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Altermondialisme - Page 5

  • Tunisie : retour du forum social mondial de Tunis (Npa)

    Immédiatement après l’attentat du 18 mars au musée du Bardo, les organisateurs du Forum social mondial (FSM) ont refusé de se laisser intimider et ont maintenu l’intégralité du forum, y compris les deux manifestations, en ouverture le 24 mars et en clôture le 28.

    Au final, environ 45 000 personnes ont participé au FSM à l’université de Tunis, contre 60 000 en 2013. Le nombre d’étrangers est resté à peu près stable, la diminution de certaines délégations étant compensée par la hausse d’autres, par exemple d’Amérique latine ou d’Afrique, et même une quarantaine de Chine.


    Par contre, il y a eu une baisse sensible du nombre de TunisienEs, même si le nombre de jeunes du pays hôte marquait l’animation du FSM dans toutes ses dimensions. Deux explications sont avancées : les déceptions accumulées sur les perspectives politiques, ainsi qu’une météo exécrable qui empêchait notamment les plus désargentés de dormir sous des tentes.

    Nouveau souffle ?

    Une préoccupation devient prégnante parmi les initiateurs des Forums sociaux : quel nouveau souffle serait possible pour cet acquis majeur de « l’altermondialisme » ? Celui-ci reste en tout cas un rendez-vous important pour tous les réseaux de lutte : sur les questions écologiques, paysannes et de souveraineté alimentaire, féministes, syndicales, de solidarité internationale et pour l’autodétermination des peuples, contre les institutions financières et les multinationales, etc. La question des migrants et réfugiés a été beaucoup plus présente que dans les forums précédents.

    À l’heure où ces lignes sont écrites, il est trop tôt pour tirer un bilan plus complet de ce Forum. Dans l’immédiat, nous reproduisons ci-contre une intervention de Fathi Chamkhi lors d’un des nombreux débats concernant la dette.

    Dominique Lerouge et Jacques Babel

     

    ****

    "En Tunisie, nous sommes accablés par cette plaie qu’est la dette. On a fait une révolution, mais la dette est toujours là.

    Aujourd’hui la Tunisie est en crise et dans l’impasse. Elle est en quelque sorte coincée par deux intégrismes : l’intégrisme religieux, et l’intégrisme du néolibéralisme qui a fait tant de mal au peuple tunisien, qui l’a saigné à blanc, notamment à cause de la dette. La dette est un outil de pillage, mais c’est aussi un outil de domination politique. À travers la dette, les multinationales et les États impérialistes imposent un régime néocolonial. Ils remettent en cause notre souveraineté nationale et nous empêchent d’avancer vers l’émancipation sociale.

    À en juger par le mécontentement actuel, la rage qui existe dans le cœur des TunisienEs, on est en droit de se demander si nous n’allons pas vers une seconde révolution. En ce moment, il y a par exemple un mouvement de grève très important des enseignants du second degré. Ils sont 90 000 et ont fait une série de grèves de 48 heures. Puis ils ont refusé de faire passer les examens trimestriels.

    Leur syndicat UGTT a décidé d’appeler à boycotter également les examens du troisième trimestre, ainsi que les examens nationaux si leurs revendications n’étaient pas satisfaites. J’ai cité ce mouvement social pour montrer combien les Tunisiens aspirent au changement. Il s’agit d’un désir énorme qu’ils ont exprimé à plusieurs reprises. Mais la dictature de la dette est là. L’économie et la société tunisienne ont été restructurées de façon à rendre le pays « addict » à la dette. Ce système qui nous a été imposé nous a fait beaucoup de mal, il a causé beaucoup de ravages sociaux.

    L’Union européenne décide à la place des TunisienEs : elle donne ses ordres et le gouvernement les exécute, ne faisant que gérer les affaires courantes en se moquant royalement de l’expression démocratique des citoyens tunisiens.

    Le FMI, la Banque mondiale et la Banque africaine de développement disent tous dans leurs discours qu’ils sont pour l’aide, les réformes, leur désir de faciliter la transition démocratique. Mais ils sont les premiers à leur barrer la route.

    Nous menons la bataille contre la dette depuis le départ du dictateur. Nous disons aux TunisienEs que Ben Ali n’était qu’un paravent qui cachait la vraie dictature. Aujourd’hui, avec ses 15 députés, le Front populaire continue cette lutte. Et l’opinion publique, les classes laborieuses et la jeunesse doivent s’approprier cette question. À l’image de la Grèce et peut-être un peu plus encore car nous subissons cette dictature néolibérale de la dette depuis 29 ans, la Tunisie est aujourd’hui à la croisée des chemins : ou bien ce sera l’impasse, et tous les dangers comme on l’a vu avec le terrible attentat terroriste du 18 mars dernier ; ou bien ce sera l’alternative, en avançant dans ce changement que veut la grande majorité des TunisienEs. Et nous sommes déterminés à faire triompher cette deuxième voie, comme nous l’étions face à la dictature de Ben Ali. Nous sommes décidés à ôter de notre route tous les barrages qui l’obstruent, en commençant par la dictature que nous impose la Commission européenne".

    Fathi Chamkhi
    (Député du Front populaire, militant de la LGO et animateur de Raid/Attac/CADTM Tunisie)

  • A Tunis, Forum social mondial «liquide» (Cetri.be)

    La pluie et les nuits venteuses de Tunis ne sont pas venues à bout de la 13e édition du Forum social mondial (FSM) qui s’est déroulée du 24 au 28 mars 2015.

    C’était la deuxième fois consécutive – après 2013 – que l’événement altermondialiste se déroulait en Tunisie. A l’époque, il s’était nourri de l’effervescence politique et sociale qui gagnait tout le pays après la chute du régime de M. Zine El-Abidine Ben Ali intervenue le 14 janvier 2011 [1]. Depuis, la Tunisie a changé. Cette fois-ci, le FSM a jeté l’ancre dans un pays endeuillé par les attentats djihadistes du musée du Bardo et mis à mal par les multiples crises – économique, sociale, politique et géopolitique – qu’il affronte.

    Depuis les événements de 2011, aucun gouvernement n’a amélioré le sort du pays.

    Pis, pauvreté et insécurités de tous ordres n’y ont fait qu’augmenter. Les anciens partis sont mis en accusation, mais aussi ceux, religieux, qui promettaient le changement. Ainsi, une fois au pouvoir, Ennahda a appliqué un programme tout à fait conforme aux exigences néolibérales en matière économique et sociale, et il a réussi à alimenter rancœur et frustration au sein des secteurs de la société mobilisés par l’islam politique.

    Cette évolution contribue à l’émergence de courants salafistes toujours plus radicalisés en Tunisie comme ailleurs dans une région désormais « entré[e] dans une longue période de fermentation au cours de laquelle la contre-révolution aura peut-être autant de difficultés à se consolider que la révolution elle-même  » comme le signale le journaliste britannique Patrick Cockburn dans un essai éclairant consacré au djihadisme, à l’Etat islamique et à la situation du Moyen-Orient [2].

    Dans ce contexte, le bilan quantitatif du FSM est positif.

    Le choc du Bardo ne semble pas avoir affecté – ou peu – la participation à l’événement. C’est une victoire en soi. Être présent après les dramatiques évènements constituait un acte de solidarité politique et un test pour la crédibilité collective du FSM et du mouvement altermondialiste. Il est malaisé d’annoncer des chiffres vérifiables quant à la participation finale, mais celui de 50 000 personnes provenant de 125 pays circule et est largement repris. On peut toutefois noter que les délégations étrangères d’Europe, d’Asie, des Amériques et d’Afrique subsaharienne semblaient moins nombreuses qu’à l’accoutumée.

    Plus de 5 000 organisations (dont la moitié venues du Maghreb/Machrek) étaient représentées.

    Il est impossible de rendre compte de la diversité et de la qualité des 1 500 activités qui ont été organisées pendant ces journées de la « Dignité et [des] droits ». A coup sûr, ce FSM aura permis à de nombreuses coalitions d’organisations de préparer des événements déterminants comme la Conférence des parties de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (COP 21) qui se tiendra à Paris du 30 novembre au 11 décembre. Il aura également permis de découvrir de nombreuses luttes sociales et écologiques – comme celle contre les gaz de schiste en Algérie –, d’accueillir de multiples rencontres consacrées à la situation au Proche-Orient ou en Europe après la victoire de Syriza en Grèce et la montée en puissance de Podemos en Espagne, à la question des migrations imposées par la mondialisation, etc.

    Au fond, le FSM peut s’apparenter à une sorte de Fête de L’Humanité internationale ouverte à toutes et à tous, et comme un point de ralliement ponctuel pour des coalitions stabilisées (notamment d’ONG) qui travaillent régulièrement ensemble – avec des ressources ad hoc – depuis une quinzaine d’années pour avancer sur des agendas internationaux communs. Il offre un espace et une culture d’organisations propices à ces objectifs. Il emprunte à la tradition de la « Foire » médiévale. Ici, les participants seraient les acteurs de la « société civile » et les producteurs intellectuels critiques. Dans cette perspective, le FSM ouvre un espace favorable au développement de liens, d’échanges et de transactions entre des mondes éloignés mais connectés, en recherche de complémentarités et de construction de relations profitables durables. De ce point de vue, il s’agit donc d’un espace utile. Utile, il l’est également parce qu’il est le seul disponible au niveau international.

    Pour autant, le FSM ne constitue pas un pouvoir de la « société civile », et il évolue désormais dans des conditions historiques distinctes de celles qui ont présidé à sa création. Initialement conçu en 2001 pour être une réponse des peuples au Forum économique mondial de Davos dans une période alors caractérisée par la montée en puissance des luttes sociales et politiques en Amérique latine – dynamique qui allait significativement contribuer à l’émergence du cycle des gouvernements progressistes dans la région –, il est désormais un « moment » dans la vie d’un mouvement de mouvements hyper-diversifié dominé par des ONG aux ressources stabilisées. De surcroît, le FSM évolue dans une période moins favorable à la gauche dans le monde.

    De ce point de vue, il n’offre pas de clés pour résoudre une question plus globale posée à la nébuleuse d’organisations et de mouvements qui y participent : quelle est la stratégie et quels sont les acteurs et leviers pour transformer le système économique et politique international ? Le processus du FSM ne doit pas être pris pour ce qu’il n’est pas. Il s’agit d’un sujet politico-social « liquide  » Le concept de « vie liquide » a été théorisé par le sociologue et philosophe Zygmunt Bauman. Ce dernier reste mal connu en France où quelques uns de ses ouvrages ont été, malgré tout, traduits. On citera, entre autres : Le coût humain de la mondialisation (Hachette, Paris, 1999), La vie en miettes (Hachette, Paris, 2003), La Vie liquide [3], pas solide. Il constitue ce moment où un « tout diversifié » conflue avant de se redéployer au travers des flux.

    Comme l’a pointé avec justesse l’une des principales animatrices italiennes du FSM intervenue lors d’un séminaire co-organisé par Mémoire des luttes [4], la nature du FSM et des mouvements qui le composent induit une fragilité pour le moment indépassable : « Quelle est notre fonction à nous, mouvements sociaux ?  » s’est-elle interrogée. «  C’est de produire de la participation sociale ». Et de rajouter : « Mais aujourd’hui, au FSM ou dans nos pays, le fait qu’il n’y ait pas de traduction politique de nos idées et de nos propositions aboutit à une nouvelle situation : nous produisons de la frustration ! ».

    C’est là le point limite du FSM en tant que produit de la réalité matérielle des mouvements de lutte contre la mondialisation néolibérale [5].

    par Christophe Ventura
    (31 mars 2015)

    http://www.cetri.be/spip.php?article3809&lang=fr

    Lire aussi:

    http://www.cetri.be/spip.php?article3802&lang=fr

     

  • Contre les menaces sur la santé et la protection sociale, agissons ensemble! (Cadtm)

    Forum Social Mondial de Tunis, 28 Mars 2015

    1er avril par Collectif

    Sur base d’un projet élaboré depuis plusieurs semaines par une trentaine d’organisations, nous, mouvements sociaux, syndicats, collectifs et individus présents à Tunis pour le Forum Social Mondial, avons partagé nos analyses, nos expériences et nos perspectives autour de la santé et de la protection sociale.

    Nous avons abordé les questions liées aux déterminants sociaux de la santé comme la pauvreté, les conditions de travail, l’éducation, l’inégalité de genre ou encore l’accès à l’eau. Nous avons également discuté de l’augmentation croissante de la marchandisation de la santé et de la protection sociale.

    Ces discussions ont permis de constater que la crise de la santé et de la protection sociale est en fait la conséquence des politiques néolibérales globales :

    • La financiarisation de l’économie, aidée par les instances monétaires internationales, et l’endettement engloutissent toutes les nations, grandes et petites, imposent l’austérité et promeuvent les intérêts des banques et des multinationales au détriment des politiques sociales et sanitaires.
    • Des rapports de force déséquilibrés se traduisent par des traités de libre échange favorisant les bénéfices des banques et des multinationales au détriment des peuples, avec la complicité de nombreux gouvernements.
    • La globalisation du marché de la santé et de la protection sociale a des répercussions catastrophiques sur l’accès à la santé, les emplois, les retraites, les conditions de travail, la qualité de la prise en charge et la migration des travailleurs de la santé du sud vers le nord du monde et du secteur public vers le secteur privé.
    • La croissance de la militarisation et l’occupation de territoires provoquent morts, pertes de terres, de travail et de nourriture ; elles provoquent également la montée de l’intolérance entre communautés, le terrorisme et les conflits sectaires.
    • Le plus grand fardeau de la crise est porté par les plus fragilisés – femmes, enfants, migrante-s, pauvres, personnes en situation de handicap, travailleurs/euses et paysan-ne-s.


    La santé est la vie dans toutes ses dimensions : physique, mentale, sociale, environnementale.
    Elle est un droit humain fondamental et inaliénable pour tous et toutes et un bien social commun de toute l’humanité ; elle présuppose de permettre à la population de vivre en paix partout dans le monde et hors de toute occupation.


    Il y a urgence, des alternatives s’imposent !

    • Les droits des populations en matière d’environnement, d’emploi, de conditions de travail, d’accès à l’eau, d’éducation, d’alimentation, de culture, de logement, d’accès au bien-être, doivent être mis en œuvre, garantis, défendus et étendus.
    • Une protection sociale universelle et globale doit être conçue et mise en oeuvre pour promouvoir la justice sociale et la dignité.
    • La priorité doit être donnée aux soins de proximité et à la santé communautaire, incluant la prévention et l’utilisation respectueuse des ressources naturelles.
    • Un système unifié de santé et de protection sociale doit être entièrement public et basé sur une taxation nationale progressive - entre autres du capital - et/ou des cotisations sociales.
    • Un tel système doit appartenir à tous et a toutes et permettre à la population de le contrôler et d’y participer pleinement.
    • Ce système doit se situer hors de la logique marchande et doit garantir un accès aux soins gratuit.
    • Il s’agit de garantir le droit d’accès aux médicaments nécessaires, de bonne qualité et non protégés par des monopoles de droit intellectuel.
    • Les instances sanitaires internationales doivent être transparentes et totalement indépendantes des intérêts des multinationales et des financements privés.


    Forts de nos expériences réussies, passons à l’action !

    • Travaillons en réseau, faisons circuler la connaissance et les analyses, élargissons nos mouvements, nourrissons-nous de nos mobilisations respectives et créons de nouvelles solidarités internationales permettant d’amplifier les rapports de force.
    • A partir des réalités spécifiques locales, sectorielles, conjoncturelles... démontons les mécanismes, rendons accessibles les analyses et les outils pédagogiques, renforçons et faisons converger les mouvements et capacités d’actions. Participons au développement de la capacité d’analyse politique sur les choix de société.
    • Agissons sur la sphère politique :
      - les lois doivent garantir le droit effectif à la santé et à la protection sociale ;
      - créons des mouvements de base suffisamment forts pour exercer un contrôle et une pression sur le politique pour qu’il respecte et rende effectifs ces droits.
    • Professionnels, usagers, citoyens... devenons des acteurs de changement par la formation et la sensibilisation.
    • Créons des alliances entre les professionnels et les usagers, entre les syndicats et les mouvements « citoyens », et favorisons l’émergence d’alliances locales multiformes en défense de la santé et la protection sociale.
    • Renforçons les actions par des convergences avec les mouvements agissant sur les déterminants de la santé, tels que le climat, le commerce, l’austérité, la dette, les conditions de travail, l’égalité hommes/femmes….
    Dates à retenir/Dates of action

    18 avril 2015 : journée d’action mondiale contre le libre-échange
    18-26 mai 2015 : assemblée annuelle de l’OMS Genève
    contact : sbarria chez phmovement.org et/and informations www.phmovement.org
    Juin 2015 : semaine d’action en solidarité avec la Grèce et contre l’austérité
    contact : sebastian chez altersummit.eu et/and informations www.altersummit.eu
    17-24 octobre : semaine mondiale d’action décidée par l’assemblée des mouvements sociaux au Forum Social Mondial
    Novembre-décembre 2015 : COP 21, Paris
    informations et contact : coalitionclimat21.org
    7 avril 2016 : Forum maghrébin sur la protection sociale, Marrakech
    contact et informations : aziz_rhali chez yahoo.fr
    7 avril de chaque année : journée mondiale de la santé


    Signataires


    Action Aid India, Association Tunisienne des Femmes Démocrates (ATFD), Association de Défense du Secteur Public de la Santé, du Droit des Professionnels et des Usagers (Tunisie), Association Tunisienne pour le Droit à la Santé, ATTAC Maroc, Comité pour l’Annulation de la Dette du Tiers Monde (CADTM), Centrale Nationale des Employés (CNE, Belgique), Collectif pour le Droit à la Santé au Maroc, CUT Brésil, Fédération Nationale de la Santé (UGTT), Forum Algérien pour la Citoyenneté et la Modernité, Forum Régional pour le Droit à l’Eau de la Région Arabe, Forum Social Mondial de la Santé et la Securité Sociale (FSMSS), Global Social Justice, International Association of Health Policy (IAHP), Médecins du Monde Belgique en Tunisie, Mouvement Populaire pour la Santé (PHM), Network for Transformative Social Protection, Observatoire Tunisien de l’économie, Réseau Européen contre la Privatisation et la Commercialisation de la Santé et de la Protection Sociale, Réseau National Dette et Développement (RNDD, Niger), Sud Santé Sociaux (France), Syndicat National des Médecins, Pharmaciens et Dentistes (UGTT), Syndicat National de la Sécurité Sociale (UGTT), Syndicat Générale des Eaux (UGTT), Théâtre du Copion (Belgique), Union des Diplômés Chômeurs (UDC, Tunisie), Union Générale des Etudiants de Tunisie (UGET), Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT).

    http://cadtm.org/Contre-les-menaces-sur-la-sante-et

  • Tunis Cadtm

    • Le Forum parlementaire mondial contre « le système dette »

      par Salaheddine Lemaizi

      28 mars

    • Le 27 mars s’est tenu le Forum Parlementaire Mondial (FPM) à Tunis. Cet événement ouvert à tous les parlementaires qui partagent la charte de Porto-Alegre, et aux participants au FSM a démarré ses activités avec une session sur le thème « Contrer ensemble la dette, instrument de domination des peuples » (...)

    • puce Déclaration de l’Assemblée des mouvements sociaux - Forum social mondial 2015

      Tunis 27 mars

      par Assemblée des mouvements sociaux

      28 mars

    • Les peuples unis ne seront jamais vaincus ! Nous, réuni-e-s lors de l’Assemblée des mouvements sociaux du Forum social mondial 2015 à Tunis, avec notre diversité, pour construire un agenda commun de luttes contre le capitalisme, l’impérialisme, le patriarcat, le racisme et toutes les formes de (...)

    • puce Dettes, Transnationales, Migrations et Paix : Motions adoptées par le forum parlementaire mondial le 26 mars 2015 dans le cadre du FSM

      par Collectif

      28 mars

    • Le Forum Parlementaire Mondial réuni à Tunis le 26 Mars 2015, dans le cadre du Forum Social Mondial, -comme lors de tous les forums précédents-, et réunissant des parlementaires de diverses origines et tendances politiques adhérant à la Charte de Porto-Alegre, des représentants de mouvements sociaux, (...)

  • Forum de Tunis (Al Huff' + Cadtm)

    Les militants de la "vraie" société civile algérienne dénoncent les agissements de la délégation officielle au FSM Tunis

    Dz Fsm
     
     

    Violences au FSM: "Le pouvoir algérien a envoyé ces gens pour décrédibiliser les militants algériens"

    Tunisia Habib Bourguiba
     
     

    Bientôt un Forum social mondial au Maroc?

    Forum Social Mondial

     

    Le pouvoir algérien occupe le terrain au Forum social mondial de Tunis

    Algrie Au Fsm

     

     
     
    • Le Forum veut durcir le front de la dette

      par Benito Pérez

      27 mars

    • TUNIS L’accalmie des années 2000 était trompeuse : les Etats les plus faibles demeurent à la merci du chantage de leurs créanciers. A Tunis, le cas grec suscite la mobilisation. On la croyait dépassée, elle fait un retour en force au Forum social mondial (FSM) de Tunis. Sur le campus d’El Manar, (...)

     

    •  Plusieurs marches d’ouverture au FSM 2015

      par Claude Quémar, Salaheddine Lemaizi

      27 mars

    • Les travaux de la 13e édition du Forum social mondial ont démarré le 24 mars avec la traditionnelle marche d’ouverture. L’itinéraire de cette marche a été modifié par les organisateurs pour pouvoir converger vers le Musée du Bardo, lieu des attaques terroristes du 18 mars dernier. Récit d’une marche (...)

     

  • Programme du CADTM au FSM de Tunis 2015

     *

    Le Forum Social Mondial se tiendra cette année à Tunis, en Tunisie, du 24 au 28 mars. Le CADTM, partie prenante du processus depuis ses débuts, sera présent au FSM avec une délégation de plus de quarante personnes venant de Belgique, de France, de Suisse, de RDC, du Bénin, du Cameroun, de Côte d’Ivoire, du Togo, du Niger, du Mali, du Sénégal, de Tunisie, du Burkina Faso, de République du Congo, du Maroc, d’Haïti, d’Argentine, d’Inde et du Pakistan. 


    Le CADTM organisera ou co-organisera une douzaine d’ateliers sur différents thèmes. Il participera également à plusieurs ’assemblées de convergence’. Vous trouverez le programme détaillé en dessous et nous publierons au fur et à mesure les différentes nouvelles en direct de Tunis.

     *

    March 24th 11h

    Assemblée des femmes
    Women’s assembly

    Assemblée des jeunes
    Youth assembly


    March 24th 15h

    Marche d’ouverture du FSM
    Opening march of the WSF


    March 25th 8h30-11h
    - Mini Amphi 146

    • Grèce sur le fil du rasoir : quels enjeux pour les mouvements sociaux ?
    • Greece on a razor’s edge : what is at stake for social movements ?
    • Grecia sobre el filo de la navaja : ¿qué retos para los movimientos sociales ?
      Co-Organizer : ARCI, CADTM, Transform !, ATTAC France
      With Eric Toussaint (CADTM International)


    March 25th 8h30-11h
    - Mini Amphi N

    • Les mauvaises conditions de travail nuisent gravement à la santé
    • Bad working conditions seriously damage health
    • ES Las malas condiciones de trabajo perjudican seriamente la salud
      Co-organizer : SUD Santé Sociaux (France), CNE (Belgique), RNND (Niger), CUT (Brésil), Action Aid India
      With Sanoussi Malam Saidou (RNDD Niger)


    March 25th 15h-17h30
    - Amphi B B

    • Dette, extractivisme et crise climatique
    • Debt, extractivism and climate crisis
    • Deuda, extractivismo y la crisis climática
      Co-organizer : CADTM AYNA, Les Amis de la Terre France, Attac, ELA, E-CHANGER/COMUNDO, GUE, CADTM
      With Maria Elena Saludas (ATTAC Argentine/ CADTM AYNA), Nicolas Sersiron (CADTM France/CADTM Europe), Issa Aboubacar (RNDD Niger/CADTM Afrique), Juliette Renaud (Les Amis de la terre France), Sol Sanchez (ATTAC Espagne), Ainhara Plazaola et Txext de BIZI (ELA), Claude Desimoni (E-Changer )


    March 25th 15h-17h30
    - Salle I105 - I104

    • Du Sud au Nord, l’audit citoyen : outil de mobilisation populaire en vue de l’annulation de la dette
    • From South to North, the citizen debt audit : instrument for the popular mobilisation in view of the debt cancellation
    • Del Sur al Norte, la auditoría ciudadana : herramienta de movilización popular con vistas a la anulación de la deuda
      Co-Organizer : CGSP, CETIM, ATTAC France, GUE
      With Issa Kamissoko (CAD-Mali/CADTM Afrique), Syed Abdul Khaliq (CADTM Pakistan), Thomas Coutrot (ATTAC France/ CAC), Gilbert Lieben (CGSP), Florian Rochat (CETIM)Issa Kamissoko (CAD-Mali/CADTM Afrique), Maria Elena Saludas (ATTAC Argentine/CADTM AYNA), Syed Abdul Khaliq (CADTM Pakistan), Thomas Coutrot (ATTAC France/ CAC), Gilbert Lieben (CGSP), Florian Rochat (CETIM)


    March 25th 15h-17h30
    - Salle SP 14

    • La coopération solidaire Nord-Sud-Nord pour renforcer les mouvements sociaux du Sud
    • North-South-North solidarity cooperation in order to strengthen social movements of the South
    • La cooperación solidaria Norte-Sur-Norte con el fin de fortalecer los movimientos sociales del Sur
      Co-Organizer : CADTM, SOLIFONDS, World March of Women - Marche Mondiale des femmes - Marcha Mundial de las Mujeres, Unité, La Via Campesina, E-CHANGER/COMUNDO
      With Mimoun Rhamani (ATTAC CADTM Maroc)


    March 26th 8h30-11h - Salle I208 - I 207

    • Dette et libre-échange
    • Debt and free exchange
    • Deuda y libre comercio
      Co-Organizer : CADTM Afrique, Egyptian Center for Economic and Social Rights, FGTB Liège-Huy-Waremme, GUE, CADTM
      With Brahim Oubaha (ATTAC CADTM Maroc/CADTM Afrique), Anouk Renaud (CADTM Belgique/CADTM Europe), Maria Elena Saludas (ATTAC Argentine/CADTM AYNA), Abdoulaye Sene (UNSAS/CADTM Sénégal/CADTM Afrique), Sushovan Dhar (CADTM Inde), Heba Khalil (Egyptian Center for Economic and Social Rights)


    March 26th 8h30-11h
    - Mini Amphi O

    • Les nouveaux outils des multinationales pour privatiser la santé et la protection sociale : investissement à impact social, PPP, M-Santé, E-santé
      Co-Organizer : UGTT : Union Générale Tunisienne du Travail, Federation SUD santé sociaux, RAID, Centrale Nationale des Employés CNE, Théâtre du Copion, People’s Health Movement (PHM), Global Social Justice, Réseau Européen contre la Privatisation et la Commercialisation de la Santé et de la protection sociale-European Health Network, Syndicat national des médecins, des pharmaciens et des médecins dentistes de la santé publique
      With Salaheddine Lemaizi (ATTAC/CADTM Maroc/CADTM Afrique)


    March 26th 11h30-14h
    - Salle de conférence

    • Dégage, microcrédit, dégage ! Les femmes unissent leurs luttes, résistances et alternatives
    • Go away, microcredit, go away ! Women unite their struggles, resistances and alternatives
    • Fuera, microcrédito, fuera ! Las mujeres unen sus luchas, resistencias y alternativas
      Co-Organizer : CADTM Afrique, Attac, Genre en Action, Association Tunisienne des Femmes Démocrates ATFD, AFTURD, GUE, CADTM
      With Samira Elaloui (ATTAC/CADTM Maroc/ CADTM Afrique), Emilie Achtaka (CADD Bénin/CADTM Afrique), Sushovan Dhar (CADTM Inde)
      Sékou Diara (CAD Mali/CADTM Afrique)


    March 26th 15h-17h30
    - Amphi ASN

    • Pourquoi et comment désobéir aux créanciers ?
    • Why and how to disobey the creditors ?
    • ¿Por qué y cómo desobedecer a los acreedores ?
      Co-Organizer : CADTM AYNA, Transnational Institute, Observatoire Tunisien de l’Economie, ATTAC France, CADTM
      With Camille Chalmers (PAPDA/CADTM AYNA), Sékou Diara (CAD Mali/CADTM Afrique), Najib Akesbi (économiste, professeur de l’enseignement supérieur), Chiara Filoni (ICAN/CADTM Belgique), Trumbo Vila (TNI), Thomas Coutrot (ATTAC France/CAC ), Chafik Ben Rouine (Observatoire Tunisien de l’Economie)


    March 26th 15h-17h30
    - Salle I208 - I207

    • Accords de partenariats économique Union européenne-Afrique : une menace pour les peuples
    • Economic Partnership Agreements EU-Africa : a threat to people
    • Acuerdos de Asociación Económica entre la UE y África : una amenaza para los pueblos
      Co-Organizer : Enda CACID, CADTM Afrique, Brot für die Welt - Evangelischer Entwicklungsdienst, ATTAC France, CGT, Aitec-IPAM
      With Broulaye Bagayoko (CAD Mali/CADTM Afrique)


    Assemblée de convergence


    March 27th 11h30-14h
    - Salle I106

    • Les nouvelles politiques des IFI, l’UE et les USA dans la région arabe après les soulèvements populaires
    • The new policies by the IFIs, the EU and the USA in the Arab region after the popular uprisings
    • Las nuevas políticas de las IFI, la UE y Estados Unidos en la región árabe tras los levantamientos populares
      Co-organizer : CADTM Afrique, CLA, CNCD-11.11.11
      Salaheddine Lemaizi (ATTAC/CADTM Maroc/CADTM Afrique), Fathi Chamkhi (RAID-ATTAC-CADTM Tunisie/CADTM Afrique), Achour Idir (CLA)


    March 27th 11h30-14h
    - Salle TD 3

    • L’austérité requiert une résistance
    • Austerity needs resistance
    • Austeridad necesita resistencia - De Atenas a Madrid
      Co-organizer : ATTAC Deutschland
      With Renaud Vivien (CADTM Europe)


    March 27th 15h-17h30
    - Salle I105 - I104

    • Casser la spirale de l’impôt injuste et de la dette odieuse
    • Break down the vicious circle of unjust taxation and odious debt
    • Romper la espiral de impuesto injusto y de la deuda odiosa
      Co-Organizer : CADTM Afrique, Egyptian Center for Economic and Social Rights, CNCD-11.11.11, CADTM
      With Najib Akesbi (économiste, professeur de l’enseignement supérieur), Fathi Chamkhi (RAID-ATTAC-CADTM Tunisie/CADTM Afrique), Camille Chalmers (PAPDA/CADTM AYNA), Antonio Gambini (CNCD-11.11.11.), Heba Khalil (Egyptian Center for Economic and Social Rights)


    March 28th 8h30-11h
    - Salle I105 - I104

    • Syriza, Podemos, … Restructuration ou annulation de la dette illégitime ?
    • Syriza, Podemos… Restructuration or annulation of the illegitimate debt ?
    • Syriza, Podemos… ¿Reestructuración o anulación de la deuda ilegítima ?
      Organizer : CADTM
      With Eric Toussaint (CADTM Europe), Miguel Urban (Podemos), Marie-Christine Vergiat (Front de gauche/France), M.Kolouglou (Syriza/Grèce), Gabi Zimmer (Die Linke)


    March 28th 16h 
    Marche de clôture

    19 mars par CADTM

    http://cadtm.org/Programme-du-CADTM-au-FSM-de-Tunis

  • Forum social mondial : Forte participation algérienne attendue à Tunis (Algeria Watch)

    forumtunis.jpg

    Quelque 1200 représentants de 4000 associations algériennes dont 730 experts, ainsi que des syndicats autonomes, devront prendre part au Forum social mondial qui se tiendra à Tunis du 23 au 28 mars prochain.

    Hier au siège de la centrale syndicale, UGTA, à Alger, une réunion d'une dizaine d'associations et organisations de masse a été tenue pour donner un aperçu sur cette grandiose manifestation à laquelle, selon le coordinateur national des associations Abderrahmane Arâar, pas moins de 60 pays vont participer. Ils seront entre 30.000 et 50.000 représentants d'associations et de syndicats qui sont attendus en terre tunisienne pour échanger leurs expériences dans différents domaines liés à des questions d'ordre social, économique, politique….. Aussi, ce forum a-t-il pour but de faire se rencontrer des associations citoyennes de différents pays sensibles à la cause alter-mondialiste.

    La réunion d'hier a été suivie d'une conférence de presse donnée par les représentants de la dizaine d'associations nationales présentes.

    Le coordinateur de ces associations et représentant du réseau pour la protection de l'enfance (NADA) a, durant son intervention, indiqué que la participation sera plus forte que lors du dernier forum qui s'est tenu dans ce même pays en 2013. Selon cet intervenant «les représentants de nos associations proposeront de nombreux thèmes de débat et auront pour mission de faire connaître les expériences algériennes. Qu'elles soient d'ordre interne ou touchant à l'ensemble des pays du Maghreb, ou encore touchant à l'unité des pays de la région, la décolonisation, l'immigration clandestine, gaz de schiste, syndicalisme et enjeux et d'autres thèmes sur la femme, l'emploi, la santé, l'éducation.… Débats, ateliers, plénières, seront organisés dès l'ouverture du Forum dans le campus de l'université de Tunis. Le 29 et le 30 mars seront consacrés à l'évaluation du forum.

    Le forum social traitera des principales préoccupations de la société civile en rapport avec la mondialisation et les conséquences désastreuses qu'elle a engendrées.

    Pour rappel, il s'agit du 15eme forum du genre.

    Le premier a été organisé au Brésil en 2001.

    https://fsm2015.org/par Salah-Eddine K., Le Quotidien d'Oran, 19 mars 2015

    http://www.algeria-watch.org/fr/article/pol/initiatives/fsm_investi.htm

  • Nouveautés sur Europe Solidaire Sans frontières

    Résultat de recherche d'images pour "maroc tomates"

    Maroc & Sahara occidental RENK Hans-Peter - 5 mars 2015
     
    Suisse- 5 mars 2015
     
    Echo d’Iran SSTI - 1er janvier 2015
     
    Femme, patriarcat L’Orient-Le Jour - 5 mars 2015
     
    WARSCHAWSKI Michel, WILNO Henri - 22 February 2015
     
    Collectif- - 8 mars 2015
     
    Kurdistan in Turkey DE JONG Alex - 9 mars 2015

    CHARDON Sylvain - 19 février 2015

    Jâlal Eddine Weiss, génie créatif du qanûn : la Syrie musicale est en deuil

  • Tunisie. La question sociale, la pauvreté des jeunes et les salafistes (A l'Encontre.ch)

    Abderrahmane Hedhili (au centre)

    Abderrahmane Hedhili (au centre)

    Entretien avec Abderrahmane Hedhili
    conduit par Alain Baron

    Sur le plan économique et social quelles sont les différences entre les deux partis arrivés en tête lors des élections de la fin 2014 ?

    En ce qui concerne le contenu du programme économique et le modèle de développement, il n’y a pas de différence entre Nidaa Tounès (représenté par le Président Béji Caïd Essebsi) et Ennahdha. Ce sont deux partis libéraux. La seule différence entre eux concerne des institutions religieuses ayant une activité économique où Ennahdha est encore plus réactionnaire.

    Quelle va être la différence entre la politique économique et sociale du futur gouvernement et celle qui était menée précédemment?

    Je pense qu’il n’y aura pas de différence. En effet, je pense qu’ils ne vont pas faire de réforme sur le plan économique, à par peut-être quelques petites retouches. Ils ne vont pas faire de rupture avec le modèle de développement existant depuis Ben Ali [avec la fonction de Président depuis novembre 1987 au 14 janvier 2011]. Ce modèle a été poursuivi par tous les gouvernements qui lui ont succédé. Ils disent qu’il faut des réformes, mais en réalité, ils ne vont en faire aucune.

    Quelles vont être les réactions du monde du travail ?

    Il faut distinguer deux grandes catégories :

    • Il y a, d’une part, les plus précaires comme ceux qui travaillent sur les chantiers et dont beaucoup gagnent moins que le SMIC, ou encore les diplômés chômeurs, et les chômeurs non diplômés dont on parle peu mais qui sont beaucoup plus nombreux.

    Cette catégorie ne va pas rester les bras croisés. Ils ont attendu depuis quatre ans dans l’espoir d’une feuille de route prenant en considération leur situation. Mais il n’y a rien eu.

    • Il y a, d’autre part, les salariés ayant un emploi stable dans les différents secteurs. Ils sont aujourd’hui très touchés par la détérioration de leur pouvoir d’achat. Ils sont vraiment en train de s’appauvrir. Leur priorité est le pouvoir d’achat, le coût de la scolarisation des enfants puis de l’aide à leur apporter ensuite lorsqu’ils sont diplômés-chômeurs, etc.

    Cela est manifeste au niveau du taux de participation aux grèves. Auparavant, on atteignait des chiffres entre de 60 % et 90 %. Maintenant, c’est souvent 100 %, comme chez les enseignants ou dans les transports. Jamais les taux de grévistes n’ont été aussi élevés.

    Si le futur gouvernement ne donne pas un message fort sur les grands dossiers d’ordre social, il n’y aura pas de stabilité dans ce pays.

    Quelles autres conséquences a le développement de la pauvreté ?

    Je suis étonné par le fait que dans tous les discours du gouvernement actuel et du nouveau Président, il y a une question liée à la pauvreté qui n’est jamais abordée. Il s’agit de celle des jeunes salafistes. Personne n’en parle. Ils sont nombreux, plus que 100 000. Je ne parle pas de ceux qui ont pris les armes et sont passés au terrorisme. Je parle des jeunes qui sont au début du parcours.

    Avons-nous un programme d’ordre social, économique, culturel? Comment aborder cette question? Ni le gouvernement, ni l’opposition, ni la société civile, personne. Les salafistes sont très actifs parmi la jeunesse dans les quartiers populaires.

    Parce que malheureusement, nous, la gauche. nous devrions être présents dans ces quartiers, mais nous avons cédé la place aux islamistes.

    Le FTDES (Forum tunisien des droits économiques et sociaux) est en train d’écrire une étude faisant le lien entre le terrorisme et la question sociale. Nous avons également rendu public une étude sur l’augmentation des suicides.

    Quel autre axe de mobilisation te paraît-il important ?

    L’environnement n’est plus une préoccupation n’intéressant que les élites. Ce thème touche également une partie importante de la population, comme par exemple le problème des déchets sur l’île de Djerba, la pollution dans la baie de Monastir, celle des usines à Gabès, et bien entendu dans le bassin minier.

    Le 6 et le 7 février, se tiendra une rencontre à ce sujet en Tunisie. L’environnement sera un thème important lors du Forum social mondial qui se tient fin mars 2015 à Tunis. (Propos recueillis le 16 janvier 2015)

    Publié par Alencontre le 25 - janvier - 2015

    Abderrahmane Hedhili est un des principaux animateurs du Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux (FTDES), une association tunisienne dont les thématiques sont le droit du travail, le droit des femmes, les droits environnementaux et les droits des migrants. http://ftdes.net/ Le FTDES est prioritairement tourné vers les populations les plus en difficulté et peu organisées. Il coopère notamment avec l’UGTT (Union générale tunisienne du travail) et diverses associations tunisiennes. Le FTDES constitue naturellement la colonne vertébrale de l’organisation des forums sociaux en Tunisie.

    http://alencontre.org/moyenorient/tunisie/tunisie-la-question-sociale-la-pauvrete-des-jeunes-et-les-salafistes.html

  • Burkina Faso : Interview avec un camarade responsable du Parti Communiste Révolutionnaire Voltaïque 12 novembre 2014 par Voie Démocratique (Maroc)

    http://www.pcrv.net/squelettes/pcrv.jpg

     

    Cher camarade, bienvenu au site officiel de la Voie Démocratique(VD) du Maroc : www.annahjaddimocrati.org.

    Votre parti est un allié de la VD, ce dernier suit avec beaucoup d’intérêt l’évolution de la situation politique dans votre pays, le Burkina Faso, et a exprimé sa position et sa solidarité au peuple burkinabè et ses forces vives par un communiqué de sa direction le 3 novembre.

    Le Burkina Faso traverse en effet en ce moment une véritable crise révolutionnaire dont un premier fruit est la fuite de Blaise Compaoré. Mais aussi et contre la volonté et l’intérêt du peuple insurgé, la prise du pouvoir par l’armée suite à un coup d’état réactionnaire dirigé par Issac Zida de ce régiment sanguinaire dit régiment sécurité du président.

    L’impérialisme français qui a soutenu le coup d’état militaire contre le régime de Tomas Sankara il y a 27 ans vient de reconnaitre qu’elle a aidé à la fuite du président déchu vers le pays voisin, la Côte-d’Ivoire, où il siège à côté de l’autre traitre Alassane Ouattara.

    Nous avons remarqué que l’analyse de votre parti repose entre autres sur le concept de processus révolutionnaire, concept que nous partageons avec vous, que nous avons testé pour analyser les vagues révolutionnaires qui ont secoué les pays maghrébins et la région du monde arabe en général et trouvons que c’est un concept fécond.

    Les facteurs objectifs et les moments importants de ce processus ayant démarré de façon considérable en 2008. Les vagues révolutionnaires de notre région ont-elles réellement influencées ce processus.

    Tout d’abord nous remercions les camarades de la Voie Démocratique du Maroc pour la solidarité internationaliste qu’ils manifestent à l’égard des luttes de notre peuple en ces moments historiques où il vient de réaliser ce mouvement populaire insurrectionnel qui a chassé l’autocrate Blaise Compaoré du pouvoir. Nos deux partis membres de la Conférence Internationale des Partis et Organisations Ml entretiennent des relations fraternelles au service de la cause révolutionnaire pour la libération nationale et sociale dans nos pays

    Pour répondre à votre première question je lie la question des facteurs objectifs à la situation de grave crise qui frappe notre pays depuis les évènements tragiques liés à l’assassinat odieux du journaliste Norbert Zongo et ses compagnons en 1998.

    Cette crise s’est transformée en une crise révolutionnaire qui s’approfondit et s’étend avec une évolution par pallier. Après les émeutes de la faim de 2008, l’année 2011 avait été marquée par de puissants mouvements sociaux qui ont touché tous les secteurs de la vie et économique et sociale et même l’armée avec des mutineries dans plusieurs garnisons du pays. En 2013, la crise connaît de nouveaux développements qui partent des faits majeurs suivants :

    -  La prise de conscience de plus en plus grande au sein de la jeunesse populaire , de la classe ouvrière , de la paysannerie pauvre et des couches moyennes urbaines .Le pouvoir de la IVè République allié et serviteur des puissances impérialistes notamment l’impérialiste français a complètement failli et ne pouvait résoudre les problèmes de la faim, de l’éducation, de l’emploi, des libertés politiques et du progrès social.


    -  La classe ouvrière et le peuple de plus en plus convaincus que ce pouvoir ne représentait qu’un clan minoritaire de prédateurs qui avaient pris l’économie de notre pays en otage et qui avaient mis en place une dictature militaire constitutionnelle pour opprimer et exploiter le peuple pour leurs maîtres impérialistes et les membres de ce groupe mafieux constitués des familles et leurs associés.


    -  Le développement des luttes populaires qui touchent l’ensemble du territoire national, qui impliquent de plus en plus les couches profondes de la société et qui frappent l’ensemble des secteurs sociaux et de l’économie nationale.


    -  Le divorce, de plus en plus en profond entre le peuple c’est-à-dire les gouvernés et le pouvoir, c’est-à-dire les gouvernants, qui traduit la faillite de toutes les institutions de la IVè République frappées d’une crise profonde et d’un discrédit total.

    Des millions de gens du peuple exclus de l’accès au droit, font de plus en plus irruption dans des luttes insurrectionnelles pour se prendre en charge .Ils expriment ouvertement leurs besoin de changement en faveur du peuple.

    Toutes ces luttes multiformes ont débouché sur la situation révolutionnaire actuelle qui secoue notre société et sur le puissant mouvement insurrectionnel du jeudi 30 octobre.

    Dans ce mouvement le peuple déterminé lançait le mot d’ordre « Blaise Compaoré dégage ». L’influence de la révolution tunisienne est évidente. Notre parti dans ses analyses a exhorté le peuple et la jeunesse à s’inspirer des révolutions dans les pays comme la Tunisie et l’Egypte mais en tirant des leçons pour l’approfondissement du processus révolutionnaire.

    Quelles sont les principales forces motrices de ce processus. ?

    Dans le mouvement actuel qui a conduit au renversement du régime dictatorial de Blaise Compaoré nous pouvons citer les composantes suivantes : les partis politiques de l’opposition bourgeoise réactionnaire dont certains dirigeants ont dans un passé récent participé activement au régime de Blaise Compaoré et donc responsables de ses nombreux crimes .Il s’agit entre autres de l’Union pour le Changement (UPC) dont le Président Diabré Zéphirin ancien Directeur Afrique du groupe Areva , lié à l’impérialisme français se présente ouvertement comme un néolibéral. ; le Mouvement pour le Progrès (MPP) fondée en janvier 2014 par des dissidents du Parti CDP de Blaise Compaoré dont les principaux dirigeants ont participé jusqu’à cette date récente au plus haut niveau à tout la politique mafieuse et criminelle de la IVè République.

    IL y a aussi des partis sankaristes que nous nommons la petite bourgeoisie radicale réformiste.

    Nous pouvons citer le Mouvement Démocratique et Révolutionnaire dirigé par notre parti au rang duquel il faut citer : La Confédération Générale du Travail du Burkina (CGTB) centrale syndicale Révolutionnaire bien implantée et considérée comme la première en terme de représentation parmi les 5 centrales syndicales que comptent le pays. A cela il faut ajouter des syndicats autonomes dans différents secteurs qui ont également une orientation du syndicalisme révolutionnaire de lutte de classes.

    La Coalition Contre la Vie Chère (CCVC) qui regroupe près de 7O organisations démocratiques de travailleurs, de la jeunesse, des femmes, des droits de l’homme, etc …)

    Le Mouvement Burkinabe des Droits de l’Homme et des Peuples joue un grand rôle dans l’éducation aux droits de l’homme et contribue à la défense des libertés démocratiques.

    Toutes ces organisations ont une implantation nationale avec des sections dans les provinces. La paysannerie est faiblement organisée, mais elle participe de plus en plus aux luttes populaires.

    Dans le mouvement insurrectionnel, la jeunesse particulièrement a joué un rôle déterminant. En plus des étudiants, des élèves des lycées et collèges, les jeunes paysans, ouvriers, artisans et le secteur informel dont une masse importante est inorganisée. Nous dirigeons l’Organisation Démocratique de la Jeunesse (ODJ) bien implantée dans plusieurs provinces du pays. L’Union de la Jeunesse Communiste de Haute-Volta (UJCHV) porte les orientations du parti au sein des diverses couches de la jeunesse populaire dans ses luttes pour ses revendications démocratiques, économiques et sociales.

    Notre pays est caractérisé par une grande tradition de vie associative et par la présence depuis de nombreuses années d’une société civile organisée et dynamique.

    Quelles sont les perspectives ? Comment concrètement à votre avis faire face aux manœuvres de l’impérialisme et de l’impérialisme français en particulier.

    Nous saluons la victoire de cette insurrection populaire qui a renversé le régime dictatorial de l’IVè République en chassant l’autocrate Blaise Compaoré du pouvoir. Le peuple a consenti de durs sacrifices pendant le long règne de 27 ans de ce régime sanguinaire marqué par les tueries de nombreux fils et filles du peuple parmi lesquels des démocrates et des révolutionnaires et nos camarades du parti et de la jeunesse.

    Mais la chute du dictateur à peine entamée, les clans putschistes de l’armée néocoloniale se sont emparés du pouvoir néocolonial dans l’objectif d’étouffer le processus révolutionnaire.

    Les puissances impérialistes (France, Etats-Unis, Union européenne) , les régimes réactionnaires des pays d’Afrique à travers la CEDEAO et l’Union africaine interviennent dans ce processus pour soit disant aider le peuple burkinabè à résoudre la crise institutionnelle et à préserver la paix. Toutes ces tractations visent à stopper l’élan du mouvement insurrectionnel vers la destruction du système néocolonial par la révolution.

    Le Burkina Faso constitue pour l’impérialisme français principalement une plateforme stratégique pour ses interventions militaires dans la sous-région ouest africaine et dans l’ensemble saharasahélienne dans un contexte de rivalités entre les puissances impérialistes pour le repartage des territoires et le pillage des ressources minières du continent africain.

    L’impérialisme français a installé dans notre pays sous couvert de lutte contre le terrorisme et les groupes armés jihadistes des troupes militaires et un corps spécial d’intervention militaire.

    L’impérialisme américain dispose au Burkina Faso de sa principale station d’écoute et de surveillance dans cette vaste région d’Afrique de l’Ouest. Toutes ces installations militaires constituent des instruments d’agression contre le Mouvement démocratique et révolutionnaire dans notre pays et des peuples africains.

    Dans cette situation complexe notre parti sur la base de sa tactique offensive et ses plans stratégiques révolutionnaires travaille pour orienter les luttes en vue de l’approfondissement du processus révolutionnaire. Dans l’immédiat nous dénonçons le coup d’Etat militaire réactionnaire et exigeons le départ des militaires du pouvoir d’Etat. La transition politique doit être conduite par le peuple insurgé à travers l’unité de toutes les forces sociales et politiques parties prenantes de ce mouvement insurrectionnel.

    Au centre de la crise révolutionnaire aujourd’hui se pose la question fondamentale du changement. Mais de quel changement il s’agit ? De quel changement ont besoin la classe ouvrière et le peuple ? Pour quel changement la jeunesse populaire descend massivement dans les rues et manifeste ?

    Aujourd’hui deux visions du changement se font face :

    - Le changement préconisé par l’opposition bourgeoise qui consiste à réformer le pouvoir néocolonial tout en préservant et en renforçant la mainmise de l’impérialisme notamment français sur notre pays. On voit bien que ce type de changement ne touche pas aux causes de la misère et de l’oppression de notre peuple : le pillage des ressources de notre pays par l’impérialisme international et ses alliés de la bourgeoisie réactionnaire, le dictat du FMI, de la Banque Mondiale, et de l’OMC.


    - Le changement que propose le PCRV, Parti communiste marxiste-léniniste et état-major du prolétariat, consiste à renverser le pouvoir de la bourgeoisie et l’impérialisme notamment français par l’insurrection populaire, à le remplacer par un Gouvernement Révolutionnaire Provisoire (GRP) qui sera le pouvoir de la classe ouvrière alliée à la paysannerie et au peuple.

    Le Gouvernement Révolutionnaire Provisoire va convoquer une Assemblée Constituante , des représentants du peuple , et d’où seront exclus les criminels politiques , économiques et les alliés de l’impérialisme , Assemblée qui va élaborer une nouvelle constitution , sous le contrôle du peuple , en vue de construire une République Démocratique Moderne qui va sortir notre pays de l’arriération , assurer et garantir l’indépendance nationale véritable.

    Interview réalisé par Mouad El-johri le 06 nov.2014

    http://www.afriquesenlutte.org/afrique-de-l-ouest/burkina-faso/article/burkina-faso-interview-avec-un

     

    Voir aussi:

    http://www.pcrv.net/spip.php?page=pcrv-article&id_article=46