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Santé - Page 3

  • Tunisie: Gratuité des soins dans tous les hôpitaux pendant une semaine (Afriques en lutte)

    Le bureau exécutif de la fédération générale de la santé relevant de l’UGTT a indiqué, vendredi 19 juin 2015, que tous les patients bénéficieront de la gratuité des consultations et des soins, tout le long de la grève administrative décrétée par les agents de la santé du 22 au 27 juin courant.

    Le bureau exécutif a ajouté, lors d’un communiqué rendu public aujourd’hui, que tant que le ministère de la Santé n’aura pas satisfait les revendications des agents de la santé, cette action pourrait se prolonger.

    Par ailleurs, la fédération générale de la santé a expliqué cette action par l’indifférence totale des autorités concernées quant aux répercussions d’un tel acte.

    Sporce : Jawhara FM 23 juin 2015

    http://www.afriquesenlutte.org/afrique-du-nord/tunisie/article/tunisie-gratuite-des-soins-dans

  • Contre les menaces sur la santé et la protection sociale, agissons ensemble! (Cadtm)

    Forum Social Mondial de Tunis, 28 Mars 2015

    1er avril par Collectif

    Sur base d’un projet élaboré depuis plusieurs semaines par une trentaine d’organisations, nous, mouvements sociaux, syndicats, collectifs et individus présents à Tunis pour le Forum Social Mondial, avons partagé nos analyses, nos expériences et nos perspectives autour de la santé et de la protection sociale.

    Nous avons abordé les questions liées aux déterminants sociaux de la santé comme la pauvreté, les conditions de travail, l’éducation, l’inégalité de genre ou encore l’accès à l’eau. Nous avons également discuté de l’augmentation croissante de la marchandisation de la santé et de la protection sociale.

    Ces discussions ont permis de constater que la crise de la santé et de la protection sociale est en fait la conséquence des politiques néolibérales globales :

    • La financiarisation de l’économie, aidée par les instances monétaires internationales, et l’endettement engloutissent toutes les nations, grandes et petites, imposent l’austérité et promeuvent les intérêts des banques et des multinationales au détriment des politiques sociales et sanitaires.
    • Des rapports de force déséquilibrés se traduisent par des traités de libre échange favorisant les bénéfices des banques et des multinationales au détriment des peuples, avec la complicité de nombreux gouvernements.
    • La globalisation du marché de la santé et de la protection sociale a des répercussions catastrophiques sur l’accès à la santé, les emplois, les retraites, les conditions de travail, la qualité de la prise en charge et la migration des travailleurs de la santé du sud vers le nord du monde et du secteur public vers le secteur privé.
    • La croissance de la militarisation et l’occupation de territoires provoquent morts, pertes de terres, de travail et de nourriture ; elles provoquent également la montée de l’intolérance entre communautés, le terrorisme et les conflits sectaires.
    • Le plus grand fardeau de la crise est porté par les plus fragilisés – femmes, enfants, migrante-s, pauvres, personnes en situation de handicap, travailleurs/euses et paysan-ne-s.


    La santé est la vie dans toutes ses dimensions : physique, mentale, sociale, environnementale.
    Elle est un droit humain fondamental et inaliénable pour tous et toutes et un bien social commun de toute l’humanité ; elle présuppose de permettre à la population de vivre en paix partout dans le monde et hors de toute occupation.


    Il y a urgence, des alternatives s’imposent !

    • Les droits des populations en matière d’environnement, d’emploi, de conditions de travail, d’accès à l’eau, d’éducation, d’alimentation, de culture, de logement, d’accès au bien-être, doivent être mis en œuvre, garantis, défendus et étendus.
    • Une protection sociale universelle et globale doit être conçue et mise en oeuvre pour promouvoir la justice sociale et la dignité.
    • La priorité doit être donnée aux soins de proximité et à la santé communautaire, incluant la prévention et l’utilisation respectueuse des ressources naturelles.
    • Un système unifié de santé et de protection sociale doit être entièrement public et basé sur une taxation nationale progressive - entre autres du capital - et/ou des cotisations sociales.
    • Un tel système doit appartenir à tous et a toutes et permettre à la population de le contrôler et d’y participer pleinement.
    • Ce système doit se situer hors de la logique marchande et doit garantir un accès aux soins gratuit.
    • Il s’agit de garantir le droit d’accès aux médicaments nécessaires, de bonne qualité et non protégés par des monopoles de droit intellectuel.
    • Les instances sanitaires internationales doivent être transparentes et totalement indépendantes des intérêts des multinationales et des financements privés.


    Forts de nos expériences réussies, passons à l’action !

    • Travaillons en réseau, faisons circuler la connaissance et les analyses, élargissons nos mouvements, nourrissons-nous de nos mobilisations respectives et créons de nouvelles solidarités internationales permettant d’amplifier les rapports de force.
    • A partir des réalités spécifiques locales, sectorielles, conjoncturelles... démontons les mécanismes, rendons accessibles les analyses et les outils pédagogiques, renforçons et faisons converger les mouvements et capacités d’actions. Participons au développement de la capacité d’analyse politique sur les choix de société.
    • Agissons sur la sphère politique :
      - les lois doivent garantir le droit effectif à la santé et à la protection sociale ;
      - créons des mouvements de base suffisamment forts pour exercer un contrôle et une pression sur le politique pour qu’il respecte et rende effectifs ces droits.
    • Professionnels, usagers, citoyens... devenons des acteurs de changement par la formation et la sensibilisation.
    • Créons des alliances entre les professionnels et les usagers, entre les syndicats et les mouvements « citoyens », et favorisons l’émergence d’alliances locales multiformes en défense de la santé et la protection sociale.
    • Renforçons les actions par des convergences avec les mouvements agissant sur les déterminants de la santé, tels que le climat, le commerce, l’austérité, la dette, les conditions de travail, l’égalité hommes/femmes….
    Dates à retenir/Dates of action

    18 avril 2015 : journée d’action mondiale contre le libre-échange
    18-26 mai 2015 : assemblée annuelle de l’OMS Genève
    contact : sbarria chez phmovement.org et/and informations www.phmovement.org
    Juin 2015 : semaine d’action en solidarité avec la Grèce et contre l’austérité
    contact : sebastian chez altersummit.eu et/and informations www.altersummit.eu
    17-24 octobre : semaine mondiale d’action décidée par l’assemblée des mouvements sociaux au Forum Social Mondial
    Novembre-décembre 2015 : COP 21, Paris
    informations et contact : coalitionclimat21.org
    7 avril 2016 : Forum maghrébin sur la protection sociale, Marrakech
    contact et informations : aziz_rhali chez yahoo.fr
    7 avril de chaque année : journée mondiale de la santé


    Signataires


    Action Aid India, Association Tunisienne des Femmes Démocrates (ATFD), Association de Défense du Secteur Public de la Santé, du Droit des Professionnels et des Usagers (Tunisie), Association Tunisienne pour le Droit à la Santé, ATTAC Maroc, Comité pour l’Annulation de la Dette du Tiers Monde (CADTM), Centrale Nationale des Employés (CNE, Belgique), Collectif pour le Droit à la Santé au Maroc, CUT Brésil, Fédération Nationale de la Santé (UGTT), Forum Algérien pour la Citoyenneté et la Modernité, Forum Régional pour le Droit à l’Eau de la Région Arabe, Forum Social Mondial de la Santé et la Securité Sociale (FSMSS), Global Social Justice, International Association of Health Policy (IAHP), Médecins du Monde Belgique en Tunisie, Mouvement Populaire pour la Santé (PHM), Network for Transformative Social Protection, Observatoire Tunisien de l’économie, Réseau Européen contre la Privatisation et la Commercialisation de la Santé et de la Protection Sociale, Réseau National Dette et Développement (RNDD, Niger), Sud Santé Sociaux (France), Syndicat National des Médecins, Pharmaciens et Dentistes (UGTT), Syndicat National de la Sécurité Sociale (UGTT), Syndicat Générale des Eaux (UGTT), Théâtre du Copion (Belgique), Union des Diplômés Chômeurs (UDC, Tunisie), Union Générale des Etudiants de Tunisie (UGET), Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT).

    http://cadtm.org/Contre-les-menaces-sur-la-sante-et

  • Battements de coeur en Palestine. Un film et un débat jeudi aux Studios le 8 janvier (Le Télégramme)

     Le réalisateur Mikael Baudu s'est immergé dans le quotidien de l'hôpital de Jénine, en Cisjordanie, avec deux humanitaires Brestois. Le documentaire « Battements de coeur en Palestine » sera projeté jeudi aux Studios.

    « La première image du film se déroule dans le bloc opératoire de l'hôpital de Jénine. C'était en mars 2014, nous suivions deux médecins brestois en mission humanitaire », explique Mikael Baudu, dont le documentaire titré en breton « Lammoù-Kalon e Palestinia », soit « Battements de coeur en Palestine », a été coproduit par Gwengolo Filmoù et France 3 Bretagne.

    Ce documentaire de 26 minutes sera projeté jeudi 8 aux Studios et suivi d'un débat en présence du chirurgien brestois.

    Une mission à Gaza

    La caméra suit Riwana, une jeune étudiante en médecine, ainsi que les deux humanitaires brestois : Dominique Le Nen, chirurgien, et Jean Branellec, anesthésiste. Tous deux sont des habitués de ces missions, dans des pays variés pour l'anesthésiste, mais toujours en Palestine pour Dominique Le Nen.

    « L'action doit s'inscrire dans le temps, j'ai beaucoup de liens avec l'équipe de Jénine. L'un de leurs chirurgiens est venu se former un mois à Brest, avec l'association Amani », précise Dominique Le Nen, auteur du livre « De Gaza à Jénine », vendu au profit d'Amani.

    Cette association francopalestinienne pour l'aide et la formation médicale (Amani) a été créée par le Dr Arab Salim, médecin à Lannion.

    En novembre, Dominique Le Nen est reparti en mission, à Gaza cette fois, avec Médecins sans frontières, dans leur centre de traitement des brûlés. « Il est plus compliqué de se rendre à Gaza, tandis qu'on peut aller en Cisjordanie avec un visa touriste. Pour Gaza, il faut passer le check point israélien, une forteresse équipée de scanners, c'est long et humiliant. Ensuite, il faut marcher un kilomètre dans un no man's land et l'on arrive au contrôle palestinien.

    Et, nouveauté par rapport à mon dernier séjour, en 2008, il existe désormais aussi un contrôle du Hamas. Cela m'a surpris », raconte Dominique Le Nen. En tant que journaliste, Mikael Baudu a dû passer par le ministère de l'Information israélien pour filmer à Jénine. Dans l'hôpital, mais aussi à l'extérieur, il est allé à la rencontre des Palestiniens dans leur quotidien.

    « On a filmé leur vie dans cette fausse paix qui s'est installée depuis quelques années. ». Le combat du théâtre Parmi les belles rencontres de ce séjour, une visite au théâtre, où des jeunes ont décidé de combattre autrement qu'avec des armes à la main, avec l'art. « Le directeur de ce théâtre a été assassiné parce qu'il dérangeait. L'un des jeunes m'a dit qu'il habitait à 30 km de la mer mais qu'il ne l'avait jamais vue.

    L'hôpital Kalil Suleiman de Jénine, où nous avons filmé, est à deux pas d'un camp de réfugiés palestiniens qui fut reconstruit après avoir été rasé par l'armée israélienne, en 2002. Quelques interviews ont été faites en arabe, notamment celle d'un homme âgé qui avait vécu la destruction du camp, mais pour les autres, c'était en anglais ».

    Pratique Jeudi 8, à 20 h, aux Studios, participation libre au profit d'Amani.

    Courriel, contact@assoamani.fr

    2015 / Catherine Le Guen /

     
  • Sang contaminé : le virus du profit (Lutte Ouvrière)

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    Khalid al-Jabor, à Paris, avec les photos de ses fils victimes du sang contaminé

    Un père de famille d'origine irakienne, qui a perdu ses cinq enfants hémophiles, contaminés par le sida lors de transfusions sanguines, a porté plainte contre Sanofi, actuelle propriétaire des laboratoires Mérieux.

    Il l'accuse d'avoir sciemment vendu aux hôpitaux irakiens des stocks de sang contaminé. En 1985, la loi lui ayant interdit de vendre aux hôpitaux français ses stocks de sang non chauffés, le laboratoire Mérieux avait décidé de les écouler en Grèce, en Libye, en Syrie, en Tunisie, en Arabie saoudite et en Irak.

    La cour d'appel de Lyon a jugé en 2002 que « l'entreprise était consciente des risques qu'elle faisait courir » et qu'elle avait été motivée « par un souci mercantile ».

    Si la responsabilité de l'entreprise est indiscutable, celle des pouvoirs publics l'est également.

    Non seulement l'État français, pourtant informé des risques, a tardé à obliger les laboratoires à chauffer le sang à haute température - procédure plus onéreuse - pour détruire les virus du sida et de l'hépatite C qu'il risquait de contenir, mais il a autorisé l'exportation de ce sang potentiellement contaminé.

    En 2010, le groupe Sanofi avait proposé au père de famille, en échange de son silence, de l'indemniser à hauteur de 25 000 dollars par enfant décédé. Indigné, il a refusé et s'est fait le porte-parole de toutes les victimes irakiennes, devant se battre contre son propre État. Des années après, il réclame de la justice française qu'une indemnisation correcte soit versée aux parents des victimes et que la vérité soit admise par l'entreprise. Ce serait la moindre des choses.

    Aline Urbain

    http://www.lutte-ouvriere-journal.org/?act=artl&num=2422&id=13

  • Un secteur de la santé moribond en Libye (Afriques en lutte)

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    TRIPOLI - Le chaos politique et les conflits en Libye se répercutent gravement sur les services de santé, avec le départ de professionnels de la santé et le retrait des organisations humanitaires qui alourdissent le fardeau pour le personnel soignant cherchant à prendre en charge les personnes blessées dans les affrontements qui durent depuis le mois de juin.

    D’après le compte rendu de situation de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), des milliers de personnes ont fui leur domicile à Tripoli et Benghazi et « les grands hôpitaux de [ces deux villes] sont submergés de patients nécessitant une prise en charge urgente et des soins post-traumatiques ». [http://reliefweb.int/sites/reliefwe...]

    Plusieurs organisations humanitaires et agences des Nations Unies ont diminué leurs effectifs. Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a déplacé son personnel international vers la Tunisie voisine, mais son personnel local est resté sur le terrain. Le 28 août, cinq ambulances nouvellement équipées ont été interceptées et volées.

    Les professionnels de santé étrangers commencent à quitter le pays

    Le ministère de la Santé craint un « effondrement total » de son système de santé en cas d’exode des professionnels de santé étrangers, d’après un porte-parole. Six pour cent du personnel hospitalier est originaire des Philippines, et 20 pour cent d’Inde. [http://www.theaustralian.com.au/new...]

    « Le départ de professionnels de santé étrangers et la pénurie de fournitures médicales ne font qu’aggraver la situation déjà critique des civils », a dit Tarek Mitri, le représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies en Libye, au Conseil de sécurité des Nations Unies le 27 août.

    Plus de 3 500 travailleurs philippins expatriés - sur une communauté estimée à 13 000 environ - ont quitté la Libye, selon un communiqué du secrétaire d’État philippin au travail émis le 28 août. La proportion de professionnels de la santé parmi ces quelque 3 000 personnes reste à déterminer.

    Sheralyn Cenaza, une infirmière philippine travaillant à l’hôpital central de Tripoli, a quitté la Libye par bateau le 12 août : « Je vis en Libye depuis deux ans. Le niveau d’insécurité n’a jamais été aussi élevé. On entend des bombes exploser tous les jours à Tripoli. »

    Elle a dit que la communauté était particulièrement inquiète depuis le viol d’une infirmière philippine à Tripoli fin juillet.

    Une autre infirmière philippine, Princess Famorean, a pris la décision de rester en Libye, mais redouble de précautions en raison de l’insécurité. « Je passe mes journées à l’hôpital ou dans la résidence où j’habite, située juste en face. Je ne sors jamais. »

    La raison principale poussant les étrangers à rester est l’argent : le salaire mensuel d’une infirmière philippine en Libye - environ 920 LYD, soit 750 dollars US - est deux à trois fois plus élevé que dans leur pays d’origine.

    L’hôpital central de Tripoli a été placé sous le contrôle d’unités de police nationale, mais le personnel dit ne pas se sentir à l’aise. « Lorsque des individus dangereux pénètrent dans l’hôpital avec des armes, les agents de police quittent souvent les lieux », a dit Ahmed*, un membre libyen du personnel médical, à IRIN. Un cordon a été mis en place autour d’une roquette non explosée tombée dans l’enceinte de l’hôpital il y a deux semaines, mais elle n’a toujours pas été retirée.

    Certains centres de santé sont inaccessibles. L’hôpital Al Jala de Benghazi, principale structure de soins post-traumatiques, a été fermé tandis qu’Al Hawwary, un autre grand hôpital, est inaccessible, car son secteur est le théâtre d’affrontements. La situation à Tripoli est similaire. « Les salles des urgences du centre médical, de l’hôpital central et de l’hôpital Abusleem de Tripoli tournent à grande peine », selon l’OMS.

    Abduljalil Graibi, le directeur de l’hôpital central de Tripoli, a déménagé son bureau au service de chirurgie pour prêter main-forte au personnel en cette période de crise. Il estime qu’environ 15 pour cent du personnel médical étranger est parti, et que l’impact de leur départ est considérable. « Lorsque les étrangers sont de service, je sais que je peux compter sur eux, tandis que les Libyens peuvent quitter l’hôpital à tout moment. » Il a dit qu’il était plus difficile de faire respecter le règlement depuis le début de la révolution.

    Les départs de membres du personnel médical étrangers se sont essentiellement produits pendant le ramadan, lorsque le nombre de patients est habituellement bas. Avec la pénurie de carburant et les violents affrontements affectant la banlieue de Tripoli, les personnes souhaitant se rendre à l’hôpital n’ont pas toujours pu le faire. Pour faire face, les hôpitaux ont instauré des journées de travail plus longues.

    « La Libye devrait saluer son personnel soignant étranger, même ceux qui ont choisi de partir », a dit à IRIN Fawzi Azowai, chargé des relations internationales du Croissant-Rouge libyen et chirurgien orthopédiste-traumatologue à l’hôpital Mitiga de Tripoli. L’hôpital est situé à proximité de la base d’une brigade islamiste. Les combattants ont accepté d’aider l’hôpital : ils fournissent du carburant pour les générateurs et défendent les bâtiments.

    « Nous ne prenons pas position. Des combattants de tous bords peuvent venir se faire soigner », a dit M. Azowai.

    Problèmes d’approvisionnement

    Si le manque de personnel est un problème, la pénurie de fournitures médicales est encore plus préoccupante. Le seul programme de transplantation d’organes de Libye a fermé son unité d’hospitalisation de 25 lits afin d’affecter ses infirmiers à des services plus urgents.

    Le manque de médicaments rend tout greffe impossible pour le moment.

    Quatre patients ont déjà rejeté leur greffe de rein. « Nos stocks de médicaments sont vides. Par exemple, nous avons besoin de 15 000 capsules de Neoral 100 mg par mois pour prévenir le rejet d’organe chez les patients ayant subi une greffe », a dit Mohamed Harisha, qui travaille comme anesthésiste au centre de transplantation d’organes.

    Abdul Haffed Ali Ashibani, le coordinateur général du programme, a adressé une lettre au Croissant-Rouge libyen le 28 août pour lui demander des immunodépresseurs, en insistant sur le fait qu’« en l’absence d’action de la part des autorités concernées (ministère de la Santé) malgré notre insistance, l’impossibilité d’administrer aux patients leur traitement en temps voulu mettrait leur vie en danger ».

    La plupart des entrepôts de médicaments de Tripoli se trouvent le long de la route de l’aéroport ou dans le quartier de Ben Gashir, au sud de la ville. C’est là qu’ont eu lieu les affrontements les plus violents pour le contrôle de la capitale. Suite à la victoire des brigades islamistes et de Misrata sur les brigades de Zintan, les heurts sont plus sporadiques, mais les entrepôts étatiques de médicaments à Tripoli et Benghazi ont été gravement pillés.

    La fermeture de l’espace aérien libyen et les difficultés pour accéder à Tripoli par la route depuis la Tunisie rendent l’approvisionnement en produits frais extrêmement compliqué.

    « Pour les équipements et les médicaments de base, nous disposons de stocks pour plusieurs mois, mais pour les besoins spécifiques, c’est moins », a dit Khalifa Gaddur, directeur de l’hôpital Mitiga de Tripoli. « Nous avons soigné 400 blessés environ pendant le ramadan, des combattants pour l’essentiel. L’an dernier, ils nous n’avions que 50 patients », a-t-il dit. Adulkarim Fallah, le responsable de l’unité de laboratoire, sait qu’il lui faudra patienter plusieurs semaines avant que les stocks qu’il a commandés lui parviennent du Moyen-Orient par bateau.

    Un ministère de la Santé inexistant

    « Nous devons travailler comme s’il n’y avait pas de ministère de la Santé », a dit M. Azowai à IRIN. Le gouvernement a démissionné le 28 août. Deux assemblées législatives rivales revendiquent le droit de nommer l’exécutif.

    Les brigades islamistes et de Misrata, qui ont pris le contrôle de Tripoli au terme de cinq semaines d’affrontements, soutiennent le Congrès général national (CGN) élu en juillet 2012. Les brigades de Zintan et les groupes armés menés par l’ancien général Khalifa Haftar, qui affronte les groupes islamistes à Benghazi, soutiennent la Chambre des représentants, élue en juin pour remplacer le CGN et qui se réunit actuellement à Tobrouk, dans l’est.

    Les querelles politiques pourraient à nouveau retarder le budget 2014. Certains professionnels de la santé n’ont pas été payés depuis six mois. « La médecine est un secteur humanitaire, mais nous avons besoin d’un système de santé solide pour travailler correctement », a dit M. Azowai. 18 septembre 2014

    *Nom fictif

    http://www.afriquesenlutte.org/afrique-du-nord/libye/article/un-secteur-de-la-sante-moribond-en

  • Tunisie : Grève dans le secteur de la santé ( Afriques en lutte)

    Un sit-in a été observé ce jeudi 11 septembre devant le ministère de la Santé publique parallèlement à la grève deux jours entamée à partir d’aujourd’hui dans tous les établissements publics de santé du pays.

    Une grève décidée après le blocage issu des négociations entre la Fédération générale de la santé, relevant de l’Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT) et le ministère de la Santé publique.

    La Fédération générale de la santé a exprimé des revendications qui consistent en :

    - La promotion et la mise à niveau du secteur de la santé publique
    - La non application de la décision relative à la réduction des budgets de certains établissements de santé
    - La généralisation des dispositions de l’article 2 de la loi de la fonction publique à l’ensemble du personnel du secteur de la santé
    - L’attribution d’une prime spécifique
    - La révision de la grille salariale pour les dimanches et les jours fériés
    - La reconnaissance de la pénibilité au travail dans le secteur de la santé
    - La généralisation de l’action sociale

    Selon l’UGTT, la grève a été suivie à 90% à Tunis et entre 90 et 100% à l’intérieur du pays, et la centrale syndicale prévoit de durcir son mouvement si ses revendications ne sont pas satisfaites par le ministère.

    La grève n’a pas concerné les services d’urgence ainsi que les rendez-vous de chimiothérapie et de radiothérapie, selon un communiqué publié, ce jeudi, par le ministère de la Santé, qui précise en outre dans un autre communiqué que les revendications de la fédération seront examinées dans le cadre des négociations sociales dans le secteur public entre le gouvernement et l’UGTT.

    Source : Webdo Tunisie 18 septembre 2014

    http://www.afriquesenlutte.org/afrique-du-nord/tunisie/article/tunisie-greve-dans-le-secteur-de