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NPA - Page 6

  • Moyen-Orient : la guerre ne peut vaincre le terrorisme qu’elle engendre (Npa)

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    Accompagnant son « virage sécuritaire », Hollande a décidé d’un virage en matière de politique étrangère. Après la décision le 8 septembre dernier de procéder à des frappes aériennes en Syrie, il vient d’abandonner, au lendemain des attentats du 13 novembre, le « Ni Bachar ni Daesh » pour se faire le champion d’une coalition élargie intégrant la Russie, amie de Bachar mais aussi de l’Iran.

    Les bombardements décidés en septembre engageaient la France dans une nouvelle aventure militaire répondant plus au besoin de la politique intérieure de Hollande qu’à celui de combattre Daesh… Au besoin aussi de servir sa politique extérieure en lui permettant de trouver une place dans le jeu diplomatique alors que la France n’est pas en mesure de peser réellement dans la situation. La suite s’inscrit dans la même logique : une fuite en avant sécuritaire et militaire bien incapable tant de combattre Daesh que de prévenir les menaces terroristes.

    Comment cet attelage hétéroclite de la grande coalition qui regroupe, sous la houlette des grandes puissances occidentales, l’Arabie saoudite, le Qatar ou le Turquie d’Erdogan, tous motivés par la défense de leur propre intérêt, aurait-il la moindre légitimité, la moindre crédibilité vis à vis des peuples qui sont leurs victimes ?

    Obama, sans doute lui aussi touché par l’esprit de W. Bush, a déclaré depuis Kuala Lumpur :  «  Détruire l’État islamique n’est pas seulement un objectif réaliste, c’est une tâche que nous allons mener au bout. […] Nous les éliminerons. Nous reprendrons les terres où ils sont, nous supprimerons leurs financements, nous traquerons leurs dirigeants, nous démantèlerons leurs réseaux, leurs lignes de ravitaillement, et nous les éliminerons. » Au-delà de leurs implications, une éventuelle intervention au sol étatsunienne jusqu’ici écartée, ces discours va-t-en guerre ne peuvent que fournir des armes politiques aux djihadistes, au même titre que les bombardements aériens qui provoquent de multiples « dégâts collatéraux » :  la mort de nombreux civils, la destruction d’hôpitaux, d’infrastructures civiles…

    La guerre et la propagande militariste, xénophobe et raciste qui l’accompagne, combiné au soutien des régimes les plus réactionnaires, aux politiques libérales dans une région du monde où les inégalités sociales sont les plus criantes, ont produit le terreau sur lequel se développe l’État islamique. Ce dossier revient sur ces processus et leur histoire.

    http://www.npa2009.org/arguments/moyen-orient-la-guerre-ne-peut-vaincre-le-terrorisme-quelle-engendre

    http://www.anti-k.org/moyen-orient-la-guerre-ne-peut-vaincre-le-terrorisme-quelle-engendre

    Irak : retour sur les interventions impérialistes

    Ces derniers jours, le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, évoque des attaques non seulement contre Raqqa, fief du prétendu « État islamique » en Syrie – des raids aériens étant en cours et coordonnées avec la Russie –, mais aussi contre Mossoul en Irak...

    Origines et développements du soulèvement populaire syrien

    Le soulèvement populaire syrien, qui a débuté en mars 2011, s’inscrit dans les processus révolutionnaires de la région qui ont débuté tout d’abord en Tunisie et en Égypte à la fin de la l’année 2010 et début 2011.


  • Syrie (Jeunes du NPA)

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    Derrière les bombes françaises, les profits de Total et de Dassault

    Hollande n’aura pas attendu longtemps après le 13 novembre pour annoncer le renforce- ment des interventions militaires de la France en Syrie. Il justifie l’intensification des frappes aériennes au nom de la lutte contre le terrorisme et l’État islamique. Mais ces interventions n’ont en réalité qu’un seul but : défendre les intérêts économiques des grandes entreprises françaises dans la région. La guerre, c’est un sacré business pour les capitalistes !

    Contrôler l’or noir Les hydrocarbures (gaz et pétrole) représentent le premier secteur d’in- vestissement étranger en Syrie. Total est fortement implanté dans le pays depuis 1988, mais a dû cesser son activité en 2011, à cause de l’instabilité causée par la révolte du peuple syrien face au régime d’Al-Assad. En plus des réserves gigantesques dans le sous-sol syrien (2,5 milliards de barils), les industriels du pétrole ambitionnent de faire de la Syrie une plaque tournante du commerce de gaz et de pétrole au Moyen-Orient.

    C’est pour garantir les intérêts de son géant pétrolier dans la région que l’État français intervient en Syrie depuis septembre 2015. Hollande n’a rien à faire du peuple syrien. Alors que ce dernier lutte depuis février 2011 contre le régime de Bachar al-Assad, Hollande a finalement décidé de faire de ce tyran son nouvel allié dans la région. C’est qu’entre 2011 et 2014, les pertes dans le secteur des hydrocarbures de Syrie se sont élevées à près de 16 milliards d’euros, et que pour Total cela n’a que trop duré.

    Pour rétablir la pompe à profits dans la région, les capitalistes et les États à leur service sont prêts à tisser des alliances avec des régimes plus pourris les uns que les autres. Com- me c’est le cas depuis des décennies avec l’Arabie saoudite, qui impose à sa population des lois équivalentes à ce que tente d’imposer l’État islamique en Irak et en Syrie.

    Tuer plus pour gagner plus Le chaos et la misère au Moyen-Orient, ça rapporte gros ! En 2015, les industriels français de l’armement terrestre, aérien et maritime ont multiplié les contrats au Moyen-Orient, notamment avec l’Arabie saoudite, le Koweït et le Qatar : pas moins de 17 milliards d’euros de contrats (deux fois plus qu’en 2014). Dassault est actuel- lement en négociations avec les Émirats arabes unis pour un nouveau contrat d’une soix- antaine d’appareils, pour quelques 12 milliards d’euros…

    Les industriels français n’ont jamais autant vendu d’armes que durant l’année 2015, et la France est même devenue le deuxième exportateur mondial après les États-Unis.
    Airbus, Dassault, DCNS (marine), MBDA (missiles), Thalès, Total : les grands patrons français se font leur beurre sur le dos des populations du Moyen-Orient qu’ils réduisent à la misère. Et l’État français répond toujours présent pour les servir. Leurs guerres ne sont aucunement la solution à l’horreur que constitue l’État islamique, elles en sont même une cause profonde. Face à cela, exigeons l’arrêt immédiat des opérations militaires en Syrie, et l’ouverture des frontières pour accueillir les populations victimes de Daesh !

    20 novembre 2015 Secrétariat jeune NPA

    http://www.anti-k.org/syrie-derriere-les-bombes-les-profits-de-total-et-de-dassault

  • Blair, menteur et faussaire (Npa)

     

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    Douze ans après les événements, l’ancien Premier ministre britannique, Tony Blair, a présenté de prétendues « excuses » à propos de la guerre en Irak de 2003.

    «Je présente mes excuses pour le fait que les informations que nous avons reçues étaient fausses. Je m’excuse aussi pour certaines des erreurs dans la planification et, évidemment, pour notre erreur à comprendre ce qui se passerait après le renversement du régime», ajoutant qu’il trouve «difficile de s’excuser d’avoir mis fin au pouvoir de Saddam»

    Nous ne versons pas la moindre larme sur Saddam Hussein, mais Blair oublie les men- songes répétés de ceux qui ont déclenché une guerre pour le pétrole, au premier rang des- quels George W. Bush et lui-même. Tony Blair «oublie» de mentionner que les renseigne- ments sur les prétendues armes de destruction massive en Irak ont été sciemment maquil- lés ou totalement inventés.

    Il «oublie» de mentionner que, dès mars 2002, comme vient de le révéler un quotidien britanique sur la base de documents américains, il était associé aux préparatifs de la guerre déclenchée un an plus tard (à l’époque, Blair proclamait sur tous les tons qu’il cherchait une solution diplomatique..). Bien naturellement, Tony Blair «oublie» aussi les victimes civiles irakiennes : des centaines de milliers de victimes des suites du blocus préalable à la guerre (dont de nombreux enfants), et pour ce qui est de la guerre elle-même, au moins cent mille tuéEs, des centaines de milliers de blesséEs, des milliers de disparuEs, des centaines de milliers de personnes déplacées et de réfugiés.

    Si Tony Blair sort aujourd’hui de sa boîte sur cette question, c’est qu’un rapport parle- mentaire britannique risque de remettre la question irakienne sur le tapis. Ses excuses en trompe-l’œil visent à prendre les devants. Au-delà de sa personne, malgré tous les discours humanitaires, les méthodes des dirigeants impérialistes n’ont clairement pas changé depuis 1914 : diplomatie sécrète et mensonges sur le dos des peuples !

  • Monarchie absolue et résistances sociales au Maroc (Npa)

     

    Les grands médias français d’État et ceux détenus par les financiers prédateurs se gardent de chanter d’autres louanges sur « les pays amis » que celles composées au Quai d’Orsay. Il en est ainsi...

  • Maroc, le roi, capitaliste absolu (Anti-k)

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    Le gouvernement mène actuellement une large offensive : démantèlement du système de retraite, de la Caisse de compensation des prix, privatisation des services publics, refonte du code du travail et réduction des budgets sociaux…

    Le nombre des pauvres « absolus » a doublé en dix ans, atteignant officiellement 19 % de la population. La majorité des marocains vit avec moins de 3 euros par jour et survit avec un seul revenu. Des millions de personnes n’ont pas accès aux besoins les plus élémentaires d’éducation (68 % d’analphabètes), d’eau potable (57 % de la population y a accès), d’électricité, de soins (1 médecin pour 2 200 habitants, 1 % du PIB), de logements salubres.

    Le chômage affecte la jeunesse d’une manière massive. Les salariés de la fonction publique sont soumis au gel des salaires, l’extension des contrats précaires, la baisse des effectifs et la dégradation des conditions de travail. Dans leur grande majorité, les salariés du privé n’ont pas accès aux droits les plus élémentaires. Plus de 43 000 entreprises déclarent des salaires inférieurs au salaire minimum garanti. Les allocations familiales sont de 20 euros par mois. Plus de 7 millions de retraités touchent une pension maximale de 60 euros par mois. 7,4 millions de personnes sont sans retraite.

    Ce système de prédation organisée bénéficie au capital international mais aussi local. Le roi a le contrôle stratégique des institutions publiques, financières et économiques. Une des fonctions du secteur public est d’assurer l’accumulation privée de la famille régnante. Ainsi pour le domaine agricole, la pratique généralisée de la surfacturation et la sous-facturation permet le racket légal, la réduction des coûts de production, auxquels se combine un système de subventions et de commandes publiques taillés sur mesure. Et le recours à la Caisse de dépôt et de gestion pour « socialiser les pertes » des entreprises royales !

    Holding royale

    Le processus de privatisation, adossé au monopole du financement a permis l’émergence de monopoles privés liés aux intérêts de la famille royale. L’ONA/SNI (la holding de la famille royale) en est la colonne vertébrale : près du quart du PIB du Maroc, et 60 % de la capitalisation boursière ! Les lois budgétaires avalisent sans discussion l’entretien des palais et résidences (1 million d’euros par jour) et le budget royal (240 millions). Le monarque est le premier patron de l’agro-­industrie, le premier propriétaire, banquier et investisseur, avec cette particularité que l’État est au service d’un capitaliste privé…

    Ce système fonctionne parce qu’il s’appuie sur les lignées familiales historiques au service du makhzen, qui ont depuis lors intégré les couches supérieures de la bureaucratie civile et militaire et de la bourgeoisie de marché. Elles bénéficient d’un régime de faveur.

    Ainsi, la réduction des impôts sur les grandes entreprises et hauts revenus a entraîné depuis 2007 un manque à gagner de 3 milliards de dirhams. Les vagues d’exonération/amnistie fiscale, en particulier dans le foncier et l’immobilier, ont généré une perte sèche de recettes de plus de 36 milliards. 431 milliards entre 2000 et 2009, et plus de 220 milliards pour la seule année 2011, ont été expatriés.

    Des prébendes de divers ordres, sous formes d’agréments ou d’accès à des marchés, sont octroyées par le régime et peuvent être relevées par lui. Le droit à un statut donné dépend du degré d’allégeance et de fidélité. Une grande partie des dirigeants de groupes économiques privés/­publics doit tout à la monarchie : leur statut d’entrepreneur par héritage, par cooptation ou nomination unilatérale. On doit aussi souligner le poids du secteur informel, en particulier dans les marchés de la contrebande et de la drogue qui bénéficient de la complicité des hauts sommets de l’État.

    Il n’y a donc pas lieu de s’étonner que le « roi des pauvres »… apparaisse dans le magazine Forbes comme l’une des plus grandes fortunes mondiales.

    Chawqui Lotfi
    Hebdo L’Anticapitaliste – 309 (29/10/2015)

    https://npa2009.org/arguments/international/le-roi-capitaliste-absolu

    http://www.anti-k.org/2015/10/31/maroc-le-roi-capitaliste-absolu/

  • Massacre du 17 octobre 1961 : le crime d’Etat d’une métropole coloniale (NPA)

    Mardi 17 octobre 1961. Paris. Au petit matin. Les hommes de Maurice Papon, préfet de police de Paris, se tiennent prêts, plus que jamais, à dégainer la flingue et la matraque. Ce jour là, les algériens de métropole, pour la plupart concentrés dans les usines parisiennes s’apprêtent à manifester pour la première fois dans les rues de la capitale. Manifestation préparée en secret, contre le couvre-feu raciste décrété à l’encontre des nord-africains. A l’appel du FLN, ils vont affronter, de manière massive et pacifique, les escadrons de la police française, pour revendiquer leur droit à l’indépendance de leur territoire national, l’Algérie encore maintenue sous domination coloniale française. Véritable massacre, dénié par l’histoire officielle, censuré au point d’être maintenu dans l’oubli durant de longues années, la répression de masse qui s’abat sur les manifestants ce jour-là est d’une rare violenc

    La manifestation du 17 octobre 1961 est le pendant métropolitain de la guerre d’Algérie et l’expression de toute la violence de l’Etat français pour maintenir sa domination raciste et impérialiste. Son chef d’orchestre : Maurice Papon, ancien secrétaire général de la préfecture de la Gironde sous le gouvernement de Vichy, collaborationniste et organisateur de rafles de juifs. Il a été choisi pour l’occasion. Reconnu pour son « efficacité », on sait, au sein de l’appareil d’Etat, et au premier chef de Gaulle qui l’a nommé à son poste, qu’il ne fait pas dans la dentelle quand il s’agit d’exécuter les ordres.

    Depuis août 1961 déjà, la répression s’intensifiait à l’encontre des algériens, et de quiconque, tunisien, portugais, marocain, italien, a la peau plus foncée et le cheveu brun et bouclé. Plus forts que jamais étaient les rafles, les chiens, les coups, les « ratonnades » comme les porteurs de matraques aiment à les appeler… Le FLN décide fin août de reprendre sa campagne d’attentats en métropole, abandonnée pourtant depuis plusieurs semaines à cause des négociations entre le gouvernement français et le gouvernement provisoire d’Algérie. Arrestations, contrôles arbitraires, descentes dans les lieux de vie des populations maghrébines et rafles n’ont jamais été aussi systématiques. L’offensive policière prend place dans les rues, les bus et le métro parisien. Pour Papon, « pour un coup rendu, nous en porterons dix ». Le quartier de la Goutte d’Or dans le 18ème arrondissement est particulièrement visé. En septembre, les noyés. Chaque jour ou presque. Latia Younes, Salat Belkacem, Ouiche Mohammed, Mohammed Alhafnaouissi, et bien d’autres encore dont certains ne seront jamais identifiés. A partir du 2 octobre, un couvre-feu anti-arabe est installé : qui l’enfreint risque une mort certaine. C’est la stratégie de la tension qui est choisie par De Gaulle et son fidèle premier ministre, Michel Debré, partisan de l’Algérie française, qui compte ne rien perdre du rapport de force et profite de la répression pour maintenir au sein du territoire français la région du Sahara, zone qui révèlera par la suite ses denrées pétrolifères.

    Dans ce contexte là, la résistance des algériens de métropoles s’organise, mais avec un changement de stratégie. Face à la répression, il faut s’unir. Les algériens, encadrés par le puissant appareil du FLN choisiront la manifestation et la démonstration de force par le nombre. Celle-ci vise l’opinion publique. Les consignes sont de ne céder à aucune provocation et à aucune violence. Trois itinéraires sont choisis et le mot s’est répandu parmi la population algérienne. Aux portes de Paris, aux stations Etoile, Opéra, Concorde, Grands Boulevards, les manifestants sont systématiquement matraqués jusqu’à ce qu’ils s’effondrent. Sur le boulevard Bonne-nouvelle, au pont de Neuilly, au Pont-Neuf d’Argenteuil et ailleurs, la police tirent sur les manifestants. Sur le Pont saint Michel, des hommes sont jetés à la Seine.

    Ce jour là, plus de 10 000 algériens sont interpellés et internés au Palais des Sports, au Parc des expositions, au Stade de Coubertin, au centre d’Identification de Vincennes pendant près de 4 jours. Les autorités françaises qui s’en tiennent à la version d’un échange de tirs entre policiers et manifestants déplorent 3 morts. Pour le FLN, ils seraient plusieurs centaines à être décédés sous les coups de la police française aux ordres du criminel Maurice Papon, pour avoir osé crier et revendiquer le droit à l’égalité, à l’auto-détermination et à la dignité.

    « Liberté, Egalite, fraternité » répètent en boucle depuis ces sombres temps présidents et gouvernants, y compris ceux qui se satisfont encore aujourd’hui des « bienfaits du colonialisme ». Mais qui est encore dupe ? Nous n’oublierons jamais Malik Oussekine assassiné par les voltigeurs de Pasqua en 1985. En février 2005 la droite fit même passer à l’assemblée une loi insistant sur la nécessité de mettre en valeur « l’aspect positif de la colonisation » dans les livres d’histoire. Avec le temps, rien n’a changé. Aujourd’hui encore la justice donne toute l’impunité à ses policiers : elle a refusé il y a peu de reconnaitre la qualité de meurtre à la mort en 2005 de Zyed et Bouna, il y a 10 ans. Malgré les 54 ans qui nous séparent de ce véritable pogrom orchestré par l’Etat français à l’encontre de la population algérienne en métropole, il y a toujours des voix au sein de la classe politique pour contester la nature des faits. Ainsi, en 2012 où pour la première fois le massacre a été reconnu, quoique bien du bout des lèvres, par l’Etat français en la personne de François Hollande, les Gaino et Sarkozy refusaient « l’engrenage de la repentance ». Ce discours n’exprimait par seulement la crainte de voir les deniers publics ailler à l’indemnisation des familles des victimes, mais surtout de voir s’affirmer lecaractère raciste de la République française, aujourd’hui comme fauteuse d’oppression et de domination des autres peuples, d’Afrique tout particulièrement, qu’elle continue de rançonner ou d’agresser militairement, quand ils ne sont pas gouvernés par des dictateurs à sa botte.

    A l’heure de la chasse aux rroms et aux migrants, d’un racisme d’Etat dorénavant justifié par la « guerre au terrorisme », ce massacre doit être encore et toujours rappelé et condamné, et ce samedi 17 octobre 2015, l’occasion de se rassembler pour cela. A Paris, ce sera à 17h30 au Pont Saint-Michel.

    Yano Lesage

    https://www.npa2009.org/evenement/rassemblement-17-octobre-1961-17-octobre-2015

  • Bombardement russes en Syrie : la guerre pour l’influence (Anti-k)

    La Russie a mené ses premières frappes aériennes. Poutine n’en fait pas mystère, il s’agit de soutenir la dictature sanguinaire Bachar El Assad contre ses opposants, tous qualifiés de terroristes. Par ces bombardements, il va donc s’opposer aux forces du soulèvement populaire syrien, déjà en difficultés car prises entre les feux du gouvernement et les armées intégristes.

    Les Etats-Unis et la France s’offusquent des frappes russes, alors que ces deux puissances interviennent aussi en Syrie. Chaque grande puissance défend ses intérêts, en prenant comme prétexte le terrorisme, amis en réalité il s’agit surtout pour chacune de défendre sa sphère d’influence.

    Le NPA s’oppose aux interventions militaires des grandes puissances en Syrie, que ce soit la Russie, la France ou d’autres. Il affirme sa solidarité avec la lutte du peuple syrien qui affronte les forces contre-révolutionnaires que l’impérialisme a largement encouragées.

    Montreuil, le 1 octobre 2015

    http://www.anti-k.org/2015/10/01/bombardement-russes-en-syrie-la-guerre-pour-linfluence/

  • Il y a 70 ans, l'ONU : la paix impérialiste... ou la guerre permanente ? (Npa)

     

    «Nous, peuples des Nations unies, résolus à préserver les générations futures du fléau de la guerre qui, deux fois en l’espace d’une vie humaine, a infligé à l’humanité d’indicibles souffrances... », est-il écrit dans le préambule de la Charte des Nations unies signée le 26 juin 1945 à San Francisco... quelques semaines avant les bombes atomiques d’Hiroshima et Nagasaki.
    Ces louables déclarations d’intention indiquent un des objectifs de la fondation de l’ONU : répondre aux aspirations des peuples à la paix. Les classes dominantes et les États déconsidérés avaient besoin de recréer la confiance face à ce qu’ils pensaient être la menace du communisme, de la révolution. Dans le même temps, il s’agissait pour la puissance dominante qui avait affirmé son leadership à travers la guerre, de se donner les moyens politiques, avec ses alliés, d’assurer sa domination.
    Le monde n’était pas pour autant entré dans une marche tranquille vers la paix. Celle-ci n’est, dans le monde capitaliste, que la gestion d’un rapport de forces dans lequel les armes diplomatiques ne valent guère, si elles ne sont pas fondées sur des armes matérielles bien réelles... Le droit international est en fait la codification de ce rapport de forces écrit par les puissances dominantes.
    L’intervention des peuples, les révolutions coloniales – Vietnam, Palestine, Cuba, Algérie... – ont bousculé le jeu des grandes puissances. Les luttes d’émancipation nationale ont fait passer le nombre d’États membres de 51 États fondateurs à 193. L’émergence des peuples a rendu de plus en plus difficile le maintien de l’ordre mondial impérialiste. L’URSS s’est effondrée, et les USA ont vu leur prédominance s’affaiblir devant les pays émergents.
    La « coexistence pacifique » d’hier, accord tacite entre les USA et l’URSS, a aujourd’hui cédé la place à un monde éclaté. Cadre de cette coexistence, l’ONU n’a plus pour fonction que de légitimer les interventions menées ou commanditées par les USA. L’Otan est devenue l’instrument militaro-diplomatique prépondérant pour maintenir leur ordre mondial. La non-ingérence dans les affaires intérieures des États, censée être un principe de base de l’ONU, est aujourd’hui constamment transgressée. Avec la mondialisation, l’essentiel des tensions internationales dérive des formidables contradictions engendrées par l’offensive du capital et la concurrence internationale, ainsi que par les interventions des grandes puissances qui créent une situation de chaos au Moyen-Orient, en Afrique ou en Ukraine. L’instabilité, l’insécurité, la pauvreté, les inégalités croissantes, la précarité sanitaire, engendrent des tensions internes et déstabilisent les États.
    Les ambitions initiales, « favoriser le progrès économique et social de tous les peuples », sont restées des mots creux. L’ONU a été tout aussi incapable d’assurer « le développement humain » que la paix ou aujourd’hui la lutte contre le réchauffement climatique. Cadre politique de la mise en œuvre de la volonté des grandes puissances au service des multinationales qui ont mis le monde en coupe réglée, l’ONU a perdu tout rôle réel si ce n’est de continuer à tenter de donner une légitimité à une politique qui accentue de façon dramatique les inégalités, et engendre le chaos et la guerre.
    Yvan Lemaitre


    Aux origines, la Société des Nations

    Lénine appelait la SDN la « caverne des brigands ». Elle a pourtant fait illusion...

    Le projet avait été avancé par le président des États-Unis Wilson pour une « paix juste et équitable » en janvier 1918. Le plan en « 14 points » prétendait refonder les relations internationales autour de quelques principes, comme la fin de la diplomatie secrète, le désarmement, le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, la liberté de commerce et l’établissement d’une Société des Nations susceptible de garantir la paix par l’arbitrage international, et la mise en place d’un système de sécurité collective.
    Souvent qualifié d’idéaliste tout en n’ayant pas hésité un instant à intervenir contre le Mexique insurgé quelques années plus tôt, Wilson devait faire face en ce début d’année 1918 à une situation incertaine : les États-Unis venaient juste d’entrer effectivement en guerre, et l’Allemagne, libérée sur le front oriental par la révolution russe, avait encore les moyens de négocier une paix honorable. Il fallait également contrer la propagande des bolcheviks sur la paix et le droit des peuples.
    Les « 14 points » étaient truffés de contradictions, mais ils furent de toute façon jetés aux oubliettes. Après novembre 1918, le droit des vainqueurs s’imposa en écrasant les vaincus (« Le boche paiera » dixit Clemenceau), avec sa diplomatie secrète accouchant de nombreux traités, dont celui de Versailles redécoupant en fonction des intérêts des grandes puissances et des rapports de forces les territoires, en Europe mais aussi au Moyen-Orient. Une majorité républicaine élue en 1920 aux États-Unis, partisane d’un retour à l’isolationnisme, décida d’arrêter les frais. La SDN voulue par Wilson eut bien du mal à s’en remettre.

    Vers une nouvelle guerre impérialiste
    On a souvent pointé la faiblesse de la SDN à cause de ses problèmes de fonctionnement. C’est évidemment une illusion. Il fallait certes l’unanimité pour la prise de décision (mais est-ce différent du droit de veto appliqué pour l’ONU ?). En dehors de cela, les dispositifs étaient fondamentalement les mêmes, puisque le « pacte de la SDN » adopté en 1919 prévoyait explicitement la possibilité de mettre en place une force internationale.
    En fait, la SDN suivit les aléas de la diplomatie, elle-même rythmée par les soubresauts du capitalisme. L’Allemagne y entra en 1926 une fois la situation stabilisée, ce qui donna lieu à un discours épique d’Aristide Briand sur « l’œuvre de paix universelle ». Le même proposa un pacte en 1928 qui mettrait la guerre « hors-la-loi », signé par la quasi-totalité des pays indépendants à cette époque. Puis ce fut la crise de 1929 et ses conséquences, et « l’esprit de Genève » qui s’en alla à vau-l’eau.
    Hitler décida de s’en aller dès 1933, avant de commencer à réarmer et à multiplier les annexions après 1935. Le Japon fit de même en 1933 après l’annexion de la Mandchourie. L’absence de volonté d’appliquer la moindre sanction contre l’Italie qui venait d’envahir l’Éthiopie fut particulièrement significative, ce qui n’empêcha pas Mussolini de faire un peu de cinéma et de partir à son tour en 1937. Par contre, la SDN fit le choix d’accueillir l’URSS de Staline en 1934 avant de l’expulser en 1939 après l’invasion de la Finlande. À cette date, elle n’était plus qu’une coquille vide. Une nouvelle guerre pour le partage du monde pouvait commencer...

    Jean-François Cabral

    Une naissance sur les fonts baptismaux des USA

    La nouvelle guerre impérialiste – qui avait pris une dimension réellement mondiale en 1941 avec l’entrée dans le conflit des États-Unis et de l’URSS – fut présentée par les vainqueurs comme une victoire des « démocraties » contre les « dictatures »...

    C’était l’esprit de la « Charte de l’Atlantique » rédigée la même année qui servit de base à la propagande jusqu’à la fin de la guerre.
    Fondée lors de la conférence de San Francisco en juin 1945 par une cinquantaine d’États (à l’exclusion des pays vaincus), l’ONU devait participer à la reconstruction d’un « nouvel ordre mondial » complété par diverses institutions financières suite aux accords de Bretton Woods l’année précédente (avec le FMI et la BIRD, ancêtre de la Banque mondiale).
    La Charte de l’ONU était significative : elle proclamait sa « foi dans les droits fondamentaux de l’homme » (une « déclaration universelle » fut ensuite adoptée en 1948), dans le « progrès social » et une « liberté plus grande » sans lesquels la paix n’est pas possible. On pouvait certes y voir une évolution dans la réflexion après les années 1930 et une manière aussi de prendre en compte les aspirations des peuples à la fin de la guerre. Cela s’est même traduit par la mise en place de nombreuses institutions : outre l’OIT sur le droit du travail, la FAO (agriculture et alimentation), l’UNESCO (éducation et culture), l’UNICEF (enfance), l’OMS (santé)… Mais l’hypocrisie était une nouvelle fois au rendez-vous.

    L’ordre règne
    L’adoption de la Charte au mois de juin eut lieu très exactement entre la conférence de Yalta en février, celle de Potsdam en juillet, et le largage des bombes atomiques en août. La séquence chronologique était totalement cohérente. À Yalta, on proclamait le droit des peuples à choisir librement leur gouvernement, mais dès octobre 1944, Churchill était allé cyniquement négocier le découpage de l’Europe avec Staline comme il l’a raconté lui-même dans ses mémoires. En juillet à Postdam, il fallut affiner en fonction des rapports de forces sur le terrain, tandis que la démonstration de force à Nagasaki et à Hiroshima était destinée de son côté à empêcher l’URSS d’intervenir sur le front asiatique et de prétendre négocier la même chose dans cette partie du monde. Mais en Europe, ce sont toutes les grandes villes qui ont été rasées, broyant au passage les populations civiles et leurs possibles réactions. La notion de « crime de guerre » fut mise à l’honneur l’année suivante au procès de Nuremberg... mais pas pour les vainqueurs. Quant aux peuples colonisés, ils n’étaient visiblement pas concernés par le « droit des peuples à disposer d’eux-mêmes »...
    Il y avait d’autres urgences. La course entre les « deux grands » avait commencé bien avant le déclenchement officiel de la guerre froide en 1947. Un droit de veto avait été institué dès 1945 pour les membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU, symbole de cette rivalité et de la mainmise des grandes puissances sur le monde.

    Jean-François Cabral

    Une politique au service des USA

    Dès sa fondation, l’ONU est l’instrument de la politique américaine dite de « containment » face à l’URSS.

    Ce fut d’abord le partage de l’Allemagne, avec le blocus de Berlin en 1948, puis la guerre de Corée en 1950 où l’ONU légitima l’intervention militaire américaine, une guerre de trois ans pendant laquelle Mac Arthur menaça d’employer la bombe atomique.
    Faisant silence sur la politique de la France dans ses colonies, au Vietnam, au Maroc, en Algérie sans oublier les Antilles, le Conseil de sécurité condamne l’intervention de l’URSS pour écraser la révolution hongroise de 56. Puis, sous la pression des USA défendant leurs propres intérêts au Moyen-Orient, l’ONU se désolidarise de la coalition anglo-franco-­israélienne contre Nasser et l’Égypte qui viennent de décider de nationaliser le canal de Suez. Elle décide l’envoi de troupes pour faire pression pour des négociations. Naissent alors les « casques bleus », nom donné aux troupes commandées par l’ONU.
    En 1957, l’Assemblée générale vote une résolution pour « le respect sur le plan international du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes », un concentré de son impuissance et de son cynisme, « ce machin », disait de Gaulle... Son rôle ­pitoyable lors de l’indépendance du Congo en 1960, où elle se fait le complice de l’État colonial belge et de l’assassinat de Lumumba, en est une sinistre illustration.
    Après l’effondrement de l’URSS au début des années 1990, la première guerre d’Irak de février 91, l’opération « tempête du désert » commanditée par l’ONU est militairement dirigée directement par les USA. Une nouvelle période s’ouvre. Sous la houlette de Bush, les USA veulent dessiner un nouvel ordre mondial « où les Nations unies, libérées de la guerre froide, sont en mesure de réaliser la vision historique de leurs fondateurs ». En fait la décennie des années 90 deviendra « la décennie des sanctions » : Irak (1991), Somalie (1992), Bosnie (1992), Haïti (1994), Rwanda (1994), Zaïre (1996), Albanie (1997), Sierra Leone (1999), Timor oriental (1999), Kosovo (1999), Afghanistan (2002), Burundi (2004)...
    En 1991, commence aussi la guerre en Yougoslavie qui éclate sous la pression des grandes puissances européennes. Les USA y interviennent dans le cadre de l’Otan, écartant l’ONU, y compris des négociations de Dayton en 1995. Puis, l’ONU appellera l’Otan à intervenir dans la guerre du Kosovo...

    Leur « nouvel ordre mondial »
    Le nouvel ordre de Bush est celui de l’offensive cynique et brutale des USA pour imposer leur leadership au monde en se servant de l’ONU comme paravent démocratique de leur bras armé, l’Otan. Le 7 octobre 2001 commence la guerre en Afghanistan, l’opération « Enduring freedom », le 18 février 2003 la deuxième guerre d’Irak, puis, Saddam Hussein renversé, l’occupation militaire du pays.
    L’ONU se soumet au principe de « la guerre préventive » avant de faire sien celui du « droit d’ingérence ». Le17 mars 2011, le Conseil de sécurité de l’ONU demanda aux États membres de prendre toutes les mesures nécessaires pour protéger la population libyenne. L’opération militaire internationale « Aube de l’odyssée » est lancée le 19 mars. Puis, la même année, la résolution 1975 du Conseil de sécurité sur la situation en Côte d’Ivoire impose des sanctions contre Laurent Gbagbo, en soutien à Ouattara. Elle débouchera sur l’intervention de la force française Licorne en soutien aux troupes d’Ouattara. Ensuite ce sera l’adoption de la résolution 1973 par les affrontements par groupes locaux interposés en Ukraine, en Syrie ou au Yémen, la coalition contre Daesh.
    Le libéralisme est indissociable d’une politique impérialiste et militariste. Comme l’écrivait le journaliste américain Thomas Friedman : « L’intégration économique de la planète requiert la disposition de la puissance américaine à utiliser sa force contre ceux qui, de l’Irak à la Corée du Nord, menaceraient le système de mondialisation. La main invisible du marché ne peut pas fonctionner sans un poing caché. McDonald’s ne peut pas fonctionner sans McDonnell Douglas... ».

    Yvan Lemaitre

    Quand les peuples s’en mêlent...

    L’accession de plusieurs anciennes colonies à l’indépendance (à commencer par l’Indonésie en 1945 – elle ne sera reconnue qu’en 1949 –, l’Inde et le Pakistan en 1947, la Birmanie et le futur Sri Lanka en 1948), ont commencé à bousculer les choses.

    Les pays du bloc dit « socialiste » et les pays ayant accédé à l’indépendance – dits du « tiers monde » – vont ainsi temporairement former une majorité non homogène sur les questions ayant trait à la décolonisation. Cela durera au moins jusqu’au vote de la résolution de 1975 sur le caractère raciste du sionisme, qui verra le représentant des USA quitter l’hémicycle.
    À partir de la « conférence des nations afro-asiatiques » organisée du 18 au 24 avril 1955 à Bandung en Indonésie et regroupant 29 pays indépendants (alors que la majorité des pays africains n’obtiendront l’indépendance qu’à partir de 1960), ces États déclarent « leur refus d’être les instruments des rivalités des grandes puissances », affirment « le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes », et lancent le mouvement des pays non ­alignés. Ils cherchent à peser de façon autonome : votant sur les sujets géopolitiques ou relatifs à l’ordre économique mondial avec les pays « socialistes », mais gardant par ailleurs une liberté politique vis-à-vis de l’URSS et de la République populaire de Chine (cette dernière n’accédant à l’ONU qu’en 1971, le siège chinois était jusque-là réservé à l’île de Taïwan et à son gouvernement « anticommuniste »...).

    Une décolonisation inachevée
    L’ONU est contrainte de prendre en compte le processus de décolonisation : le Comité spécial de décolonisation est créé en 1961 et fait condamner par des votes en assemblée générale les puissances coloniales qui refusent de se retirer (la Grande-Bretagne en Rhodésie, le Portugal dans ses colonies africaines…), des votes assez formels...
    Les gouvernements du « tiers monde » qui se réclament d’une inspiration révolutionnaire, ­notamment castriste et/ou guévariste, cherchent en même temps à se doter de structures transnationales propres. Du 3 au 15 janvier 1966 se déroule, à La Havane, la conférence tricontinentale qui lance l’Organisation latino-­américaine de solidarité (OLAS) qu’il est question d’élargir aux mouvements d’émancipation des Noirs nord-américains. Mais les rivalités politiques, surtout entre l’URSS et la Chine, et les tentatives d’instrumentalisation qui en résultent, sabotent le processus.
    Aujourd’hui, le Comité spécial de décolonisation des Nations unies tient à jour une liste de « territoires non autonomes », actuellement 19, qui restent à décoloniser. Certains dossiers y sont inscrits depuis longtemps, comme le Sahara Occidental (depuis 1965). Malgré l’hostilité du pouvoir français, la Polynésie française, qui avait été retirée de la liste, y a été de nouveau rajoutée en mai 2013...
    Le 19 juin 2014, un représentant… de l’État d’Israël, Mordehai Amohai, a été élu au poste de vice-président du Comité spécial. Plus qu’un symbole...

    Bertold du Ryon

    Israël foule aux pieds les résolutions de l’ONU

    Adoubé à sa naissance par les grandes puissances occidentales et l’URSS, Israël a toujours depuis foulé aux pieds le droit international. Enfant gâté de l’ONU, ce ne sont pas moins de 34 résolutions le concernant auxquelles l’État sioniste a refusé de se soumettre depuis sa création...

    Cette mansuétude toute particulière illustre à quel point l’ONU pratique la politique du « deux poids, deux mesures », donnant son feu vert aux pires interventions impérialistes et acceptant qu’en permanence, un de ses États membres s’assoie sur les votes de l’assemblée générale. Parmi les 34 violations des résolutions de l’ONU commises par Israël, nous ne nous attarderons que sur les plus significatives.
    Le 14 mai 1948, la « déclaration d’indépendance » d’Israël fait fi de l’adoption du plan de partage de la Palestine défini par la résolution 181 du 29 novembre 1947 prévoyant la division de celle-ci en deux États indépendants – l’un arabe, l’autre juif – et un statut spécial pour Jérusalem placé sous administration des Nations unies. La résolution 194 du 11 décembre 1948 exige que les réfugiéEs qui le désirent puissent « rentrer dans leurs foyers le plus tôt possible et vivre en paix avec leurs voisins ».
    Après la guerre de juin 1967, le Conseil de sécurité « condamne l’acquisition de territoire par la guerre, et demande le retrait des forces armées israéliennes des territoires occupés ». Et le 21 mai 1968, ce même Conseil de sécurité (dans la résolution 252) déclare « non valides les mesures prises par Israël, y compris l’expropriation de terres et de biens immobiliers ».

    « Le droit humanitaire international » ?
    La résolution 446 du 22 mars 1979 exige « l’arrêt des pratiques israéliennes visant à établir des colonies de peuplement dans les territoires palestiniens et autres territoires arabes occupés depuis 1967 », colonies qui n’ont « aucune validité en droit ».
    À la suite du massacre de la mosquée de Hébron, l’Assemblée générale adopte le 18 mars 1994 la résolution 904 enjoignant Israël de prendre des mesures pour « prévenir des actes de violence illégaux de la part des colons israéliens ». La résolution 1402 adoptée le 30 mars 2002 exigeait le « retrait des troupes israéliennes des villes palestiniennes »... Et pour finir, la résolution 1544 du 19 mai 2004 demandait qu’Israël « respecte les obligations que lui impose le droit humanitaire international et l’obligation qui lui est faite de ne pas se livrer aux destructions d’habitations »...
    On sait ce qu’il adviendra de ces résolutions lors des deux terribles agressions contre le peuple de Gaza avec les opérations « plomb durci » et « bordure protectrice »...

    Alain Pojolat

    « We are the world... »

    Lors du dernier sommet de l’Otan en Turquie, le secrétaire général de l’Otan a fait chanter à l’aréopage de ministres des Affaires étrangères et de galonnés présents la chanson de Michael Jackson, « We are the world »...
    Une mascarade d’autant plus cynique que l’œuvre a été composée pour collecter des fonds afin de vaincre la famine en Éthiopie (1984-85)... Un cynisme à l’image de l’idéologie des dirigeants du bras armé des maîtres du monde.
    Nous sommes bien loin de La Déclaration universelle des droits de l’homme adoptée en 1948 : « la volonté du peuple est le fondement de l’autorité des pouvoirs publics. » Cette volonté rentre en contradiction avec le moteur même de toute la vie économique fondée sur la course au profit pour le compte des puissances financières et des multinationales qui se soumettent les États. Les velléités de réformer l’ONU n’ont pas manqué mais il est clair que plus les conditions historiques qui ont prévalu à sa naissance s’éloignent dans le temps, plus son rôle s’amenuise tant dans le domaine de la régulation des relations internationales que dans le domaine social et économique. Le marché et la concurrence détruisent toute possibilité de donner un autre contenu à ce qu’il est convenu d’appeler « la communauté internationale » que celui de la lutte entre les puissances et contre les peuples.

    Remplacer la concurrence par la coopération
    La mise en œuvre de ces principes suppose une transformation radicale, au sens révolutionnaire du mot, des bases mêmes de ce qui régit les rapports entre les peuples. Remplacer la concurrence mondialisée par la coopération est la condition de relations de solidarité et de paix entre les nations. Cela suppose d’en finir avec le règne des multinationales pour redonner aux peuples le contrôle de l’économie et de la vie sociale.
    C’est bien d’une révolution dont il s’agit, une révolution qui sera l’œuvre de la classe, le prolétariat, qui n’a pas de privilèges nationaux à défendre, qui poussera la démocratie jusqu’au bout pour lui donner une dimension universelle, c’est-à-dire internationale. Cette transformation se fera à travers les luttes permanentes pour débarrasser la société des instruments de domination des vieille classes dominantes et construire un monde débarrassé de la propriété privée et de la concurrence capitaliste, rompre le cadre étouffant des États nationaux pour étendre à l’échelle mondiale le processus révolutionnaire et doter le nouveau monde d’un réel parlement des travailleurs et des peuples, placé sous leur contrôle pour servir les intérêts de toute l’humanité.

    Yvan Lemaitre

     
  • Les vieilles recettes militaires de Hollande et Valls (NPA)

    hollande

    Nous vivons décidément dans un pays formidable, privilégié, où les pouvoirs politiques et médiatiques continuent au 21e siècle de trouver normal d’envoyer des avions militaires bombarder à 3 500 km des frontières, pour l’occasion en Syrie… Ils prétendent assurer ainsi un droit à la « légitime défense » face à des menaces d’attentats, voire aider à résoudre la crise internationale des réfugiéEs.

    Quelle hypocrisie d’un impérialisme qui sous Hollande/Valls reproduit les mêmes vieilles recettes ! Une fois encore, la «puissance» française n’aide pas, mais s’arroge le droit de se substituer à la souveraineté des peuples par des interventions militaires directes, des bombardements, dont on est sûr des résultats contre-productifs profonds : rappel d’un passé colonial honni, «dommages collatéraux» sur les populations, renforcement de la pro- pagande de l’État islamique-Daesh en tant qu’ennemi des grandes puissances coalisées…

    Et cerise sur le gâteau, la reprise de la coopération avec le tyran de Damas pour l’accès à son espace aérien, voire pour une «solution politique» à son avantage pour laquelle Poutine pèse toujours plus… Alors qu’Assad est bien le premier créateur de réfugiés !

    Nous refusons ces aventures militaires aux coûts démesurés, des budgets que l’on ne trouve pas pour les interventions civiles d’urgence (l’aide internationale a diminué de moitié pour les camps de réfugiés syriens)… Pour l’État français, c’est une stratégie de gesticu-lation martiale et de promotion de l’industrie de la mort vendue aux pires oppresseurs de la région, et le triste jeu diplomatico-militaire qui se renoue entre les puissances mondiales et régionales, de la Syrie à l’ONU, entre les États-Unis et la Russie, l’Arabie saoudite, l’Iran et la Turquie. Un jeu cynique qui se fait sans et contre les populations du Moyen-Orient, Syriens, Irakiens, Kurdes, Libanais, Palestiniens…

    Quant aux centaines de milliers de réfugiéEs qui fuient la Syrie, comme d’autres guer- res et répressions de masse, leur accueil et leur protection sont une obligation selon les conventions internationales. Cette obligation ne peut être soumise à quotas, tris sociaux, substitutions sordides aux migrantEs qui fuient d’autres oppressions, d’autres crises, économiques ou climatiques, produits d’une mondialisation destructrice.

    Notre responsabilité, la solidarité pleine et entière entre celles et ceux qui luttent contre toutes les oppressions, comme avec celles et ceux qui les fuient.

    Jacques Babel  Mercredi 30 septembre 2015

    Hebdo L’Anticapitaliste – 305 (01/10/2015)

    http://npa2009.org/actualite/les-vieilles-recettes-militaires-de-hollande-et-valls