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Révolutions Arabes - Page 186

  • Etrange tribune conjointe Hollande, Merkel, Cameron sur l’Iran (Afps)

     

    A l’annonce d’une tribune sur l’Iran des trois chefs d’Etat ou de gouvernements européens parties prenantes aux négociations sur le nucléaire, certains pouvaient attendre qu’ils ouvrent des perspectives à la hauteur des bouleversements de la région, à l’heure où, aux Etats-Unis, Obama vient de franchir l’obstacle du Congrès et peut enfin valider l’accord.

    Ils auront été déçus. On n’y apprend en effet à peu près rien, sinon peut-être que « ce n’est pas un accord fondé sur la confiance »

    Mais ce qui est troublant, c’est le paragraphe concernant Israël :

    « Nous condamnons sans aucune ambigüité la non reconnaissance par l’Iran de l’existence d’Israël ainsi que le langage inacceptable des dirigeants iraniens à propos d’Israël. La sécurité d’Israël est, et restera, une question de la plus haute importance pour nous. Nous n’aurions pas conclu cet accord sur le nucléaire avec l’Iran si nous ne pensions pas qu’il fait disparaitre une menace qui pesait sur la région comme sur le régime de non-prolifération dans son ensemble. ».

    Ainsi, alors que Netanyahou n’a cessé de chercher à torpiller l’accord par des ingérences grossières et répétées auprès du Congrès, alors qu’il a constamment falsifié les données sur la « menace iranienne », en contradiction avec ses propres responsables du renseignement, le trio européen n’a aujourd’hui rien d’autre en tête que ressasser un soutien à Israël comme si celui-ci était sous le coup d’une menace existentielle. L’existence, bien réelle d’un puissant arsenal nucléaire israélien, hors contrôle des experts internationaux, ne mérite pas par contre d’être seulement mentionnée. Comme si c’était, aux yeux de nos responsables européens, un « non problème » pour les Etats de la région et, en tous cas, pas une question de prolifération !

    Quant à la condamnation de la non reconnaissance d’Israël, elle a quelque chose de presque cocasse. Que l’on sache la grande majorité des pays arabes ne reconnaissent pas Israël. Et l’initiative de paix arabe présentée dès 2002, saluée par l’UE et soutenue par les 57 pays de l’Organisation de la Coopération Islamique, y compris l’Iran, offre à Israël une normalisation complète des relations en échange de l’évacuation totale des territoires occupés en 1967. Sans avoir suscité de la part des divers gouvernements israéliens la moindre considération. Sans doute parce qu’elle a le tort de trop s’appuyer sur le droit international.

    Alors Mme Merkel, MM. Cameron et Hollande, devraient revoir leur copie et enfin montrer l’exemple pour faire bouger l’Iran. Ils le peuvent en reconnaissant sans conditions l’Etat de Palestine dans les frontières d’avant 1967 avec Jérusalem Est comme capitale. François Hollande, après le récent et fort discret sommet inter-gouvernemental franco-palestinien, doit en saisir l’occasion dès mardi en recevant le Président Mahmoud Abbas.

    Ce serait, n’en doutons pas, un encouragement à l’Iran pour reconnaître l’Etat d’Israël… le « moment venu », quand celui-ci saura saisir la main tendue depuis 2002.

    Le Bureau national

    Communiqué de l’AFPS, lundi 21 septembre 2015

    http://www.france-palestine.org/Etrange-tribune-conjointe-Hollande-Merkel-Cameron-sur-l-Iran

    Commentaire: Video "Gortoz a ran" (J'attends, en breton) de la musique du film "La chute du faucon noir" de Riddley Scott

  • Leïla Shahid Carhaix samedi 3 octobre (Afps)

    Association France Palestine Solidarité

    groupe local Centre Bretagne

    Le 3 octobre l'AFPS centre Bretagne reçoit Leila Chahid à Carhaix.

    14 h 30 au centre Glenmor, débat, animé par Georges Cadiou.

    Avec:

    Taoufiq Tahani, président de l'AFPS,

    Claude Léostic, présidente de la Plateforme pour la Palestine

    Sylvain Cypel, journaliste franco-israélien, ancien correspondant du Monde à New-York,

    journaliste à Médiapart et auteur (entre autres) du livre "Les Emmurés."

    Soirée : repas palestinien et  Fest Noz

  • L’État d’Israël est largement responsable de l’antisémitisme qu’il dénonce (Ujfp)

    Entretien avec l’UJFP

    LE BILAN : Pouvez-vous présenter votre association, son historique et son périmètre d’action ?

    Jean-Guy Greilsamer : L’Union Juive Française pour la Paix (UJFP), née en 1994 de la volonté d’une expression juive sur les conditions d’une paix juste au Proche-Orient, est une association juive laïque rassemblant des adhérents juifs ou non aux histoires et aux parcours divers. Nous nous réclamons d’une histoire plurielle qui a produit aussi bien des résistants antinazis, des combattants anticolonialistes que d’autres figures universalistes dont les expériences marquent nos mémoires. Nous nous impliquons principalement dans deux champs d’interventions complémentaires : celui relatif à la situation au Proche-Orient et ses répercussions en France, et celui qui concerne les luttes antiracistes.

    Nous nous dissocions des conceptions qui assimilent l’identité juive au sionisme et à l’Etat d’Israël.

    Nous nous sommes développés surtout depuis la seconde intifada et ce développement nous a permis de participer à divers collectifs de solidarité avec le peuple palestinien, des collectifs antiracistes, et d’amplifier notre capacité de réaction aux situations que nous dénonçons. Nous publions des articles (notre site est www.ujfp.org), avons mis au point une exposition itinérante sur la situation des Bédouins du Néguev, effectuons des voyages militants en Palestine et Israël, organisons ou co-organisons des réunions publiques, et participons à de nombreuses mobilisations. Notre antiracisme ne se cantonne pas à la lutte contre l’antisémitisme, mais porte aussi contre l’islamophobie, le racisme anti-rroms, la négrophobie et tout autre racisme, et pour le droit d’asile des migrants.

    LE BILAN : Que pensez-vous d’Israël, de sa politique colonialiste dans les territoires occupés et de sa politique discriminatoire vis-à-vis, notamment, des Arabes dans ses frontières ?

    Jean-Guy Greilsamer : L’Etat d’Israël a été créé par l’ONU au lendemain de la seconde guerre mondiale et en contradiction avec ses propres principes d’auto-détermination des peuples. 55% de la Palestine historique, dont l’empire britannique était mandataire, ont été dévolus à Israël, et le droit au retour des 700 000 réfugiés palestiniens expulsés par Israël a été adopté par la résolution 194.
    Mais Israël a lancé une guerre de conquête pour étendre son territoire et a strictement interdit tout droit au retour. A l’issue de périodes politiques successives où la complicité de la communauté internationale a largement prédominé, nous en sommes arrivés à la situation d’aujourd’hui, que l’Etat d’Israël a imposée au nom des Juifs du monde entier et sous prétexte d’assurer sa sécurité.

    Cette situation, révoltante, est l’expression de la volonté de déposséder le peuple autochtone palestinien et d’imposer une suprématie juive dans un territoire s’étendant de la Méditerranée au Jourdain. Cette volonté se manifeste par des pratiques condamnées par de nombreuses résolutions internationales, visant notamment l’occupation et la colonisation de la Cisjordanie, la judaïsation de Jérusalem déclarée capitale éternelle et indivisible du peuple juif, le blocus de Gaza, qui est une prison à ciel ouvert. Les Palestiniens d’Israël, qui représentent 20% de la population de ce pays, soit 1,5 millions d’habitants, sont eux-mêmes gravement discriminés. Cela concerne aussi bien leurs droits nationaux (interdiction de célébrer la Naqba ou de contester l’identité juive d’Israël), juridiques (obstacles au droit à la construction et interdiction du regroupement familial des couples dont un conjoint est un-e palestinien-ne non originaire d’Israël), municipaux (crédits très inférieurs pour les communes palestiniennes), et sociaux. De nombreux villages palestiniens ne sont pas reconnus et les Bédouins du Néguev sont expulsés de leurs terres ancestrales.

    LE BILAN : Vous participez à la campagne « Boycott Désinvestissement Sanction », pouvez-vous nous la présenter et nous préciser la façon dont vous la déclinez avec l’UJFP ?

    Jean-Guy Greilsamer : La Campagne BDS a été lancé en 2005 par plus de 170 associations de la société civile palestinienne, un an après que l’Avis de la Cour Internationale de Justice condamnant le « mur de séparation » soit resté sans effet.
    Elle vise à mettre fin à l’impunité d’Israël et à développer de larges compagnes de Boycott, Désinvestissement et Sanctions jusqu’à ce que cet Etat se conforme au droit international.

    Son objectif est triple : mettre fin à l’occupation et à la colonisation, obtenir l’égalité complète des droits des Palestiniens d’Israël, et garantir le droit au retour des réfugiés.

    Elle fédère donc les trois composantes du peuple palestinien : ceux des territoires occupés, ceux qui constituent la minorité palestinienne d’Israël, et ceux de la diaspora palestinienne qui vit en exil. ​

    S’inspirant du boycott qui avait contribué à mettre fin à l’apartheid en Afrique du Sud, elle se développe selon plusieurs axes ; boycotts économique, sportif, syndical, culturel, universitaire.

    Cette campagne internationale remporte de nombreux succès.

    Par exemple la société Véolia, qui a participé à la construction d’un tramway colonial reliant Jérusalem aux colonies et a géré deux lignes de bus et une déchetterie en Cisjordanie au service exclusif de la population israélienne dont les colons, a subi de grosses pertes financières et se retire d’Israël.

    Les investissements de pays étrangers en Israël en 2014 ont diminué de moitié par rapport à l’année précédente. De nombreux artistes ont annulé leurs tournées en Israël.

    L’UJFP participe pleinement à la Campagne BDS France (site : www.bdsfrance.org) et interpelle les autorités sur leurs manquements au respect du droit international et des droits humains en général.

    Nous expliquons que la politique d’Israël est contraire aux valeurs de justice et d’égalité qui nous mobilisent en tant qu’association juive héritière d’un passé de résistance antiraciste et antifasciste, nous témoignons lors de procès intentés à des militants de BDS

    LE BILAN : Les défenseurs du peuple palestinien sont régulièrement accusés d’antisémitisme par les défenseurs d’Israël. Que répondez-vous à cela ?

    Jean-Guy Greilsamer : La solidarité avec le peuple palestinien pour ses droits, et notamment la Campagne BDS, sont foncièrement antiracistes, parce qu’elles appellent à l’égalité des droits, au refus des discriminations.

    La manipulation par les défenseurs d’Israël de la mémoire de la Shoah est ignoble, elle vise à couvrir une politique raciste, une politique d’apartheid et d’épuration ethnique.

    L’Etat d’Israël est largement responsable de l’antisémitisme qu’il dénonce, parce que l’image qu’il présente des Juifs du monde entier est celle d’une population entièrement dévouée à la cause du sionisme et des gouvernements israéliens quoiqu’ils fassent, au soutien d’un régime ​ qui se​ place ​ au-dessus des lois, qui ​se considère dispensé de respecter le droit international.​ Il crée ainsi la confusion entre juif et militant sioniste.

    Les défenseurs d’Israël reprochent à BDS de s’attaquer aux Juifs en tant que Juifs. C’est complètement faux, ce que nous boycottons ce ne sont pas des individus mais une politique aux conséquences désastreuses. Par exemple le BDS culturel n’appelle pas à boycotter les artistes en tant qu’individus, mais les initiatives culturelles sponsorisées par l’Etat d’Israël, qui se sert des artistes pour se blanchir de ses crimes et pour se présenter comme un Etat « normal », ouvert à tous les courants d’opinion.

    Je tiens à signaler que la plupart des procès contre des militants BDS se sont soldés par des relaxes, et que le motif de provocation à la discrimination raciale a été écarté, de sorte que les amis de la politique israélienne essaient maintenant de se centrer sur la notion d’entrave à la liberté du commerce quand des actions de sensibilisation visent les clients de grandes surfaces commercialisant des produits israéliens – et cela en l’absence de plaintes des enseignes concernées.

    LE BILAN : Avec l’opération « Bordure protectrice » à l’été 2014 et la réélection récente de Benjamin Netanyahu, la perspective d’une paix fondé sur le respect mutuel entre Israéliens et Palestiniens semblent plus éloignée que jamais. Comment imaginez-vous une issue à cette situation critique ?

    Jean-Guy Greilsamer : Je tiens à formuler une première observation. Les intentions criminelles du gouvernement Netanyahu sont clairement affichées, mais il ne faut pas s’imaginer que si la principale liste adverse concurrente, « L’Union sioniste » (au nom significatif …) avait triomphé, de réelles perspectives de paix seraient advenues. Il y aurait eu une tentative de relance d’un nouveau « processus de paix » reposant sur des bases excluant les droits fondamentaux du peuple palestinien et permettant de gagner du temps pour poursuivre la politique de dépossession qui lui est imposée.
    C’est pourquoi beaucoup de commentateurs avaient dit au lendemain de la réélection de Netanyahu : « Avec lui au moins c’est clair ».

    Mon second sentiment résulte d’un séjour que j’ai récemment effectué en Cisjordanie. Suite à mes observations et à de nombreuses discussions avec les personnes rencontrées là-bas, je suis arrivé aux conclusions suivantes.

    J’ai constaté que le peuple palestinien continue de résister dans sa vie quotidienne malgré la politique du gouvernement Netanyahu. Il ne subit pas jusqu’à présent d’émigrations massives.

    Comme l’isolement d’Israël dans l’opinion publique internationale et la solidarité internationale se poursuivent, il est tout à fait pertinent d’estimer que la bataille pour les droits du peuple palestinien n’est pas perdue.

    Je ne cherche pas à cacher que l’avenir est incertain. La situation du Moyen-Orient s’embrase, et il n’est pas possible de prévoir à quoi conduira le chaos actuel. Certains interlocuteurs ont évoqué une troisième guerre mondiale. D’autre disent que de telles situations peuvent aboutir aussi bien à de mauvaises qu’à de bonnes surprises (l’exemple de la chute du mur de Berlin a souvent été évoqué). La population palestinienne vit cette incertitude, mais elle ne capitule pas. Ses réalisations et ses projets destinés à survivre dignement continuent de se développer.

    Alors ne passons pas un temps démesuré à envisager différents scénarios du futur. Vivons le présent !

    Et n’oublions pas que quel que soit l’avenir, la solidarité avec le peuple palestinien est porteuse de valeurs pour un monde meilleur et qui concernent également notre situation ici-même : l’antiracisme, le vivre ensemble dans l’égalité et la justice, l’engagement pour la paix dans le monde. La solidarité avec le peuple palestinien dans notre contexte en France est un devoir moral et politique.

    LE BILAN : Quelles sont les prochaines échéances pour la mobilisation BDS et pour votre association ?

    Jean-Guy Greilsamer : Les prochaines échéances pour la mobilisation BDS sont de poursuivre les engagements en cours et de persévérer pour que notre voix soit reconnue dans les médias.

    Les batailles en cours sont notamment contre la société Sodastream et contre la société Mehadrin.

    Nous avons déjà remporté une première victoire contre Sodastream, dont le nom est la marque d’un gazéificateur et des recharges associées. Suite à une mobilisation internationale, son usine principale implantée dans la colonie de Ma’ale Adumim est en cours de fermeture.

    Mais ce n’est qu’une demi-victoire, parce cette usine déménage sur des terres volées aux Bédouins du Néguev qu’Israël veut expulser massivement de leurs villages, en violation des dispositions internationales protégeant les peuples autochtones.

    Une autre mobilisation est dirigée contre la société Mehadrin. Après la faillite en 2011 de la société Agrexco suite à la mobilisation de la Campagne BDS, Mehadrin est devenue la principale société israélienne d’exportation de fruits et légumes, dont la majorité provient des colonies, en particulier la Vallée du Jourdain. Cette politique est officiellement dénoncée par l’Union Européenne, qui depuis 2014 proscrit tout financement profitant aux colonies. Nous intervenons en direction des décideurs et des clients des grandes surfaces pour que ces produits soient retirés des étalages, ainsi que l’ont effectué certaines chaînes dans d’autres pays européens.

    Nous poursuivons les autres formes de boycott en répondant à l’actualité qui les concerne, qu’il s’agisse des boycotts sportif ou culturel, ainsi que la campagne pour un embargo sur le commerce d’armes avec Israël.

    Un autre axe important de mobilisation concerne les médias. Nous sommes l’objet à la fois d’une écoute accrue des médias et de campagnes de diffamation, voire de procès, impulsés par des milieux sionistes qui cherchent à tout prix à nous faire passer pour des antisémites. Notre gouvernement est lui-même souvent lié à ces accusations.

    L’UJFP est également très attentive à ces campagnes diffamatoires, que nous dénonçons par des communiqués.

    Je tiens à répéter que nous sommes très liés non seulement aux réponses que nécessitent l’évolution de la situation au Proche-Orient mais aussi aux mobilisations de solidarité contre l’islamophobie, le racisme anti-rrom, la négrophobie et la solidarité avec les migrants.

    La consolidation de notre voie juive pour la justice et l’égalité, pour la dignité des peuples, nécessite un suivi attentif d’une actualité souvent tendue.

    Nous répondons à de nombreuses sollicitations ; notre site présente l’agenda de nos activités.

    Comme nous avons été au cours du premier semestre l’objet de plusieurs attaques du militant sioniste franco-israélien Gregory Chelli (dit Ulcan) ou de ses proches, qui nous traitent publiquement de « Juifs Kapos », nous avons intenté plusieurs procès qui vont requérir une mobilisation militante. L’autre coprésident de l’UJFP, Pierre Stambul, a même été victime à Marseille de violences du RAID, ce qui engage aussi la responsabilité des services de police.

    Par ailleurs, l’une des initiatives que nous préparons est l’organisation le 7 novembre au soir d’une rencontre/débat avec des associations et des personnalités juives qui développent dans d’autres pays une politique très proche de la nôtre. lundi 21 septembre 2015 par Jean-Guy Greilsamer

    Interview de Jean-Guy Greilsamer, parue sur le site du média "Le Bilan".

    Entretien réalisé par Benoit Delrue.

     
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  • Nouveautés sur Association France Palestine Solidarité

  • La prochaine vague de réfugiés viendra du Yémen (CI)

    http://revolutionsarabes.hautetfort.com/media/02/02/2790114359.jpeg

    La guerre entre les armées du Golfe et leurs alliés locaux contre la rébellion houthiste frappe un des pays les plus pauvres de la planète.

    Désormais, c’est la famine qui guette, poussant des dizaines de milliers de personnes à quitter le pays par la mer.

    “La prochaine crise de réfugiés, ce sera le Yémen”, prédit le spécialiste du Moyen-Orient Juan Cole dans le magazine américain The Nation. Il rappelle que “depuis le début de l’intervention militaire [saoudienne, en mars 2015], le nombre de personnes déplacées à l’intérieur du pays est en forte hausse, avec 1,5 million de personnes”.

    De même, “quelque six millions de personnes ne sont plus très loin de connaître la famine”. Car la coalition arabe dirigée par les Saoudiens a imposé un blocus aérien, maritime et terrestre, arguant qu’il fallait empêcher d’éventuelles livraisons d’armes iraniennes à la rébellion houthistes. Or avant la guerre, le Yémen dépendait à quatre-vingt-dix pour cent des importations pour couvrir ses besoins alimentaires.

    Aussi, selon The Nation, “plus de 125 000 personnes ont déjà quitté le pays, et des milliers d’autres suivent chaque semaine, embarquant sur des cargos vers Djibouti et la Somalie, pour ensuite essayer de rejoindre l’Egypte, [puis l’Europe]. Et, si la coalition arabe dirigée par l’Arabie Saoudite devait réussir à conquérir [la capitale du Yémen] Sanaa, comme elle s’y est engagée, les zaïdites [base sociale des houthistes, nombreux dans la ville] se mettraient eux aussi à fuir par milliers.”

    L’Arabie Saoudite abandonne le Yémen au chaos

    http://www.courrierinternational.com/-la-prochaine-vague-de-refugies-viendra-du-yemen

  • Nouveautés sur Association France Palestine Solidarité

    Femme palestinienne face à un Kataeb, milice fasciste chrétienne liée à Israël

     

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Massacre_de_Sabra_et_Chatila

  • Non aux bombardements des peuples, accueil de tous les réfugiéEs ! (Npa)

    Cette semaine, le président Hollande et son gouvernement ont mené deux débats parlementaires, prétendant répondre à la « responsabilité humanitaire de la France en prenant sa part d’accueil de réfugiés », mais aussi pour diminuer le terrorisme et la crise en Syrie par des bombardements contre l’État islamique (Daesh ). Sur ces deux plans, toujours plus nombreux sont celles et ceux qui dénoncent l’inanité de ces réponses et réclament une vraie solidarité.

    La photo d’Aylan, l’enfant syrien noyé a démasqué l’inhumanité de nos « irresponsables politiques » à commencer par Hollande. Alors, il lui faut réagir, à la mesure de sa prétention à diriger une des principales puissances du monde – et plus accessoirement à se dire « de gauche »… Mais cette réaction procède de nouveaux enfumages.

    Avec le peuple syrien, contre les bombardements

    Ainsi en est-il du sort des Syriens : depuis 4 ans, le régime de Bachar el-Assad a écrasé sous la torture et les bombes son peuple soulevé. Des centaines de milliers de morts et disparus, 10 millions de déplacés dont 4 millions réfugiés en dehors des frontières. Pour cela, le régime a pu compter sur l’aide militaire et financière directe de l’Iran et de la Russie. En revanche, les autoproclamées démocraties occidentales, au-delà des mots, n’ont rien fait d’autre que rejeter les révoltés syriens vers les monarchies du Golfe les plus réactionnaires. Avec comme résultat une situation catastrophique sur tous les plans, et l’émergence de Daesh, monstre fécondé par la guerre en Irak menée par les USA, par le massacre mené en Syrie par Assad, et par les dirigeants islamistes voisins.

    Aujourd’hui comme hier, la réponse de puissances impérialistes comme la France n’est pas d’aider, mais de se substituer à la souveraineté des peuples par des interventions militaires directes, des bombardements en Syrie dont on est sûrs des résultats contre-productifs : « dommages collatéraux » sur les populations, rappel d’un passé colonial honni, renforcement de la cause de Daesh en tant qu’ennemi des grandes puissances coalisées … et obligation de reprendre toujours plus de coopération avec le tyran de Damas pour l’accès à son espace aérien, voire pour une « solution politique ». Les avions français pourront ainsi croiser les hélicoptères du régime, en route pour les villes où ils déversent leurs terribles barils de poudre. Des centaines de millions dépensés pour des démonstrations médiatiques à courte vue (ainsi, qu’ont changé les 3 500 bombardements de la coalition menée par les Américains en Irak depuis un an ?).

    Pendant ce temps, les combattants de la ville stratégique de Marea, au nord d’Alep, sont abandonnés dans leur lutte sur deux fronts, contre les forces d’Assad et celles de Daesh. Les forces kurdes, qui ont été jusque-là les plus efficaces contre l’État islamique, sont abandonnées à la vengeance du président Erdogan contrarié dans son entreprise de domination totale de la scène politique turque. Et pendant ce temps, l’Union européenne et la France réduisant drastiquement leurs financements, coupent l’aide d’urgence du Programme alimentaire mondial dans les camps de réfugiés de Jordanie, du Liban et de Turquie, qui ont accueilli l’écrasante majorité de celles et ceux qui ont fui la Syrie. Quoi d’étonnant alors que des populations totalement désespérées accélèrent leur fuite jusqu’en Europe ?

    Contre le tri des réfugiés, pour l’ouverture des frontières

    On ne peut ressentir qu’une immense colère face à la réalité crue : depuis des années, et contre les conventions internationales, l’État français a rejeté l’essentiel des réfugiés de guerre syriens comme irakiens, afghans, érythréens comme soudanais ou congolais. Aujourd’hui, face à une tragédie qui ne peut plus être éludée, le président et le gouvernement replâtrent leurs politiques honteuses : ils veulent bien accueillir 12 000 réfugiés de plus par an (soit 2 pour 10 000 habitants…), mais en les triant au loin : Syriens et Irakiens au détriment des autres ressortissants de pays en guerre, et les plus immédiatement « utiles » possible.

    C’est ce qu’a affirmé ingénument Pascal Brice, directeur général de l’Ofpra (Office français de la protection des réfugiés et apatrides), justifiant lors d’une visite à Munich le tri parmi les réfugiés : «  la majorité sont des Syriens éduqués et formés. Nous avons rencontré un ingénieur, un avocat […] On a affaire à des gens de la classe moyenne qui souhaitent avant toute chose travailler et élever leurs enfants. » Sous-entendu : les pauvres, les ressortissants d’autres pays, eux n’ont pas ces qualités et ne sont pas les bienvenus ! Et effectivement, les négociations européennes veulent compenser l’accès à une proportion de réfugiés un peu plus grande qu’avant, par un rapatriement d’autant plus brutal des « migrants économiques » hors des frontières de l’Union européenne – savent-ils seulement où ?

    Ainsi, derrière l’affichage médiatique, la réponse des gouvernants à un grand mouvement européen de solidarité de population à population – hélas comparativement faible en France – c’est toujours l’inhumanité. Face à cela, nous devons rassembler largement autour de l’exigence de mesures d’urgence pour éviter d’autres catastrophes humanitaires, et imposer ensemble des vraies solutions contre toutes les exploitations et les oppressions.

     

  • Nouveautés sur Association France Palestine Solidarité

    Une femme israélienne toise une femme palestinienne lors d'une manifestation contre la visite de juifs orthodoxes et de colons israéliens sur l'esplanade des Mosquées, mardi 14 octobre.

     

  • Avec les réfugiés de Syrie ici, et toujours au côté de la révolution là-bas (AL)

    « C’est par millions que les Syriens fuient les massacres, la destruction du pays, la misère et les spoliations... La sauvagerie de Daech en rajoute dans cette tragédie. Elle ne doit pas faire oublier que celle du régime continue. C’est pourquoi le combat pour en finir avec Assad et avec son régime demeure parfaitement légitime. »

    Depuis le mois de janvier, plus de 3000 réfugiés sont morts sur les chemins de l’exil, en essayant de rejoindre l’Europe. Ces hommes, ces femmes, ces enfants, après avoir subi de multiples violences (guerre, bombardements, tortures,...), dans leur pays d’origine et lors de leurs parcours migratoires chaotiques, se heurtent aux « murs » des législations et dispositifs de l’Union Européenne : règlement de Dublin, agence de surveillance et de contrôle des frontières (Frontex)...

    À ces dispositifs, auxquels participent les gouvernements français et allemand, s’ajoutent des dispositifs des États nationaux. Ainsi en France, l’actuel gouvernement a laissé en place les politiques restrictives en matière d’accueil et de droit d’asile prises précédemment (notamment par Sarkozy).

    De plus, de nouveaux textes (loi sur l’asile, loi sur le droit des étrangers), sous couvert d’apporter des améliorations en matière de séjour, perpétuent voire aggravent la précarité des personnes en situation régulière. Ces textes prévoient d’accentuer encore la chasse aux étrangers et la surveillance de la population en autorisant notamment la préfecture à consulter, à tout moment, les données de nombre d’organismes (établissements scolaires et du supérieur, Sécurité sociale, poste, banques…)

    Les gouvernements de nos pays ont une large part de responsabilité dans cet exode massif de réfugiés : soutien politique plus ou moins masqué et ventes d’armes aux dictatures qui écrasent leurs peuples, sans parler des interventions militaires et du pillage économique. Quant à la Syrie, d’où affluent aujourd’hui massivement les réfugiés, les gouvernements des États-Unis et d’Europe ont choisi depuis 4 ans de laisser pourrir la situation. Bachar al-Assad peut donc, depuis 4 ans, avec son appareil militaire et policier torturer et massacrer quotidiennement la population.

    C’est par millions que les Syriens fuient ces massacres, la destruction du pays, la misère et les spoliations... La sauvagerie de Daech en rajoute dans cette tragédie dont est victime le peuple syrien. Elle ne doit pas faire oublier que celle du régime continue, avec l’objectif d’anéantir la résistance d’un peuple qui s’est soulevé contre plus de quarante ans de dictature. Ce pourquoi le combat pour en finir avec Assad et avec son régime demeure parfaitement légitime.

    Hollande a annoncé l’extension à la Syrie des bombardements français contre Daech, jusque-là cantonnés à l’Irak. Quel rapport avec la question des réfugiés ? Quelle utilité alors que les bombardements américains ont montré leur inefficacité pour stopper Daech ? Alors que l’armée d’Assad contrôle le ciel syrien, cela n’implique- t-il pas une collaboration entre l’armée française et l’armée d’Assad ?

    Au-delà des gesticulations médiatiques, s’agit-il de préparer un changement stratégique de la politique française ? Pour renoncer à l’exigence d’en finir avec Bachar al-Assad et le reconnaître comme un interlocuteur indispensable. Ce que réclament de longue date et de plus en plus fortement nombre de voix au plan international et en France...

    Dans le même temps, on laisse le gouvernement Erdogan intensifier sa guerre contre les Kurdes, pourtant en première ligne face à Daech... Il faut déplorer l’insuffisance de la solidarité du mouvement ouvrier international, lequel devrait être en première ligne pour apporter de l’aide au peuple syrien, et aux autres peuples de la région qui se voient privés de leurs droits. Celle-ci pèse lourdement dans l’isolement des combats de ces peuples contre les dictatures, les guerres et la misère...

    Cette solidarité est plus que jamais nécessaire et urgente, comme l’est aussi l’accueil en France de tous les réfugiés qui en font la demande : un accueil digne de ce nom, pérenne (régularisation), libre de toute surveillance. Ce qui implique de dénoncer et d’imposer que cessent les violences exercées en France (procédures de tri, de rétention administrative, de surveillance de la population, d’expulsion, etc.) et de combattre les lois qui le permettent.

    Il faut en finir avec Frontex, le dispositif de Dublin et toutes les lois sur les étrangers qui entravent la liberté de circuler.

    Collectif Avec la Révolution Syrienne : Alternative libertaire, Cedetim, Émancipation, Ensemble, NPA, UJFP, Union syndicale Solidaires

    http://alternativelibertaire.org/?Avec-les-refugies-de-Syrie-ici-et