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  • Au Yémen, la stratégie mortifère des belligérants (Orient 21)

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    En 2011, le Che ...

    Après une accalmie pendant les négociations de paix de Koweït, le conflit au Yémen a repris de plus belle.

    Les bavures de la coalition emmenée par l’Arabie saoudite se multiplient et la communauté internationale accroît, bien qu’encore timidement, la pression sur celle-ci. Les États-Unis réduisent leur coopération avec Riyad, alors que les Russes s’impliquent dans une guerre qu’ils ont longtemps négligée. Parallèlement, les parties yéménites en conflit tentent d’avancer leurs pions, chacun cherchant à affirmer sa légitimité.

    Le 6 août 2016, l’envoyé spécial du secrétaire général des Nations unies, Ismaïl Ould Cheikh Ahmed a annoncé la fin du cycle de pourparlers de paix sur le Yémen. Ces négociations avaient débuté le 21 avril 2016, après deux premières sessions en Suisse. Malgré la longueur de ce troisième round et la grande variété des questions et des propositions avancées par les délégations, aucun accord n’a été conclu. L’envoyé spécial a promis de nouvelles négociations, sans qu’une date ait été convenue. En même temps, les deux parties au conflit, le gouvernement du président Abd Rabbo Mansour Hadi et l’alliance entre les houthistes et l’ex-président Ali Abdallah Saleh ont chacune laissé entrevoir les actions qui leur garantiront, espèrent-elles, une meilleure position dans le prochain round.

    Étrangler l’alliance houthistes/Saleh

    Le gouvernement Hadi devrait agir sur deux fronts : militaire et économique. Les forces du gouvernement et leurs alliés tribaux ont lancé une nouvelle offensive1 sur le front de Nihm (à l’est de la capitale Sanaa). En outre, peu de temps après la fin des négociations au Koweït, le porte-parole de la coalition menée par l’Arabie saoudite a annoncé une relance de son opération «  Restaurer l’espoir  »2. En plus du front de Nihm, on s’attend à ce que les forces gouvernementales et leurs alliés, soutenus par la coalition, tentent de progresser sur le front de Marib et de Midi, (voir ce rapport de Chatham house pour comprendre ces différents fronts).

    Les lignes de front en avril 2016
    In Peter Salisbury, «  Yemen : Stemming the Rise of a Chaos State  », Chatham House, mai 2016.

    2016 بيتر ساليزبيري، شاتام هاوس،أيار/ مايو

    Sur le plan économique, le gouvernement et les pays de la coalition vont essayer d’étrangler l’alliance houthistes/Saleh en augmentant la pression sur l’accès à leurs ressources financières. La Banque centrale du Yémen (BCY), qui reste basée dans la capitale Sanaa — contrôlée par l’alliance houthistes/Saleh — a réussi à éviter l’effondrement total de l’économie en gardant sa neutralité et son indépendance vis-à-vis des belligérants, et en continuant à verser les traitements des fonctionnaires, y compris ceux des militaires sans se préoccuper de savoir de quel côté ces derniers combattent3. Après de nombreuses menaces de «  relocaliser  » la Banque, et malgré l’opposition de la communauté internationale à toute initiative mettant en danger l’indépendance de la BCY, le gouvernement d’Abd Rabbo Mansour Hadi a envoyé le 30 juin une lettre officielle au Fonds monétaire international (FMI). Il lui demande de geler les réserves du Yémen et de cesser d’accepter la signature du gouverneur et du gouverneur adjoint actuels de la BCY. Après que la lettre a «  fuité  » dans la presse, et à quelques heures de la cérémonie de clôture des pourparlers du Koweït, le gouvernement Hadi a déclaré à l’agence de presse officielle Saba news Agency qu’il avait non seulement écrit au FMI, mais aussi à toutes les banques et institutions financières, pour leur demander la même chose. Les mandats du gouverneur et du gouverneur adjoint expirent en août 2017. Toutefois le mandat des trois autres membres du conseil des gouverneurs prend fin en ce mois d’août 2016, et le gouvernement Hadi a fait savoir clairement son intention de remplacer les membres actuels par d’autres plus loyaux, favorables à une position anti-houthistes/Saleh.

    Face au tarissement rapide des réserves yéménites, les pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG) ont fait savoir qu’ils n’avaient aucune intention d’injecter des fonds dans la Banque centrale pour sauver l’économie de l’effondrement. Le gouvernement Hadi et la coalition saoudienne semblent vouloir mettre ainsi la pression sur l’alliance houthistes/Saleh. Ils espèrent que ces derniers ne pourront plus payer les salaires du secteur public, entraînant la chute de l’économie et le mécontentement populaire.

    Le «  Conseil politique suprême  » de l’opposition

    L’opposition agira pour sa part sur le front politique et sur le front militaire. Sur le front militaire, elle a lancé une offensive en profondeur dans les zones rurales du gouvernorat de Taëz4, en bordure de celui de Lahej, pour tenter de prendre le contrôle de la dernière route logistique connectant Taëz au sud. En outre, l’alliance déploie de nouvelles forces sur le front de Marib, tout en essayant de tenir ses positions sur les fronts d’Al Jawf, Shabwa et Al-Bayda.

    L’alliance houthistes/Saleh a également redonné le nom de Garde républicaine à l’unité d’élite que Hadi avait rebaptisée «  forces de réserve  ». Cette troupe recevra des financements supplémentaires pour mieux la préparer au combat. L’initiative est symbolique, cependant le message est clair : les anciennes structures du temps de Saleh vont être réorganisées afin de prendre part à la guerre.

    Plus important sans doute, l’alliance houthistes/Saleh devrait prendre des initiatives politiques importantes. Elle a commencé en annonçant la création d’un Conseil politique suprême de dix membres, issus du Congrès général du peuple (CGP, le parti de Saleh) et des houthistes. Après avoir nommé les membres de ce conseil le 6 août dernier, le jour même de la fin des négociations, l’alliance prépare un certain nombre de mesures. En premier lieu, l’installation du Conseil suspend de facto la déclaration constitutionnelle des houthistes de février 2015, ainsi que le comité révolutionnaire suprême installé alors dans la foulée. Le texte créant le Conseil précise qu’il travaillera selon la Constitution, une façon de contester la légitimité de Hadi et de son gouvernement. La prochaine étape sera de convoquer une session du parlement.

    Finalement, le nouveau Conseil politique suprême pourrait désigner son propre conseil des gouverneurs de la Banque centrale, dans le but d’annuler toute nomination de la part de Hadi. Si chacune des deux parties nomme son propre conseil d’administration, on assistera à la création de deux banques centrales, comme en Libye.

    Le plan B de La communauté internationale

    Jusqu’ici la communauté internationale est restée unie dans son approche de la situation au Yémen, soutenant sans équivoque le gouvernement Hadi et les efforts déployés par l’envoyé spécial de l’ONU pour aboutir à un accord de paix. Toutefois en l’absence de succès des négociations, la pression monte pour rechercher un «  plan B  »5 . Celui dont on parle le plus consisterait à abandonner l’idée d’un accord de paix national et de commencer à travailler avec des forces locales dans les différentes régions du Yémen, pour établir la sécurité et la stabilité partout où c’est possible. Le point de départ le plus vraisemblable est l’Hadramout, où les États-Unis par exemple envisagent de créer, en partenariat avec les Émirats arabes unis, un modèle de règlement qui devrait réussir, car il serait soutenu par les communautés tribales et d’affaires de la région. Mais contrairement à une éventuelle présence militaire et à une influence émiratie ou saoudienne dans l’Hadramout ou à Aden, qui ne rencontrerait pas d’opposition sur le plan international, toute initiative unilatérale d’une grande puissance pour établir son influence dans toute région du Yémen ouvrira la porte à d’autres grandes puissances qui chercheront alors à exercer leur propre influence dans d’autres régions (en premier lieu la Russie, qui soutiendrait l’alliance houthistes/Saleh au nord).

    Les deux belligérants savent qu’ils ne peuvent obtenir une victoire totale d’ici le prochain cycle de pourparlers. Il est déchirant de savoir que des centaines — sinon des milliers de vies seront perdues entre-temps — simplement pour s’assurer une position légèrement plus favorable à la table des négociations.

     Orient XXI  Rafat Al-Akhali  23 août 2016
     
     
  • Quel accueil en Europe pour les enfants syriens qui ont échappé à la guerre ? (Amnesty)

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    La terrible situation des enfants en Syrie, notamment illustrée par les images montrant le petit Omran Daqneesh, cinq ans, le visage ensanglanté et hagard, à l'arrière d'une ambulance alors qu'il vient d'être extrait des décombres de sa maison, permet de comprendre aisément pourquoi les parents emmènent avec eux leurs enfants quand ils entreprennent un périple dangereux et incertain vers l'Europe.

    Or, les enfants qui survivent à ce voyage et atteignent les rivages de l'Europe ne sont pas pour autant au bout de leurs épreuves.

    Lors d'une visite sur l'île de Lesbos, en Grèce, j'ai vu de mes yeux ce qui les attend.

    Dans un centre de détention à Lesbos, j'ai fait la connaissance d'Ahmed, un bébé d'un an, malade quasiment depuis le début de sa vie en raison de ce que sa mère a décrit comme étant une attaque chimique. Elle m'a raconté qu'une bombe a détruit sa maison peu après la naissance d'Ahmed, qui a reçu un éclat d'obus dans le cou. Peu après, il a été atteint d'une forme aiguë d'asthme et a développé d'autres symptômes correspondant à l'inhalation de chlore gazeux. Quand j'ai vu ce bébé, un an environ après le bombardement, son petit corps présentait des cicatrices et il avait du mal à respirer.

    Sa famille, des Palestiniens de Syrie, a d'abord fui les horreurs du siège du camp de Yarmouk, à Damas, où les gens souffraient notamment de la faim.

    Mais la famille a été poursuivie par la guerre quand elle a fui à Idlib, dans le nord du pays. Quand un obus a frappé sa maison, la mère a emmené sa famille de l'autre côté de la frontière, en Turquie, où ils ont payé des passeurs pour effectuer une dangereuse traversée à bord d'une embarcation surpeuplée à destination des îles grecques.

    Quand ils ont débarqué, ils n'ont pas été accueillis à bras ouverts. Ils sont arrivés après l'entrée en vigueur, le 20 mars, de l'accord entre l'Union européenne et la Turquie, qui a de fait transformé ces îles en lieux de détention massive.

    La famille d'Ahmed s'est retrouvée enfermée, avec plus de 3 000 autres personnes, dans le centre de détention de Moria, séparée du monde extérieur par des clôtures en fil de fer barbelé. Quand j'ai rencontré ces personnes, elles ne bénéficiaient d'aucune intimité et n'avaient aucune idée de ce qui allait leur arriver par la suite. Au lieu de prodiguer rapidement à Ahmed les soins médicaux dont il avait besoin d'urgence, un médecin a donné une boîte de paracétamol à la famille.

    Elles ont depuis été déplacées hors du centre de détention mais restent bloquées en Grèce, tout comme près de 60 000 autres réfugiés et migrants. Les routes permettant de rejoindre les autres pays d'Europe sont pour la plupart coupées. Si cela ne tenait qu'à certains dirigeants européens, la majorité de ces personnes seraient tout simplement renvoyées en Turquie.

    Cette situation critique se retrouve à travers toute l'Europe, en Hongrie, en Serbie, en Grèce et à Calais, entre autres.

    Omran me rappelle tant d'enfants que nous avons rencontrés dans tout le continent, et les épreuves qu'ils doivent endurer.

    Un tiers environ des réfugiés et des migrants qui traversent la méditerranée pour rejoindre l'Europe sont des enfants. La plupart d'entre eux voyagent seuls, exposés à l'exploitation, ou ont été séparés de leur famille en chemin, parfois par les autorités elles-mêmes.

    Ceux qui ont été traumatisés par la guerre ne reçoivent quasiment pas de soutien psycho-social.

    Il y a peu de lieux où ils peuvent jouer en toute sécurité, et encore moins étudier ou aller à l'école.

    Certains des enfants que nous avons rencontrés ne vont plus à l'école depuis si longtemps qu'ils ne savent plus lire ni écrire.

    Un adolescent de 16 ans, qui se trouve dans un camp en Grèce continentale, nous a dit : « Nous sommes ici depuis 423 jours et nous n'avons aucun espoir, nous ne recevons aucune éducation et n'avons pas d'écoles. J'ai besoin qu'on me donne la possibilité de terminer mes études. »

    Ces enfants ont besoin de sécurité, de soins particuliers, d'éducation, et d'un toit au-dessus de leur tête. Ils ont besoin que les gouvernements permettent et facilitent le regroupement familial.Ils ont besoin que les pays respectent leurs engagements concernant la relocalisation et la réinstallation des familles comme celle d'Ahmed. En Europe, les gouvernements sont loin d'accéder à ces besoins. Par exemple, les dirigeants de l'Union européenne n'ont relocalisé que 5 % des réfugiés qu'ils avaient promis d'accueillir en juin dernier.

    Le monde entier s'est ému du sort d'Omran, et de celui d'Alan Kurdi avant lui, mais la pitié et l'indignation ne suffisent pas. Ces images ont ému les gens à travers le monde, mais pas les dirigeants. Tant qu'ils n'agiront pas, des milliers d'enfants continueront de subir le même sort qu'Omran, Alan et Ahmed.

    Cet article a été publié pour la première fois par CNN.

    Gauri van Gulik,

    https://www.amnesty.org/fr/latest/news/2016/08/after-escaping-war-what-awaits-syrian-children-in-europe/

  • Nouveautés sur Association France Palestine Solidarité

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  • Maintien en détention du journaliste syndicaliste palestinien Omar Nazzal (SNJ, SNJ-CGT, CFTD-journalistes)

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    Nous publions ci-dessous le courrier que le SNJ, le SNJ-CGT, la CFDT-Journalistes ainsi que la FIJ et la FEJ, ont adressé à Mme Aliza Bin-Noun, ambassadrice d’Israël en France, à propos de la prolongation de trois mois de la rétention administrative d’Omar Nazzal, journaliste et syndicaliste palestinien, détenu sans motif depuis avril dernier par les autorités israéliennes.

    Madame l’Ambassadrice,

    En avril dernier, les participants du Congrès de la Fédération européenne des journalistes (FEJ) réunis à Sarajevo (Bosnie) ont vainement attendu l’arrivée du deuxième invité de la délégation palestinienne, Omar Nazzal, 54 ans, cadre du Syndicat des journalistes palestiniens. Arrêté par l’armée israélienne le 23 avril à la frontière entre la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël, et la Jordanie, il est, depuis cette date, placé en rétention administrative.

    Ce régime extrajudiciaire, hérité de l’occupation britannique, est utilisé par votre pays pour mettre et garder en détention des personnes suspectes, sans avoir à justifier des raisons qui ont fondé contre elles ces mises en accusation. Pire, ces mesures administratives peuvent être prolongées toujours sans avoir à en justifier les motifs.

    Les syndicats de journalistes français (SNJ, SNJ-CGT et CFDT-journalistes), membres de la Fédération internationale des Journalistes (600.000 membres dans le monde), et de la Fédération européenne des journalistes ainsi que ces organisations internationales, ont, à plusieurs reprises, dénoncé la répression quasi-permanente dont sont la cible les journalistes palestiniens et leur syndicat Palestinian Journalists Union (PJS).

    Selon les précisions de l’armée israélienne, la détention par un tribunal militaire d’Omar Nazzal serait motivée par le fait d’appartenir à une « organisation terroriste » et non « pas du fait de ses actions en tant que journaliste ».

    Nous doutons fortement de cette accusation. Omar Nazzal est un journaliste professionnel compétent, expérimenté et avisé.

    Nous venons d’apprendre que sa détention serait prolongée de trois mois sans procès ni inculpation.

    C’est un véritable déni de justice.

    Nous vous appelons, Madame l’Ambassadrice, à transmettre aux autorités de votre pays que nous considérons que :
    – notre confrère Omar Nazzal doit être libéré sans retard. En grève de la faim depuis le 4 août, ce journaliste entend protester contre sa détention injustifiée. Nous rendons Israël responsable de son état de santé ;
    – doivent cesser les détentions arbitraires des journalistes et les poursuites injustifiées dont ils sont l’objet ;
    – doivent cesser les pressions, censures, restrictions de circulation ainsi que les brimades qui ont pour conséquence d’empêcher les journalistes palestiniens d’exercer librement leur mission d’informer ;
    – doivent être respectées les conventions internationales sur la protection des droits de l’Homme, la liberté syndicale, la liberté d’expression, dans les territoires palestiniens, comme partout dans le monde.

    Restant à votre disposition, veuillez agréer, Madame l’Ambassadrice, nos salutations syndicales les plus déterminées.

    Paris, le 21 août 2016

    SNJ/SNJ-CGT/CFDT-Journalistes

    http://www.acrimed.org/Maintien-en-detention-du-journaliste-syndicaliste

  • Irak Les exécutions ne permettront pas de résoudre les menaces à la sécurité (Amnesty)

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    L'exécution de 36 hommes en Irak dimanche 21 août signe une hausse alarmante du recours à la peine de mort par les autorités en réponse aux menaces à la sécurité auxquelles le pays doit faire face, a déclaré Amnesty International le 22 août 2016.

    Ces hommes avaient été déclarés coupables de l'homicide de 1 700 recrues à la base militaire de Speicher, près de Trikrit en juin 2014, à l'issue d'un procès collectif entaché de graves irrégularités qui n'a duré que quelques heures et reposait sur des « aveux » arrachés sous la torture.

    « Ces exécutions collectives marquent une hausse alarmante du recours à la peine de mort en Irak, a déclaré Lynn Maalouf, directrice adjointe des recherches au bureau régional pour l'Afrique du Nord et le Moyen-Orient à Amnesty International.

    « À maintes reprises, Amnesty International a souligné que les familles des victimes ont le droit de connaître la vérité et réclament justice pour les atrocités commises par le groupe armé se désignant sous le nom d'État islamique (EI). Cependant, exécuter des hommes qui ont été contraints de passer aux " aveux " sous la torture, sans avoir véritablement la possibilité de se défendre, ce n'est pas rendre justice.

    « Compter sur les exécutions pour lutter contre les menaces à la sécurité n'est pas judicieux. Loin de remédier aux causes profondes des attaques meurtrières, cela ne fera que perpétuer le cycle de la violence. La peine capitale est le châtiment le plus cruel, inhumain et dégradant qui soit, et il n'est pas prouvé qu'elle a un effet plus dissuasif sur la criminalité qu'une peine de prison. »

    Seuls des procès exhaustifs, équitables et transparents rendront justice aux victimes et à leurs familles.

    Amnesty International avait évoqué l'affaire Speicher lors d'une rencontre à Bagdad le 4 août avec la Commission spéciale du bureau du président mise en place en 2015 pour accélérer les exécutions, et avait explicitement demandé que le président ne ratifie pas les condamnations à mort prononcées contre ces hommes.

    Elle demande aux autorités irakiennes d'instaurer sans délai un moratoire officiel sur les exécutions en vue d'abolir la peine de mort. Dans l'intervalle, le Parlement doit rayer la peine de mort de la législation et respecter toutes les normes internationales qui s'appliquent à son usage.

    L'un des hommes exécutés a « avoué » avoir tué 60 recrues à Speicher après avoir reçu des menaces de viol visant son épouse et ses sœurs. Il a également été frappé à coups de câbles et a reçu des décharges électriques. Sur des images vidéo, on peut voir cet homme recevoir des coups de poing au visage lors de son interrogatoire et faire ses « aveux » à la télévision irakienne, un bleu visible sous l’œil droit. Alors qu'il s'est rétracté au tribunal, selon ses avocats, ses « aveux » ont été retenus pour justifier sa condamnation. Le tribunal n’a pas ordonné l’ouverture d’une enquête sur les allégations de torture formulées par cet homme et d’autres accusés.

    Complément d’information

    Quarante personnes ont été déclarées coupables du massacre de Speicher en février 2016. Le 31 juillet, le verdict a été confirmé pour 36 des accusés et le président irakien a ratifié les exécutions le 14 août.

    Les autorités irakiennes sont soumises à une pression politique et publique croissante pour accélérer les exécutions, notamment depuis l'attaque meurtrière à Karrada, quartier commerçant de Bagdad, le 2 juillet, qui a fait près de 300 victimes.

    Au lendemain de cette attaque, le ministère de la Justice a annoncé que sept exécutions ont eu lieu les 4 et 5 juillet. Il a déclaré que près de 3 000 prisonniers se trouvent dans le quartier des condamnés à mort.

    En outre, le Code pénal irakien a été modifié le 12 juillet, et il est désormais plus difficile pour les condamnés à mort de solliciter un nouveau procès.

    Depuis début 2016 en Irak, au moins 123 personnes ont été condamnées à mort et 81 au moins ont été exécutées. 22 août 2016

    https://www.amnesty.org/fr/latest/news/2016/08/iraq-executions-will-not-eliminate-security-threats/

  • Hamma Hammami : Le Front populaire votera contre le gouvernement (Essf)

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    Depuis l’annonce le 20 août de la composition du nouveau gouvernement, de multiples pressions ont lieu sur le Premier ministre pour modifier la répartition du gâteau avant le vote de confiance qui devrait intervenir vendredi 26 ou samedi 27.

    Le Front populaire qui, avec 15 députés est la principale force d’opposition au Parlement, aura une position sans aucune ambiguité lors de ce vote : ce sera NON à ce gouvernement dirigé par des notables de l’ancien régime et les islamistes d’Ennahdha. Et cela d’autant plus qu’il s’apprête à renforcer la politique d’austérité exigée notamment par le FMI, la Banque mondiale et l’Union européenne (DL).

    L’article reproduit ci-dessous est paru le 23 août dans le quotidien tunisien « La Presse »

    Le porte-parole du Front populaire, Hamma Hammami, a affirmé hier que le groupe parlementaire du Front votera contre le gouvernement Youssef Chahed qu’il qualifie de « gouvernement de quotas politiques représentant Nida Tounès et Ennahdha ».

    « La composition du nouveau cabinet a été agrémentée par certaines figures politiques et syndicales », a-t-il déclaré au cours d’un point de presse tenu au siège du Front à l’issue d’une réunion de son conseil central.
    Au vu de sa composition, le nouveau cabinet ministériel sera un prolongement du gouvernement Essid et sera soumis au lobbying local et aux diktats des institutions financières internationales qui sont de nature à aggraver la crise financière et sociale dans le pays, a estimé Hamma Hammami.

    Et d’ajouter que la composition du gouvernement annoncé « dévoile en grande partie un cabinet de complaisance dans lequel plusieurs ministres n’ont aucun lien avec les dossiers à traiter », relevant « un conflit d’intérêts » concernant plusieurs noms proposés dans le nouveau gouvernement entre leurs responsabilités et les ministères qui leur ont été confiés.

    * Il a cité en exemple le portefeuille de l’investissement et de la coopération internationale confié à une personne « liée aux institutions financières ». (1)

    * Hamma Hammami s’interroge également sur la relation du secrétaire général d’Ennahdha, Zied Ladhari, avec le secteur du commerce et de l’industrie.

    * Certains secrétaires d’Etat proposés ont des liens étroits avec les gendres du président déchu (Ben Ali), a-t-il encore avancé.

    * « Dire que les jeunes et les femmes sont représentés dans le nouveau cabinet est un leurre. Ce ne sont que d’anciens rcdistes sans aucune compétence et dont certains font l’objet de soupçons de corruption », a-t-il laissé entendre.

    Les initiateurs du nouveau gouvernement avaient annoncé que celui-ci serait plus restreint pour réduire les dépenses. Finalement, le nombre des ministres et secrétaires d’Etat est passé de 26 à 40.
    Ce gouvernement ne luttera ni contre la corruption, ni contre le terrorisme, a soutenu Hamma Hammami, relevant le fait que dix ministres dans le cabinet Essid ont été maintenus. (2)

    Le peuple tunisien aura à évaluer son rendement dans le traitement des dossiers sensibles, notamment les questions de pénurie d’eau, la corruption, l’évasion fiscale, les martyrs et les assassinats, a-t-il dit.

    Les partis de l’opposition qui ont accepté de rejoindre le gouvernement Chahed ne comptent plus parmi les amis du Front et ne font plus partie des rangs de l’opposition dès lors qu’ils sont entrés dans la coalition au gouvernement et vont appliquer ses choix et ses orientations politiques, a lâché Hamma Hammami.

    , par HAMMAMI Hamma

    Note sur Fadhel Abdelkefi :

    Président du CA de la Bourse de Tunis de 2011 à 2014,
    DG de Tunisie valeurs, un intermédiaire en Bourse ,
    Directeur associé du fonds d’investissement Integra Partners et gérant d’Integra immobilière,
    Membre du Conseil d’administration de trois SICAV,
    Fadhel Abdelkefi a conduit des missions de restructuration et d’introduction en Bourse de grands groupes privés tels que PGH et OTH et a participé au placement de ces opérations auprès de fonds étrangers de renommée tels que Genesis, Actis, JP Morgan... ). (DL)
    Source principale http://www.ilboursa.com/marches/fadhel-abdelkefi-un-consciencieux-designe-a-un-ministere-a-la-mission-perilleuse_9870

  • Les hôpitaux syriens sous les bombes: la guerre sans règles de Moscou et Damas (Pùblico.es)

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    Les Conventions de Genève interdisent les parties d'une attaque médical personnel, les ambulances et les hôpitaux conflit.

    Depuis 2011, il y a eu 373 attaques sur 265 structures de santé. Poutine et Assad sont responsables de 90% d'entre elles.

    Nouvelles et images des hôpitaux ou d'autres infrastructures de santé détruits en Syrie sont constamment répétés dans les médias. Et ils le font parce que les bombardements et les frappes aériennes principalement gouvernementale syrie-russe sont pratique courante.

    Un rapport récent par "Les Prix Nobel for les droits de l'homme  (PHR en anglais), a confirmé que de Mars 2011 à mai cette année, il y a eu 373 attaques sur 265 structures de santé. 90% (336) d'entre elles commises par les gouvernements syrien et russe: 291 par le régime d'Assad, 16 l'aviation russe et 29 par le gouvernement syrien ou l'aviation russe.

    Rien qu'en 2015, un centre hospitalier ou de santé pris en charge par Médecins Sans Frontières (MSF) a été bombardé chaque semaine: 94 bombardements aériens et des attaques contre les 63 structures, dont 12 ont été complètement détruite. En outre, 81 membres de ses équipes médicales ont été tués ou blessés. Cela réduit encore la capacité d'un système de santé à la limite, la difficulté à fonctionner en dépit d'une infrastructure fortement endommagée et de nombreux travailleurs de la santé ont fui vers d'autres pays pour des raisons de sécurité. MSF le dénonce dans un rapport de 2015.

    Sur les 113 hôpitaux publics de Syrie, 56% sont hors service partiellement ou totalement, selon un rapport de l'Organisation mondiale de la santé (OMS).

    L'attaque sur les hôpitaux et le personnel médical est pas propre aux conflits modernes. Chaque fois on  puni des civils. La Syrie mérite toutefois une attention particulière en raison des nombreuses et diverses violations des droits humains que le gouvernement de Bachar al Assad commet dans le pays. Selon plusieurs témoignages recueillis par les commissions enquête de l'ONU, les forces gouvernementales et les milices affiliées interfèrent et instrumentalisent à des fins stratégiques et militaires les soins de santé, en tant que politique de l'État.

    Les preuves sont écrasantes: les forces gouvernementales syriennes refuse l'accès aux médecins des zones qui sont dans l'opposition. Pour ce faire, ils effectuent des attaques incessantes sur les unités médicales, ce qui rend les hôpitaux des zones dangereuses où la population a peur d'aller; ils attaquent le personnel médical et les patients. Il y a beaucoup de victimes qui racontent des histoires de  blessés et de malades gardés dans les postes militaires -checkpoints- sans avoir accès à un traitement médical nécessaire, attaqués à nouveau une fois lorsqu'ils atteignent les hôpitaux et de médecins arrêtés , menacés et tués.

    Cela limite également la fourniture de médicaments et de fournitures pour les hôpitaux, dont l'accès est difficile, voire impossible. Il faut ajouter que les médecins en Syrie font face à un contexte  d'armes prohibées telles que les armes chimiques. Au cours des dernières semaines, les militants et les médias locaux ont rapporté des attaques du gouvernement syrien avec du gaz au chlore et au napalm à Daraya et Saraqeb, respectivement. Ils ont également signalé l'utilisation de missiles au gaz sarin, des agents neurotoxiques, des bombes à fragmentation, des bombes au phosphore blanc, avec le soutien de l'aviation russe. Le personnel médical a la tâche impossible de traiter ces patients avec des ressources limitées ou pas du tout.

    Ces attaques nécessitent des recherches et des tests pour vérifier le type de matériau utilisé et le diagnostic des patients. L'absence d'agences internationales sur le terrain rend cette tâche difficile.

    Avec l'arrivée des acteurs internationaux dans l'espace aérien syrien, en particulier avec l'émergence de l'aviation russe en Septembre 2015, ont a pu noter l'augmentation du nombre d'hôpitaux ciblés et détruits partiellement ou totalement.

    Bombarder les hôpitaux exige une force aérienne et les groupes d'opposition armés n'ont pas d'avions ou hélicoptères. Les États qui  bombardent, sont les mêmes Etats qui ont signé des conventions qui leur interdisent de commettre ces crimes.

    De nombreux hôpitaux sont victimes d'une stratégie militaire connue sous le nom de «double-tap», qui vise à augmenter le nombre de victimes par un second bombardement dans le même lieu, quelques minutes  plus tard. Ainsi, ils tuent aussi les services de secours qui viennent pour aider les premières victimes, y compris le personnel médical. Cela constitue une violation du droit international.

    Ces gouvernements tentent de justifier leurs attaques contre des installations médicales sous prétexte que parmi les patients figurent des combattants qui font partie du conflit. Ils oublient que dans le droit international humanitaire, toutes les parties en conflit sont tenues de respecter, envisage les combattants blessés comme hors de combat, une fois qu'ils sont admis dans un hôpital pour traitement, ils ont droit à la même protection que le reste des patients recevant des soins et  traitements.

    Il est clair que personne ne nie les violations des droits de l'homme commises par l'opposition armée ou des groupes terroristes comme Al Nusra, Daesh ou autres. Cela peut être lu dans la section consacrée à la Syrie  2015-2016 du rapport annuel d'Amnesty International.

    Que dit le droit international?

    Les hôpitaux en Syrie font partie du champ de bataille, malgré le statut de refuge accordé par le droit international dans les situations de conflit. Dans les quatre conventions de Genève de 1949 figurent l'obligation des parties dans un conflit à prendre soin des malades et des blessés. Le droit international humanitaire accorde également une protection spéciale aux hôpitaux, aux unités et au personnel médical et les normes internationales des droits de l'homme interdisent la privation arbitraire de la vie.

    En outre, le droit à la santé contient en elle-même l'obligation clé et indérogeable d'assurer l'accès à des installations médicales, des biens et des services sans discrimination, en particulier en ce qui concerne les groupes vulnérables ou marginalisés. Les attaques intentionnelles directes sur les hôpitaux et les lieux occupés par des blessés et malades, identifiés par l'emblème du Croissant-Rouge ou de la Croix-Rouge sont des crimes de guerre. Si elles ne sont pas marqués, il continue d'être un crime de guerre, mais l'auteur peut prétendre ignorer l'existence d'un hôpital ou un établissement médical sur le site de l'attaque.

    Dans la Constitution syrienne, adoptée en Février 2012 quelques mois après le début du conflit, le pouvoir s'engage  «à protéger la santé des citoyens et à leur fournir les moyens de prévention, de traitement et des médicaments." Cependant, en Juillet de la même année, alors que l'état d'urgence en vigueur depuis 1963 est supprimée, la loi contre le terrorisme criminalise les soins médicaux sans l'autorisation du gouvernement. Cela viole le droit international humanitaire, qui stipule qu'en aucun cas, on ne peut punir une personne pour fournir des soins médicaux.
    (...)

    Xili Fernández Gazientep (Turquía) | 24 de Agosto de 2016  

    http://ctxt.es/es/Siria-bombardeos-hospitales-MSF-Al-Assad-Rusia