilonnages de villages autour de Kobanê ont contraint les habitants à quitter leurs foyers. Les YPG, forces de défense du Rojava, ont ensuite évacué des dizaines de villages en ouvrant des couloirs humanitaires permettant aux déplacés de rejoindre la ville de Kobanê.

    D’après des chiffres officiels, au moins 50 000 personnes auraient franchi la frontière turcosyrienne en l’espace de 24 heures, entre le 19 et le 20 septembre. La tragédie humanitaire à la frontière turque a alarmé les Nations Unies dont le secrétaire général, Ban Ki Moon, a appelé à une cessation immédiate des offensives de l’EI et mis en garde contre l’augmentation du nombre des civils déplacés.

    Kobanê est une enclave située au nord-est de la province d’Alep. Elle abrite une population d’environ 500 000 personnes, dont des réfugiés internes. Depuis qu’elle a été libérée de l’emprise du régime syrien en 2012, elle est sous le contrôle des Kurdes qui en ont fait l’un des trois cantons
    autonomes en janvier 2014.

    Kobanê est entourée de territoires contrôlés par l’EI. Les offensives actuelles sont menées par des milliers de combattants djihadistes venus des régions de Jarablus, Tal Abyad et Raqqah dans le but de s’emparer entièrement de cette enclave. Des affrontements violents continuent entre les YPG et les combattants de l’EI sur plusieurs fronts à une distance de 10 à 20 km au sud, à l’ouest et à l’est de Kobanê. Les YPG sont militairement désavantagés par rapport à l’EI qui dispose d’un armement lourd et sophistiqué.

    Totalement isolés des autres régions kurdes du fait de cet encerclement par l’EI, la seule voie de secours des habitants de Kobanê est la frontière turque au nord.

    Face à la menace de l’EI, les habitants de Kobanê se sont mobilisés pour protéger collectivement leurs maisons. De leur côté, les YPG ont lancé plusieurs appels à la mobilisation générale et se sont engagés à défendre la région jusqu’au bout et par tous les moyens. Ils ont été rejoints par des combattants et des volontaires venus de toutes les parties du Kurdistan pour participer à la résistance de Kobanê.

    L’EI considère les Kurdes comme des ennemis et des infidèles et donc des cibles légitimes. Nous sommes donc confrontés à de sérieuses menaces de massacres, d’enlèvement et de nettoyage ethnique similaires aux massacres perpétrés à l’encontre des Yézidis de Shengal en août dernier.

    • La réaction internationale à la menace de l’EI doit être la même en Syrie et en Irak dans la mesure où les actions en Irak ont un impact direct sur la situation en Syrie. Ainsi, les frappes aériennes en Irak ont conduit l’EI à se concentrer sur la Syrie.

    • Une action urgente est nécessaire à Kobanê afin d’éviter un danger imminent de crime de guerre et de massacres.

    • La communauté internationale doit garantir l’application de la résolution 2170 du Conseil de Sécurité de l’ONU qui oblige tous les Etats membres à adopter des sanctions contre l’EI. Ceci est particulièrement nécessaire concernant la Turquie qui laisse passer les djihadistes de l’EI en Syrie et leur fournit des bases arrières sur son territoire pour faciliter leurs opérations contre Kobanê et le reste du Rojava.

    • La communauté internationale doit remplir ses missions en protégeant la population civile de Kobanê et en prévenant ainsi une nouvelle tragédie humanitaire. En l’absence de réaction, la situation ne peut que s’empirer et risque d’évoluer vers un nouveau génocide.

    • Les cantons autonomes de Syrie doivent être reconnus à l’instar de la région autonome du Kurdistan d’Irak. La résistance des YPG doit être soutenue.

    • Une aide humanitaire urgente doit être fournie aux réfugiés contraints de fuir devant les offensives de l’EI.


     Déclaration du Co-Président du canton de Kobanê, Enver Muslim

    « Personne ne doit espérer que nous nous rendions »

    « Le but des gangs de l’EI est de commettre à Kobanê un massacre semblable à celui de Shengal.

    Personne ne doit espérer que nous nous rendions ou que nous abandonnions notre territoire.

    Nous allons résister jusqu’à notre dernière goutte de sang. Les gangs ne pourront pas entrer dans Kobanê. Si c’est nécessaire, nous allons les noyer dans notre sang.

    La situation à Kobanê est la même qu’à Shengal. Les personnes âgées et les enfants pleurent pour ceux qu’ils ont laissés derrière eux.

    Nous sommes face à un second Shengal. Nous appelons toutes les forces démocratiques à nous soutenir. DAESH (EI) veut perpétrer un massacre à Kobanê. Si la communauté internationale est contre les terrorisme et les massacres, elle doit nous soutenir sans attendre. »


    Communiqué du bureau politique de l’Union Patriotique du Kurdistan (UPK, Irak)

    A l’attention du peuple kurde et des Etats qui soutiennent le Kurdistan et les forces irakiennes et kurdes,

    La ville de Kobanê est confrontée à de vastes offensives menées par l’Etat Islamique (EI) qui utilise toutes sortes d’armes lourdes. Les bombardements sur la ville de Kobanê ont causé de graves préjudices physiques et matériels : des dizaines de civils y ont perdu la vie. Une tragédie humanitaire se profile dans la ville.

    Cette agression a lieu au moment même où les Nations Unies et les Etats occidentaux ont décidé d’attaquer l’EI partout où il se trouve. Kobanê, ville de l’Ouest-Kurdistan, est brutalement assaillie par l’EI sous les yeux de la communauté internationale.

    Par conséquent, l’UPK appelle le Conseil de Sécurité de l’ONU, les Etats-Unis et les autres Etats occidentaux à entreprendre des actions immédiates afin de sauver la ville des terroristes de l’EI et de fournir une aide humanitaire à la population.

    Nous saluons la population de Kobanê pour son courage et sa détermination.

    Nous saluons les résistants de Kobanê.

    Nous saluons les martyrs de Kobanê.


    Lettre de la Coordination Nationale Solidarité Kurdistan* au Président de la République Française

    Monsieur le Président,

    Les différents organes de presse, internationaux ou nationaux, font état de nouvelles les plus alarmantes à la suite de l’offensive des djihadistes de l’EIIL dans la province de Kobanê au nord de la Syrie.

    Disposant d’armements lourds, chars, véhicules blindés, pièces d’artillerie, ces groupes qui se sont illustrés par des actes de barbarie perpétrés en Irak à l’encontre de Chrétiens et de Yézidis, se sont emparés de nombreux villages kurdes (ou peuplés majoritairement de Kurdes). Des dizaines de

    Aujourd’hui, c’est la ville même de Kobanê qui est menacée et avec elle plus de 400 000 habitants qui peuvent être pris au piège.

    L’Observatoire Syrien des Droits de l’Homme a alerté les instances internationales sur le risque de voir se perpétrer un véritable génocide.

    Notre pays s’est engagé aux cotés des Irakiens et des Kurdes pour mettre un terme à l’emprise des djihadistes sur cette partie du monde et c’est une bonne chose.

    Aujourd’hui, il y a urgence à ce qu’il s’engage aux cotés des Kurdes de Syrie qui assument seul le poids de la résistance aux prétentions territoriales de l’EIIL.

    Les Kurdes de Syrie, qui tiennent en échec depuis plus de deux ans les entreprises criminelles des djihadistes, n’ont pas hésité à porter aide aux Chrétiens et Yézidis d’Irak. Ils les ont sauvés alors qu’ils étaient massacrés, chassés de leurs villages et encerclés sur le mont Sinjâr. Il serait aujourd’hui particulièrement injuste de la part de la communauté internationale et de notre pays de laisser se perpétrer à leur encontre les pires actes de barbarie.

    Il y a urgence à ce que vous décidiez une aide humanitaire, logistique et militaire notamment par la livraison d’armes, afin de permettre aux forces kurdes et aux différentes unités de défense engagées à leurs côtés de stopper l’avancée des djihadistes. Notre pays a les moyens d’une intervention militaire rapide et déterminante pour anéantir l’armement lourd de l’EIIL. C’est une des conditions nécessaires pour que la résistance des Kurdes ne soit pas vaine.

    Il y a urgence à ce que la France invite la Turquie, membre de la coalition, à cesser son soutien aux djihadistes.

    Monsieur le Président, le sort de centaines de milliers de Kurdes est entre vos mains. La chute de Kobanê aurait des conséquences incalculables et, une nouvelle fois, l’Humanité toute entière aura à déplorer un nouveau génocide.

    * La CNSK est composée des associations suivantes : Amis du Peuple Kurde en Alsace, Amitiés Corse Kurdistan, Amitiés Kurdes de Bretagne (AKB), Association de Solidarité France Kurdistan (ASFK), Association Iséroise des Amis des Kurdes (AIAK), Fédération des Associations Kurdes en France (FEYKA), Mouvement de la Paix, Mouvement Jeunes Communistes de France (MJCF), MRAP (Mouvement contre le Racisme et pour l’Amitié entre les Peuples), Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA), Parti Communiste Français (PCF) Solidarité et Liberté (Marseille), Union Démocratique Bretonne (UDB)


    Communiqué du Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA)

    Solidarité avec la résistance des populations face à l’E.I

    La région de Kobané au nord de la Syrie est soumise à de violentes attaques de l’E.I (Daesh) depuis plusieurs jours, au point que les forces kurdes du YPG et les autres forces de la résistance ont dû se retirer de nombreux villages. Ces combats ont jeté à nouveau sur les routes des milliers
    de Yezidis, Assyriens et Chaldéens qui s’étaient réfugiés à Rojava. La Turquie qui joue un jeu ambigu en laissant passer les Jihadistes, a même pendant un temps refusé d’ouvrir la frontière à ces réfugiés.

    La France ne peut pas continuer à accueillir en grande pompe les pays qui ont armé ou aident les barbares de l’E.I, Turquie, Qatar, Arabie Saoudite et prétendre participer à la lutte contre les Jihadistes tout en laissant la résistance et la population kurde mener seules un combat à armes inégales face aux blindés et armes lourdes de l’E.I.

    Nous exigeons que les autorités françaises viennent en aide à la population de Rojava et en particulier dans la région de Kobané.

    Nous exigeons qu’elles fassent pression sur la Turquie, membre de l’OTAN pour qu’elle cesse de protéger les Jihadistes,

    Nous exigeons le retrait du PKK de la liste des organisations terroristes en France.

    Montreuil, le 22 septembre 2014* 16 rue d’Enghien 75010 Paris Mail : feykakurde@gmail.com – Tel : 0952510934

    23 septembre 2014Dossier d’information diffusé par le Conseil Démocratique Kurde de France - CDKF.