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Santé - Page 2

  • Nouveautés sur Agence Médias Palestine

     
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    Une compagnie de théâtre s’attaque à l’injustice sociale dans les rues de Gaza

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  • Irak. Les Yézidies victimes de sévices en captivité aux mains de l’EI sont négligées par la communauté internationale (Amnesty)

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    Des femmes, des jeunes filles et des fillettes yézidies ayant été réduites en esclavage, violées, frappées et soumises à d’autres actes de torture par le groupe armé se faisant appeler État islamique (EI) ne bénéficient pas d’un soutien adéquat de la part de la communauté internationale, a déclaré Amnesty International lundi 10 octobre.

    Lors d’une mission dans la région semi-autonome du Kurdistan irakien en août 2016, des délégués de l’organisation ont recueilli les propos de 18 femmes et jeunes filles qui avaient été enlevées par l’EI. Soit ces femmes et jeunes filles s’étaient échappées, soit elles avaient été libérées après le paiement d’une rançon par leur famille. Plusieurs d’entre elles ont très sérieusement envisagé le suicide, ou ont des sœurs ou des filles qui se sont donné la mort après avoir subi de terribles abus en captivité. La souffrance des victimes est exacerbée par leurs misérables conditions de vie actuelles, leur peine pour leurs proches tués par l’EI et leurs craintes pour ceux qui restent en captivité.

    « L’horreur subie par ces femmes et jeunes filles yézidies aux mains de l’EI donne un éclairage nouveau sur les crimes de guerre et crimes contre l'humanité commis par ce groupe. De nombreuses femmes et jeunes filles ont été violées, frappées ou soumises à d’autres actes de torture de manière répétée, et continuent à souffrir du traumatisme causé par ce qu’elles ont traversé », a déclaré Lynn Maalouf, directrice adjointe pour les recherches au bureau régional d’Amnesty International à Beyrouth.

    « Ces témoignages soulignent la nécessité absolue d’un soutien international accru, afin d’aider ces personnes à faire face aux traumatismes physiques et psychologiques à long terme causés par les sévices qu’elles ont subis et dont elles ont été témoins. »

    Il n’existe actuellement aucun système unifié permettant d’évaluer les besoins des personnes ayant connu la captivité aux mains de l’EI. Il faut en faire beaucoup plus pour s’assurer qu’elles reçoivent les soins et le soutien dont elles ont besoin en urgence pour reconstruire leur vie.

    Depuis que des combattants de l’EI ont attaqué la région de Sinjar, dans le nord-ouest de l’Irak en août 2014, les Yézidis sont systématiquement et délibérément pris pour cible.

    Des milliers de personnes ont été enlevées ; des centaines d’hommes et de garçons ont été massacrés ; beaucoup ont été menacés de mort s’ils ne se convertissaient pas à l’islam. Des femmes et des jeunes filles yézidies enlevées sont séparées de leurs proches, puis « offertes » ou « vendues » à d’autres combattants de l’EI en Irak et en Syrie. Elles sont souvent échangées à plusieurs reprises entre combattants, violées, frappées ou victimes d’autres violences physiques, privées de nourriture et d’autres biens de première nécessité, et forcées à nettoyer, cuisiner et accomplir d’autres corvées pour leurs ravisseurs.

    Beaucoup de personnes auxquelles Amnesty International a parlé ont dit que leurs enfants leur ont été arrachés. Des garçons ayant plus de sept ans ont été emmenés pour être endoctrinés et entraînés au combat, tandis que des fillettes n’ayant pas plus de neuf ans ont été « vendues » comme esclaves sexuelles. Selon certains politiciens, militants et prestataires de services de santé locaux, quelque 3 800 femmes et enfants se trouvent toujours en captivité aux mains de l’EI. On ne sait pas ce qui est advenu de centaines d’hommes yézidis enlevés et on craint que la plupart ne soient morts.

    L’horreur en captivité

    Jamila*, une jeune femme de 20 ans originaire de la ville de Sinjar, enlevée le 3 août 2014, a déclaré à Amnesty International qu’elle avait été violée à plusieurs reprises par au moins 10 hommes différents après avoir été « revendue » d’un combattant à l’autre. Elle a finalement été libérée en décembre 2015 après que sa famille a versé une forte somme à son tortionnaire.

    Jamila a expliqué que des combattants les ont forcées, elle et d’autres femmes et jeunes filles à se déshabiller et à « poser » pour des photos à Mossoul, avant de les « revendre ». Elle a essayé de s’échapper à deux reprises mais a été rattrapée à chaque fois. À titre de punition, elle a été attachée à un lit par les mains et les jambes, a subi un viol en réunion, et a été frappée à coups de câbles et privée de nourriture.

    Comme de nombreuses autres femmes, ce qu’elle a vécu en captivité l’a amenée à envisager le suicide. Mais elle est déterminée à s’exprimer : « Je ne veux pas cacher ce qui s’est passé, pour que les gens puissent aider non seulement celles qui sont toujours avec Daech [acronyme arabe de l’EI], mais aussi les anciennes victimes à reconstruire leur vie. »

    Nour, une jeune fille de 16 ans de Siba Sheikh Khidir ayant donné naissance à une petite fille durant sa période de captivité aux mains de l’EI, qui a duré près de deux ans, a été transférée à au moins six reprises entre plusieurs lieux en Syrie et en Irak, notamment à Tal Afar, à Mossoul, à Alep et à Raqqa.

    Elle a décrit à quel point les mauvais traitements que les combattants de l’EI infligent aux Yézidis sont déshumanisants.

    « Pour eux nous sommes des "kouffar" [infidèles] et ils peuvent faire tout ce qu’ils veulent. Ce fut tellement humiliant. Nous étions emprisonnés ; ils ne nous donnaient pas à manger ; ils nous frappaient [tous] même les jeunes enfants ; ils nous achetaient et nous vendaient et nous faisaient ce qu’ils voulaient [...] C’est comme si nous n’étions pas humains pour eux », a-t-elle dit, ajoutant que ses trois sœurs et sa tante sont toujours en captivité.

    « Je suis libre maintenant, mais d’autres continuent à vivre ce cauchemar, et nous n’avons pas assez d’argent pour subvenir à nos besoins et payer pour faire revenir nos proches. »

    Fahima, 31 ans, mère de sept enfants, est originaire de la région de Sinjar. Elle s’est échappée en février 2016, mais deux de ses filles, Nadia, 12 ans, et Nurin, trois ans, sont toujours aux mains du groupe armé, ainsi que trois de ses sœurs, son père, son frère et quatre nièces et neveux. Elle a expliqué à Amnesty International qu’avant leur enlèvement, sa fille Nadia vivait déjà dans la terreur : « Ellesavait que Daech prenait des filles. Elle m’a dit de nombreuses fois : "Maman s’ils m’emmènent, je me tuerai". »

    Les femmes et jeunes filles rencontrées ont répété à Amnesty International qu’elles traversent des phases de dépression profonde, ainsi que de colère, et beaucoup ont des pensées suicidaires. Certaines ont fait des tentatives de suicide en captivité ou après s’être échappées.

    Shirin, 32 ans, mère de six enfants originaire de Tel Qasab, un village situé dans l’ouest de la région de Sinjar, a été enlevée à Solakh le 3 août 2014 avec cinq de ses enfants, alors âgés de cinq à 11 ans. Sa fille de 13 ans s’est suicidée après s’être échappée.

    « Il y avait des combattants de Daech de toutes sortes de nationalités différentes. J’ai vu des Européens et des arabes, et même des Kurdes [...] Ils ont pris mon fils aîné [âgé de 10 ans] et deux de mes filles, Nermeen [11 ans] et Seveh [17 ans]. Seveh a été enlevée avec son bébé », a déclaré Shirin.

    Sa fille Seveh a indiqué à Amnesty International que six combattants se l’étaient échangée en Irak et en Syrie, avant de la « revendre » à sa famille en novembre 2015. Elle a été violée et agressée à de nombreuses reprises en captivité, et a dit que ses ravisseurs avaient aussi frappé son bébé de trois mois et les affamaient régulièrement. Elle a essayé de se tuer à trois reprises, mais d’autres captives l’en ont empêchée.

    Seveh continue à souffrir des graves conséquences physiques et psychologiques de ce qu’elle a traversé, et elle reste bouleversée que sa sœur se soit suicidée après s’être échappée et par le sort réservé aux membres de sa famille manquant à l’appel.

    Sa sœur Nermeen était dans un tel désarroi après ce qu’elle avait vécu en captivité qu’elle s’est enfermée dans une cabane et s’est immolée par le feu au camp pour personnes déplacées de Zakho, dans le gouvernorat de Dohuk. Elle a rapidement été transportée à l’hôpital, mais est morte trois jours plus tard.

    « À l’hôpital, je lui ai demandé pourquoi elle avait fait ça, et elle m’a dit qu’elle n’en pouvait plus. Elle souffrait en permanence, elle pleurait tout le temps », a déclaré Shirin, la mère de Nermeen, à Amnesty International, ajoutant que la famille avait demandé à de nombreuses reprises qu’elle puisse faire une thérapie spécialisée à l’étranger.

    En plus de se débattre avec leurs traumatismes, de nombreuses victimes comme Shirin se retrouvent à devoir rembourser d’énormes dettes - jusqu’à des dizaines de milliers de dollars américains -, après que leur famille a fait des emprunts pour payer leur libération.

    Un soutien international insuffisant

    La majorité des centaines de femmes et de jeunes filles yézidies parvenues à s’échapper après avoir été capturées par l’EI vivent dans des conditions difficiles, soit avec des membres de leur famille sans ressource qui ont été déplacés de chez eux, soit dans des camps pour personnes déplacées du Kurdistan irakien. Leurs besoins sont bien supérieurs au soutien disponible.

    La situation de beaucoup d’entre elles nécessite une aide financière ainsi qu’une prise en charge psychologique. Une femme de 42 ans originaire de la région de Sinjar, qui a passé 22 mois en captivité avec ses quatre enfants, a indiqué qu’ils restent traumatisés. Elle a expliqué qu’un combattant de l’EI particulièrement brutal a cassé les dents de son fils de six ans et s’est moqué de lui, et frappé sa fille de 10 ans si sauvagement qu’elle s’est uriné dessus. 

    « Il frappait mes enfants et les enfermait dans une pièce. Ils pleuraient à l’intérieur et je pleurais aussi, assise devant la porte. Je l’ai supplié de nous tuer mais il m’a répondu qu’il ne voulait pas aller en enfer à cause de nous », a-t-elle dit.

    Elle s’inquiète également du remboursement de l’argent emprunté pour obtenir leur libération. Elle a arrêté d’aller chez le médecin parce qu’elle n’en a plus les moyens.

    Il faut renforcer les moyens d’agir des victimes et leur donner la capacité de subvenir à leurs besoins et à ceux de leur famille. Il n’existe actuellement aucun système unifié permettant d’évaluer et satisfaire les besoins des personnes ayant connu la captivité aux mains de l’EI, et la plupart dépendent de réseaux familiaux ou de proximité pour obtenir de l’aide. Les services et l’assistance humanitaire dont bénéficient actuellement les victimes, fournis par divers gouvernements, organisations non gouvernementales et agences des Nations unies sont sous-financés et leur qualité est variable.

    Un programme soutenu par le gouvernement allemand a permis à 1 080 Yézidis - des personnes ayant subi des violences sexuelles et leur famille immédiate - de se rendre en Allemagne pour recevoir des soins spécialisés, mais les victimes ont désespérément besoin d’autres initiatives de ce genre.

    Une femme d’une soixantaine d’années de la région de Sinjar, qui vit désormais dans le camp de Chem Meshko pour personnes déplacées, et dont 32 parents sont aux mains de l’EI ou manquent à l’appel, a dit à Amnesty International : « Le monde entier sait ce qui est arrivé aux Yézidis [...] Je veux savoir ce qu’ils vont faire maintenant ? »

    « Le monde peut et doit en faire plus pour aider à panser les profondes blessures physiques et psychologiques des femmes et des enfants qui ont passé de longues périodes en captivité, et leur offrir un espoir de reconstruire leur vie brisée », a déclaré Lynn Maalouf.

    « La communauté internationale doit traduire en actions concrètes le choc et l’horreur que lui inspirent les crimes de l’EI et sa sympathie pour les victimes yézidies de violences sexuelles et d’autres sévices. Les donateurs doivent en faire plus, en établissant et finançant des programmes de soutien et de soins spécialisés, en consultation avec les victimes, les militants de cette communauté et les prestataires de soins. »

    La capacité des victimes à bénéficier de services et à se déplacer librement est par ailleurs souvent entravée par la bureaucratie irakienne - beaucoup éprouvent des difficultés à obtenir des papiers d’identité, qu’elles ont perdus lorsque l’EI a attaqué Sinjar.

    Si la proportion de victimes prêtes à parler de ce qu’elles ont vécu a augmenté étant donné qu’un grand nombre de captifs de l’EI ont pu s’échapper ces deux dernières années, la stigmatisation et la crainte des comportements sociaux négatifs et de leur impact sur les perspectives de mariage pour les femmes et les filles demeurent.

    Obligation de rendre des comptes pour les violations

    Jusqu’à présent, pas une seule personne accusée d’avoir commis des crimes contre la communauté yézidie n’a été poursuivie ni jugée en Irak. Les quelques procès ayant eu lieu concernant des crimes que l’EI aurait commis en Irak n’ont pas fait grand chose pour établir la vérité sur les violations, ni rendre justice et accorder des réparations aux victimes. Par exemple, les procès de 40 personnes accusées d’avoir pris part au massacre de quelque 1 700 élèves officiers chiites au camp d’entraînement de Speicher en juin 2014 ont été entachés d'irrégularités, et de nombreuses personnes ont été déclarées coupables sur la base d’« aveux » arrachés sous la torture.

    « Si les autorités irakiennes veulent réellement obliger les membres de l’EI à rendre des comptes pour leurs crimes, elles doivent de toute urgence ratifier le Statut de Rome et déclarer la Cour pénale internationale compétente pour juger de tous les crimes perpétrés en Irak dans le cadre de ce conflit. Elles doivent promulguer des lois érigeant en infraction les crimes de guerre et crimes contre l'humanité, et réformer les secteurs de la sécurité et de la justice afin de les mettre en conformité avec les normes internationales », a déclaré Lynn Maalouf.

    « En attendant, l’Irak doit coopérer avec la communauté internationale afin de garantir que ces crimes donnent lieu à des enquêtes et des poursuites efficaces. Il convient d’accorder une priorité élevée à la préservation des éléments de preuve, afin que les responsables présumés d’atteintes aux droits humains puissent être traduits en justice dans le cadre de procès équitables, ce qui est essentiel pour que les victimes yézidies - et toutes les victimes de crimes de droit international en Irak - obtiennent justice et réparations, ainsi qu’elles le méritent. » 10 octobre 2016

    * Tous les noms ont été modifiés pour protéger l’identité des victimes.

    https://www.amnesty.org/fr/

    Lire aussi:

    Yézidisme

  • Frontière jordano-syrienne. 75 000 réfugiés piégés en plein désert dans des conditions effroyables (Amnesty)

    Syria_Udhiyah-Qurbani-distribution-for-Syrian-Refugees-in-Lebanon_main.jpg

    Des vidéos et des images satellites montrant des cimetières et des tumulus improvisés donnent un rare aperçu de ce qui se passe dans la zone désertique située entre la Jordanie et la Syrie, où sont piégés des dizaines de milliers de réfugiés pratiquement coupés de toute aide humanitaire depuis deux mois, a déclaré Amnesty International.

    Des témoignages récents recueillis par l’organisation auprès de personnes se trouvant dans cette zone appelée « la berme » (du nom du mur de sable marquant la frontière côté jordanien) décrivent une situation désespérée marquée par la souffrance humaine, et soulignent les conséquences tragiques de l’incapacité de la communauté internationale à s’entendre sur le partage des responsabilités en ce qui concerne la crise mondiale des réfugiés. La semaine du 19 septembre 2016, les dirigeants du monde entier vont se réunir à New York pour deux sommets de haut niveau sur la question des réfugiés.

    « La situation dans la berme donne un triste aperçu des conséquences que peut avoir l’incapacité lamentable des États à partager les responsabilité dans la crise mondiale des réfugiés. Cette absence de partage des responsabilités a amené de nombreux pays voisins de la Syrie à fermer leurs frontières aux réfugiés », a déclaré Tirana Hassan, directrice en charge de la réaction aux crises au sein d’Amnesty International.

    « Les personnes piégées dans la zone de la berme se trouvent dans une situation désespérée, caractérisée par une pénurie de nourriture et une propagation des maladies. Certains réfugiés souffrent, voire meurent, de maladies faciles à prévenir, simplement parce que les autorités ne les autorisent pas à entrer en Jordanie et ont bloqué tout accès aux secours, aux soins médicaux et à une aide humanitaire digne de ce nom. »

     

    Les voisins de la Syrie, dont la Jordanie, où vivent 650 000 réfugiés, accueillent la grande majorité des personnes qui fuient le conflit, ce qui pèse lourdement sur leurs ressources. À l’approche des deux sommets sur les réfugiés, Amnesty International appelle les dirigeants mondiaux à passer des discours aux actes et à s’engager concrètement à accueillir une part équitable des réfugiés, afin de soulager la pression sur les pays qui les hébergent en nombre. L’organisation demande également à la Jordanie d’autoriser immédiatement les réfugiés de la berme à entrer sur son territoire.

    Famine, maladies et décès

    L’aide humanitaire aux réfugiés de la berme, déjà limitée par le passé, est totalement interrompue depuis que les autorités jordaniennes ont fermé les points de passage de Rukban et Hadalat à la suite d’un attentat qui a fait sept morts parmi les gardes-frontières le 21 juin 2016. Depuis, une seule distribution de nourriture a eu lieu début août à destination des plus de 75 000 personnes piégées dans cette zone. Les autorités jordaniennes interdisent aux organisations humanitaires de se rendre dans cette zone désertique, les contraignant à larguer de la nourriture par-dessus le mur de sable au moyen de grues.

    Abu Mohamed, qui vit dans le camp informel de Rukban depuis cinq mois, a indiqué que la situation s’y était fortement détériorée depuis l’attentat du 21 juin.

    « La situation humanitaire est catastrophique, en particulier pour les enfants. Nous avons de l’eau potable mais pratiquement pas de nourriture ni de lait […] C’est terrible », a-t-il déclaré.

    « Beaucoup de personnes sont mortes […] Ils ont juste distribué du riz et des lentilles, et un kilo de dattes séchées, mais c’est tout de que nous avons eu depuis un mois. Le moral est extrêmement bas chez les habitants du camp. »

    Des images vidéo qu’Amnesty International s’est procurées montrent deux cimetières improvisés à Rukban, avec des dizaines de tumulus, situés à proximité des tentes des réfugiés.

    L’impossibilité de bénéficier de véritables soins médicaux et les conditions de vie effroyables forment un cocktail mortel. Le manque d’hygiène, les mauvaises conditions sanitaires et l’accès limité à l’eau potable auraient entraîné une multiplication des cas d’hépatite, qui serait la principale cause de mortalité chez les enfants à Rukban.

    De source humanitaire, depuis juin 2016, au moins 10 personnes sont mortes d’hépatite. Des réfugiés de Rukban ont indiqué que beaucoup des victimes étaient des enfants souffrant de jaunisse – une des conséquences de l’hépatite.

    Des travailleurs humanitaires ont également signalé au moins neuf décès survenus lors d’accouchements depuis le 21 juin. De nombreuses femmes enceintes figurent parmi les réfugiés, et elles n’ont pas accès aux soins médicaux.

    Le nombre exact de décès est difficile à vérifier car l’accès à la zone est très restreint.

    Déplacez le curseur pour visualiser les changements intervenus à Rukban.

    Selon des personnes vivant à Rukban, fin août 2016, un jeune homme de 20 ans est mort de la jaunisse, probablement à la suite d’une hépatite. Il serait décédé d’une hémorragie gastro-intestinale. En l’absence de médicaments, rien n’a pu être tenté pour lui sauver la vie.

    Les autres maladies les plus courantes dans le camp sont les infections respiratoires, la déshydratation, la leishmaniose et la diarrhée.

    Des images satellite qu’Amnesty International s’est procurées montrent que, depuis fin 2015, la densité de population à proximité des deux camps frontaliers informels de Rukban et Hadalat a fortement augmenté.

    Bien que les réfugiés soient un peu moins nombreux à Hadalat depuis l’interruption de l’aide humanitaire en juin et les frappes aériennes russes survenues dans la région en juillet, globalement le nombre de réfugiés ne cesse d’augmenter dans la zone de la berme.

    À Rukban, le nombre total d’abris est passé de seulement 368 en septembre 2015 à 6 563 fin juillet 2016, pour atteindre plus de 8 295 en septembre 2016. Cette augmentation spectaculaire s’explique par le fait que, ces derniers mois, des milliers de personnes ont continué de fuir le conflit en Syrie, où les crimes de guerre et autres graves violations sont quotidiens.

    Renforcement des restrictions pour des raisons de sécurité

    Les autorités jordaniennes ont évoqué à maintes reprises leurs craintes en matière de sécurité pour justifier la fermeture de la frontière – ayant eu pour conséquence l’arrêt de l’aide humanitaire dans la zone de la berme. Mohammed al Momani, ministre d’État pour les Affaires médiatiques, a déclaré à Amnesty International que la zone de la berme était en train de « devenir une enclave de Daesh » (c’est-à-dire une zone contrôlée par le groupe armé se désignant sous le nom d’État islamique). Il a reconnu que la situation humanitaire était mauvaise et a affirmé que la Jordanie était prête à assumer sa part de responsabilité, mais il a aussi appelé les Nations unies et la communauté internationale à prendre une part équitable des responsabilités concernant les réfugiés de la berme.

    « Il ne fait aucun doute que la sécurité est un élément important à prendre en compte, mais la protection des Jordaniens ne doit pas se faire aux dépends de l’aide humanitaire et de la protection de ceux qui en ont désespérément besoin », a déclaré Tirana Hassan.

    Par le passé, la Jordanie a soumis les réfugiés syriens à des procédures rigoureuses de contrôle et d’enregistrement avant de les laisser entrer sur son territoire. Rien ne l’empêche de remettre en place ces procédures afin d’ouvrir ses portes aux réfugiés qui fuient le conflit en Syrie tout en assurant sa sécurité.

    L’ONU est en train de négocier une reprise de l’aide humanitaire avec les autorités jordaniennes. Le projet consisterait à déplacer les points de distribution à deux kilomètres à l’intérieur de la zone désertique, à distance de la frontière jordanienne, afin de créer une zone tampon.

    « Que l’aide soit distribuée au niveau de la berme ou deux kilomètres plus loin ne change rien au fait que des dizaines de milliers de personnes attendent une protection internationale aux portes de la Jordanie, et ne dispense en aucun cas les autorités d’offrir un abri sûr aux personnes qui fuient le conflit et les persécutions », a déclaré Tirana Hassan.

    « Forcer directement ou indirectement les réfugiés à retourner en Syrie en leur refusant l’entrée dans le pays et en leur imposant des conditions de vie intolérables constitue une violation flagrante des obligations internationales de la Jordanie. Les autorités doivent permettre à l’aide humanitaire de parvenir sans entrave aux réfugiés qui sont piégés dans cette zone. Elles doivent renoncer à toute tentative de les contraindre ou de les inviter à partir. »

    Quoi qu’il en soit, la solution à plus long terme devra être mondiale. À l’échelle internationale, le nombre de places de réinstallation offertes aux réfugiés syriens reste terriblement insuffisant. Le poids de la crise des réfugiés continue de reposer principalement sur les pays de la région, trois d’entre eux accueillant à eux seuls plus quatre millions de personnes.

    « Sans réels engagements suivis des faits en matière d’augmentation des réinstallations, les deux sommets prévus sur les réfugiés resteront purement symboliques », a déclaré Tirana Hassan.

    « L’absence de solution à long terme pour les réfugiés piégés dans la zone de la berme sera révélatrice non seulement de l’échec de la communauté internationale à cet endroit, mais aussi de son manquement à ses obligations à l’égard des réfugiés du monde entier. »

    15 septembre 2016

    https://www.amnesty.org/fr/press-releases/

  • Un commandant de l’armée israélienne : « Je ferai tout pour que les jeunes du camp d’Al-Duheisha soient invalides » (Agence Médais Palestine)

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    Photo d’archives d’un groupe de jeunes Palestiniens après qu’ils aient été traités pour blessures par balles par les forces israéliennes. (Photo : BADIL, tirées de Maan)

     

    Un commandant de l’armée israélienne a menacé à plusieurs reprises de rendre « invalides tous les jeunes du camp d'Al-Duheisha», a-t-il été rapporté.

    BADIL, le Centre de Ressources pour les Droits des Résidents et des Réfugiés Palestiniens, a rapporté qu’un commandant de l’armée israélienne avait à plusieurs reprises lancé des menaces durant et après des raids sur le camp et pendant les interrogatoires.

    On dit que ce commandant est responsable de la zone d’Al-Duheisha et connu des résidents locaux sous le nom de « Captain Nidal ».

    Les jeunes d’Al-Duheisha ont dit à BADIL que Captain Nidal avait fait des déclarations telles que : « Je ferai de tous les jeunes du camp des invalides », « Je vous obligerai tous à vous déplacer avec des béquilles ou en fauteuils roulants », « Je ferai faire la queue à l’ATM [guichet automatique] à la moitié d’entre vous pour attendre vos aides et subventions d’invalidité ». L’un des jeunes blessés a dit à BADIL que Captain Nidal lui avait dit de raconter à ses amis que « Nidal fera de vous tous des invalides ».

    D’après BADIL, 30 Palestiniens ont été touchés à balles réelles dans le camp depuis le début de l’année, pour la majorité aux jambes et aux genoux.

    Le Centre a ajouté qu’Al-Duheisha avait subi au moins trois raids des forces israéliennes entre la fin juillet et la mi-août, période pendant laquelle 18 jeunes Palestiniens, entre 14 et 27 ans, ont reçu des balles dans les jambes – huit d’entre eux directement dans le genou et plusieurs autres dans les deux jambes – causant des incapacités et permanentes et temporaires.

    On n’a pas pu joindre de porte-parole de l’armée israélienne pour avoir des commentaires sur les déclarations concernant les menaces proférées par le commandant.

    26 août 2016, Middle East Monitor

    Traduction : J. Ch. pour l’Agence Média Palestine

    Source : Middle East Monitor

    http://www.agencemediapalestine.fr/blog/2016/08/29/un-commandant-de-larmee-israelienne-

  • Les hôpitaux syriens sous les bombes: la guerre sans règles de Moscou et Damas (Pùblico.es)

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    Les Conventions de Genève interdisent les parties d'une attaque médical personnel, les ambulances et les hôpitaux conflit.

    Depuis 2011, il y a eu 373 attaques sur 265 structures de santé. Poutine et Assad sont responsables de 90% d'entre elles.

    Nouvelles et images des hôpitaux ou d'autres infrastructures de santé détruits en Syrie sont constamment répétés dans les médias. Et ils le font parce que les bombardements et les frappes aériennes principalement gouvernementale syrie-russe sont pratique courante.

    Un rapport récent par "Les Prix Nobel for les droits de l'homme  (PHR en anglais), a confirmé que de Mars 2011 à mai cette année, il y a eu 373 attaques sur 265 structures de santé. 90% (336) d'entre elles commises par les gouvernements syrien et russe: 291 par le régime d'Assad, 16 l'aviation russe et 29 par le gouvernement syrien ou l'aviation russe.

    Rien qu'en 2015, un centre hospitalier ou de santé pris en charge par Médecins Sans Frontières (MSF) a été bombardé chaque semaine: 94 bombardements aériens et des attaques contre les 63 structures, dont 12 ont été complètement détruite. En outre, 81 membres de ses équipes médicales ont été tués ou blessés. Cela réduit encore la capacité d'un système de santé à la limite, la difficulté à fonctionner en dépit d'une infrastructure fortement endommagée et de nombreux travailleurs de la santé ont fui vers d'autres pays pour des raisons de sécurité. MSF le dénonce dans un rapport de 2015.

    Sur les 113 hôpitaux publics de Syrie, 56% sont hors service partiellement ou totalement, selon un rapport de l'Organisation mondiale de la santé (OMS).

    L'attaque sur les hôpitaux et le personnel médical est pas propre aux conflits modernes. Chaque fois on  puni des civils. La Syrie mérite toutefois une attention particulière en raison des nombreuses et diverses violations des droits humains que le gouvernement de Bachar al Assad commet dans le pays. Selon plusieurs témoignages recueillis par les commissions enquête de l'ONU, les forces gouvernementales et les milices affiliées interfèrent et instrumentalisent à des fins stratégiques et militaires les soins de santé, en tant que politique de l'État.

    Les preuves sont écrasantes: les forces gouvernementales syriennes refuse l'accès aux médecins des zones qui sont dans l'opposition. Pour ce faire, ils effectuent des attaques incessantes sur les unités médicales, ce qui rend les hôpitaux des zones dangereuses où la population a peur d'aller; ils attaquent le personnel médical et les patients. Il y a beaucoup de victimes qui racontent des histoires de  blessés et de malades gardés dans les postes militaires -checkpoints- sans avoir accès à un traitement médical nécessaire, attaqués à nouveau une fois lorsqu'ils atteignent les hôpitaux et de médecins arrêtés , menacés et tués.

    Cela limite également la fourniture de médicaments et de fournitures pour les hôpitaux, dont l'accès est difficile, voire impossible. Il faut ajouter que les médecins en Syrie font face à un contexte  d'armes prohibées telles que les armes chimiques. Au cours des dernières semaines, les militants et les médias locaux ont rapporté des attaques du gouvernement syrien avec du gaz au chlore et au napalm à Daraya et Saraqeb, respectivement. Ils ont également signalé l'utilisation de missiles au gaz sarin, des agents neurotoxiques, des bombes à fragmentation, des bombes au phosphore blanc, avec le soutien de l'aviation russe. Le personnel médical a la tâche impossible de traiter ces patients avec des ressources limitées ou pas du tout.

    Ces attaques nécessitent des recherches et des tests pour vérifier le type de matériau utilisé et le diagnostic des patients. L'absence d'agences internationales sur le terrain rend cette tâche difficile.

    Avec l'arrivée des acteurs internationaux dans l'espace aérien syrien, en particulier avec l'émergence de l'aviation russe en Septembre 2015, ont a pu noter l'augmentation du nombre d'hôpitaux ciblés et détruits partiellement ou totalement.

    Bombarder les hôpitaux exige une force aérienne et les groupes d'opposition armés n'ont pas d'avions ou hélicoptères. Les États qui  bombardent, sont les mêmes Etats qui ont signé des conventions qui leur interdisent de commettre ces crimes.

    De nombreux hôpitaux sont victimes d'une stratégie militaire connue sous le nom de «double-tap», qui vise à augmenter le nombre de victimes par un second bombardement dans le même lieu, quelques minutes  plus tard. Ainsi, ils tuent aussi les services de secours qui viennent pour aider les premières victimes, y compris le personnel médical. Cela constitue une violation du droit international.

    Ces gouvernements tentent de justifier leurs attaques contre des installations médicales sous prétexte que parmi les patients figurent des combattants qui font partie du conflit. Ils oublient que dans le droit international humanitaire, toutes les parties en conflit sont tenues de respecter, envisage les combattants blessés comme hors de combat, une fois qu'ils sont admis dans un hôpital pour traitement, ils ont droit à la même protection que le reste des patients recevant des soins et  traitements.

    Il est clair que personne ne nie les violations des droits de l'homme commises par l'opposition armée ou des groupes terroristes comme Al Nusra, Daesh ou autres. Cela peut être lu dans la section consacrée à la Syrie  2015-2016 du rapport annuel d'Amnesty International.

    Que dit le droit international?

    Les hôpitaux en Syrie font partie du champ de bataille, malgré le statut de refuge accordé par le droit international dans les situations de conflit. Dans les quatre conventions de Genève de 1949 figurent l'obligation des parties dans un conflit à prendre soin des malades et des blessés. Le droit international humanitaire accorde également une protection spéciale aux hôpitaux, aux unités et au personnel médical et les normes internationales des droits de l'homme interdisent la privation arbitraire de la vie.

    En outre, le droit à la santé contient en elle-même l'obligation clé et indérogeable d'assurer l'accès à des installations médicales, des biens et des services sans discrimination, en particulier en ce qui concerne les groupes vulnérables ou marginalisés. Les attaques intentionnelles directes sur les hôpitaux et les lieux occupés par des blessés et malades, identifiés par l'emblème du Croissant-Rouge ou de la Croix-Rouge sont des crimes de guerre. Si elles ne sont pas marqués, il continue d'être un crime de guerre, mais l'auteur peut prétendre ignorer l'existence d'un hôpital ou un établissement médical sur le site de l'attaque.

    Dans la Constitution syrienne, adoptée en Février 2012 quelques mois après le début du conflit, le pouvoir s'engage  «à protéger la santé des citoyens et à leur fournir les moyens de prévention, de traitement et des médicaments." Cependant, en Juillet de la même année, alors que l'état d'urgence en vigueur depuis 1963 est supprimée, la loi contre le terrorisme criminalise les soins médicaux sans l'autorisation du gouvernement. Cela viole le droit international humanitaire, qui stipule qu'en aucun cas, on ne peut punir une personne pour fournir des soins médicaux.
    (...)

    Xili Fernández Gazientep (Turquía) | 24 de Agosto de 2016  

    http://ctxt.es/es/Siria-bombardeos-hospitales-MSF-Al-Assad-Rusia

  • Syrie. Frappe aérienne meurtrière contre une maternité : un possible crime de guerre (Amnesty)

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    La frappe aérienne qui a touché et partiellement détruit une maternité dans la province rurale d'Idlib, dans le nord-ouest de la Syrie, le 29 juillet après-midi, semble s'inscrire dans le cadre d'une politique d'attaques illégales prenant délibérément pour cibles des infrastructures médicales, a déclaré Amnesty International.

    On ne connaît pas encore le nombre de victimes de cette attaque, mais un porte-parole de Save the Children, organisation qui soutient l'hôpital, a déclaré aux médias que le bilan s’élevait au moins à deux morts. Cette attaque, dont on ne connaît pas encore les responsables, a eu lieu dans une région contrôlée par des groupes armés où les forces armées syriennes et russes ont lancé des frappes aériennes.

    « Les attaques délibérées contre des hôpitaux et des structures médicales constituent de graves violations des lois de la guerre et ne peuvent être justifiées. Les hôpitaux, qui bénéficient d'une protection spéciale au titre du droit international humanitaire, doivent rester des lieux sûrs pour les mères, les nouveaux-nés et les travailleurs médicaux – même en plein cœur d'un conflit de longue haleine », a déclaré Philip Luther, directeur du programme Afrique du Nord et Moyen-Orient d'Amnesty International.

    Sur les photos et vidéos prises après la frappe aérienne, on peut voir une partie de l'hôpital en ruines, des gravats éparpillés à l'intérieur comme à l'extérieur du bâtiment. D'autres clichés pris à peu près au moment de la frappe présentent des nouveaux-nés dans des couveuses. D'après Save the Children, il s'agit de la seule maternité de la région, et 700 femmes venaient y accoucher chaque mois. 

    Cette attaque intervient après que des frappes aériennes ont touché quatre hôpitaux et une banque du sang dans l’est de la ville d’Alep, les 23 et 24 juillet. Selon l'UNICEF, l'une de ces structures, un hôpital pédiatrique, a été touché deux fois en moins de 12 heures.

    Les dernières attaques relèvent semble-t-il d'une pratique dont a rendu compte Amnesty International, qui consiste de la part des forces armées syriennes et russes à frapper délibérément des hôpitaux et infrastructures médicales syriennes, dans le cadre de leur stratégie militaire. Attaquer délibérément des installations médicales peut constituer un crime de guerre. Ces attaques, qui ne font pas la distinction entre les bâtiments civils, tels que les hôpitaux, et les cibles militaires, sont interdites et constituent de possibles crimes de guerre.

    « La Syrie et la Russie doivent mettre un terme aux attaques contre les hôpitaux et les structures médicales. Il faut enquêter sur ces agissements et déférer à la justice les responsables présumés de graves violations des lois de la guerre », a déclaré Philip Luther.

    L'ONG Physicians for Human Rights (Médecins pour les droits humains) recueille des informations sur les attaques visant les professionnels de santé et les infrastructures médicales dans le cadre du conflit en Syrie. Avant la frappe du 29 juillet, elle avait déjà recensé 373 attaques contre des infrastructures médicales, ayant fait 750 morts parmi le personnel. La grande majorité de ces attaques est imputable aux forces du gouvernement syrien et à leurs alliés. 29 juillet 2016

    https://www.amnesty.org/fr/syria-fatal-airstrike-on-maternity-hospital-a-potential-war-crime/

    Pour en savoir plus :

  • Un jeune Palestinien opéré à Brest (Côté Brest)

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    Par le Professeur Le Nen

    A'iaseh Abdalrahman, 7 ans, originaire de Jénine en Cisjordanie, victime d'un traumatisme complexe de la main gauche, a bénéficié d'une chaîne de solidarité pour venir se faire opérer à Brest par le professeur Le Nen. Chaîne de solidarité mise en place par l'organisation humanitaire Palestine children's relief fund.
    Depuis mars 2002, le professeur Le Nen, chirurgien et enseignant, a participé à plus de 20 missions bénévoles pour soigner des enfants palestiniens.

     Lien : http://www.pcrf.net

    01/03/2016  martinedesaintjan

    http://www.cotebrest.fr/breves/un-jeune-palestinien-opere-a-brest_26278/

  • Les échecs de la privatisation de la santé au Maroc (Cadtm)

    Le 28 octobre à Rabat, 15 000 étudiant-es en médecine et pharmacie ont manifesté devant le parlement. Ces étudiants ont réussi à rallier à leur cause les parents, les médecins du secteur public et de nombreuses ONG marocaines. Ces étudiants revendiquent l’annulation d’un projet de service médical obligatoire d’une durée de deux ans avec un statut précaire ne leur garantissant pas l’embauche dans la fonction publique. Pourtant, le secteur de la santé a besoin d’urgence de 6000 médecins et 10 000 infirmiers. L’ampleur de cette mobilisation avec une grève de 50 jours des étudiants et aux services des 5 CHU du Maroc révèlent les échecs de la privatisation de la santé au Maroc.

    Réformes néolibérales

    El Houssaine Louardi est un bon ministre néolibéral. Il a réussi là où plusieurs de ses prédécesseurs ont échoué. De part sa connaissance du secteur de la santé et sa capacité à faire joueur les divisions entre les acteurs du système sanitaire marocain, il est en train de faire passer des réformes douloureuses pour approfondir la privatisation de la santé. Ironie du sort, l’acteur qui craignait le moins, ses étudiants en médecine, ont désormais met à nu la libéralisation effrénée de ce secteur. La recette ultralibérale de l’actuel gouvernement prend plusieurs formes. Un point commun : Elle généralise la crise profonde du système de santé.

    PPP : la gestion déléguée de la santé

    Le Partenariat Public Privé (PPP), est un des piliers de la réforme actuelle. Les PPP sont le synonyme du désengagement supplémentaire de l’Etat de ce secteur. Le ministère « achète » des « services » de chez des prestataires privés. 6,5 milliards de DH ont été dépensés depuis trois ans pour des séances de dialyse et la location de 3 hélicoptères. Prochaine étape, la reconstruction, la conception, l’exploitation et la maintenance des hôpitaux sera entre les mains du secteur privé. Une expérience pilote est en cours à l’hopital moulay Youssef à Rabat.

    Sous-traitance : Le service public à rabais

    Depuis les années 90, la sous-traitance bat son plein dans le secteur. Malgré un bilan plus que négatif de la privatisation des fonctions de la sécurité, de la restauration et du nettoyage, le ministère de la santé continue de privatiser d’autres fonctions au sein des hôpitaux publics : le brancardage et le traitement des déchets médicaux. Face aux très faibles investissements dans les hôpitaux publics, ces méthodes devront se multiplier. Comme c’est le cas de la sous-traitance du transport médicalisé au privé à El Jadida et Ben Guerir.

    Ouverture des capitaux des cliniques : une financiarisation de la santé

    La loi 13-131 relative à l’exercice de la médecine a ouvert la voie à la libéralisation des capitaux des cliniques. Ce projet n’est pas qu’une simple privatisation, c’est une opération de financiarisation du système de santé. Cette réforme ouvrira la voie aux fonds d’investissements détenus par les assureurs, les laboratoires pharmaceutiques ou des multinationales de la santé. À contrario avec les promesses de Louardi, les investisseurs en santé n’ont pas choisi Zagora ou Figuig pour investir mais le centre-ville de Casablanca.

    RH : Vers des statuts précaires

    L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) situe le Maroc parmi les 57 pays du monde souffrant d’une pénurie aigue en personnel soignant. Le Ministère se trouve dans la difficulté de couvrir l’ensemble des besoins du réseau hospitalier. Cette situation est la conséquence de l’austérité budgétaire en vigueur depuis 1980. Les réponses du gouvernement ont été un cuisant échec, notamment la formation des 3300 médecins/an. Cette tension sur les RH s’accentue depuis 2012 avec le départ de 6730 fonctionnaires du ministère de la Santé, dont des médecins et des infirmiers, avec une moyenne annuelle de 1000 professionnels de santé. C’est énorme ! Pendant ce temps, les postes budgétaires alloués au secteur ne dépasse pas sur cette période une moyenne de 2000 postes/an, sois en deçà des objectifs du ministère lui-même tels qu’annoncés dans sa stratégie sectorielle 2012-2016 :

    Année budgétaire Les projections du ministère (médecins et infirmiers) Poste budgétaire obtenu (tout métier)
    2012 4300 2000
    2013 4700 2300
    2014 4900 2000
    2015 4900 2000
    2016 5000  
    Total 23800  

    Source : Stratégie sectorielle, Lois de finances

    Les pressions continuent du FMI pour réduire la masse salariale font que le gouvernement n’ose plus allouer aux secteurs sociaux qu’un minimum de postes budgétaires. Face à cette pénurie, le ministère de la santé a choisi de recourir à des techniques comme le service médical obligatoire, ce statut précaire fragilisera la fonction publique qui s’apprête l’introduction des CDD dans ce secteur. Le ministère veut profiter de la régionalisation pour recourir à la déconcentration de la Gestion des Ressources Humaines par le biais de l’établissement de la liste des actes RH à déconcentrer et la création des Conseils de Santé Régionaux.

    Conclusion

    Les syndicats du secteur public et privé ont échoué à s’opposer au ministre de la santé, car ils sont embourbés dans leurs compromissions et contradictions. La lutte des jeunes étudiants en médecine depuis deux mois est une leçon à saisir par les pouvoirs publics comme par ces syndicats.

    Les choix opérés depuis trente ans en matière de santé ont échoué. Les mesures prises depuis quatre ans pour assurer en douceur le retrait de l’Etat du secteur ont montré leurs limites. Pour rompre avec cette spirale, il faut mettre fin à l’illusion que le secteur privé, peut résoudre les problèmes de santé dans nos pays.

    Il faut changer de politique ! Nous devons insister sur la responsabilité de l’Etat dans le secteur de la santé et, ce n’est pas le secteur privé qui va régler nos problèmes dans les secteurs sociaux. Des services de santé publics gratuits, universels et équitables doivent jouer pour mettre fin aux inégalités dans l’ensemble du pays.

    3 novembre par Salaheddine Lemaizi

    http://cadtm.org/Les-echecs-de-la-privatisation-de

  • Israël autorise l'alimentation de force des prisonniers en grève de la faim (Courrier International)

    *

    Le Parlement israélien a adopté jeudi une loi autorisant l'alimentation de force des prisonniers en grève de la faim si leur vie est en danger, a indiqué un porte-parole.

    Cette loi, qui vise à empêcher surtout les détenus palestiniens de cesser de manger pour faire pression sur les autorités israéliennes, avait été approuvée par le gouvernement en juin 2014, lors d'un très vaste mouvement palestinien de grève de la faim. Des dizaines de prisonniers avaient alors été hospitalisés.

    Si le texte de loi ne mentionne pas explicitement les Palestiniens, le ministre à la Sécurité Intérieure, Gilad Erdan, a affirmé que "les grèves de la faim des terroristes en prison sont devenus un moyen de menacer Israël".

    La loi, adoptée par 46 voix contre 40 sur 120 députés au total, "crée un équilibre correct entre l'intérêt de l?Etat à préserver la vie d'un prisonnier et les droits (du détenu) ainsi que son intégrité corporelle", selon David Amsalem, un député du parti Likoud du Premier ministre Benjamin Netanyahu, cité par le porte-parole.

    "La loi sera appliquée uniquement si un docteur estime que la poursuite de la grève de la faim crée un risque immédiat pour la vie du prisonnier ou des dégâts permanents à sa santé", a ajouté M. Amsalem.

    La Liste arabe unie, qui regroupe les principaux partis arabes au Parlement, a dénoncé "une loi pour torturer les prisonniers palestiniens", qui nie leur droit "légitime" à résister. Elle reflète la "vision tordue" du gouvernement Netanyahu sur "les valeurs démocratiques fondamentales".

    Selon l'Association pour les droits civiques en Israël, la majorité des prisonniers en grève de la faim sont des Palestiniens maintenus en détention administrative, une disposition controversée héritée du mandat britannique sur la Palestine qui permet à Israël de détenir des Palestiniens sans inculpation ni jugement pour des périodes de six mois renouvelables indéfiniment.

    Un groupe de 10 associations a dénoncé la loi, affirmant que son seul but était "de briser mentalement et physiquement les détenus administratifs et les prisonniers exprimant leur protestation de façon non violente".

    Mardi, le rapporteur spécial des Nations unies sur la torture, Juan Mendez, et celui sur le droit à la Santé, Dainius Puras, avaient demandé au Parlement de ne pas voter la loi.

    Jérusalem (AFP) 30.07.2015 - 10:18
     
     
  • Algérie: «Karkabou», cette autre drogue qui fait des ravages (Algeria Watch)

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    De plus en plus de jeunes algériens, que ce soit des filles ou des garçons, jeunes et moins jeunes, parfois à l'école primaire, s'adonnent à l'usage de la drogue, préviennent les acteurs de la société civile et les services de la sécurité. Une bonne partie de notre jeunesse consomme différents types de drogues aujourd'hui, qu'elles soient dures ou douces. Les drogues les plus consommées par nos jeunes ont parfois des appellations connotatives. L'on cite el Hamra, Batman, superman, cafard, Bkhrour, Madame courage, Madame la pharmacienne, essence, BRI, ainsi que d'autres appellations qui nous renseignent sur les caractéristiques de chaque substance, qui en finalité vous donne des portraits différents des personnes qui sont sous l'emprise de ces drogues.

    La liste est longue, mais celle qui est en vogue actuellement, selon le professeur Mustapha Khiati, président de la Forem, c'est la drogue appelée « Karkabou ». Intervenant, jeudi dernier, au forum de la Sûreté nationale à l'école Ali Tounsi à Alger, le professeur Khiati a précisé que cette drogue qui arrive du Maroc est en fait un mélange de résine de cannabis et de produits chimiques. Et de préciser que ses effets sur le cerveau et sur le corps sont désastreux. Il précise encore que ses effets sont similaires aux effets provoqués par la consommation de l'héroïne et de la Cocaïne. Le professeur Khiati a présenté, comme à chaque occasion, des chiffres « approximatifs » sur la consommation de la drogue dans le milieu scolaire, en attendant l'enquête qui devrait être réalisée par l'office nationale de lutte contre la drogue et la toxicomanie dans les établissements scolaires, durant le 1er semestre 2016.

    Le Pr khiati a indiqué que 7,75 % des collégiens et 1,27 % des collégiennes consomment, ou ont déjà consommé certaines drogues. Et 18,77 % des lycéens et 2,21% des lycéennes consomment ou ont déjà touché à la drogue.

    A l'université, 27 % des étudiants et 6 % des étudiantes la consomment. Bien évidement, ces chiffres sont vagues ; l'enquête réalisée par la FOREM, ayant concerné des lycées et des collèges de l'est d'Alger, s'est basée uniquement sur un simple interrogatoire. Sachant aussi que parfois, les jeunes trouvent amusant d'affirmer qu'ils consomment de la drogue et parfois d'autres consommateurs nient en avoir consommé par peur de représailles ou par discrétion.

    Mais le plus intéressant dans cette enquête réalisée par la FOREM est de savoir que 81 % des filles et 75 % des garçons interrogés aux collèges et lycées n'ont jamais assisté à une conférence sur la drogue et ses conséquences ni vu un film de sensibilisation sur la drogue.

    Justement, en cette Journée mondiale de lutte contre les drogues et la toxicomanie, les services de la Sûreté nationale, présidents d'associations et experts ont, cette fois-ci, voulu parler de la prévention au lieu de s'arrêter aux chiffres qui ne cessent d'augmenter au fil des années. Ils se sont dits convaincus que, parfois, le témoignage d'une jeune victime de la drogue est plus significatif que n'importe quel chiffre.

    Le témoignage d'un jeune garçon consommateur d'héroïne diffusé par vidéo au forum de la Sûreté nationale, jeudi dernier, était poignant. Il a affirmé que la dépendance à l'héroïne est beaucoup plus grave que d'autres drogues dites douces ; avec le temps, c'est elle qui tient les rênes de ta vie : « je vous assure que je n'ai pas pris une douche complète durant deux années consécutives, je n'arrivais pas à le faire, je ne voulais pas prendre une douche , je me contentais d'une petite toilette car mon état de santé n'a cessé de se dégrader, l'héroïne est destructive, je pouvais bien commettre un crime sans m'en soucier ou plutôt sans m'en rendre compte», a-t-il relaté.

    Une autre jeune fille a affirmé lors de son témoignage qu'elle a commencé de consommer de la drogue à l'âge de 14 ans : « J'étais une bonne élève mais, après une simple tentation avec un ami, je suis devenue accro et depuis j'ai abandonné mes études, je suis devenue une autre personne, j'ai jamais imaginé arriver à ce point ». Ces deux jeunes ont décidé aujourd'hui d'être les maîtres de leur propre personne; ils ont décidé de suivre des cures de sevrage. Les services de la sécurité ont appelé la société civile, notamment les parents, à s'impliquer davantage dans la lutte contre la consommation de la drogue, avant que leurs enfants ne s'engouffrent dans le monde de la drogue et commettent des crimes. Aujourd'hui, nous disposons de 32 centres intermédiaires de désintoxication et deux centres spécialisés dans le sevrage pour ceux qui veulent sortir de l'engrenage de la drogue.

    A titre indicatif, les services de la police, de la gendarmerie et ceux des douanes ont saisi 550 tonnes de drogues de différents types au cours des trois dernières années, sans parler du volume des drogues qui a été commercialisé ou consommé.

    par M. Aziza, Le Quotidien d'Oran, 27 juin 2015

    http://www.algeria-watch.org/fr/article/eco/soc/drogues_ravages.htm