Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Révolutions Arabes - Page 280

  • La priorité pour la Turquie n’est pas de combattre l’EI mais d’éradiquer le PKK (AKB)

    kurfds.jpg

    "Nous n’attendons rien des soldats turcs",

    "l’armée turque n’envisage pas la moindre opération contre les combattants de l’EI?", "cette résolution va rester lettre morte", "ce vote du Parlement n’est que poudre aux yeux", telles sont les réactions des Kurdes qui défendent Kobanê, pied à pied depuis 3 semaines, à l’annonce du vote du parlement turc autorisant une intervention militaire turque en Irak et en Syrie.

    Et ce ne sont pas les promesses du nouveau premier Ministre Ahmet Davutoglu de faire "tout son possible" qui rassurent les combattants, déclaration d’ailleurs immédiatement tempérée par le Président Recep Tayyip Erdogan qui a rappelé que la priorité reste la chute de Bachar al-Assad auquel il voue personnellement une haine mortelle. C’est pour cette raison que les députés CHP (Parti républicain du peuple) se sont opposés à cette motion, le parti social-démocrate, héritier du parti fondé par Atatürk, accusant le gouvernement de vouloir profiter de la situation pour s’engager dans une confrontation armée avec le régime syrien en utilisant le prétendu « Etat islamique » (EI) comme prétexte.

    Les députés HDP(Parti démocratique du Peuple) se sont également opposés à cette motion, le parti pro kurde reprochant au gouvernement turc de ne pas se sentir prioritairement concerné par la lutte contre l’EI. Il en veut pour preuve son refus de condamner les massacres commis par les djihadistes, dont il tolère le recrutement sur son sol.

    Le double jeu habituel d’Erdogan

    Le texte voté par les députés de la majorité aux ordres permet bien à Ankara de déployer des soldats en Syrie et en Irak, mais prend soin de préciser que cette intervention ne se fera que si elle est jugée nécessaire. Par qui ? Par le président, bien évidemment. Les pays de la coalition restent pour leur part sur leur faim car ce texte ne répond pas à leurs attentes, il ne signifie pas que la Turquie fera partie des forces de frappe des opérations aériennes et terrestres contre l’EI. La volonté d’Erdogan est claire : il veut une zone tampon, avec une exclusion aérienne, qui lui permettra d’occuper le Kurdistan syrien, après que les forces kurdes se soient fait massacrer. Cette position est intolérable et Abdullah Öcalan a, depuis sa prison d’Imrali, menacé de rompre les négociations de paix entre le Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK) et Ankara si les djihadistes commettent un massacre à Kobanê à la faveur de l’inaction turque.

    L’obsession turque

    La menace kurde est devenue obsessionnelle pour l’AKP, le parti islamo conservateur du président Erdogan, alors qu’il voit dans les mouvements extrémistes comme l’EI un problème conjecturel créé par les dynamiques régionales plutôt qu’une menace sur le long terme.

    Cengiz Candar écrit dans le quotidien Radikal :

    malgré le processus de paix qui est en cours, Ankara souffre toujours d’une obsession kurde. La motion, préparée sous la pression des États-Unis, ne concerne que secondairement l’État islamique. Elle vise principalement le PKK et le YPG?, qui sont pourtant en train de combattre contre les djihadistes.

    C’est un vrai casse tête pour la Turquie, pour qui il est de plus en plus difficile de faire croire au monde entier que le PKK est une organisation terroriste. En envoyant ses combattants épauler leurs frères du PYD contre l’EI, le PKK gagne de plus en plus en légitimité internationale. Ankara voit avec inquiétude ces Kurdes s’organiser en un quasi-Etat au Rojava? aujourd’hui, mais pourquoi pas en Turquie demain ? "La situation avec Daesh est en train de transformer les groupes kurdes de simples groupes en acteurs politiques" peut-on lire dans la presse turque.

    Le combat qui se déroule à Kobanê n’est pas anecdotique

    Cette position ambiguë de la Turquie sera-t-elle tolérée par la coalition ? On peut le craindre car la Turquie possède la 2e force armée de l’OTAN et est capable d’amener des troupes au sol, sans lesquelles aucune guerre n’est gagnée. Dans le même temps seraient liquidées des forces kurdes qui contestent le modèle d’une économie libérale basée sur les lois du marché, du clientélisme et de la corruption. Il en serait fini du modèle social mis en place au Rojava, démocratique et décentralisé. Ce qui n’est pas pour déplaire à tout le monde.

    Il serait toutefois imprudent pour la coalition de miser sur une éradication des forces populaires kurdes : elles ont en leur sein des combattants et des combattantes non seulement courageux mais aussi expérimentés, sur lesquels il faut compter.

    Si tant il est vrai que l’intervention de la Turquie peut être décisive à court terme, il n’en reste pas moins vrai que le danger que représente l’EI pour tout le Moyen Orient et même au-delà requiert l’union de toutes les forces, incluant notamment l’Iran, les pays du Golfe, les sunnites irakiens, les Kurdes des quatre parties du Kurdistan, la Russie et même son protégé, le gouvernement syrien. Les Etats africains sont aussi concernés et la Chine devra se soucier des prétentions asiatiques de l’EI. Au regard de ces considérations, le combat qui se déroule à Kobanê est-il anecdotique ? Il n’en est rien. L’issue peut être décisive quant à la suite de l’implantation d’un « califat islamique ».

    Kobanê sera-t-il sauvé ? A l’heure où sont écrites ces lignes, le pire est à craindre mais le salut peut venir d’un sursaut international, d’une vision planétaire pour faire reculer la barbarie, d’une décision onusienne visant à permettre à chaque peuple de vivre libre.

    André Métayer

    samedi 4 octobre 2014
    par  Amitiés kurdes de Bretagne
     
  • Nouveautés sur A l'Encontre

    Syrie. De Kobané à Alep, un horizon ténébreux; une solidarité plus nécessaire

    4 - octobre - 2014 Publié par: Alencontre 

    Par Charles-André Udry Les médias internationaux centrent leur attention sur l’offensive des forces dudit Etat islamique (EI) contre la ville de Kobané, territoire kurde en Syrie, proche de la frontière turque. Cette ville, qui comptait par le passé 70’000 habitant·e·s, a reçu des milliers et des milliers de réfugié·e·s des villages environnants fuyant les massacreurs […]

    Syrie. Les Casques blancs face à la barbarie

    5 - octobre - 2014 Publié par: Alencontre 

    Rien ne semble pouvoir les arrêter. Les Casques blancs syriens, inconnus des médias, ont un rôle crucial. Bénévoles, non armés, ils sauvent des vies au risque d’y laisser les leurs. Alors que la situation humanitaire en Syrie se détériore dramatiquement, pour la première fois depuis le début des frappes de la coalition, le Conseil de […]

    «Nous enfermer dans une lecture monomaniaque du monde musulman?»

    3 - octobre - 2014 Publié par: Alencontre

    Entretien avec Olivier Roy A travers ses multiples voyages, de l’Afghanistan au Yémen en passant par l’Iran, Olivier Roy, directeur de recherche au CNRS, est devenu l’un des spécialistes reconnus de l’islam. Si son dernier ouvrage, En quête de l’Orient perdu, entretiens avec Jean-Louis Schlegel, se lit comme un roman d’aventures, il n’en retrace pas […]

    Israël. Emeutes contre les migrants africains et politique de détention sans limites

    3 - octobre - 2014 Publié par: Alencontre 

    Par Charles-André Udry et Michael Schaeffer Omer-Man Fin septembre 2014, a explosé le nombre de manifestations violentes contre les migrant·e·s à Tel-Aviv. L’essor de la xénophobie et du racisme ne peut être interprété – comme le prétend l’extrême droite israélienne­, selon un schéma que l’on retrouve dans d’autres forces ayant les mêmes traits en Europe ou […]

  • Nouveautés sur Europe Solidaire Sans frontières

    kobane.jpg

    *

    Syrie CDKF - 2 octobre 2014
     
    History, analyses, debates BENNOUNE Karima - 1 October 2014
     
    Women, patriarchy, LGBTI OWFI - 28 August 2014
     
    Non-State Actors Human Rights For All - 7 February 2010
     
    Histoire FENZI Mourad - 28 septembre 2014 A
     
    SABADO François - 24 September 2014
     
    Amitiés kurdes de Bretagne - 29 septembre 2014
  • Action à Oakland (Usa)

    ft.jpg

  • Coopération Etats-Unis Assad pour bombarder la Syrie (A l'Encontre.ch)

    https://encrypted-tbn3.gstatic.com/images?q=tbn:ANd9GcQbvk_nr-1oykfN9j6pjOHYkFfDS6V4tjvSErKCkn8mtI-K3CNQcA

    Des contacts discrets entre la CIA et ses homologues syriens ont repris au début de 2014.

    Et, cet été, Ali Mabrouk, patron des services de sécurité intérieure et conseiller de Bachar al-Assad, s’était félicité de ces retrouvailles devant des diplomates étrangers en poste à Damas. Exagérait-il alors la portée de ces échanges balbuzards?

    Peut-être pas, si l’on considère ce qui allait suivre: une coopération américano-syrienne des plus insolites.

    Et l’intensité des bombardements que l’US Air Force vient d’effectuer tranquillement sur les territoires occupés par l’Etat islamique ne peut surprendre que d’incorrigibles naïfs. Lesquels étaient invités à se satisfaire des déclarations rassurantes du chef d’état-major. Le 16 septembre 2014, en annonçant que les Etats-Unis se préparaient à intervenir en Syrie, celui-ci se montrait péremptoire: «Il n’y a pas de partages des cibles»  avec les autorités de Damas. Mais, dès les premiers raids, les analystes militaires français affirmaient le contraire et signalaient l’existence d’«un échange avec les Syriens sur les zones à bombarder.» Une réalité que l’on confirme aujourd’hui au ministère de la Défense [en France].

    A l’instar de Bachar, qui n’a pas hurlé à la vue de ces avions étrangers arrosant d’explo- sifs sa chère Syrie, la presse de Damas, et notamment l’agence Sana, affiche un calme olympien. A preuve, cet aimable constat paru, le 25 septembre, dans Al Watan [La Nation, organe de presse lancé en 2006. Son propriétaire n'est autre que Rami Maklouf, cousin du dictateur et l'une des plus grandes fortunes du pays]: «Ces bombardements semblent respecter les conditions d’une reprise de la coopération avec les Etats-Unis.» 

    Deux jours plus tôt, Al-Thawra [«La révolution», publié depuis 1963], le quotidien du Baas, avait résumé la position adoptée par Bachar. Un éditorial évoquait «une relation complexe avec Washington [et] une coordination négative qui ne précise pas tous ses objectifs.» Suivait un commentaire sur les raids américains, qui «ne peuvent être interprétés comme une atteinte à la souveraineté de la Syrie [...] ni une agression unilatérale, [même s'il s'agit d'] une action militaire illégale.» Avant de conclure: «Seuls l’armée syrienne et ses alliés [à savoir la Russie, l'Iran et le Hezbollah, un peu divisé, semble-t-il] pourront intervenir au sol» contre les djihadistes.

    Au Pentagone, une intervention sur le terrain en Irak, voire en Syrie, est déjà envisagée, même si Barack Obama s’y montre encore hostile. Le général Paul Funk, accompagné d’un petit état-major, a été détaché à Bagdad, avec pour mission d’aider les forces irakiennes et kurdes, en attendant mieux. Quant aux frappes aériennes, elles sont coordonnées par le général Lloyd Austin, qui va et vient entre son PC de Tampa, en Floride, et celui d’Al-Udeid, au Qatar.

    Obama sous pression

    A Washington, le général Dempsey, lui, continue à faire pression sur l’équipe Obama, et il ne s’en cache pas, pour obtenir la présence de combattants au sol, américains et membres de cette coalition de «40» alliés des Etats-Unis. Lesquels ne cessent de répéter, pourtant, qu’ils n’enverront aucun soldat mourir face aux djihadistes.

    Mais Dempsey persévère, et le patron du Pentagone, Chuck Hagel, n’est pas loin d’approuver. Le 26 septembre, en présence de journalistes, il a admis que les frappes aériennes ne suffiront pas, et que «l’engagement des Etats-Unis et de leurs alliés» prendra du temps. Au-delà même des «trois ans» prévus par l’état-major de l’Otan, bien trop optimiste.

    En attendant une éventuelle décision de Barack Obama en faveur d’une bonne guerre [sur le terrain] en Irak ou en Syrie, Dempsey envisage d’entraîner et d’équiper, pendant au moins une année, entre 12’000 et 15’000 combattants syriens – dits «modérés» – pour libérer leur pays. L’Arabie saoudite, qui a longtemps financé les djihadistes et salutistes de tout poil, en espérant qu’ils régleraient son compte à Bachar, s’est portée volontaire pour héberger ce centre américain de formation. C’est un détour ironique de l’Histoire. (Article dans l’édition du 1er octobre 2014 du Canard enchaîné, page 3)

    Publié par Alencontre le 2 - octobre - 2014

    Par Claude Angeli

  • Algérie: le militant syndicaliste Hadj Moussa Aïssa n’est plus (Essf)

    Assemblée des mineurs au cours de leur magnifique lutte de novembre 1948

    Le militant syndicaliste Hadj Moussa Aïssa est mort hier, à l’hôpital Mustapha-Pacha, des suites d’une longue maladie. “Militant infatigable des luttes ouvrières et du combat syndical à Sider El-Hadjar puis à la SNVI de Rouiba (…), défenseur d’un syndicalisme combatif et démocratique au service de la classe des travailleurs et partisan du combat de la gauche anticapitaliste algérienne”, ont fait part, hier, ses amis et camarades.

    “Je l’avais rencontré, en 1978 à Annaba, pour son recrutement au GCR, et je l’ai revu dans les réunions clandestines avec ses camarades du complexe sidérurgique d’El-Hadjar où il était psychotechnicien. Plus tard, il rejoindra le complexe Sonacome de Rouiba où il fut l’acteur et le témoin des divers évènements de la lutte des classes. Il était au GCR, puis à l’ORT, il fait partie de ceux qui tentent un parti ouvrier large en 1989”, a tenu à témoigner, hier, Salhi Chawki, porte-parole de l’UTS.

    Pour Mahmoud Rechidi, porte-parole du PST, “Hadj est une figure incontournable de la classe ouvrière algérienne et de son avant-garde. C’est un être agréable, digne, humain et d’une grande sensibilité. Il connaissait mon frère Mhamed et ils avaient mené ensemble des campagnes d’alphabétisation dans les bidons-ville de Annaba dans les années 1970. Il a tout le temps été disponible, malgré son drame personnel, et était a tous les rendez-vous du combat ouvrier et démocratique”.

    Pour Adel Abderezak, membre fondateur du Cnes, “Hadj Moussa Aïssa a été pour nous, dans la période difficile du militantisme politique clandestin des années 1980 à Annaba puis à Alger, celui qui symbolisait le combat d’une classe ouvrière éveillée, politisée et syndiquée qui a construit le chemin d’une conscience de classe à El-Hadjar (…) et à Rouiba. (…)


    Nos RDV discrets un vendredi matin chaque semaine participaient à semer l’utopie révolutionnaire au moment où tout le monde était dans l’illusion du boumédiennisme socialiste. Nos chemins se sont éloignés, la vie quotidienne nous a enveloppés dans les soucis de l’existentiel, mais les convictions et cet humanisme profond sont toujours là.” “Nous irons une nuit au-delà des interdits et des connivences tacites tracer un chemin pour que nos petites douleurs à répétition trouvent un arbre distributeur d’ombre et de sérénité…”
    , écrivait-il le 11 août dernier sur sa page facebook. C’était l’un de ces derniers messages.

    Repose en paix l’ami, le frère, le camarade.

    28 septembre 2014

    Mourad Fenzi

    http://www.liberte-algerie.com/actu...

    http://www.europe-solidaire.org/spip.php?article33149

  • Nouveautés sur "Lutte Ouvrière"

  • Témoignage à Saint Malo (Afps 35)

    Anne de Bretagne

    MARYAL, une Palestinienne chrétienne, témoignera de son histoire et de la situation de son pays sous occupation. Nous sommes heureux de la recevoir à Saint-Malo, nous vous invitons à venir écouter son témoignage et à échanger avec elle.

    LUNDI 6 OCTOBRE 2014
    à partir de 18 heures
    MAIRIE DE PARAME SAINT-MALO

    La soirée se terminera par un « buffet partagé » pour lequel nous vous invitons à amener un petit « quelque chose » salé ou sucré.

    Association France Palestine Solidarité Pays de Saint-Malo
    CCFD Terre Solidaire (Comité Catholique contre la Faim et pour le Développement)
    Contacts :  02-99-40-30-59 et  02-96-89-12-49

    http://www.rennespalestine.fr/?+Temoignage,150+

  • l’EI intensifie ses offensives au Rojava (Kurdistan de Syrie) avec le soutien de la Turquie (Essf)

    kurdes.jpg

    Jeunes kurdes face à l'armée turque sur la frontière syrienne

    Introduction : Les offensives de l’EI au Rojava (Ouest-Kurdistan)

    Depuis plus de deux ans, la région kurde de Syrie connue sous le nom de Rojava est défendue par les YPG/YPJ – Unités de Protection du Peuple composées d’hommes et de femmes. Ces derniers doivent défendre la région contre les forces du régime et contre les groupes islamistes radicaux.

    Au début, ils ont dû se battre contre l’EIIL (Etat Islamique en Irak et au Levant), Al-Nusra, Ahrar Sham et d’autres groupes radicaux qui combattaient ensemble. Cependant, l’EI (Etat Islamique) s’étant renforcé au détriment des autres groupes, il mène seul les offensives depuis plus d’un an.

    Mis à part les YPG/YPJ, toutes les autres forces armées ont perdu du terrain face à l’EI. En janvier 2014, les Kurdes du Rojava ont mis en place des administrations locales autonomes qui ont pris la forme de trois cantons.

    Dans les institutions nouvellement créées, les Arabes, les Assyriens, les Armeniens et les Turkmènes sont représentés à égalité avec le Kurdes. Les différentes confessions -musulmane, chrétienne, yézidie et alévie- sont également représentées.

    Kobanê est un de ces trois cantons. Il est longé au nord par la frontière turque et entouré sur les autres côtés de territoires contrôlés par l’EI. Voilà 16 mois que l’EI fait le blocus de cette région et l’attaque sans arrêt. Depuis quelques mois, les djihadistes ont coupé l’approvisionnement de Kobanê en eau et en électricité. Dans le même temps, la Turquie pratique un embargo sur tout le Rojava.

    Cependant, les frontières turques longeant les territoires contrôlés par l’EI sont ouvertes. Les gangs attaquant le Rojava ont toujours été organisés, armés et envoyés au Rojava par la Turquie.

    Jusqu’à présent, toutes les offensives de l’EI sur Kobanê ont été repoussées.

    Après avoir envahi Mossoul, les djihadistes de l’EI ont lancé un nouvel assaut contre Kobanê en juillet dernier. Cette agression qui a duré un mois a également été repoussée. S’étant renforcé en hommes et en armements lourds pris en Syrie et en Irak, l’EI a entamé une nouvelle offensive le 15 septembre dernier, à partir de l’est, de l’ouest et du sud de Kobanê. Cette offensive menée à l’aide de véhicules blindés de marque russe et américaine vise aussi bien les civils que les forces armées.

    Au cours des derniers jours, près de 40 villages ont été pris par l’EI. Au moins cent villages on dû être évacués en raison des bombardements effectués par les groupes djihadistes. De nombreux habitants de ces villages se sont réfugiés dans le centre de Kobanê. Des dizaines de milliers d’autres réfugiés ont traversé la frontière pour aller en Turquie.

    Des affrontement violents continuent autour de la ville de Kobanê que les YPG/YPJ défendent avec acharnement malgré leurs moyens militaires limités. Jusqu’à aujourd’hui, les forces de défense du Rojava ont résisté seules contre les djihadistes et, malgré le blocus, les administrations autonomes mises en place dans les trois cantons ont continué à fonctionner avec des moyens très modestes. Par ailleurs, en dépit de ces restrictions, les forces du Rojava ont été les premières à courir au secours des habitants de Shengal (Kurdistan d’Irak) lorsque ceux-ci ont été attaqués par l’EI. Malgré tous ses appels et ses démarches auprès des instances internationales, la population du Rojava n’a jamais reçu aucune aide de l’extérieur, mis à part des aides limitées fournies par quelques organisations humanitaires. La coalition internationale contre l’Etat islamique n’a pas non plus soutenu le peuple du Rojava.

    Alors que l’EI est condamné en Irak comme étant une organisation inhumaine, en Syrie, il passe pour acceptable. Alors qu’il est bombardé en Irak, il est libre d’agir comme bon lui semble en Syrie. Alors que les Kurdes sont considérés comme des alliés indispensables en Irak, de l’autre côté de la frontière, en Syrie, ils sont ignorés.


    Communiqué du Congrès National du Kurdistan (KNK)

    Kobanê, l’un des trois cantons autonomes du Rojava, est sous les attaques barbares des gangs de l’EI.

    Le 15 septembre 2014, l’Etat Islamique (EI) a entamé de vastes offensives contre la région de Kobanê (en arabe, Ayn Al-Arab) sur plusieurs fronts, au nord de la Syrie.

    Depuis mi-septembre, la région de Kobanê est pilonnée par l’artillerie lourde que l’EI a ramenée de Mossoul. Les djihadistes utilisent en effet des tanks, des lance-roquettes, des mortiers et d’autres armements lourds dans ces offensives qui visent directement la population civile. Les premiers pilonnages de villages autour de Kobanê ont contraint les habitants à quitter leurs foyers. Les YPG, forces de défense du Rojava, ont ensuite évacué des dizaines de villages en ouvrant des couloirs humanitaires permettant aux déplacés de rejoindre la ville de Kobanê.

    D’après des chiffres officiels, au moins 50 000 personnes auraient franchi la frontière turcosyrienne en l’espace de 24 heures, entre le 19 et le 20 septembre. La tragédie humanitaire à la frontière turque a alarmé les Nations Unies dont le secrétaire général, Ban Ki Moon, a appelé à une cessation immédiate des offensives de l’EI et mis en garde contre l’augmentation du nombre des civils déplacés.

    Kobanê est une enclave située au nord-est de la province d’Alep. Elle abrite une population d’environ 500 000 personnes, dont des réfugiés internes. Depuis qu’elle a été libérée de l’emprise du régime syrien en 2012, elle est sous le contrôle des Kurdes qui en ont fait l’un des trois cantons
    autonomes en janvier 2014.

    Kobanê est entourée de territoires contrôlés par l’EI. Les offensives actuelles sont menées par des milliers de combattants djihadistes venus des régions de Jarablus, Tal Abyad et Raqqah dans le but de s’emparer entièrement de cette enclave. Des affrontements violents continuent entre les YPG et les combattants de l’EI sur plusieurs fronts à une distance de 10 à 20 km au sud, à l’ouest et à l’est de Kobanê. Les YPG sont militairement désavantagés par rapport à l’EI qui dispose d’un armement lourd et sophistiqué.

    Totalement isolés des autres régions kurdes du fait de cet encerclement par l’EI, la seule voie de secours des habitants de Kobanê est la frontière turque au nord.

    Face à la menace de l’EI, les habitants de Kobanê se sont mobilisés pour protéger collectivement leurs maisons. De leur côté, les YPG ont lancé plusieurs appels à la mobilisation générale et se sont engagés à défendre la région jusqu’au bout et par tous les moyens. Ils ont été rejoints par des combattants et des volontaires venus de toutes les parties du Kurdistan pour participer à la résistance de Kobanê.

    L’EI considère les Kurdes comme des ennemis et des infidèles et donc des cibles légitimes. Nous sommes donc confrontés à de sérieuses menaces de massacres, d’enlèvement et de nettoyage ethnique similaires aux massacres perpétrés à l’encontre des Yézidis de Shengal en août dernier.

    • La réaction internationale à la menace de l’EI doit être la même en Syrie et en Irak dans la mesure où les actions en Irak ont un impact direct sur la situation en Syrie. Ainsi, les frappes aériennes en Irak ont conduit l’EI à se concentrer sur la Syrie.

    • Une action urgente est nécessaire à Kobanê afin d’éviter un danger imminent de crime de guerre et de massacres.

    • La communauté internationale doit garantir l’application de la résolution 2170 du Conseil de Sécurité de l’ONU qui oblige tous les Etats membres à adopter des sanctions contre l’EI. Ceci est particulièrement nécessaire concernant la Turquie qui laisse passer les djihadistes de l’EI en Syrie et leur fournit des bases arrières sur son territoire pour faciliter leurs opérations contre Kobanê et le reste du Rojava.

    • La communauté internationale doit remplir ses missions en protégeant la population civile de Kobanê et en prévenant ainsi une nouvelle tragédie humanitaire. En l’absence de réaction, la situation ne peut que s’empirer et risque d’évoluer vers un nouveau génocide.

    • Les cantons autonomes de Syrie doivent être reconnus à l’instar de la région autonome du Kurdistan d’Irak. La résistance des YPG doit être soutenue.

    • Une aide humanitaire urgente doit être fournie aux réfugiés contraints de fuir devant les offensives de l’EI.


     Déclaration du Co-Président du canton de Kobanê, Enver Muslim

    « Personne ne doit espérer que nous nous rendions »

    « Le but des gangs de l’EI est de commettre à Kobanê un massacre semblable à celui de Shengal.

    Personne ne doit espérer que nous nous rendions ou que nous abandonnions notre territoire.

    Nous allons résister jusqu’à notre dernière goutte de sang. Les gangs ne pourront pas entrer dans Kobanê. Si c’est nécessaire, nous allons les noyer dans notre sang.

    La situation à Kobanê est la même qu’à Shengal. Les personnes âgées et les enfants pleurent pour ceux qu’ils ont laissés derrière eux.

    Nous sommes face à un second Shengal. Nous appelons toutes les forces démocratiques à nous soutenir. DAESH (EI) veut perpétrer un massacre à Kobanê. Si la communauté internationale est contre les terrorisme et les massacres, elle doit nous soutenir sans attendre. »


    Communiqué du bureau politique de l’Union Patriotique du Kurdistan (UPK, Irak)

    A l’attention du peuple kurde et des Etats qui soutiennent le Kurdistan et les forces irakiennes et kurdes,

    La ville de Kobanê est confrontée à de vastes offensives menées par l’Etat Islamique (EI) qui utilise toutes sortes d’armes lourdes. Les bombardements sur la ville de Kobanê ont causé de graves préjudices physiques et matériels : des dizaines de civils y ont perdu la vie. Une tragédie humanitaire se profile dans la ville.

    Cette agression a lieu au moment même où les Nations Unies et les Etats occidentaux ont décidé d’attaquer l’EI partout où il se trouve. Kobanê, ville de l’Ouest-Kurdistan, est brutalement assaillie par l’EI sous les yeux de la communauté internationale.

    Par conséquent, l’UPK appelle le Conseil de Sécurité de l’ONU, les Etats-Unis et les autres Etats occidentaux à entreprendre des actions immédiates afin de sauver la ville des terroristes de l’EI et de fournir une aide humanitaire à la population.

    Nous saluons la population de Kobanê pour son courage et sa détermination.

    Nous saluons les résistants de Kobanê.

    Nous saluons les martyrs de Kobanê.


    Lettre de la Coordination Nationale Solidarité Kurdistan* au Président de la République Française

    Monsieur le Président,

    Les différents organes de presse, internationaux ou nationaux, font état de nouvelles les plus alarmantes à la suite de l’offensive des djihadistes de l’EIIL dans la province de Kobanê au nord de la Syrie.

    Disposant d’armements lourds, chars, véhicules blindés, pièces d’artillerie, ces groupes qui se sont illustrés par des actes de barbarie perpétrés en Irak à l’encontre de Chrétiens et de Yézidis, se sont emparés de nombreux villages kurdes (ou peuplés majoritairement de Kurdes). Des dizaines de

    Aujourd’hui, c’est la ville même de Kobanê qui est menacée et avec elle plus de 400 000 habitants qui peuvent être pris au piège.

    L’Observatoire Syrien des Droits de l’Homme a alerté les instances internationales sur le risque de voir se perpétrer un véritable génocide.

    Notre pays s’est engagé aux cotés des Irakiens et des Kurdes pour mettre un terme à l’emprise des djihadistes sur cette partie du monde et c’est une bonne chose.

    Aujourd’hui, il y a urgence à ce qu’il s’engage aux cotés des Kurdes de Syrie qui assument seul le poids de la résistance aux prétentions territoriales de l’EIIL.

    Les Kurdes de Syrie, qui tiennent en échec depuis plus de deux ans les entreprises criminelles des djihadistes, n’ont pas hésité à porter aide aux Chrétiens et Yézidis d’Irak. Ils les ont sauvés alors qu’ils étaient massacrés, chassés de leurs villages et encerclés sur le mont Sinjâr. Il serait aujourd’hui particulièrement injuste de la part de la communauté internationale et de notre pays de laisser se perpétrer à leur encontre les pires actes de barbarie.

    Il y a urgence à ce que vous décidiez une aide humanitaire, logistique et militaire notamment par la livraison d’armes, afin de permettre aux forces kurdes et aux différentes unités de défense engagées à leurs côtés de stopper l’avancée des djihadistes. Notre pays a les moyens d’une intervention militaire rapide et déterminante pour anéantir l’armement lourd de l’EIIL. C’est une des conditions nécessaires pour que la résistance des Kurdes ne soit pas vaine.

    Il y a urgence à ce que la France invite la Turquie, membre de la coalition, à cesser son soutien aux djihadistes.

    Monsieur le Président, le sort de centaines de milliers de Kurdes est entre vos mains. La chute de Kobanê aurait des conséquences incalculables et, une nouvelle fois, l’Humanité toute entière aura à déplorer un nouveau génocide.

    * La CNSK est composée des associations suivantes : Amis du Peuple Kurde en Alsace, Amitiés Corse Kurdistan, Amitiés Kurdes de Bretagne (AKB), Association de Solidarité France Kurdistan (ASFK), Association Iséroise des Amis des Kurdes (AIAK), Fédération des Associations Kurdes en France (FEYKA), Mouvement de la Paix, Mouvement Jeunes Communistes de France (MJCF), MRAP (Mouvement contre le Racisme et pour l’Amitié entre les Peuples), Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA), Parti Communiste Français (PCF) Solidarité et Liberté (Marseille), Union Démocratique Bretonne (UDB)


    Communiqué du Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA)

    Solidarité avec la résistance des populations face à l’E.I

    La région de Kobané au nord de la Syrie est soumise à de violentes attaques de l’E.I (Daesh) depuis plusieurs jours, au point que les forces kurdes du YPG et les autres forces de la résistance ont dû se retirer de nombreux villages. Ces combats ont jeté à nouveau sur les routes des milliers
    de Yezidis, Assyriens et Chaldéens qui s’étaient réfugiés à Rojava. La Turquie qui joue un jeu ambigu en laissant passer les Jihadistes, a même pendant un temps refusé d’ouvrir la frontière à ces réfugiés.

    La France ne peut pas continuer à accueillir en grande pompe les pays qui ont armé ou aident les barbares de l’E.I, Turquie, Qatar, Arabie Saoudite et prétendre participer à la lutte contre les Jihadistes tout en laissant la résistance et la population kurde mener seules un combat à armes inégales face aux blindés et armes lourdes de l’E.I.

    Nous exigeons que les autorités françaises viennent en aide à la population de Rojava et en particulier dans la région de Kobané.

    Nous exigeons qu’elles fassent pression sur la Turquie, membre de l’OTAN pour qu’elle cesse de protéger les Jihadistes,

    Nous exigeons le retrait du PKK de la liste des organisations terroristes en France.

    Montreuil, le 22 septembre 2014* 16 rue d’Enghien 75010 Paris Mail : feykakurde@gmail.com – Tel : 0952510934

    23 septembre 2014Dossier d’information diffusé par le Conseil Démocratique Kurde de France - CDKF.