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Révolutions Arabes - Page 284

  • Comprendre l’impérialisme comme un système (Syria Freedom)

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    Dans plusieurs débats que j’ai menés récemment dans lesquels je dénonçais toutes les formes d’impérialismes, y compris l’impérialisme russe en Syrie et en Ukraine (sans parler de la répression Russe contre les Tchétchènes, ainsi que le système russe autoritaire, réactionnaire et économiquement néo libéral, avec une concentration des richesses du pays dans une clique d’affaires mafieuses affilié à Poutine), plusieurs personnes se revendiquant de la « gauche » m’ont répondu qu’il n’y avait pas d’impérialisme russe ou bien que ce dernier était une puissance qui s’opposait à l’impérialisme Etats-Unien et devait dès lors être soutenu.

    Ce genre d’analyse s’inscrit dans une compréhension complètement faussée de l’impérialisme qui le réduit à un (Etats-Unis) ou des acteurs (Etats occidentaux généralement).

    Plusieurs raisons peuvent expliquer ce raisonnement, que je n’ai pas le temps de développer en détail mais qui s’inscrit principalement d’abord dans une mauvaise compréhension du système capitaliste, et/ou dans un héritage de la guerre froide, qui voit la Russie et ses alliés (Iran et Syrie notamment) comme des Etats progressistes et anti-impérialistes, contre les Etats-Unis.

    Ce raisonnement mène à des positions hostiles dans le cas de certains soulèvements populaires, comme c’est le cas actuellement avec la Syrie et l’Ukraine ou bien dans le passé avec l’Iran en 2009.

    Pour précision, nous ne nions pas l’actualité de l’impérialisme Etats-Unien et/ou occidental, et sa volonté d’influencer certains processus de révolution ou de soulèvement à travers des acteurs politiques soumis à son influence mais souvent peu représentatifs des mouvements populaires comme en Syrie, Iran et Ukraine.

    L’impérialisme Etats-Unien reste le plus important à travers sa puissance militaire et éco- nomique, dont les conséquences se voient jusqu’à aujourd’hui avec l’utilisation de ses drones mortels au Pakistan, Yemen et autres ou bien dans les négociations en cours sur le traité transatlantique (Tafta), dont l’enjeu est clairement pour les États-Unis de s’appuyer sur le « partenaire » européen pour réaffirmer leur hégémonie face à la montée de la Chine, auquel il faut ajouter le déplacement de 60% de ses capacités militaires américaines vers le Pacifique pour faire face au défi chinois, vu comme la principale menace économique par les Etats Unis.

    L’impérialisme peut aussi s’affirmer à travers des accords économiques, comme lors du projet d’accord de partenariat économique (APE) signé le 10 juillet 2014 au Ghana, entre l’Union européenne et 16 pays de l’Ouest de l’Afrique. Il vise à supprimer 75% des droits de douane sur leurs importations en provenance de l’UE et à restreindre leur autonomie en matière de politique commerciale au-delà des exigences de l’OMC.

    Cela dit, il est nécessaire de comprendre l’impérialisme comme un système global lié au développement et aux transformations du système capitaliste, et non à quelques acteurs limités. L’influence de plus en plus affirmée de la Chine, qui est devenu la plus grande force industrielle et commerciale mondiale, et qui continue à connaître des rythmes de croissance importants malgré la baisse relative ces dernières années et de la Russie, qui a vu la concentration des matières premières et industries dans les mains de l’Etat et/ou affiliés à travers une équipe d’hommes d’affaires proche allié de Poutine dans une relations patron-client ainsi que l’augmentation des prix des matières premières comme le pétrole, doivent être vu dans cette perspective.

    L’impérialisme moderne ou capitaliste, qui remonte au développement de l’esclavage et prend de plus en plus forme par la suite à la fin du 19ème siècle, doit être compris comme l’intersection et la fusion de concurrences et compétitions économiques et géopolitiques. C’est cette relation dialectique entre ces deux logiques qui expliquent les dynamiques impérialistes actuelles. Les relations de pouvoir changent en effet à travers le temps selon le développement capitaliste de chaque pays et de la situation politique et dès lors de même que les alliances.

    De même, il faut comprendre que si le capitalisme tend à s’étendre au monde entier, il ne le fait pas de manière linéaire et harmonieuse, comme l’expliquait le révolutionnaire russe Trostky dans sa théorie de la « loi du développement inégal et combiné ». En effet les Etats ne suivent pas les mêmes formes et phases de développement et cela permet à certains acteurs de rattraper un retard sur d’autres comme ce fut avec l’Allemagne à la fin du 19ème et début du 20ème siècle ou bien ces dernières décennies la Chine qui rivalise avec les Etats-Unis comme puissance économique.

    L’impérialisme, défini par Lénine comme le dernier stade ou stade suprême du capitalisme, s’inscrit aussi dans cette dynamique de développement inégal et combiné.

    Karl Marx affirmait que le capitalisme s’inscrivait dans deux caractéristiques fondamentales :

    1) L’exploitation du salariat par le capital, antagonisme de classe fondamental et

    2) par le fait que la classe capitaliste n’étant pas un bloc unifié, il existe des rivalités entre les capitalistes qui se disputent sur les restes et profits de l’exploitation. En d’autres termes, l’impérialisme est un processus de conflits entre Etats capitalistes puissants sur le contrôle des butins de la planète.

    L’échec américain de l’invasion de l’Iraq, qui n’est plus à prouver et dont le peuple irakien souffre encore aujourd’hui de ses conséquences, et la crise économique et financière mondiale de 2007 et 2008 qui a porté un coup sévère économiquement et de prestige du modèle néo-libéral américain au niveau mondial ont provoqué un affaiblissement relatif de sa puissance globale, ce qui a non seulement laissé plus d’espace pour d’autres forces impérialiste mondiales comme la Chine et la Russie, mais aussi à des puissances régionales, que l’on appelle généralement sous-impérialisme, dans leurs régions respectives.

    Durant ces dernières décennies on a ainsi vu l’émergence de nombreux centres majeurs d’accumulation de capitaux qui sont de nouveaux pays industrialisés et ont une influence politique et des investissements régionaux toujours plus importants. Les classes dirigeantes de ces derniers, souvent nommés « pays émergents », ne sont pas des simples clients de l’impérialisme occidental et s’affirment de plus en plus comme des puissances régionales ayant leurs propres intérêts et ont la capacité de les défendre comme le Brésil en Amérique du Sud ou bien l’Afrique du Sud en Afrique Subsaharienne.

    Cela est aussi particulièrement visible au Moyen-Orient à la suite de l’affaiblissement relatif de la puissance américaine après son échec en Irak, où des Etats régionaux comme l’Iran, l’Egypte, la Turquie, l’Arabie Saoudite et le Qatar, ont joué un rôle grandissant dans la région et interviennent dans les processus révolutionnaires par leurs rivalités en soutenant différents acteurs en contradiction avec les demandes populaires pour la démocratie, la justice sociale et l’égalité.

    Dans une situation similaire, un certain nombre de personnes se revendiquant de la « gauche » ont un problème de dénoncer les ingérences militaires iraniennes (à travers les Pasdaran, les gardiens de la révolution) en Syrie et Iraq ainsi que l’assistance économique et soutien politique apporté au régime syrien ou au Hezbollah comme des formes d’interventions politiques pour maintenir son influence politique dans la région.

    Dans la région, l’Etat d’Israel est également au service de l’impérialisme occidental dans la région entière, à la différence qu’il s’agit dans son cas d’un projet colonial d’expulsion de la population indigène à savoir les palestiniens. Israel joue en effet depuis des décennies le rôle de chien garde des intérêts impérialistes occidentaux dans la région, notamment illustré par les propos du rédacteur en chef du quotidien Hareetz en 1951 « Israël devra être une espèce de chien de garde. Il n’y a pas lieu de craindre qu’il mette en oeuvre une politique agressive contre les états arabes si celle-ci est clairement contraire aux désirs de l’Amérique et de la Grande-Bretagne; par contre, si les puissances occidentales choisissent une fois, pour telle ou telle raison de fermer un oeil, on peut être certain qu’Israël sera capable de punir comme il se doit un ou plusieurs de ses états voisins dont l’impolitesse envers l’Occident dépasserait les limites de ce qui est autorisé. »

    L’affaiblissement relatif des Etats Unis au niveau mondial se voit d’ailleurs dans sa politique étrangère sous le gouvernement Obama par l’adoption d’une stratégie plus « multilatérale », de pousser et faire pression sur d’autres pays pour collaborer sur le plan mondial, et moins solitaire comme à l’époque de Bush. Le dernier exemple est la volonté des Etats-Unis de se doter une couverture internationale et de constituer une large coalition pour lutte contre le « terrorisme » de l’Etat Islamique en Syrie en Iraq.

    C’est qu’il faut également savoir c’est que les différentes puissances impérialistes mondiales et puissances régionales bourgeoises, en dépit de leur rivalité, collaborent lorsque le système global impérialiste est en danger, par exemple elles toutes un intérêt commun à la défaite des révolutions populaires de la région, que ce soit en Syrie et en ailleurs.

    Nous ne devons en effet pas imaginer les rivalités impérialistes à l’échelle mondiale entre les Etats-Unis, la Chine et la Russie comme impossibles à surmonter lorsque leurs intérêts sont en jeu et que les relations d’interdépendances sont en fait très présentes. Tous ces régimes sont des pouvoirs bourgeois qui sont ennemis des révolutions populaires, uniquement intéressés par un contexte politique stable qui leur permette d’accumuler et de développer leur capital politique et économique au mépris des classes populaires.

    En conclusion, le rôle des forces progressistes n’est pas de choisir entre deux forces impérialistes ou sous impérialistes qui s’affrontent pour des gains politiques et/ou exploiter davantage de ressources ou des peuples étrangers, cette compréhension affaiblit la lutte anti-capitaliste en mettant de côté le fait que le combat des forces progressistes doit toujours se situer en faveur des intérêts des classes populaires en lutte pour leur libération et émancipation contre toutes les formes d’impérialismes et qui par leurs luttes remettent en cause ce système impérialiste global. Choisir un impérialisme sur un autre, c’est garantir la stabilité du système capitaliste et d’exploitation des peuples.

    Joseph Daher  Posted on September 17, 2014

    http://syriafreedomforever.wordpress.com/2014/09/17/comprendre-limperialisme-comme-un-systeme/

  • Nouveautés sur "Lutte Ouvrière"

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  • Dilem, Liberté, Algérie

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  • Le comité NPA du 18ème arrondissement vous invite à une projection-débat :

    "Palestine, histoire d'une terre"
    autour du documentaire de Simone Bitton (première partie: 1880-1950),

    le jeudi 25 septembre 2014 à 20h aux Chiffons, 90 rue Marcadet.

    Pourquoi Israël est-il un État colonial ? Quelles solutions pour le peuple palestinien ? Quelle solidarité internationale avec la résistance palestinienne ? Après l'offensive sur Gaza de cet été, la question palestinienne est revenue au cœur des préoccupations militantes. Pour pouvoir comprendre la situation actuelle, il est important de connaître l'histoire du projet sioniste depuis ses origines, le rôle des différentes puissances dans la région, ainsi que l'histoire des résistances du peuple palestinien.

  • Maroc: la FDT maintient l’appel à la grève générale (Afriques en lutte)

    Malgré les tensions internes au sein de la Fédération démocratique du travail (FDT), le syndicat est décidé à faire une rentrée sociale fracassante. L’appel à une grève générale dans le secteur public avant fin septembre est maintenu.

    « C’est notre manière de dire non à la décision du gouvernement de maintenir les retraités de l’enseignement et de la recherche scientifique dans leurs postes après 60 ans », ont indiqué les responsables de la FDT lors d’une conférence de presse jeudi 11 septembre 2014 à Casablanca. Ils ont pointé du doigt « l’Exécutif qui agit toujours de manière disparate vis-à-vis de la réforme des retraites, ne privilégiant que des solutions à court terme et ne favorisant aucunement la masse active ».

    Dans ce sens, l’actuelle direction proche de l’USFP entend frapper fort en mobilisant les autres centrales. Toutefois, l’Union générale des travailleurs du Maroc (l’UGTM), le syndicat de Hamid Chabat, est le seul qui a effectivement manifesté sa prédisposition à faire partie de la grève. « Nous avons convenu avec l’UGTM d’une réunion de nos organes exécutifs, vendredi 12 septembre 2014, et qui devrait aboutir à un communiqué commun fixant la date de la grève », a confirmé Abdelhamid Fatihi, secrétaire général de la FDT.

    L’UMT, pour sa part, ne devrait répondre à l’appel de la grève qu’après avoir rassemblé ses instances décisionnelles, ont expliqué ses dirigeants à la FDT. Pour ce qui est de la CDT, c’est le silence radio absolu. « Cette centrale n’a exprimé aucune réaction à notre correspondance », précise M. Fatihi.

    Source : Aujourd’hui le Maroc 16 septembre 2014

    http://www.afriquesenlutte.org/afrique-du-nord/maroc/article/maroc-la-fdt-maintient-l-appel-a

  • Gaza : le silence tue, la désinformation rend complice (Acrimed)

    Nous publions, sous forme de tribune [1], un texte collectif, signé par plusieurs chercheurs, intellectuels, et par le Secrétaire général de la Fédération Européenne des Journalistes. Ce texte a été rédigé en Belgique et adressé en priorité aux médias belges, mais aucun des titres de presse sollicités n’a souhaité le publier. Il dénonce des mécanismes également identifiables dans les médias français (Acrimed).

    Quel bilan tirer de l’opération israélienne « Bordure Protectrice », 3 semaines après l’accord d’un cessez-le feu ? C’est avec amertume, indignation, mais aussi avec inquiétude que nous nous interrogeons sur le traitement médiatique de la tragédie qui a frappé la Bande de Gaza. En faisant - consciemment ou non - usage d’expressions communément acquises, la presse s’est rendue coupable de désinformation.

    Nous, citoyens belges et européens, accusons la majorité des médias d’appliquer – délibérément ou non – la politique des « deux poids, deux mesures » lorsqu’il s’agit d’aborder ces événements atroces. Ainsi, parler de « guerre » est-il correct alors que le conflit oppose David à Goliath ? L’histoire atteste que nous sommes face à une répression de type colonial contre une population en résistance face aux occupants. Nous sommes consternés par la représentation d’un « conflit » où oppresseurs et opprimés se valent. Le principe d’« équidistance » a-t-il quelque sens dans un affrontement qui oppose l’armée israélienne - considérée comme la cinquième armée la plus puissante au monde - à des roquettes palestiniennes, pour la plupart artisanales ?

    Il ne s’agit pas ici de reprocher aux médias de parler « des deux camps », mais bien leur représentation systématique, toujours au nom de l’« équidistance », des opérations des uns et des autres. Cette approche crée chez le lecteur, l’auditeur ou le téléspectateur le sentiment d’une égalité entre protagonistes. Ainsi, les roquettes palestiniennes, qui pour près de 87% sont interceptées, en arrivent à être présentées comme l’équivalent des chars, drones, F16, hélicoptères et missiles dernier-cri israéliens. Les 1,7 million de Gazaouis, eux, n’ont pas de Dôme de fer… Ils connaissent par contre une densité démographique supérieure à celle du Bangladesh sur 365 km2 (la moitié de la superficie du littoral belge). Une telle densité permet d’apprécier à sa juste valeur le leitmotiv propagandiste des « boucliers humains » du Hamas et la prétention d’Israël à s’en tenir à des « frappes chirurgicales ».

    Nous dénonçons cette prétendue égalité entre protagonistes, renforcée par un traitement le plus souvent purement événementiel de l’actualité. Il faut rappeler que la Bande de Gaza est occupée depuis 1967 et assiégée depuis l’arrivée au pouvoir du Hamas, il y a 7 ans. Depuis, la population entière en fait les frais : encerclée par mer, terre et air pour avoir « mal choisi », dit-on, ses dirigeants. On l’a souvent dit : « Gaza est une prison à ciel ouvert ». Ce qui explique que l’ONU considère toujours le territoire comme étant sous occupation. Ni sortie de secours, ni lieu sûr. Pas même au sein des hôpitaux ou des écoles. Dans cette atmosphère oppressante, toute tentative de révolte des Palestiniens est présentée comme « activité terroriste » par des journalistes qui se font ainsi les porte-voix de la propagande israélienne. Faut-il rappeler que les résolutions de l’ONU et principalement la résolution 37/43 légitiment la lutte armée contre la domination coloniale ? Trop souvent, nos médias présentent exclusivement le Hamas comme un mouvement « islamiste radical », jamais comme un mouvement de libération nationale, déclenchant ainsi de façon pavlovienne des réflexes de peur et de rejet.

    C’est l’enlèvement de trois jeunes Israéliens retrouvés morts en Cisjordanie occupée qui est systématiquement présenté comme l’élément déclencheur des hostilités entre Israël et Gaza. Le Hamas, accusé sans preuves de ce rapt a vu des centaines de ses militants et cadres locaux arrêtés. Malgré l’humiliation et les privations quotidiennes que subissent les Gazaouis, ce n’est que suite à ces arrestations d’envergure que les premières roquettes ont été tirées depuis la Bande de Gaza. Les premières du Hamas depuis… 2012. C’est aussi l’élimination, le 7 juillet, de sept combattants du Hamas qui a mené celui-ci à considérer que le cessez-le-feu avec Israël, négocié en novembre 2012 et qui engageait chaque partie à ne pas mener d’opérations militaires contre l’autre, était rompu.

    Les finalités de l’opération israélienne « Bordure Protectrice » se voient tout à fait discréditées : mener des attaques de « représailles légitimes » afin d’éradiquer les tirs de roquettes. Or l’on sait que ce sont les opérations militaires israéliennes qui engendrent davantage de tirs de roquettes et font donc des victimes israéliennes. La boucle est bouclée, le cercle vicieux installé. Israël dit vouloir arrêter la violence contre ses citoyens, mais, contribue paradoxalement à la provoquer.

    Nous accusons la plupart des médias de manipuler l’opinion en présentant le Hamas comme « l’organisation qui n’a pas accepté la trêve » ou « qui la viole constamment ». Et qui par conséquent, ne protège pas ses civils. Rappelons que la première proposition de cessez-le-feu a été discutée entre le gouvernement israélien et le gouvernement égyptien dirigé par le maréchal Al-Sissi, fervent opposant au Hamas. Peut-on imaginer la négociation d’une trêve si toutes les parties concernées ne sont pas présentes aux discussions ou si aucune des conditions demandées, par les représentants du peuple palestinien, n’a été évoquée ?

    Des médias comparent les statistiques des morts civils palestiniens à celles des soldats israéliens tombés. Comparaison honteuse. D’autres médias cultivent la peur des « djihadistes » belges ou français partis combattre en Syrie, mais épargnent l’image de ces autres Belges ou français enrôlés dans l’armée d’occupation israélienne.

    Cette approche médiatique, ce constat flagrant de sympathie première envers Israël se révèlent consternants et nous poussent à nous interroger sur les fondements d’une « osmose culturelle » avec cet État, alors que ce dernier piétine de manière constante les principes démocratiques et le droit international.

    « Bordure protectrice » a fait plus de 2.100 victimes palestiniennes dont 500 enfants.

    Nous, lecteurs, auditeurs, et téléspectateurs belges et européens, accusons une partie de la presse, de désinformation lorsqu’il s’agit de traiter des crimes de guerre commis par Israël à Gaza et en Palestine occupée.

    Des gouvernements en passant par la population, toute la société dépend du Quatrième pouvoir, celui des médias, pour se forger son opinion. Jusqu’à présent, le travail indispensable d’investigation journalistique a souvent fait défaut. Sous couvert de neutralité, beaucoup de médias désinforment. Ils se rendent et nous rendent complices de la tragédie de Gaza.

    Comme l’affirmait Desmond Tutu, « rester neutre face à l’injustice, c’est choisir le camp de l’oppresseur ».

    le 16 septembre 2014

    - Anissa Amjahad - Docteure en sciences politiques et sociales (ULB)
    - Frank Barat - Militant et auteur
    - Sébastien Boussois - Docteur en sciences politiques
    - François Burgat - Politologue, Aix-en-Provence
    - Paul Delmotte - Professeur retraité de politique internationale à l’Institut des Hautes Études des Communications Sociales
    - Ricardo Gutiérrez - Secrétaire général de la Fédération européenne des Journalistes
    - Imane Nachat - Étudiante en dernière année de Master en Sciences de la communication - VUB
    - Julien Salingue - Chercheur en science politique

    - Pour l’analyse d’Acrimed sur le traitement médiatique de la dernière offensive israélienne contre Gaza, voir notre article : « Offensive israélienne contre Gaza : les partis pris du traitement médiatique ».

    Notes

    [1] Les articles publiés sous forme de « tribune » n’engagent pas collectivement l’Association Acrimed, mais seulement leurs auteurs.

    http://www.acrimed.org/article4443.html

  • Qui est le vainqueur dans l’ultime agression contre Gaza? (Avanti.be)

    Quel sera l’avenir de la Palestine ?

    Des tonnes d’explosifs lancée par les forces génocidaires israéliennes contre la population civile de Gaza (selon les experts c’est l’équivalent en puissance de 3 bombes atomiques comme celles utilisées contre Hiroshima et Nagasaki en 1945) n’ont pas été suffisantes pour stopper les lancement de roquettes de fabrication artisanale de la part du Hamas (mouvement islamiste de résistance), et encore moins pour liquider ses dirigeants et décimer ses alliés tactiques des organisations laïques palestiniennes : le Front Populaire pour la Libération de la Palestine (FPLP), le Front Démocratique pour la Libération de la Palestine (FDLP) et le Parti Communiste de Palestine (PCP).

    Les bombardements aveugles ont assassiné plus de 2.140 Palestiniens, en majorité des civils (femmes et enfants) et blessé 11.000 autres personnes. Ils ont également détruit la quasi-totalité de l’infrastructure civile éducative, sanitaire et industrielle. Des milliers de logements ont été détruits ou endommagés. Malgré tout, les Palestiniens n’ont pas plié face à la puissance militaire d’Israël et ils continuent à résister. C’est précisément cela que ne peuvent s’expliquer les sionistes. Les Palestiniens, mêmes dans les pires conditions provoquées par les constantes agressions israéliennes, le blocus et la trahison des tyrannies arabes du Golfe (essentiellement l’Arabie saoudite et le Qatar) se refusent à céder leur terre aux usurpateurs sionistes.

    Des situations imprévisibles surgissent sur le terrain. Les coups du Hamas contre Israël n’ont en rien été comparables aux dégâts humains et matériels causé par les sionistes à Gaza mais ils ont cependant provoqué un dommage psychologique inattendu ou sous estimé parmi les colons par les stratèges de Tel Aviv. Aujourd’hui, les Israéliens revivent les mêmes traumatismes d’anxiété qu’ils subirent durant les dernières aventures militaires israéliennes contre le Liban en 2006 et contre Gaza en 2008.

    L’illusion de sécurité suscitée par la prétendue supériorité qu’offrait le système « bouclier de d’acier » s’est évaporée. Le tant vanté système anti-missiles israélien n’a pas été aussi efficace qu’espéré face à la pluie de roquettes de fabrication artisanale (Katiusha). La propagande autour de ce système a été bien plus effective que le système lui-même.

    Les Israéliens, qui ont beaucoup de choses à perdre, ont commencé à remettre en question la direction sioniste actuelle pour son échec à Gaza. Tandis que les Palestiniens, qui n’ont rien à perdre parce qu’ils ont tout perdu, célèbrent la nouvelle trêve.

    Selon le sondage publié par le Canal 2 de la télévision israélienne ce lundi, le taux d’approbation du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou a chuté de 82% à 38%. La moitié des sondés a qualifié de « mauvaise » sa gestion du conflit. Tant Netanyahou que le Ministre de la Défense Moshe Yaalon et le Chef d’Etat-major Beni Gantz sont devenus la cible de cette vague de critiques (1).

    Néanmoins, les dirigeants sionistes, qui en connaissent un rayon dans l’art de la manipulation, prétendent aujourd’hui calmer ces critiques avec plus de « pain pour le cirque » en faveur des fondamentalistes sionistes. Netanyahu a en effet donné l’ordre de confisquer de nouvelles terres palestiniennes pour un total de 300.000 mètres carrés à Naplouse, au nord de la Cisjordanie (2) ainsi que l’emprisonnement de plusieurs cadres du FPLP qui se trouvaient dans cette même région.

    Parmi les prisonniers du régime sioniste se trouvent Ahmad al-Haj Muhammad, Abu al-Nimr et Zahi Khatatba, qui ont été arrêtés dans la ville de Naplouse Farik, tandis que Kamal Ibrahim Abu Tharifa, Youssef Abd al-Haq Shaddad et Abu Salama Moussa ont été interceptés à Naplouse. Hamayil Amjad, âgé de 37 ans, a été arrêté dans sa maison à Beta au cours d’une rafle. A Jénine, les forces israéliennes ont capturées Fadaa Zugheibi, Muhammad al-Zugheibi, Abdullah al-Afif, Alam Sami Masad et Jaafar Abu Salah. Mustafa Orabi Nakhla, ou Abu Wadee, a été arrêté près du camp de réfugiés de al-Jalazun au nord de Ramallah (3).

    Pour sa part, la direction palestinienne du Fatah est parvenue a un accord avec les leaders du Hamas afin d’initier les démarches nécessaires pour exiger l’intervention de la Tribunal Pénal International (TPI) pour que soient jugés les leaders sionistes pour leurs crimes de guerre à Gaza. Mais les dirigeants sionistes ne craignent cependant pas le TPI. Ils ont confiance en leurs lobbies pour faire en sorte que les Etats-Unis et leurs laquais européens bloquent au Conseil de sécurité de l’ONU et dans d’autres instances internationales toute possibilité d’action de ce Tribunal.

    Il convient de rappeler qu’Israël, tout comme les Etats-Unis, n’a pas ratifiée le traité qui a permis la création du TPI le 17 juillet 1998 en tant qu’unique organisme judiciaire international chargé de poursuivre et condamner les plus graves crimes de guerre, massacres et génocides commis par des individus ou des Etats.

    En définitive, qui a été le vainqueur ? Et jusque quand durera la trêve en Palestine ?

    Pour le malheur de l’humanité, la réponse est cruelle. C’est la mort qui a gagné. C’est le complexe militaro-industriel étasunien. Alors que les poches des contribuables étasuniens sont vides, les marchands de canons et de la mort (sionistes et néoconservateurs) ont gagné des millions de dollars en sacrifiant des milliers de Palestiniens.

    Israël n’a pas reconnue l’existence du peuple palestinien et n’a jamais respecté la résolution n°181 des Nations Unies (de 1947) qui divisait la Palestine historique en deux Etats en accordant seulement une partie de cet espace (52% de la Palestine) aux Européens de religion juive qui arrivèrent dans ce pays à la suite du génocide nazi.

    Il convient de rappeler que les dirigeants sionistes historiques comme David Ben Gurion (1886-1973), Menhaem Begin (1913-1992) et Golda Meir (1898-1978), qui occupèrent le poste de Premier ministre, tout comme ceux d’aujourd’hui, Ehoud Plmert et Benjamin Netanyahou, entres autres, ont clairement laissé entendre qu’ils ne reconnaîtrons pas la création d’un Etat appelé Palestine parce que, selon eux, « les Palestiniens n’ont jamais existé ».

    La recentre « trêve » instaurée en Palestine sera similaire aux autres « trêves » qui se sont produites dans le passé : le régime sioniste l’interprète comme un « repos bien mérité » pour ses troupes d’assassins qui durera le temps nécessaire pour calmer l’opinion publique mondiale et pour reconstituer l’arsenal militaire épuisé au cours de cette dernière aventure criminelle.

    Israël a gaspillé plus de 2,5 milliards de dollars au cours des 50 jours qu’à durée l’agressé contre Gaza (quelques 60 millions de dollars par jour) (4) sans parvenir à atteindre ses objectifs. Un somme qui représente la quasi-totalité de ce qu’elle reçoit annuellement de la part des Etats-Unis pour sa défense. Israël s’attend ainsi à recevoir 3 autres milliards de dollars en armements (3) des Etats-Unis en 2015.

    L’avenir de la Palestine, quant à lui, continuera à dépendre de la résistance de son peuple et des changements géopolitiques qui peuvent survenir dans cette région bouleversée de la planète.

    Basem Tajeldine

    Source :
    http://www.rebelion.org/noticia.php?id=189207

    Traductions françaises pour Avanti4.be : Ataulfo Riera

    Notes :
    [1] http://www.abna.ir/spanish/service/middle-east/archive/2014/08/28/633984/story.html
    [2] http://hispantv.com/detail/2014/03/31/265775/israel-ordena-confiscacion-tierras-cisjordania
    [3] http://www.tercerainformacion.es/spip.php?article73108
    [4] http://elcomercio.pe/mundo/oriente-medio/israel-gasta-us-60-millones-diarios-guerra-gaza-noticia-1751765
    [5] http://www.correodelorinoco.gob.ve/economia/por-que-ee-uu-le-entrega-millones-ayuda-militar-a-israel/

    http://www.avanti4.be/analyses/article/qui-a-gagne-la-guerre-de-gaza

  • Qui a gagné la guerre de Gaza? (Avanti.be)

    Qui a gagné la guerre de Gaza ?

    De nombreuses discussions complexes se centrent en ce moment sur une simple question : qui peut réclamer la victoire dans la guerre de Gaza ? Les termes du cessez-le-feu révèlent que ni le Hamas ni Israël ne sont parvenus à obtenir ce qu’ils voulaient. Quels sont les gains et les pertes de chaque camp et qui sont les vainqueurs ?

    Le Hamas a été capable d’exercer une certaine dissuasion, démontrant ainsi un incroyable niveau de résistance et de force en dépit de ne compter que sur des armes primitives. Il a été capable d’obliger Israël à accepter un allègement du blocus, permettant ainsi l’entrée de plus de biens, d’aide humanitaire et de matériaux pour la reconstruction, de réduire la zone de restriction afin que les Palestiniens aient un meilleur accès aux terres cultivables et d’élargir à 9,6 Km la zone de pêche face à la côte de Gaza. On dit que l’Egypte aurait accepté d’ouvrir le passage de Rafah, à la condition que le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas assume la responsabilité de sa gestion. Et, par-dessus tout, le bénéfice majeur et le plus important du Hamas a été l’augmentation en sa faveur du soutien populaire et de l’admiration des Palestiniens de tous les secteurs politiques vu qu’il est devenu l’épicentre de la résistance palestinienne. Mais il est difficile de savoir si ce soutien se maintiendra dans les jours et les mois à venir.

    Quant au négatif, le Hamas n’a pas été capable de lever totalement le blocus ; il n’est pas parvenu à obtenir le port maritime et l’aéroport réclamés par les Palestiniens et n’a pas été capable de négocier la libération des prisonniers palestiniens. En outre, les pertes humaines ont été lourdes à Gaza : 2.142 personnes ont été assassinées par Israël – la majorité étant des civils – dont plus de 500 enfants. 540.000 personnes sont restées sans logement parce qu’Israël a délibérément détruit leurs maisons et leurs immeubles. L’infrastructure et l’économie de Gaza sont en ruines et presque la moitié de la ville est réduite en décombres. Le Hamas a également suscité les critiques de groupes de droits humains et d’observateurs internationaux en tirant des roquettes de manière indiscriminée contre Israël et pour les assassinats extrajudiciaires de ceux qui sont accusés de collaboration.

    Du côté israélien, la quatrième armée du monde n’a pas été capable de maintenir son opération terrestre à Gaza et a échouée dans son objectif déclaré d’expulser le Hamas du pouvoir – ou même de l’affaiblir. Nous ne saurons jamais réellement si Israël a détruit tous les tunnels, comme l’affirme Tel Aviv. Elle n’a pas été capable de rompre l’accord d’unité entre le Fatah et le Hamas. Elle a perdue la guerre de l’opinion publique quand les images de sa brutalité à Gaza ont été diffusées dans le monde entier. Elle a également perdue 69 des siens, presque tous des soldats. En contrepartie de ces pertes, Israël a obtenue du Hamas la promesse de stopper les tirs de roquettes sur son territoire – chose qui a déjà été obtenue plusieurs fois auparavant, sans qu’un tel déploiement massif de barbarie ne soit nécessaire. De fait, Israël a obtenue bien peu de choses, mis à part l’allongement de sa liste de crimes de guerre contre les Palestiniens.

    S’il faut se réjouir que les deux parties soient parvenues à un accord et que les bombes ont cessé de tomber, il faut reconnaître aussi que le cessez-le-feu n’est qu’une solution précaire pour un problème plus vaste. Les politiques de nettoyage ethnique et de spoliation du peuple palestinien initiées il y a plus de 67 ans par Israël se poursuivent de manière accélérée, sans rendre de comptes à quiconque. Pendant plus de 50 jours, nous avons été témoins de la manière avec laquelle on accorde à Israël une impunité totale pour des actes qui piétinent le droit international, des êtres humains et leurs moyens de vie. Pendant ce temps, le peuple palestinien a été abandonné à son sort sous le regard indifférent de la communauté internationale.

    Un changement fondamental est nécessaire et il est déjà en marche. S’il y avait une victoire à réclamer, elle serait avant tout celle des Palestiniens de Gaza, qui ont démontré une patience, une ténacité et un sens du sacrifice incroyables dans leur lutte pour la liberté. Dans une moindre mesure, il s’agit d’une victoire pour les personnes conscientes du monde entier : depuis celles qui ont abandonné leurs loyautés communautaires pour dire « Pas en notre nom », jusqu’à celles qui ont dépassé les frontières de leurs factions pour dire : « Nous sommes ensemble ».

    La victoire peut être aussi réclamée par les millions de personnes qui ont manifesté partout dans le monde, qui ont mené des actions créatives dans les ports maritimes, qui ont porté des messages sur des banderoles et des pancartes, qui ont hissé le drapeau palestinien ou l’ont projeté sur les murs des parlements… C’est une victoire pour ceux qui ont occupé les toits des usines d’armes et ont dansé dans des flahs-mobs dans les centres commerciaux. C’est une victoire pour le mouvement pour le Boycott, le Désinvestissement et les Sanctions (BDS) contre Israël, qui a vu une énorme augmentation du soutien d’artistes, d’universitaires, de politiciens et de syndicats en sa faveur.

    Qui donc a réellement gagné la guerre de Gaza ? C’est la cause palestinienne.
    14 septembre 2014

    Samah Sabawi est une Palestinienne exilée en Australie, elle est poète, dramaturge, analyste politique et militante des droits de l’Homme.

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    Source : http://mariaenpalestina.wordpress.com/2014/08/29/quien-gano-la-guerra-sobre-gaza/

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