Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

  • Témoignage à Saint Malo (Afps 35)

    Anne de Bretagne

    MARYAL, une Palestinienne chrétienne, témoignera de son histoire et de la situation de son pays sous occupation. Nous sommes heureux de la recevoir à Saint-Malo, nous vous invitons à venir écouter son témoignage et à échanger avec elle.

    LUNDI 6 OCTOBRE 2014
    à partir de 18 heures
    MAIRIE DE PARAME SAINT-MALO

    La soirée se terminera par un « buffet partagé » pour lequel nous vous invitons à amener un petit « quelque chose » salé ou sucré.

    Association France Palestine Solidarité Pays de Saint-Malo
    CCFD Terre Solidaire (Comité Catholique contre la Faim et pour le Développement)
    Contacts :  02-99-40-30-59 et  02-96-89-12-49

    http://www.rennespalestine.fr/?+Temoignage,150+

  • l’EI intensifie ses offensives au Rojava (Kurdistan de Syrie) avec le soutien de la Turquie (Essf)

    kurdes.jpg

    Jeunes kurdes face à l'armée turque sur la frontière syrienne

    Introduction : Les offensives de l’EI au Rojava (Ouest-Kurdistan)

    Depuis plus de deux ans, la région kurde de Syrie connue sous le nom de Rojava est défendue par les YPG/YPJ – Unités de Protection du Peuple composées d’hommes et de femmes. Ces derniers doivent défendre la région contre les forces du régime et contre les groupes islamistes radicaux.

    Au début, ils ont dû se battre contre l’EIIL (Etat Islamique en Irak et au Levant), Al-Nusra, Ahrar Sham et d’autres groupes radicaux qui combattaient ensemble. Cependant, l’EI (Etat Islamique) s’étant renforcé au détriment des autres groupes, il mène seul les offensives depuis plus d’un an.

    Mis à part les YPG/YPJ, toutes les autres forces armées ont perdu du terrain face à l’EI. En janvier 2014, les Kurdes du Rojava ont mis en place des administrations locales autonomes qui ont pris la forme de trois cantons.

    Dans les institutions nouvellement créées, les Arabes, les Assyriens, les Armeniens et les Turkmènes sont représentés à égalité avec le Kurdes. Les différentes confessions -musulmane, chrétienne, yézidie et alévie- sont également représentées.

    Kobanê est un de ces trois cantons. Il est longé au nord par la frontière turque et entouré sur les autres côtés de territoires contrôlés par l’EI. Voilà 16 mois que l’EI fait le blocus de cette région et l’attaque sans arrêt. Depuis quelques mois, les djihadistes ont coupé l’approvisionnement de Kobanê en eau et en électricité. Dans le même temps, la Turquie pratique un embargo sur tout le Rojava.

    Cependant, les frontières turques longeant les territoires contrôlés par l’EI sont ouvertes. Les gangs attaquant le Rojava ont toujours été organisés, armés et envoyés au Rojava par la Turquie.

    Jusqu’à présent, toutes les offensives de l’EI sur Kobanê ont été repoussées.

    Après avoir envahi Mossoul, les djihadistes de l’EI ont lancé un nouvel assaut contre Kobanê en juillet dernier. Cette agression qui a duré un mois a également été repoussée. S’étant renforcé en hommes et en armements lourds pris en Syrie et en Irak, l’EI a entamé une nouvelle offensive le 15 septembre dernier, à partir de l’est, de l’ouest et du sud de Kobanê. Cette offensive menée à l’aide de véhicules blindés de marque russe et américaine vise aussi bien les civils que les forces armées.

    Au cours des derniers jours, près de 40 villages ont été pris par l’EI. Au moins cent villages on dû être évacués en raison des bombardements effectués par les groupes djihadistes. De nombreux habitants de ces villages se sont réfugiés dans le centre de Kobanê. Des dizaines de milliers d’autres réfugiés ont traversé la frontière pour aller en Turquie.

    Des affrontement violents continuent autour de la ville de Kobanê que les YPG/YPJ défendent avec acharnement malgré leurs moyens militaires limités. Jusqu’à aujourd’hui, les forces de défense du Rojava ont résisté seules contre les djihadistes et, malgré le blocus, les administrations autonomes mises en place dans les trois cantons ont continué à fonctionner avec des moyens très modestes. Par ailleurs, en dépit de ces restrictions, les forces du Rojava ont été les premières à courir au secours des habitants de Shengal (Kurdistan d’Irak) lorsque ceux-ci ont été attaqués par l’EI. Malgré tous ses appels et ses démarches auprès des instances internationales, la population du Rojava n’a jamais reçu aucune aide de l’extérieur, mis à part des aides limitées fournies par quelques organisations humanitaires. La coalition internationale contre l’Etat islamique n’a pas non plus soutenu le peuple du Rojava.

    Alors que l’EI est condamné en Irak comme étant une organisation inhumaine, en Syrie, il passe pour acceptable. Alors qu’il est bombardé en Irak, il est libre d’agir comme bon lui semble en Syrie. Alors que les Kurdes sont considérés comme des alliés indispensables en Irak, de l’autre côté de la frontière, en Syrie, ils sont ignorés.


    Communiqué du Congrès National du Kurdistan (KNK)

    Kobanê, l’un des trois cantons autonomes du Rojava, est sous les attaques barbares des gangs de l’EI.

    Le 15 septembre 2014, l’Etat Islamique (EI) a entamé de vastes offensives contre la région de Kobanê (en arabe, Ayn Al-Arab) sur plusieurs fronts, au nord de la Syrie.

    Depuis mi-septembre, la région de Kobanê est pilonnée par l’artillerie lourde que l’EI a ramenée de Mossoul. Les djihadistes utilisent en effet des tanks, des lance-roquettes, des mortiers et d’autres armements lourds dans ces offensives qui visent directement la population civile. Les premiers pilonnages de villages autour de Kobanê ont contraint les habitants à quitter leurs foyers. Les YPG, forces de défense du Rojava, ont ensuite évacué des dizaines de villages en ouvrant des couloirs humanitaires permettant aux déplacés de rejoindre la ville de Kobanê.

    D’après des chiffres officiels, au moins 50 000 personnes auraient franchi la frontière turcosyrienne en l’espace de 24 heures, entre le 19 et le 20 septembre. La tragédie humanitaire à la frontière turque a alarmé les Nations Unies dont le secrétaire général, Ban Ki Moon, a appelé à une cessation immédiate des offensives de l’EI et mis en garde contre l’augmentation du nombre des civils déplacés.

    Kobanê est une enclave située au nord-est de la province d’Alep. Elle abrite une population d’environ 500 000 personnes, dont des réfugiés internes. Depuis qu’elle a été libérée de l’emprise du régime syrien en 2012, elle est sous le contrôle des Kurdes qui en ont fait l’un des trois cantons
    autonomes en janvier 2014.

    Kobanê est entourée de territoires contrôlés par l’EI. Les offensives actuelles sont menées par des milliers de combattants djihadistes venus des régions de Jarablus, Tal Abyad et Raqqah dans le but de s’emparer entièrement de cette enclave. Des affrontements violents continuent entre les YPG et les combattants de l’EI sur plusieurs fronts à une distance de 10 à 20 km au sud, à l’ouest et à l’est de Kobanê. Les YPG sont militairement désavantagés par rapport à l’EI qui dispose d’un armement lourd et sophistiqué.

    Totalement isolés des autres régions kurdes du fait de cet encerclement par l’EI, la seule voie de secours des habitants de Kobanê est la frontière turque au nord.

    Face à la menace de l’EI, les habitants de Kobanê se sont mobilisés pour protéger collectivement leurs maisons. De leur côté, les YPG ont lancé plusieurs appels à la mobilisation générale et se sont engagés à défendre la région jusqu’au bout et par tous les moyens. Ils ont été rejoints par des combattants et des volontaires venus de toutes les parties du Kurdistan pour participer à la résistance de Kobanê.

    L’EI considère les Kurdes comme des ennemis et des infidèles et donc des cibles légitimes. Nous sommes donc confrontés à de sérieuses menaces de massacres, d’enlèvement et de nettoyage ethnique similaires aux massacres perpétrés à l’encontre des Yézidis de Shengal en août dernier.

    • La réaction internationale à la menace de l’EI doit être la même en Syrie et en Irak dans la mesure où les actions en Irak ont un impact direct sur la situation en Syrie. Ainsi, les frappes aériennes en Irak ont conduit l’EI à se concentrer sur la Syrie.

    • Une action urgente est nécessaire à Kobanê afin d’éviter un danger imminent de crime de guerre et de massacres.

    • La communauté internationale doit garantir l’application de la résolution 2170 du Conseil de Sécurité de l’ONU qui oblige tous les Etats membres à adopter des sanctions contre l’EI. Ceci est particulièrement nécessaire concernant la Turquie qui laisse passer les djihadistes de l’EI en Syrie et leur fournit des bases arrières sur son territoire pour faciliter leurs opérations contre Kobanê et le reste du Rojava.

    • La communauté internationale doit remplir ses missions en protégeant la population civile de Kobanê et en prévenant ainsi une nouvelle tragédie humanitaire. En l’absence de réaction, la situation ne peut que s’empirer et risque d’évoluer vers un nouveau génocide.

    • Les cantons autonomes de Syrie doivent être reconnus à l’instar de la région autonome du Kurdistan d’Irak. La résistance des YPG doit être soutenue.

    • Une aide humanitaire urgente doit être fournie aux réfugiés contraints de fuir devant les offensives de l’EI.


     Déclaration du Co-Président du canton de Kobanê, Enver Muslim

    « Personne ne doit espérer que nous nous rendions »

    « Le but des gangs de l’EI est de commettre à Kobanê un massacre semblable à celui de Shengal.

    Personne ne doit espérer que nous nous rendions ou que nous abandonnions notre territoire.

    Nous allons résister jusqu’à notre dernière goutte de sang. Les gangs ne pourront pas entrer dans Kobanê. Si c’est nécessaire, nous allons les noyer dans notre sang.

    La situation à Kobanê est la même qu’à Shengal. Les personnes âgées et les enfants pleurent pour ceux qu’ils ont laissés derrière eux.

    Nous sommes face à un second Shengal. Nous appelons toutes les forces démocratiques à nous soutenir. DAESH (EI) veut perpétrer un massacre à Kobanê. Si la communauté internationale est contre les terrorisme et les massacres, elle doit nous soutenir sans attendre. »


    Communiqué du bureau politique de l’Union Patriotique du Kurdistan (UPK, Irak)

    A l’attention du peuple kurde et des Etats qui soutiennent le Kurdistan et les forces irakiennes et kurdes,

    La ville de Kobanê est confrontée à de vastes offensives menées par l’Etat Islamique (EI) qui utilise toutes sortes d’armes lourdes. Les bombardements sur la ville de Kobanê ont causé de graves préjudices physiques et matériels : des dizaines de civils y ont perdu la vie. Une tragédie humanitaire se profile dans la ville.

    Cette agression a lieu au moment même où les Nations Unies et les Etats occidentaux ont décidé d’attaquer l’EI partout où il se trouve. Kobanê, ville de l’Ouest-Kurdistan, est brutalement assaillie par l’EI sous les yeux de la communauté internationale.

    Par conséquent, l’UPK appelle le Conseil de Sécurité de l’ONU, les Etats-Unis et les autres Etats occidentaux à entreprendre des actions immédiates afin de sauver la ville des terroristes de l’EI et de fournir une aide humanitaire à la population.

    Nous saluons la population de Kobanê pour son courage et sa détermination.

    Nous saluons les résistants de Kobanê.

    Nous saluons les martyrs de Kobanê.


    Lettre de la Coordination Nationale Solidarité Kurdistan* au Président de la République Française

    Monsieur le Président,

    Les différents organes de presse, internationaux ou nationaux, font état de nouvelles les plus alarmantes à la suite de l’offensive des djihadistes de l’EIIL dans la province de Kobanê au nord de la Syrie.

    Disposant d’armements lourds, chars, véhicules blindés, pièces d’artillerie, ces groupes qui se sont illustrés par des actes de barbarie perpétrés en Irak à l’encontre de Chrétiens et de Yézidis, se sont emparés de nombreux villages kurdes (ou peuplés majoritairement de Kurdes). Des dizaines de

    Aujourd’hui, c’est la ville même de Kobanê qui est menacée et avec elle plus de 400 000 habitants qui peuvent être pris au piège.

    L’Observatoire Syrien des Droits de l’Homme a alerté les instances internationales sur le risque de voir se perpétrer un véritable génocide.

    Notre pays s’est engagé aux cotés des Irakiens et des Kurdes pour mettre un terme à l’emprise des djihadistes sur cette partie du monde et c’est une bonne chose.

    Aujourd’hui, il y a urgence à ce qu’il s’engage aux cotés des Kurdes de Syrie qui assument seul le poids de la résistance aux prétentions territoriales de l’EIIL.

    Les Kurdes de Syrie, qui tiennent en échec depuis plus de deux ans les entreprises criminelles des djihadistes, n’ont pas hésité à porter aide aux Chrétiens et Yézidis d’Irak. Ils les ont sauvés alors qu’ils étaient massacrés, chassés de leurs villages et encerclés sur le mont Sinjâr. Il serait aujourd’hui particulièrement injuste de la part de la communauté internationale et de notre pays de laisser se perpétrer à leur encontre les pires actes de barbarie.

    Il y a urgence à ce que vous décidiez une aide humanitaire, logistique et militaire notamment par la livraison d’armes, afin de permettre aux forces kurdes et aux différentes unités de défense engagées à leurs côtés de stopper l’avancée des djihadistes. Notre pays a les moyens d’une intervention militaire rapide et déterminante pour anéantir l’armement lourd de l’EIIL. C’est une des conditions nécessaires pour que la résistance des Kurdes ne soit pas vaine.

    Il y a urgence à ce que la France invite la Turquie, membre de la coalition, à cesser son soutien aux djihadistes.

    Monsieur le Président, le sort de centaines de milliers de Kurdes est entre vos mains. La chute de Kobanê aurait des conséquences incalculables et, une nouvelle fois, l’Humanité toute entière aura à déplorer un nouveau génocide.

    * La CNSK est composée des associations suivantes : Amis du Peuple Kurde en Alsace, Amitiés Corse Kurdistan, Amitiés Kurdes de Bretagne (AKB), Association de Solidarité France Kurdistan (ASFK), Association Iséroise des Amis des Kurdes (AIAK), Fédération des Associations Kurdes en France (FEYKA), Mouvement de la Paix, Mouvement Jeunes Communistes de France (MJCF), MRAP (Mouvement contre le Racisme et pour l’Amitié entre les Peuples), Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA), Parti Communiste Français (PCF) Solidarité et Liberté (Marseille), Union Démocratique Bretonne (UDB)


    Communiqué du Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA)

    Solidarité avec la résistance des populations face à l’E.I

    La région de Kobané au nord de la Syrie est soumise à de violentes attaques de l’E.I (Daesh) depuis plusieurs jours, au point que les forces kurdes du YPG et les autres forces de la résistance ont dû se retirer de nombreux villages. Ces combats ont jeté à nouveau sur les routes des milliers
    de Yezidis, Assyriens et Chaldéens qui s’étaient réfugiés à Rojava. La Turquie qui joue un jeu ambigu en laissant passer les Jihadistes, a même pendant un temps refusé d’ouvrir la frontière à ces réfugiés.

    La France ne peut pas continuer à accueillir en grande pompe les pays qui ont armé ou aident les barbares de l’E.I, Turquie, Qatar, Arabie Saoudite et prétendre participer à la lutte contre les Jihadistes tout en laissant la résistance et la population kurde mener seules un combat à armes inégales face aux blindés et armes lourdes de l’E.I.

    Nous exigeons que les autorités françaises viennent en aide à la population de Rojava et en particulier dans la région de Kobané.

    Nous exigeons qu’elles fassent pression sur la Turquie, membre de l’OTAN pour qu’elle cesse de protéger les Jihadistes,

    Nous exigeons le retrait du PKK de la liste des organisations terroristes en France.

    Montreuil, le 22 septembre 2014* 16 rue d’Enghien 75010 Paris Mail : feykakurde@gmail.com – Tel : 0952510934

    23 septembre 2014Dossier d’information diffusé par le Conseil Démocratique Kurde de France - CDKF.
     
  • Pas en notre nom! (Npa)

    logoNPA29

     

    Communiqué du NPA:

     

    Un appel à manifester dimanche intitulé « Assassinat d’Hervé Gourdel : les djihadistes ne nous diviseront pas » a été lancé par SOS Racisme suite à l’initiative du Conseil Français du Culte Musulman (CFCM). Il est rejoint par une grande partie de la gauche, aux côtés de BHL et de personnalités de droite.

    L’assassinat d’Hervé Gourdel est révoltant, insupportable comme le sont l’ensemble des atrocités commises par l’Etat islamique que ce soit contre les Chrétiens d’Irak et de Syrie, les yézidis, les juifs, les musulmans, les Kurdes, les occidentaux, blancs, noirs…

    Leur terrorisme sanglant et barbare vise les peuples du Moyen-Orient auxquels ils veulent imposer leur dictature en dressant un fossé de sang entre eux et le reste du monde, entre eux et les puissances occidentales.

    Cette violence extrême alimente les racistes qui, ici, voudraient aussi nous couper du monde en flattant le nationalisme et la xénophobie.

    Il faut bien sûr les dénoncer, les combattre.

    Les musulmans n’ont pas à se justifier des crimes commis par les forces djihadistes. Il n’y a pas de responsabilité collective.

    Les musulmans ne sont pas plus responsables des actes barbares de Daesh qu’ils ne devraient se sentir en tant que citoyens français, collectivement responsables des guerres menées par nos gouvernants en Irak qui ont mis le pays à feu et à sang, de l’occupation militaire qui a suivi ou de la politique de division des populations par les grandes puissances.

    Non seulement nous n’en sommes pas responsables mais nous les avons combattues et les dénonçons comme nous dénonçons les décennies de domination coloniale imposée aux peuples du Moyen-Orient, d’Afrique ou d’Asie.

    A l’origine de l’État islamique, il y a la folle, meurtrière et barbare politique des grandes puissances dont la France et son État qui ont aidé ou composé avec les dictatures comme celle d’Assad en Syrie qui a massacré plus de  200 000 civils.

    Aujourd’hui, le gouvernement français engagé dans une nouvelle guerre en Irak voudrait obtenir l’union nationale derrière sa politique en manipulant l’opinion légitiment révoltée par l’assassinat d’Hervé Goudel et les atrocités commises par l’EI. Mais cette nouvelle guerre aura, en pire, les mêmes résultats que les deux précédentes, le chaos, la misère, des souffrances sans nom pour les populations.

    Alors, le NPA ne sera pas de l’union nationale aux côtés de ceux qui sèment la misère et la guerre pour maintenir la domination des multinationales sur les peuples.

    Les travailleurs, les classes populaires de ce pays n’ont aucune raison de laisser faire cette guerre en leur nom. Ils en ont en revanche beaucoup de se dresser contre le racisme, la xénophobie, les enfants monstrueux du nationalisme et du chauvinisme.

    Nous ne serons pas de celles et de ceux qui manifesteront aux côtés des va-t-en-guerre à la sauce BHL qui se taisaient quand Israël bombardait Gaza en semant la mort et la terreur.

    Ce ne sera pas en notre nom. Montreuil, le 26 septembre 2014

  • Reportage Photo : Les anarchistes turcs au secours du Kurdistan syrien (Alternative Libertaire)

    Kobanê (Aïn Al-Arab) est devenu un abcès de fixation où s’affrontent deux mondes : les forces progressistes, laïques et révolutionnaires d’un côté, les fanatiques religieux de l’autre.

     

     

    Depuis plusieurs jours, à la frontière syro-turque, la ville de Kobanê est assiégée par les forces de l’État islamique (Daech). Kobanê est un verrou stratégique. Si la ville tombe, c’est tout le Kurdistan syrien qui est menacé, et avec lui un modèle politique et social, celui de l’« autonomie démocratique » et du « confédéralisme démocratique » édifiés depuis juillet 2012.

    Plus de 100.000 habitantes et habitants se sont réfugié.e.s sur le territoire turc.

    A voir : le reportage photo sur Lemonde.fr.

    La ville est défendue par les Unités de protection populaire (YPG), milices liées au PKK, et au sein desquelles combattent majoritairement des Kurdes, mais aussi des Arabes, des Turcs, musulmans, yézidis, chrétiens ou athées, uni.e.s contre les fanatiques de Daech.

    Kobanê, abcès de fixation

    Des milliers de jeunes gens, socialistes, syndicalistes, révolutionnaires, féministes, libertaires ont afflué de toute la Turquie vers Kobanê. Ils et elles y vont pour soutenir les réfugié.e.s et défendre la ville.

    L’armée turque tente de les disperser, alors qu’elle est accusée d’être beaucoup plus permissive avec les djihadistes qui tentent, eux aussi, de passer la frontière pour se joindre à Daech.


    L’exode tendu des Kurdes vers la Turquie par lemondefr

    Malgré les barrages de l’armée turque, des centaines des militantes et de militants ont réussi à passer la frontière. Parmi eux, les camarades du groupe Action anarchiste révolutionnaire, qui ont fait le voyage d’Istanbul pour se joindre à la défense de Kobanê, et ont envoyé ces photos.

    Kobanê est devenu un abcès de fixation où s’affrontent deux mondes : les forces progressistes, laïques et révolutionnaires d’un côté, les fanatiques religieux de l’autre.

    Samedi 27 septembre, à 15 heures, place de la République à Paris, rassemblement à l’appel de la Fédération des associations kurdes de France (FEYKA) pour soutenir les combattant.e.s de Kobanê. Toute présence solidaire est la bienvenue.

    26 septembre 2014

    Reportage photo

    Le groupe Action anarchiste révolutionnaire, venu renforcer la défense de Kobanê.

    JPEG - 99.5 ko
    JPEG - 43.3 ko
    JPEG - 52.1 ko
    JPEG - 87.5 ko
    JPEG - 116.7 ko
    JPEG - 143.3 ko
    JPEG - 56.2 ko
    JPEG - 96.7 ko
    JPEG - 115.7 ko
    JPEG - 99.5 ko
    http://www.alternativelibertaire.org/?Reportage-Photo-Les-anarchistes&var_mode=calcul
     
  • Déclaration de la LCR (Belgique)

    La LCR-SAP, en tant que composante des listes PTB-GO,  soutient  les deux députés fédéraux PTB-GO Raoul Hedebouw et Marco Van Hees qui s’opposent[1] aux bombardements menés en Irak et en Syrie par la coalition internationale autour des USA. Néanmoins, si la LCR-SAP partage leur opposition aux bombardements, la LCR-SAP met en avant d’autres arguments et d’autres solutions, solidaires avec des populations, contrairement à un partenariat avec des gouvernements sectaires complices de crimes contre l’humanité.

    La Belgique va donc à nouveau entrer en guerre,

    bénéficiant d’un large consensus belliciste, de la N-VA au PS, et une abstention qui signifie l’absence d’opposition d’Ecolo. L’opération belge n’aura lieu qu’en Irak, et la Belgique pourrait aussi envoyer des troupes spéciales pour assister l’armée irakienne et les Peshmergas kurdes. Le coût de cette opération, d’une durée minimale d’un mois, est estimé à 15 à 20 millions d’euros par mois. Les partis de gouvernement évoquent aussi de nouvelles lois « antiterroristes » en complément sécuritaire interne à la guerre menée en Irak.

    La LCR-SAP salue l’opposition affirmée par Raoul Hedebouw et Marco Van Hees à ces bombardements pour plusieurs raisons. D’abord, les Etats de la coalition internationale autour des USA, de la France à la Grande-Bretagne (ces deux derniers refusant jusqu’ici de bombarder en Syrie), en passant par les régimes despotiques locaux que sont l’Arabie Saoudite, les Emirats, le Bahreïn ou encore la Jordanie, sont bien mal placés pour offrir une solution à la véritable catastrophe subie par les populations civiles depuis des années, encore aggravée par la montée en puissance de l’EIIL. Cette organisation fondamentaliste a en effet pu naître et prospérer sur le terrain dévasté de la région suite aux multiples interventions militaires impérialistes et à la corruption des dictatures locales, qui jouent donc ici aux pompiers pyromanes. L’organisation de l’Etat islamique conteste en effet la position de l’Arabie Saoudite dans le monde musulman sunnite.

    Ensuite, les bombardements à venir vont ajouter encore des morts civils au décompte macabre. Les bastions de l’EIIL à Raqqa et à Mossoul sont de grandes villes : impossible de déloger les fondamentalistes sans massacrer des centaines, voire des milliers d’innocents.

    Derrière l’indignation sélective, les intérêts impérialistes

    Nous partageons comme beaucoup notre répulsion pour les agissements de l’EIIL dans les régions sous son contrôle, les assassinats de militant.e.s irakien.ne.s et syrien.ne.s comme de journalistes locaux et étrangers, la répression de tout mouvement ouvrier, des femmes et des jeunes.

    Mais cela ne doit pas nous empêcher de penser. Les horreurs médiatisées commises par l’EIIL ne sont certainement pas la raison profonde de l’indignation d’Obama, de Hollande, de Rohani, de Di Rupo ou Bart De Wever, pas plus que la « protection des minorités ». Avons-nous oublié les plus de plus de 200.000 morts causées par la dictature d’Assad, y compris des milliers de Palestinien.ne.s, et des milliers assassinés sous la torture, la famine organisée, les armes chimiques, 200.000 prisonnier.ère.s politiques et 9 millions de déplacés et réfugiés… Le silence des élus PTB-GO sur cet aspect précis laisse planer un doute et une ambiguïté suspects et pose un problème évident de cohérence, que nous soulignons. Mais la position des « interventionnistes » pose tout autant problème. Avons-nous oublié les massacres commis par Israël l’été dernier ? Et les crimes des USA en Irak depuis 2003, et en Afghanistan, et au Pakistan, et à Guantanamo ? Sans même parler des décapitations en Arabie Saoudite, ou de la répression qui a fait des centaines de morts et des milliers de prisonniers politiques en Egypte sous la férule du maréchal Sisi…Plus près de nous, puisque nos dirigeants feignent l’indignation, il n’est pas inutile de rappeler que la Belgique soutient Israël, qu’elle a activement participé à la guerre impérialiste en Afghanistan, au Mali. Elle soutient les mesures néolibérales menées par les pays arabes qui sèment la misère dans les classes populaires. La Belgique, comme de nombreux pays européens, a aussi participé au délire islamophobe stigmatisant les musulmans, et particulièrement les musulmanes qui portent le foulard et se voient menacées d’exclusion de l’enseignement et des emplois publics. Daesh (preciser que daesh = Organisation de l’État islamique) est aussi le produit de l’élimination des forces progressistes de la région assurée par l’Occident et par les régimes autoritaires locaux.

    Il faut aller chercher ailleurs : comme le rappelait notre camarade Joseph Daher, un des objectifs principaux de la coalition en Irak est de protéger les diplomates et les transnationales du secteur pétrolier, protéger les hydrocarbures, Israël, ainsi que le régime irakien hérité de l’invasion américaine. Les autres acteurs régionaux, qui ont laissé se développer Daesh, considèrent maintenant celui-ci comme une menace trop grande et ingérable pour rester passifs.

    Consensus sur la guerre contre le terrorisme…y compris à gauche ?

    Plus largement encore, un consensus « antiterroriste » inédit a émergé entre les grandes puissances et les acteurs régionaux. On a vu à quel point cette notion de « terrorisme » peut être manipulée à souhait en fonction de celui qui l’utilise. La société de contrôle, condamnée mondialement suite aux nombreuses révélations ces dernières années, reçoit un nouveau boost de la guerre en cours. La coalition est aussi à la pointe d’une manœuvre coordonnée qui vise à ce que l’impérialisme reprenne la main une bonne fois pour toute sur le processus révolutionnaire régional, et à poursuivre l’offensive contre-révolutionnaire généralisée dans la région. La guerre et le sectarisme, encouragés dans la région par la Russie et les USA, l’Iran et l’Arabie Saoudite entre autres, servent d’antidotes à l’émancipation des peuples. C’est vrai en Ukraine comme en Syrie. Dans le capitalisme actuel, qui est toujours en crise, les équilibres mondiaux changent, ainsi que les alliances opportuniste entre les différents Etats capitalistes, et c’est précisément maintenant qu’il faut être en état d’alerte face à une folie et une fuite en avant militariste des grandes puissances impérialistes, pour écraser violemment toute opposition interne et externe dans l’œuf.

    Et c’est précisément ici que la LCR-SAP a des divergences importantes avec les alternatives proposées par nos camarades élus PTB-GO. Nous reprenons ici un extrait de leur intervention :

    « Mais des opposants à l’EI comme la Syrie et l’Iran sont laissés en dehors de ce partenariat, ce qui n’a pas de sens. Les questions régionales doivent avoir une solution régionale dans laquelle on discute avec toutes les parties. Ces solutions doivent permettre aux peuples de la région de recouvrer leur souveraineté. Nous proposons de mettre la pression sur la Turquie, membre de l’Otan, pour qu’elle ferme sa frontière avec la Syrie, et sur l’Arabie saoudite et le Qatar pour qu’ils cessent toute forme de soutien ou de financement aux groupes réactionnaires de la région.»

    Y a-t-il une bonne et une mauvaise intervention étrangère ?

    Puisque l’on parle d’ « intervention étrangère », la première et la plus importante en Syrie, complice donc des crimes contre l’humanité commis par le régime, est de loin celle de l’impérialisme russe et de l’Iran : leur support financier, politique, militaire et humain (notamment avec les milices chiites sectaires et les conseillers envoyés par l’Iran) à la contre-révolution d’Assad est incomparablement plus important que le soutien extrêmement limité des USA ou de la France à l’insurrection armée. Ce soutien explique les regains du régime après la percée de l’insurrection en 2012. A la différence des cas égyptien et tunisien, les alliés les plus proches d’Assad, Russie et Iran, ne pouvaient jusqu’ici se permettre de prendre le risque d’un changement de dirigeant en Syrie. Mais aujourd’hui, les appuis du régime syrien, Russie, Iran et Hezbollah à l’extérieur, et une partie importante des minorités alaouites et chrétiennes, s’affaiblissent et s’épuisent petit à petit en voyant qu’aucune solution durable n’est possible dans le pays avec le maintien de la clique Assad au pouvoir, qui est précisément le contraire de toute forme de souveraineté populaire et démocratique que nous devons défendre.

    Un « partenariat régional » avec des responsables de crimes contre l’humanité ?

    Les camarades élus sur les listes PTB-GO évoquent donc le nécessaire soutien de l’ONU, de l’Iran et de la Syrie dans ces frappes, ce qui laisse planer une autre sérieuse ambigüité : les bombardements deviendraient-ils légitimes dès lors qu’ils seraient approuvés légalement par les génocidaires locaux et Moscou (qui tient le rôle-veto au Conseil de sécurité sur ce dossier comme les USA le font pour Israël)? Si nous défendons l’émancipation des peuples, nous ne pouvons tomber dans un tel piège. Le problème c’est que la Syrie et l’Iran sont déjà partenaires de facto de la coalition menée par les USA. Chacun s’en défend mais de nombreux témoignages de diplomates de tous bords confirment que tous les acteurs étatiques prétendant lutter contre « le terrorisme » s’informent sur le terrain et évitent de s’attaquer entre eux. Ainsi, jusqu’à présent, la Syrie d’Assad s’est réjouie publiquement des bombardements aériens, qui l’ont épargnée, et auxquels elle a même supplié de pouvoir participer de manière plus ouverte et directe.

    La position de la Syrie (et de la Russie de Poutine l’ « antiterroriste ») ne peut nous surprendre après le soutien très actif des Assad à l’écrasement de la résistance palestinienne et libanaise dans les décennies précédentes, à la première guerre du Golfe, ou encore plus récemment au dispositif sécuritaire antiterroriste mis en place par les USA dans le monde entier après les attentats de 2001. Plus encore si on lui accordait un rôle officiel de partenaire, ce serait la consécration pour le régime de sa prophétie : « Assad ou les jihadistes », qu’il a tout fait pour rendre réelle en libérant des milliers de fondamentalistes des prisons du pays au début du soulèvement populaire en 2011, alors qu’il massacrait allégrement les civils, puis en épargnant systématiquement Daesh tout en lui achetant du pétrole, alors qu’il concentrait ses forces sur les zones libérées par l’opposition démocratique…la même opposition civile et armée (Armée syrienne libre) qui affronte Daesh depuis des mois, avec parfois du succès, ce qui explique pourquoi l’écrasante majorité des victimes de Daech faisaient partie de l’opposition à Assad. Daesh et le Front Al-Nusra (Al-Qaeda en Syrie) connaissent un certain succès à cause du sectarisme anti-sunnite qui sévit dans la région, et parce qu’ils disposent de moyens (finances, armes, nourriture et équipement) bien plus grands que les forces démocratiques de la région. De nombreux témoignages montrent que ceux qui ont quitté des brigades « modérées » pour ces deux organisations l’ont fait simplement pour…éviter d’être tués faute de moyens face au régime syrien et à ses alliés.

    L’alliance de fait avec Assad et le gouvernement irakien qui bombarde également les civils et utilise des milices sectaires qui commettent également des massacres ne va donc qu’aggraver les crispations sectaires. Or le sectarisme nourrit Daesh, mais il permet de perpétuer la politique du «diviser pour régner» menée par l’Occident depuis plus d’un siècle dans la région. Ces frappes de l’impérialisme sont déjà rejetées par de larges secteurs de l’insurrection armée, dans et hors de l’Armée Syrienne Libre.

    Nous voyons donc qu’un début de « partenariat régional » est non seulement déjà là a minima, mais allons plus loin : qui seraient les partenaires régionaux desquels devraient émerger une solution à la situation dramatique dans la région ? L’Irak à la solde de Téhéran et Washington ? Assad le meurtrier de masse ? Israël, dernière colonie de peuplement dans la région ? La Turquie de l’autoritaire Erdogan qui joue un rôle ambigu par rapport au jihadisme, mais dont les frontières ouvertes ont permis à 200.000 kurdes d’échapper à l’horreur fondamentaliste ? L’Egypte du maréchal Sisi ? Les pétromonarchies du Golfe ? Aucun « partenaire » de ce genre ne vaut autre chose qu’écraser ou contrôler toute forme de révolte populaire. Croire le contraire serait se bercer d’illusions dangereuses.

    Le mythe de l’aide des prétendus « amis de la Syrie »

    Toutes les magouilles et ingérences des soi-disant « amis de la Syrie », Washington et Paris en tête, ne visent qu’à laisser s’affaiblir la Syrie d’Assad ainsi que l’opposition, tout en laissant la population à la merci du régime et des fondamentalistes. La suite du scénario : trouver un compromis avec le régime et ses alliés pour une « transition à la yéménite », ou à l’irakienne préservant l’appareil d’Etat et sécuritaire du régime tout en changeant la tête de celui-ci. Bien qu’il y ait un intérêt israélien et US à affaiblir le régime des Assad, ils n’ont aucune envie de voir la révolution syrienne réussir et faire émerger une démocratie contrôlée par le peuple syrien. Encore moins avec des armes anti-aériennes qui pourraient être utilisées contre Israël (qui occupe le Golan depuis des décennies avec la bienveillance du régime syrien) ou les USA. Une telle victoire révolutionnaire, si elle ne réglerait pas tout, loin de là, pourrait donner un énorme souffle à tous les peuples de la région pour suivre cet exemple.

    Rappelons que les USA parlent d’entraîner 5000 insurgés « soigneusement choisis par la Washington », pendant un an… sur un total de près de 100.000 rebelles, et ce « en vue de combattre Daech ». Autrement dit, les USA veulent coopter pour de bon une partie de l’opposition et diviser celle-ci, pour que ces insurgés servent directement les intérêts impérialistes en Syrie sans combattre le régime. Et ce alors que le besoin criant d’armes anti-aériennes pour stopper les bombardements du régime syrien est rappelé ad nauseam depuis 3 ans par l’opposition démocratique, sans réaction des puissances impérialistes. Certes quelques rares brigades ont suivi un entraînement aidées par les faux-amis impérialistes, des équipements non-létaux et des armes légères ont été livrées à dose homéopathique pour éviter l’écrasement total de l’insurrection. Mais près de 4 ans après le début de la révolution, il est maintenant un fait incontestable qu’aucun prétendu « ami de la Syrie » n’avait de volonté sincère de donner au peuple syrien les moyens de renverser la dictature.

    Sortir des alternatives infernales, soutenir l’autodéfense populaire et démocratique

    Notre conclusion est donc que le vote des élus PTB-GO est un vote correct, même si les alternatives proposées par eux ne permettent en rien d’espérer l’avancée des forces progressistes et démocratiques et la fin des massacres. La guerre contre Daech et Al-Nusra a déjà augmenté la popularité de ces forces dans la région. Elle renforce un climat étouffant de paranoïa islamophobe et raciste dans le monde entier, qui profite à l’extrême-droite et aux classes dominantes en Europe, en pleine crise économique.

    Pour sortir de cette spirale mortelle, le rôle de la gauche radicale et anti-impérialiste est de réaffirmer notre soutien aux forces populaires, démocratiques et de gauche dans la région, aux structures d’auto-organisation qui n’ont toujours pas disparu en Syrie malgré le déchaînement contre-révolutionnaire. Nous devons nous opposer aux régimes en place et dénoncer le double discours et les mensonges de nos gouvernements impérialistes et leurs alliés qui n’ont que faire du sort de millions de syrien.ne.s et d’irakien.ne.s. Nous devons refuser le délire antiterroriste et réclamer que nos gouvernements retirent le Parti des travailleurs du Kurdistan de la liste des organisations « terroristes » alors qu’ils risquent leur vie face à Daech.

    Nous devons réclamer le droit d’asile pour tou.te.s les syrien.ne.s et un investissement massif dans l’aide humanitaire d’urgence pour les millions de réfugié.e.s et déplacé.e.s. Nous devons combattre toutes les lois liberticides « antiterroristes » et les lois racistes contre les musulman.e.s. Nous devons exprimer notre solidarité féministe avec les femmes de la région qui subissent l’oppression, la torture, le viol, l’assassinat tant des régimes prétendument « laïques » et leurs alliés que de groupes réactionnaires. Elles aussi jouent un rôle sur tous les terrains : dans l’aide aux personnes comme dans la lutte armée et la lutte politique. Nous devons exiger que l’impérialisme retire toute ses bases militaires de la région, que ce soit les bases américaines ou celle de la Russie à Tartous (Syrie). Nous devons tout faire pour imposer une paix juste et durable en Palestine, basée sur les droits humains et démocratiques de tou.te.s ses habitant.e.s, par un large mouvement de Boycott-Désinvestissement et Sanctions contre le régime sioniste. Nous devons condamner aussi fermement la barbarie génocidaire du régime syrien et du gouvernement irakien (et leurs alliés) que celle de Daech, des USA ou d’Israël.

    Enfin, nous devons réclamer que les forces démocratiques qui combattent en ce moment Daech sur le terrain, notamment les kurdes et l’Armée Syrienne Libre qui ont joint leurs forces, puissent bénéficier de tous les moyens (équipements, soins, nourriture, armement) nécessaires à leur auto-défense, et qu’elles puissent rester souveraines dans l’utilisation de ces moyens contre les régimes oppresseurs de la région.

    C’est la clé pour que puisse advenir une réelle souveraineté et une auto-détermination populaires par en bas, pour relancer la vague révolutionnaire dans la région et faire vaciller les équilibres impérialistes dans le monde entier.

    [1] Les membres du Parlement fédéral Raoul Hedebouw et Marco Van Hees expriment sur cette question la vision du PTB-PVDA. Cette question n’a jusqu’à présent pas été discutée dans le partenariat PTB-GO (Gauche d’ouverture). Les partenaires qui font partie de la Gauche d’ouverture (LCR, PC et des personnalités) n’ont pas été consultées sur le sujet.

    http://www.lcr-lagauche.org/declaration-de-la-lcr-a-propos-de-la-position-des-elus-ptb-go-sur-la-nouvelle-guerre-imperialiste-en-irak-et-en-syrie/

  • Succès de la grève dans la fonction publique au Maroc (Afriques en lutte)

     

    "La grève nationale observée, ce mardi 23 septembre 2014, à l’appel de nos deux syndicats, a été largement suivie avec un taux de participation de plus de 80 % dans plusieurs secteurs, comme l’enseignement, la justice, la santé, les collectivités locales, la formation professionnelle, l’énergie et les mines et la culture », ont souligné mardi 23 septembre 2014 les dirigeants de l’Union générale des travailleurs du Maroc (UGTM) et de la Fédération démocratique du travail (FDT).

    Dans un communiqué conjoint des deux centrales syndicales, les responsables estime que le taux de participation à cette grève renseigne sur "le degré de mécontentement de la classe ouvrière vis-à-vis des politiques antipopulaires du gouvernement". 26 septembre 2014

    Source : Aujourd’hui le Maroc

    http://www.afriquesenlutte.org/afrique-du-nord/maroc/article/succes-de-la-greve-dans-la

  • La guerre contre l’EI: les réflexions de quelques militants et intellectuels syriens (A l'Encontre)

    En date du 25 septembre 2014, nous avons publié un article intitulé «Damas veut profiter des frappes antidjihadistes».

    Dans le débat actuel portant sur «la guerre de la coalition internationale pour éradiquer l’EI», selon les termes d’Obama, les voix des Syriens opposés au régime dictatorial de Bachar el-Assad, pouvant avoir des options politiques différentes, restent totalement dans l’ombre.

    Par contre, la position du régime théocratique iranien est très audible, en particulier depuis la réunion du Conseil de sécurité à New Yord le 24 septembre. Tout en dénonçant le rôle des impérialismes occidentaux dans l’émergence de Daech, Rohani indique, en substance, qu’Assad devrait être intégré à la coalition luttant contre l’EI.

    Il est vrai que les Gardiens de la Révolution iraniens sont intégrés depuis longtemps, en Syrie, aux «troupes d’élite» d’Assad. Nous y reviendrons. Plus important, aujourd’hui, est d’écouter les voix d’opposants syriens à propos de cette «guerre contre le terrorisme», qui prend des accents bushiens de «lutte du Bien contre le Mal». (Rédaction A l’Encontre Par Danny Postel)

    __________________________________

    Lorsque les grands médias, mais aussi ceux de la blogosphère de gauche, traitent des débats sur Etat islamique (EI) et sur l’intervention états-unienne, on peut constater une absence flagrante: celle de voix syriennes. L’EI et l’officialité des Etats-Unis occupent le centre de la scène, laissant hors-champ les vues des militant·e·s et écrivains de la société civile syrienne. Cette omission ne surprend pas, mais elle est inquiétante.

    Pour tenter de remédier à ce déséquilibre, j’ai demandé à plusieurs Syriens – des militants de longue date et des intellectuels provenant de contextes et trajectoires différentes, y compris des Kurdes, des Palestiniens et des Chrétiens assyriens – ce qu’ils pensent de l’EI et de l’intervention occidentale. Voici leurs réponses.

    Trois monstres

    Je suis ambivalent pour ce qui à trait l’attaque occidentale contre l’EI.

    D’un côté, j’aimerais voir ce gang de brutes violentes être balayé de la face de la terre. EI est une organisation criminelle qui a tué des milliers de Syriens et d’Irakiens tout en laissant intacte une autre organisation criminelle – celle du régime Assad – responsable de la mort de près de 200’000 personnes. Tout comme le régime Assad a détruit notre pays et notre société, l’EI détruit la cause de la révolution syrienne.

    D’un autre côté, une attaque contre l’EI enverra à beaucoup de Syriens (ainsi qu’à des Irakiens et d’autres Arabes) le message que cette intervention est destinée non pas à instaurer une justice face à des crimes abominables, mais plutôt à frapper ceux qui ont défié les puissances occidentales. Cela augmentera le ressentiment et la suspicion à l’égard du monde extérieur, en approfondissant l’état d’esprit très nihiliste (révolté) dont profite EI.

    Les puissances occidentales auraient pu éviter cela si elles avaient aidé la résistance syrienne dans sa bataille contre le régime fasciste de Assad. Du point de vue éthique et politique, il serait plus approprié de former une coalition qui se dresserait non seulement contre l’EI, mais aussi contre le régime Assad. Cela pourrait aider les Syriens à contribuer à des changements significatifs de la configuration politique de leur pays.

    Pour terminer, je suis des plus sceptique quant aux projets et aux intentions de l’administration états-unienne. En effet, l’EI est le résultat terrible non seulement de nos régimes monstrueux mais aussi du rôle que jouent les puissances occidentales dans la région depuis des décennies, tout autant des graves maladies prop à l’Islam. Ce sont trois monstres qui piétinent le corps exténué de la Syrie.

    Yassin Al-Haj Saleh est un des écrivains et intellectuels les plus importants du soulèvement syrien, qui a été emprisonné de 1980 à 1996 pour des activités de gauche et qui vit actuellement à Istanbul.

    Les symptômes et les causes

    Toute tentative d’éradiquer ou d’écraser l’EI échouera si elle ne s’appuie pas sur une analyse correcte des causes de l’ascension fulgurante de ce groupe. Il faudra faire face aux sentiments d’indignation et de trahison fort répandus l’égard de ladite communauté internationale au sein de la population de Syrie au cours de l’essentiel des quatre dernières années. Ces sentiments ne seront qu’aggravés si la communauté internationale ne s’engage pas dans une démarche cohérente allant au-delà des simples slogans.

    Le fait de combattre l’EI sans arrêter les massacres du régime Assad aurait de graves conséquences. Le fait de vivre sous des bombardements et des tirs quotidiens a conduit certains Syriens à considérer que, malgré la barbarie dont il fait preuve, l’EI pouvait être leur sauveur et leur justicier face à un régime meurtrier. C’est une question très sensible. Et le fait de la négliger contribuerait à l’expansion de l’EI. Toute tentative de s’attaquer aux symptômes sans tenir compte sérieusement des causes conduira à des complications plus funestes. On ne peut pas enlever une tumeur maligne sans désinfecter tout l’entour et sans résoudre le problème de fond. Sinon on risque de finir avec une tumeur encore plus grave, conduisant à une perte de contrôle totale de la situation.

    Iyas Kadouni est l’ancien directeur du Centre pour la société civile et pour la démocratie dans la ville de Idlib, ancien membre du Conseil révolutionnaire dans la ville de Saraqib, poursuivi à la fois par l’EIS et par le régime Assad, qui vit actuellement à Bruxelles.

    Des alternatives à l’intervention militaire

    En tant que Syrien venant d’une famille chrétienne j’ai de longues années d’expérience avec différents groupes de l’opposition syrienne et je suis persuadé qu’une intervention militaire contre l’EI ne suscitera qu’un extrémisme accru.

    Avant de se lancer dans une solution militaire, pourquoi ne pas explorer des solutions politiques, économiques et sociales? Pourquoi l’Occident a-t-il mis si longtemps à boycotter le pétrole produit par l’EI [dans la région de Deir ez-Zor et en Irk]? Pourquoi a-t-il ignoré le flot de djihadistes qui entraient en Syrie par la Turquie? Pourquoi n’a-t-il pas exercé une réelle pression sur les pays du Golfe suite à leur soutien – officiel ou non – à différents groupes armés nuisibles? Pourquoi les «Amis de la Syrie» [dont les premières réunions ont eu lieu en février 2012 en Tunisie, puis à Istanbul, puis à Paris, à New York; les principaux membres sont les Etats-Unis, le France, l’UE, la Turquie, l’Arabie saoudite, le Qatar…] en ont-ils omis de fournir à Raqqa – la première zone libérée du pays – un soutien aux populations locales, aux organisations de la société civile et au conseil local émergeant, et ce malgré tous les appels allant dans ce sens?

    Rasha Qass Yousef, membre du Mouvement syrien non-violent et du Forum démocratique syrien, cofondateur du Mouvement Haquna, un groupe de résistance civile dans la ville de Raqqa, qui a mené campagne à la fois contre le régime Assad et contre les groupes armés – dont l’EI – qui se sont emparés de la ville.

    Armer les rebelles et écraser ISIS

    Je soutiens fortement les frappes aériennes des Etats-Unis et de l’OTAN contre l’EI qui a commis – et continue à commettre – des atrocités épouvantables contre les civils en Syrie et en Irak. J’exhorte aussi la communauté internationale à armer les rebelles syriens et à leur fournir les moyens leur permettant de combattre et mettre fin l’EI, qui n’a montré que de la brutalité à l’égard du peuple syrien. Ces actions vont faire avancer la cause de la révolution syrienne, qui a commencé comme une lutte pour la liberté et la dignité du peuple syrien.

    Mais attaquer l’EI sans abattre les forces aériennes du régime Assad entraînera des difficultés, car on peut s’attendre à ce que le régime attaque les rebelles syriens au cours de leurs batailles contre l’EI [effectivement le régime a bombardé au chlore des combattants de l’ASL le mercredi 24 septembre], comme il l’a fait par le passé. Le régime Assad est une source d’extrémisme et de violence en Syrie. Toute manœuvre contre l’EI doit être suivie de mesures efficaces vers une transition politique au-delà des Assad.

    Kassem Eid, a.k.a. Qusai Zakarya est un militant syrien palestinien qui a survécu à l’attaque aux armes chimiques et qui a lancé une grève de la faim en novembre 2013 pour protester contre les sièges mis en place par Bachar el-Assad qui affamaient des villes partout en Syrie et pour demander que les organisations humanitaires puissent avoir un libre accès à ces régions assiégées.

    Qu’est-ce qui a encouragé la progression de l’EI?

    Mon soutien à la révolution syrienne est inconditionnel, c’est la raison pour laquelle je suis opposé à l’intervention états-unienne. Les Etats-Unis et leurs alliés régionaux ont tout fait pour saper la révolution syrienne. Et, surtout, ils l’ont fait en soutenant la Coalition nationale syrienne contre les mouvements de base ( comités locaux). Des alliés des Etats-Unis comme la Turquie, l’Arabie saoudite et le Qatar ont initialement soutenu Assad et ensuite ils ont financé et équipé les forces les plus réactionnaires de l’opposition. Et ce sont ses mêmes puissances (en plus de l’Irak) qui sont maintenant en train de former une coalition pour combattre l’EI. Mais ces pays ont joué un rôle majeur, directement et indirectement, dans le fait que l’EI est devenu une puissance régionale. Les Etats-Unis et l’Arabie saoudite ont joué un rôle important dans la création et le financement du djihadisme à un niveau «mondial», et ce depuis les années 1980, lorsqu’ils luttaient contre les Soviétiques en Afghanistan [talibans]. L’invasion états-unienne de l’Irak en 2003 a entraîné l’émergence d’Al-Qaida en Irak. Le Qatar est en train d’aider le mouvement Jabhat Al-Nosra, alors que jusqu’à tout récemment la Turquie permettait à l’EI [combattants liés à l’EIIL] d’opérer librement et de traverses ses frontières sans contrôle.

    L’intervention des Etats-Unis en Syrie (et en Irak) entraînera la mort de beaucoup de civils innocents. Elle permettra à ISIS d’exaucer son vœu de devenir la première force anti-états-unienne dans la région et aidera ainsi cette organisation terroriste à recruter davantage de combattants. La décapitation de deux citoyens états-uniens [James Foley et Steven Sotloff] par l’EI avait justement pour objectif de susciter les réactions actuelles des Etats-Unis. Enfin, Assad a joué un rôle crucial dans le renforcement de l’EI et dans son utilisation contre les forces révolutionnaires. L’ironie de tout cela est que les Etats-Unis demandent à l’Armée syrienne libre (ASL) de combattre l’EI, mais de ne pas utiliser des armes états-uniennes contre le régime Assad.

    Yasser Mounif et professeur de sociologie au Collège Emerson, et cofondateur de la Global Campaign of Solidarité with the Syrian Revolution.

    Eliminer l’un des principaux obstacles à la Révolution syrienne

    Pour moi, il n’existe pas de réponse simple. Au niveau le plus élémentaire, je penche en faveur de l’intervention Etats-Unis/Union Européenne/OTAN contre ISIS. Le fait d’attaquer l’EI éliminerait l’un des obstacles clé de la révolution syrienne, ce qui laissera le régime Assad plus vulnérable. Mais ce serait illusoire de s’attendre à une intervention sérieuse qui déboucherait sur une issue aussi idéale. Je pense que l’avenir est plus sombre. Malgré toute la rhétorique politique de la Maison Blanche sur la Syrie, l’administration états-unienne est dans l’impasse sur cette question, tout comme elle l’a été depuis le début de la révolution syrienne. Au cours de ces trois dernières années Obama a constamment utilisée une stratégie consistant à «séduire et abandonner» pour esquiver les critiques concernant l’intervention états-unienne au Moyen-Orient. Il n’y a eu aucune tentative réelle d’intervenir pour venir en aide aux rebelles syriens. C’était toujours trop peu et trop tard.

    Même s’il est crucial d’affronter l’EI, cela ne fait pas sens si, d’une part, n’est pas assuré un soutien réel et urgent à ce qui reste de forces laïques et démocratiques à l’intérieur de l’Armée syrienne libre, et, d’autre part, n’est pas exercée une forte et durable pression politique et économique internationale sur le régime Assad.Dans la version de la réalité propre au régime Assad, l’EI joue le rôle d’un deus ex machina. Il luipermettait de résoudre le problème apparemment insoluble devant lequel s’est trouvé le régime depuis que le peuple syrien insurgé a revendiqué son renversement: celui de restaurer sa légitimité politique et ses relations internationales. Ainsi l’existence de l’EI assure la survie du régime et confirme le narratif selon lequel les forces d’Assad sont embourbées dans une lutte implacable contre des terroristes islamistes fondamentalistes. En outre, la situation actuelle permet au régime de se dépeindre comme étant un partenaire indispensable dans la lutte contre le terrorisme, et c’est la raison pour laquelle des commentateurs comme Bob Dreyfuss de The Nation [hebdomadaire des Etats-Unis, de type social-démocrate, liberal]peut continuer à argumenter qu’«une clé pour résoudre la crise de l’EI est tapie dans le palais présidentiel à Damas, et son nom est Bashar el-Assad».

    Firas Massouh est doctorant de l’Université de Melbourne en Australie, et auteur de plusieurs essais sur ls soulèvement syrien, dont «Left out? The Syrian Revolution and the Crisis of the Left».

    Trop peu, trop tard?

    Du point de vue politique, le projet d’Obama d’entraîner et d’équiper les rebelles syriens modérés aurait été plus efficace s’il s’était réalisé il y a plus de deux ans, lorsque l’opposition syrienne était moins épuisée. En août 2013, après l’attaque avec des armes chimiques dans la banlieue de Damas, les rebelles Syriens avaient été abandonnés. Les militants syriens accueilleront donc le plan d’Obama avec réticence. L’administration états-unienne assurait qu’une contre-attaque contre Assad était imminente, nous l’avons attendue, mais elle n’a jamais eu lieu. Cette reculade d’Obama a enhardi Assad, entraînant ainsi des dizaines de milliers de morts syriens supplémentaires. Et maintenant on se remet à jouer le même petit jeu d’attente. Quand les armes arriveront-elles? Permettront-elles de modifier de manière décisive le rapport de forces sur le terrain?

    Notre objectif doit être double: renverser Assad et combattre l’EI. Il faudra voir si le plan d’Obama aidera à accomplir ces deux objectifs.

    Rasha Othman, militante syrienne-américaine basée à Washington, une des principales organisatrices de la International Solidarité Hunger Strike for Syria.

    Il n’y a pas de raccourcis

    La violence n’entraînera que davantage de violence. On ne peut pas éteindre un feu avec de l’essence. L’attaque états-unienne contre ISIS ne fera que contribuer à la prolifération de ce mouvement. La communauté internationale et les Etats-Unis ont joué un rôle dans la création d’ISIS. Ils prétendent vouloir instaurer la démocratie, mais en fait ils cherchent l’hégémonie. Il y a un manque flagrant d’éthique dans leur manière d’agir sur plusieurs problèmes mondiaux. Par exemple, pendant des années le problème syrien s’est perdu dans les corridors des Nations unies, à cause notamment de la politique de deux poids deux mesures quand il s’agit de traiter des crises humanitaires. Mais pour des raisons géostratégiques le cas irakien a tout à coup été projeté sur le devant de la scène – cela n’a pris que quelques jours, et on n’a même pas passé par les canaux des Nations unies.

    Pour aborder ces questions il est nécessaire de partir d’une base humanitaire et humaniste cohérente et considérer les gens comme des personnes humaines et non comme de bizarres citoyens venus d’ailleurs. Il faut commencer à comprendre que nous avons des intérêts communs et imbriqués sur cette planète. Concrètement on pourrait y parvenir en soutenant les mouvements de résistance civile et d’autres institutions et organisations qui aident à diffuser l’éducation et la prise de conscience. Donner du pouvoir aux habitants locaux et aux ONG, et en particulier, à l’heure actuelle, investir dans les millions de réfugiés, représenterait une voie alternative pour aller de l’avant. Il n’y a pas de raccourcis pour aller au ciel.

    Khorshid Mohammad, Kurde syrien, cofondateur de Syrian Nonviolence Movement et néonatologue aux services de santé de Alberta, Université de Calgary, Canada.

    Des remerciements spéciaux pour Afra Jalabi, une militante et écrivaine syrienne à Montréal, pour m’avoir mis en rapport avec plusieurs des personnes que j’ai interviewées pour cet article. Elle est active dans le Syrian Nonviolence Movement et est membre du Comité exécutif du projet The Day After, un groupe de travail international de Syriens représentant un large éventail de l’opposition de ce pays engagé dans un dialogue de projets pour une transition.

    Publié par Alencontre le 26 - septembre - 2014

    (Publié dans Dissent, le 20 septembre 2014, www.dissentmagazine.org; traduction A l’Encontre)

    http://alencontre.org/moyenorient/syrie/la-guerre-contre-lei-les-reflexions-de-quelques-militants-et-intellectuels-syriens.html

  • Pour une Palestine, libre, démocratique, et laïque révolutionnaire pour l’ensemble de ses habitants arabes et juifs (Essf)

    https://encrypted-tbn2.gstatic.com/images?q=tbn:ANd9GcTXncoSPyxcYyEthGt384vAVUbCs5Rs_XRPdVXbxWNpcl9eJYs0

    Pour une Palestine, libre, démocratique, et laïque révolutionnaire pour l’ensemble de ses habitants arabes et juifs

    Pour que la troisième guerre contre Gaza soit la dernière

    L’État sioniste doit payer cher ses crimes contre l’humanité

    Il faut mettre en œuvre les résolutions internationales relatives aux droits authentiques du peuple palestinien

    Depuis l’achèvement de la mise en œuvre du plan de l’ancien chef de gouvernement israélien, Ariel Sharon, de se retirer de la bande de Gaza, au milieu de la dernière décennie, cette dernière a subi trois guerres israéliennes cruelles dont la dernière, du nom israélien « Bordure protectrice », fut la plus féroce et la plus désastreuse en pertes humaines et en habitations, encourues par la population de Gaza. Des crimes horribles contre l’humanité furent perpétrés par l’armée sioniste, contre les enfants, les femmes et les personnes âgées, essentiellement des civils, dont le taux de martyrs et de blessés est estimé à environ 85% du nombre total des victimes de l’agression israélienne ! Ceci en prenant en compte que les résistants palestiniens, qui ont livré une bataille honorable et héroïque, malgré le déséquilibre scandaleux, plutôt énorme, entre leur potentiel d’armement et celui de l’ennemi, ont réussi infliger à ce dernier des pertes sérieuses dont la grande majorité concerne des militaires (72 selon le récit israélien, et 120 selon les estimations de Hamas).

    Le nombre de martyrs palestiniens a atteint, jusqu’à la dernière trêve en fin d’août, plus de 2.100, dont des centaines d’enfants et de femmes. Le nombre de blessés plus de 10.000, alors que plus de 500.000 personnes ont été contraintes au déplacement, notamment en raison de la destruction totale ou quasi totale de plus de 10.000 habitations. Sachant que la destruction n’a pas épargné non plus les mosquées, les écoles, les hôpitaux et autres structures médicales, les ambulances, les associations caritatives, les universités et les stations d’épuration. Même les écoles pour les réfugiés de l’UNRWA et ses institutions où ont trouvé refuge ceux qui ont échappé à la mort, en particulier les enfants et les femmes, ont été touchées par les bombardements. Ce qui a soulevé la protestation des responsables de l’ONU, y compris le secrétaire général Ban Ki-moon, qui s’était cependant, et à plusieurs reprises, honteusement rangé du côté de l’agresseur sioniste, lors de l’accomplissement de ses derniers actes d’agression barbares.


    Tout ceci a été accompagné de positions israéliennes extrêmement hideuses et racistes de la part de la grande majorité de la population juive, qui a exigé du gouvernement Netanyahu de continuer le combat jusqu’à avoir « écrasé » totalement la population de Gaza, tandis que « les médias hébreux sont convenus de qualifier la population de Gaza de mouches qu’il faut écraser et décimer (!) ». Ces faits étaient bien évidemment, et le sont toujours, concomitants d’une montée nette, au cours des deux dernières décennies, de l’extrême-droite sioniste, à l’intérieur des terres palestiniennes usurpées. Ceci, alors même que le sentiment de la nécessité de continuer le soutien enthousiaste à l’État sioniste décroît chez un grand taux de Juifs de l’étranger, en particulier chez les jeunes, même aux Etats-Unis et en Europe… Que dire alors des non-Juifs !

    Ainsi, bien que les réactions internationales, ces derniers temps, ne sont pas proportionnées à l’énormité de la catastrophe subie par la population de Gaza, le phénomène de dénonciation acerbe de l’agression, et plus précisément la solidarité avec les enfants de Gaza, ont été, cette fois-ci, différentes de ce que l’on constatait durant les deux guerres précédentes. Une différence qui peut être considérée comme qualitative. Non seulement dans les capitales et villes arabes — dont beaucoup d’entre elles ont vu des manifestations de masse mobilisant des milliers, et parfois des dizaines de milliers, comme c’est le cas au Yémen, en Algérie, en Libye et au Bahreïn, alors qu’il y avait des marches moins importantes au Liban, au Maroc, en Jordanie, en Mauritanie, en Cisjordanie, en Tunisie, et d’autres pays dont la Syrie, et l’Irak, en proie aux flammes d’un conflit intérieur sanglant, complexe et ambigu—, mais aussi dans les capitales et villes européennes, américaines, asiatiques et africaines, qui ont connu des manifestations de colère massives et fréquentes (surtout à Paris, Londres, Lima et Santiago, et dans de nombreuses villes pakistanaises et iraniennes) qui ont condamné vivement l’État sioniste.

    Tandis que le nombre des manifestants dans la ville du Cap, en Afrique du Sud, a atteint 150.000, sachant que ce qui s’est passé à Gaza a été assimilé aux crimes de l’apartheid, au temps du régime de la minorité blanche. Le président bolivien Evo Morales a considéré, pour sa part, qu’Israël est un Etat terroriste, et a décidé d’annuler les accords de 1972 entre La Paz et Tel-Aviv, qui permettaient aux Israéliens d’entrer en Bolivie sans visa. Par ailleurs, de nombreux dirigeants d’Amérique latine ont fortement condamné l’agression, et le Chili, ainsi que d’autres pays d’Amérique latine, ont rappelé leurs ambassadeurs de Tel Aviv.

    D’autre part, beaucoup d’artistes, écrivains et intellectuels ont dénoncé les crimes commis par l’État sioniste. A titre d’exemple, les déclarations de plusieurs acteurs espagnols, de renommée internationale, directeurs de production, compositeurs de musique de film, écrivains et scénaristes, comme Penelope Cruz, Javier Bardem, Pedro Almodovar, qui ont dénoncé la guerre contre Gaza, et appelé l’Union européenne, dans une lettre ouverte, à « condamner les attentats terrestres, maritimes ou aériens contre la population civile palestinienne dans la bande de Gaza », exigeant d’Israël un cessez-le-feu et l’exhortant à « lever le blocus que la bande de Gaza subit depuis plus d’une décennie ». Ils ont également ajouté : « Gaza vit dans l’horreur ces derniers jours, assiégée de toutes parts. Les maisons palestiniennes sont détruites, les Palestiniens sont privés d’eau, d’électricité et ne peuvent se rendre librement à l’hôpital, dans les écoles et les champs, tandis que la communauté internationale ne fait rien. »

    La vague de réprobation et de condamnation a même atteint cette fois-ci les milieux d’Hollywood, desquels ne parvenait, habituellement, que de la sympathie avilissante et misérable pour l’État sioniste. Parmi ceux qui ont été profondément choqués, il y a des présentateurs de programmes de satire politique, des acteurs juifs, dont l’acteur américain Wilson Bethel, qui a adressé ce tweet à Natenyahou : « Cher M. Netanyahu,
    il y a un mot pour qualifier un taux de pertes de civils de 80% : terrorisme. Cordialement, un Juif inquiet. »
    Il a ajouté que «  le droit d’Israël de “se défendre” commence grandement à ressembler à celui “d’anéantir Gaza”. »

    Bien évidemment la brutalité israélienne a mis dans l’embarras la plupart des dirigeants des Etats impérialistes, notamment des Etats-Unis d’Amérique, qui ont été contraints à chercher activement à arrêter l’agression, au moins par le biais de trêves à caractère humanitaire, eu égard aux crimes contre l’humanité flagrants. Cependant les USA n’ont pas caché leur sympathie pour Israël, sous prétexte du prétendu droit de ce dernier de se défendre (!). L’insolence et la fourberie de certains, parmi lesquels le président américain, les a poussés à appeler à désarmer Gaza. Tandis que le gouvernement de la France de Hollande interdit délibérément les manifestations contre l’État sioniste dans la capitale Paris. Sachant que la manifestation du samedi 26 juillet dernier, plus précisément, dont le Nouveau parti anticapitaliste (NPA) et d’autres groupes révolutionnaires étaient parmi les plus importants initiateurs, a bravé l’interdiction et a mobilisé des milliers de manifestants.

    Ce qui est cependant tout à fait intolérable, sous quelque forme, est l’absence presque totale de la solidarité arabe, de la part des régimes qui avaient pour beaucoup d’entre eux adopté des postions de complicité avec l’invasion israélienne. Non seulement il n’y a pas eu d’appel à un sommet arabe après plus d’un mois de tueries, mais encore la Ligue arabe est restée totalement paralysée, et absente des domaines d’intervention et d’action. Sans parler de la grande frustration quant à l’absence de réactions populaires dans plusieurs pays arabes, notamment en Egypte et au Liban, à la hauteur des exigences de la situation. Les masses populaires égyptiennes étaient, cette fois-ci, sous l’emprise de la contre-révolution menée par l’armée égyptienne dirigée par le maréchal Abdel Fattah al-Sisi, que ce soit quand il était ministre de la Défense et commandant en chef des forces armées, depuis l’intervention militaire du 3 juillet 2013, ou quand il est devenu président de la République. Les seules manifestations sérieuses dans les rues des villes égyptiennes au cours de la récente guerre contre Gaza ont été celles organisées par les Frères musulmans ;d’ailleurs, c’étaient des tentatives de réhabiliter leur rôle politique plutôt qu’un mouvement de soutien à la cause palestinienne.


    Et bien naturellement, tandis que le soi-disant « camp de Moumana’a »(résistance négative), au Liban, avec le Hezbollah en tête, mobilisait des manifestations géantes pour des soucis sectaires, ainsi que pour ses propres intérêts, les rues et les « places » libanaises sont restées, cette fois-ci, presque vides. Le Hezbollah, plus particulièrement, était apparu plus préoccupé de mener bataille en dehors du territoire libanais, pour défendre le régime d’Al-Assad, trempé dans le sang du peuple syrien, et se rendant, par conséquent, complice de ce dernier. Ainsi s’est-il abstenu de toute initiative de solidarité effective avec la population de Gaza, même pas une simple menace de participer à leur combat contre l’invasion dévastatrice israélienne… que dire alors d’une participation effective à ce combat !

    Pis encore, la position de nombreux régimes arabes, notamment l’Egypte et la Jordanie, témoigne de la solidarité, mais cette fois-ci, et de manière flagrante, avec Israël ! C’était détectable dans le rôle égyptien, joué par Abdel Fattah al-Sisi, qui a fait voir trop de coordination effective avec l’ennemi sioniste. On peut aisément déceler ceci du projet de règlement, et de cessez-le-feu, présenté, au tout début, par le gouvernement égyptien, et soutenu par Israël, mais rejeté par la résistance palestinienne. Ceci, sans parler de l’armée égyptienne qui avait empêché et contraint à rebrousser chemin la caravane populaire égyptienne, qui transportait des aides humanitaires destinées à la population de Gaza, en signe de solidarité, et contre l’agression sioniste.

    Tandis que le régime jordanien a procuré toutes les facilités aux voyageurs israéliens, à l’aller comme au retour, en vue de rendre caduc l’effet de roquettes tirées par les résistants de Gaza sur les villes et les aéroports israéliens ; ce qui a permis aux compagnies aériennes internationales, et même l’Israélienne El Al, d’éviter l’usage de l’aéroport Ben Gourion, et de se servir de l’aéroport d’Amman à titre temporaire pour assurer le transport des Israéliens, et de tous ceux qui se rendaient à Israël !

    Mais en dépit de ces conditions et positions honteuses, le loup israélien n’a pas pu engloutir les résistants palestiniens, qui l’ont vaillamment combattu pendant plus de deux mois, coupés par de courtes trêves, sans hisser le drapeau blanc. Ils lui ont signifié, ainsi qu’au monde entier, que le peuple palestinien continuera à se battre, malgré la trahison qualifiée de ceux qui ont jeté les armes, à une date antérieure, à la fin du siècle dernier, et qui continuent à parler en son nom, à l’image de Abou Mazen , Yasser Abd Rabbo , Saëb Ereikat, Jibril Rajoub, et d’autres encore qui siègent aux plus hautes fonctions de l’Autorité palestinienne - produit des accords misérables d’Oslo - qui n’a pas hésité à plusieurs reprises à réprimer les manifestations en solidarité avec la bande de Gaza, dans plus d’une ville.

    Cependant, si nous saluons le courage magnifique, et les sacrifices majeurs des citoyens palestiniens, y compris ceux appartenant au mouvement Hamas, nous ne croyons pas que les pratiques quotidiennes de ce dernier, dans la bande de Gaza, et son programme droitier réactionnaire, y compris concernant la résolution de la question palestinienne, pourraient constituer un sérieux tremplin vers une libération véritable. Bien que la persévérance de ce mouvement, comme d’ailleurs le reste des factions qui rejettent l’accord d’Oslo, et les conséquences de cette attitude, quant à la continuation de la lutte armée, jouent un rôle clé dans l’approfondissement de l’impasse dans laquelle se trouve l’entité sioniste.

    Le célèbre éditorialiste au quotidien israélien Haaretz, Ari Shavit, avait écrit : « Israël à la fin juillet est différent de celui du début juin, car en ce moment-là, il n’y avait ni des tirs de roquettes, ni l’opération terrestre ni des alarmes de sirènes. (...) il n’y avait ni les cadavres des soldats israéliens ni ceux des enfants de Gaza tués. On s’attendait à ce qu’Israël commence un été tranquille, face à un Hamas dissuadé… et à un chaos arabe bien lointain (...), mais tout cela s’est dissipé, dans un Moyen-Orient extrémiste, dont la violence est devenue totale. »  Et d’ajouter : « Le sens stratégique de ce qui se passe, c’est qu’un Etat dont le ciel est découvert, l’espace aérien sans sécurité, et les citoyens descendent, à tout instant, dans les abris, doit avoir un problème (...). Nous pouvons ajouter (...) l’incapacité(pour lui) de vaincre de manière décisive une entité terroriste, petite, pauvre et audacieuse. »


    Bien évidemment, nous partageons, à plusieurs égards, les points de vue de l’éditorialiste de Haaretz, dans sa description de l’impasse israélienne, mais nous ne sommes pas d’accord avec sa qualification de « terroriste » d’une résistance nationale courageuse qui joue aujourd’hui un rôle important dans cette impasse dans laquelle se serait fourvoyé l’Etat d’Israël. Nous sommes très enclins à distinguer les stigmates du terrorisme dans cet Etat lui-même. Face à cette impasse, qui doit s’aggraver ultérieurement — quand reprendrait ce que considérait le journaliste israélien comme « chaos arabe » et un « Moyen-Orient extrémiste dont la violence est devenue totale », et qui fut, en fait, le processus révolutionnaire, commencé il y a trois années et demi, dans la région arabe et maghrébine —, nous pensons qu’il est nécessaire de tout mettre en œuvre pour la réalisation de cette importante transformation, supposée « changer non seulement la région sus-mentionnée, mais aussi le monde entier », selon l’expression d’un ennemi sérieux, très influent, de ce processus, à savoir le président américain Obama, lors de sa conférence de presse du 23 février 2011.

    Car la libération du peuple palestinien dépendrait, entre autres, de l’action de mouvements, organisations, fronts et partis politiques palestiniens qui pousseraient, contrairement à ceux existant actuellement, vers une interconnexion avec les luttes des peuples de la région susdite, en vue de l’émancipation, en affrontant leurs régimes dictatoriaux, criminels, corrompus et dépendants. Une tâche qui dépendrait, aussi, de la réussite de ces peuples à renverser ces régimes-ci, en vue d’instaurer des régimes progressistes qui réaliseraient les aspirations et les revendications exprimées par les masses populaires, ces dernières années, lors de leur « intifada », pour « le pain, la liberté, la dignité et la justice sociale ». Ceci en parallèle avec la réalisation d’une tâche, restée absente dans les revendications, celle de la souveraineté nationale et de l’élimination de la domination coloniale, sous toutes ses formes, ainsi que de l’État sioniste, en particulier, l’une des plus importantes manifestations de cette domination.

    En tous les cas, l’impasse israélienne se précise de plus en plus du fait que la dernière guerre contre Gaza, même si elle a démontré la capacité d’Israël, jusqu’à présent, à infliger les pertes les plus lourdes au peuple palestinien résistant, surtout en termes de civils, elle a confirmé que les pertes politiques de l’État sioniste se multiplient considérablement, jour après jour, réaffirmant sa fragilité et son isolement des peuples du monde. C’est ce qu’il faut œuvrer à approfondir continuellement, et par conséquent, pousser de plus en plus vers des sanctions internationales conséquentes, semblables à celles infligées, ultérieurement, au pouvoir de la minorité blanche, en Afrique du Sud, en plus des sanctions populaires, de masse, lancées, il y a des années, par la campagne de Boycott, Désinvestissement et Sanctions (BDS).

    Dans ce contexte, nous considérons que les mesures et actions suivantes doivent être au centre de toutes les pressions, et mobilisations, en vue de les réaliser.

    Ce seraient :


    1- l’abrogation des Accords de Camp David, Wadi Araba et Oslo, et toutes les mesures déjà prises par les bourgeoisies arabes au pouvoir, traitresses et serviles, en vue de se rapprocher de l’État sioniste, le reconnaître, et lier toutes sortes de relations avec. Ainsi que la nécessité de consolider le boycott arabe contre Israël et les entreprises internationales, qui collaborent avec lui ;

    2- la pression constante et populaire, avec tous les moyens, afin de trainer les dirigeants, les généraux et officiers israéliens, qui ont pris des décisions de guerre contre Gaza, et le Liban, auparavant, et pratiqué des crimes contre l’humanité, devant la Cour pénale internationale, et leur infliger les punitions adéquates ;

    3- travailler sans relâche pour activer la pression populaire, arabe et internationale, pour la cessation immédiate des deux blocus, israélien et égyptien, imposés à la la bande de Gaza, ainsi que pour la satisfaction des demandes formulées par la résistance palestinienne du mouvement Hamas, du Jihad islamique, du FPLP, du Fatah, et de tous les autres combattants, lors de la dernière invasion ;

    4- la pression, à l’échelle mondiale, afin d’imposer le démantèlement de toutes les armes de destruction massive israéliennes, notamment les armes nucléaires, sous peine d’un blocus global sérieux contre l’État sioniste, et des sanctions efficaces pour le dissuader ;

    5- la pression pour procurer toutes les facilités matérielles et morales à notre peuple en Cisjordanie afin de lancer leur troisième intifada, en mettant au tout premier plan la démolition du mur de séparation dont l’État sioniste s’affaire à achever la construction, dans une perspective d’imposer le départ total des Israéliens et de leurs colons, de toutes les terres occupées en 1967, sans conditions ;

    6- intensifier les actions, aux niveaux arabe, palestinien et international, afin de chasser Israël de toutes les institutions de l’ONU, et pour la mise en application des résolutions internationales les plus radicales, en particulier celles compatibles avec les droits initiaux du peuple palestinien, adoptées depuis 1948, et celles encore plus récentes, stipulant le retour des réfugiés palestiniens à leur patrie historique. Ainsi que pour la prise d’une nouvelle résolution de l’Assemblée générale de l’ONU, sur la base du fameux précédent de « L’Union pour la paix », en vue de l’instauration d’un Etat unique, le seul capable de résoudre radicalement, et à la fois, la cause palestinienne et la question juive : l’État de Palestine démocratique, laïque et révolutionnaire. Un Etat qui pourrait ouvrir de grandes perspectives d’émancipation socialiste, pour l’ensemble de la région arabe et maghrébine, et partant pour les pays voisins, en particulier l’Iran et la Turquie ;ceci, tout en assurant les mécanismes et les conditions qui garantiraient l’application de la résolution sus-mentionné ;

    7- Dans cette perspective, précisément, il est nécessaire que les révolutionnaires, dans cette région, s’adressent, et multiplient les appels, à la classe ouvrière dans l’État d’Israël, ainsi qu’à tous les israéliens soumis à la discrimination, sur la base de leurs origines ethniques, y compris très particulièrement les Juifs orientaux, pour se débarrasser des effets de l’idéologie sioniste et la combattre, comme un prélude pour s’engager dans la perspective libératrice révolutionnaire, décrite là-dessus, la seule qui pourrait éloigner, pour toujours, le fantôme de guerres et conflits, dont la persistance des causes pourrait entraîner la dévastation, et même l’anéantissement de l’ensemble de la région ;

    8- Dénoncer sans merci les régimes arabes et leurs alliés, ainsi que leur complicité avec l’entité sioniste, en vue de briser toute illusion sur leur soi-disant « rôle » dans la libération de la Palestine ou la résistance à l’impérialisme. Parce que nous sommes convaincus que toute possibilité d’émergence d’un mouvement émancipateur révolutionnaire, dans nos pays, déterminé à s’impliquer dans le projet de libération du peuple palestinien, plus particulièrement comme une approche directe et effective, nécessite la rupture catégorique avec les régimes en place, leurs partis, et les forces alliées avec eux. Car il n’y a aucune possibilité d’instaurer une Palestine libre, que dans un contexte d’émancipation des peuples de toute la région, ou au moins la plupart d’entre eux ;

    Dans la mesure où l’on peut avancer dans cette voie, la Palestine doit redevenir la cause essentielle des peuples de notre région, dans leur lutte contre Israël, l’impérialisme mondial, et les régimes et forces réactionnaires arabes. Ainsi seront posées des bases solides pour la relance du processus révolutionnaire, sur la voie de ce que nous avons considéré, au cours des dernières années, comme un prélude essentiel pour changer le monde !
    24 septembre 2014

    Signataires :

    Courant Al Mounadil-a (Maroc)

    Courant de la Gauche révolutionnaire (Syrie)

    Ligue de la gauche ouvrière (Tunisie)

    Le Forum socialiste (Liban)

     

    * Traduction de l’arabe par Rafik Khalfaoui.

    http://www.europe-solidaire.org/spip.php?article33106