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  • Israël, Palestine, quel avenir ?

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    Une réunion publique sera organisée le mardi 12 août 2014 au Havre. Jean-Guy Greilsamer, de l’Union Juive Française pour la Paix (UJFP) sera présent, en compagnie de deux Havrais de retour de Cisjordanie

    Israël, Palestine, quel avenir ? 
    Le mardi 12 août 2014 à 17h30
    Salle Franklin de la Maison des syndicats,

    119 cours de la République
    Le Havre

    http://www.ujfp.org/spip.php?article3440

  • En finir avec l’impunité : la Cour Pénale Internationale doit poursuivre Israël !

    Un appel du Centre d’Information Alternatif (AIC - Jérusalem / Bethlehem)

    Si les dirigeants israéliens devaient une fois de plus bénéficier de l’impunité pour leurs crimes en raison de la complicité de la communauté internationale, cela imprimerait la marque de Caïn sur le front de l’humanité.

     

    Le Centre d’information alternative (AIC) appelle les mouvements de solidarité avec la Palestine, les organisations des droits de l’homme et tous les mouvements sociaux à se mobiliser et poursuivre les criminels de guerre israéliens responsables de l’agression sanglante actuellement en cours contre la bande de Gaza et ses habitants.

    L’AIC appelle en outre à une solidarité effective avec les Palestiniens pour mettre fin à l’occupation israélienne, la raison de l’attaque de Gaza et des crimes de guerre, étant précisément fondée sur le fait qu’Israël est un occupant. L’Opération « Protection Edge" n’est pas la première guerre de massacre perpétré par Israël. Elle ne sera pas non plus la dernière, si l’occupation continue.

    La Mission d’enquête des Nations Unies sur le conflit de Gaza (Commission Goldstone), présidée par le juge Goldstone après l’attaque de Gaza par Israël (l’Opération Plomb Durci) a clairement conclu que des crimes de guerre avaient été commis au cours de cette opération, et peut-être même des crimes contre l’humanité. Par rapport à ce que les gens de Gaza ont subi ces trois dernières semaines, « Plomb durci » a été une opération mineure avec des dégâts limités.

    Les conclusions de la Commission Goldstone, ont cependant été enterrés par le Conseil de sécurité de l’ONU en raison du veto des États-Unis.

    Il est impératif qu’un État, une région ou tout autre instance gouvernementale exigent une enquête impartiale par le bureau du procureur de la Cour pénale internationale et que, le cas échéant, elle donne lieu à un acte d’accusation de la CPI à l’encontre des responsables politiques israéliens et des hauts responsables militaires qui ont dirigé le massacre à Gaza. Les pays qui ont pris des engagements dans le domaine de la justice internationale ne devraient pas attendre pour commencer une telle enquête, et doivent agir maintenant.

    Si la communauté internationale, ou au moins un de ses acteurs, n’assume pas sa responsabilité, c’est au mouvement social mondial - ses partis, syndicats, mouvements et associations - d’agir pour mettre fin à l’impunité des criminels de guerre israéliens.

    Le mouvement social mondial a également pour mission de développer la solidarité avec le peuple palestinien et d’aider à mettre fin à l’occupation israélienne. La société civile palestinienne en général et les habitants de Gaza en particulier, appellent à un renforcement de la campagne BDS ; à un embargo sur les ventes et les fournitures d’armes à Israël ; à l’augmentation des manifestations publiques et des déclarations ; à adopter toutes mesures susceptibles d’être efficaces en solidarité avec le peuple palestinien.  vendredi 8 août 2014 par AIC

    Articles de cet auteur

     

    http://www.ujfp.org/spip.php?article3447

  • Les positions européennes face à la tragédie que vivent les Palestiniens à Gaza sont incompréhensibles (Ujfp)

    «Parce qu’elles viennent anéantir ce que l’Union européenne a aidé à construire : la Palestine» Majed Bamya

    Majed Bamya est diplomate palestinien. Dans une lettre qu’il a publié sur sa page facebook, il revient sur la position incompréhensible de l’Union européenne face à l’offensive militaire israélienne sur la bande de Gaza. Pour lui, l’Union européenne renonce à son engagement et ses efforts pour la construction de la Palestine tout en encourageant l’impunité d’Israël.

     

    J’ai choisi l’Europe pour faire mes études de droit, la France en particulier.

    J’ai ensuite vécu six ans à Bruxelles où j’ai travaillé plus d’un an au Parlement européen, pour ensuite rejoindre la Délégation générale de la Palestine en tant que diplomate. Souvent, on m’interroge sur telle ou telle position européenne. Conscient des enjeux et lucide sur les dynamiques de prises de décision de l’Union européenne, je réponds : « les Etats sont divisés et cherchent avant tout à obtenir une position commune. Tout langage est longuement négocié. Chaque déclaration est le résultat d’un fragile équilibre... ». Toutefois, depuis l’agression israélienne contre la bande de Gaza, je ne cherche plus d’explications et reçois les prises de position européennes comme autant de reniement, voire de trahison. Les mots sont durs, n’est-ce pas, mais les miens au moins ne tuent pas.

    Mes collègues européens à Bruxelles et dans les capitales me connaissent, ils savent que je crois au rôle et à l’apport de l’Europe et que j’œuvre à ma petite échelle au rapprochement entre l’Europe et la Palestine. Oui, l’Europe a fait beaucoup ces 30 dernières années pour la Palestine et pour son peuple afin que nous ayons notre Etat et que nous puissions vivre dignement, même si paradoxalement, l’Union Européenne n’a pas encore reconnu l’Etat qu’elle nous a aidé à construire. Sur l’essentiel des questions politiques, nos positions et les positions européennes sont quasiment alignées, car basées sur le droit international. C’est bien pour cela que je trouve les positions européennes face à la tragédie que vivent les palestiniens à Gaza incompréhensibles, parce qu’elles viennent anéantir ce que l’Union Européenne a aidé à construire : la Palestine. Dans cette guerre, ce n’est pas le Hamas qui est visé. La cible de la puissance occupante et coloniale israélienne a toujours été la Palestine et son peuple, quel que soit le prétexte utilisé. Après ces décennies d’engagement pour la paix au Proche-Orient, l’Union européenne est-elle réellement incapable de voir cette réalité où préfère-t-elle simplement continuer à la nier ?

    Le consensus européen s’est construit immédiatement autour de l’affirmation du droit d’Israël à se défendre et de la condamnation des roquettes. La déclaration du Conseil de l’Union européenne du 22 juillet est sans équivoque et les différentes déclarations de dirigeants européens lui font écho. Aussi, l’Union regrette les morts palestiniens mais refuse d’imputer expressément la responsabilité de ces morts aux attaques israéliennes. J’ai lu et relu les différentes déclarations et la conclusion est sans appel, Israël s’en est servi comme d’un blanc-seing à sa politique criminelle.

    Est-ce qu’un Etat qui occupe un autre, et qui impose un siège à 1,8 millions de personnes ne crée pas les conditions mêmes de son insécurité et ne peut donc pas se prévaloir de son droit à se défendre ? Depuis quand le droit de se défendre autorise-t-il à commettre des massacres, tuer des civils, y compris des familles entières ? N’avons-nous pas le droit de nous défendre ? N’y-a-t-il pas en droit international un droit à la résistance, y compris militaire ? Fallait-il attendre qu’il y ait plus de 1850 Palestiniens tués par Israël, dont plus de 400 enfants, que les écoles de l’ONU, les hôpitaux, la principale centrale électrique soient bombardées pour commencer à critiquer Israël ?!

    Je me souviens alors que je plaidais pour le retrait du Hamas de la liste européenne des organisations terroristes et notamment depuis 2006 contre le boycott européen du gouvernement formé par celui-ci, mes collègues européens me disaient : « Mais ils tuent des civils ! ». Que dire alors d’un Etat dont le premier partenaire économique est l’Union européenne, et qui tue depuis ces dernières semaines maintenant jusqu’à parfois cent civils par jour ? A quand des sanctions contre la puissance occupante israélienne ? L’impunité d’Israël tue, et il faut y mettre un terme. C’est cette impunité qui a permis à Israël de commettre des massacres à répétition, de poursuivre son siège illégal contre notre peuple à Gaza, et sa colonisation de nos terres, autant de crimes de guerre contre un peuple qui aspire à vivre librement et dignement sur sa terre.

    Tous les états européens membres du Conseil des droits de l’homme des Nations Unies se sont abstenus lors du vote d’une résolution prévoyant l’envoi d’une commission d’enquête composée d’experts internationaux pour vérifier les violations du droit international commis ces dernières semaines. Comme à l’occasion du vote pour l’Etat palestinien à l’ONU, si le prix de l’unité est le silence, autant que chacun reprenne sa voix.

    Les Palestiniens ont souvent regardé vers l’Europe avec espoir. Et au cours des trois dernières décennies, ils ont réussi à construire avec ceux, pourtant en partie responsable de leur Nakba et de leurs drames, une relation de partenariat et d’amitié. Aujourd’hui, le regard des palestiniens est rempli de colère, de larmes, d’incompréhension. Et à la question qu’ils me posent avec insistance « pourquoi l’Europe agit ainsi ? », je n’ai qu’une réponse : par lâcheté.

    Nul ne peut se cacher désormais derrière un appel aux négociations délégitimées par la poursuite de la colonisation et de l’occupation. Les négociations n’ont de sens qu’une fois que la puissance occupante a décidé de mettre fin à son occupation et qu’elle le démontre, or Israël nous a démontré à chaque fois le contraire. Car on l’oublie parfois, mais il ne s’agit pas d’un conflit de bon voisinage où on appellerait les voisins à venir délimiter chacun son terrain, il s’agit bien d’un déni des droits d’un peuple, d’une occupation illégale, d’une lutte pour la liberté.

    Il faut donc isoler le pouvoir colonial en Israël comme fut isolé le gouvernement d’apartheid en Afrique du Sud, et un jour pas très lointain, tous les Etats seront amenés à faire un choix clair : soit la complicité avec l’apartheid, soit le soutien à la fin de l’oppression. Les peuples européens qui ont manifesté massivement en solidarité avec la Palestine et les citoyens qui ont relayé les appels au boycott-désinvestissements-sanctions ont fait leurs choix. Il serait largement temps que les gouvernements européens s’en inspirent.

    vendredi 8 août 2014  Majed Bamya, le 6 août 2014

     

  • Nouveautés sur Europe Solidaire Sans frontières

    Free Mahienour El-Masrry - الحرية لماهينور المصري
     
    MINIO Mika - May 2014

     

    MONNOT Caroline - 27 juillet 2014
     
    WOLF Sherry - 1 July 2014
     
    Mouvements (Palestine) - 5 août 2014
     
    AFPS - 8 août 2012
     
    LATTA Jérôme - 1er février 2014
  • Gaza. Nouvelle manifestation de soutien aux Palestiniens à Quimper (OF)

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    Associations et organisations ont appelé à manifester ce samedi à Quimper en solidarité au peuple palestinien. Le défilé s'est déroulé dans le calme.

    « Gaza, Palestine, c'est l'humanité qu'on assassine ! » « Vite, vite, un État palestinien! » « Une seule solution : arrêter l'occupation ! » C'est au son de ces slogans et de bien d'autres qu'une centaine de personnes selon la Police et 300 selon les organisateurs ont manifesté leur soutien au peuple palestinien, ce samedi après-midi, à Quimper.

    Le cortège s'est ébranlé au départ du plateau de la Déesse avant de regagner la place Saint-Corentin. Là, ont été égrenés les noms de victimes palestiniennes tuées ces dernières semaines par des Israéliens dans la bande de Gaza. Des minutes de silence ont également été observées.

    25 organisations et associations et de simples citoyens ont pris part au défilé (1). Gabriel Brun, un communiste de 84 ans, est l'un d'eux : « J'ai toujours été un partisan de la paix. Je demande l'arrêt des hostilités, de l'extermination du peuple palestinien et la reconnaissance d'un état palestinien. »

    Yves Jardin, de l'association France Palestine solidarité, était l'un des coordinateurs de la manifestation. « C'est le 6e rassemblement que l'on tient à Quimper. On demande la paix, la levée du blocus de la bande de Gaza et l'arrêt des bombardements. »
    Quimper - 09 Août

    (1) L'association France Palestine solidarité, Amnesty international Quimper, l'Association républicaine des anciens combattants (Arac), la CGT, Europe écologie Les Verts, le Front de gauche, la Ligue des droits de l'Homme Quimper, le Mouvement pour la paix, NPA 29 et bien d'autres...

    http://www.ouest-france.fr/gaza-nouvelle-manifestation-de-soutien-aux-palestiniens-quimper-2750373

  • Soutien à Gaza. Un convoi de solidarité organisé samedi, à Morlaix (OF)

     

    L'Association France-Palestine (AFPS) a organisé une action de soutien au peuple palestinien au centre-ville pendant la mobilisation du Collectif de soutien à Gaza.

    Samedi, l'Association France Palestine (AFPS) a organisé un convoi de soutien au peuple palestinien, samedi matin vers 11 heures. Le convoi était composé d'une demi-douzaine de voitures habillées aux couleurs du drapeau des territoires palestiniens. Un équipement son qui trônait sur le toit de l'un des véhicules a servi aux manifestants pour passer des slogans du type : « sanctions, sanctions, halte au massacre du peuple palestinien ». En plus des slogans, les Klaxons ont retenti dans la ville entre 11 heures et 12 h 30.

    En ce samedi de marché, le convoi a déambulé dans un centre-ville très fréquenté. Cette action de l'APF s'est déroulée en marge du rassemblement du Collectif de soutien à Gaza, sur le parvis de la mairie.

    Depuis le début des rassemblements, le 30 juillet, c'est la première fois qu'une telle action est menée. Les organisateurs promettent de continuer la mobilisation en imaginant de nouvelles façons de se faire entendre. Morlaix - 09 Août

    http://www.ouest-france.fr/soutien-gaza-un-convoi-de-solidarite-organise-samedi-morlaix-2750321

  • Gaza. Nouvelle manifestation mais moins suivie à Vannes (OF)

     

     

    Ils défilaient dans le calme pour réclamer la fin du blocus de Gaza

    Le mouvement s'est essoufflé en cette quatrième semaine de protestation. Les manifestants étaient moins d'une centaine cet après-midi pour réclamer l'arrêt des bombardements et du blocus de Gaza.

    Mais ceux qui ont défilé, dans le calme, n'avaient rien perdu de leur détermination. Ils ont à nouveau tenté, par leur présence, remarquée dans la rue, de sensibiliser un public constitué pour une grande part d'estivants. 

    « Près de 2000 morts dont 450 enfants, 106 personnes âgées, 250 femmes ; plus de 10 000 blessés dont 2 600 enfants et 1 500 femmes ; 2 500 maisons détruites... » a rappelé au micro, Odile Le Normand, de l'association France Palestine Solidarit.

    « Plus d'eau potable, plus d'électricité à Gaza, c'est une catastrophe humanitaire qui se produit sans que la communauté internationale prenne les mesures pour l'empêcher. Il faut lever ce blocus inhumain... » 
    Vannes - 09 Août

    http://www.ouest-france.fr/gaza-nouvelle-manifestation-mais-moins-suivie-vannes-2750432

  • Lannion, samedi 9 août

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  • Gaza et l’économie néolibérale de la violence en Israël (Afps)

     

    http://revolutionsarabes.hautetfort.com/media/00/00/2180778759.jpeg

    Gaza est ainsi devenu un véri­table labo­ra­toire d’expérimentation sur la misère humaine et sur le contrôle des popu­la­tions « non dési­rables ».

    Labo­ra­toire qui sert éga­lement à tester les tech­niques et armes déve­loppées par le com­plexe militaro-​​industriel. C’est ainsi que le gou­ver­nement israélien relança l’économie pro­pulsée par son secteur des tech­no­logies liées à la sécurité et à l’industrie de l’armement. Les Israé­liens ont pris conscience de la « valeur » de leur expé­rience et savoir-​​faire en matière d’opérations mili­taires et poli­cières dans un contexte post-​​9/​11. Il en va de même pour l’armement testé sur des cibles humaines

    Depuis le « désen­ga­gement » de Gaza en sep­tembre 2005, se suc­cèdent, entre les opé­ra­tions mili­taires d’envergure contre les Gazaouis, des épi­sodes de « paix » pendant les­quels la vie des Israé­liens res­semble à celle des pays euro­péens voisins. En Cis­jor­danie, l’occupation va bon train. Entre 2005 et 2011, la popu­lation de colons israé­liens a aug­menté de 22%, passant de 425 000 à 520 000 (excluant Jérusalem-​​Est).

    Israël a gagné en tous points.

    Devant le non respect du droit inter­na­tional régissant les devoirs de l’occupant, la com­mu­nauté inter­na­tionale a baissé les bras. Depuis la signature des Accords d’Oslo en 1993, Israël n’a plus à se soucier des frais relatifs à ses res­pon­sa­bi­lités de puis­sance occu­pante. La logique guidant la par­tition des ter­ri­toires pales­ti­niens occupés oscille « entre pré­sence et absence sélective, adressant deux stra­tégies israé­liennes contra­dic­toires : ter­ri­to­riale (qui tente d’annexer le plus de ter­ri­toires pos­sible) et démo­gra­phique (excluant les zones for­tement peu­plées par des Pales­ti­niens). » (Wizman, Hollow Land, 2007) Ainsi, les Accords d’Oslo et le « désen­ga­gement » ont assuré la pérennité de l’occupation et la colo­ni­sation en aban­donnant le plus gros de la popu­lation pales­ti­nienne tout en gardant le contrôle sur l’ensemble du ter­ri­toire encore colonisable.

    La ren­ta­bilité de l’économie de la vio­lence depuis le « désen­ga­gement » de Gaza, l’occupation est marquée par une admi­nis­tration de plus en plus dépen­dante d’une logique de « vio­lence retenue » per­mettant à Israël d’affirmer sa domi­nation sur les ter­ri­toires pales­ti­niens et sur la popu­lation tout en répondant à l’impératif éco­no­mique. Comme le sou­lignent des uni­ver­si­taires israé­liens, cette vio­lence retenue « promet un contrôle maximal […] au plus bas prix. ». Au-​​delà de la miti­gation des réper­cus­sions poli­tiques d’une longue occu­pation, l’administration israé­lienne, en plus de réduire les coûts éco­no­miques, exploite main­tenant la vio­lence dans les ter­ri­toires pales­ti­niens comme sti­mulus éco­no­mique. C’est dans ce cadre d’économie de la vio­lence qu’il faut situer la pré­sente opération.

    Gaza est ainsi devenu un véri­table labo­ra­toire d’expérimentation sur la misère humaine et sur le contrôle des popu­la­tions « non dési­rables ». Labo­ra­toire qui sert éga­lement à tester les tech­niques et armes déve­loppées par le com­plexe militaro-​​industriel. C’est ainsi que le gou­ver­nement israélien relança l’économie pro­pulsée par son secteur des tech­no­logies liées à la sécurité et à l’industrie de l’armement. Les Israé­liens ont pris conscience de la « valeur » de leur expé­rience et savoir-​​faire en matière d’opérations mili­taires et poli­cières dans un contexte post-​​9/​11. Il en va de même pour l’armement testé sur des cibles humaines. Ainsi, à la question par le jour­na­liste israélien M. Feldman « pourquoi une telle demande pour les armes israé­liennes ? », le ministre de l’industrie israélien, M. Ben-​​Eliezer, affirmait « Si Israël vend des armes, les ache­teurs savent qu’elles ont été testées. » Le jour­na­liste demande alors si cette expé­rience avec la vio­lence est liée à la crois­sance éco­no­mique et le ministre répond : « cela génère des mil­liards de dollars ».

    Cette éco­nomie de la vio­lence retenue est basée sur un principe de modu­lation qui vise à éviter les débor­de­ments : des seuils à ne pas franchir sont déter­minés pour main­tenir un contrôle poli­tique et éco­no­mique efficace. Les diri­geants israé­liens nomment « zone élas­tique de dis­crétion » cet équi­libre dyna­mique. Des jour­na­listes israé­liens ont révélé l’existence d’un document appelé « Lignes rouges » qui établit une liste de ces seuils. Par exemple, le minimum de calories requises pour sou­tenir une popu­lation de 1.8 million de Gazaouis est réglé juste au-​​dessus de la défi­nition du seuil de famine de l’ONU et la « zone de dis­crétion » est constamment réévaluée grâce à la sur­veillance permanente.

    LA « PAIX », CETTE GUERRE SANS FIN

    Alors qu’Israël se retire de Gaza, le compte de l’opération « Bordure Pro­tec­trice » s’élève à 1817 tués et plus de 9000 blessés du côté pales­tinien. Ces chiffres révèlent l’ampleur du drame qui se déroule sous nos yeux, qui n’est qu’une montée en intensité de la vio­lence quo­ti­dienne de l’occupation.

    Des­titués via une poli­tique raciale et iden­tifiés comme un « pro­blème démo­gra­phique », les Pales­ti­niens, entre deux opé­ra­tions mili­taires, ren­contrent constamment les obs­tacles de l’occupation qui les dirigent gra­duel­lement vers une mort beaucoup moins spec­ta­cu­laire que les scènes télé­visées actuelles. Cette forme de « mort en douceur » prend la forme d’un non-​​événement où les impli­ca­tions poli­tiques et éthiques de l’État Israélien sont dis­sipées dans la matrice d’occupation qui implique la taxation, la séques­tration de revenus, la vio­lence quo­ti­dienne des colons israé­liens, un blocus aérien, naval et ter­restre, un réseau de « check­points », la mul­ti­pli­cation des permis, des cartes magné­tiques, etc.

    Le poli­to­logue Achille Mbembe écrivait au sujet de la Palestine :

    « Les vil­lages et villes assiégés sont enfermés et coupés du monde. La vie quo­ti­dienne est mili­ta­risée. Liberté est donnée aux com­man­dants mili­taires locaux de tuer quand et qui bon leur semble. Les mou­ve­ments entre cel­lules ter­ri­to­riales néces­sitent des permis offi­ciels. Les ins­ti­tu­tions civiles locales sont sys­té­ma­ti­quement détruites. La popu­lation assiégée est privée de ses sources de revenus. Tuer de façon invi­sible s’ajoute aux exé­cu­tions ouvertes. » L’odeur des eaux usées suite au bom­bar­dement de l’usine de trai­tement, les cou­pures d’électricité, le vrom­bis­sement des drones, le blocus, les assas­sinats ciblés, les res­tric­tions de dépla­cement, le manque de nour­riture, les tirs spo­ra­diques venant de la bar­rière de sécurité qui sert de cage aux Gazaouis sont autant de signes quo­ti­diens qui rap­pellent que la « paix », de leur côté du mur, prend la forme d’une guerre sans fin. Le Monde.fr

    Par François-​​Xavier Plasse-​​Couture (Doc­torant en Science Poli­tique à l’Université d’Hawaii à Manoa, chargé de cours à l’université du Québec à Montréal et à l’Université de Sherbrooke), samedi 9 août 2014

    http://www.france-palestine.org/Gaza-et-l-economie-neoliberale-de

  • Nouveautés sur Avanti.be

    Palestine : Chroniques d'une agression criminelle