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  • Nouveautés sur A l'Encontre

    Gaza. La trêve et des négociations. Dans quel but?

    6 - août - 2014 Publié par: Alencontre 

    Par Rédaction A l’Encontre C’est la première fois depuis un mois que les habitants de Gaza ont pu «dormir tranquillement», pour reprendre une formule étrangement euphémistique des médias. Ce mercredi matin, 6 août 2014 – selon Murielle Paradon de RFI –, seul le bruit d’un drone israélien, qui tourne dans le ciel et «surveille» le territoire […]

    Guerres internes, forces islamistes hyper-obscurantistes, impérialisme: quelle praxis internationaliste?

    4 - août - 2014 Publié par: Alencontre 

    Par Claude Gabriel A l’heure actuelle plus d’une dizaine de pays connaissent une guerre interne impliquant des forces islamiques radicales. Ou plus exactement des forces mystiques, fanatiques, radicalement rétrogrades de l’Afghanistan au Mali, du Pakistan au Nigeria, en Syrie, en Irak, en Somalie, en Lybie, etc. Les causes historiques sont évidentes: héritage d’une pauvreté entretenue […]

    Gaza. «Israël doit lever le blocus»

    4 - août - 2014 Publié par: Alencontre 

    Par Luc Mathieu Yasser Arafat est né ce 31 juillet 2014, en début de soirée à l’hôpital Al-Shifa de Gaza. C’est un beau bébé joufflu aux cheveux noirs et au nez retroussé. Sa mère a un immense sourire en expliquant qu’il se porte très bien. Son père aussi a l’air ravi quand il explique qu’il avait […]

    La terreur d’Al-Baghdadi: les révolutionnaires syriens et les Kurdes d’Irak lui tiennent tête

     

    3 - août - 2014 Publié par: Alencontre 

    Par Jean-Pierre Filiu Abou Bakr Al-Baghdadi est sans doute devenu aujourd’hui l’homme le plus dangereux du monde [1]. Ce n’est pas faute de l’avoir écrit, répété, martelé bien longtemps avant ce funeste mois de juin 2014 où les commandos djihadistes ont mis en déroute l’armée irakienne à Mossoul, la principale ville du nord du pays. Al-Baghdadi […]

     

    Autres pays de la Région:

    Iran. Reza Shahabi, syndicaliste emprisonné, enfin hospitalisé! Les syndicalistes harcelés

    8 - août - 2014 Publié par: Alencontre Commenter

    Par Claude Vergies En Iran, les travailleurs sont privés de libertés essentielles?: droit de faire grève, de manifester, de constituer des syndicats. Accusés d’avoir enfreint ces interdictions, des milliers de salariés sont arrêtés et de nombreux sont emprisonnés. Parmi eux, Reza Shahabi. Dirigeant du syndicat de la régie des transports de Téhéran et sa banlieue […]

     

  • Fin de la trêve à Gaza: les responsabilités de la communauté internationale (Afps)

     


     

    Ainsi la trêve de 72h n’a-t-elle pas duré une heure de plus et la popu­lation pales­ti­nienne de Gaza se retrouve à nouveau sous le feu combiné de la marine, de l’aviation, des chars et de l’artillerie des forces d’occupation israéliennes.

    On entend déjà les com­men­ta­teurs en faire porter la res­pon­sa­bilité sur la délé­gation pales­ti­nienne au Caire et sin­gu­liè­rement sur le Hamas.

    C’est là une lecture tota­lement biaisée de ce qu’est aujourd’hui la réalité.

    Ce que cher­chait à faire accepter Israël, après avoir tout fait pour saboter la voie ouverte par le gou­ver­nement d’entente nationale, c’était, une fois encore, la per­pé­tuation du statu quo. C’est pré­ci­sément ce qui n’est désormais plus pos­sible. Le statu quo, c’est à dire le maintien d’une enclave pales­ti­nienne assiégée, coupée de la Cis­jor­danie, et dépendant pour l’extérieur du seul bon vouloir de l’Égypte et d’Israël, est une chimère criminelle : les Gazaouis ont payé un trop lourd tribut pour continuer à vivre soumis au blocus et au siège militaire.

    Les Pales­ti­niens qui ont l’expérience de la réso­lution 1860 du Conseil de sécurité des Nations Unies du 8 janvier 2009, restée sans le moindre effet lors de l’opération « Plomb durci », ne peuvent se satis­faire de belles paroles.

    La France qui, par la voix de Laurent Fabius, a reconnu qu’une solution devait être imposée de l’extérieur, n’a, pour l’heure, pris aucune ini­tiative à la hauteur de la situation créée par l’agression israélienne.

    Elle doit sans délai sanc­tionner fer­mement cet État pré­dateur en cessant avec lui toute coopé­ration mili­taire, en mettant un embargo sur les armes et en sus­pendant pour ce qui la concerne l’accord d’association UE-​​Israël. Elle doit éga­lement prendre toutes les mesures néces­saires pour que la com­mission d’enquête du Conseil des droits de l’homme fasse son travail et encou­rager les auto­rités pales­ti­niennes à adhérer à la CPI. Faute de quoi elle prê­terait la main à cette folie qui menace de plonger la région entière dans le chaos. AFPS 8 août 2012

    Le Bureau national
    Association France Palestine Solidarité (AFPS)
    http://www.france-palestine.org/Fin...

    * Association France Palestine Solidarité (AFPS) 21 ter Rue Voltaire 75011 Paris Tél. : 01 43 72 15 79 Fax. : 09 56 03 15 79 Suivez l’AFPS sur www.france-palestine.org, Facebook et Twitter

    http://www.europe-solidaire.org/spip.php?article32736

  • Gaza : gouvernement israélien assassin, le visage de l'ordre impérialiste (Lutte Ouvrière)


    http://revolutionsarabes.hautetfort.com/media/00/00/360607822.jpeg

    Le 5 août, l'armée israélienne s'est finalement retirée de Gaza. Est-ce pour autant la fin du conflit, des bombardements, des meurtres de civils, des destructions... Rien n'est moins sûr. Les soldats israéliens se redéploient sur des positions dites défensives mais sont toujours prêts à intervenir, comme ils le font depuis toujours.

    Commencées le 8 juillet, les opérations militaires israéliennes contre Gaza ont fait plus de 1 800 morts palestiniens, très majoritairement des civils. Le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU (OCHA) évalue à 377 le nombre d'enfants tués. Et ce bilan augmente au fur et à mesure que de nouveaux corps sont découverts sous les gravats.

    Pendant près d'un mois, l'armée israélienne a utilisé son artillerie, ses drones, ses chars, son aviation pour détruire des milliers d'habitations, n'épargnant ni les hôpitaux, ni les écoles, comme celle de l'ONU atteinte dimanche 3 août alors qu'elle accueillait trois mille réfugiés ayant fui les zones de bombardement. L'unique centrale électrique de Gaza a été détruite, plongeant l'essentiel de l'enclave dans l'obscurité et rendant difficile le maintien des pompes à eau. La majeure partie de l'approvisionnement municipal en eau est désormais interrompue, ce qui accroît le risque d'épidémies. D'après l'organisation humanitaire OXFAM, six des neuf établissements hospitaliers les plus fréquentés de Gaza ont été touchés ou gravement endommagés, trois ont dû fermer.

    Pour justifier ces massacres et ces destructions, le gouvernement israélien a mis et met toujours en avant la « défense de la sécurité » de sa population.

    C'est un mensonge d'autant plus odieux que les tirs de roquettes servant de prétexte à la guerre actuelle ont fait en tout et pour tout trois victimes parmi les Israéliens ; trois victimes de trop, certes, mais qui doivent être comparées aux constants assassinats perpétrés par les militaires et la police israélienne. En 2013, en période de paix donc, 44 Palestiniens avaient été tués et plus de 1 200 faits prisonniers.

    Pour entretenir un climat de tension au sein de la population d'Israël, les dirigeants du pays ne reculent devant aucun mensonge.

    Ainsi, ils n'ont pas hésité à affirmer qu'un soldat israélien avait été enlevé par des combattants du Hamas, alors qu'il avait été tué dans les combats et que son corps avait été retrouvé.

    La guerre contre Gaza s'inscrit dans la continuité d'une politique menée par tous les gouvernements israéliens depuis la création du pays en 1948. Cette politique a conduit à l'expulsion de centaines de milliers de Palestiniens, les privant de leurs terres, niant leur droit à disposer d'un État qui leur soit propre.

    En condamnant les Palestiniens à vivre dans des camps ou dans un territoire comme Gaza, véritable prison à ciel ouvert, les dirigeants israéliens ont maintenu une insécurité et un état de guerre permanent. Lundi 4 août, le geste de ce Palestinien fonçant avec une tractopelle sur un bus israélien à Jérusalem a rappelé qu'aucune sécurité ne peut être garantie tant que le terrorisme d'État d'Israël à l'encontre de la population palestinienne se maintiendra.

    Mais si l'État israélien peut se croire tout permis et si, face au monde entier, il semble avoir un permis de tuer, c'est qu'il dispose du soutien inconditionnel des grandes puissances, en particulier de l'impérialisme américain, satisfait de disposer dans cette région stratégique d'un État capable d'assumer son rôle de gendarme.

    Cette complicité se manifeste encore à travers la passivité dont font preuve les dirigeants des autres grandes puissances, y compris celle des gouvernants des pays arabes.

    Pendant plusieurs semaines, ils se sont contentés de garder le silence ou de reconnaître à l'État israélien « le droit de se défendre », façon hypocrite de lui reconnaître le droit de bombarder Gaza. Alors qu'il n'est plus possible de se taire devant les images de destruction montrées par les télévisions du monde entier, les dirigeants américains et européens ont appelé au cessez-le-feu, mais sans jamais exercer de réelles pressions, ni menacer Israël de sanctions.

    En définitive, la politique de terreur de l'État israélien à l'égard des Palestiniens n'est que sa contribution au maintien de l'ordre - ou plutôt du désordre - impérialiste au Moyen-Orient, en accord avec ces puissances qui usent des mêmes méthodes, ou sont prêtes à en user, aux quatre coins de la planète.

    Marc RÉMY

    http://www.lutte-ouvriere-journal.org/?act=artl&num=2401&id=31

  • Libye : au pouvoir des bandes armées (Lutte Ouvrière)

    Depuis la mi-juillet, la guerre civile s'étend en Libye.

    Les combats qui font rage auraient déjà fait plus de 200 morts et des centaines de blessés. L'aéroport international de Tripoli est pratiquement détruit, les relations aériennes avec la Libye sont suspendues et les ressortissants étrangers fuient un pays en proie à un chaos grandissant. Le nouveau Parlement issu des élections du 25 juin a dû tenir sa séance inaugurale du 4 août dans la ville de Tobrouk, à l'extrême est du pays, la seule retenue comme étant sûre. Ainsi, trois ans après le renversement de Kadhafi, plus aucune véritable autorité politique ne s'impose dans le pays.

    En effet, depuis trois ans, toutes les tentatives de mettre en place un gouvernement disposant d'une quelconque autorité ont échoué.

    Les milices des « révolutionnaires » de 2011, puissamment armées après avoir mis la main sur les stocks d'armes du régime, sont maintenant sous l'autorité de divers seigneurs de guerre qui se disputent les zones d'influence. Elles peuvent s'affirmer islamistes ou nationalistes, s'accuser réciproquement d'être des « résidus » de l'ancien régime, mais veulent surtout exercer une autorité sans partage sur leur région et s'en approprier les bénéfices.

    En 2011, les États occidentaux, au premier rang desquels la France de Sarkozy, avaient décidé d'intervenir militairement pour prêter main-forte aux milices soulevées contre le dictateur libyen, ami d'hier devenu homme à abattre. Il s'agissait à en croire les discours d'apporter la « démocratie » dans le pays, mais bien sûr c'était l'exploitation du pétrole libyen qui éveillait les appétits des grandes compagnies, et non les intérêts de la population libyenne.

    En fait, dans leur intervention en Libye, comme cela a été le cas en Irak, en Syrie ou en Afghanistan, les puissances occidentales ont appuyé des bandes militaires sans foi ni loi, les jouant les unes contre les autres ou pour affaiblir ou abattre le pouvoir en place. Mais maintenant, ces milices ainsi renforcées, se battent pour leur propre compte. Visiblement, les Obama, Hollande et leurs alliés arabes ne savent désormais plus comment intervenir face à ce chaos, voire s'en désintéressent car même l'exploitation pétrolière est devenue impossible. Il leur faut maintenant attendre qu'une bande plus forte qu'une autre émerge et leur permette de s'approprier les ressources du pays.

    La population libyenne, elle, subit maintenant le pouvoir de ces milices, plus arbitraire encore que celui du pouvoir précédent, dans une situation où rien n'est assuré, ni la sécurité ni même l'approvisionnement quotidien. Elle vit ce que vit d'ailleurs la population d'une part croissante de l'Irak, de la Syrie, de l'Afghanistan, de larges zones de l'Afrique. Il y a bien à cela une raison commune : la domination des puissances impérialistes et le brigandage qu'elle suscite et entretient, au point de n'être même plus capable de le contrôler. Il n'y aura pas de véritable liberté pour les populations sans mettre fin à cette domination.

    André FRYS

    http://www.lutte-ouvriere-journal.org/?act=artl&num=2401&id=34

  • Qu’est-ce que le Hamas? (Nouvelle d'Orient)

     La célébration de la victoire de Mohamed Morsi à Gaza, le 24 juin 2012.

    Le Hamas suscite, sur ce blog et ailleurs, bien des frayeurs et des fantasmes, fondés souvent sur une méconnaissance du mouvement, de son histoire et de ses évolutions. Avant d’en venir à cette réflexion sur le Hamas, signalons que Le Monde diplomatique de février, en vente dans les kiosques, consacre un dossier de six pages aux événements de Gaza et à leurs conséquences sur la région.

    Notons aussi, certains contributeurs de ce blog l’ont déjà fait, la tribune écrite par le prince saoudien Turki Al-Fayçal dans le quotidien britannique Financial Times et dont l’écho est important (« Saudi patience is running out », 22 janvier). Accusant le président Bush d’avoir laissé la région dans un état de désordre, il met en garde sur le fait que les initiatives de paix risquent de ne plus être à l’ordre du jour et que l’Arabie saoudite tournera alors le dos à l’Occident. Il révèle que le président iranien Mahmoud Ahmadinejad a écrit au souverain saoudien Abdallah une lettre reconnaissant le rôle dirigeant de l’Arabie dans le monde musulman et l’appelant à prendre une position plus ferme face aux massacres de Gaza.

    Le prince précise que le royaume, « jusqu’à présent, a rejeté ces appels, mais que chaque jour qui passe rend cette réserve plus difficile à expliquer, quand Israël tue délibérément des Palestiniens, s’approprie leurs terres, détruit leurs maisons, déracine leurs fermes et impose un blocus inhumain. (...) Au final, le royaume ne sera plus capable d’empêcher ses citoyens de participer à la protestation mondiale contre Israël. »

    Revenons maintenant au Hamas et rappelons quelques éléments de son histoire. Le Mouvement de la résistance islamique (dont l’acronyme en arabe donne « Hamas », qui signifie « zèle ») a été créé par la Société des Frères musulmans en décembre 1987, au lendemain du déclenchement de la première Intifada. Le Hamas se développe d’abord à Gaza, qui restera le principal de ses fiefs, avant d’étendre ses activités à la Cisjordanie.

    Pourquoi les Frères musulmans ont-ils pris cette décision de créer une organisation de combat ? Après la défaite arabe de juin 1967, il a fallu plusieurs années aux Frères musulmans pour se réorganiser. Ils vont profiter de la vague islamiste qui monte dans toute la région. Dans les territoires occupés, la Société bâtit un réseau dense d’institutions sociales autour des mosquées : jardins d’enfants, bibliothèques, cliniques, clubs sportifs, etc. Entre 1967 et 1987, le nombre de mosquées passe de 400 à 750 en Cisjordanie, de 200 à 600 à Gaza. Créé en 1973, le Centre islamique de Gaza, dirigé par le cheikh Ahmed Yassine, devient le cœur battant de la Société. L’organisation reçoit un appui important de l’étranger, notamment de l’Arabie saoudite, qui lui donne des moyens considérables.

    Néanmoins, malgré leurs moyens et leurs atouts, les Frères musulmans souffrent, dans les années 1970 et 1980, de leur quiétisme face à l’occupation. Si leur but final reste la libération de la Palestine, ils accordent la priorité à la réforme de la société — d’où leur relative inertie dans le combat nationaliste. Les services de renseignement israéliens le comprennent si bien qu’ils font preuve d’une réelle mansuétude à l’égard des Frères, considérés comme un utile contrepoids à l’OLP. En 1980, une scission frappe le mouvement : le djihad islamique reproche aux Frères musulmans leur trop grande passivité et se lance rapidement dans l’action violente.

    La décision de créer le mouvement Hamas et de participer à l’Intifada témoigne d’une réelle évolution de la Société des Frères musulmans, au sein de laquelle des militants plus jeunes ont pris des responsabilités. Le Hamas se montrera très actif durant la « révolte des pierres », n’hésitant pas à rester à l’écart de la direction unifiée qui se réclame de l’OLP. Très bien structuré, proche des plus démunis, disposant d’une aura religieuse, le mouvement s’affirme comme un concurrent sérieux au Fatah et à l’OLP. Il crée une branche militaire, les brigades Ezzedine Al Kassam. Un épisode jouera un rôle important dans l’histoire du mouvement : en décembre 1991, le premier ministre israélien Itzhak Rabin expulse 415 militants vers le Liban. Ils finiront par rentrer, mais cette répression ne fait qu’accroître la popularité de l’organisation – et crée ses premiers contacts avec le Hezbollah.

    Le Hamas adopte sa Charte, le 18 août 1988. Il reconnaît sa filiation avec l’organisation des Frères musulmans. Il « considère que la terre de Palestine est une terre islamique waqf [1] pour toutes les générations de musulmans jusqu’au jour de la résurrection ». Enfin, malgré les rivalités — et parfois les affrontements —, le Hamas déclare à propos de l’OLP : « Notre patrie est une, notre malheur est un, notre destin est un et notre ennemi est commun. » C’est pour l’essentiel sur le terrain politique, et non religieux, que le Hamas s’oppose à l’OLP : il reprend les thèses qui étaient dominantes dans l’OLP avant les années 1975, celles de la libération de toute la Palestine. Enfin, le texte de la Charte a des connotations antisémites, avec une référence au Protocole des sages de Sion (un faux créé par la police tsariste au début du XXe siècle), ainsi qu’une dénonciation des « complots » des loges maçonniques, des clubs Rotary et Lyons…

    Ces notations antisémites sont condamnables et condamnées largement. Il faut dire que ces délires, notamment sur Le Protocole des sages de Sion, se retrouvent fréquemment dans certains livres et articles publiés dans le monde arabe. Interrogés là-dessus, les dirigeants du Hamas affirment qu’il ne faut tenir compte que de leur plate-forme défendue durant la campagne de 2006 (lire plus bas) – argument qui n’est pas recevable en ce qui concerne les références au Protocole des sages de Sion.

    Une caractéristique du Hamas est soulignée par Jean-François Legrain :

    « Un second contresens consiste à faire de Hamas un mouvement nationaliste au discours religieux quand il s’agit fondamentalement d’un mouvement de resocialisation religieuse, certes doté d’un agenda politique. (...) Hamas, même s’il avait quasi instantanément phagocyté l’Association des Frères musulmans, dont il n’était à l’origine que le “bras”, avait pour raison d’être essentielle dans l’esprit de cheikh Yassine que sa mission de da’wa (prédication active de l’islam) à laquelle étaient strictement subordonnés le politique et le militaire. A plusieurs reprises, son appréhension des rapports de force avec Israël et l’Autorité palestinienne a ainsi conduit Hamas, aux antipodes de l’attitude de tout mouvement de libération nationale, à prendre ses distances tant avec le militaire (les différentes trêves de 1995, 1996 et des dernières années) qu’avec le politique (par exemple et de façon surprenante, au lendemain même de la tournée triomphale du cheikh Yassine dans le monde musulman à sa sortie de prison en 1998). Hamas s’est alors replié sur le tissu associatif assujetti à ses exigences de mobilisation morale, seules quelques cellules manifestant leur désapprobation par des initiatives militaires locales. »

    Dans la logique de son programme politique, le Hamas condamne les accords d’Oslo signés le 13 septembre 1993. Mais l’installation de l’Autorité palestinienne à Gaza en 1994 pose de nouveaux défis à l’organisation, prise entre sa rhétorique de libération totale de la Palestine, sa volonté de ne pas provoquer une guerre civile inter-palestinienne et sa détermination à préserver son réseau associatif. Le Hamas engage un dialogue avec Yasser Arafat. Ce dernier joue à merveille de la carotte et du bâton, multipliant les arrestations et les intimidations tout en dialoguant avec l’organisation et en autorisant certains de ses organes de presse. Fin 1995, il paraît même sur le point d’obtenir la participation du mouvement aux élections du parlement palestinien de janvier 1996, mais cela n’aboutira pas.

    L’assassinat d’Itzhak Rabin en novembre 1995, l’escalade entre les forces israéliennes et le Hamas – marquée par une vague d’attentats-suicides début 1996 –, l’extension permanente de la colonisation, la victoire de Benjamin Netanyahou aux élections législatives israéliennes vont changer la donne. Malgré la victoire d’Ehoud Barak aux élections de 1999, les négociations de paix échoueront (largement par la faute du gouvernement israélien — lire « Le “véritable visage” de M. Ehoud Barak, Le Monde diplomatique, juillet 2002) et la seconde Intifada éclate en septembre 2000.

    La mort d’Arafat, l’élection de Mahmoud Abbas à la tête de l’Autorité, la convocation de nouvelles élections législatives palestiniennes en janvier 2006 marquent une nouvelle étape dans les territoires occupés. Le scrutin va confirmer l’évolution du mouvement Hamas vers un plus grand pragmatisme. Alors qu’il avait refusé les accords d’Oslo et toutes les institutions qui lui étaient liées, le Hamas accepte de participer aux élections de janvier 2006. Plusieurs de ses dirigeants, dont le cheikh Ahmed Yassine, assassiné par l’armée israélienne en 2004, ont affirmé qu’ils acceptaient la création d’un Etat palestinien sur les territoires occupés de 1967. Le programme politique défendu durant la campagne électorale n’a rien à voir avec le contenu de la Charte de 1988 (lire Paul Delmotte, « Le Hamas et la reconnaissance d’Israël », Le Monde diplomatique, janvier 2007).

    Il est important de rappeler les deux raisons qui ont amené les Palestiniens à voter pour le Hamas : la corruption de l’Autorité palestinienne (et donc du Fatah) et, surtout, le fait que la voie choisie par le Fatah à Oslo, celle de la négociation et de l’abandon de la lutte armée, avait échoué. Le Hamas n’est pas contre des négociations, mais pense que celles-ci doivent s’accompagner d’une pression militaire (c’était d’ailleurs la position défendue par une partie des dirigeants du Fatah au début de la seconde Intifada, notamment par Marwan Barghouti).

    Le Hamas a multiplié les déclarations en ce sens depuis plusieurs mois. L’ancien président américain Jimmy Carter a rencontré les dirigeants du Hamas à Gaza, ainsi que Khaled Mechaal, le chef du bureau politique du Hamas à Damas. Carter écrit : Après de longues discussions avec les dirigeants de Gaza, ces dirigeants du Hamas (à Damas) ont affirmé qu’ils « accepteraient tout accord de paix qui serait négocié entre les Israéliens et le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, qui dirige aussi l’OLP, à la condition que cet accord soit accepté par les Palestiniens par référendum ou par un gouvernement élu d’unité nationale ». « An Unnecessary War » (Washington Post, 8 janvier). Lors d’un entretien que j’ai réalisé à Damas en décembre, Khaled Mechaal a déclaré : « Le Hamas et les forces palestiniennes ont offert une occasion en or d’apporter une solution raisonnable au conflit israélo-arabe. Malheureusement, personne ne s’en est saisi, ni l’administration américaine, ni l’Europe, ni le Quartet. Notre bonne volonté s’est heurtée au refus israélien que personne n’a la capacité ou la volonté de surmonter. Dans le document d’entente nationale de 2006 signé avec toutes les forces palestiniennes (à l’exception du djihad islamique), nous affirmons notre acceptation d’un Etat palestinien dans les frontières du 4 juin 1967, avec Jérusalem comme capitale, sans colonies et avec le sujet (mawdou’) du droit au retour. C’est le programme commun aux forces palestiniennes. Certaines veulent plus, d’autres moins. Ce programme date de trois ans. Les Arabes veulent quelque chose de similaire. Le problème est en Israël. Les Etats-Unis jouent un rôle de spectateur dans les négociations et ils appuient les réticences israéliennes. Le problème n’est donc pas le Hamas, ni les pays arabes : il est israélien. »

    Pourquoi le Hamas prône-t-il la violence ? Son principal argument est que le chemin de la seule négociation adopté par l’OLP en 1993 n’a donné aucun résultat. On peut aussi remarquer que l’Autorité sous la direction de Mahmoud Abbas, qui négocie depuis 2005 un accord de paix, n’a pas réussi à obtenir que le gouvernement israélien accepte la création d’un Etat palestinien sur tous les territoires occupés en 1967, avec Jérusalem-Est comme capitale.

    Enfin, une dernière remarque concernant la violence contre les civils. Toute mort de civil est une mort de trop. Mais si l’on condamne les tirs de roquettes du Hamas, ne faut-il pas d’abord condamner les crimes commis par un Etat organisé, membre des Nations unies ? Le terrorisme d’Etat n’est-il pas plus condamnable que tout terrorisme ? Je rappelle encore une fois ce qu’écrivait Nelson Mandela, évoquant ses négociations avec le gouvernement blanc sud-africain et ses demandes d’arrêter la violence : « Je répondais que l’Etat était responsable de la violence et que c’est toujours l’oppresseur, non l’opprimé, qui détermine la forme de la lutte. Si l’oppresseur utilise la violence, l’opprimé n’aura pas d’autre choix que de répondre par la violence. Dans notre cas, ce n’était qu’une forme de légitime défense. »

    Peut-on faire confiance au Hamas, alors que sa Charte n’a pas été abrogée ? Rappelons que la même question a été posée durant des années à l’OLP et à Yasser Arafat et que les accords d’Oslo ont été signés avant que cette charte n’ait été officiellement abrogée par le Conseil national palestinien. Pendant deux décennies, Israël et les Etats-Unis ont refusé tout contact avec l’organisation sous ce prétexte et sous le prétexte qu’elle était une organisation terroriste ; la France et nombre de pays européens avaient, à l’époque, refusé cet ostracisme.

    L’Union européenne et les Etats-Unis posent trois conditions au dialogue avec le Hamas : qu’il reconnaisse l’Etat d’Israël ; qu’il renonce à la violence ; qu’il reconnaisse les accords d’Oslo. Deux points méritent d’être soulignés : pourquoi le dialogue avec le gouvernement israélien n’est-il pas soumis aux mêmes conditions ? Pourquoi Israël ne reconnaît-il pas un Etat palestinien dans les frontières de 1967 ? Pourquoi ne renonce-t-il pas à la violence ? Pourquoi construit-il des colonies dans les territoires occupés en violation des accords d’Oslo (et du droit international) ?

    D’autre part, si l’on pense qu’il faut faire évoluer le Hamas, comment le faire sans dialoguer avec lui ? N’est-ce pas le dialogue européen avec l’OLP qui a permis d’avancer ?

    Pour aller plus loin

    Je voudrais renvoyer aux remarquables reportages faits dans Le Monde diplomatique depuis plus d’une quinzaine d’années sur cette organisation par Wendy Kristianasen, que l’on peut retrouver sur le cédérom du Monde diplomatique ; ainsi qu’aux analyses de Jean-François Legrain, notamment le texte distribué lors de son audition à la commission des affaires étrangères du Sénat, le 14 janvier, « Gaza : des guerres dans quelles perspectives ? ». On peut également lire un intéressant entretien avec Ali Jarbawi (PDF) sur le site de la revue Confluences Méditerranée.

    Enfin, le livre de Khaled Hroub, Le Hamas (Démopolis) est le seul ouvrage sérieux en français sur l’organisation.

    mardi 27 janvier 2009, par Alain Gresh

    http://blog.mondediplo.net/2009-01-27-Qu-est-ce-que-le-Hamas

  • Nouveautés sur Europe Solidaire Sans frontières

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    ELIA Nada - 24 July 2014
     
     HACKBARTH Connie - 21 July 2014
     
     HABIB Samar - 2008
     
     BENSAÏD Daniel - août 2005

     

     BENSAÏD Daniel - octobre 1993
     
     
    BENSAÏD Daniel - novembre 2000

     

     BENSAÏD Daniel - 2007
     
     
    COLE Juan - 4 August 2014
     
     
    WOOD Brian - 31 July 2014
     
    KAVAL Allan - 23 juillet 2014

     

    KAVAL Allan - 5 août 2014

     

    WARSCHAWSKI Michel - 30 July 2014

     

    NGOBESE Castro - 5 August 2014

     

     A l’Encontre - 6 août 2014

     

    YAHNI Sergio - 6 August 2014

     

    National Committee, Trade Unions (Palestine), Movements (palestine) - 5 August 2014
     
    FILIU Jean-Pierre - 2 août 2014

     

     CHOMSKY Noam - 2 August 2014
     
     GISTI - 1er août 2014

     

    WILLIAMS Chris - 24 July 2014

     

     MASSAD Joseph - 9 August 2012

     

     AMINOV Eli - 4 August 2014

     

     YAHNI Sergio - 3 August 2014

     

    5.08   Antilles « françaises » Collectif- - 3 août 2014

     

    ALMEGHARI Rami - 4 August 2014
     
  • Idleb le 8 août (Syrie)