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Solidarité - Page 115

  • Soutien aux 7 militant-es inculpés de Caen pour leur soutien au peuple palestinien (Npa)

    Les procès contre les militants soutenant la lutte du peuple palestinien s'enchaînent.

    Sont principalement viséEs celles et ceux qui mènent des campagnes d'information sur la politique de l'Etat d'Israël (occupation et colonisation de la Palestine, construction du mur de séparation, blocus de la Bande de Gaza…) en appelant au boycott des produits israéliens, dans le cadre de la campagne internationale Boycott Désinvestissements Sanctions (BDS). Cette campagne vise à mettre fin à l’impunité d’Israël en exigeant qu’il applique et respecte les obligations du droit international.

    Le 22 septembre prochain à 14h, aura lieu, à Caen, le procès en appel de 7 militantEs de l'Orne (1),  poursuiviEs après une action BDS devant le magasin Carrefour de cette ville. Ils et elles étaient accuséEs de : « provocation, d’incitation à la discrimination, à la haine ou à la violence à l’égard d’une personne ou groupe de personnes, à raison de son appartenance à une ethnie, à une race, à une religion ou à une nation » et de «  entrave à l’exercice normal d’un magasin ». Des militantEs à Colmar sont aussi sous le coup d'une condamnation, mais d'autres comme à Perpignan ou Pontoise, ont été relaxéEs.

    Rappelons qu'une directive de 2010 de l'ancienne ministre de la justice Michèle Alliot-Marie, encourage les poursuites, et que cette circulaire n'a toujours pas été abrogée par le gouvernement Hollande et la ministre de la justice Taubira.

    En revanche, ce gouvernement s'est fait remarquer par le soutien qu'il a apporté à la guerre menée par l'Etat d'Israël contre la population de Gaza, une guerre criminelle qui a fait plus de 2000 victimes palestiniennes, pour la plupart des victimes civiles.

    Ce gouvernement a tenté aussi de discréditer le mouvement de solidarité avec le peuple palestinien, assimilant la dénonciation de la politique du gouvernement d'Israël à de l'antisémitisme, alors que les militantEs engagéEs dans la cause palestinienne sont souvent les premierEs à dénoncer et à combattre l'antisémitisme ! Fait exceptionnel dans le monde, il a interdit plusieurs manifestations, et il a engagé des poursuites contre certains des organisateurs, par exemple notre camarade Alain Pojolat, membre du NPA.

    Le soutien aux militantEs inculpéEs n'en est que plus important.

    - Refusons la criminalisation du soutien à la lutte du peuple palestinien !

    - Exigeons la relaxe pour les 7 militants ornais en procès à Caen !

    - Exigeons l'abandon des poursuites contre Alain Pojolat !

    - Défendons la liberté d'expression et le droit de manifester !

    - Abrogation de la circulaire Alliot-Marie/Taubira!

    Pour manifester notre soutien aux 7 militants ornais inculpés, un meeting est organisé mercredi 17 septembre par les collectifs du Calvados et de l'Orne de soutien à la lutte du peuple palestinien, 20h, salle Pierre-Sémard à Caen (14 rue Villey-Desmeserets) (2).

    Puis, le 22 septembre, un rassemblement est prévu devant le tribunal de Caen, place Gambetta, à partir de 13h30, à l'appel des collectifs unitaires.

    Le NPA soutient ces initiatives et appelle à y participer massivement.

    Christine Poupin, porte parole nationale du NPA, sera présente à Caen lundi 22 septembre.

    http://npa2009.org/communique/soutien-aux-7-militant-es-inculpes-de-caen-pour-leur-soutien-au-peuple-palestinien

  • La mobilisation contre Orange complice de la colonisation israélienne continue ! (Ujfp)

    Lettres ouvertes au PDG d’Orange et au Ministre des Affaires étrangères.

    La Direction de la société de téléphonie Orange n’a pas encore mis fin au partenariat complice de la colonisation israélienne qu’elle a contracté avec la société de téléphonie israélienne Partner Communications, qui installe des antennes et relais en Cisjordanie et dans le Golan au profit des colons et de l’armée d’occupation.

    Le Collectif National pour une Paix Juste et Durable entre Palestiniens et Israéliens (CNPJDPI) a demandé rendez-vous à la direction d’Orange par lettre du 6 mai 2014 et au Ministre des Affaires Etrangères (MAE) par courrier du 8 juillet 2014.

    Sans réponse à ce jour, nous relançons ces deux autorités.

    Depuis lors le Ministère de Affaires Etrangères a publié sur son site des mises en garde aux entreprises tentées de nouer des relations d’affaires avec les colonies israéliennes, déclarées illégales par des résolutions internationales souscrites par le gouvernement français. Seize autres pays européens ont publiés des mises en gardes similaires.
    Ces recommandations ont été diffusées sur le site internet Orange.fr dans la rubrique actualités.

    Nous invitons donc la société Orange à se conformer à ce qu’elle publie et à mettre fin à son partenariat avec la société israélienne Partner Communications.
    La mobilisation contre Orange continuera jusqu’à ce que cette société se conforme au droit international ! jeudi 11 septembre 2014

    http://www.ujfp.org/spip.php?article3504

  • Paris

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  • Qatar : des organisations internationales dénoncent une économie d’esclavage moderne (Bastamag))

    « Je suis suivi par la police. On dirait qu’ils vont nous faire des problèmes. »

    C’est le dernier message envoyé le 31 août depuis le Qatar par Krishna Upadhyaya et Ghimire Gundev, deux militants britanniques des droits humains. Depuis, ils n’ont plus donné de nouvelles. Les autorités qataries ont révélé le 7 septembre qu’ils étaient retenus prisonniers et interrogés pour avoir “violé les lois” de l’émirat [1]. Les deux hommes travaillent pour l’organisation norvégienne Global Network for Rights and Development (GNRD). Ils se sont rendus au Qatar pour rencontrer des travailleurs népalais et documenter la situation des travailleurs migrants sur les chantiers de la Coupe du monde de football 2022.

    L’organisation Global Network for Rights and Development (GNRD) a lancé aux côtés de la Confédération syndicale internationale (CSI), de la fondation pour la défense des droits de l’homme Front line defenders et de l’ONG contre l’esclavage moderne Anti slavery international une action pour demander la libération des deux militants.

    1,4 million de migrants travaillent dans le petit émirat du Qatar.

    Ils constituent la majorité de la population du pays, mais n’ont pratiquement aucun droit. « Les travailleurs étrangers sont presque réduits en esclavage – totalement soumis au pouvoir de leurs employeurs qui détiennent un contrôle total sur les salaires et les conditions d’emploi, ont le pouvoir d’attribuer les permis de résidence (ne pas en avoir peut conduire en prison) et peuvent refuser au travailleur un changement d’emploi, ou même un visa de sortie pour pouvoir quitter le pays », résumait la Confédération syndicale internationale dans un rapport au printemps dernier.

    Plus d’un millier d’ouvriers sont déjà morts sur les chantiers du Qatar depuis que l’émirat s’est vu attribuer l’organisation du mondial, en 2010. La plupart ont péri d’accidents du travail ou de crise cardiaque (Voir notre enquête "Coupe du monde : Bouygues et Vinci s’installent au Qatar, un pays qui recourt massivement au travail forcé").

    « À chacun de nos voyages au Qatar, les gens ont de plus en plus peur de parler »

    Suite aux rapports accablants de la CSI et d’Amnesty sur cette situation, le Qatar avait promis des améliorations en juin. L’arrestation des deux militants laisse présager du contraire. « Le Qatar semble penser que créer un climat de peur et d’intimidation va détourner l’attention du monde de son économie d’esclavage moderne, a réagi Sharan Burrow, secrétaire générale de la CSI après l’annonce de la disparition des deux hommes. Des centaines de travailleurs migrants, dont beaucoup de femmes, sont en train de dépérir dans les centres de détention de Doha tout simplement pour avoir voulu échapper à des employeurs violents et abusifs. Des journalistes étrangers ont été détenus pour avoir essayer de montrer la vérité, et la répression d’état s’accentue dans un pays qui n’a montré jusqu’à maintenant aucun respect pour les droits humains et les standards légaux de base. »

    En juin, Gemma Swart, de la CSI, témoignait déjà d’une pression grandissante sur les travailleurs migrants depuis les révélations toujours plus précises sur leurs terribles conditions de vie et de travail. « À chacun de nos voyages au Qatar, les gens ont de plus en plus peur de parler » , nous disait-t-elle. Manifestement, l’émirat veut aussi intensifier la pression sur les organisations qui luttent pour les droits de l’homme et des travailleurs. Sans réaction de la part de la Fifa.

    Rachel Knaebel 8 septembre 2014

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  • Rencontre avec Georges Ibrahim Abdallah

    A la prison de Lannemezan, l’UJFP a rencontré un homme debout.

     

    C’est la première fois que je rentrais dans une prison. Cela faisait des mois et des mois que j’avais posé ma demande pour pouvoir rencontrer Georges Ibrahim Abdallah.

    J’étais persuadé qu’elle me serait refusée. Gilbert Hanna, de Sud-Ptt et de la radio La Clé des Ondes à Bordeaux, m’avait convaincu de la présenter, ne serait-ce que par principe. Pour les visites non familiales, la question est : "en quoi cette visite peut faciliter la réinsertion du détenu ?".

     

    Quand j’ai été interrogé par la gendarmerie sollicitée par le Procureur de Tarbes, j’ai répondu que je pensais pouvoir apporter en tant que responsable de l’UJFP un point de vue original et intéressant sur la situation aujourd’hui.

    C’est le 29 août que l’autorisation m’a été envoyée, et j’ai donc pu rencontrer Georges dès ce mercredi 3 septembre, accompagné de Gilbert - qui a proposé à l’Union Syndicale Solidaires de relancer l’expression publique de l’exigence de la libération de Georges. Voir par ailleurs la pétition adoptée par son congrès et à laquelle l’UJFP apporte son soutien.

    30 ans, cela fait 30 ans que Georges est en prison. Ce qui frappe tous ceux qui le rencontrent au premier contact, c’est un mélange de force et de sérénité. Quand les grilles s’ouvrent, et que les détenus qui ont de la visite arrivent, Georges apparait d’emblée en sage enjoué et respecté par tous, détenus, gardiens, visiteurs. "Oh, la petite a grandi cet été, comment s’est passé ta rentrée ? ..."

    Je ne vais pas vous raconter plus de 4 heures de discussion, d’autant que j’ai choisi de ne pas prendre de notes cette fois-ci. Dès après notre accolade, Georges s’excuse de ne pas avoir répondu à chacune de mes lettres. Et il évoque courrier, journaux, livres, relations avec ses voisins, et sa pratique intensive d’activités physiques.

    Georges a une connaissance précise de l’actualité de son pays, le Liban, mais aussi de toute la région. Il manie avec bonheur et humour la rigueur du matérialisme historique. Ses points de vue, toujours d’un point de vue de classe, sont discutables, mais jamais dogmatiques.

    Il ne fait pas que remercier l’UJFP de son soutien. Il développe l’idée de la grande importance qu’une association comme la nôtre, aussi modeste soit elle, casse par sa présence et le contenu de ses interventions toute idée que le conflit est religieux ou ethnique, et donc fait obstacle aux analyses réactionnaires et régressives.

    Georges ne veut pas parler de la réunion du Tribunal le 30 septembre à la prison, car il ne veut pas faire de plans sur son éventuelle libération conditionnelle, il a été trop souvent échaudé.

    Je sais que sa cellule déborde de livres et de journaux. Je lui remets cependant nos dernières déclarations, le numéro 1 de "De l’Autre Côté", et le hors série "Tarabut" (mouvement qu’il ne connaissait pas). Et je lui propose, même si je sais qu’il n’en pas vraiment besoin, un livre de la collection du CETIM "pensées d’hier pour demain", celui sur Amilcar Cabral. Sa réaction positive est immédiate : "oui, ça m’intéresse, c’est le genre de documents qui peuvent intéresser ceux avec qui je discute ici".

    Un homme debout.

    Une rencontre qui oblige.

    André Rosevègue lundi 8 septembre 2014  

    http://www.ujfp.org/spip.php?article3500

  • Appel pour la libération de Georges Ibrahim Abdallah (Ujfp)

     

    Voté au 6eme congrès 2014 de SOLIDAIRES à Dunkerque.

    Que cesse un invraisemblable déni de droit.

    Georges Ibrahim Abdallah est l’objet d’un invraisemblable déni de droit de la part du gouvernement français, qu’il importe de faire cesser au plus vite.

    Militant libanais pro-palestinien, Georges Ibrahim Abdallah est emprisonné depuis 30 ans en France.

    Incarcéré depuis 1984, il a battu le record détenu jusque-là par Nelson Mandela (27 ans), le chef du combat nationaliste sud-africain, et revendique désormais le titre de « Doyen des prisonniers politiques en Europe », au même titre que Moumia Abou Jamal, aux Etats-Unis.

    L’homme, il est vrai, est atypique en ce que son parcours transcende les traditionnels clivages ethnico-religieux. Militant communiste issu d’une famille du Nord-Liban, Georges Ibrahim Abdallah a été condamné à la peine maximale prévue par la loi, pour complicité d’assassinat d’un responsable du Mossad israélien et d’un attaché militaire américain à Paris en 1982.

    Au-delà du bien-fondé de sa condamnation sur la base de preuves sujettes à caution, l’homme a purgé, plus que largement, sa peine.

    Libérable depuis 15 ans, il a été maintenu en détention sur intervention directe des Etats-Unis.

    Pour l’exemple, au prétexte qu’un « crime de sang » a été commis à l’encontre de personnes représentant des autorités publiques. Au-delà du débat sur la matérialité de ce crime, il aurait du être libéré selon les règles depuis 1999. De plus la justice, en 2012, a tranché par deux fois, en première instance et en appel, en décidant sa libération, avec à la clé, un arrêté d’expulsion devant être signé par le ministre de l’intérieur.

    Le refus de signer cette expulsion a permis de porter le jugement en cassation. Cette dernière a estimé « qu’un prisonnier de longue durée doit faire une année de libération conditionnelle ». Ce qui est vrai pour un prisonnier français est « faux » pour un étranger qui doit être immédiatement expulsé. Aujourd’hui Georges Ibrahim Abdallah est en détention administrative. Cette exception comme toutes les mesures exceptionnelles a été appliquée à ce prisonnier détenu par la volonté des Etats Unis ET de la France qui porte cette responsabilité.

    Nous exigeons sa libération sans condition. lundi 8 septembre 2014

    Organisations signataires :

    - Union syndicale Solidaires (France)
    - TIE Syndicat Allemand (Allemagne)
    - Syndicat CSP-Conlutas (Brésil)
    - CGT Confederación general de los trabajadores (Espagne)
    - Said Chaoui secrétaire National de la fédération nationale des ouvriers et fonctionnaires des collectivités locales (Maroc)
    - Syndicat SNAPEST des enseignants d’Algérie (Algérie)
    - Abderrahim Handouf syndicat des fonctionnaires (Maroc)
    - UJFP Union Française pour la Paix France.
    - Nouveau Parti Anticapitaliste 65

    http://www.ujfp.org/spip.php?article3502

  • La guerre à Gaza fait partie de la guerre déclarée au peuple palestinien depuis 65 ans  (Essf)

     
    Gaza : «  Après 45 jours de guerre, plus de 2000 morts et des milliers de blessés, 30 000 bâtiments détruits, il est impensable de revenir à la situation précédant juillet 2014  »

    Franco-palestinien de Jérusalem, Salah Hamouri a 29 ans. Durant 7 ans, il a été prisonnier politique en Israël pour des actes de résistance contre l’occupant. Aujourd’hui étudiant à la faculté de droit à Jérusalem, il travaille pour Addameer, une association qui soutient les prisonniers politiques et lutte pour le respect des droits de l’homme. Nous l’avons interrogé à l’occasion de sa venue à l’Université d’été du NPA.

    Comment analyses-tu la situation à Gaza  ?

    Salah Hamouri – La guerre à Gaza fait partie de la guerre déclarée au peuple palestinien depuis 65 ans. Aujourd’hui, cela fait 45 jours que les Israéliens continuent leur massacre sur tout ce qui est vivant à Gaza. Israël traverse une crise interne, au sein de la coalition. Cette guerre était planifiée depuis longtemps par les Israéliens, et l’enlèvement des trois colons, les tunnels et les missiles, n’ont été que des prétextes pour déclencher l’offensive.

    La résistance est prête pour une guerre à long terme. Les massacres israéliens et les menaces d’occuper Gaza ne feront pas reculer cette résistance. Elle ira jusqu’au bout pour obtenir ses quatre exigences  : la réouverture d’un port et d’un aéroport, la levée du blocus, la libération des prisonniers et le passage entre Gaza et la Cisjordanie.

    Qui résiste à Gaza  ?

    Le message qu’essaient de faire passer les médias – il s’agit d’une guerre entre le Hamas et l’occupant – est une contre vérité. En fait, il s’agit d’une guerre contre toute la population de Gaza. Ce sont tous les Gazaouis qui se font tuer.

    Tout le monde résiste  : les partis islamistes comme le Jihad et le Hamas, et aussi les partis de gauche comme le FPLP, le FDLP, ainsi que la branche armée du Fatah… Il est faux de présenter cela comme une guerre entre Israël et le Hamas, et ceux qui parlent d’un conflit Hamas-Israël veulent uniquement délégitimer la lutte de libération du peuple palestinien.

    Comment expliques-tu qu’en Cisjordanie il n’y ait pas plus de réactions par rapport à cette situation  ?

    Il y a des réactions en Cisjordanie, mais malheureusement elles ne sont pas suffisantes. Il faut comprendre que la Cisjordanie est l’objet de pressions permanentes depuis 2002, les arrestations y sont quotidiennes et toutes les villes sont occupées. Le mois dernier, plus de 2 000 personnes ont été arrêtées. Malheureusement les mesures économiques, mises en place par l’Autorité palestinienne, pèsent aussi sur la population.

    Il y a eu des réactions à Jérusalem. Pourrais-tu nous en parler  ?

    À Jérusalem, il y a eu un grand soulèvement, surtout après l’assassinat du jeune Palestinien de 16 ans qui a été enlevé et brûlé vif par des colons. Toutes les tentatives des Israéliens d’isoler la population palestinienne de Jérusalem de toute forme de résistance ont échoué. La population de Jérusalem est fortement attachée à la résistance et aux droits du peuple palestinien.

    La colonisation à Jérusalem continue  : la confiscation des terres, la destruction des maisons se poursuit. Le rêve sioniste d’unifier les deux côtés de Jérusalem comme capitale unique des Israéliens se perpétue. Ainsi, les cartes de résident de Jérusalem sont retirées pour envoyer les Palestiniens en Cisjordanie. De plus en plus de personnes sont expulsées sous le prétexte par exemple de ne pas avoir payé telle ou telle taxe...

    Comment analyses-tu l’évolution de la société israélienne  ?

    On voit depuis les élections de 2006 et même avant, que la société israélienne va de plus en plus vers l’extrême droite. Il n’y a presque plus de gauche. Par contre, l’extrême droite progresse sans cesse  ! Elle veut s’attaquer non seulement à la population de Gaza, mais aussi à tous les Palestiniens. On a vu des appels pour envoyer devant le tribunal la députée du Parlement israélien, la Palestinienne Hanine Zoabi. C’est une politique raciste et d’apartheid. L’enfermement de cette société israélienne s’accroît chaque jour un peu plus.

    Que penses-tu de l’accord inter­palestinien de réconciliation signé par le Hamas et l’OLP en avril dernier  ?

    C’est quelque chose d’important pour les Palestiniens. Nous savons que nous ne pouvons pas avancer sans l’unité nationale pour notre liberté et notre indépendance. La division a durée 7 ans, et ce n’est donc pas facile de revenir d’un seul coup à la «  normale  ». Il faut se donner du temps pour cette réconciliation, pour les personnes, y compris psycho­logiquement. Malheureusement, tout l’accord n’est pas totalement respecté. La jeunesse palestinienne est très attachée à cette notion d’unité. Israël a utilisé cet accord pour justifier son intervention militaire à Gaza.

    Quel est le rôle joué par l’Égypte et les autres pays arabes  ?

    Nous considérons qu’il y a trois blocs dans la région. Un est favorable à la résistance  : le Hezbollah, la Syrie et l’Iran. Deux autres blocs  : l’Égypte et l’Arabie saoudite d’un côté, et le Qatar et la Turquie de l’autre. Ces quatre pays sont les policiers des États-Unis dans la région. Ils tentent de contrôler le Proche-Orient, non pas dans l’intérêt des peuples, mais pour l’intérêt de chacun de leur régime réactionnaire, soutenus par les États-Unis. Mais nous savons qu’aucun accord ne se fera sans l’Égypte.

    Que penses-tu des accords d’Oslo de 1993  ?

    Cela a été une faute stratégique. Ces accords ont reconnu l’état de l’occupant comme un état normal dans la région et ont donné un prétexte de plus aux pays du monde qui n’avaient pas encore de relation avec l’occupant pour normaliser leurs relations avec celui-ci, comme l’a fait la Chine.

    Oslo et l’accord économique après Oslo ont été des pièges pour nous. C’est une leçon  : nous ne pouvons pas négocier tant que nous sommes faibles. Sans une résistance forte, nous n’aboutirons à rien. Cela s’est vérifié à Gaza.

    La résistance est claire. Après 45 jours de guerre, plus de 2000 morts et des milliers de blessés, 30 000 bâtiments détruits, il est impensable de revenir à la situation précédant juillet 2014. Même la population de Gaza pousse dans ce sens. Durant la trêve, il y a eu des manifestations dont le slogan était  : «  Ne lâchez pas, nous subissons, mais continuez, avancez, on soutient la résistance.  »

    Avec l’avancée permanente de la colonisation, quelles peuvent être les perspectives du mouvement palestinien en terme de revendications  ?

    Les Palestiniens avaient deux choix  : l’un tactique et l’autre stratégique. D’un point de vue tactique, pour rassembler les Palestiniens, la solution de deux Etats ne pouvait être que temporaire, chacun le sait. Cette solution n’existe plus avec la colonisation telle qu’elle est aujourd’hui. Au niveau stratégique, la seule solution est donc un seul État, démocratique, pour tous, qui garantisse le droit au retour des réfugiés. Pour cela, il faut un programme de résistance à long terme.

    Qu’est-ce qui te semble essentiel à développer sur le terrain de la solidarité avec le peuple palestinien  ?

    Toutes les actions de solidarité sont importantes. Par exemple les manifestations internationales sont très importantes, car elles montrent que les Palestiniens ne sont pas seuls, isolés. Les actions de la campagne BDS, pour isoler politiquement et économiquement Israël, la solidarité avec les prisonniers palestiniens retenus dans les prisons israéliennes, les jumelages avec des villes palestiniennes, la nomination de prisonniers comme citoyens d’honneur de villes, l’envoi de délégations qui témoigneront une fois rentrées dans leur pays, etc. toutes ces actions sont utiles et importantes.

    Un dernier message  ?

    Le mouvement de soutien à la Palestine a toujours existé, il faut bien sûr l’amplifier. Le gouvernement français a pris des positions qui sont claires pour nous  : François Hollande a soutenu nettement les justifications du gouvernement israélien dans sa guerre contre Gaza. Le peuple palestinien ira jusqu’au bout de ses revendications, par tous les moyens possibles, et la solidarité internationale renforce notre résistance. HAMOURI Salah

    Propos recueillis le mardi 26 août par Claude B. et Alain J.

    * Paru dans l’Hebdo L’Anticapitaliste - 254 (04/09/2014). http://www.npa2009.org/

  • La Bande de Gaza détruite, mais le peuple palestinien est debout et victorieux !

    Au soir du 26 aout et des jours suivant après l’annonce de Mahmud Abbas, président de l’Autorité Palestinienne (AP), d’un accord de cessez-le-feu « permanent » entre Israel et les Palestiniens, les masses palestiniennes dans la bande de Gaza et en Cisjordanie sont sortis par milliers fêter la fin de l’attaque militaire et surtout le fait d’avoir résisté à cette dernière, à l’oppression coloniale et raciste de l’Etat d’Israël soutenue par les Etats-Unis et les puissances occidentales d’un côté et le silence complice des Etats Arabes de la région, particulièrement l’Egypte qui participe au blocus illégal avec Israel de la Bande d Gaza.

    La terreur israélienne

    L’Etat d’Israel n’a économisé aucun moyen pour tenter de réduire à néant la résistance et la population palestinienne de la bande de Gaza. Plus de 50 jours de bombardements israéliens ont en effet causé la mort de plus de 2 100 palestiniens, presque tous des civils, dont 500 enfants, et blessé 11000 autres. Les dégâts matériels causés par les bombardements israéliens sont énormes alors que près d’un demi-million de Gazaouis – le tiers de la population – ont été déplacés logeant dans des écoles, des hôpitaux et des centres des Nations Unies qui furent eux mêmes la cible d’attaques; près de 55 000 maisons ont été touchées par les raids israéliens, dont au moins 17 200 totalement ou quasi totalement détruites, selon l’Onu, et au moins 100 000 personnes ont besoin d’une solution de relogement.

    L’opération « Bordure protectrice », nom donnée à l’offensive militaire israélienne, fut la plus longue et la plus sanglante des quatre offensives effectuées par Israël depuis son retrait de la bande de Gaza en 2005.

    De son côté, Israël a perdu 65 soldats et 6 civils, dont un enfant. La mort des civils israéliens relève de la responsabilité directe de l’Etat d’Israel dans sa continuation de politique d’occupations, de colonisations et d’Apartheid. La résistance populaire palestinienne, sous toutes ses formes, militaires et/ou pacifiques, est un droit inaliénable accordé à tout peuple en lutte pour sa libération et son émancipation que ce soit contre une dictature autoritaire, une occupation et une intervention étrangère. En l’occurrence Israel accumule les formes d’oppressions contre la population palestinienne…

    Un échec politique pour Netanyahou et Israel

    Les objectifs politiques du gouvernement Netanyahu qui étaient de mettre à mal la réconciliation Hamas-Fatah en accusant faussement le Hamas d’être responsable du meurtre des jeunes colons début juin, et de l’affaiblir en second lieu sont un échec complet. Le Hamas, malgré la perte de trois important commandants de sa branche armée (Mohammad Barhoum, Mohammad Abou Chamala et Raëd al-Atar) et de plusieurs centaines de combattants, ressort renforcer politiquement à la suite de l’agression militaire israélienne.

    Le cessez le feu signé, les dirigeants du Hamas ont en effet revendiqué la « victoire », assurant avoir défait « la légende de l’armée israélienne qui se dit invincible » et obtenu l’allègement du blocus terrestre et maritime, principale revendication des Palestiniens. De plus, la résistance palestinienne a infligé à l’armée israélienne ses plus lourdes pertes depuis 2006 avec 65 soldats tués. Le mouvement qui avait connu une baisse de sa popularité dans la bande de Gaza à cause de sa mauvaise gestion, ses pratiques autoritaire et l’accaparement de certains secteurs de l’économie d’un côté et était affaibli au niveau régional après le renversement des Frères Musulmans en juillet 2013 en Egypte, s’est redoré son blason au niveau populaire et peut peser davantage politiquement dans le gouvernement d’unité nationale palestinien avec Mahmoud Abbas.

    En second lieu, l’échec de Netanyahou a profité à l’extrême droite israélienne.

    L’accord de cessez-le-feu, qui a été approuvé par Netanyahu de manière unilatérale, a en effet provoqué une fracture politique dans le gouvernement. Trois de ses ministres, dont le ministre d’extrème-droite A. Lieberman, ont rejetté l’accord, de même qu’une partie du Likud, le parti du premier ministre. La popularité de Netanyahu, qui avait atteint des chiffres records de 80% lors de l’invasion terrestre de la Bande de Gaza, s’est effondré depuis l’accord, que seul 38% juge correct.

    La trêve : pas la fin des problèmes pour la bande de Gaza

    L’accord de cessez-le-feu a permis la fin des bombardements israéliens et début de l’acheminement de l’aide humanitaire et des produits de consommation dans la bande de Gaza, mais pas de matériel de reconstruction encore. L’accord conclu sous l’égide du régime égyptien prévoit qu’Israel dessere son étau sur la bande de Gaza. La zone de pêche a été ramenée à six milles nautiques, contre 3, et devrait atteindre 12 milles à terme. En outre, Israël a indiqué qu’il allégerait les restrictions sur l’entrée des biens à Gaza en autorisant aux deux points de passage, Erez et Kerem Shalom, l’aide humanitaire et certains matériaux de construction. Pour la première fois depuis 2007, un convoi d’aide humanitaire du Pam (Programme alimentaire mondial) a pu traverser le passage de Kerem Shalom pour apporter à Gaza suffisamment de nourriture pour 150 000 personnes pendant cinq jours

    La trêve a néanmoins reporté à des pourparlers prévus au Caire sous un mois les discussions sur les questions les plus sensibles, comme la libération de prisonniers palestiniens, la réouverture de l’aéroport à Gaza ou la démilitarisation de l’enclave Gaza. Sur cette dernière demande, le Hamas et les autres groupes palestiniens ont refusé toute concession à ce niveau, rejetant toute tentative qui viserait à désarmer Gaza, la principale exigence d’Israël en vue d’un accord à long terme. Moussa Abou Marzouq, numéro deux du Hamas en exil, mais qui s’est rendu dans la bande de Gaza à la suite de l’accord, à déclarer qu’il faut « lancer au plus vite la reconstruction », tout en prévenant que les combattants devaient “retourner à l’entraînement” pour préparer l’avenir. Plusieurs organisations de résistances palestiniennes ont déclaré que « Les armes de la résistance étaient sacrées ».

    Continuer la mobilisation contre l’Etat d’Israel

    La défaite politique de l’Etat d’Israel est clair, comme on le voir dans des sondages publiées à la suite du cessez le feu par le quotidien Maariv qui donnent 61% des personnes interrogées estiment que leur pays n’a pas gagné la guerre si l’objectif était d’instaurer un calme durable, tandis que 58% des sondés (des juifs israéliens) considèrent que l’acceptation d’un cessez-le-feu illimité comme une erreur.

    Cette défaite politique ne doit malgré tout pas nous faire oublier que l’Etat d’Israel va continuer sa politique d’occupation, de colonisation et d’Apartheid contre les palestiniens, notamment en maintenant en tout cas pour l’instant la bande de Gaza en une prison à ciel ouvert, soumis au blocus économique et à la menace de l’intervention militaire israélienne, tandis que l’expansion des colonies en Cisjordanie va également se poursuivre, sans oublier la politique raciste contre les palestiniens citoyens d’Israel.

    Quelques exemples sont déjà à mentionner.

    Moins d’une semaine après la signature du cessez-le-feu à Gaza, Israël a annoncé le 31 aout sa décision de s’approprier 400 hectares de terres en Cisjordanie. En effet, Israël a décidé de déclarer propriété de l’État israélien ces 400 hectares proches de la colonie de Gva’ot, dans les environs de Bethléem, en réaction au meurtre de trois jeunes Israéliens en juin dans le secteur, a indiqué l’armée dans un communiqué. Les parties concernées ont 45 jours pour faire appel, a-t-elle précisé. Il s’agit d’une décision qui revient à une confiscation « sans précédent » par son ampleur depuis les années 1980, C’est sans oublier que le 20 aout les forces d’occupation israéliennes ont envahi à El Bireh – Ramallah le domicile de Khalida Jarrar, dirigeante du Front Populaire de libération de la Palestine (FPLP) lui intimant l’ordre de s’exiler dans la ville de Jericho avec interdiction d’en sortir. Cette pratique d’expulsion de dirigeants à l’intérieur de la Cisjordanie n’avait plus court depuis 1980.

    C’est pourquoi il faut continuer la lutte pour la libération des palestiniens, et notamment pour la levée complète du blocus et participer aux initiatives de solidarité avec les Palestiniens. La pression sur l’Etat d’Israël doit s’accentuer pour transformer cette défaite politique et militaire en victoire pour les Palestiniens, notamment par le développement de la campagne Boycott Désinvestissement Sanctions (BDS), seule à même de faire payer le prix de sa politique criminelle à Israël. Selon certaines sources, Israel aurait déjà subi des pertes de l’ordre de huit milliards de dollars en raison de la campagne de boycott contre les colonies illégales, ce qui équivaut à 20 pour cent de leur PIB.

    Nous devons également faire pression et dénoncer la collaboration politique, militaire et économique de nos gouvernements avec l’Etat d’Israel.

    De même nous répétons que la seule solution véritable pour arriver à une solution à la question palestinienne et juive est le démantèlement de l’Etat d’Israel et l’établissement d’un Etat démocratique, sociale et laïque dans la Palestine historique de 1948 pour tous (Israéliens et Palestiniens) sans aucune forme de discrimination et qui accorde le droit au retour aux réfugiés palestiniens dans leur ensemble.

    Vive la Résistance du Peuple Palestinien

    Joseph Daher Posted on September 1, 2014

    Voir articles précédents en lien avec cet article :

    -Solidarité avec la Palestine et les révolutions populaires arabes http://syriafreedomforever.wordpress.com/2014/08/29/solidarite-avec-la-palestine-et-les-revolutions-populaires-arabes/

     La question de la libération de la Palestine

    http://syriafreedomforever.wordpress.com/2014/07/21/la-question-de-la-liberation-de-la-palestine/

    Palestine, ou la résistance continue

    http://syriafreedomforever.wordpress.com/2014/07/08/palestine-ou-la-resistance-continue/

    http://syriafreedomforever.wordpress.com/2014/09/01/la-bande-de-gaza-detruite-mais-le-peuple-palestinien-est-debout-et-victorieux/

  • Pas de mission économique des Régions en Israël! (Lcr.be)

    En décembre, les trois Régions flamande, wallonne et bruxelloise programment une mission économique en Israël.

    Déjà maintenant, les Régions disposent de bureaux commerciaux à Tel Aviv pour développer l’échange économique.

    Le PTB était le premier à réagir contre le projet de cette mission et a lancé une pétition avec deux exigences: l’annulation de la mission économique et la fermeture des bureaux commerciaux belges en Israël.

    Cette initiative des élus PTB-GO Frédéric Gillot (Parlement wallon) et Youssef Handichi (Parlement bruxellois) a déjà permis la médiatisation de cette mission économique, en plein milieu de l’offensive terroriste israélienne à Gaza. Les partis au pouvoir ont été poussés à réagir. La nouvelle secrétaire d’État bruxelloise en charge du commerce extérieur Cécile Jodoigne (FDF) a réagi de manière négative et communiqué qu’une annulation n’est « pas à l’ordre du jour ».

    Dans la même période, la solidarité internationale avec Gaza a pris une ampleur importante avec la mise en place d’une plate-forme Urgence Gaza qui a su mobiliser en total plus que 10.000 personnes pour condamner les frappes israéliennes et l’occupation de la Palestine. La résistance palestinienne et la solidarité internationale pendant ces 51 jours de terreur ont infligé une défaite politique partielle à l’État d’Israël. Mais les exigences légitimes de la résistance palestinienne n’ont pas été pleinement satisfaites et le prix payé par la population gazaouie est très lours.

    Ce qui peut rendre l’espoir aux Palestiniens est sans doute la montée des campagnes BDS (boycott, désinvestissement, sanctions) dans le monde entier. Aussi en Belgique, les campagnes BDS – déjà existantes par le travail à longue durée de nombreuses associations – ont reçu des nouvelles impulsions d’énergies militantes. Même des personnalités qui ne s’étaient encore jamais exprimées sur la question du BDS comme le professeur connu de relations internationales Jonathan Holslag (VUB) appellent aujourd’hui au boycott d’Israël.

    La plate-forme BDS Belgique  regroupe un grand nombre d’organisations souscrivant à l’appel BDS. On y trouve parmi d’autres l’Association Belgo-Palestinienne (ABP), Intal et l’Union des Progressistes Juifs de Belgique (UPJB), qui ont été très actives dans les mobilisations Palestine de cet été. Parmi les organisations politiques on retrouve le PTB, Comac, la LCR et les JAC. C’est au sein de cette plate-forme qu’une mobilisation large et visible contre la mission économique des Régions en Israël pourrait se construire. Nous voulons y contribuer avec un objectif très clair : l’annulation de cette mission honteuse !

  • Palestine: un autre combat pour des centaines de Gazaouis, celui du handicap (Afps)

    Ils sont des cen­taines, comme Ahmed Ayyad, à devoir vivre désormais avec un membre en moins.

    Mais c’est aussi tout le système de santé de la bande de Gaza qui doit se battre pour faire face aux séquelles de la guerre entre Israël et le Hamas. Dans la salle d’attente du seul centre de pro­thèses de Gaza, Ahmed Ayyad apparaît en état de choc quand il évoque ce 20 juillet, où les éclats d’obus lui ont déchi­queté le bras, criblé la poi­trine et ont tué ses deux neveux et deux autres proches.

    « Les bom­bar­de­ments ont com­mencé au moment de la prière du matin, d’abord au loin. Nous les avons entendus se rap­procher vers 6h et nous avons dû quitter nos maisons », explique le jeune homme de 23 ans, le regard perdu. Il vivait dans le quartier de Chajaya, juste en face de la fron­tière avec Israël, l’un de ceux soumis aux pilon­nages les plus intenses. « J’ai été touché à la main, à la jambe et à la poi­trine. Il y avait des lam­beaux de chair partout, des gens qui avaient perdu leurs bras ou leurs jambes », se souvient-​​il. Il a été évacué vers Naplouse, en Cis­jor­danie, autre ter­ri­toire pales­tinien. Israël laissant les blessés graves sortir de l’enclave de Gaza pour se faire soigner ailleurs.

    En Cis­jor­danie, on lui a amputé le bras. A la dif­fé­rence de cer­tains blessés hos­pi­ta­lisés en Jor­danie, en Egypte ou en Turquie, il est rentré chez lui au bout de 14 jours pour être traité au Centre pro­thé­tique de Gaza.

    Un millier de Pales­ti­niens devraient souffrir d’un han­dicap per­manent sur la dizaine de mil­liers qui ont été blessés pendant la guerre, selon des esti­ma­tions de l’ONU. Des pro­thèses, le Centre pro­thé­tique de Gaza n’en manque pas. Elles lui sont fournies par la Croix-​​Rouge. Mais les comptes de la muni­ci­palité sont dans le rouge et rien n’assure que les 25 salariés du centre puissent continuer à tra­vailler, dit son directeur, Hazem Chawwa. « Cela fait trois mois que les employés n’ont pas été payés », souligne-​​t-​​il.

    El Watan avec AFP, mardi 2 septembre 2014

    http://www.france-palestine.org/Palestine-Un-autre-combat-pour-des