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  • Micro-crédit Dégage! Sur la lutte des femmes d’Ouarzazate (Cadtm)

    Ce texte est mon intervention sur lors de l’atelier « Dégage micro-crédits dégage » organisé aux Rencontres d’été 2014 du CADTM le 13 septembre à Namur.

    Mon intervention aborde l’histoire et le développement du mouvement des victimes des microcrédits au Maroc, plus précisément à la région d’Ouarzazate. Ce texte ne vise pas à présenter un mouvement exemplaire et héroïque venu du Sud, mais plutôt à partager l’expérience de femmes qui ont dit « Non ! » à leur manière à la dictature de la microfinance. Ce combat est loin d’être fini et la victoire de ces femmes n’est pas assurée.

    Mon intervention se compose de quatre parties. En introduction, je donnerai quelques indicateurs sur le contexte régional de cette lutte. Ensuite, je vais aborder les débuts et le développement de ce mouvement. Puis, je rappellerai la chronologie du feuilleton judiciaire en cours pour réprimer la lutte des victimes des microcrédits. Cette répression a donné lieu à un élan de solidarité nationale et internationale. En conclusion, je déclinerai ce qui me semble être les défis à relever par ce mouvement.

     

    Portrait socio-économique de la région

    La province d’Ouarzazate est située au sud-est marocain. Sa population est de 520 000 habitants. Trois indicateurs à retenir :

    • Taux d’analphabétisme : 67%.
    • Taux de pauvreté de la province : 15,2% (moyenne nationale en 9%)
    • Taux de pauvreté en milieu rural : 19,7%

    Cette province détient des records nationaux de pauvreté. Les taux les plus élevés au Maroc sont détenus par la province de Zagora où des villages connaissent un taux de pauvreté qui dépasse les 50 % ! Les conditions de vie sont extrêmement difficiles surtout en milieu rural : absence de routes, climat aride et rareté des ressources hydrauliques, la région est déclarée comme constituant un désert médical.

    En milieu urbain, la crise économique et financière de 2008 est passée par là. Le tourisme et le secteur cinématographique dans la ville d’Ouarzazate et ses environs sont au point mort, les licenciements se comptent par centaines.

    Deux autres éléments importants à signaler dans le portrait de cette région :

    • Ouarzazate et sa région ont été un bastion de luttes ouvrières et populaires : secteur des mines, secteurs publics, tourisme, surtout ces dernières années ;
    • Les sols de la région sont des plus riches du Maroc : les sociétés minières exploitent des mines d’or, de cobalt, de cuivre et d’argent…

    C’est tout le paradoxe de cette région très riche à la population pauvre. Ce contexte est un terrain fertile pour les Institutions de microfinance (IMC) : elles peuvent facilement y vendre leurs « produits » à une population majoritairement analphabète et dans le besoin.

    Début et développement du mouvement des victimes des microcrédits

    Tout commence en mai 2011, c’est la période des manifestations du mouvement du 20 février, variante marocaine du printemps arabe. Les premières victimes des microcrédits manifestent à Ouarzazate. Elles sont rejointes par d’autres femmes victimes dans les villes du Sud-est : Agdz, Zagoura, Tagounit, M’hamid Ghizlan, Kalâa Magouna. Le nombre de victimes : un millier, en grande majorité des femmes. Ce mouvement original au Maroc et dans la région apporte une critique sur le fond et la forme de ce système vanté depuis des années.

    Sur la forme

    • Taux d’intérêt usurier allant de 15 à 100% alors que les client-e-s signent des contrats sur la base de taux de 2 à 10% ;
    • Certains contrats et documents sont signés sur des feuilles volantes, sans entêtes, ni détails des versements, sans respect de la loi marocaine sur la clause des contrats ;
    • La langue utilisée (l’arabe ou le français) n’est pas maîtrisée par ces femmes dans le milieu rural qui parlent que l’amazigh ;
    • Les conditions en cas du non remboursement d’un prêt sont abusives : 10% de plus du remboursement prévu en cas de retard ; en cas de procès, le client supporte tous les frais liés à la procédure, les IMC (Institutions de la MicroFinance) se gardent le droit de poursuivre le/la client-e devant le tribunal de leur choix ce qui complique le suivi d’un éventuel procès par le/la client-e
    • La microfinance est un secteur exonéré de la TVA alors que les client-e-s pauvres payent des taxes
    • Aucune étude des dossiers des prêts. Octroi de prêts à des personnes sans projets, à des mineur-e-s, à des élèves scolarisé-e-s, etc…
    • Ces IMC utilisent des méthodes à la limite de la légalité : les agents de ces institutions n’hésitent pas à effectuer des descentes en grandes pompes dans les domiciles des femmes. De plus, ils se font passer pour la police ou l’autorité locale : ils recourent aux menaces directes et à des saisies de biens hors de tout cadre légal.

    Sur le fond

    • Dans ces conditions, on ne peut nullement parler d’un développement basé sur le microcrédit. L’espoir de promouvoir l’autonomie financière des femmes dans le monde rural se transforme en un cycle d’endettement, d’emprunts croisés et de dépendance.
    • L’objectif des IMC est en premier lieu la bancarisation des pauvres et la vente de nouveaux produits financiers (la microassurance)

    Chronologie d’un feuilleton judiciaire

    L’action de ce mouvement a inquiété dès le départ les IMC et l’Etat qui fait la promotion de ces institutions. Leurs réponses n’ont pas tardé surtout qu’en juillet 2011, 1.200 victimes déposent plainte contre les quatre plus grandes IMC au Maroc (Amana, Al Baraka, Inmaâ, La Fondation Banque populaire). A partir de cette date commence un harcèlement judiciaire des animateurs de ce mouvement :

    Janvier 2012 : A leur tour, ces quatre IMC portent plainte contre les deux coordinateurs du mouvement ; Amina Mourad et Benacer Ismaini, pour escroquerie, diffamation et menaces.
    Les chefs d’accusation sont montés de toutes pièces.
    Le procès a été reporté 15 fois !!

    Coup de théâtre : Début, 2013, Les 4 associations de microcrédit retirent leurs plaintes et les témoins refusent d’enfoncer les deux militants et nient ce qu’ils ont déclaré à la police.

    Avril 2013 : Le verdict en 1ère Instance innocente les deux militants des charges lourdes et les condamne à une amende de 400 euros chacun pour diffamation.

    Nouveau Coup de théâtre : En septembre 2013, l’association INMAA, liée à Planet Finances relance ce procès en Appel. Un nouveau procès fleuve commence. Les coordinateurs du mouvement de défense des victimes du microcrédit sont poursuivis pour diffamation et insultes (ils ont scandé des slogans devant le Tribunal...) et une nouvelle fois pour escroquerie.

    Verdict en février 2014 : 1 an de prison ferme pour les deux militants et 1000 euros d’amende chacun.

    Nouvelle étape : les deux coordinateurs du mouvement ont déposé un pourvoi en Cassation, la date de cette ultime phase du procès n’a pas encore été fixée.

    Que retenir de ce feuilleton judiciaire :

    • Ce procès est un acharnement et le verdict est injuste ;
    • Les deux procès ont été entachés de multiples vices de forme ;
    • Une Justice aux ordres du pouvoir politique et au service de la Finance (remplacement du juge au milieu du procès, envoi d’un juge spécial de Rabat)
    • La Justice cherche à faire peur aux victimes et à briser leur mouvement en criminalisant leur combat.

    Le mouvement de solidarité

    Cette lutte menée depuis 2011 a gagné la solidarité nationale et internationale. Entre 2012 et 2014, ATTAC Maroc a soutenu cette lutte, à travers l’implication de ses militant-e-s et du Comité femmes de l’association. Des caravanes nationales ont été organisées par l’association. La première s’est tenue le 8 mars 2012 et la deuxième fin 2013.

    En 2014, le réseau CADTM Afrique a organisé son deuxième Séminaire de renforcement des capacités des femmes sur la dette, l’audit et les microcrédits à Ouarzazate. Cette activité était le point de départ d’une Caravane internationale en avril dernier dans la région pour témoigner de la solidarité avec cette lutte en cours. La caravane a connu la participation 15 délégations étrangères avec un total de 103 participant-e-s. À cette occasion, nous avons édité une brochure bilingue français/arabe sur ce sujet |1|.

    Également, tout au long de la procédure judiciaire, ATTAC Maroc a assuré un suivi du procès au travers de communiqués de presse nationaux et internationaux. Malgré ces efforts, notre contribution demeure modeste au vu de l’ampleur du dossier qui demande l’implication d’un plus nombre d’ONG nationales et internationales.

    Les défis de ce mouvement

    Le travail avec ce mouvement unique au Maroc et le travail sur la question du microcrédit en général, nous pose plusieurs défis en tant qu’ATTAC Maroc et l’ensemble des membres du Réseau CADTM. Ces défis sont les suivant :

    • La solidarité nationale et internationale avec ces victimes est d’une grande urgence. Je saisis cette occasion, pour appeler à multiplier les initiatives de solidarité avec ce mouvement ;
    • La crédibilité du mouvement est à renforcer à travers :
    • Des enquêtes de terrain avec les populations ciblées par ces microcrédits dans tout le Maroc ;
    • Des études approfondies des contrats pour déceler les nombreuses failles qu’ils contiennent au niveau financier et juridique ;
    • Élargir ce mouvement et voir les possibilités de contacter des victimes des microcrédits dans d’autres pays du Sud et du Nord.

    ATTAC Maroc prévoit de lancer une étude de terrain par nos militant-e-s et une recherche sur les aspects juridiques de ce dossier et des arnaques des contrats de prêts en collaboration avec des juristes.

    Conclusion

    Au travers de nos visites et caravanes, le premier constat qui saute aux yeux, c’est que l’entrée des microcrédits a bouleversé le mode de vie de ces villages et a dénaturé les relations sociales de ces régions rurales.

    Nous sommes dans une région du Maroc, tellement sinistrée, sans infrastructures et services publics que les microcrédits servent désormais à pallier l’absence des services de base. Ces microcrédits servent aujourd’hui à financer les soins de santé, les frais de scolarité des enfants, etc., tous ces services publics privatisés sous l’effet des plans d’ajustement structurels .

    Ainsi la boucle est bouclée. Dans un pays où le néolibéralisme a fait que tous les secteurs publics en devenant payants sont inaccessibles aux populations pauvres, les microcrédits sont un léger calmant aux maux d’un modèle économique qui ne veut pas et n’arrive pas à répartir la richesse entre les régions du pays et ne permet pas à la grande majorité des marocain-ne-s d’accéder à une vie digne.

    Rencontres d’été du CADTM 2014

    23 septembre par Majdouline Benkhraba

    Majdouline Benkhraba, ATTAC-CADTM Maroc

     

    Notes

    |1| Cette revue « Le microcrédit ou le business de la pauvreté » est disponible sur le lien : http://cadtm.org/Le-micro-credit-ou-le-business-de

    http://cadtm.org/Micro-credit-Degage-Sur-la-lutte

  • Interludes poétiques de Palestine (Afps)

     

    Institut Culturel Franco-​​Palestinien - 75005

    Evé­nement autour de la poésie pales­ti­nienne contemporaine 

    Dans le cadre de l’Année inter­na­tionale de la soli­darité avec le peuple pales­tinien (2014), et à l’occasion de la 13e édition du Fes­tival des cultures étran­gères du Forum des Ins­tituts culturels étrangers à Paris, l’Institut Culturel Franco-​​Palestinien a le plaisir de vous convier aux Inter­ludes poé­tiques de Palestine #2

    • le mer­credi 24 sep­tembre 2014, 19h, à la MAISON DE LA POESIE - 157 rue Saint-​​Martin - 75003 Paris. Par­ti­ci­pation aux frais : 5 €. Métro : Ram­buteau - RER : Châtelet-​​Les Halles – Bus : 29, 38, 4775

    • le jeudi 25 sep­tembre 2014, 18h30, à l’Auditorium de l’INSTITUT DU MONDE ARABE - 1 rue des Fossés St Bernard - 75005 Paris. Entrée libre dans la limite des places dis­po­nibles. Métro : Jussieu, Car­dinal Lemoine ou Sully-​​Morland.

    Réservation conseillée reservations@institut-icfp.org

    A l’affiche de cette deuxième édition : Mourid Al-​​Barghouti, Nathaly Handal, Bashir Shalash, Abdul-​​Rahim As-​​Shaikh et Donia Ismail.

    Venus spé­cia­lement du Caire, de New York, de Haifa, de Jéru­salem et de Gaza pour cet évé­nement, les cinq poètes seront accom­pagnés au piano par le vir­tuose Farag Sleman (Haifa). A leurs côtés, les comé­diens Phi­lippe Tan­celin et Soleima Arabi pré­sen­teront le récital en français. Les oeuvres gra­phiques ont été réa­lisées et choisies par le grand peintre Vla­dimir Tamari (Japon).

    Pour en savoir plus :

    http://www.institut-icfp.org/coming...

    http://www.imarabe.org/jeudi-ima/in...

    http://www.france-palestine.org/Interludes-poetiques-de-Palestine,24745

  • Convergence Palestine samedi 18 octobre 2014 (Afps)

    https://encrypted-tbn3.gstatic.com/images?q=tbn:ANd9GcRNYDSQpuX4F0t46FCkTYPT80KYX9XVVpZBAhDDX-vzGGdrwwzd

    ENSEMBLE NOUS DIRONS : ÇA SUFFIT ! BASTA !

    Une fois de plus l’Etat d’Israël bafoue les règles du droit inter­na­tional et huma­ni­taire et des droits humains les plus élé­men­taires. Avec l’agression contre la popu­lation pales­ti­nienne de Gaza, il a dépassé les limites.

    L’IMPUNITE GARANTIE… C’EST UN FEU VERT AUX CRIMINELS DE GUERRE

    Ces vio­la­tions sans limites du droit inter­na­tional ne seraient pas pos­sibles sans l’impunité dont béné­ficie Israël depuis des décennies. Les bonnes paroles de nos gou­ver­nants ne suf­fisent pas. Les larges sec­teurs de l’opinion qui se sont mobi­lisés cet été attendent des actes poli­tiques concrets : Il faut obtenir sans délai la levée du blocus de Gaza et, au-​​delà, la fin de la colo­ni­sation et de l’occupation.

    Pour cela, la France doit

    SANCTIONNER L’ETAT D’ISRAEL

    o Mettre l’embargo sur les armes et cesser toute coopé­ration mili­taire avec Israël

    o Interdire l’entrée des pro­duits des colonies et toute relation d’affaires pro­fitant à la colonisation

    o Faire suspendre l’accord d’association UE-​​Israël

    RECONNAITRE L’ETAT DE PALESTINE

    Elle doit aussi engager des pour­suites contre les Français auteurs ou com­plices de crimes de guerre lors des opé­ra­tions contre la popu­lation palestinienne.

    C’est pour porter ces exi­gences que dans la suite de nos mobi­li­sa­tions locales, nous conver­gerons sur Paris le 18 octobre.

    Cette ini­tiative est portée et sou­tenue aux côtés de l’AFPS par diverses orga­ni­sa­tions de défense des droits de l’homme, des syn­dicats et des partis politiques.

     

    CONVER­GENCE PALESTINE

    Les 91011 octobre dans nos régions…

    Le 18 octobre à Paris

    http://www.france-palestine.org/Convergence-Palestine

     
  • Syrie, région de Kobané: Solidarité avec la résistance des populations face à l’Etat islamique (Npa)

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    La région de Kobané au nord de la Syrie est soumise à de violentes attaques de l’Etat islamique (E.I, Daesh) depuis plusieurs jours, au point que les forces kurdes du YPG et les autres forces de la résistance ont dû se retirer de nombreux villages.

    Ces combats ont jeté à nouveau sur les routes des milliers de Yezidis, Assyriens et Chaldéens qui s’étaient réfugiés à Rojava. La Turquie qui joue un jeu ambigu en laissant passer les Jihadistes, a même pendant un temps refusé d’ouvrir la frontière à ces réfugiés.

    La France ne peut pas continuer à accueillir en grande pompe les pays qui ont armé ou aident les barbares de l’E.I, Turquie, Qatar, Arabie Saoudite et prétendre participer à la lutte contre les Jihadistes tout en laissant la résistance et la population kurde mener seules un combat à armes inégales face aux blindés et armes lourdes de l’E.I.

    Nous exigeons que les autorités françaises viennent en aide à la population de Rojava et en particulier dans la région de Kobané.

    Nous exigeons qu’elles fassent pression sur la Turquie, membre de l’OTAN pour qu’elle cesse de protéger les Jihadistes.

    Nous exigeons le retrait du PKK de la liste des organisations terroristes en France.

    NPA, Montreuil, le 22 septembre 2014

    http://www.europe-solidaire.org/spip.php?article33082

  • Paris, fac de Tolbiac

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  • Syrie. La crainte d’être «soutenus contre l’EI, mais pas contre El-Assad»

    Le 20 septembre: réfugié·e·s kurdes à la frontière Syrie-Turquie

    Le 20 septembre: réfugié·e·s kurdes à la frontière Syrie-Turquie

    Depuis ce dimanche 21 septembre 2014, la Turquie semble mettre en place une sorte de «zone tampon» à la frontière de la Syrie.

    Initialement, le projet du gouvernement turc était de l’installer – en particulier pour les Syriens des régions kurdes du pays – sur le territoire de Syrie. Etant donné l’évolution des affrontements avec l’Etat islamique (EI) dans le canton de Kobané – où des combattants kurdes, certains venant actuellement de Turquie ou déjà présents en Syrie, se battent contre les attaques des djihadistes de l’EI – le régime turc organise une sorte de zone tampon du côté turc.

    Le résultat:

    1° Une partie les Kurdes syriens, ne pouvant continuer à se réfugier par milliers (70’000 à 100’000 le sont déjà en Turquie selon certaines estimations), risquent de se trouver face à face aux djihadistes;

    2° les combattants du PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan, formation combattue par le gouvernement turc) qui combattent en Syrie contre l’EI ne pourront plus circuler aussi «facilement» des deux côtés de la frontière syro-turque;

    3° une séparation va être instaurée entre les réfugié·e·s qui se trouvent dans des camps, sur le territoire de la Turquie, et ceux qui se trouvent sur le territoire de la Syrie.

    D’ailleurs la répression a frappé des députés (à l’assemblée de Turquie) pro-kurdes qui sont venus sur la frontière turco-syrienne pour réclamer son ouverture. Ils sont membres du HDP (Parti démocratique populaire), une formation qui a réuni un nombre fort important de voix lors de la dernière élection présidentielle en Turquie le 10 août 2014.

    La poussée de l’EI en Syrie «complexifie» une situation – où la barbarie prend le premier rang – et pose, de fait, la question de l’alliance, de facto, entre le pouvoir iranien et celui des Etats-Unis, ou plus comme l’indique la rencontre, ce dimanche 21 septembre à New York, entre John Kerry et Mohammad Javad Zarif, son homologue iranien; en outre est sous la loupe de l’OTAN le positionnement du gouvernement turc (dont les 46 otages officiels – diplomates et membres des services de sécurité – retenus à Mossoul par l’EI depuis le 11 juin ont été libérés le 20 septembre) face à la «coalition internationale» mise en place par Obama, une coalition hétéroclite devant avancer sur un terrain miné.

    En effet, l’EI est l’enfant bâtard: de la politique du gouvernement irakien d’AL-Maliki, engoncé dans un système institutionnel mis en place par les Etats-Unis, plus que porté sur une gestion brutale, clanique, clientéliste et «milicienne», sans que le succès du «nouveau» gouvernement irakien Abadi – avec Al-Maliki toujours en toile de fond – soit assuré, loin de là; du jeu confessionnel et de la guerre menée par la dictature de Bachar el-Assad; de la politique des Etats-Unis dans la région, au moins depuis 2003; des diverses opérations militaro-diplomatiques de l’Arabie saoudite et du Qatar en Syrie; de la réouverture violente, militaire, de la crise au Yémen, pourtant modèle de transition présenté comme «à suivre» par les Etats-Unis, où l’accord de paix – annoncé aujourd’hui – est plus que fragile, car l’affrontement pour le pouvoir et la redistribution des contrôles régionaux dépasse un conflit caractérisé de manière fort simpliste comme un strict affrontement chiite-sunnite; sans mentionner la dynamique contre-révolutionnaire à l’œuvre dans un pays comme l’Egypte dont le gouvernement Sissi est un intermédiaire clé et intéressé entre Israël et l’Autorité palestinienne (AP).

    Pour information nous publions ci-dessous un article utile d’Hélène Sallon. (Rédaction A l’Encontre)Par A l’Encontre et Hélène Sallon

    Mais tôt ce matin les forces de sécurité ont donné l’assaut contre le camp de Mürsitpinar alors que des Kurdes de Turquie venaient apporter leur aide à leurs cousins réfugiés de ce côté de la frontière. Pourquoi ?

    C’est difficile à comprendre, mais il est possible qu’avec le passage vers le Kurdistan syrien de combattants du PKK, donc la rébellion kurde de Turquie, Ankara ait raidi sa position et veuille deux choses : d’abord isoler les réfugiés kurdes de Syrie dans des camps du gouvernement, et ensuite empêcher les Kurdes de Turquie de passer côté syrien pour aller défendre le canton de Kobané contre l’offensive des jihadistes de l’organisation Etat Islamique, qui fait rage depuis près d’une semaine.

    C’est la raison de la présence ce matin de plusieurs députés pro-kurdes – dont l’un, Hüsamettin Zenderlioglu, député du HDP, a été blessé et hospitalisé- venus ce matin rendre visite aux réfugiés kurdes syriens : ils demandaient l’ouverture de la frontière.

    Les Kurdes persona non grata

    Il est certain que la situation est de plus en plus délicate pour Ankara. Trois ans de répression du régime de Bachar el-Assad ont poussé vers la Turquie quelque deux millions de Syriens, « amis », peut-on dire, car arabes ou turkmènes musulmans sunnites, partisans de l’Armée Syrienne Libre soutenue par la Turquie contre Damas.

    Cet afflux de réfugiés n’a guère jusque-là causé de problèmes. Mais depuis l’offensive en juin des jihadistes de l’Etat Islamique sur l’Irak, mais aussi sur le Kurdistan syrien, ce sont des Kurdes qui s’invitent en Turquie (déjà plus de 100’000 au cours du mois écoulé). Ceux-ci sont cette fois des « amis » – et même des cousins – des Kurdes de Turquie, et cela pose un problème de conscience aux dirigeants turcs, toujours réticents à donner des gages à leur minorité turque, à lui tendre la main, à lui laisser l’initiative, surtout pour disposer des mouvements de populations aux frontières du pays.

    Les Kurdes, c’est certain, ne bénéficient pas du même traitement de faveur que la première vague de réfugiés syriens, installés dans des camps et souvent aussi dans les villes.

    Installé dans un endroit tenu secret le long de la frontière syrienne, côté turc, le commandement des opérations militaires est au cœur du programme américain de soutien à l’opposition syrienne dite modérée.

    Depuis ce centre opérationnel, le ministère de la défense américain devrait superviser, avec le soutien de ses alliés, un programme d’un an pour entraîner et armer la future force rebelle, qui mènera sur le terrain la lutte contre l’Etat islamique (EI). La loi, qui prévoit l’allocation de 500 millions de dollars (390 millions d’euros), a été approuvée au Parlement et signée, vendredi 19 septembre, par le président Barack Obama. La formation de 5000 combattants, que l’Arabie saoudite s’est engagée à accueillir sur son territoire, prendra «des mois», a averti sa conseillère à la sécurité nationale, Susan Rice.

    Aux yeux de l’opposition syrienne, le soutien que lui a publiquement témoigné M. Obama contre le régime du président Bachar El-Assad intervient trop tard. Depuis mars 2011, le conflit a fait plus de 190 000 morts. L’Armée syrienne libre, qui avait conquis les provinces du nord et de l’est du pays grâce à l’appui de dizaines de milliers de combattants en 2012, n’est plus que l’ombre d’elle-même. Les forces rebelles modérées, désormais éclatées en une myriade de groupes locaux, n’ont pas réussi à contrer la montée en puissance des groupes islamistes et, notamment, la prise de contrôle par l’EI de la majeure partie des zones libérées.

    Quelques milliers de combattants

    Face à l’ampleur de la menace, le programme américain paraît insuffisant. «La stratégie américaine n’est pas claire. Elle vise à combattre l’EI et à affaiblir le régime sans l’abattre pour imposer une solution politique dont Assad ne fera pas partie», estime le politologue Ziad Majed. Au sein de l’opposition, prise en étau entre le régime de Damas et le groupe djihadiste, l’unanimisme se fissure. «De nombreux groupes craignent d’être utilisés par les Américains comme milices supplétives contre l’EI et de ne pas être soutenus contre Assad», souligne le politologue Thomas Pierret. «Si les avions américains bombardent l’Etat islamique et qu’en même temps le régime syrien continue de bombarder Alep sans que les Américains ne l’en empêchent, cela aura une résonance catastrophique auprès de l’opposition», poursuit-il.

    Plusieurs de ses chefs ont déjà été la cible de tentatives d’assassinats. Mardi, le commandant du Front des révolutionnaires syriens, Jamal Maarouf, a échappé à un raid aérien du régime, dans lequel sa femme et son adjoint ont été tués. Le 9 septembre, le commandement du groupe Ahrar Al-Cham a été décapité dans une attaque, dont l’origine reste à ce jour mystérieuse.

    Certaines critiques s’alimentent de la compétition engagée entre factions armées pour bénéficier du soutien américain. L’aide pour payer les salaires, les formations et l’armement des combattants est destinée à des groupes, triés sur le volet, dont l’idéologie est jugée modérée. Washington soutient déjà directement depuis plusieurs mois quelques milliers de combattants réunis au sein d’une dizaine de groupes. L’Arabie saoudite joue un rôle central dans le processus de sélection. Certains groupes, jugés proches des Frères musulmans, soutenus par les rivaux saoudiens que sont le Qatar ou la Turquie, ont été écartés.

    Ces armes tomberont-elles aux mains des djihadistes?

    Les critères de sélection créent des disparités géographiques dans le soutien aux groupes armés, du fait de la difficulté pour les alliés à dissocier dans certaines localités entre groupes. «Il y a un manque terrible de soutien à Alep où l’opposition combat l’Etat islamique et le régime en même temps. Il faudrait (…) des missiles sol-air pour protéger la population des raids aériens du régime», indique M. Majed.

    Au niveau local, certains groupes « modérés » ont tissé des alliances avec les djihadistes du Front Al-Nosra contre l’EI. La question de fournir un armement sophistiqué à ces groupes, comme des missiles sol-air pour combattre contre les avions du régime syrien, fait à nouveau débat, de crainte de voir ces armes tomber aux mains des groupes djihadistes. Les combattants syriens évoluent d’un groupe à l’autre au gré de l’offre de salaires, d’armes et la discipline de combat. «Ce serait un scandale politique si Al-Qaida faisait une attaque avec des armes américaines, un massacre», explique Aron Lund, analyste au centre Carnegie

    Dans la perspective de l’aide américaine, toute la scène militaire pourrait se recomposer, estiment les experts. Certains groupes, qui avaient adopté un agenda « islamiste » pour séduire des donateurs étatiques et privés, opèrent un repositionnement dans leur discours et leurs tactiques.

    Plusieurs brigades du Front islamiste se sont ainsi dissociées en août du groupe salafiste Ahrar Al-Cham. Le Qatar et la Turquie, rappelés à l’ordre par les Etats-Unis, ont pris des mesures pour tarir les flux de financement vers les groupes islamistes jugés radicaux, à l’instar du groupe djihadiste Al-Nosra, filiale d’Al-Qaida en Syrie. (Publié dans Le Monde des 21-22 septembre 2014, p. 2)

    Publié par Alencontre le 21 - septembre - 2014
  • Algérie: vraie fausse victoire de l’UGTA sur le salaire minimum (Essf)

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    L’article 87 bis, ayant fait couler beaucoup d’encre ces derniers temps, et dont l’abrogation a été présentée comme la revendication phare de la bureaucratie syndicale, n’a été que reformulé. Les salariés sont ainsi mis face à une vraie fausse victoire de l’Ugta.

    Revendication phare de la centrale syndicale : l’article 87 bis n’a pas été abrogé

    Tout un tapage médiatique a été fait autour du fameux article 87 bis à l’occasion de l’adoption en Conseil des ministres de l’avant-projet de loi portant code du travail. D’aucuns ont péroré sur “l’abrogation” de cet article tant controversé et mis en garde quant aux retombées financières de cette décision ! Mais qu’en est-il au juste ? L’article 87 bis de la loi n° 90-11 du 21 avril 1990 relative aux relations de travail a-t-il réellement été supprimé, comme le disent certains ?

    Regardons un peu de plus près les textes. Dans l’ancienne loi, qui est d’ailleurs toujours en vigueur, on peut retrouver le fameux article au titre IV : “Rémunération du travail” et au chapitre II : “Salaire national minimum garanti.”

    Ledit chapitre compte deux articles : le 87 et le 87 bis. “Le salaire national minimum garanti (SNMG) applicable dans les secteurs d’activité est fixé par décret, après consultation des associations syndicales de travailleurs et d’employeurs les plus représentatives.

    Pour la détermination du SNMG, il est tenu compte de l’évolution : de la productivité moyenne nationale enregistrée ; de l’indice des prix à la consommation ; de la conjoncture économique générale”, lit-on dans l’article 87.

    Le second article, appelé le 87 bis, stipule ce qui suit : “Le salaire national minimum garanti, prévu à l’article 87 ci-dessus, comprend le salaire de base, les indemnités et primes de toute nature à l’exclusion des indemnités versées au titre de remboursement de frais engagés par le travailleur.”

    L’introduction de cet article, suite aux injonctions du Fonds monétaire international (FMI), avait induit, depuis, le gel des salaires et provoqué l’ire des travailleurs.

    Mais que prévoit l’avant-projet de loi portant code du travail ? Rien de différent ou de substantiellement différent, serions-nous tentés de répondre ! En fait, au chapitre VIII intitulé “De la rémunération du travail” et à la section 2 portant “Salaire national minimum garanti”, on retrouve deux articles, le 129 et le 130. Exactement comme dans le futur ancien texte. L’article 87 a été légèrement lifté comme suit : “Le salaire national minimum garanti (SNMG) applicable dans (l’ensemble des) secteurs d’activité (y compris celui des institutions et administrations publiques) est fixé par décret, après consultation des associations syndicales de travailleurs et d’employeurs les plus représentatives (à l’échelle nationale).

    Pour la détermination du SNMG, il est tenu compte de l’évolution : de la productivité moyenne nationale enregistrée ; de l’indice des prix à la consommation ; de la conjoncture économique générale.” Ce qui a été rajouté est mis entre parenthèses.

    Le 87 bis, lui, s’est transformé en article 130, et voilà ce qu’il stipule : “Le salaire national minimum garanti comprend le salaire de base, ainsi que les primes liées à la production, au rendement et aux résultats du travail.

    Les primes et indemnités exclues du contenu du salaire national minimum garanti seront définies par voie réglementaire.” On l’aura noté, on est face à un amendement de l’article et non à une abrogation. Si le SNMG comptait jusqu’à présent le salaire de base et “les primes et indemnités de toute nature”, désormais, il ne sera question que du salaire de base et “des primes liées à la production, au rendement et aux résultats du travail”.


    Autrement dit, des primes, comme la PRC et la PRI, seront incluses dans le calcul du Snmg. Quand on sait qu’il s’agit en général de primes conventionnelles, instituées par voie de négociations collectives syndicat-employeurs, il est fort à craindre pour les travailleurs qui n’ont pas de représentation syndicale.

    Aussi, il faut souligner que la plupart des employeurs, notamment dans le secteur privé, déclarent rarement leurs employés, comme vient de le confirmer l’enquête de l’ONS, comme ils sont très peu à avoir institué des indemnités dans leur pratique gestionnaire. Plus concrètement donc, le nouveau code du travail ne changera pas grand-chose à la fiche de paie des salariés, comme veulent le faire croire l’UGTA et le gouvernement.

    Mourad Fenzi 18 septembre 2014

  • Hollande et la Conférence de Paris: les «pompiers pyromanes» engagés dans la troisième guerre d’Irak! (Npa)

    François Hollande et Laurent Fabius se sont félicités de rassembler 27 pays à Paris dans la « Conférence pour l’Irak » pour affirmer, mandatés par Obama, leur lutte contre le terrorisme et plus particulièrement contre Da’ech – l’Etat Islamique (EI) qui s’est imposé comme force militaire contrôlant un territoire à cheval sur la Syrie et l’Irak.

    Ce califat autoproclamé multiplie les atrocités qui provoquent à juste titre l’horreur. Cependant on ne peut oublier dans cette situation la responsabilité totale des puissances mondiales ou régionales qui prétendent maintenant s’y opposer.

    La puissance états-unienne, en premier lieu, a dirigé les coalitions militaires en Irak en 1991 et 2003, pour imposer une occupation militaire. Par la division, la population irakienne a été privée de la maîtrise de ses luttes et de son destin, et la violence aveugle de la guerre et la torture généralisée ont été légitimées. Avec leurs alliés britanniques, français et autres puissances européennes, les Etats-Unis ont discrédité dans toute la région les principes de démocratie et de souveraineté nationale en défendant la politique ultra sioniste de l’Etat d’Israël. La Russie de Poutine, en écrasant la Tchétchénie depuis 20 ans, et en assistant depuis 3 ans le régime syrien dans tous ses crimes, a, comme l’Iran, poussé dans les bras des différents courants djihadistes de nombreux résistants. Quant aux monarchies du Golfe, elles ont financé largement les organisations les plus obscurantistes, à leur image.

    La responsabilité des régimes en place est écrasante : celle du régime de Bachar Al-Assad en Syrie bien sûr, mais aussi de Al-Maliki en Irak, qui par son sectarisme confessionnel a énormément facilité l’emprise actuelle de l’État islamique.

    Ensemble, ils ont abandonné le peuple syrien à ses bourreaux pendant trois ans, et les minorités chrétiennes et yézidis, pendant des semaines, à l’exode ou à l’extermination. Ce n’est que quand l’EI a menacé le cœur de la région kurde d’Irak d’une part, et Bagdad d’autre part, que la « coalition anti-terroriste » a commencé à se concrétiser. Ce n’est pas par une nouvelle guerre impérialiste dans cette région dévastée que la situation des peuples s’améliorera en terme de justice et de démocratie.

    Le NPA exprime sa solidarité avec toutes les forces démocratiques en Syrie et en Irak ainsi qu’aux Kurdes qui résistent à cette terreur. Ce sont les forces locales qui se battent contre l’EI et le sectarisme confessionnel qu’il faudrait fournir en armes. Mais il n’en est pas question pour la coalition qui n’a d’autre but que de maintenir la domination des USA et de leurs alliés sur la région.

    En témoigne le maintien par l’Union européenne, les Etats-Unis et d’autres Etats occidentaux, de l’inscription du PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan) sur leurs listes d’organisations « terroristes », alors même que ce sont ses combattants, avec ceux d’autres forces de la gauche kurde, qui ont bloqué la progression mortifère des troupes de l’EI. Cette mesure doit être immédiatement levée. Et plutôt que d’engager une nouvelle intervention impérialiste, l’Union Européenne et la France doivent secourir les deux millions de personnes déplacées qui fuient les massacres et cherchent asile et protection, en leurs ouvrant leurs frontières.

    Le NPA revendique le retrait de toutes les troupes françaises de la région, en particulier des 900 soldats et des avions qui sont sur place.

    NPA, Montreuil, le 16 septembre 2014

    http://www.europe-solidaire.org/spip.php?article33031

  • Palestine: refusons la criminalisation de la solidarité (Npa)

     

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    Dés le 9 juillet, François Hollande donnait le ton.

    Dans un entretien avec Netanyahou, il lui apportait sa solidarité, condamnant la résistance palestinienne et lui donnant carte blanche pour ce qui allait être un massacre : « il appartient au gouvernement israélien de prendre toutes les mesures pour protéger sa population... ». « Toutes les mesures » furent bien prises par l’armée sioniste, et on connaît aujourd’hui le bilan catastrophique sur le plan humain et matériel. Mais la complicité du président français ne s’est pas arrêtée pas à cette odieuse déclaration...

    Dans un même mouvement, l’exécutif tenta de diviser le mouvement de solidarité envers le peuple palestinien, essayant de réduire cette solidarité à une seule « communauté », tentant ainsi de transformer un problème politique en un affrontement communautaire... et d’utiliser l’accusation odieuse d’antisémitisme. Les provocations de la Ligue de défense juive (LDJ), organisées avec la passivité de la préfecture de police, rentraient dans cette logique de division du mouvement, fournissant un prétexte pour interdire toute manifestation de solidarité et d’expression de colère face aux crimes commis à Gaza.
    Ainsi, les arrestations se sont multipliés : dans le quartier de Belleville, trois militantEs sont arrêtés le matin pour distribution d’un tract appelant à une manifestation interdite l’après-midi. Inculpés, ils seront jugés le 29 octobre. Deux heures avant cette manifestation, deux militants en voiture, transportant pancartes et drapeaux, sont arrêtés, placés en garde à vue, leur voiture saisie. Puis arrestations arbitraires de manifestantEs, le plus souvent en fonction de leur apparence, jugés en comparution immédiate.
    Mais provocations et intimidations n’ont pas réussi à diviser le mouvement de solidarité et à empêcher que s’exprime dans la rue la colère populaire. Avec d’autres organisations, le NPA a œuvré pour conserver l’unité du mouvement et ne pas céder aux injonctions du gouvernement, maintenant à Paris les rassemblements et manifestations prévues. Nos interventions ont permis de déjouer les pièges gouvernementaux dont on peut regretter que certaines organisations se soient laissées entraîner à écouter le pouvoir.

    Contre la vengeance d’État
    Le rôle important du NPA pendant toute la séquence criminelle à Gaza a conduit l’exécutif gouvernemental à traduire en justice notre camarade Alain Pojolat. Mesquine vengeance d’État. Alain, qui a déposé la déclaration de la manifestation – finalement interdite – pour plus de 40 organisations syndicales, politiques et associatives, est le seul à être inculpé pour appel à une manifestation... qui sera par la suite interdite.
    Le 22 octobre, nous devons donc être plusieurs centaines pour accompagner Alain au tribunal et dire notre refus de la criminalisation du mouvement de soutien à la Palestine. D’ici là aura lieu un meeting de solidarité ce vendredi 19 septembre (1) et il faut amplifier le mouvement pétitionnaire en faisant signer largement la pétition « Non à la criminalisation de la solidarité avec la population de Gaza !Nous exigeons la relaxe d’Alain Pojolat ! » (2).
    Les basses manœuvres gouvernementales ne nous feront pas plier. Notre solidarité avec le peuple palestinien continue et va s’amplifier. Encore et encore, dans l’unité la plus large, nous continuerons à appeler aux rassemblements et manifestations, et aux action BDS.

    Marc Prunier
    1  – À l’appel du Collectif pour une paix juste et durable entre Palestiniens et Israéliens, à 19 h à la Bourse du travail de Saint-Denis, 9-11 rue Génin à Saint-Denis.
    2 – http://www.petitions24.net/nous

  • Genève

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