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Histoire - Page 22

  • Thèses du groupe trotskyste palestinien (Marxists.org)

    (Anti-sionistes années 1970)

     

    1. La faiblesse de l'impérialisme britannique après la deuxième guerre mondiale, la consolidation de la bour­geoisie indigène dans quelques colonies importantes et le dévelop- pement de la classe ouvrière ainsi que l'inten­sification de sa lutte sociale et anti-impérialiste ont obligé la Grande-Bretagne à évacuer ses troupes de certaines colonies et à prévoir un réajus-tement de la défense de l'Empire. D'autre part, la bourgeoisie indi­gène est devenue un agent de la domination impéria­liste indirect plus digne de confiance du fait de la peur grandissante devant la classe ouvrière organisée qui est sortie plus forte que jamais de cette guerre. Particulière­ment dans les colonies - et semi-colonies et dans les régions coloniales où l'impérialisme américain a pénétré comme principale puissance économique, l'impéria­lisme britannique essaie d'assigner une partie des tâches de la défense de l'Empire et de la préparation de la prochaine guerre mondiale à l'impérialisme améri­cain. D'autre part, la Grande-Bretagne cherche à main­tenir autant d'influence économique et d'autorité sur la bourgeoisie indigène qu'il est possible de le faire. C'est ce qui se passe à présent dans le Moyen-Orient. D'une part, l'impérialisme britannique évacue une partie de ses troupes de Palestine et de l'Irak et laisse à l'ONU, c'est-à-dire à l'impérialisme américain, le soin de déci­der le sort de la Palestine et, d'autre part; il incite à la “ guerre sainte ” en Palestine afin de gagner de l'in­fluence politique sur le monde arabe et il s'efforce de s'allier aux États arabes, comme par le traité prévu avec l'Irak qui donnerait à l'impérialisme britannique le maxi­mum de pouvoir possible dans les conditions de domi­nation indirecte. L'antagonisme entre les impérialismes américain et britannique dans cette région se manifeste particulièrement dans la question de savoir de quelle façon chacun d'eux peut obtenir le maximum d'influence directe sur l'économie et la politique indigène tout en y envoyant le plus petit nombre de troupes. La décision de diviser la Palestine appuyée par le États-Unis, appa­remment en opposition à la Grande-Bretagne, a créé la situation suivante dans l'Orient arabe : la Grande-Bre­tagne a obtenu la possibilité de retirer une partie de ses troupes tout en renforçant son prestige dans le monde arabe ; l'Amérique, dont les intérêts pétroliers n'ont pas souffert d'une certaine perte de prestige à cause de liens économiques qui lient la bourgeoisie indigène à l'impérialisme yankee, y a gagné un agent direct, la bourgeoisie sioniste, qui, de ce fait, est devenu complè­tement dépendante du capital américain et de la poli­tique américaine. De plus, l'impérialisme américain a maintenant une justification pour intervenir militairement dans le Moyen-Orient chaque fois que cela lui convien­dra. Tous les deux ont créé une situation de chauvi­nisme grandissant dans laquelle il est devenu possible d'écraser la classe ouvrière arabe et tous les mouve­ments de gauche dans tout l'Orient arabe, et ceci est également dû à cause de l'appui russe au plan impéria­liste de division de la Palestine.
    2. Les féodaux arabes et la bourgeoisie du Moyen-Orient, représentés par la Ligue Arabe, voient dans la bourgeoisie sioniste un concurrent non seulement sur le marché des moyens de consommation du Moyen-Orient (en ce qui concerne l'Égypte) mais également sur le marché des agents impérialistes dans l'Orient arabe. Par sa guerre raciale contre les Juifs de Palestine, la Ligue Arabe veut limiter la zone d'activité des industries juives et prouver à l'impérialisme qu'elle est un facteur qui peut encore mieux le servir que le sionisme. En même temps, elle favorise l'impérialisme dans ses plans sur une grande échelle au Moyen-Orient et elle n'est que trop intéressée à suivre ses ordres en vue d'utiliser cette guerre chauvine pour aviver les sentiments anti­-russes et pour écraser brutalement la classe ouvrière arabe et tous les groupes de gauche. Elle voit dans l'épouvantail sioniste et dans le problème palestinien en général une trop belle occasion pour détourner l'atten­tion des masses opprimées des pays arabes de leurs problèmes sociaux et de l'exploitation impérialiste et indigène et pour exacerber les haines raciales contre les minorités et pour recruter des chômeurs pour “ Gihad ” en Palestine. Dans ces circonstances, l'anta­gonisme traditionnel entre les deux cliques de la Ligue Arabe - la famille Hachémite britannique d'une part et le bloc américain du roi du pétrole de l'Arabie, de l'Égypte et du régime actuel en Syrie d'autre part - se manifeste dans leur compétition pour l'intervention la plus extrême et la plus active en Palestine afin d'être sur place, d'y créer un fait accompli et de rassembler le butin dès qu'il sera nécessaire de se conformer aux décisions finales de l'impérialisme.
    3. Les féodaux arabes de Palestine, sachant que dans une telle guerre raciale ils sont les dirigeants naturels, veulent reconquérir de cette façon leur autorité sur la population arabe de Palestine, autorité qui avait été affaiblie par le développement, durant la guerre, de la jeune bourgeoisie des villes du littoral et par la crois­sance et l'organisation de la classe ouvrière arabe de Palestine. L'appui direct que l'impérialisme britannique a accordé à des dirigeants féodaux, contre tout autre facteur arabe (rapatriement des Husseinis, reconnais­sance du Haut Comité arabe imposé par lui-même, etc.) - tout cela parce que l'impérialisme anglais était inté­ressé à voir la direction arabe la plus réactionnaire et chauvine - a permis à ces féodaux d'imprégner, dès le début, leur propre caractère aux événements actuels. Alors que la révolte de 1936 avait commencé par une grève générale et s'était concentrée au début dans les villes, cette fois-ci le principal aspect de l'activité a été dès le début une action militaire de bandes de guérillas rurales. Alors qu'en 1936-1939 une grande partie des “ combats ” a été menée contre les troupes britan­niques (même si le but principal était dirigé contre les Juifs), cette fois-ci ce sont principalement les Juifs qui sont attaqués tandis que les fonctionnaires de l'impéria­lisme britannique ainsi que les officiers et les soldats sont traités amicalement ou tout au plus accusés de ne pas tenir la “ neutralité ” promise. C'est ainsi qu'ils ont réussi à créer une atmosphère de chauvinisme extrême dans laquelle une provocation peut entraîner un mas­sacre massif des ouvriers juifs comme dans les raffine­ries de Haïfa de la part des sections arriérées de leurs compagnons ouvriers arabes (quelques-uns des ouvriers arabes les plus avancés ne participèrent pas à cette action et d'autres sauvèrent les Juifs), et où il n'y a plus de lutte gréviste commune entre ouvriers juifs et arabes pour les mêmes revendications, mais au contraire où ces luttes sont menées séparément pour l'introduction de mesures de sécurité contre des attaques éventuelles. La séparation entre ouvriers arabes et juifs et la séparation entre la classe ouvrière arabe des villes les plus avancées et de leur hinterland - les pauvres des campagnes - (l'un des principaux buts de la division) sont accomplies par la prétendue lutte des dirigeants féodaux arabes contre la division. La bourgeoisie arabe, dans la mesure où elle existe - en Palestine en tant que classe indépendante (proprié­taires de plantations de citrons et éléments urbains des villes du littoral - les adeptes de Muss el Alami) veut l'ordre et la sécurité dans l'intérêt des affaires, mais sa garde nationale, au cours des attaques chauvines de masse, est de moins en moins importante en compa­raison des guérillas à direction féodale.
    4. Le sionisme qui semble être au zénith de ses succès diplomatiques, a réussi à aider l'impérialisme à créer une situation dans laquelle les masses juives doivent apprendre ce que veut dire être le bouc émissaire de l'impérialisme. La guerre civile actuelle, qui exacerbe à l'extrême le chauvinisme dans les masses juives est elle-même en partie la conséquence du chauvinisme sioniste qui a accompagné l'établissement d'une écono­mie juive fermée. Si l'impérialisme a réussi à détourner de lui le mécontentement des masses arabes dans le Moyen-Orient et à le diriger contre la population juive de Palestine, la conséquence inévitable de cette guerre sera la dépendance totale du sionisme envers l'impéria­lisme américain.
    5. Dans ces circonstances, le recul de l'influence des organisations ouvrières arabes est évident. Après être parvenues à devenir un facteur important dans la vie politique arabe, elles sont aujourd'hui presque paraly­sées. Nous ne pouvons pas non plus nous attendre à ce qu'elles regagnent cette position dans le proche avenir, et ce pour les raisons suivantes :
    6. Si, dans le passé, l'activité politique du parti révolu­tionnaire parmi les ouvriers juifs a été difficile à cause de la position privilégiée de ceux-ci dans l'économie fer­mée des Juifs, elle le sera d'autant plus aujourd'hui que cette position a été soutenue non seulement par l'impé­rialisme américain mais encore par la Russie. Le tour­nant des staliniens juifs devenus les adeptes les plus enthousiastes de la division de la Palestine et de la création de l'Etat juif, limite encore les points de contact qui auraient pu être utilisés par le parti révolutionnaire comme point de départ pour son activité parmi les ouvriers juifs. D'autre part, l'influence accrue de la réac­tion féodale arabe s'exprime par un chauvinisme accru du côté juif. Une certaine perspective de notre travail consiste dans la possibilité de gagner individuellement des staliniens qui sont demeurés fermement opposés à la division et qui peuvent par conséquent admettre la trahison de la Russie stalinienne.
      7 L'analyse précédente montre que dans le proche avenir (les prochains mois) on ne peut pas s'attendre à des actions sur une grande échelle de la part des ouvriers arabes, encore moins d'actions communes entre ouvriers arabes et juifs. Avant que ne se fasse sentir la lassitude provoquée par la détérioration de la situation économique et par l'effusion de sang et qui sera le point de départ d'une nouvelle montée révolu­tionnaire, il est très probable qu'il y aura un renforce­ment du chauvinisme et des massacres sur une grande échelle. Dans le proche avenir, notre travail sera limité essentiellement au maintien des liaisons entre les ca­marades arabes et juifs, à renforcer les cadres, particu­lièrement du côté arabe, comme base pour une activité révolutionnaire dans l'avenir. Nous devons expliquer patiemment aux couches les plus avancées du proléta­riat arabe et à l'intelligentsia que les actions militaires raciales ne font qu'agrandir le fossé entre les Juifs et les Arabes et conduisent ainsi pratiquement à la division politique ; que le facteur fondamental et que la cause principale de la division c'est l'impérialisme ; que les combats actuels ne font que renforcer i'impérialisme ; que grâce à la direction bourgeoise et féodale des pays arabes - qui est l'agent de l'impérialisme - nous avons été battus à une étape de la lutte anti-impérialiste et que nous devons nous préparer pour la victoire à une pro­chaine étape - c'est-à-dire pour l'unification de la Pales­tine et de l'Orient arabe en général - en créant la seule force qui puisse parvenir à ces buts : le parti prolétarien révolutionnaire unifié de l'Orient arabe. Notre succès dépendra en très grande partie de la consolidation, entre temps, des forces communistes révolutionnaires en Egypte
      1. La vague d'écrasement des organisations de gauche et de la classe ouvrière dans l'orient arabe est survenue avant que celles-ci soient suffisamment fortes pour se défendre et pour maintenir leur position. Si cela a été le cas dans les centres de la classe ouvrière arabe, parti­culièrement en Égypte, il n'y aucun doute que cela influence la classe ouvrière plus arriérée de Palestine.
      2. Dans le proche avenir, il faut s'attendre à un déclin numérique de la classe ouvrière arabe en Palestine, premièrement à cause de la diminution du travail pour l'armée et deuxièmement à cause des arrêts de travail causés par les événements. Le chômage parmi les ouvriers arabes ne menacera pas seulement les conquêtes limitées des dernières années, mais créera un terrain fertile au chauvinisme et favorisera le recrute­ment des bandes à direction féodale.
      3. Les staliniens arabes ont perdu une partie de leur influence politique et organisationnelle parce que les masses les considéraient comme les représentants de la Russie qui a trahi les masses arabes en favorisant la division de l'État juif.
      4. Le chauvinisme grandissant des ouvriers juifs, l'appui ouvert du partage par les sionistes de “gauche” y compris les staliniens juifs, sont également reflétés parmi les ouvriers arabes et constituent un autre facteur qui les jette dans les bras de la réaction féodale. D'autre part la composition sociale de la classe ouvrière arabe est aujourd'hui beaucoup plus progressive qu'elle ne l'était au début de la révolte de 1936-1939. Alors qu'à cette époque les ouvriers agricoles, les employés de commerce, etc. constituaient plus de la moitié de la classe ouvrière arabe, aujourd'hui près des trois quarts des ouvriers arabes sont employés sur les chantiers gouvernementaux, dans les compagnies pétrolières et autres établissements industriels. Après la période de réaction et de recul, le point de départ sera à un niveau plus élevé qu'en 1939.

    Haïfa, janvier 1948

    Source : "Quatrième Internationale" n° de juin-juillet 1948, "La Révolution prolétarienne" n°740

    https://www.marxists.org/francais/4int/postwar/1948/4int_19480100.htm

  • 1947, la partition de la Palestine (Marxist.org)

    Après que les "trois grands" soient arrivés à un accord concernant la partition de la Palestine, le vote aux Nations Unies n'était plus qu'une formalité.

    L'impérialisme britannique se retire du Proche-Orient vers une seconde ligne de défense comparable à ce qui a été mis en place avec la division de l'Inde. Au sein des deux Etats, le Juif et l'Arabe, la Grande-Bretagne préserve l'essentiel de ses positions économiques et financières. La Légion Arabe de l'hypo- thétique Etat arabe et la Haganah [1] opéreront en étroite concertation avec le ministère de la Guerre britannique, comme c'est le cas des armées hindoues et musulmanes en Inde.

    Et, comme en Inde, la partition s'est avérée le meilleur moyen de dévier vers un combat fratricide la lutte des masses arabes et la colère de la population laborieuse juive.

    Les manœuvres de l'impérialisme britannique ont été rendues nécessaires par la diminution de ses ressources. Elle oblige les impérialistes à baisser leurs "engagements internationaux" afin d'économiser à la fois dollars, force de travail et armement.

    Ceci est même présenté encore plus hypocritement dans le cas spécifique de la Palestine. En fait, la création d'un Etat arabe indépendant en Palestine est hautement improbable. C'est pourquoi le roi Abdallah de Transjordanie, l'agent n°1 de la City de Londres dans le monde arabe pourrait tout à fait réussir à intégrer l'est de la Palestine à son royaume et réaliser ainsi la première étape de la formation de l'empire de Grande Syrie, objectif final de sa dynastie et de la bourgeoisie britannique au Proche-Orient.

    Londres continuera à régner sans que cela ne coûte le moindre penny au contribuable anglais. Le seul peuple à en souffrir serait bien sur les palestiniens eux-mêmes.

    Pour l'impérialisme américain, comme pour la bureaucratie soviétique, l'acceptation de la partition signifie surtout la liquidation du mandat britannique et l'ouverture de la lutte pour hériter des positions abandonnées.

    Le Kremlin se félicite de l'ouverture d'une période de troubles au Proche-Orient, à l'occasion desquels il fera de son mieux pour affaiblir les positions anglaises et préparer sa propre pénétration, soit sous couvert d'une "Commission mixte de l'ONU" ou d'une "tutelle des Trois Grands" sur Jérusalem.

    L'impérialisme américain se trouve confronté en Palestine, comme auparavant en Grèce, au problème de trouver une solution de rechange à la tutelle impérialiste que les britanniques ne peu- vent plus assumer.

    Après l'évacuation des troupes anglaises, la Haganah sera la seule force militaire disposant d'un équipement moderne, une force étrangère au monde arabe et qui servira si besoin est, à com- battre une insurrection autochtone ou une menace russe sur les sources de pétrole.

    Nous ne devrions donc pas être surpris à partir de maintenant, si l'impérialisme américain, soit en formant une "Ligue juive" soit en en finançant une, tente d'avoir une influence prédominante sur la Haganah et d'en faire l'instrument de sa politique au Proche-Orient. Mais il demeure évident qu'un Etat juif, comme le mouvement sioniste qui l'a précédé, n'est considéré par les grandes puissances que comme un pion de leurs manœuvres au sein du monde arabe.

    Un tel Etat, loin de recevoir une "protection" ouverte et permanente de n'importe laquelle de ces puissances, demeurera toujours en position précaire et incertaine, et pour sa population s'ouvrira une période de privations, de terreur et de terrible tension, qui ne deviendra que plus aiguë à mesure que se développeront les forces luttant pour l'émancipation du monde arabe.

    La partition de la Palestine et le renversement clair des positions sionistes face à l'impérialisme britannique - y compris celles de la plupart des extrémistes -, ont porté un coup mortel à toutes les théories impressionnistes qui ont fleuri avec les bombes de l'Irgoun [2].

    La solidarité fondamentale de la Haganah et même de l'Irgoun avec l'impérialisme et contre les masses arabes a été démontrée de la façon la plus éclatante. Le caractère criminel du sionisme apparaît clairement dans le fait, que grâce à son rôle réactionnaire, les premiers mouvements des masses arabes en faveur d'une Palestine unie et indépendante sont dirigés contre la population juive et non directement contre l'impérialisme.

    Les très réactionnaires chefs du Comité arabe pour la Palestine ont ainsi l'occasion de redorer leur blason en versant le sang des malheureux juifs qui sont des victimes de la politique sioniste.

    Les dirigeants sionistes de par le monde ont fêté la proclamation de l'Etat miniature comme une grande victoire. Erreur misérable ! Le piège que constitue la Palestine pour les juifs, selon les mots de Trotsky, vient de se refermer.

    Sans changement radical de la situation mondiale et sans recul du sionisme parmi le mouvement ou- vrier juif de Palestine, l'extermination complète du peuple juif lors de l'éruption de la revolution arabe sera le prix payé par les juifs pour leur triste succès de Lake Success [3].

    Et, par une ironie amère de l'Histoire, l'établissement d'un Etat juif indépendant, qui, selon les brillants théoriciens sionistes, était censé éradiquer l'antisémitisme dans le monde a été salué par l'éruption d'une vague pogromiste sauvage à Aden et une nouvelle vague d'antisémitisme dans le monde.

    La position de la IV° Internationale vis-à-vis de la question palestinienne demeure aussi claire que dans le passé.

    Elle sera à l'avant-garde du combat contre la partition, pour une Palestine unie et indépendante, dans laquelle les masses détermineront souverainement leur destin par l'élection d'une Assemblée Consti- tuante. Contre les effendis et les agents impérialistes, contre les manœuvres des bourgeoisies égyp- tiennes et syriennes qui essaient de dévier la lutte pour l'émancipation des masses en lutte contre les juifs, elle appellera à la révolution rurale, à la lutte anti-capitaliste et anti-impérialiste, qui sont les moteurs essentiels de la révolution arabe.

    Mais elle ne peut mener ce combat avec une chance de succès qu'à condition qu'elle prenne position, sans équivoque, contre la partition du pays et l'établissement d'un Etat juif.

    Plus que jamais, il faut en même temps appeler les masses travailleuses d'Amérique, Grande-Bretagne, Canada et Australie, le peuple travailleur de chaque pays à lutter pour l'ouverture des frontières de leurs pays respectifs aux réfugiés, aux personnes déplacées, à tous les juifs désireux d'émigrer, sans discrimination.

    Ce n'est que si nous menons sérieusement, effectivement et avec succès ce combat que nous pourrons expliquer aux juifs pourquoi il ne faut pas aller dans le piège palestinien. L'expérience terrible qui attend les juifs dans l'Etat miniature crée en même temps les prémisses de la rupture de larges masses d'avec le sionisme criminel. Si une telle rupture n'a pas lieu à temps, l'"Etat juif" s'effondrera dans le sang.

    Source : Éditorial de  "Quatrième Internationale", Novembre-Décembre 1947.

    Notes

    [1] Organisation paramilitaire juive alors dirigée par le « travailliste » D. Ben Gourion.  Elle avait été fondée à l'époque du mandat britannique sur pour assurer la défense des colons juifs.

    [2] Organisation nationaliste juive, née en 1935 d'une scission de la Haganah, et dirigée après 1945 par M. Begin. L'Irgoun organisa l'immigration clandestine des juifs en Palestine et lutta par le terrorisme contre la présence britannique dans le pays et contre les populations palestiniennes.

    [3] Lake Success : localité près de New-York où fut négocié le statut de la Palestine par l'ONU en 1947.

    https://www.marxists.org/francais/4int/postwar/1947/11/4int_palestine_1947.htm

  • Il y a cinquante ans naissait l’Organisation de libération de la Palestine

    (15 ans après)

    28 mai 1964 : il y a cinquante ans, le roi Hussein de Jordanie inaugurait à Jérusalem encore sous souveraineté arabe le congrès constitutif de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP).

    Ce congrès, malgré ses limites, allait marquer le début de la renaissance politique des Palestiniens, après l’écroulement des mouvements de résistance en 1948-1949.

    C’est d’abord dans le cadre des bouleversements que connaît le Proche-Orient qu’il faut évoquer la renaissance palestinienne.

    Secoués par la défaite en Palestine de 1948-1949, plusieurs régimes arabes alliés du colonialisme britannique s’effondrent : prise de pouvoir des Officiers libres en Égypte le 23 juillet 1952, renver- sement de la monarchie en Irak le 14 juillet 1958. La nationalisation de la Compagnie du canal de Suez le 26 juillet 1956 et la victoire politique du président égyptien Gamal Abdel Nasser après l’agression franco-britanno-israélienne marquent la victoire d’une nouvelle forme de nationalisme révolutionnaire que confirme l’unité syro-égyptienne réalisée le 1er février 1958 et la constitution de la République arabe unie (RAU) sous la présidence de Nasser.

    Mais les conséquences de la défaite de la Palestine pèsent sur la situation : des centaines de milliers de réfugiés, l’annexion par Israël d’une partie des territoires prévus pour l’État palestinien, l’annexion de la Cisjordanie par le roi Hussein. Seule la bande de Gaza, sous contrôle égyptien, garde son autonomie.

    Le Haut Comité arabe (HCA), qui a dirigé les luttes nationales palestiniennes dans les années 1930 et 1940, n’est plus que l’ombre de lui-même. Il reste dirigé par Hadj Amin El-Husseini, discrédité par son engagement aux côtés de l’Allemagne nazie. Le président Nasser n’a pas confiance en lui et rejette la demande du HCA d’adhérer à la RAU. Il décide de prendre lui-même l’initiative. Le 29 mars 1959, la RAU met à l’ordre du jour de la 31e session du Conseil de la Ligue arabe, la création d’une «entité (kiyan) palestinienne». Il s’agit, pour Le Caire, de mettre sur pied des institutions qui représenteraient les Palestiniens.

    La Palestine, une entité dans le giron arabe

    Par cette décision Nasser vise plusieurs objectifs. D’abord, éviter la «liquidation» du problème pales- tinien: on évoque à l’époque une immigration massive des juifs d’Europe de l’Est en Israël et les États- Unis relancent leur projet d’installation des réfugiés palestiniens dans les pays arabes; le Raïs soupçonne les Occidentaux de vouloir réduire le conflit du Proche-Orient à un affrontement entre Israël et les seuls États arabes.

    Il veut également montrer que la RAU est active sur le dossier et qu’elle trouvera une solution pour les Palestiniens  ; il espère ainsi enrôler ces derniers dans la croisade qu’il a entamée pour assurer son hégémonie dans le monde arabe. Enfin, il cherche à dénier au roi Hussein, qui a purement et simplement annexé le territoire palestinien connu sous le nom de Cisjordanie, le droit de représenter les Palestiniens.

    Ce n’est que très progressivement que Nasser va définir les contours de cette «entité».

    Il appelle d’abord à l’élection d’institutions politiques dans la RAU, la Jordanie et le Liban, qui désigne- raient un gouvernement représentant la Palestine dans les institutions internationales et adhérant à la Ligue arabe. Devant les réticences des autres pays, le président met sur pied ces institutions à Gaza, dont l’Égypte s’est assurée le contrôle lors de la guerre avec Israël.

    L’Union nationale palestinienne est créée en 1959 et des élections à un Conseil législatif auront lieu en janvier 1961; dans la «région» syrienne de la RAU, ces élections se déroulent en juillet 1960. La Constitution provisoire de Gaza — qui est le seul territoire de la Palestine arabe à n’avoir pas été annexé — stipule que l’Union nationale «  comprend tous les Palestiniens, où qu’ils se trouvent  ». Marcel Colombe commente: pour Nasser, « il s’agissait en somme non de constituer un gouvernement provi- soire qui serait celui d’un futur État indépendant (...), mais seulement de créer une sorte d’organisme palestinien destiné à devenir le porte-parole de la politique du Caire»1. La mise en place de ces insti- tutions consacre la rupture entre le HCA et Le Caire; le Mufti quitte l’Égypte le 15 août 1959 pour se réfugier au Liban où il recevra une aide du général Abdel Karim Kassem qui a renversé la monarchie irakienne le 14 juillet 1958.

    Abdel Karim Kassem ou la voie de l’indépendance

    Les surenchères du jeune régime irakien contribuent à pousser Nasser. Renvoyant dos à dos le Raïs et le roi Hussein de Jordanie, Kassem lance, en décembre 1959, l’idée d’une «République palestinienne immortelle». Il affirme que les Palestiniens doivent suivre la voie algérienne, celle de leur propre libé- ration, sans attendre une hypothétique unité arabe.

    L’indépendance algérienne en 1962 le confirmera dans ses positions. Il fut le premier chef d’État arabe à proposer la création d’un État palestinien indépendant, qui selon lui doit s’effectuer en deux étapes: d’abord en Cisjordanie et à Gaza, territoires sous contrôle arabe, ensuite dans toute la Palestine. Le 29 août 1960, le journal officiel irakien annonce la mise sur pied d’une Armée de libération de la Palestine, dont les premiers contingents avaient commencé leur entraînement dès avril 1960.

    Bien que sans portée concrète — l’Irak est très loin du «  champ de bataille  » —, l’écho de ces appels est considérable chez les Palestiniens. En affirmant qu’ils doivent reprendre en main leurs propres affaires, Kassem s’inscrit en faux contre le nationalisme arabe représenté par Nasser et encou- rage le courant politique palestinien qui se prononce en faveur de l’autonomie.

    Le renversement de Kassem en février 1963, à la suite d’un coup d’État, n’arrêta pas le mouvement. Incapables de s’opposer au projet israélien de détournement des eaux du Jourdain, les États arabes décident de franchir des pas supplémentaires dans la reconnaissance du fait palestinien.

    En septembre 1963, la Ligue arabe coopte Ahmed Choukairy2 comme représentant de la Pales- tine à la Ligue arabe «jusqu’à ce que le peuple palestinien soit en mesure d’élire ses représentants». Il est aussi désigné comme chef de la délégation de la Palestine aux Nations unies. Lors du premier som- met des chefs d’État arabes au Caire, qui s’est tenu à l’invitation de Nasser entre les 13 et 17 janvier  1964, Ahmed Choukairy est chargé de consultations pour jeter les bases de l’organisation du peuple palestinien. Le 28 mai 1964, le premier Congrès national palestinien se réunit : l’Organisation de libération de la Palestine est née.

    Autonomie palestinienne contre nationalisme arabe

    La naissance de l’OLP ne s’est pas faite en dehors du peuple palestinien, même si les rivalités inter- arabes ont joué un rôle déterminant. Une nouvelle génération de dirigeants émerge, qui met l’accent sur la lutte propre du peuple palestinien. Elle est représentée au Congrès national qui se déroule entre le 28 mai et le 2 juin 1964 à Jérusalem en présence de 420 délégués. Dans la liste des participants on trouve Khaled Al-Hassan, Khalil Al-Wazir (Abou Jihad) et même Yasser Arafat qui, finalement, ne pourra pas s’y rendre.

    Ils seront à l’initiative de la création du Fatah en 1958. L’expérience que nombre d’entre eux ont acquise dans la bande de Gaza a joué un rôle majeur dans leur formation et dans la renaissance du nationalisme palestinien3. Mais leurs idées — et notamment celle de l’autonomie palestinienne et de la priorité donnée à la Palestine sur l’unité arabe — sont encore extrêmement minoritaires, comme il ressort des discussions.

    Le congrès adopte deux textes fondamentaux : la Charte nationale (qawmiya)4 et les statuts de l’OLP. Dans ces documents, on ne trouve aucune référence à l’idée d’une souveraineté territoriale du peuple palestinien, à un État palestinien. L’article 24 de la Charte précise même que l’OLP n’exerce aucune souveraineté «régionale» (iqlimiya) sur la Cisjordanie, ni sur la bande de Gaza.

    Les articles 24 et 25 ne font aucune mention des responsabilités militaires de l’OLP. Ces deux points ont été la condition de la présence du roi Hussein à l’ouverture du Congrès. Aux pressions arabes s’ajoute l’hégémonie du nationalisme arabe: pour tous, Palestiniens compris, l’unité arabe est la voie de la libération. L’accent est donc mis dans la Charte sur la définition de la Palestine comme «une partie arabe liée par les liens du nationalisme (qawmiya) aux autres contrées arabes qui forment avec elle la Grande Patrie Arabe» (article 1). Il faut attendre l’article 3 pour trouver mention du « peuple arabe de Palestine [qui] a le droit légal sur sa patrie», mais cette patrie « est une partie intégrante de la Nation arabe».

    Il faudra la défaite arabe de juin 1967 face à Israël et l’écroulement du nationalisme arabe pour que les thèses du Fatah finissent par l’emporter. En février 1969, Yasser Arafat devient le président du comité exécutif de l’OLP et les Palestiniens redeviennent un acteur autonome sur la scène régionale.

    Alain Gresh 12 août

    1Marcel Colombe, «  Les problèmes de l’"entité" palestinienne dans les relations interarabes  », Orient, premier trimestre 1964, Paris.

    2Né d’un père palestinien et d’une mère turque en 1908, il travaille dans différentes revues nationalistes. Il est nommé secrétaire général adjoint de la Ligue arabe en 1950, avant d’acquérir la nationalité saoudienne et d’être nommé ambassadeur aux Nations unies. Il se rallie à Nasser en 1962 dans sa lutte contre le royaume saoudien.

    3Alain Gresh, «  Gaza l’insoumise, creuset du nationalisme palestinien  », Le Monde diplomatique, août 2014.

    4L’arabe distingue le nationalisme arabe qawmi et le nationalisme régional iqlimi qui fait référence au nationalisme local, égyptien, syrien, etc., vu de manière plutôt négative.

    http://orientxxi.info/magazine/il-y-a-cinquante-ans-naissait-l,0641

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  • 1914: La Grande Guerre Impérialiste (Avanti.be)

    1914 : La Grande Guerre Impérialiste

    En 1884, les grandes puissances coloniales se réunirent à Berlin pour s’accorder entre elles sur la répartition de leurs possessions en Afrique.

    Elles y consacrèrent le critère de « l’occupation effective », autrement dit, la puissance qui occupait réellement un pays avait des droits sur lui. Il y a des frontières actuelles en Afrique du nord qui ont visiblement été tracées à l’époque avec une règle sur une table afin de faciliter le marchandage de ces territoires entre les 14 puissances colonisatrices européennes, et cela sans se soucier des peuples qui vivaient là.

    La division du monde entre les colonisateurs était ainsi achevée.

    A partir de là, selon Lénine, chacun d’eux ne pouvait plus étendre ses colonies qu’aux dépends de celles des autres. Et comme la tendance expansive du capitalisme est permanente, Lénine prévoyait que l’humanité entrerait alors dans une époque de guerres inter-impérialistes.

    Cette prédiction s’accomplit de manière rigoureuse et dramatique.

    Les deux grandes guerres mondiales qui mutilèrent l’histoire de l’humanité dans la première moitié du XXe siècle ont précisément été cela : des guerres inter-impérialistes. Avec essentiellement deux grands blocs : d’une part les puissances qui s’étaient accaparées les premières d’une grande partie du monde, à la tête desquelles se trouvaient l’Angleterre et la France, face à celles qui arrivèrent tardivement à la table du festin – Allemagne, Italie, Japon – et qui cherchèrent à forcer un nouveau partage des territoires colonisés.

    Ayant résolue la question nationale et installé des Etats-nations avant les autres pays européens, l’Angleterre et la France, surtout, ont pu construire leur puissante force militaire – en particulier maritime – et se placer ainsi en meilleure position pour la conquête et la consolidation d’un empire colonial.

    L’Allemagne, l’Italie et le Japon mirent plus de temps pour leur unification nationale, du fait de la force relative plus importante de leurs bourgeoisies régionales. Ces nations arrivèrent donc sur l’arène mondiale dans une situation subalterne et se dotèrent de régimes autoritaires afin d’accélérer leur développement économique et rattraper leur retard par rapport aux autres puissances mondiales.

    Au-delà des événements contingents de son déclenchement, la Première Guerre mondiale fut essentiellement une grande lutte entre les deux blocs pour le partage du monde, et particulièrement pour les continents périphériques (l’Allemagne alla même jusqu’à proposer au Mexique de lui rendre les territoires que les Etats-Unis lui avaient arrachés au cas où elle rejoindrait le bloc qu’elle dirigeait).

    C’est la compétition pour l’hégémonie mondiale qui se trouvait donc derrière les deux grandes guerres. L’empire anglais en décadence était menacé par deux puissances émergentes – les Etats-Unis et l’Allemagne. Au début de la Première Guerre, c’est le courant isolationniste qui s’imposa initialement, comme si le conflit n’était qu’une question européenne. Mais face à la possibilité d’une victoire de l’Allemagne, une campagne idéologique interne se développa rapidement pour mobiliser les Etasuniens en faveur de la participation de leur pays à la guerre.

    1917 fut l’année décisive car, avec la Révolution bolchevique, la Russie sortit du conflit – conformément à la prémisse de Lénine selon laquelle il s’agissait d’une guerre inter-impérialiste -, tandis que les Etats-Unis y entrèrent, faisant ainsi pencher la balance en faveur du bloc anglo-français.

    Avec la Seconde Guerre mondiale – en vérité le second « round » d’une même guerre ayant les mêmes caractéristiques et à un intervalle de quelques années – et la deuxième défaite du bloc dirigé par l’Allemagne, le terrain était aplani pour l’hégémonie impériale nord-américaine. Ces guerres inter-impérialistes, les plus cruelles de toutes les guerres, éclatèrent sur le continent qui se considérait comme le plus civilisé du monde afin de trancher la dispute hégémonique entre les puissances capitalistes pour la domination mondiale.

    Le début de la Première Guerre mondiale, il y a maintenant un siècle, fut le commencement de cette grande débâcle européenne.  Emir Sader 4 août 2014

    Source :
    http://www.pagina12.com.ar/imprimir/diario/elmundo/4-249703-2014-06-30.html
    Traduction française pour Avanti4.be : Ataulfo Riera

  • Les révoltes des colonisés contre l’engagement forcé (Npa)


    En 1912, l’État français crée une armée noire pour augmenter les effectifs en vue de la guerre qui vient et conjoncturellement pour la conquête du Maroc. Dès août 1914, ces régiments participent aux combats.

    Les besoins en hommes sur tous les fronts (occident et orient et même en Afrique pour occuper le Cameroun) s’accentuent rapidement, et le recrutement en Afrique devient un des enjeux du conflit : près de 190 000 Africains viendront « au secours de la France ».


    La résistance au recrutement forcé apparaît au Mali dès novembre 1914 sur le thème « nous ne donnerons pas aux blancs nos enfants pour en faire des tirailleurs et mourir loin de chez nous ».
    Lors de la levée de 5 000 hommes de février 1915, de nombreux jeunes désertent, se mutilent, et se suicident. En octobre 1915, c’est une levée de 50 000 hommes pour l’Afrique occidentale qui est organisée, moins de 5 % sont des volontaires.

    Répression coloniale


    L’hostilité des populations au recrutement est absolue : plusieurs régions se révoltent. Dans le Bele- dougou (territoire Haut Sénégal-Niger), en février 1915, 200 villages entrent en rébellion contre le pouvoir colonial. Un des leaders sommé de se soumettre répond : « puisque nos fils doivent mourir, nous préférons qu’ils se fassent tuer à nos côtés ». Une colonne de répression de 350 soldats armés de canons et de mitrailleuses décime 5 à 6 000 révoltés armés de fusils à pierre et de lances, brûle des dizaines de villages.


    Dans la région du Volta et du Bani (Burkina Faso), l’annonce du recrutement massif déchaîne la haine accumulée contre le colonisateur en novembre 1915. La guerre fut d’une ampleur plus grande, puisque l’armée française dut finalement engager 5 000 soldats lourdement armés (6 canons, 4 unités de mitrailleuses et 5 000 porteurs) pour combattre entre 60 000 et 80 000 guerriers armés d’arcs et de flèches. 


    Les premiers affrontements mettent en déroute les premières expéditions punitives. La guerre s’étend au-delà de la Volta, dans l’actuel Mali. En février 1916, une campagne de destruction systématique des villages est engagée, mais il faudra deux autres campagnes en avril et septembre pour venir à bout de ce mouvement insurrectionnel.

    Patrick Le Moal Hebdo L'Anticapitaliste - 253 (31/07/2014)

    Lire notamment :
    – Des tranchées de Verdun à l’église Saint-Bernard, Bakari Kamian, Karthala, 2003
    – La guerre coloniale du Bani-Volta, 1915-1916, Patrick Royer, 2003