Palestine - Page 81
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Nouveautés sur Agence Médias Palestine
Lundi 27 avril, 14h30. Notre avion atterrit à l’aéroport de Ben Gourion, Tel Aviv, Israël. C’est le début de notre voyage tant attendu en Palestine. Voyage qui durera 24h, durant lesquelles nous ne verrons même pas la lumière du jour. Suite à six mois de préparation, de nombreuses réunions, des rencontres prometteuses, de beaux projets...Amina Abu El Hayja, 100 ans, a manifesté en Palestine occupée pour la marche du retour le 23 avril dernier. La Marche du retour, qui coïncide avec le jour israélien de l’indépendance, appelle au droit au retour des Palestiniens qui ont été expulsés ou qui ont du fuir la Palestine en 1948. Amina Abu El...Dans une lettre à Federica Mogherini, la cheffe de la politique étrangère de l’UE, 30 coalitions palestiniennes, syndicats et organisations de la société civile ont appelé l’UE à exclure les sociétés militaires israéliennes d’Horizon 2020 – un nouveau programme de recherche et d’innovation européen. Palestine occupée, 7 mai 2015 A : Federica Mogherini, Représentante de...Le 6 mai 2015 (mis à jour le 7 mai) Par Amjad Alqasis L’occupation et la colonisation de la Palestine par Israël ne se limitent pas qu’à leurs aspects militaires, mais elles se manifestent aussi dans l’utilisation du tourisme en tant qu’outil politique. Israël utilise cet outil pour renforcer sa position en tant que puissance occupante...Asa Winstanley – mercredi 6 mai 2015 Moshe Yaalon en train de parler à la conférence de Shurat HaDin en 2015 Le ministre israélien de la Défense Moshe Yaalon a dit mardi qu’Israël attaquerait tous les quartiers civils dans n’importe quelle future agression sur Gaza ou sur le Liban. Prenant la parole dans uneconférence...Vendredi 1er mai 2015 par IMEMC News Le Centre Ahrar pour l’étude des détenus et des droits de l’Homme a publié son rapport mensuel sur les violations israéliennes contre les Palestiniens durant le mois d’avril 2015 et a révélé que sept Palestiniens avaient été tués et 375 avaient été blessés. Le rapport documente les violations...Vendredi 24 avril 2015 – IMEMC News Le parti communiste d’Afrique du sud (South African Communist Party – SACP) a publié un communiqué condamnant fermement la décision israélienne de refuser un visa d’entrée au Ministre de l’enseignement supérieur et de la formation d’Afrique du Sud, Secrétaire général du parti communiste Sud-africain, le camarade Blade Nzambe... -
Yarmouk : ce que les médias ne vous disent pas ! (Info-Palestine)
La couverture de la crise dans le camp de Yarmouk en Syrie ignore le contexte historique plus large des réfugiés palestiniens, explique Tom Charles.
Ban Ki-Moon a récemment décrit les conditions de vie à l’intérieur du camp de Yarmouk en Syrie comme étant celles « du cercle le plus profond de l’enfer ».
Les commentaires du secrétaire général des Nations Unies ont été illustrées par une masse de rapports, publiés sur al-Araby Al-Jadeed, des horreurs subies par les habitants palestiniens du camp.
Leur souffrance a commencé en 2012 avec le siège des forces de Bachar al-Assad, et le mois dernier le camp a été envahi par le groupe de l’État islamique (EI).
Les scènes à l’intérieur du camp ont été choquantes.
Toutefois, cela ne devrait pas être une surprise étant donné l’histoire des réfugiés palestiniens. Leur sort a été dangereusement absent des pourparlers de paix au Moyen-Orient, des médias occidentaux et du débat politique occidental.
Les réfugiés palestiniens ne sont pas représentés par un organisme politique ayant un poids quelconque. En conséquence, ils restent des victimes et les gouvernements occidentaux subissent peu de pression pour régler leurs problèmes. Les gouvernements successifs du Royaume-Uni - lequel a une dette historique envers les réfugiés palestiniens - ont tous failli.
Avant cette dernière tragédie, peu de gens au Royaume-Uni avaient entendu parler de Yarmouk, ou de la situation à laquelle ses habitants sont confrontés.
Peut-être que certains pourraient avoir pensé : « Pourquoi ces gens ne rentrent-ils pas en Palestine ? »
La vérité est la suivante : les gens de Yarmouk ont été expulsés par Israël, qui a depuis nié leur droit au retour dans leur foyer ancestral.
Les nouvelles des médias au Royaume-Uni ont omis de donner à Yarmouk tout contexte historique.
Il y avait peu de mentions de la Résolution 194 des Nations Unies, qui garantit le droit au retour en Israël/Palestine à tous les Palestiniens réfugiés, et pas seulement à ceux de Yarmouk.
J’ai trouvé un appel important pour qu’Israël intervienne : dans un article de Oudeh Besharat, dans Haaretz, le journal israélien, Besharat déplorait le fait qu ’« aucune question morale ne soit soulevée concernant le rôle d’Israël dans la création des camps de la mort ».
Il a raison ; au Royaume-Uni, la condamnation des crimes commis contre les réfugiés palestiniens est une chose, fournir aux gens une idée de la solution en est un autre.
Deux choses sont évidentes mais rarement exposées dans les médias traditionnels : une solution juste et légale au Moyen-Orient est uniquement possible via une solution à la crise des réfugiés palestiniens, qui ne peut intervenir que par la mise en œuvre du droit au retour. Et plus tardera sa mise en œuvre, plus s’approfondira la tragédie pour les Palestiniens.
La politique consistant à faire la charité aux Palestiniens est, au mieux, un pansement sur une plaie béante, tout en maintenant la position des Palestiniens comme victimes. Mais c’est cela la politique du Royaume-Uni : la destruction de la vie palestinienne est traitée par les agences de réfugiés sous-financées et les dons de bienfaisance. Depuis Yarmouk occupée par l’EI, et dans toute la région, la situation des Palestiniens reste atrocement précaire.
Dans toutes les situations dans tous les pays du Moyen-Orient, il est impossible de montrer un seul endroit où les réfugiés palestiniens apparaissent comme les gagnants. En Irak, en Égypte, en Libye, au Koweït, en Jordanie, au Liban, en Syrie, en Israël, à Gaza et en Cisjordanie, il existe largement et suffisamment d’exemples historiques montrant qu’ils seront à nouveau les victimes de tout bouleversement, conflit ou changement de régime.
Le Royaume-Uni et la politique occidentale continuent de soutenir le refus israélien du droit de retour. Des rapports sérieux et contextualisés des événements par nos médias sont une condition préalable pour que le public soit informé sur ce qui se passe dans cette région. Et une fois suffisamment informé, il devrait être en mesure d’exiger de son gouvernement qu’il agisse.
dimanche 10 mai 2015 - 18h:24 Tom Charles
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Israël : après le succès électoral de la « Liste [arabe] commune » (Essf)
La mobilisation des Palestiniens d’Israël se poursuitPlusieurs milliers de citoyens palestiniens d’Israël, auxquels s’étaient joints quelques centaines de juifs solidaires, manifestaient ce 28 avril sur la place Rabin à Tel Aviv.
Ce qu’en ont retenu les médias, c’était le nombre important de « drapeaux de l’OLP », en fait le drapeau palestinien, ce qui est une constante dans les rassemblements de la minorité palestinienne d’Israël.
Cette manifestation faisait suite à la mobilisation électorale sans précédent derrière la « Liste [arabe] commune » qui a eu 13 élus lors des dernières élections législatives.
Le fait que les quatre partis arabes aient dû s’unir pour maintenir une représentation parlementaire de la minorité palestinienne a non seulement permis d’augmenter le nombre de leurs élus, mais surtout a créé une dynamique de mobilisation au sein d’une population qui semblait s’être repliée sur elle-même au cours des quinze dernières années.
Car il est important de le rappeler : il y a 15 ans, en octobre 2000, Ehud Barak réprimait dans le sang les manifestations de solidarité avec les Palestiniens de Cisjordanie que les provocations de Barak-Sharon avaient poussés à bout.
Un combat commun pour l’égalité et la démocratie
La campagne électorale de la Liste commune a montré que cette sombre période est bien derrière nous. Elle a également mis en scène une nouvelle génération de cadres politiques dans tous les partis composant cette liste, des cadres revendicatifs, éloquents et à l’écoute de leur public.
La campagne s’est déroulée dans une ambiance très combative, ceci face à une droite qui n’a pas caché ses plans concernant la minorité arabe : poursuivre l’offensive législative contre et rajouter encore de nouvelles lois à l’arsenal des lois discriminatoires votées au cours de la législature précédente. « Attention, les Arabes se mobilisent en masse pour aller voter », avait déclaré Benyamin Netanyahou le jour des élections, ne cachant pas que pour lui, il s’agissait bien de l’ennemi de l’intérieur, une véritable cinquième colonne...
Il semble que ni l’atmosphère raciste ambiante, ni le discours de haine des dirigeants politiques, ni la nouvelle législation ouvertement discriminatoire, n’arrivent aujourd’hui à stopper la volonté de faire front. Et c’est ce que l’on a clairement ressenti ce 28 avril à Tel Aviv. Et si cette manifestation est peut-être une hirondelle qui annonce un petit printemps arabe en Israël, cela peut aussi être une bonne nouvelle pour le mouvement pacifiste israélien, qui lui aussi a cessé d’exister depuis 15 ans, l’un expliquant l’autre : le massacre d’octobre 2000 avait été rendu possible par l’auto-liquidation du mouvement progressiste israélien de masse, deux mois auparavant.
Un réveil palestinien pourrait donc servir de locomotive à un réveil du mouvement israélien contre l’occupation. C’est en tout cas ce à quoi s’attellent les nouveaux dirigeants de la minorité nationale arabe, qui ont lancé un appel clair et sans ambiguïté aux progressistes israéliens pour les rejoindre dans le combat pour l’égalité et la démocratie.
De Jérusalem, Michel Warschawski
* « Israël : après le succès électoral, la mobilisation des Palestiniens d’Israël se poursuit ». Paru dans Hebdo L’Anticapitaliste - 288 (07/05/2015). http://www.npa2009.org/
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Nouveautés sur Association France Palestine Solidarité Rennes
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Les forces israéliennes détruisent le réseau d’électricité dans un village au sud de Hébron
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HEBRON (Ma’an) - Au moins sept écoliers ont inhalé des gaz lacrymogènes lors d’affrontements avec les troupes israéliennes jeudi matin dans le village arabe al-Ramadin au sud de Hébron, dans le sud de la Cisjordanie, a rapporté le conseil local. Ahmad Suleiman, qui dirige le conseil local du village, a dit qu’un nombre important de troupes israéliennes ont pris d’assaut le secteur et détruit le réseau électrique principal. En conséquence, les écoliers en colère ont affronté les soldats qui les ont (...)
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Construire un État défaillant : la dissociation de la gouvernance et de l’économie palestiniennes
8 maiLes solutions techniques en dehors du contexte politique ont contribué à la création d’un État défaillant en Palestine, et ont nui à la lutte palestinienne collective pour la liberté, transformant l’Autorité Palestinienne en quelque chose de semblable à une O.N.G. État des lieux Depuis sa création, l’Autorité Palestinienne est lourdement handicapée. Israël n’a pas seulement failli à transférer le contrôle des pouvoirs et des ressources nécessaires au gouvernement : il a transféré effectivement, la charge de (...)
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Pourquoi j’ai aidé à « fermer » le lobby des armes en Europe
7 maiAujourd’hui, j’ai participé à la « fermeture » d’un groupe de pression qui représente quelques-uns des plus grands exportateurs d’armes. À l’heure du déjeuner, à plus d’une douzaine de militants, nous avons pénétré dans le siège de l’Association des industries aérospatiales et de défense de l’Europe (ASD) à Bruxelles, en annonçant que nous en prenions le contrôle. Nous avons distribué des lettres de licenciement à son personnel, recouvert son aire de réception de feuilles blanches et affiché des pancartes disant « (...)
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« A Gaza, les excès de l’armée étaient délibérés » : entretien
7 maiLes témoignages de soldats recueillis par Breaking the Silence ont provoqué une onde de choc en Israël. La Suisse finance cette organisation. Luis Lema, Le Temps, jeudi 7 mai 2015 C’est un nouveau coup de tonnerre dans le ciel israélien. Yehuda Shaul est le cofondateur de Breaking the Silence (Briser le silence), cette organisation de vétérans qui vient de publier les témoignages de dizaines de soldats et d’officiers israéliens sur leur comportement et sur les instructions qu’ils ont reçues lors (...)
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Sortie du livre : Être palestinien en Israël – Ségrégation, discrimination et démocratie – Ben White
7 mai -
ISBN : 978-2-9543806-1-2 160 pages 13 x 20 cm Prix : 10 € Dépot légal : mai 2012 Edition La Guillotine COMMANDER LE LIVRE / LIRE UN EXTRAIT La Guillotine est heureuse de vous proposer sa deuxième publication. Après Europe-Israël : Une alliance contre-nature de David Cronin, traitant des relations ambivalentes entre l’Europe et Israël, cette fois il s’agit d’une investigation abordant un autre sujet peu éclairé. Alors que les Palestiniens en Israël s’imposent comme une composante incontournable de la (...)
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Les liaisons dangereuses d’Orange et actionnaire l’État français dans les israéliennes
7 maiDes organisations de la société civile dénoncent la relation d’affaires du groupe Orange avec l’entreprise Partner, active dans les colonies israéliennes situées dans le Territoire palestinien occupé, et la participation de l’État français, actionnaire d’Orange. 6 mai 2015 – Après de multiples démarches infructueuses pour entamer un dialogue avec l’entreprise Orange, cinq organisations non-gouvernementales et deux syndicats publient aujourd’hui un rapport qui démontre que par sa relation d’affaires avec (...)
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Nouveautés sur Association France Palestine Solidarité
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Une explosion vise le siège de la sécurité du Hamas à Gaza
L’Orient le Jour avec AFP, mardi 5 mai 2015 -
Les dérives de l’armée israélienne à Gaza
Piotr Smolar, Le Monde, lundi 4 mai 2015 -
Les Israéliens d’origine éthiopienne manifestent contre les violences policières
Le Monde avec AFP, lundi 4 mai 2015 -
Des avocats marocains demandent l’arrestation de Shimon Peres
Rédaction du Huffpost Maroc, dimanche 3 mai 2015
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« Si vous tuez quelqu’un à Gaza, c’est cool, ce n’est pas grave »
Wilson Fache, L’Orient le Jour, mardi 5 mai 2015 -
Israël a une vision singulière du droit de la guerre
Piotr Smolar, Le Monde, lundi 4 mai 2015 -
Une triste impression de « déjà-vu » au sujet de Gaza
Bill Van Esveld, Human Rights Watch, lundi 4 mai 2015 -
La détermination des Palestiniens
Mohammed Larbi, El Watan, jeudi 30 avril 2015
« J’ai visé des cibles civiles, parfois juste pour le plaisir »
Piotr Smolar, Le Monde, lundi 4 mai 2015 -
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Nouveautés sur Association France Palestine Solidarité Rennes
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Wadi Qana - Une vallée agricole palestinienne transformée en parc touristique pour les colonies.
Wadi Qana est l’un des affluents de la rivière Yarkon. La partie centrale de l’oued, à l’est de Qalqiliyah, qui comporte plusieurs sources est située en zone C. Les terres de l’oued appartiennent à des Palestiniens, principalement aux habitants du village voisin de Deir Istiya qui l’utilisent pour l’agriculture et le pâturage. Pendant de nombreuses générations, et jusque dans les années 1990, les familles du village vivaient dans l’oued, puisaient à ses sources d’eau potable pour boire, et aussi pour (...)
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1er mai, journée internationale des travailleurs : regard sur les travailleurs les plus invisibles d’Israël
2 maiB’Tselem : Il y a quelques temps, nous avions parlé de travailleurs palestiniens qui vivent seulement à quelques dizaines de kilomètres de l’endroit où ils travaillent en Israël et des difficultés aux quelles ils font face pour accéder à leur lieu de travail qui les obligent à y rester toute la semaine, loin de leurs familles et de leur maison. Dès lors, ils doivent se résoudre à s’y cacher dans des conditions difficiles, sans possibilité de sortir. Ainsi, un travailleur nous a dit : " c’est comme si je (...)
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Ma femme, la députée palestinienne emprisonnée
2 maiUne représentante élue comme Khalida Jarrar, qui est envoyée en prison pendant six mois sans avoir été jugée – de telles choses sont des évènements ordinaires en Israël. Mais il n’y a pas du tout de débat public. Gideon Levy - Haaretz, samedi 2 mai 2015 Ghassan Jarrar ne se souvenait plus si Khalida avait emporté ses médicaments. Quand des dizaines de soldats des Forces de Défense Israéliennes sont venus en pleine nuit le 2 avril pour l’arrêter, il était troublé à la pensée que sa femme, députée au (...)
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En finir une fois pour toutes avec la mythologie sioniste
1er maiMiko Peled, le fils du général Matityahu Peled et auteur du célèbre ouvrage « Le fils du général », démonte, dans sa conférence, les contes de fées historiques inventés par les sionistes sur leur conquête de la Palestine. « C’est une question de valeurs. Une personne accepte le racisme ou s’oppose à lui, accepte des régimes violents colonialistes ou s’oppose à eux. » Miko Peled Les sionistes revendiquent le « droit du retour » à leur ancienne patrie alors qu’ils nient le même droit aux Palestiniens qu’ils (...)
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Israël empêche Blade Nzimande, ministre sud-africain des Universités, de se rendre en Cisjordanie
30 avrilBlade Nzimande, membre du gouvernement d’Afrique du Sud et secrétaire général du parti communiste sud-africain (SACP) devait se rendre officiellement en Cisjordanie. Tel Aviv a refusé de lui délivrer un visa. Décidément, Israël n’aime pas qu’on aille voir ce qui se passé dans les territoires palestiniens qu’il occupe ! Outre Jalys, membre des jeunesses communistes, qui a été expulsé, les autorités israéliennes empêchent l’accès en Palestine de personnalités. Particulièrement lorsque celles-ci sont (...)
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Israël critiqué pour le battage fait autour de son aide au Népal alors que Gaza est toujours en ruine
30 avrilLe directeur de Human Rights Watch a critiqué Israël pour sa mise en scène de l’aide d’urgence qu’il apporte au Népal dévasté par un tremblement de terre alors qu’il continue à empécher la reconstruction à Gaza. « Il est plus facile de s’occuper d’un désastre humanitaire lointain que de celui plus proche provoqué par Israël à Gaza » a twitté Kenneth Roth en commentant l’annonce par Israël d’un vol de 260 médecins de l’armée et personnels militaires à destination de Katmandou. "Transporter son drapeau" __7__ (...)
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Produits des colonies israéliennes en France et en Europe : étiqueter ou interdire ?
30 avril28 avril 2015 | Par Les invités de Mediapart Étiqueter les produits en provenance des colonies israéliennes, est-ce une bonne idée ? C’est la question à laquelle François Dubuisson, professeur à l’Université libre de Bruxelles, Claude Leostic, présidente de la Plateforme des ONG françaises pour la Palestine, Ghislain Poissonnier, magistrat, et Rabab Khairy, coordinatrice de la campagne « made in illegality » au Centre national de coopération au développement, tentent de répondre. Le 13 avril dernier, (...)
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Bulletin N°6 du groupe de travail prisonniers de l’AFPS
30 avrilTélécharger le fichier PDF :
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Nouveautés sur Agence Médias Palestine
Un classique du début du cinéma de la résistance palestinienne ressurgit
Sarah Irving – 1er mai 2015 VIDEO: https://www.youtube.com/watch?v=2WZ_7Z6vbsg En 2003, une jeune artiste palestinienne, Annemarie Jacir, avait passé des années à essayer de retrouver un groupe de cinéastes de la résistance qui, dans les années 1970 et au début des années 1980, avaient consacré leurs talents à la lutte de leur peuple. Finalement, lors du...Marseille: La Nakba a 67 ans, la résistance palestinienne aussi – Le 14 mai de 15H30 à 20H30
BDS MARSEILLE, Les Femmes en Noir, GP, Palestine13, UDCGT13, UJFP Marseille vous attendent le jeudi 14 mai dès 15h30 au Théâtre Toursky, Salle Léo Ferré pour commémorer la NAQBA et célébrer 67 ans de résistance du peuple palestinien ! Conférences, Cinéma, Musique, Chants, Contes, tables de presse bar et buffet Théâtre Toursky 16 Promenade Léo...Attaques de la LDJ le 1er mai: Communiqué de Génération Palestine Paris
La violence sioniste a frappé le premier mai La LDJ est interdite aux Etats-Unis et en Israël pour racisme et terrorisme, mais libre d’activité en France. Vendredi 1er mai 2015, au niveau de l’avenue Voltaire, un groupe d’une quinzaine d’individus, dont une partie a été clairement identifiée comme membres du Betar et de la LDJ,...Israël critiqué pour le battage fait autour de son aide au Népal alors que Gaza est toujours en ruine
Transporter son drapeau : Une photo publiée par l’armée israélienne montrant son personnel préparant son déploiement au Népal.(twitter) Par Ali Abunimah, 27 avril 2015 Le directeur de Human Rights Watch a critiqué Israël pour sa mise en scène de l’aide d’urgence qu’il apporte au Népal dévasté par un tremblement de terre alors qu’il continue à... -
Soutenir la libération des Palestiniens n’exige qu’une chose: faire respecter le droit à l’autodétermination (A l'Encontre)
Ce mois de juin 2015, l’occupation israélienne de la Cisjordanie et de la bande de Gaza entre dans sa quarante-huitième année. C’est l’occupation militaire la plus longue de l’époque moderne. Pendant presque toute son existence en tant qu’Etat, Israël a régné sur des millions de Palestiniens, les privant de droits civils, politiques et humains.
Mais on peut faire remonter l’histoire de la conquête encore plus loin – à 1948 – ce qui nous donne une période encore plus longue embrassant non seulement l’expulsion et la dépossession de la majeure partie de la population locale, mais aussi l’assujettissement de la petite partie de la population – qui par un hasard historique – est resté dans le pays (et s’est même battu pour obtenir la citoyenneté en Israël) et qui a affronté 19 années d’administration militaire entre 1948 et 1966.
Même si nous voulions nous montrer très généreux en ce qui concerne la nature de l’Etat israélien, en laissant de côté sa définition ethno-nationale intolérante et la période violente au début de la colonisation avant 1948, nous devrions admettre que la seule période durant laquelle Israël n’a pas régné sur une population palestinienne dont les droits humains et politiques étaient déniés, est celle de 1966 à 1967. C’est au cours de cette brève période: entre le 8 novembre 1966 au 5 juin 1967 – pour être précis – après la fin de l’administration militaire des citoyens palestiniens et avant que les Palestiniens en Cisjordanie et dans la bande de Gaza ne soient occupées. On ne peut donc parler d’Israël sans parler d’occupation.
Comme ces pratiques coloniales se poursuivent encore, la question clé pour ceux qui soutiennent les droits des Palestiniens est de savoir comment ils peuvent aider les Palestiniens à obtenir justice. Dans le contexte actuel, où les Palestiniens n’ont pas une stratégie claire pour leur libération, pour organiser la lutte de masse politique en Palestine choisir des priorités nationales et inspirer (plutôt que contrôler) la solidarité extérieure, il n’est pas facile de répondre à cette question.
C’est en partie pour remplir ce vide que les organisations de la société civile palestinienne ont lancé à Ramallah l’Appel pour le Boycott, le Désinvestissement et les Sanctions (BDS) le 9 juillet 2005. Sa principale demande est de forcer l’Etat d’Israël à «respecter le droit international et les principes universels des droits humains». Cette déclaration est en train de devenir de plus en plus populaire dans les campus universitaires, auprès de certains syndicats et autres organisations en Europe et aux Etats Unis. Actuellement le boycott académique est également en train de se propager.
Est-ce là un bon signe pour le mouvement pour la justice en Palestine?
Pour évaluer BDS en tant que tactique, il est important d’insister sur trois points concernant le conflit israélo-palestinien – la nature politico-étatique du sionisme, celle de la résistance palestinienne et le rôle de la loi internationale.
Tout d’abord, pour comprendre le comportement d’Israël en tant qu’Etat vis-à-vis des Palestiniens, il est important de comprendre qu’Israël est un projet de peuplement colonial, dans la droite ligne de la colonisation de la fin du XIXe siècle. Il se distingue par le fait qu’il veut expulser plutôt qu’exploiter la population indigène. Contrairement à l’Afrique du Sud, par exemple, où le travail des Noirs était crucial pour la construction de l’Etat, c’est l’expulsion de la population indigène qui a été l’élément clé dans la formation de l’Etat israélien: les Palestiniens sont fondamentalement considérés comme étant inutiles.
Le «travail juif» et la «terre juive» sont les piliers clés du projet sioniste en Palestine. Tout comme les Etats Unis mettent en avant leur «manifest destiny» (destinée évidente), le sionisme politique justifie la conquête de la Palestine en utilisant des notions relevant d’un historico-biblique. En résumé, le sionisme prétend que les Juifs ne font que revenir récupérer des terres et des propriétés qui leur appartenaient déjà. La population non-juive qui vit actuellement dans le pays représente un obstacle sur cette voie. Ils devront donc partir. Et s’ils ne le veulent pas, on les y obligera par la force, en les étouffant politiquement et économiquement, par les différents moyens à disposition que le reste du monde tolérera ou préférera ignorer.
En tant qu’historien du mouvement sioniste, Zeev Sternhell argumente dans son livre The Founding Myth of Israel (Princeton University Press, 1997) : «En principe, il n’y a aucune limite à leur extrémisme nationaliste; les limites ont été fixées par des conditions données à une époque donnée, par le pouvoir et par le Yishuv [communauté résidente juive en Palestine avant la création de l’Etat, depuis le terme a pris une connotation de «pré-Etat»].» A propos du premier ministre fondateur David Ben Gourion, Sternhell conclut: «Ben Gourion n’était pas du tout simplement un pragmatique. En aucune mesure. C’était un fondamentaliste qui savait comment choisir les moyens appropriés d’action à un moment et dans un contexte particulier, mais son adhésion à une idéologie rigidement nationaliste n’a jamais faibli.»
Fondé et nourri par cet extrémisme nationaliste, Israël continue à vouloir s’approprier autant de terres palestiniennes que possible avec le moins de Palestiniens possible. Cette configuration reste à la base des pratiques quotidiennes d’Israël et permet de comprendre beaucoup d’aspects du conflit israélo-palestinien: 1948, les occupations de 1967, l’annexion de Jérusalem-Est et du Plateau du Golan, les Accords d’Oslo [voir l’entretien avec Julien Salingue publié sur ce site en date du 24 octobre 2014], les politiques d’enfermement, le mur de séparation, le siège et les guerres contre la bande de Gaza, etc.
Tous ces épisodes découlent de la politique de colonisation et d’expulsion. Même les récentes élections israéliennes et la victoire de Benjamin Netanyahou peuvent être expliquées par le recours à la frontière coloniale d’Israël. C’est son racisme flagrant à l’égard des citoyens palestiniens d’Israël et son déni des droits et d’un Etat pour les Palestiniens occupés qui ont permis à Netanyahou de gagner les élections a été.
L’éditeur du quotidien Haaretz, Alouf Benn, a très bien compris ce que disait Netanyahou lorsqu’il mettait en garde au sujet des «Arabes qui votaient par hordes». Dans un article réfléchi, le lendemain des élections, Benn a résumé comme suit les résultats: «Netanyahou avait raison. Le conflit israélo-arabe était et reste le point principal dans l’agenda d’Israël. Ce n’est pas le prix du logement, ni les frais bancaires, ni même le programme nucléaire de l’Iran. Tout le monde voudrait des logements meilleur marché, des banques aimables et un Iran amical. Mais l’électeur israélien ne définit pas son identité et sa place dans l’éventail politique d’après son attitude à l’égard de Rakefet-Aminoach, le PDG de la Banque Leumi ou de l’Ayatollah Ali Khamenei; il la définit par rapport aux Palestiniens, à la minorité arabe en Israël et aux colonies. Elle est là, la ligne qui divise la gauche de la droite, les «libéraux» des conservateurs et en grande partie les Juifs ashkénaze et mizrahi et les laïques des Juifs traditionnels et religieux.
C’est seulement dans une société de peuplement colonial que les attitudes à l’égard des colonisés peuvent jouer un rôle aussi important dans la politique nationale. Pour l’élite israélienne, il est facile de mobiliser la crainte et la haine à l’égard des Palestiniens pour maintenir sa domination et ses priorités nationales. Le colonialisme n’est donc pas seulement un élément constitutif de la formation de l’Etat et de la construction de la nation, il continue aussi à déterminer la répartition actuelle du pouvoir, des droits et des privilèges en Israël.
Pour les Palestiniens, la signification est claire: l’Etat d’Israël leur dénie la sécurité et le droit à un Etat, il les coupe de leurs territoires avec un mur et avec un régime de ségrégation, il contrôle leurs entrées et leurs existences dans leurs villes et leurs villages, il les enferme pour les séparer entre eux et pour les couper du reste du monde; il les laisse opprimés – mais non exploités en tant que main-d’œuvre bon marché – dominés et pourtant jetables.
Il n’est donc pas étonnant que les Palestiniens affichent des pancartes où l’on peut lire «Nous ne sommes pas des Indiens peaux rouges». Car c’est exactement ce qu’Israël veut qu’ils soient: dévastés, dispersés et privés de structures économiques et politiques significatives.
Mais il est également important de mettre l’accent sur la résistance palestinienne. Les Palestiniens ont fait presque tout ce qu’ils pouvaient pour arrêter, inverser ou ralentir la colonisation de leur territoire et leur dépossession. Historiquement, leur résistance s’est également exprimée par la résistance armée violente et la résistance de masse populaire non-violente (par exemple la première Intifada), tout comme par la lutte politique et la diplomatie.
Et puisque les Israéliens rabâchent sans cesse la question de la reconnaissance d’Israël et sa sécurité, il est important de rappeler que les Palestiniens ont déjà reconnu cet Etat. En effet, dans l’espoir d’obtenir par là un Etat palestinien indépendant dans les territoires palestiniens occupés en 1967, la direction palestinienne a reconnu l’Etat d’Israël en 1988 et a publiquement renoncé à la violence.
Mais maintenant on exige du Hamas de faire ce que l’Organisation de Libération de la Palestine (OLP) a fait en 1988: «Reconnaissez Israël et nous négocierons avec vous.» Le problème est que la seule chose que l’OLP avait reçue en échange de la reconnaissance d’Israël était une intensification de l’occupation et une exigence encore plus extrême. Il faudrait maintenant que les Palestiniens reconnaissent en plus la nature spécifiquement juive de l’Etat d’Israël. En revanche le droit des Palestiniens à un Etat et à l’autodétermination n’a pas été reconnu.
Lorsque les Palestiniens des Territoires occupés ont été libres d’élire leurs représentants et ont choisi le Hamas, Israël a refusé d’accepter le résultat, simplement parce qu’ils estimaient que cette réponse ne leur convenait pas. C’est ainsi qu’Israël a boycotté le gouvernement – et a encouragé le monde à le suivre dans cette voie – et, en fin de compte, il a assiégé et envahi à plusieurs reprises la bande de Gaza.
Pour Israël, la démocratie palestinienne n’est pas un droit dont peuvent jouir les Palestiniens: elle constitue le privilège que le maître colonial pourrait consentir à population qu’il colonise. Puisque les résultats des élections sont incertains, pourquoi prendre le risque de les accorder?
De la longue série de concessions diplomatiques que les Palestiniens ont dû faire à Israël, les Accords d’Oslo ont été les pires. En fait, ces accords ont écarté le seul atout qu’avaient les Palestiniens, à savoir le fait que les lois et traités internationaux déclarent que l’occupation permanente et le fait d’acquérir des territoires par la force sont illégaux et reconnaissent le droit des Palestiniens à l’auto-détermination et à un Etat en Cisjordanie et dans la Bande de Gaza.
En réalité, les accords d’Oslo contrevenaient à la loi internationale: le terme d’occupation n’y apparaît jamais, les colonies n’y sont jamais bannies, et ces accords ont transformé un conflit sur l’occupation des terres en une dispute entre parties symétriques ayant des droits et des obligations. Selon les accords d’Oslo, le principal droit qui doit être sauvegardé est celui d’Israël et des Israéliens à vivre dans la sécurité, et la principale obligation des Palestiniens est de fournir cela. Oslo n’est pas un traité de paix mais un traité de sécurité qui a renforcé ce qui aurait dû être supprimé: l’occupation israélienne.
Cela pose la question du droit international: la Convention de Genève stipule que tout ce que fait Israël dans les territoires de 1967 est illégal: la construction de colonies et de murs, le fait d’y transférer sa propre population et celui de modifier ses caractères démographiques et géographiques. Les pratiques de l’occupation israélienne violent les lois internationales et sont régulièrement condamnées. L’Assemblée générale des Nations unies renouvelle chaque année la demande d’un Etat palestinien et soutient le droit au retour des réfugiés palestiniens.
Il est donc évident que la loi internationale est un atout pour la lutte des Palestiniens, et qu’elle peut protéger les Palestiniens des agissements de d’Etat d’Israël.
Un autre exemple du consensus international légal qui existe sur l’occupation est la décision de la Cour pénale Internationale de 2004 concernant le mur de séparation. La décision exige un démantèlement du Mur et des colonies illégales et de mettre un terme à l’occupation: «Tous les Etats sont soumis à l’obligation de ne pas reconnaître la situation illégale entraînée par la construction du mur dans les Territoires palestiniens occupés…[et] de veiller à ce qu’un terme soit mis à toute entrave qu’entraîne la construction du mur pour l’exercice du peuple palestinien à exercer son droit d’autodétermination.» La Cour pénale internationale a également recommandé que des «actions complémentaires soient prises pour mettre un terme à la situation illégale découlant de la construction du mur et du régime qui lui est associé.» Un seul juge a manifesté son désaccord avec cette opinion, le juge états-unien, mais même lui était d’accord sur le fait que les colonies étaient illégales.
On peut considérer que BDS fait partie de ces «actions complémentaires» nécessaires. L’innovation de BDS est de mettre en évidence le spectre d’une action globale contre cet Etat qui viole de manière aussi claire et persistante la loi internationale par son occupation de longue durée.
Un embargo militaire contre Israël, par exemple, pourrait changer la donne. De nombreuses résolutions des Nations Unies demandent: «que tous les Etats cessent de fournir des armes et d’autres formes d’aide ou d’assistance à Israël qui pourrait lui permettre de consolider son occupation ou d’exploiter les ressources naturelles des territoires occupés.»
Mais plutôt qu’un embargo sur les armes, c’est l’inverse qui se produit: on continue à armer Israël jusqu’aux dents [et l’Etat d’Israël exporte sa technologie militaire]. Pourquoi? En un mot: à cause des Etats-Unis. Sans le parapluie diplomatique états-unien, Israël deviendrait un Etat paria. Tout comme Israël, les Etats Unis rejettent le consensus légal international sur Israël-Palestine. Les Etats-Unis permettent ainsi à Israël de maltraiter les Palestiniens, en piétinant les résolutions des Nations Unies qu’ils n’ont pas réussi à bloquer.
Les Etats-Unis ont leurs propres raisons de soutenir Israël. C’est l’Etat auquel ils peuvent faire davantage confiance qu’à aucun autre pays de la région (y compris les alliés de l’OTAN comme la Turquie) pour obéir aux demandes états-uniennes. En effet, contrairement à la Turquie lors de la guerre contre l’Irak en 2003, Israël n’est pas entravé par une opinion publique négative ou des contraintes politiques populaires.
Israël aide les Etats-Unis à combattre le nationalisme (tel que celui de Nasser) et des formes de fondamentalisme islamiste dans la région, perçues comme représentant une menace pour les Etats-Unis. Israël représente également un atout potentiel contre l’Iran et il est allié avec les dictatures du Golfe contre la démocratie et les mobilisations populaires de la région. Les Etats-Unis ont en effet besoin de gérer et de stabiliser cette région pour faciliter son contrôle sur le pétrole, cette fabuleuse ressource globale. Israël et les dictatures du Golfe arabique sont également de grands importateurs d’armement des Etats-Unis, ce qui alimente du même coup le complexe militaro-industriel aux Etats-Unis [qui collabore avec celui de l’Etat d’Israël].
Ou se situent les Palestiniens dans ce réseau d’alliances? Puisque les Palestiniens n’ont actuellement pas d’importance à niveau régional, les Etats-Unis se contentent de laisser Israël gérer sa propre frontière coloniale sans trop intervenir (la seule chose qu’ils demandent c’est de conserver l’illusion du processus de paix d’Oslo qu’ils ont sponsorisé). Pourquoi contrarier leur puissant et coriace allié stratégique sur une question qui ne les intéresse que très peu? C’est ainsi que les Etats-Unis laissent Israël humilier et maltraiter les Palestiniens sans chercher à l »entraver.
La question palestinienne est également liée au rôle d’Israël dans la région parce que l’occupation et la colonisation donnent à Israël de bonnes et solides raisons de rester une société militarisée et de continuer à stimuler sa technologie militaire. Même si les intérêts états-uniens dans la région n’ont pas besoin de l’occupation militaire en tant que telle, un Israël militarisé est clairement ce que veulent les Etats-Unis.
Est-ce que l’Etat d’Israël serait aussi utile aux Etats-Unis s’il perdait ses caractéristiques spartiates? Tant que l’occupation israélienne ne contredit pas ou ne perturbe pas sérieusement les intérêts régionaux états-uniens, les Etats-Unis et Israël peuvent continuer à travailler la main dans la main pour repousser la paix et bloquer l’application du droit international et des résolutions des Nations unies.
C’est dans ce contexte qu’il faut comprendre BDS. La question pragmatique que doivent poser les militants favorables à l’autodétermination des Palestiniens est: pourquoi ne pas utiliser et mobiliser la loi internationale alors que son application dans le cas de la Palestine pourrait contribuer à mettre un terme aux souffrances d’un peuple opprimé depuis si longtemps? BDS est une tactique efficace qui attire l’attention de manière non-violente sur la politique coloniale israélienne qui est à la racine du conflit en Israël-Palestine.
BDS est aussi un mouvement large qui est en train de gagner de l’élan, surtout dans les pays occidentaux.
Comme stipulé dans l’Appel de 2005, l’objectif de BDS est qu’Israël respecte les lois et les résolutions internationales. Pour ce faire, Israël doit :
- mettre un terme à son occupation et à sa colonisation de toutes les terres arabes et démanteler le Mur;
- reconnaître les droits fondamentaux des citoyens arabo-palestiniens d’Israël à l’égalité complète;
- protéger, respecter et promouvoir le droit des réfugiés palestiniens de retourner à leurs foyers et à leurs propriétés, comme stipulé dans la Résolution 194 des Nations Unies.
Cette liste comprend l’ensemble des droits des Palestiniens: pas d’occupation, pas de déni du droit au retour et pas de discrimination institutionnelle à l’égard des Palestiniens en Israël. L’Appel est une tentative importante de détailler tous les torts historiques faits aux Palestiniens et de mobiliser des militant·e·s pour soutenir les Palestiniens dans leur lutte pour la liberté. Les Palestiniens se sont battus tout au long de leur histoire pour ces droits, lesquels sont largement soutenus par les Palestiniens, moi y compris.
Certains de ces droits sont clairement irréalistes dans le contexte politique actuel, et c’est la raison pour laquelle ces demandes ne devraient pas devenir une liste pour mesurer la solidarité. La cause palestinienne est un combat démocratique qui nécessite un large soutien populaire. La question clé qu’il faut poser est comment amener le plus possible de gens à soutenir les Palestiniens et comment contribuer à approfondir l’engagement des activistes et des organisateurs de campus universitaires pour cette cause juste. Pour soutenir les Palestiniens et leur manifester de la solidarité, il suffit d’une chose: soutenir leur droit à l’autodétermination. Il ne s’agit pas de faire accepter aux militants potentiels une liste de revendications, mais de considérer les Palestiniens comme étant des acteurs de leur propre émancipation, capables de calculs politiques rationnels et d’autodétermination démocratique.
Il appartient aux Palestiniens de décider collectivement et démocratiquement quels droits ils peuvent réaliser et soutenir dans le contexte actuel et comment ils entendent mener leur combat. Et c’est au mouvement de solidarité de protéger leur droit à le faire. Prétendre que les organisations non-élues de la société civile et des ONG incarnent ou épuisent la démocratie palestinienne revient à trop prendre en charge.
Cela signifie qu’il ne devrait avoir aucune précondition pour le travail de solidarité autre que cette condition élémentaire qui consiste à soutenir le droit à l’autodétermination d’un peuple opprimé. Cela signifie aussi que tant que le mouvement de solidarité répond à ce critère, il devrait être libre de décider laquelle lui semble la meilleure manière de poursuivre cet objectif politique. Les militants locaux enracinés dans leurs propres traditions de lutte savent comment il convient d’organiser et comment être les plus efficaces pour aider les Palestiniens à réaliser leur droit à l’autodétermination.
En résumé, ce dont les Palestiniens ont besoin c’est d’un mouvement de solidarité auto organisé, démocratique, libre de tout sectarisme, de tout veto idéologique, et de toute pratique antidémocratique.
Les Palestiniens ont aussi besoin d’un mouvement qui a suffisamment d’élan pour transformer en pratique le consensus international sur la Palestine (pour mettre un terme à l’occupation brutale d’Israël). C’est la première et la plus importante revendication de toutes les organisations politiques palestiniennes, pour la Liste conjointe de Palestiniens en Israël et du Hamas, qui pendant plus d’une décennie donnaient une priorité à obtenir un Etat en Cisjordanie et à Gaza qui aurait en contrepartie un cessez-le-feu durable avec Israël.
Les Palestiniens, comme n’importe quel autre peuple méritent de vivre en paix et en sécurité, sans être harcelés au quotidien, sans invasions, occupations, guerres tueries et punitions collectives. La tâche la plus urgente est de les protéger de l’Etat Israël et de réduire leurs souffrances quotidiennes en mettant un terme à l’occupation. Briser le siège de la Bande de Gaza et y permettre la reconstruction et le libre accès au monde extérieur est un pas concret et crucial.
C’est là que BDS peut être le plus efficace, en frappant Israël sur le plan politique justement là où ça fait le plus mal, à savoir sur ses pratiques d’occupation illégales. Israël sait que la meilleure chose à faire concernant cette occupation est de ne pas en parler, d’en distraire l’attention en insistant plutôt sur l’autre Israël, celui dont parlent principalement les mannequins et les auteurs soutenus par le bureau des Affaires étrangères.
En réalité, Israël n’a rien d’un pays normal. A ma connaissance aucune autre société coloniale ne se retrouve tous les matins à régner par la force sur des millions d’autres êtres humains, tout en faisant semblant que tout va bien. A ma connaissance aucune autre société ne soutient systématiquement les guerres que mène son gouvernement contre des populations occupées et dépossédées. Existe-t-il une autre société où 94% de sa population est d’accord sur quoi que ce soit?
BDS est la meilleure manière d’alerter les Israéliens sur le fait que leur société actuelle – où le racisme et l’occupation sont routinières – n’est pas normale. Cette campagne dit aux Israéliens que leurs principales entreprises et universités sont complices parce qu’elles soutiennent la plus longue occupation des temps modernes. Elle leur dit que l’armée israélienne n’est pas une armée de défense comme son nom l’implique, mais une police coloniale agressive et que leurs troupes et leurs colons devraient rentrer chez eux.
Les 48 années de tentatives infructueuses montrent bien combien il sera difficile de mettre fin à l’occupation. Mais cela reste la tâche la plus réalisable parce que c’est là que les Palestiniens ont le plus de soutien à niveau mondial. Si cela est impossible, alors rien d’autre n’est possible et le statu quo sera permanent: les Palestiniens seraient destinés à vivre emmurés, dépossédés et dominés à tout jamais. Aucun être humain raisonnable ne devrait accepter ce destin pour un autre peuple – cela violerait notre sens moral élémentaire et notre sens de justice. Un BDS démocratique et efficace est une des meilleures manières d’exprimer cela aujourd’hui.
Le fait de mettre un terme à l’occupation reste la meilleure voie pour atteindre les droits que l’on a déniés pendant longtemps aux Palestiniens. (Traduction A l’Encontre; article publié le 23 avril 2015, dans Jacobin, The reason in revolt. Bashir Abu Maneh est enseignant à l’Université de Kent).
le 29 - avril - 2015Remerciements pour leurs commentaires à Gilbert Achcar – auteur, entre autres, des Arabes et la Shoah. La guerre israélo-arabes des récits (Sindbad, 2009) – et à Stephen Rosskamm Shalom, professeur à la William Paterson University, New Jersey.
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Les leçons des élections universitaires à Birzeit (Info Palestine)
La pratique des sondages n’est pas aussi prégnante au Moyen-Orient qu’elle l’est en occident mais il n’y a pas vraiment d’autres moyens de mesurer l’humeur publique, comme en Palestine à l’occasion les élections d’université.
Cette semaine les candidats du bloc pro-Hamas « Wafa » ont largement remporté les scrutins à l’Université de Birzeit, d’une façon qui rappelle les élections parlementaires de 2006 que le Hamas avait gagnées haut la main à travers les territoires palestiniens sous occupation.
La grande question est maintenant de savoir si l’ex-président de l’AP, Mahmoud Abbas, organisera les élections présidentielles et au Conseil législatif comme il l’avait promis il y a déjà un moment.
En dépit d’une campagne cynique par l’Autorité palestinienne de harcèlement et de détention de ses partisans parmi les étudiants, le bloc du Hamas a gagné 26 sièges dans le conseil des étudiants tandis que le Fatah d’Abbas en remportait 19.
Les élections à l’Université de Birzeit ont eu lieu quelques jours après celles de l’Université Palestine de Hébron (enseignements techniques), où le Hamas et le Fatah ont emporté 15 sièges chacun et le Front Populaire pour la Libération de la Palestine (FPLP) un seul. Ce résultat a été le révélateur d’une évolution significative dans un environnement où les groupes affiliés au Fatah avaient toujours remporté les élections étudiantes ces dernières années.
Birzeit, à la différence de l’Université Islamique à Gaza est, peut-être l’endroit le moins probable où pouvoir assister à une victoire retentissante du Hamas, parce que cette université n’a jamais eu une administration qui pourrait être qualifié d’islamiste. Au contraire, cette université était traditionnellement plutôt alignée sur le Fatah et l’autorité de Ramallah. Ce qui s’est produit est donc une grave préoc- cupation pour l’ex-président Abbas ; si le Hamas peut gagner dans cette enclave réputée « sûre », qu’est-ce qui empêchera alors le mouvement d’emporter des élections nationales ?
A un autre niveau, ces résultats ont également mis en exergue l’échec de l’occupation israélienne.
Bien que le blocus de la Bande de Gaza avait pour objectif d’inciter à la colère et à l’hostilité populaires envers le Hamas, ceci ne s’est pas produit. Le soutien au mouvement est demeuré fort et en réalité se développe, même dans les endroits les plus improbables. Birzeit est non seulement la plus grande université palestinienne en Cisjordanie mais également une forteresse historique du nationalisme palestinien et du militantisme politique.
En effet le résultat peut être interprété comme un message à Abbas que non seulement son attitude lors la dernière offensive israélienne sur Gaza était complètement inacceptable, mais aussi que son attitude actuelle concernant la reconstruction de l’enclave assiégée comme sa manipulation du processus de réconciliation laisse à beaucoup à désirer. L’incapacité de son gouvernement d’unité nationale à résoudre d’une manière satisfaisante la question des salaires des travailleurs du secteur public, par exemple, demeure une grave et dommageable pomme de discorde.
Quant au Fatah et au Hamas, leurs réactions au scrutin de l’Université de Birzeit ont ont été très différentes. Jamal Nazal, un membre du conseil révolutionnaire et porte-parole de Fatah en Europe, a prétendu que les votes des étudiants ne reflétaient d’aucune manière l’opinion ou l’humeur de la rue palestinienne.
Naturellement, il ne dirait pas cela s’il avait gagné la partie. Il aurait sonné de la trompette tous-azimuts pour annoncer que c’était une approbation d’Abbas et de son Autorité, et un signe annonciateur de grandes choses à venir. Le Fatah, peut-être, aurait alors même osé organiser un scrutin les élections présidentielles et parlementaires tellement en retard.
Le Hamas, d’autre part, a interprété la victoire comme une approbation de sa politique.
Ezzet Rishq, un membre du bureau politique, a indiqué que la victoire envoyait un message important selon quoi le Hamas est maintenant clairement le mouvement à l’avant-garde des Palestiniens, que son programme de résistance correspond au souhait populaire. Il a ajouté que les résultats reflètent un rejet de la décision du Fatah de poursuivre de futiles négociations comme la coordination répressive avec les forces israéliennes d’occupation.
Les autres parties qui ont leur mot à dire dans les élections palestiniennes sont les Israéliens, les Américains et les Européens qui commanditent l’AP. Feront-elles la même erreur qu’en 2006 lorsqu’elles ont poussé Abbas à organiser des élections ?
D’après l’expérience antérieure, elles ne le feront que si elles peuvent garantir une victoire du Fatah et c’est donc très improbable.
Après avoir soutenu le coup de force en Égypte et trahi la volonté démocratique des peuples de la région qui ont voté pour les partis islamistes, l’Occident ne risquera sûrement pas une autre défaite humiliante en Palestine. Pour le Hamas le seul avantage possible qu’il peut tirer de ces résultats est la réaffirmation du soutien populaire à son programme de résistance. Le fait est, cependant, que le mouvement ne sera pas en condition de pouvoir gouverner même si encore une fois, il emportait démocratiquement la majorité lors d’élections.
Quelque soit la façon dont on interprète les résultats, ceux de l’Université de Birzeit sont significatifs.
L’université en tant qu’établissement public est une représentation de la société palestinienne. Malgré toutes les tentatives de diaboliser et marginaliser le Hamas, ce dernier reste incontestablement une force populaire avec laquelle il faut compter en Palestine.
Néanmoins, à ce moment sensible dans l’histoire du conflit, la victoire doit être considérée dans son bon contexte.
Khaled Meshaal a eu raison de préciser que ce n’était pas une victoire pour le Hamas en soi mais une victoire pour l’ensemble du peuple de Palestine parce qu’il consolide l’émergence d’un processus politique basé sur la participation et l’unité. C’est une leçon que Mahmoud Abbas devrait assimiler, même si c’est la seule.
* Dr Daud Abdallah est directeur du Middle East Monitor
Vendredi 1er mai 2015 - 00h:09 Saud Abdallah
Du même auteur :
Au fil des boycotts, Israël perd ses alliés - 4 janvier 2014
24 avril 2015 - The Middle East Monitor - Vous pouvez consulter cet article à :
https://www.middleeastmonitor.com/r...
Traduction : Info-Palestine.euhttp://www.info-palestine.net/spip.php?article15350
Jaune: Fatah, Rouge: la gauche (FPLP, FDLP, PC) , Noir (Djihad Islamque), Vert (Hamas) (Orange, sur l'autre photo, Docteur Bargouti gauche ex-Pc)
Commentaire: En Syrie, dans le camp de Yarmouk, le Hamas combat Bachar El Hassad et le Daech, tandis que l'OLP (Fatah et FPLP) se disent "neutres".
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Débats nauséabonds et fausses solutions (CCR)
Comment résoudre « le problème » des migrants « clandestins » ?
L’année passée, plus de 4.000 migrants, hommes, femmes et enfants, ont perdu la vie en tentant leur chance en Méditerranée pour passer d’Afrique, du Moyen-Orient ou du Maghreb en Europe. Ces dix derniers jours, pas moins de 1.300 personnes, poussées par les guerres ou la misère, alimentées ou provoquées par les impérialistes, se sont noyées en Méditerranée. Pendant que les assassinats prémédités par nos gouvernements se poursuivent, la presse et les médias de la semaine sont largement revenus sur la question qui taraude nos gouvernants: «comment résoudre le «’problème’ de l’immigration ‘irrégulière’ » ?
Des cafards au Figaro en passant par Zemmour. Quelques raccourcis
C’est du côté de la presse d’outre-manche que racisme et xénophobie ont pu s’étaler avec le moins de retenue. Le 17 avril, en page une du tabloïde britannique The Sun, le journal le plus lu du royaume, Katie Hopkins n’a pas hésité à comparer les migrants à des « cafards », appelant de ses vœux à « utiliser des navires de combat pour stopper les clandestins ». Ces sorties médiatiques, destinées à booster les ventes d’un torchon tout en libérant la parole d’extrême droite, n’ont rien à envier à celles d’Eric Zemmour chez nous.
Dans sa chronique du 23 Avril sur RTL, Zemmour s’en est pris aux « droits de l’homme qui tuent ». Ce seraient en effet les « droits de l’homme » qui « nous » obligeraient à « les » « secourir », « accueillir », « adopter » et « intégrer », alors que de l’autre côté, « nous » n’aurions pas le droit de les « trier », de les « sélectionner ». On l’aura compris. Entre le tri des êtres humains et les cafards, il n’y a qu’un pas.
Yvan Rioufol se garde bien de le franchir, mais il n’en est pas loin, dans son éditorial du 23 avril dans Le Figaro.
Pour Rioufol, toujours à l’écoute de son prochain, l’urgence n’est pas de secourir les migrants mais de « dissuader ceux qui veulent forcer les portes ». Les drames de la Méditerranée, loin de l’émouvoir, doivent permettre, selon l’éditorialiste, de « relancer le débat sur l’immigration en Europe ». Pour Rioufol, cette immigration est, bien entendu, une « menace pour l’Europe ». Ce qui nous guette, en effet, c’est une « invasion (…) d’un million de déshérités économiques (…) prêts à tout, tout de suite ». La plupart, on s’en doute, ne peuvent être que des « musulmans ». De façon plus policée, Le Figaro réchauffe les propos orduriers, racistes et islamophobes que The Sun et Zemmour déversent à longueur de journée.
« Sauver d’abord, accompagner ensuite et réformer pour finir »
Pour Christophe Barbier, éditorialiste à L’Express, il faut d’abord commencer par éviter de passer pour un assassin pour mieux maquiller par la suite la scène du crime. Dans sa chronique vidéo du 20 avril, Barbier souligne que la question n’est pas de se défendre contre « une invasion » mais d’abord de « sauver » ces migrants afin « d’échapper à l’accusation de non-assistance à personne en danger », et ce pour « sauver l’honneur de l’Europe ». Plus qu’une urgence humanitaire, il y a bien urgence médiatique, selon Barbier qui relaie bien, en cela, la posture de l’Elysée.
Une fois ces migrants sauvés, l’accompagnement consisterait à séparer le bon grain de l’ivraie. Il faudrait « raccompagner » les migrants qui « quittent un pays ou une situation économique et sociale qui ne leur laisse pas assez d’espérance » et ne faire des exceptions que pour ceux qui « échappent à une guerre civile », et ce afin de limiter au maximum le soi-disant effet « pompe aspirante ». Pour les heureux élus au retour au pays, il s’agirait de les « raccompagner pour les aider à [y] rester » pour qu’ils « développent leur projet d’épanouissement personnel ». Barbier, qui pourrait devenir porte-parole du ministère des Douanes et des Frontières, ne rechigne pas, lui non plus, à trier et à distinguer : les migrants « légaux » des migrants « illégaux », tout d’abord, puis, au sein de ces derniers, ceux qui fuient un vrai conflit de ceux qu’il faut renvoyer chez eux pour « s’épanouir » (dans la misère) parce qu’ils n’ont pas une kalachnikov braquée sur la tempe.
Pour répondre, à long terme, « à la tragédie des migrants qui traversent la Méditerrané », il faudrait réformer « les liens entre le Sud et le Nord », autrement dit, « aider le continent africain à sortir du chaos et à aller vers la prospérité ». Il faudrait, de la même façon, réformer les actions « diplomatiques et militaires envers ou contre les pays du Nord de l’Afrique en proie au chaos et aux mains des trafiquants, (…) notamment [en] Lybie [puis] gérer la suite en Syrie ». L’hôpital se fout de la charité. Ce sont les politiques impérialistes qui sont responsables et qui maintiennent sous-développement, misère, famine, chômage et surexploitation dans les semi-colonies d’Afrique, en collaboration avec les dictatures et les pseudo-démocraties locales. Et ce sont les interventions impérialistes qui créent chaos, guerres civiles et monstruosités réactionnaires, que les migrants fuient. Cette « réforme des actions diplomatiques et militaires », appelée par Christophe Barbier, n’est autre qu’une reconsidération de nouvelles interventions impérialistes en Lybie et en Syrie.
Hollande, Sarkozy, Marine Le Pen se renvoient la balle
C’est ce qui est en jeu ces derniers jours, d’ailleurs. Dans les heures qui ont suivi le naufrage de 800 migrants embarqués dans un chalutier au large de la Lybie, dans la nuit du 18 au 19 avril, les politiques ont parlé d’une situation « dramatique » et « épouvantable », disant leur « tristesse » face à ce qui venait d’arriver. Une fois le « moment émotion » passé, place à l’instrumentalisation en revanche. C’est ce que pointe Cécile Cornudet, dans Les Echos du 23 avril, en décrivant l’affrontement entre le gouvernement, l’UMP, et le FN, se « renvoyant la responsabilité de la situation » pour « masquer l’impuissance » des uns et des autres.
Tandis que Sarkozy attaque Hollande sur le terrain d’un « problème d’immigration » que le président refuserait de « de voir en face », Hollande, appuyé sur ce point par le FN, rétorque sur la nécessité de « réparer les erreurs du passé en Libye », reprochant à son prédécesseur de n’avoir eu « aucune réflexion sur ce qui devait se passer après ».
Contrairement à ce qu’écrit Cornudet, cependant, ce dialogue de sourd, ne démontre pas l’impuissance des gouvernants mais bien leur responsabilité pleine et entière dans ces assassinats planifiés car annoncés. Pour preuve, après avoir dénoncé une « catastrophe », Hollande a poursuivi en qualifiant les passeurs de « terroristes » pour, aussitôt, demander à Bruxelles plus de moyens pour lutter contre le trafic d’êtres humains, en refoulant les migrants et en bombardant les passeurs. Ce n’est autre qu’un nouveau prétexte pour une intervention contre ces nouveaux « terroristes » en Lybie, d’autant que le précédent gouvernement n’aurait pas fini correctement son travail.
La réponse et la continuité des politiques impérialistes de nos gouvernements est claire : triplement du budget de l’Opération Triton et préparation de nouvelles interventions au Nord de la Méditerranée.
« Légalisation de l’immigration » et « vente de visas aux travailleurs migrants »
Pour les moins va-t-en-guerre et les plus lucides de nos porte-voix médiatiques de la bourgeoisie hexagonale, « résoudre le problème de l’immigration clandestine », c’est possible et, de surcroit, cela ne devrait pas empêcher de faire de l’argent au passage. Libération et Le Monde des 20 et 21 avril donnent la parole à Emmanuelle Auriol, chercheure à l’Ecole d’Economie de Toulouse, et à Alice Mesnard, chercheure à la City University de Londres, toutes deux auteures d’une étude sur la « légalisation de l’immigration ».
Partant du constat que « l’émigration économique ne se tarira pas tant que subsisteront de telles différences économiques entre Nord et Sud » et soulignant un « manque de migrants » en Europe, Auriol et Mesnard proposent de légaliser « l’immigration économique en vendant des visas aux gens qui souhaitent travailler chez nous ». Selon leur étude, cette légalisation, couplée à une politique répressive contre les passeurs et les entreprises qui continueraient à embaucher des travailleurs « clandestins », devrait permettre de mettre fin à ces catastrophes.
La délivrance au « compte-gouttes [faisant] le jeu des passeurs », baliser davantage les flux migratoires en les encadrant de façon à « légaliser l’immigration » ne représente pas aujourd’hui le point de vue dominant dans les pays impérialistes. Le projet, visant à fournir une main d’œuvre légale, abondante et peu qualifiée, aux entreprises capitalistes, prend exemple sur ce qui se fait actuellement en Israël ou la Jordanie qui « accordent des permis de travail temporaires sur des emplois peu qualifiés » et qui sont, comme chacun sait, des pays forts sympathiques à l’égard des travailleurs migrants. Cette option, que Le Monde et Libération présentent comme une alternative au tout sécuritaire, n’est qu’une version moins barbare d’un système basé sur une division internationale du marché du travail perpétuant, derrière des frontières mieux contrôlées, la dichotomie entre pays du Sud et puissances impérialistes. A l’opposé de ce qui serait une véritable « légalisation de l’immigration », à savoir la liberté d’installation et de circulation pour tous et toutes.
25/04/15 Damien Bernard