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Révolutions Arabes - Page 85

  • Yémen : vers le même scénario qu’en Syrie et en Irak (Anti-k)

     

    Chef de mission au Yémen pour Médecins sans frontières, Hassan Boucenine dénonce l’inaction de la communauté internationale dans le pays, ravagé par un an et demi de guerre.

    Fin août, l’Organisation des Nations unies a revu à la hausse son bilan humain de la guerre qui oppose, au Yémen, le président en exil, Abd Rabbo Mansour Hadi, soutenu par une coalition arabe dirigée par l’Arabie saoudite, aux rebelles houthistes, partisans de l’ancien chef de l’Etat, Ali Abdallah Saleh. Au moins 10 000 personnes ont perdu la vie dans le conflit, assurait l’ONU. Chef de mission au Yémen pour Médecins sans frontières, Hassan Boucenine a passé dix-sept mois dans le pays, où il coordonnait l’aide humanitaire de l’ONG dans un pays ravagé par un an et demi de guerre.

    Depuis l’échec des dernières négociations, les combats et les bombardements ont repris dans le pays début août. Quelle est la situation humanitaire du pays aujourd’hui ?

    Quatre ou six semaines après l’arrêt des négociations à Koweït, les hostilités ont repris avec une intensité violente, tant par les bombardements que par les combats urbains, comme à Taiz. Non seulement l’intensité est très haute mais cela survient après un an et demi de conflit, le pays est épuisé, et la structure de santé publique n’existe plus.

    L’ONU parle aujourd’hui de 10 000 morts dus au conflit.

    Les morts dus à la violence directe et aux combats, à la guerre, c’est une chose, mais quand le système de santé publique s’écroule, il y a nombre de morts invisibles. La plupart des hôpitaux ont fermé, et dans ceux qui sont encore ouverts, les médicaments ne sont pas disponibles, ou très peu. Il y a des pans entiers de services qui ne fonctionnent plus.

    Un couple avec une femme enceinte qui a besoin d’une césarienne, par exemple, va partir au dernier moment, faire une longue distance pour arriver à un hôpital. Très souvent les patients arrivent dans un état irrécupérable. Beaucoup trop tard. Et on va perdre la maman, ou l’enfant, ou les deux.

    Ce sont des morts qui ne sont pas comptés. Comme ceux qui vont mourir d’une insuffisance cardiaque parce qu’ils n’ont pas les médicaments qu’ils prennent habituellement, etc. Il y a également des morts dus à la malnutrition, parce que dans plusieurs endroits du pays les gens sont mal nourris et contractent plus facilement des infections.

    L’impact sur la démographie de cette guerre et l’effet sur la pyramide des âges vont se faire ressentir dans les années à venir. Nous étions dans une catastrophe humanitaire l’année dernière, aujourd’hui c’est hors échelle.

    Un hôpital soutenu par MSF a subi cet été un bombardement meurtrier de la coalition saoudienne. Quelles sont les zones où MSF est actif au Yémen, et celles qui lui sont inaccessibles ?

    Jusqu’au dernier bombardement d’un de nos hôpitaux qui était dans le gouvernorat de Hajjah, nous étions présents dans la large majorité du pays, Nord et Sud, malgré les difficultés évidentes de sécurité, et nous avons été forcés et contraints de prendre la décision de retirer nos équipes internationales du gouvernorat de Hajjah et de Saada, tout au nord, après quatre destructions directes de nos infrastructures par la coalition saoudienne. Mais nous soutenons toujours les hôpitaux.

    Nous sommes prêts à prendre des risques, mais la sécurité de nos équipes est une chose que nous prenons très sérieusement. Il y a des limites à ne pas dépasser, on ne va pas se mettre sous les bombes sciemment.

    Je ne pense pas qu’il soit impossible pour les Etats-Unis, qui soutiennent l’Arabie saoudite et sont responsables de la coordination des opérations aériennes, de faire en sorte qu’il y ait deux cents ou trois cents endroits qu’on ne cible pas. Je pense que si ce n’est pas fait c’est parce qu’on s’en fiche et que de toute façon il n’y a aucune conséquence. C’est la mort du droit international.

    Quelles sont aujourd’hui les responsabilités de chaque partie dans ces violations du droit international que vous dénoncez ?

    La coalition saoudienne dispose d’une puissance de feu massive, jamais vue ailleurs. Ils bombardent massivement. Nous, nous soutenons beaucoup d’hôpitaux et nous nous faisons bombarder par les Saoudiens.

    Les houthistes ont beaucoup moins de puissance de feu et pas d’aviation. Mais nous avons des soucis sur les lignes de front : à Aden pendant le siège de la ville, et à Taiz aujourd’hui qui est sous le feu constant de l’artillerie houthiste, et où les deux parties se battent au milieu de zones résidentielles, à côté d’hôpitaux et d’écoles.

    A quel point le pays est-il morcelé ?

    Il y a une perte de contrôle total. Dans le Sud la situation est quasiment hors de contrôle. Au Nord ça tient encore, mais sans une manne financière qui permet d’acheter les forces en présence cela ne durera pas longtemps, donc on va vers un éclatement du pays.

    Si on laisse le pays se morceler, la situation qui est celle d’Aden aujourd’hui – éclatement des forces en présence, taux d’insécurité élevé – va être dupliquée dans tout le pays. Le pire scénario, c’est une perte de contrôle et une fragmentation totale du pays, avec des baronnies et milices locales qui gèrent leur district et leur gouvernorat, et une insécurité totale et permanente : assassinats, voitures explosives, attentats-suicides, etc.

    En dehors d’une réponse politique, quelles sont les mesures humanitaires les plus urgentes ?

    Le plus urgent, c’est d’apporter les médicaments nécessaires, de redémarrer les structures hospitalières dignes de ce nom, et qu’il y ait d’autres organisations que Médecins sans frontières qui s’occupent des hôpitaux centraux.

    On ne peut pas tenir ce système à bout de bras bien longtemps. Il faut s’assurer que les programmes d’aide à la nutrition sont mis en place, avec des gens sur place qui les suivent vraiment, ce qui n’est fait nulle part. L’Unicef envoie énormément d’aide nutritionnelle, mais personne n’est là pour faire tourner les programmes nutritionnels et ça ne marche pas.

    Une sortie politique du conflit est-elle toujours possible ?

    Je ne vois pas qui a intérêt à ce que cela perdure, il n’y a rien à gagner. C’est vraiment un manque de volonté de la communauté internationale. Il est temps d’avoir une administration de transition avec au moins les deux parties en présence et que la communauté internationale joue son rôle. Il y a un abandon total.

    Plus nous laisserons passer le temps et plus on va se diriger vers une guerre d’attrition et moins il sera possible de faire la paix. Aujourd’hui, c’est encore possible parce que le pays n’a pas implosé, il y a une résilience extraordinaire du peuple yéménite.

    Sans l’intervention directe ou indirecte des Etats-Unis et de la Russie, je ne vois pas comment cela peut se régler. Les deux camps sont dans une impasse. Donc il faut que la communauté internationale pousse les deux parties à accepter un accord. Il n’est pas encore trop tard pour faire la paix.

    Si on loupe le coche entre maintenant et la fin de l’année il ne faudra pas se plaindre que le Yémen soit irrécupérable pour les cinq à dix prochaines années. Et les conséquences se feront sentir jusqu’en Europe. On a vu ce qu’il s’est passé en Irak et en Syrie. Si on veut le même scénario on en prend la route. Il est encore temps d’agir, mais la fin de l’année c’est demain.

    Le Monde  24 septembre 2016

    http://www.anti-k.org/

  • La « Russie soutient-elle le régime Assad ou bien mène-t-elle sa propre guerre en Syrie ? » (Souria Houria)

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    Il apparaît de plus en plus que le Kremlin poursuit ses propres objectifs de guerre en Syrie, qui vont bien au-delà du simple soutien au régime Assad. Cette nouvelle réalité doit être impérativement prise en compte pour sortir de l’impasse totale qui prévaut à l’ONU.

    La vision actuelle du conflit syrien repose sur l’hypothèse, à mon avis dépassée, que la Russie apporterait un soutien, certes inconditionnel, mais un soutien au régime Assad. Or il semble de plus en plus évident que le despote syrien n’est plus maître des opérations menées en son nom sur le territoire qu’il prétend gouverner. Ce sont les militaires russes, en coordination avec les « conseillers » iraniens, qui décident en premier chef.

    L’ENJEU D’ALEP

    Le bombardement aérien d’un convoi humanitaire de l’ONU et de la Croix Rouge internationale, durant la nuit du 19 septembre 2016, au nord d’Alep, porte toutes les marques d’une initiative du Kremlin. Il s’est poursuivi durant deux longues heures, alors même que le régime Assad avait donné son accord à l’acheminement de cette aide. Une partie des vingt civils tués sont des volontaires du Croissant rouge syrien, dont le président, Abderrahmane Attar, est un proche de Bachar al-Assad.

    Rappelons enfin que l’opposition et les jihadistes n’ont aucune force aérienne, tandis que l’aviation pro-Assad n’a aucun moyen de bombardement nocturne. Le raid du 19 septembre a d’ailleurs été prolongé, durant la nuit suivante, par de nouveaux bombardements aériens d’installations médicales, cette fois au sud d’Alep. J’avais décrit sur ce blog, en avril dernier, le caractère systématique de la destruction de toute infrastructure de santé dans les zones tenues par l’insurrection à Alep. Il s’agit de briser les derniers ressorts d’une population civile, privée de soins comme de nourriture, afin de contraindre la résistance locale à la capitulation.

    C’est ce scénario implacable qui a déjà conduit, à une échelle plus restreinte, à l’évacuation des combattants, mais aussi de la population civile du bastion révolutionnaire de Daraya, à proximité de Damas, le 26 août 2016. C’est bien cette alternative entre la reddition et la mort que la Russie entend imposer dans toute sa brutalité aux habitants des secteurs rebelles d’Alep. Le Kremlin a en effet ressenti comme une humiliation la rupture du siège des quartiers insurgés d’Alep, au milieu de l’été, et a tout fait pour rétablir un blocus impitoyable, au début de septembre.

    La carte ci-dessous des bombardements russes sur le Nord de la Syrie, du 20 au 22 septembre, établie par l’Institute for the Study of War, prouve que les zones tenues par Daech (en gris) sont épargnées, alors que les frappes se concentrent sur le territoire tenu par l’opposition (en jaune).

    Russia 20-22 Sept 2016

    LES BUTS DE GUERRE DE MOSCOU

    On ne crédite pas assez Vladimir Poutine d’une vision mondialisée de son engagement en Syrie. Le président russe a parfaitement compris que le retrait ostensible des Etats-Unis hors du Moyen-Orient lui offrait le privilège de restaurer, à partir de cette région, un statut de superpuissance disparu avec l’URSS. Les intérêts anciens de Moscou en Syrie et les affinités multiples entre Poutine et Assad pèsent dès lors moins que ce grand dessein russe qui se développe depuis le Moyen-Orient vers le reste du monde.

    L’intervention militaire russe en Syrie, directe et massive depuis septembre 2015, se fonde sur un discours-programme prononcé quelques jours auparavant par Poutine à la tribune de l’ONU. Le président russe s’y pose en farouche défenseur de la souveraineté des « Etats », en fait des régimes en place, contre les aspirations des peuples. Il lance ainsi une campagne idéologique qui ne peut se comparer qu’à la « guerre globale contre la terreur » de George W. Bush, elle aussi conceptualisée à la tribune de l’ONU, en 2002.

    De même que la vision des néo-conservateurs américains rejetait dans l’enfer de la « terreur » toute forme d’opposition, dès lors associée à Al-Qaida, la propagande pro-Poutine stigmatise comme « terrorisme » toute contestation organisée du statu quo, aussitôt assimilée à Daech. Mais, de même que « W » s’est heurté à la réalité de l’Irak et a embourbé ses troupes dans ce pays « libéré », Poutine fait désormais l’expérience de l’incapacité d’Assad à rétablir sa position autrement que sur des champs de ruines.

    MILICIENS PRO-IRANIENS ET IRREGULIERS SYRIENS

    La contre-insurrection en milieu urbain, que la dictature Assad a été incapable de mener, a été assumée à partir de 2013 par les milices pro-iraniennes, d’abord le Hezbollah libanais, puis différents groupes irakiens et afghans. Les Gardiens de la Révolution, venus d’Iran, ont donné sa cohérence opérationnelle à ce dispositif disparate. C’est d’ailleurs le général Qassem Soleimani, le chef des troupes de choc des Gardiens de la Révolution, qui s’est rendu à Moscou en juillet 2015 pour alerter ses alliés russes sur les défaillances du régime Assad, alors en recul sur tous les fronts.

    L’intervention russe en Syrie, en septembre 2015, a beau avoir été « cadrée » à l’ONU par Poutine, elle est donc motivée également par les faiblesses intrinsèques au régime Assad. L’armée gouvernementale, épuisée par l’hémorragie des désertions et par cinq années de conflit, n’est plus que l’ombre d’elle-même. Les troupes combattantes dignes de ce nom sont réservées à la protection du régime lui-même. La seule unité reconfigurée pour l’offensive est commandée par Suhail al-Hassan, général des services de renseignement de l’Armée de l’Air, les plus puissants de tous les « services » en Syrie. Hassan est surnommé « le Tigre » (pour mémoire, Assad signifie « lion » en arabe).

    Cette contraction du périmètre d’action de l’armée loyaliste a amené l’émergence d’un vaste éventail de milices, aux titres d’autant plus ronflants que leur valeur militaire est discutable. Les militaires russes engagés sur le terrain, depuis plus d’un an, ont dû, après les « conseillers » iraniens, se frayer un chemin dans le maquis des groupes armés pro-Assad. Rien ne permet d’affirmer, contrairement aux allégations de certaines sources, que des soldats russes auraient combattu aux côtés d’irréguliers syriens.

    Il est en revanche certain que le Kremlin a pris la mesure, avec un déplaisir à chaque fois croissant, du degré de corruption et d’indiscipline prévalant dans les rangs des pro-Assad. C’est pourquoi le président syrien a été convoqué à Moscou, en octobre 2015, dans un avion militaire russe. Ce déplacement est le seul de Bachar al-Assad à l’étranger depuis le début de la révolution syrienne en 2011 et il n’a été annoncé qu’après le retour du dictateur à Damas.

    Poutine a jugé nécessaire de préciser qu’il était lui-même à l’initiative de ce sommet russo-syrien. De manière plus générale, les officiers russes en Syrie ont pris directement en mains la conduite des opérations, notamment lors de l’expulsion de Daech hors de l’oasis de Palmyre. Cet interventionnisme russe de plus en plus pesant amène à s’interroger sur l’insistance mise par le Kremlin à un maintien d’Assad au pouvoir : il est désormais possible que le dictateur syrien, pieds et poings liés par Moscou, soit le seul dirigeant capable d’accepter un tel degré d’ingérence multiforme de la part de son « protecteur » russe.

    NEGOCIER A ALEP PLUTOT QU’A NEW YORK

    En tout état de cause, le destin de la Syrie et de son président importe moins pour Poutine que la montée en puissance mondiale de la Russie, gagée sur le succès de l’aventure syrienne. Il est dans ces conditions vain d’espérer régler entre Washington et Moscou le sort de la Syrie, puisque, dans ce jeu à somme nulle, la Russie ne peut accepter qu’une victoire totale. La séquence récente à l’ONU le démontre d’autant plus crûment qu’elle a été suivie, depuis le 23 septembre 2016, d’un déluge de bombes russes sur Alep, avec destruction ciblée de trois des quatre centres de la Défense civile.

    Pour sortir d’une impasse aussi désastreuse pour le système international, il est urgent de s’atteler enfin à un cessez-le-feu entre belligérants syriens à Alep. Cette approche « locale », que je prône depuis janvier 2014, à rebours des grands-messes diplomatiques sur les bords du Lac Léman, passe par la neutralisation de toutes les forces étrangères, qu’elles soient russes, pro-iraniennes ou jihadistes. Elle a l’immense avantage de ne pas poser la question du pouvoir à Damas et de contourner ainsi un blocage assuré au Conseil de sécurité de l’ONU.

    Que Staffan di Mistura, l’envoyé spécial de l’ONU pour la Syrie depuis 2014, cesse de se lamenter dans les couloirs de New York ou de Genève. Qu’il se rende sur-le-champ à Alep pour travailler à cette « paix des braves » entre Syriens de l’Est et de l’Ouest de la ville. Le défi est immense, mais si, comme l’affirme Ban Ki-moon, le destin de l’ONU est en jeu, alors cette voie doit être explorée jusqu’au bout. La Russie est en guerre en Syrie, il est temps d’en tirer toutes les conséquences, au moins diplomatiques.

    Jean-Pierre FILIU

    Souria Houria le 25 septembre 2016
     
  • Cent ans après les accords Sykes-Picot : L’Orient arabe trahi (Aurdip + MEE)

    L'accord impliquait 3 impérialismes

    Colloque de CVPR PO au Sénat

    Le CVPR PO (Comité de Vigilance pour une Paix Réelle au Proche Orient), en partenariat avec le site ORIENT XXI, organise un colloque, à l’occasion du centième anniversaire du "soulèvement arabe " contre les Turcs.

    « Un siècle après les accords Sykes-Picot »

    « L’ORIENT ARABE TRAHI »

    8 octobre 2016 au Palais du Luxembourg (Salle Clemenceau)

    Programme

    8h30 à 9h00 : Accueil des participants : contrôle à l’entrée du Palais du Luxembourg ; installation dans la salle Clemenceau.

    9h00 précises : ouverture du colloque.

    Remerciements par le président du CVPR PO, Me Maurice Buttin. Interventions de M. Alain Gresh, directeur du journal en ligne ORIENT XXI ; de Mme Nathalie Goulet, sénatrice, qui parraine et préside le colloque ; de l’ambassadeur de Palestine S.E.M. Salman El Herfi ; du président qui présentera les objectifs du colloque.

    Séance de la matinée. 9h30 à 12h00. Modérateur : Maurice Buttin

    Situation du Proche-Orient avant 1947

    9h30 à 10h00 : La renaissance des nationalismes juifs et arabes avant 1914.
    Intervenante : Sandrine Mansour, historienne au CRHIA Université de Nantes, conseillère pour des coopérations entre la France et la Palestine.

    10h00 à 10h30 : Les accords Sykes-Picot vus par les Arabes.
    Intervenante : Najwa Barakat, journaliste, romancière libanaise.

    10h30 à 11h00 : De la Déclaration Balfour au partage de la Palestine ou comment le projet sioniste est passé de l’utopie à l’inévitable en trente ans.
    Intervenant : Thomas Vescovi, professeur, et chercheur en Histoire contemporaine, diplômé de l’Université Paris VIII

    11h00 à 11h30 : La résistance arabe face à l’idéologie occidentale et les intérêts des élites locales
    Intervenant : Boutros Hallaq, professeur émérite de l’Université Sorbonne Nouvelle Paris III.

    11h30 à 12h00 : Débat entre les intervenants et avec les participants.

    De 12h00 à 13h30 déjeuner au restaurant du Sénat ou libre.

    13h30 à 14h00 : Accueil des participants ; contrôle à l’entrée du Palais du Luxembourg ; installation dans la salle Clemenceau.

    Séance de l’après-midi : 14h00 à 17h00. Modérateur Alain Gresh.

    Les conséquences aujourd’hui de la duperie d’hier

    14h00 à 14h25 : Le partage. Israël. Résistance palestinienne. Du refus israélien de facto de tout Etat palestinien.
    Intervenant : Hassan Balawi, ancien journaliste de la Télévision palestinienne, diplomate, mission de Palestine auprès de l’U.E. de la Belgique et du Luxembourg.

    14h25 à 14h50 : Interventions étrangères au P.O de 1947 à 2011.
    Intervenant : Philippe Gunet, général de l’armée de l’air en retraite, analyste politique spécialisé sur les questions de Défense et de Sécurité au Proche et Moyen Orient. Membre du comité de rédaction du journal en ligne ORIENT XXI.

    14h50 à 15h15 : Le Proche-Orient depuis les indépendances : entre rêve d’unité et divisions.
    Intervenante : Agnès Levallois, consultante, spécialiste du monde arabe contemporain, chargée de cours à Sciences Po, vice-présidente de l’IrEMMO.

    15h15 à 15h40 : De quoi l’Etat islamique est-il le nom ? Entre utopie violente et désillusions (2014-2016)
    Intervenante : Myriam Benraad, politologue, spécialiste de l’Irak et du Moyen-Orient à l’Institut de recherches et d’études sur le monde arabe et musulman (IREMAM - CNRS) et maître de conférences à l’Université de Limerick en Irlande. Directrice du mastère sur la Paix et le développement.

    15h40 à 16h00 : pause

    16h00 à 16h25 : Décomposition des Etats et recompositions
    Intervenant : Yves Aubin de la Messuzière, ancien ambassadeur de France, spécialiste du monde arabe.

    16h25 à 16h50 : Débat entre les intervenants et avec les participants.

    16h50 à 17h00 : Conclusions Pierre Lafrance, ambassadeur de France.

    Ce colloque, placé sous le patronage de la sénatrice Nathalie Goulet, le samedi 8 octobre 2016, de 9 h à 17 h au Palais du Luxembourg (Salle Clemenceau- 262 places).

    Le Bulletin d’inscription, ci-après, obligatoire, et le règlement, doivent être adressés au secrétariat du CVPR PO : chez Maurice Buttin, 54 rue des Entrepreneurs 75015 Paris.

  • Nouveautés sur Agence Médias Palestine

     
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    Par Jonathan Cook,  20 septembre 2016 (paru dans le National Abu Dhabi)   L’annonce par les États Unis, la semaine dernière, du plus gros programme d’aide militaire à Israël, de l’histoire, a été du gagnant-gagnant. Le premier ministre Benjamin Netanyahu a pu se vanter que son lobbying avait fait monter l’aide de 3,1 milliards à 3,8...
     
     
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    Thayeer Hastings – Al Shabaka – 15 septembre 2016     L’histoire orale a un long précédent dans la culture arabe et palestinienne qui découle d’une tradition orale plus vaste (1). Dans les années qui suivirent immédiatement la Nakba de 1948, la tradition arabe du hakawati (conteur) a été utilisée, selon Nur Masalha, pour étayer...

  • Brest Palestine

     

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    Conférence, «Regards sur la Palestine»,

    mercredi 28 septembre,

    au Vauban de 18h à 20 h

    Le groupe Finistère du Club de la presse organise une conférence avec Corinne et Laurent Mérer, ancien préfet maritime de l’Atlantique et le journaliste-documentariste Mikaël Baudu qui a réalisé le film « Lammoù- Kalon e Palestinia », Battements de cœur en Palestine.
     
    Le documentaire, de 26 min projeté pendant la conférence, suit une jeune étudiante en médecine partie pour une mission humanitaire en Palestine au coté de deux médecins Brestois. C’est dans ce cadre humanitaire que Corinne et Laurent Mérer, ont vécu 3 mois en Palestine auprès d’une ONG, à l’appel des chrétiens d’Orient.
     
     
  • Nouveautés sur Association France Palestine Solidarité

    La prétendue enquête sur l’opération "Barrière protectrice" : un protocole de blanchiment

    B’Tselem, Centre Israélien d’Information sur les Droits de l’Homme dans les Territoires Occupés, lundi 26 septembre 2016
     
     
     
    Il y a deux ans, pendant l’été 2014, a eu lieu un autre “cycle de combats” dans la bande de Gaza entre Israël et les Palestiniens. Israël l’a appelé Opération Barrière Protectrice. En terme de préjudice à l’encontre des Palestiniens, il a été la période d’hostilités la plus plus meurtrière et la plus destructrice depuis 1967. Au cours de l’Opération (...)
     

     
     

    Les enfants de Gaza attendent le bateau des femmes pour Gaza

    Ziad Medoukh, vendredi 23 septembre 2016
     

  • Israël : Netanyahou passe à la caisse, Obama encaisse (NPA)

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    Il y a quelques jours, le conseiller de Benjamin Netanyahou pour les questions de sécurité, Jacob Neguel, est allé à Washington pour signer un accord stratégique pour dix ans avec les États-Unis. Une mince affaire de 38 milliards de dollars [sic].

    Après avoir traité Barack Obama et son administration de tous les noms d’oiseaux, le Premier ministre israélien n’est pas gêné pour passer à la caisse, et j’imagine qu’il dira même merci du bout des lèvres. Obama, qui n’aime ni Netanyahou ni sa politique, fera certainement un discours sur l’amitié éternelle entre les États-Unis et Israël, d’autant qu’il veut aider Hillary Clinton dans sa campagne électorale, et comme tous les candidats à la présidence, elle a besoin du soutien des amis d’Israël.

    Netanyahou lui aussi présente cet accord comme une grande victoire personnelle.

    En fait, ce n’est pas un « big deal », comme disent les Américains : depuis plusieurs décennies déjà, Israël reçoit chaque année du Trésor américain plus de trois milliards de dollars en aide militaire, et il n’y a donc pas de changement substantiel, malgré les vantardises d’un Premier ministre qui a besoin de renforcer son soutien populaire, alors que le parquet semble décidé à aller jusqu’au bout dans son enquête sur des affaires de corruption de la famille Netanyahou.

    Pourquoi, malgré les inimitiés flagrantes et des divergences politiques importantes, l’administration états­unienne renouvelle-t-elle son soutien massif à l’État d’Israël ? Certains mentionneront l’influence du lobby pro-israélien (juif et surtout évangéliste) comme raison première de cette aide militaire sans précédent. En fait, si son influence est réelle sur les élus, elle reste relative au niveau de l’administration étatsunienne, qu’elle soit démocrate ou républicaine.

    La bonne affaire étatsunienne

    Ce qui sous-tend l’alliance stratégique pérenne entre Washington et Tel Aviv, c’est d’abord et avant tout le rôle d’Israël au Moyen-Orient et sa place dans le système de défense de l’Empire. En échange de 3,8 milliards de dollars annuels pendant dix ans et du bouclier diplomatique que Washington lui fournit, Israël protège les intérêts globaux des États-Unis dans la région… et parfois au-delà.

    Finalement, tout compte fait, il s’agit d’une bonne affaire pour les États-Unis :

    l’État hébreu remplace une 9e flotte dans la région, qui aurait coûté beaucoup plus… De plus, s’il devait y avoir des morts, ce seraient des soldats israéliens et pas des GIs. Israël est un immense porte-avion des forces armées américaines pour une somme relativement modeste.

    Le problème auquel ont parfois été confrontées les administrations américaines, c’est qu’il arrive à l’allié israélien de prendre des initiatives qui ne sont pas toujours en accord avec les priorités de la Maison-Blanche et du Département d’État. C’est la queue qui essaie de bouger le chien… Mais dès lors que des intérêts stratégiques étatsuniens sont en jeu, la queue doit se soumettre à la volonté du chien, comme vient de le confirmer l’accord entre Washington et l’Iran, ces derniers étant toujours considérés par les néoconservateurs israéliens comme une menace globale contre le monde libre [sic], qui ne peut être désamorcée que par la force.

    Avec le chèque, les États-Unis auraient bien fait d’expliquer à Benjamin Netanyahou les nouvelles réalités géostratégiques et la nécessité pour Israël de changer de disque dur.

  • La campagne des femmes saoudiennes pour la suppression de la tutelle masculine dans le royaume rallie des centaines de milliers de soutiens (Global Voices)

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    ‘En prison : Mettre fin à la tutelle masculine en Arabie Saoudite’ – Capture d'écran de la campagne de Human Rights Watch Source: YouTube Video.

    Dans le cadre des actions visant à abroger les draconiennes lois anti-féminines de leur pays, les femmes d'Arabie Saoudite ont lancé une campagne exigeant la fin de l'autorisation masculine pour des activités aussi courantes que le travail, la propriété et les voyages.

    Sous le hashtag #TogetherToEndMaleGuardianship [Ensemble pour mettre fin à la tutelle légale des hommes] et sa version arabe #سعوديات_نطالب_باسقاط_الولاية (signifiant ‘Les Saoudiennes exigent la fin de la tutelle légale’), la campagne a récolté des centaines de milliers de soutiens à travers le monde.

    Financée par Human Rights Watch, la campagne suit la publication de son rapport détaillé intitulé “Coincées : les femmes et l'institution de la garde légale masculine en Arabie Saoudite”. L'organisation internationale de défense des droits humains explique :

    En Arabie Saoudite, la vie d'une femme est contrôlée d'un homme de la naissance à la mort. Toute femme saoudienne doit avoir un gardien masculin, d'ordinaire son père ou son mari, dans certains cas un frère ou même un fils, qui a le pouvoir de prendre toute une gamme de décisions cruciales à sa place. Comme l'ont déclaré des dizaines de femmes à  Human Rights Watch, l'institution de la tutelle légale est l'obstacle le plus considérable à la mise en oeuvre des droits des femmes dans ce pays, transformant efficacement les femmes adultes en mineures juridiques incapables de prendre des décisions clés les concernant.

    Le rapport comportait trois courtes vidéos illustrant les effets de l'institution sur la vie des femmes, et des déclarations de citoyennes et militantes féministes saoudiennes qui considèrent la loi comme un handicap social et économique.Ainsi, une ancienne directrice d'école et Saoudienne engagée de 44 ans, Hayat, disait à Human Rights Watch le 7 décembre 2015 :

    L'institution de la tutelle légale affecte aussi la capacité des femmes à chercher du travail à l'intérieur de l'Arabie Saoudite et à saisir des opportunités à l'étranger qui pourraient faire progresser leur carrière. Plus précisément, les femmes ne peuvent demander un passeport sans l'accord d'un gardien masculin, et ont besoin de sa permission pour voyager hors du pays. Les femmes ne peuvent pas non plus étudier à l'étranger avec une bourse du gouvernement sans approbation du gardien, et, même si ce n'est pas toujours appliqué, doivent officiellement être accompagnées d'un parent masculin tout au long de leurs études.

    Cela sème le doute en vous et dans votre conscience de soi. Comment pouvez-vous vous respecter, comment votre famille vous respectera, s'il est votre gardien légal ?

    Human Rights Watch explique aussi que les motifs religieux qui justifieraient prétendument l'institution de la tutelle légale masculine ont été contestées à maintes reprises :

    L'imposition en Arabie Saoudite de l'institution de la garde légale est fondée sur l'interprétation la plus restrictive d'une sourate coranique ambiguë—interprétation contestée par des dizaines de Saoudiennes, parmi lesquelles des universitaires et des féministes musulmanes, qui ont été interrogées par Human Rights. Les théologiens contestent eux aussi cette interprétation, y compris un ancien magistrat saoudien qui a dit à Human Rights Watch que l'imposition par le pays de la garde légale n'est pas requise par la charia, et l'ancien directeur de la police religieuse, lui aussi théologien respecté, qui a dit en 2013 que l'interdiction de conduire pour les femmes en Arabie Saoudite n'est pas exigée par la loi islamique.

    Voilà, parmi de nombreuses autres raisons, pourquoi les femmes saoudiennes et ceux qui les soutiennent contestent, sur Twitter et ailleurs, l'institution de la tutelle. Selon Vocativ, au 4 août 2016, pas moins de 170.000 tweets avaient été envoyés tant en arabe qu'en anglais.

    Rien d'étonnant à de telles positions si on considère que l'Arabie Saoudite a été classée 134ème sur 145 pays de l'Index mondial des inégalités hommes-femmes du Forum Economique Mondial de 2015, ce qui n'empêche pas les femmes saoudiennes de poursuivre la lutte dans l'espoir que le statu quo sera bientôt ébranlé.

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