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Palestine - Page 78

  • Orange doit vite rompre son contrat avec Partner communication ! (Sud Ptt)

     

     

    Communiqué de la fédération SUD PTT

    Stéphane Richard, le PDG d’Orange a annoncé hier son intention de revoir les liens de sa compagnie avec l’opérateur israélien Partner.  La fédération Sud dénonce depuis plusieurs années les atteintes aux droits humains commises par Partner. Elle a interpellé à plusieurs reprises la direction du groupe à ce sujet pour lui demander de rompre son contrat avec Partner.

    Nous constatons avec satisfaction que pour la première fois, la direction d’Orange exprime une volonté de mettre fin à ce partenariat. Maintenant, il est temps de passer aux actes. La marque et l’image d’Orange ne peuvent plus rester associées à une société qui officie en dehors des règles du droit international.

    La fédération SUD suivra attentivement les suites que réservera Orange à cette affaire. Jusqu’à sa fin, on ne lâchera rien.

    jeudi 4 juin 2015, par Philippe Crottet

    http://iphonespip.sudptt.org/spip.php?article3

  • Gennevilliers Palestine

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  • Pourquoi et comment le boycott culturel de l’apartheid israélien (UJFP)

    http://la-feuille-de-chou.fr/wp-content/photos/bds-culturel.jpg

     

    Partout dans le monde progresse le boycott de l’apartheid israélien, comme hier le boycott du régime d’apartheid d’Afrique du Sud.

    Exemple tout récent : ce mardi 2 juin, l’Union nationale des étudiants du Royaume-Uni a voté une motion "Justice pour la Palestine" qui décide l’adhésion des étudiants du Royaume-Uni à la campagne de boycott BDS (Boycott, Désinvestissement, Sanctions) !

    Le boycott se développe dans tous les domaines, et en particulier dans le domaine culturel. Là, il est nécessaire de préciser de quoi il s’agit. C’est ce qui est en cours à propos du prochain Festival de cinéma de Locarno, en Suisse, qui s’ouvre début août et donne une "carte blanche au cinéma israélien" (Sept films en phase de postproduction seront présen­tés aux professionnels pour faciliter leur finalisation et distribution).

    En avril, PACBI (Palestinian Campaign for the Academic and Cultural Boycott of Israel) a publié un appel titré « Ne donnez pas carte blanche à l’apartheid israélien » signé par plus de 200 cinéastes, artistes et acteurs culturels [1].  Signataire de cet appel, et de passage en Suisse, Eyal Sivan a expliqué au journal "Le Courrier" pourquoi et comment le boycott culturel d’Israël...

     

    Boycott contre propagande... "Ne donnez pas carte blanche à l’apartheid israélien"

    (...) Relayée par le mouvement international BDS (Boycott, désinvestissement, sanc­tions) et en Suisse par le Comité des artis­tes et acteurs culturels solidaires avec la Palestine, cette lettre ouverte exhorte Locarno à recon­si­dérer son partenariat avec le Fonds israélien du cinéma, organe national de financement et de promotion. Parmi les signataires figure le documentariste israélien Eyal Sivan, qui a réalisé Un Spécialiste, portrait d’un criminel moderne (1999) avec Rony Brauman, Route 181, fragments d’un voyage en Palestine-Israël (2004) avec le Palestinien Michel Khleifi, ou encore Jaffa, la mécanique de l’orange (2009).
    De passage cette semaine à Genève pour débattre du sujet, le cinéaste défend avec véhémence le principe controversé du boycott culturel.

    L’appel de PACBI dénonce la collaboration entre Locarno et le Fonds israélien du cinéma. En quoi est-elle problématique ?

    Eyal Sivan : En 2005, l’Etat hébreu a lan­­cé une grande campagne nommée « Branding Israël ». Elle formule la néces­si­té de re­dorer l’image du pays, ternie dans le monde, selon trois axes : promouvoir la culture dite progressiste, recourir à des personnalités publiques en tant qu’ambassadeurs de bonne volonté et vendre Tel Aviv comme une ville accueillante pour les homosexuels. Faute de pouvoir défendre sa politique, le gouvernement envoie donc à l’étranger des artistes - qu’il tient par ail­leurs pour des traîtres - afin de présenter une vitrine positive du pays. Dans son discours au Fes­ti­val de Haïfa, Shimon Peres s’est adres­­sé ainsi aux ci­­néastes israéliens : « L’Amé­ri­que a imposé sa culture à travers le cinéma, nous allons imposer notre image à travers le cinéma, c’est votre devoir. »

    Tout cinéaste qui montre son film à ­l’étranger sous la bannière officielle d’Israël serait de fait récupéré à des fins de propagande. Même s’il exprime un point de vue critique

    Eyal Sivan : Sachant que 85 % de la société juive israélienne a soutenu l’attaque sur Gaza l’été dernier et que 70 % de la société israélienne vote à droite ou à l’extrême droite, comment se fait-il que la majorité des films dont on soutient la diffusion à l’étranger soient critiques ? Ils ne le sont en fait pas tant que ça. A y regarder de plus près, leur propos peut souvent se résumer en une phrase : nous sommes misérables parce que nous sommes obligés d’opprimer les autres. La figure victimaire par excellence, c’est le pauvre soldat de Tsahal contraint de participer au massacre de Sabra et Chatila - vous voyez certainement de quel film je parle (le documentaire animé Valse avec Bachir, ndlr). En déchirant ce voile progressiste, que voit-on ? Que des films plus radicaux comme ceux d’Avi Mograbi ou les miens ne sont pas vus dans le pays, pas distribués dans le circuit commercial. Le public israélien s’en fout ou nous insulte !

    Le boycott culturel vise donc les cinéastes qui participent à la campagne « Branding Israël » ?

    Eyal Sivan : Ce moyen de pression a été défini par BDS de manière très précise. Tout n’est pas noir ou blanc, nous sommes dans une « zo­ne grise ». Ce n’est pas une censure thématique, nous n’entrons pas en matière sur le contenu des œuvres. Pas question non plus d’exiger des cinéastes qu’ils renoncent aux fonds israéliens qui leur permettent de financer leurs films. Le boycott concerne les institutions nationales et les personnes qui agissent en leur nom. Si Locarno invite demain les mêmes réalisateurs en récusant toute collaboration avec l’Etat israélien, je soutiendrai ces cinéas­tes sans avoir vu leurs films !

    Dans les faits, même si les institutions sont visées, des cinéastes appellent à ­boycotter d’autres cinéastes. N’est-ce pas déplorable d’en arriver là ?

    Eyal Sivan : BDS existe parce que les pays occidentaux refusent d’imposer à Israël des sanctions diplomatiques pour son non-respect du droit international. Nous réclamons la fin de l’occupation militaire, de la discrimination envers les Arabes israéliens qui re­­présentent 20 % de la population, et l’ap­plication de la résolution 194 de l’ONU sur le droit de retour des réfugiés. Le boycott est un aveu d’impuissance et un appel à la solidarité. Aidez-nous à faire peser sur la société israélienne le poids de l’occupation. Celle-ci paraît bien lointaine depuis Tel Aviv. Or on ne peut pas vivre dans cette normalité sans accepter d’en payer le prix. Il y a parfois aussi une hypocrisie de classe. Ceux qui s’opposent au boycott culturel et académique sont souvent favorables au boycott économique, qui va peser sur l’ou­vrier israélien. On considère donc que ce dernier peut en faire les frais, mais pas les artistes et les professeurs d’université.

    Comment interprétez-vous la réaction de Locarno ?

    Eyal Sivan : Le festival, qui a donné carte blanche au Fonds israélien du cinéma et pas « au cinéma israélien », nous répond qu’il est contre le boycott de la culture. C’est de la mauvaise foi, car notre lettre dit clairement : « Si le but du festival est d’appuyer certains cinéastes israéliens ou de diffuser des films israéliens, il existe de multiples façons de le faire sans accepter de financement ou toute autre forme de soutien de la part d’organismes étatiques et gouvernementaux israéliens ». Locarno aurait pu contacter directement des cinéastes ou des associations de producteurs, lancer un appel à candidatures pour choisir lui-même des projets. Quand il invite un réalisateur iranien opprimé par le régime islamique, il ne s’adresse pas au ministère des Affaires étrangères ! Le cinéma n’est certes pas censuré en Israël, mais instrumentalisé. Les organisateurs du festival le savent et prétendent pourtant ne pas mélanger culture et politique. Ils en appellent à la fonction sociale et politique de la culture, mais ne créent pas les conditions du dialogue. Celui-ci ne peut exister qu’entre interlocuteurs égaux, pas sous la bannière d’un Etat oppresseur. Cela dit, je prends le pari que Locarno rejoindra un jour le boycott, quand ce sera dans l’air du temps.

    L’Etat soutient souvent le cinéma et aucun gouvernement n’est irréprocha­ble. Ne faudrait-il pas boycotter aussi le cinéma suisse, comme le propose ­ironiquement le cinéaste lausannois Lionel Baier ?

    Eyal Sivan : Je vous répondrai en citant Hannah Arendt : « Si tout le monde est coupable, plus personne ne l’est. » C’est la défense du dignitaire nazi Adolf Eichmann à son procès à Jérusalem en 1961.

    Pourquoi si peu de cinéastes israéliens soutiennent l’appel ?

    Eyal Sivan : Le courage politique est toujours minoritaire. De nombreux réalisateurs palestiniens d’Israël ont signé la lettre envoyée à Locarno, mais seulement trois cinéastes juifs : Simone Bitton, Rachel Leah Jones et moi. Notre position est très précaire. Les réalisateurs israéliens ont souvent besoin de la caution étatique, car les producteurs européens réclament désormais des fonds israéliens par crainte d’être accusés d’antisémitisme. Ils préfèrent donc ne pas s’exposer, mais beaucoup approuvent notre démarche. On peut parler de boycott gris. Plusieurs cinéastes ne veulent pas devenir des ambassadeurs pour le prix d’un billet d’avion. Avi Mograbi sollicite l’argent des fonds israéliens, mais refuse celui du ministère des Affaires étrangères.

    Et vous, en tant que cinéaste, quelle est votre ligne de conduite ?

    Eyal Sivan : Je ne me considère pas cinéaste et citoyen, mais les deux à la fois. Je veux pouvoir me regarder dans la glace, voilà ma ligne de conduite. J’ai la chance d’avoir pu jusqu’à présent réaliser mes films sans faire appel aux fonds israéliens. Tout ce que je dis là me met dans une situation délicate. Beaucoup de festivals se diront que je ris­que de leur créer des ennuis. Ma marge de manœuvre pour réaliser des films se restreint. Et la Cour suprême israélienne vient de valider une loi contre le boycott. Quand je vais rentrer samedi en Israël, je pourrai donc être traduit devant un tribunal pour avoir signé cet appel. Mais j’ai le devoir de monter au créneau alors que les jeunes réalisateurs ne peuvent pas encore le faire.

    Interview réalisée par Mathieu Loewer

     

    [1Lancé par les cinéastes palestiniens Annemarie Jacir et Elia Souleiman, l’appel est également soutenu par Ken Loach, Mira Nair ou encore les réalisateurs romands Francis Reusser, ­ Frédéric Choffat et ­Nicolas Wadimoff.

    UNE INTERVIEW D’EYAL SIVAN AU JOURNAL SUISSE "LE COURRIER"

    jeudi 4 juin 2015

    http://www.ujfp.org/spip.php?article4201

  • Nouveautés sur Association France Palestine Solidarité

     

    Après notre congrès : se rassembler pour agir

    Taoufiq Tahani, président de l’AFPS, lundi 1er juin 2015
    Le 5ème Congrès de l’AFPS s’est tenu ce week-end à Saint Denis, rassemblant 194 délégués, venus de 89 groupes locaux. Il a fait le bilan des deux années écoulées depuis notre dernier congrès et arrêté les orientations de l’association pour les deux années à venir. A l’issue de ce congrès, le Conseil national nouvellement élu m’a fait l’honneur de (...)

     

     

  • Quimper Palestine le 8 juin

    qper

    Un groupe de Quimpérois s'est rendu en Cisjordanie au mois d'avril dernier dans le cadre d'un voyage organisé par l'AFPS Centre Bretagne. 

    Nous souhaitons partager ce que nous avons vu et entendu lors de ce voyage. Pour la plupart d'entre nous c'était la première fois que nous allions en Palestine et nous en sommes revenus bouleversés.

    Nous avons donc souhaité organiser une soirée ouverte au public autour de ce voyage. 

    Cette soirée aura lieu le 8 juin à 20 h 30 

    à l'ESPACE ASSOCIATIF DE QUIMPER 

    (derrière la gare Sncf)

     

  • BDS, Besançon (UJFP)

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  • "Palestine en vue" Premier festival du film palestinien en Rhône-Alpes

    "Palestine en vue" Premier festival du film palestinien en Rhône-Alpes

    Ce premier festival du film palestinien, initiative de la toute jeune association ERAP (échanges Rhône-Alpes Palestine), après avoir démarré sur Annecy en mai, se déroulera* du 3 au 12 juin dans une dizaine de villes de la région.

    Plus de vingt séances de cinéma avec dix films différents

    A travers ce festival, l’association souhaite faire connaître au public rhône-alpin la Palestine, sa société, ses problèmes quotidiens, sa culture et notamment la richesse de son art cinématographique.

    Ouverture du festival le 3 juin 2015 à 20h au Cinéma Comoedia – LYON

    Projection « Les Chebabs de Yarmouk » En présence de Monsieur l’ambassadeur Hael El Fahoum, d’Emad Burnat et du réalisateur Axel Salvatori-Sinz

    L’invité d’honneur du festival est Emad Burnat, agriculteur palestinien et cinéaste, Il est le premier palestinien nommé pour l’ Oscar du meilleur long métrage documentaire.

    Mais aussi, participeront aux débats Béatrice Guelpa (journaliste), Norma Marcos (Fragment d’une Palestine perdue), Shereen Suleiman (service culturel de la Mission de Palestine), Rachid Mashrawi (Letter from Al Yarmouk), Salvatori Sinz (Les Chebabs de Yarmouk), Amer Shomali (18 fugitives) liste non limitative ....

    Plus d’info

    http://www.france-palestine.org/Palestine-en-vue-Premier-festival-du-film-palestinien-en-Rhone-Alpes

  • Marianne: bonne route!

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    Marianne, après une halte à Brest reprend sa route vers Gaza.

  • Bretagne et diversité: Près de 400 films emblématiques de la diversité culturelle dans le monde (BED)

    Peuple palestinien

    Peuple palestinien - Territoires palestiniens et camps de réfugiés

    L’histoire de la Palestine pourrait débuter avec Canaan ou la Bible, la conquête romaine ou les Evangiles, les Byzantins ou la conquête arabe, les Croisades ou Saladin, ou encore l’Empire ottoman. On peut aussi avancer qu’elle ne peut être saisie qu’à travers les trois religions monothéistes (judaïsme, christianisme, islam). On peut encore l’aborder à partir du conflit permanent entre la vallée du Nil et celle de l’Euphrate, entre deux grandes civilisations, l’Egypte pharaonique d’un côté, Sumer et Babylone de l’autre. Toutes ces entrées sont possibles pour raconter la Palestine. Mais toutes disent que les « commencements » au sens de l’instant zéro, n’existent pas en réalité. Elias SANBAR

    Les siècles passés 

    Commençons donc par la Haute Antiquité, où la terre de Palestine était déjà une région d’échanges et de convoitises. Les Philistins, d’où vient le nom « palestinien », se sont fixés au 12ème siècle avant J-C, sur la bande côtière du sud-ouest de la terre de Canaan, c'est-à-dire dans une région longeant la Méditerranée depuis l'actuelle bande de Gaza jusqu'à Tel-Aviv et Jaffa.


    Au 1er siècle avant J-C, au moment de la formation du christianisme, les Romains conquirent la Palestine, dont la religion officielle était le judaïsme.
    Pendant la période byzantine, du 4ème au 7ème siècle après J-C, la Palestine apparut comme « la terre des Chrétiens ».


    Au 7ème siècle, après la victoire des armées arabes, ses habitants se convertirent peu à peu à l’islam. La soif de pouvoir de l’Eglise de Rome favorisa le développement des Croisades, dont l’un des buts était la reconquête du tombeau du Christ. C’est parce que cette région de la Méditerranée a toujours été une zone de passages et d’échanges économiques, au croisement de l’Orient et de l’Occident, que toutes les religions s’y sont rencontrées et ont pu s’y développer.


    A partir du 16ème siècle, la Palestine fut dans l’empire Ottoman, basé en Turquie.


    Vers 1900, elle comptait près de 600 000 habitants, surtout musulmans, avec 10% de Chrétiens et 3% de Juifs. C’était un pays essentiellement rural cultivant aussi bien des produits destinés à la consommation domestique, que d’autres, emblématiques, exportés dans tout le Moyen-Orient : huile d’olive, savon de Naplouse, oranges de Jaffa, agrumes… Des villes comme Jaffa, Haïfa et surtout Jérusalem connurent un important développement.


    C’est la preuve que le slogan « une terre sans peuple pour un peuple sans terre », avancé par les pionniers du sionisme au moment de leur installation, qui laissait entendre que la Palestine était inhabitée et qui niait ainsi l'existence d'une culture palestinienne distincte, n’est pas fondé.

    L’histoire contemporaine de la Palestine 

    Elle se confond malheureusement avec celle du « conflit » qui débute à la fin du XIXème siècle quand Théodore Herzl fonde le mouvement sioniste en Europe. Dans les premières années du XXème siècle, au moment de la montée des nationalismes et de l’apparition des premiers pogroms en Russie, on assiste à la naissance d’un sentiment antisémite qui entraîne la création, par des intellectuels, d’une «identité juive ». En même temps, au Moyen-Orient, se développe un mouvement nationaliste arabe (y compris un sentiment national palestinien) qui souhaite se séparer des Turcs.


    Après la 1ère guerre mondiale, tout le Moyen-Orient est placé sous la tutelle de la Grande-Bretagne et de la France. En 1916, M.Sykes et F.Georges-Picot se partagent le « butin ». Pour la France : le Liban et la Syrie, pour les Britanniques : l’Irak, la Palestine et l’actuelle Jordanie. En 1917, la déclaration Balfour prévoit que « le gouvernement de Sa Majesté envisage favorablement l’établissement en Palestine d’un foyer national pour le peuple juif». Avec l’arrivée au pouvoir de Hitler, l’antisémitisme se renforce et à la fin de la seconde guerre mondiale, les Juifs sont poussés en masse vers la Palestine. Ses habitants ont à faire face à la fois à la colonisation britannique et à la colonisation sioniste qui, dès le début, vise, leur départ, en organisant une politique délibérée et massive de rachat des terres. Les Palestiniens, chassés de chez eux se révoltent. Les organisations sionistes établissent des colonies qu’ils cultivent de manière collective dans les kibboutz.

    La création d’Israël

    Aucun compromis n’est trouvé quand éclate la 2nde guerre mondiale. La Grande Bretagne décide de porter l’affaire devant l’ONU qui propose, en 1947, un plan de partage des territoires. Alors que les Juifs représentent moins de 30% de la population et ne possèdent que 6,5% des terres, l’état juif se voit attribuer 56,5% du territoire. Le mouvement sioniste engage une politique de terreur qui débouche sur la création de l’état d’Israël en 1948. De nombreux massacres sont perpétrés.

    Les survivants, terrorisés, s’enfuient, emportant avec eux la clé de leur maison, car ils espèrent revenir bientôt. C’est la Nakba (la catastrophe).

    800 000 Palestiniens, sur une population de 1,4 million à la veille de 1948, sont expulsés. 151 000 demeurent en Israël, et les 450 000 habitants de Gaza et de la Cisjordanie « ne sont pas déplacés mais détachés de leur patrie ». Les autres s’installent dans les autres pays arabes : Liban, Syrie, Jordanie, où ils ont un statut de réfugiés, soumis à des régimes plus ou moins coercitifs. Ils sont des « porteurs de pays » et reconstituent dans les camps leurs territoires perdus, perpétuant leurs us et coutumes, véritable paradoxe d’un mouvement national traditionnel dans ses mœurs et révolutionnaire dans son idéologie politique.


    En 1950, est créée l’UNRAW, une agence de l’ONU chargée de venir en aide aux populations palestiniennes déplacées. Sa mission est provisoire puisqu’adossée à la fameuse résolution 194, votée à l’ONU, qui prévoit le « droit au retour ».


    Au lendemain de la proclamation de l’Etat d’Israël, les Palestiniens, ne pouvant accepter les propositions de partage qui leur sont faites, s’organisent pour reprendre leur destin en mains. C’est la première guerre israélo-arabe. Lors de l’armistice, en 1949, Israël est en possession de 78% du territoire et les expulsions de Palestiniens se poursuivent. Dès lors de petits groupes de résistants commencent à lancer des attaques contre l’Etat d’Israël. En 1957, un groupe de combattants, parmi lesquels Yasser Arafat, décide de réunir tous ces résistants, et fonde le Fatah, d’abord clandestin.


    En 1967, Israël lance une nouvelle guerre, connue sous le nom de « guerre des six jours ». Plus de 300 000 Palestiniens sont encore exilés et le conflit prend une dimension internationale. L’ONU adopte une nouvelle résolution qui confirme les frontières de 48 et reconnaît aux Palestiniens le droit au retour dans leurs villes et villages, mais sans en préciser la date. Les colons juifs refusent de quitter leurs maisons.


    Cette défaite renforce l’Organisation de Libération de la Palestine (OLP) créée quelques années auparavant par le Président égyptien Nasser, et Yasser Arafat est élu Président de l’OLP. Après des années noires, la Résistance palestinienne est dans l’impasse et pour prouver qu’elle n’a pas disparu, elle mène des actions spectaculaires : prise d’otages, détournements d’avions, etc… Elias Sanbar écrit : « L’image positive du Palestinien se dévoie : le fedayin masqué, qui gardait l’aura du résistant, devient le terroriste cagoulé, preneur d’otages à Munich. La cause palestinienne en sera marquée.  Des années durant, les Palestiniens essaieront, par leur retour à un combat légitime, par leur adhésion plus tard à une paix négociée, de se défaire de cette accusation d’être « un peuple terroriste.»

    Yasser Arafat et l’Autorité palestinienne

    Malgré tout, le nouveau leader palestinien obtient d’importants succès diplomatiques reconnaissant les droits légitimes de son peuple et la représentativité de l’OLP, auprès de Ligue arabe, puis de l’ONU et de l’Europe. « Tout s’est construit surtout à l’extérieur de la Palestine et c’est encore à l’extérieur que la résistance palestinienne livre ses combats contre l’armée israélienne qui envahit le Liban en 1982 pour en chasser l’OLP qui s’installe alors à Tunis ». En 1988, les Palestiniens de Cisjordanie et de Gaza organisent une révolte généralisée contre l’occupant : c’est l’Intifada. Ce cri d’un peuple revendiquant son indépendance est repris par le Conseil national palestinien à Alger quelques mois plus tard qui proclame la création d’un Etat palestinien. La Conférence de Madrid en 1991, les accords d’Oslo en 1993, la déclaration européenne de 1999 et la résolution 1397 du Conseil de sécurité consacrent cette reconnaissance de l’identité palestinienne. La reconnaissance du pays a été confirmée par l’admission de la Palestine à l’UNESCO en 2011 et à l’Assemblée générale de l’ONU en 2012.
    Même si aucune des résolutions de l’ONU concernant Israël n’a été appliquée depuis... personne ne peut plus nier l’existence de la Palestine et des Palestiniens.

    La naissance du Hamas

    Issu du mouvement des Frères musulmans, le Hamas a essaimé dans tout le monde arabe. En Palestine, il a été fondé en 1987, après l’Intifada. Ne reconnaissant pas l’Etat d’Israël, il est opposé aux accords d’Oslo et prône la lutte armée, argument utilisé par Israël pour rompre le dialogue avec l’Autorité palestinienne. En 2006, il remporte les élections législatives et entre au gouvernement de l’Autorité palestinienne, puis prend le contrôle de Gaza. La 2ème Intifada éclate en 2000 et cette fois, elle est armée. Si la 1ère Intifada avait débouché sur un espoir, la seconde le referme. Elle a eu pour conséquences l’accélération de la colonisation et la construction du Mur dit de « séparation », devenu la matérialisation d’un projet d’annexion, par une société israélienne elle-même dans l’impasse.

    Les rêves de paix d’Alain Gresh

    (Directeur adjoint du Monde diplomatique)
    exprimés dans son ouvrage : « De quoi la Palestine est-elle le nom ? »


    « Il est facile de résumer l’état du conflit en Palestine : une impasse meurtrière alimentée par les haines et les peurs, une injustice insupportable cachée sous « l’indifférence de ceux qui ne sont pas concernés ». La seule solution qui apparaissait jusque-là réaliste, deux états vivant côte à côte, s’éloigne à la vitesse à laquelle s’étend la colonisation en Cisjordanie et à Jérusalem.
    Si l’on accepte cette réalité – la présence sur la terre de Palestine de deux peuples -, il faut en tirer les conséquences : la solution ne peut être imposée par l’une des deux parties ; elle nécessite un combat commun pour un projet commun. Projet chimérique ? Pas plus que le pari de l’ANC sud-africain...Il ne s’agit pas ici de fixer des contours précis d’un dénouement idéal, qui ne peut être dessiné que par les protagonistes, mais plutôt de réfléchir sur la voie à emprunter. »

     

    Et côté cinéma ?

    Un excellent festival, Israéliens, Palestiniens, que peut le cinéma ? né sous l’impulsion de Janine Euvrard se tient à Paris chaque année depuis 2003, et a donné naissance à un livre éponyme. Depuis leur aîné Michel Khleifi, les Palestiniens ont pris leur image en charge et leurs réalisateurs sont prolifiques : Rashid Masharawi, Azza el Haszan, Elia Suleiman... travaillant aux côtés de leurs confrères israëliens : Elia Suleiman, Assi Dayan, Amos Gitaï ou Avi Mograbi ... ou de la cinéaste juive Simone Bitton.

    Contribution de Monique Prévost, avec Isabelle Tuil-Tordjman.

    Bibliographie succinte

    • Israéliens, Palestiniens, que peut le cinéma ? de Janine Halbreich-Euvrard , Ed. Michalon
    • De quoi la Palestine est-elle le nom ? d’Alain Gresh, Ed. Actes Sud
    • Dictionnaire amoureux de la Palestine de Elias Sanbar, ed.Plon
    • La Palestine expliquée à tout le monde de Elias Sanbar, ed.Seuil
    • Atlas des Palestiniens, ed. Autrement
    • Salaam Palestine de Bruno Pilorget, Marc Abel et Véronique Massenot, un carnet de voyages illustré
    • Le site de France-Palestine http://www.france-palestine.org/

    http://www.bretagne-et-diversite.net/fr/peuples/palestiniens/