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Révolutions Arabes - Page 187

  • Tunisie (Anti-k)

    Déclaration sur la tragédie des migrations en méditerranée

    DECLARATION SUR LA TRAGEDIE DES MIGRATIONS EN MEDITERRANEE : Drame et violations des droits humains
     
    Nous, les organisations signataires de cette déclaration :
    1. Prenons connaissance des derniers développements relatifs au drame des migrations en Méditerranée, véritable désastre humanitaire avec 000 personnes migrantes qui ont traversé la Méditerranée depuis janvier 2015 et au moins 2 600 morts recensés.
    2. Considérons les violations des droits des personnes migrantes et réfugiées comme un affront à la dignité humaine et aux conventions
    3. Exprimons notre vive préoccupation face au silence des pays arabes et des organisations arabes au sujet du drame des personnes migrantes et refugiées originaires notamment d’Irak, de Syrie, de Lybie et prenons note de la déclaration de l’Union Africaine- Juin 2015
    4. Soulignons l’échec de la communauté internationale à mettre fin aux crises en Irak, Syrie et Lybie et à mettre en œuvre des stratégies de développement durable dans les pays du Sud de la Méditerranée et les pays africains, en vue de faciliter une réelle répartition des richesses, le respect des droits civils, politiques, économiques.
    5. Condamnons vigoureusement les restrictions au droit de quitter tout pays y compris le sien, qui a une force juridique contraignante et est consacré dans le Pacte international des droits économiques sociaux et culturels, les conventions de l’OIT sur les droits des migrants (97 et 143) et la Convention des Nations Unies relative au statut des réfugiés.
    6. Réitérons avec force notre condamnation des violations flagrantes des droits humains constatées par les organisations internationales et les organisations de la société civiles qui ont conduit à la mort d’au moins 20,000 hommes, femmes et enfants depuis 15 ans, et sont le résultat de politiques de gestion des frontières agressive et discriminatoires, ainsi que de l’absence de véritables politiques d’
    7. Exhortons les Etats partenaires de l’Union européenne à refuser de nourrir cette logique d’exclusion meurtrière, en particulier dans le cadre de sa coopération en matière de mobilité, mais aussi lors du sommet Euro-Africain prévu les 11 et 12 novembre 2015 à Malte
    8. Exprimons notre pleine solidarité avec les personnes migrantes et réfugiées qui subissent des traitements inhumains et des violences racistes sur les deux rives de la Méditerranée et les frontières de l’Europe de l’Est et les Balkans; Rappelons que l’Union européenne se montre complice de ces maltraitances, sur son territoire, en mer, mais aussi à l’extérieur de l’Europe, aux antipodes avec ses Appelons à ce que les droits fondamentaux et la dignité de ces personnes soit respectés en tous lieux.
    9. Dénonçons le triplement des moyens de l’agence Frontex, et l’absence de financements suffisants alloués au sauvetage en mer ainsi qu’à l’accueil (budget annuel de Frontex en 2015 : plus de 115M EUR ; budget annuel du bureau européen sur l’asile : 15M EUR)
    10. Notons les initiatives envisagées par les pays de l’Union Européenne :
    • Pour adopter une politique européenne unifiée de droit d’asile qui doit être basée sur les normes internationales
    • Pour la suspension immédiate du règlement de Dublin II ;
    • Pour élargir les consultations au sujet de cette politique aux pays africains dans le cadre du sommet Afrique – Union Européenne qui se tiendra à Malte en novembre prochain et aux pays arabes concernés.
    • Pour créer des centres de sélection et d’accueil des personnes réfugiées et
    A ce sujet, nous exprimons nos vives inquiétudes quant à la fonction de ces centres qui pourraient devenir des centres de détention et de tri des personnes. Nous nous y opposons.
    Nous exigeons que ces espaces soient des centres d’accueil, et que les acteurs de la société civile puissent y avoir accès, de même que les organisations internationales compétentes. Nous exigeons que les personnes accueillies dans ces centres soient libre de circuler en dehors, et que l’examen de leur situation individuelle de façon juste et équitable par les autorités impartiales et indépendantes y soit garanti. Nous demandons enfin que des moyens conséquents soient alloués pour assurer un accueil digne et des procédures respectueuses des garanties procédurales.
    • Pour que les violations des droits des personnes soient sanctionnées, que les victimes puissent porter plainte et obtenir réparation, qu’il s’agisse de violences perpétrées par des gardes-frontières, des policiers, des trafiquants, ou des
    • Pour faire la vérité sur les personnes disparues en mer en poursuivant les criminels
    • Pour développer des couloirs légaux et sécurisés de passage et de sauvetage en mer des personnes migrantes et réfugiées.

    Nous exigeons la mise en place d’un mécanisme de suivi des actions et d’évaluations précitées en concertation avec la société civile.

    1. Nous opposons à toutes les initiatives et mesures sécuritaires de refoulement, d’externalisation des frontières et d’encouragement au retour des personnes réfugiées et
    2. Réitérons nos propositions pour éviter l’improvisation et adopter une approche concertée, globale et cohérente visant à trouver une réponse internationale et humaine à la crise des personnes migrantes et réfugiées qui risque de se prolonger et de s’
    3. Lançons un appel à la tenue d’une conférence mondiale sur la question de la crise humanitaire et existentielle des personnes migrantes et réfugiées avec la participation des acteurs de la société
    4. Appelons à la vigilance et à la mobilisation continue de toutes les forces vives de la société civile pour protéger les droits des personnes réfugiées et des migrantes
    Signataires :
     
    Comité pour le Respect des Libertés et des Droits de l’homme en Tunisie CRLDHT
    Union générale tunisienne du travail UGTT
    Forum Tunisien pour les Droits Economiques et Sociaux FTDES
    Fédération des Tunisiens pour une citoyenneté des deux rives FTCR
    Réseau euro-méditerranéen des droits de l’Homme – REMDH
    Confédération générale italienne du travail CGIL
     
    CHERBIB Mouhieddine
  • La Tunisie révolutionnaire, le 18 septembre à Marseille (AL)

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    Le processus révolutionnaire déclenché en Tunisie (2010-2011), et propagé dans toute la région arabe s’est heurté aux manœuvres de puissants adversaires : primo, le fondamentalisme islamique obscurantiste ; secundo, le fondamentalisme néolibéral usurpateur et colonialiste ; tertio, le fondamentalisme d’une gauche nationaliste centralisatrice.

    La dynamique populaire a été court-circuitée, et remplacée par un soi-disant « processus démocratique » qui limite les tâches révolutionnaires et conduit à une restauration de l’ancien régime.

    Le courage des jeunes révoltés, des citoyens des régions et des secteurs populaires marginalisés n’a pas suffi à démanteler les vieilles structures et à émanciper le peuple du joug de l’État et du système capitaliste.

    L’absence d’une stratégie révolutionnaire réfléchie, d’un programme d’action déterminé et d’une capacité organisationnelle efficace en est la cause principale.

    Néanmoins elle a ouvert des débats et conduit à une remise en cause des stéréotypes du XXe siècle liés au modèle soviétique, principale entrave au développement d’autres horizons révolutionnaires.

    Ce livre souhaite contribuer à ce débat, pour dépasser l’ère de la stagnation et du désarroi. Il essaie de capter les inventions populaires inédites pour penser le processus révolutionnaire du XXIe siècle.

    • Mohamed Amami, Tunisie, la révolution face à la mondialisation des fondamentalismes contemporains, Éditions franco-berbères, 2015, 160 pages, 12 euros.
     

    Le 18 septembre à Marseille

    19 heures à Mille Bâbords

    61 rue Consolat, 13001 Marseille

    Alternative Libertaire Marseille

    http://alternativelibertaire.org/?La-Tunisie-revolutionnaire-le-18

  • Nouveautés sur Association France Palestine Solidarité

  • Solidarités!

     

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  • Nouveautés "Syrie" "Irak" et "Tunisie" sur ESSF

    Syria DAHER Joseph - 9 September 2015
     
    Syrie DAHER Joseph - 9 septembre 2015
     
    Syria DAHER Joseph - 7 September 2015
     
    Syrie DAHER Joseph - 6 septembre 2015
     

    Moyen-Orient, Méditerranée BARTHE Benjamin, RIOLS Yves-Michel 8 septembre 
     
    Moyen-Orient, Méditerranée Collectif Avec la Révolution Syrienne - 11 septembre
     
    Migrants, réfugiés, racisme KELLNER Manuel - 11 septembre
     

    Turquie NPA - 9 septembre 2015

    Turquie : Erdogan poursuit son génocide politique contre les Kurdes ! Hollande complice !

    Irak KARIM Saïd - 10 septembre 2015

    Irak : « Ni chiite ni sunnite… ils sont tous voleurs ! » – « Au nom de la religion, ils nous ont dépouillés »

    Turkey HDP (Turkey) - 10 September 2015
     
    Migrants, réfugiés, racisme BRUN François - 10 septembre 2015
     
     
    Tunisie Divers media - 8 septembre 2015

    Mouvement ouvrier RTCI (Tunisie) - 8 septembre 2015

    Tunisie : mobilisation des enseignant-e-s du premier degré


  • Réfugiés syriens : de nombreux coupables pour Aylan et les millions d’autres… (Essf)

    L’Europe a été secouée ces dernières semaines par deux catastrophes successives qui ont secoué l’opinion publique.

    Tout d’abord, le 28 août, les corps de 71 personnes, probablement des Syriens, ont été retrouvé dans un camion abandonné sur une autoroute en Autriche. Parmi les 71 individus, il y avait 59 hommes, huit femmes et quatre enfants, une fillette âgée d’un ou deux ans et trois garçons âgés de 8, 9 ou 10 ans. Quelques jours après, c’était l’image du corps inanimé d’Aylan Kurdi, un enfant Kurde de Syrie âgé de 3 ans, sur une plage turque, qui a suscité une émotion massive à travers l’Europe. Sa mère et son frère Ghalib 5 ans sont également morts lors du naufrage de l’embarcation, seul le père a survécu.

    L’histoire de la famille du petit Aylan reflète la tragédie du peuple syrien.

    Le père d’Aylan, Abduallah Kurdi, avait d’abord été emprisonnée et torturé par les services de sécurité du régime Assad. Il a du vendre son échoppe à Damas afin de soudoyer les membres des services de sécurité pour le laisser sortir. Cela lui a coûté environ 25.000 $. Il a ensuite quitté Damas pour Alep, pour la quitter peu après à cause des bombardements constant des avions du régime Assad. Il se retrouve alors avec sa famille dans sa ville natale Kobani.

    Cela ne sera malheureusement qu’un court répit, l’Etat Islamique commence son offensive sur la ville et pousse la famille Kurdi au départ à nouveau, cette fois ci la Turquie. Là-bas, il ne reçoit aucune aide du gouvernement turc et après le refus du Canada d’accorder à Abdullah Kurdi et son frère l’asile où leur sœur vit, la famille décide alors de quitter le pays en achetant pour 6000$ à un passeur 4 places dans une embarcation de fortune pour rejoindre les iles grecques de Kos.

    L’histoire de la famille Kurdi est l’histoire de millions de famille en Syrie qui ont été poussées à quitter leurs pays à cause en premier lieu de la barbarie du régime Assad qui massacre et bombarde de manière continue des villes et régions entières en Syrie depuis le début du soulèvement il y a plus de 4 ans. Lors des six premiers mois de l’année 2015, les hélicoptères du régime Assad ont largué 10,423 des barils explosifs sur différentes régions du pays, tandis que ce sont les forces du régime qui ont tué presque 90% des civils sur cette même période, 7 fois plus que l’Etat Islamique

    L’apparition progressive des forces fondamentalistes islamiques réactionnaires du type de l’Etat Islamique et Al-Qaida ont également provoqué le départ forcé de nombreuses populations à cause de leurs pratiques et de leur autoritarisme. Plus de la moitié de la population syrienne est aujourd’hui déplacée (à l’intérieur ou l’extérieur du pays), tandis que plus de 80% de la population en Syrie vit autour ou en dessous du seuil de pauvreté. Le taux de chômage est supérieur à 50% alors que l’espérance de vie a été réduite de 20 ans.

    Il faut dénoncer ces forces contre révolutionnaires, ancien régimes et forces islamiques fondamentalistes qui sont les premiers responsables des déplacements forcés de millions de personnes, et apporter notre soutien aux révolutionnaires dans la région qui les combattent.

    Sans nier la responsabilité des passeurs dans les drames successifs qui ont touchés les personnes fuyant les guerres et les oppressions, ce sont néanmoins les politiques racistes et sécuritaires de l’Union Européenne (UE) en matière de migration qui sont également responsables de cette situation.

    La politique de fermeture des frontières pousse des centaines de milliers de personnes fuyant la guerre et la misère à utiliser des moyens illégaux et dangereux pour tenter de rejoindre les pays européens. Le peu de réfugiés qui arrivent en Europe, l’immense majorité restant dans les pays hors de l’UE, doivent faire face à violence de la police – le « camp de la jungle » à Calais, en France ; la construction par la Hongrie d’une clôture de quatre mètres de haut sur les 175 kilomètres de sa frontière avec la Serbie, ou les opérations navales menées par la compagnie Frontex en mer Egée et en Méditerranée qui ont fini en tragédies avec des milliers de personnes mortes noyées.

    Il faut néanmoins relever que malgré leur situation difficile, un grand nombre de ces réfugiés se sont organisés pour résister et protester face aux attaques policières et sécuritaires des états de l’UE que ce soit contre les persécutions à la gare ferroviaire de Budapest, dans les camps de Calais et en Grèce, et sur la frontière hongroise. En Suisse romande, nous avons également pu voir les réfugiés se mobiliser et participer aux luttes contre leurs conditions de vies et les renvois.

    En même temps, la propagande raciste et islamophobe de l’extrême droite européenne n’a cessé de caractériser tous les réfugiés syriens et autres comme des terroristes en puissances comme Nigel Farage, leader du Parti de l’indépendance du Royaume-Uni qui a averti que ceux qui fuient était probablement des « extrémistes de l’Etat Islamique ou d’autres groupes djihadistes”. Ces dirigeants ne sont pas différents dans leur propagande que le dictateur Assad qui a écrit sur twitter il y a quelques jours : « Le terrorisme ne s’arrêtera pas là, il s’exportera à travers l’immigration illégale ».

    Si l’extrême droite ne les caractérise pas comme terroristes, ils les accusent de menacer les racines « chrétiennes » de l’Europe. Le Premier ministre hongrois Viktor Orba, a déclaré que l’afflux massif de migrants menace les « racines chrétiennes » de l’Europe. La cheffe du mouvement fasciste du Front National, Marine Le Pen, a de son côté appelé à la fermeture complète des frontières.

    Les morts qui se sont accumulé dans le passé sur les routes ou dans la mer Méditerranée n’ont rien changé, cela sera t’il différent cette fois ? L’UE continuera t’il de construire sa forteresse, et de mener sa guerre contre les droits humains, tout en poursuivant ses politiques impérialistes, responsables aussi des problèmes politiques et économiques qui sont à l’origine de la fuite des migrants ? Selon moi il ne faut pas compter sur les dirigeant européens, mais au contraire construire les résistances.

    L’émotion suscitée par ces évènements tragiques ont provoqué des mobilisations de soutiens aux migrants et réfugiés à travers l’Europe qui contrastent singulièrement avec celles de leurs dirigeants. Plus de 20.000 personnes ont manifesté à Vienne, en Autriche, pour accueillir les réfugiés, tandis que des rassemblements populaires ont eu lieu en Europe pour témoigner de l’indignation populaire face à ces politiques. Des milliers de manifestants se sont mobilisés contre le racisme en Allemagne. De grandes quantités d’aides ont été recueillies dans les lieux de travail et au sein de nombreuses communautés en Grande-Bretagne pour être emmenés dans des camps de réfugiés en France. Sans le soutien des populations locales en Grèce, Macédoine et la Serbie les réfugiés en provenance de Syrie n’auraient pas pu atteindre Budapest, affrontant la police aux frontières et dans les gares.

    Cette solidarité est bienvenue et doit être saluée, mais cela n’est pas suffisant. Face aux dérive xénophobes et sécuritaires de l’UE, il faut nous organiser et nous battre, aux côtés des sans-papiers et des réfugiés pour imposer l’ouverture des frontières, la libre circulation et l’accueil digne des personnes fuyant les guerres, les oppressions et la misère sociale. Il faut mettre un terme aux camps, aux politiques racistes et surtout remettre en cause le système capitaliste à l’origine de ces catastrophes.

    Les mots de la révolutionnaire Rosa Luxemburg résonnent aujourd’hui d’une vérité sans appel : « D’ordinaire un cadavre est quelque chose de muet et de peu remarquable. Mais il en est qui crient plus fort que des trompettes et éclairent plus que les flambeaux. A bas l’infâme régime social qui engendre des pareilles horreurs ! »

    * Syria Freedom Forever. Posted on September 6, 2015 :
    https://syriafreedomforever.wordpress.com/2015/09/06/de-nombreux-coupables-pour-aylan-et-les-millions-dautres/

    http://www.europe-solidaire.org/spip.php?article35842

  • Terreur L’Etat Islamique, ou la source principale des millions de réfugiés en provenance de Syrie ? (Essf)

    La grande majorité des émissions de télévisions, des articles et des soi disant experts parlant sur les millions de réfugiés en provenance de Syrie ont le même discours :

    le problème c’est l’Etat Islamique (EI). Certains vont même jusqu’à dire qu’il faut coordonner avec le régime Assad et ses alliés de la Russie et de la République Islamique de l’Iran pour régler et mettre un terme au problème de l’EI et dès lors des réfugiés. Sans être surpris par ces déclarations, je suis un peu quand même désabusé.

    Pour être clair, l’EI est une organisation ultra réactionnaire et barbare, qui tue et terrorise des populations entières de toutes les religions et ethnies. Cette organisation ultra réactionnaire a poussé à l’exil des centaines des milliers de personnes, et même sûrement plus d’un million, entre l’Iraq et la Syrie. [1] Ce mouvement doit être combattu sans relâche, comme les autres organisations fondamentalistes religieuses de la région comme Al Qaida et d’autres forces djihadistes et salafistes soutenues par les monarchies du Golfe ou réseaux privés de ces derniers, mais avant d’arriver à la solution contre ce genre d’organisations, je voudrai simplement rappeler quelques faits concernant les raisons de l’exil de millions de personnes de Syrie.

    Tout d’abord, l’établissement de l’EI en Syrie date de l’automne 2013 et déjà avant cette date des millions de syriens et syriennes étaient déplacés à l’extérieur et à l’intérieur du pays.

    Le 3 septembre 2013, le HCR déclarait que le nombre de syriens et syriennes forcés à fuir en quête de refuge dans un pays étranger depuis le début du soulèvement populaire en Syrie en mars 2011 avait dépassé le seuil des deux millions. Cela signifiait environ 5 000 Syriens en moyenne qui fuyaient chaque jour vers les pays voisins. Plus de 97% des réfugiés syriens étaient hébergés dans des pays situés dans la région avoisinante. Par ailleurs, quelque 4,25 millions de personnes étaient déplacées à l’intérieur de la Syrie, selon les statistiques datant du 27 août 2013 publiées par OCHA, le Bureau de Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires. Considérés dans leur ensemble, ces chiffres totalisaient plus de six millions de personnes déracinées.

    Les raisons qui avaient poussé ces millions de personnes à fuir leurs foyers étaient le régime Assad qui tuait, bombardait et réprimait des grandes parties de la population syrienne qui s’était soulevé contre sa tyrannie et sa barbarie. Voici quelques exemples.

    En octobre 2012, l’ensemble du quartier de Masaa Al Arbaeen dans la ville de Hama, dont les habitants étaient perçus comme favorables à l’opposition du régime de Damas, a été détruit. 3256 bâtiments au total ont été réduits à néant.

    En mai 2013, Le pont piétonnier historique qui enjambait l’Euphrate à Deir ez-Zor a été bombardé par le régime syrien. Il permettait de desservir la ville d’Hasakeh. Sa destruction a privé d’accès plusieurs dizaines de milliers de personnes.

    En juillet 2013, dans la ville Homs, surnommé la capitale de la révolution au début du soulèvement populaire, et où vivaient quelque 900’000 personnes au début de l’année 2011, 60 à 70% du quartier de Khaldiyé était détruit, la plupart des maisons étaient inhabitables, les quartiers du vieux Homs étaient en ruine et la destruction des quartiers assiégés de Homs se faisait d’une manière systématique, selon l’Observatoire Syrien des Droits de l’Homme. La ville était sous le siège et les bombardements des forces du régime depuis février 2012.

    A partir de la fin de l’été 2012, le régime commençait à bombarder certains quartiers d’Alep. Le camp de réfugiés palestiniens de Yarmouk à Damas a subi un état de siège strict imposé dès l’été 2013, avec l’interdiction de circulation des personnes et des denrées alimentaires, aux quartiers insurgés au sud de Damas par le régime Assad et les organisations palestiniennes liés à ce dernier, en particulier le Front populaire de libération populaire- commandement général (FPLP-CG), commandé par Ahmad Jibril. Il ne restait qu’entre 15 000 et 20 000 personnes dans le camp en novembre 2014, avant 2011, Yarmouk comptait une population totale de 250 000 personnes.

    C’est sans oublier l’usage massif du viol par les forces et milices du régime contre les opposantes, femmes civiles et autres ou les attaques à l’arme chimique du régime contre certaines régions comme dans la région de Damas campagne, la Ghouta, en aout 2013.

    Mais que dire après l’établissement de l’EI en octobre 2013 en Syrie ? Cela était toujours le cas ? Oui bien évidemment, regardons les faits pour les six premiers mois de l’année 2015. Les hélicoptères du régime Assad ont largué 10,423 des barils explosifs sur différentes régions du pays, tandis que ce sont les forces du régime qui ont tué presque 90% des civils sur cette même période, 7 fois plus que l’Etat Islamique.

    En mars 2015, des ONG de défense de droits de l’Homme ont enquêté sur les terribles exactions du régime : près de 13 000 Syriens sont morts sous la torture dans ses geôles depuis le début du soulèvement. Des dizaines de milliers d’autres croupissent toujours dans les prisons gouvernementales, et beaucoup sont portés disparus.

    En mai 2015, une centaine de personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans un raid de l’aviation syrienne sur un marché dans la ville de Douma.

    La barbarie a plusieurs visages en Syrie, et celle du régime Assad est bien la pire. Le régime Assad et ses alliés (Iran, Russie et Hezbollah) sont responsables dans sa très grande majorité des plus de 200 000 tués en Syrie et des environs 10 millions de réfugiés externes et internes depuis le début du soulèvement en mars 2011.

    Conclusion

    Quelle est donc la solution ? La solution ne réside pas avec la collaboration avec des régimes autoritaires comme celui du régime Assad. La solution est bien sûr de s’opposer à l’EI et aux autres forces réactionnaires et djihadistes, qui pour rappel le régime Assad a favorisé leurs développement au début du soulèvement populaire en Syrie tout en tuant et réprimant les forces démocratiques et progressistes, mais également et surtout au régime barbare, criminel et autoritaires du régime Assad qui est la source de la catastrophe en Syrie et de l’exil de millions de syriens et syriennes. Ces deux acteurs barbares se nourrissent et sont donc à abattre pour espérer construire une société démocratique, laique et sociale en Syrie et ailleurs aussi.

    Pour cela il faut soutenir les mouvements populaires démocratiques et sociaux qui s’opposent à ses deux forces contre révolutionnaires et aux différentes formes d’impérialismes (Etats Unis et Russie) et sous impérialismes régionaux (Iran, Arabie Saoudite, Qatar, et Turquie) qui combattent contre les intérêts des peuples en lutte de la région. Ces activistes existent encore en Syrie en luttant quotidiennement malgré les difficultés contre le régime Assad et les forces islamiques fondamentalistes [2]. Prenons par exemple aussi le cas de l’Iraq, pays dans lequel l’EI trouve son origine.

    Ces dernières semaines un mouvement populaire s’est développé qui remettait en cause le régime de Bagdad soutenu par l’Iran. On pouvait en effet entendre dans ces manifestations des appels pour un Etat laic et non confessionnel, contre la division entre population sunnites et chiites, pour les droits des femmes et l’égalité, et une dénonciation claire des partis politiques confessionnelles. Les manifestant-es accusaient aussi le régime irakien confessionnel d’être aussi en partie responsable par ces politiques du développement de l’EI comme des pancartes le montraient sur lesquelles on pouvait notamment lire « le parlement et l’Etat Islamique (ou Daech) sont les deux faces d’une même pièce », « Daech est né des entrailles de votre corruption ».

    Au delà de la situation au Moyen Orient et en Afrique du Nord, nous n’oublions pas le rôle des Etats occidentaux impérialistes dans cette situation. Les politiques racistes et sécuritaires de l’Union Européenne (UE) en matière de migration sont également responsables des drames quotidiens des réfugiés sur les routes, terre et mer, vers l’Europe. La politique de fermeture des frontières pousse des centaines de milliers de personnes fuyant la guerre et la misère à utiliser des moyens illégaux et dangereux pour tenter de rejoindre les pays européens. De même il faut condamner les politiques impérialistes et les guerres provoqués par ces états, qui sont responsables aussi des problèmes politiques et économiques qui sont à l’origine de la fuite des migrants et réfugiés.

    C’est dans cette compréhension que l’on pourra sortir du cauchemar des dictatures et des fondamentalismes de tout genre et surtout permettra à des millions de personnes d’avoir une vie digne et libre.9 septembre 2015

    Notes

    [1Voir articles sur ce blog qui a toujours condamné l’Etat Islamique ou d’autres organisations fondamentalistes religieuses dans la région.

    [2Voir nombreux articles et posts sur ce blog qui montrent cette résistance populaire.

    * Syria Freedom Forever. Posted on September 9, 2015 :
    https://syriafreedomforever.wordpress.com/2015/09/09/letat-islamique-ou-la-source-principale-des-millions-de-refugies-en-provenance-de-syrie/

    http://www.europe-solidaire.org/spip.php?article35844

  • Ouverture des frontières. Non aux frappes aériennes ! (Npa)

    Lors de sa conférence de presse, lundi dernier, Hollande a tenu à nous confirmer sa détermination à poursuivre l'offensive qu'il mène pour le compte des banques et du patronat contre les travailleurs et la population.

    Confronté aussi à la crise des migrants, il a affiché son hypocrisie et son cynisme  pour, avec des trémolos dans la voix, se prêter au sinistre petit jeu qui consiste à prendre la pose humanitaire pour au final accueillir le moins de réfugiéEs possible. Et en prime il veut utiliser l'émotion suscitée pour annoncer des frappes aériennes en Syrie. 

    Ouverture des frontières 

    Hypocrite et cynique, il ne fait rien d'autre pour les réfugiés que d'appliquer les décisions de la Commission européenne de répartir 120 000 réfugiés entre les États membres, soit 24000 en France sur deux ans. Comparé aux 20 000 arrivés sur ce seul week-end en Allemagne, l'effort est pour le moins limité quand on sait qu’il y a quatre millions de réfugiés syriens dont 1,8 million en Turquie, plus d’un million au Liban…

    Cette politique des quotas qui vise à répartir l'effort entre les Etats européens ne règle rien. 

    Le nombre de victimes des guerres, massacres, persécutions, qui se pressent aux frontières de l'Europe, sans autre choix, pour tout simplement survivre, a littéralement explosé malgré les risques mortels liés à la fermeture des frontières. Rien ne peut l'empêcher et l'arrivée de quelques millions de migrantEs serait soutenable par une Europe riche qui voudrait s'en donner les moyens.  Il n'y a pas de réponse « humaine » sans l'ouverture des frontières pour accueillir les migrants qui fuient le chaos qu'ont semé les grandes puissances.

    Non aux frappes aériennes

    Mais le pire est qu'Hollande utilise l'émotion suscitée par le drame des réfugiés pour annoncer des frappes contre Daech. Le Parlement serait consulté le 15 septembre, histoire de réaliser l'union nationale des politiciens derrière lui. Hollande se serait mis d'accord avec le Premier ministre britannique David Cameron « pour se coordonner dans leur lutte contre Daech ». En clair, une nouvelle intervention militaire des grandes puissances dans la continuité de celles qui, sous la houlette des USA, ont déstabilisé tout le  Moyen Orient et engendré l’État islamique. 

    Loin d'apporter la moindre réponse au drame des migrants, ces bombardements ne peuvent qu'aggraver une situation dans laquelle la France porte une lourde responsabilité. Les principales victimes en seront les populations.   

    Solidarité internationaliste

    Le drame migratoire est la conséquence de la politique libérale et impérialiste des grandes puissances, des guerres qu'elles ont menées pour soumettre les peuples, du pillage de leurs richesses, de la misère qu'elles répandent en les étouffant par la dette au profit de l'oligarchie financière dont Hollande défend les intérêts. 

    Notre solidarité vis à vis des migrants ne peut être seulement humanitaire. Elle doit combattre les responsables pour demander l'ouverture des frontières, la libre circulation des personnes, la régularisation des sans papiers et dire non aux frappes aériennes, non à une nouvelle intervention en Syrie !          

                                           

  • Irak : « Ni chiite ni sunnite… ils sont tous voleurs ! » (Npa)

    Même débarrassés de l’ancien dictateur qui a été renversé par l’occupation américaine en 2003, les Irakiens mènent toujours une vie cauchemardesque...

    La situation générale du pays reste marquée par le pillage continu, la corruption basée sur un système de quotas confessionnels ethniques, la dégradation des services publics, des attentats quasi-quotidiens qui frappent des centaines de citoyens tous les mois, surtout dans les quartiers populaires, des milices aux bras longs qui sévissent à Bagdad et pratiquent le kidnapping au quotidien, ainsi que des milliers de personnes détenues pour de longues périodes sans procès... Un pays dont le tiers est occupé par Daesh (l’État islamique) depuis plus d’un an, et où la population souffre sous leur pouvoir des pires formes d’oppression, où les femmes sont systématiquement soumises à la traite et au viol collectif, et où la condamnation à mort est devenue banale.

    Tout ceci s’accompagne d’un ­effondrement des recettes publiques provenant entièrement du pétrole ; de la migration des jeunes sans avenir vers l’Europe ; de l’aggravation de la pauvreté, environ 30 % de la population vivant en dessous du seuil de pauvreté, avec une grande disparité entre le Kurdistan, au niveau de pauvreté le plus bas, et le Sud à majorité chiite, au taux le plus élevé. Plus de trois millions de personnes ont été déplacées et enfin une guerre féroce « contre » Daesh se déroule à seulement 50 km de Bagdad, la capitale.

    Contre la corruption

    Tous ces drames ont coïncidé fin juillet avec un été anormalement chaud et des températures dépassant les 50 degrés. Cela a poussé de nombreux jeunes à manifester dans l’un des districts de Bassorah, contre la détérioration de la desserte en courant électrique et des services publics en général, contre la corruption rampante et l’enrichissement rapide des responsables locaux qui appartiennent à l’un des partis religieux au pouvoir.

    L’un des manifestants a été tué sur le champ, et un autre a fini par succomber à ses blessures. Ceci a provoqué des manifestations dans toutes les villes du Sud. Certains intellectuels, des artistes et des militants, ont alors appelé à une manifestation dans le centre de Bagdad sur la place Tahrir.

    Ce qui s’est passé a largement dépassé les attentes des initiateurs. Ce fut l’occasion de s’attaquer à tous les problèmes auxquels sont confrontés les citoyens, pas seulement l’affaire du courant électrique et de la détérioration des services. Les slogans dénonçaient même le partage confessionnel du pouvoir, partage qui sert de couverture à la corruption et permet à chaque partie impliquée de se taire à propos des vols et détournements commis dans les ministères des autres.

    Contre le confessionnalisme

    Les deux slogans les plus en vue furent « Ni chiite ni sunnite… ils sont tous voleurs ! » et « Au nom de la religion, ils nous ont dépouillés ». Depuis cette première manifestation du 31 juillet, les mobilisations n’ont cessé de croître à Bagdad et dans les gouvernorats du Sud, prenant de plus en plus un aspect radical contre le partage confessionnel du pouvoir, exigeant sa suppression et même la suppression du Parlement fondé sur le système des quotas, sur la corruption et les privilèges.

    Après le 31 juillet, les manifestations se sont succédées en s’élargissant et en se radicalisant. Cette radicalisation a même bénéficié du soutien de l’autorité suprême chiite, l’ayatollah Sistani, qui jouit d’une bonne réputation parmi les chiites et la majorité des Irakiens pour son rôle contre les tensions confessionnelles et son boycott des politiciens corrompus.

    La majorité des manifestants espérait qu’Haïder al-Abadi, le Premier ministre, satisfasse leurs demandes. Cependant, ses réformes timides sont vite apparues insuffisantes aux yeux des masses révoltées. Elles ont commencé à perdre leurs illusions à son égard, d’autant qu’il appartient au même parti que Maliki. Après les cinquième et sixième semaines, le mouvement le considère comme complice des grands corrompus, ou trop timoré pour les affronter.

    Ces manifestations ont brisé la barrière de la peur qui paralysait les masses irakiennes, même après la chute de Saddam. En outre, elles ont contribué à la naissance d’une nouvelle prise de conscience opposée au confessionnalisme, qui met tous les corrompus de toutes les confessions dans le même panier.

    Finalement, les foules ont commencé à s’organiser au sein de coordinations qui couvrent les régions du Sud, la capitale Bagdad, ainsi que Kirkouk. Des comités se forment au Kurdistan avec le projet de rejoindre le mouvement. Quelque chose a vraiment changé en Irak, même s’il est trop tôt pour se prononcer sur les perspectives de la protestation.

    Saïd Karim

  • Le gouvernement étrangle le portefeuille des Algériens (Anti-k)

     

    L’avant-projet de la Loi de Finances 2016, adopté mercredi 9 septembre par le Conseil du gouvernement, contient une nouvelle série de mesures destinées à augmenter les recettes de l’État, durement touchées par la baisse significative des cours du pétrole.

    Parmi les mesures, le gouvernement prévoit le relèvement du taux de la TVA pour le gasoil, la 3G et la consommation d’électricité dépassant un certain seuil. L’avant-projet de loi prévoit aussi l’instauration d’un droit de douane à 30 % sur les importations d’ordinateurs, et de 5 % pour les composants informatiques (carte-mère, etc.). La Taxe sur les produits pétroliers (TPP) et la Taxe intérieure de consommation (TIC) subiront elles aussi une augmentation, tout comme les vignettes automobiles.

    Pour la première fois depuis de nombreuses années, le gouvernement introduit massivement des taxes qui impacteront directement le quotidien des Algériens. Mais si ces mesures de prime abord semblent nécessaires pour faire face à la crise, on se rend compte rapidement que celles-ci risquent d’étrangler encore plus le pouvoir d’achat des Algériens, déjà mis à mal par la dévaluation du dinar décidée par la Banque d’Algérie.

    Un seuil de consommation d’électricité trop bas

    Dans le cas de l’électricité par exemple, la nuance est subtile mais bien présente. Le gouvernement prévoit en effet de garder un taux de TVA réduit de 7 % pour la consommation allant de zéro à 125 kilowatt heure (kwh), et de relever la TVA au taux normal (17 %) au-delà de ce seuil. Si la mesure laisse penser que le gouvernement s’attaque à la surconsommation d’électricité, on se rend vite compte que le seuil qui a été établi ratisse trop large.

    En effet 125 kwh ne suffisent à priori même pas à couvrir la consommation de quelqu’un vivant seul et frugalement, encore moins d’un foyer de plusieurs membres avec un usage modéré d’électricité. Il y a en conséquent, de très fortes chances que l’augmentation du taux de la TVA sur la consommation électrique concerne tous les foyers algériens, et non seulement les gourmands en électricité adeptes de climatiseurs et de chauffages électriques.

    La 3G par nécessité et non par choix

    L’avant-projet de loi de finances vise aussi le pouvoir d’achat du citoyen lambda en augmentant le taux de TVA sur l’accès à internet par téléphonie mobile, c’est-à-dire la 3G. L’idée derrière la décision du gouvernement est d’encourager l’internet par téléphonie fixe (ADSL), dont Algérie Télécom détient le monopole. Cette mesure, cependant, s’affranchit de la réalité des choses. À part une minorité qui utilise la 3G comme gadget, la majorité des utilisateurs des clés 3G le font par obligation. Car en l’état, la 3G coûte cher pour un volume de données limité, contrairement à l’ADSL dont le volume de données est illimité en Algérie.

    Mais face à l’ogre administratif et aux délais gargantuesques que représente l’installation d’une ligne de téléphone fixe chez soi, l’utilisateur lambda se voit souvent contraint par la force des choses à utiliser la 3G pour accéder à internet. Rarement un choix volontaire, le citoyen utilisera aussi souvent la 3G comme alternative à sa connexion internet ADSL lorsque cette dernière est de très mauvaise qualité.

    Hausse du carburant, la fausse bonne idée ?

    L’avant-projet de loi de Finances pour 2016 prévoit en outre une série de mesures visant les automobilistes. Ainsi, les vignettes automobiles vont augmenter, variant de 500 à 18 000 dinars selon le type et l’âge du véhicule. De plus, les véhicules de tourisme diesel seront soumis à une nouvelle taxe d’assurance à 1000 ou 2000 dinars en fonction de la puissance du véhicule.

    Surtout, les prix des carburants vont grimper. L’essence (normal, super et sans plomb) va augmenter 2.91 dinars par litre suite à l’augmentation de la Taxe sur les produits pétroliers (TPP). Le gasoil subira quant à lui une double augmentation. Le relèvement de son taux de TVA de 7 à 17 %, ajouté à l’augmentation de 2,66 dinars par litre dictée par la TPP, pourrait faire grimper le litre du gasoil à 17.75 dinars.

    La réduction de la subvention de carburants était une mesure nécessaire, mais elle ne tient compte, une fois encore, d’aucune notion d’équité sociale. Par conséquent, le prix des carburants va augmenter pour tous les automobilistes, que ce soit le jeune fils de riche qui erre sur les routes d’Algérie car il n’a rien de mieux à faire, ou le père de famille de classe moyenne obligé de prendre sa voiture pour traverser les 40 kilomètres séparant son lieu de travail de son domicile dans un pays où les transports en commun sont de piètre qualité. La réduction des subventions de carburants n’est pas assez importante pour décourager le jeune automobiliste de rouler sans objectif, mais la hausse des prix sera inévitablement par les citoyens qui comptent leurs sous.

    La réalité économique est implacable et impitoyable pour l’Algérien lambda. Entre les mesures prises par le gouvernement dans l’avant-projet de loi de finances 2016 et la politique de dévaluation du dinar orchestrée par la Banque d’Algérie (le dinar a perdu plus de 30 % de sa valeur), le pouvoir d’achat des foyers algériens, notamment les plus fragilisés, est prise en sandwich et en ressort étranglé. Pire, dans l’état actuel des choses, il ne semble pas y avoir de lumière au bout du tunnel sur le court terme.

    11 septembre 2015 par Gaston Lefranc

    Source: http://www.tsa-algerie.com/20150910/le-gouvernement-etrangle-le-portefeuille-des-algeriens/

    http://www.anti-k.org/2015/09/11/le-gouvernement-etrangle-le-portefeuille-des-algeriens/