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Révolutions Arabes - Page 270

  • Algérie-Maroc,“Vous pouvez traverser, mais vous ne pouvez pas revenir” (ci)

    Reportage le long de la frontière fermée la plus longue du monde : un no man’s land de 1 600 kilomètres qui sépare Algérie et Maroc depuis 1994. Mais, cet été, Rabat a entrepris la construction d’un mur pour lutter contre les trafics et les réseaux terroristes.

    Vous voulez traverser ?”

    propose un gendarme algérien, debout de l’autre côté du fossé, avant qu’une seconde silhouette, fluette, habillée de vert, ne surgisse. On leur demande où s’arrête l’Algérie, ils désignent nonchalamment les buissons derrière eux. “Et là, c’est le Maroc”, disent-ils, la main tendue vers les bâtisses qui se dressent à seulement une poignée de mètres de nous. A regarder ces villas surplombées par un nuage chargé de pluie, rien n’indique que Bni Drar est l’une des plateformes marocaines du “trabendo”.

    Et pourtant, la nuit, des dizaines d’ânes transportant des bidons d’essence remplis à ras bord se frayent un chemin à travers les tranchées, creusées par les autorités algériennes pour ralentir le flux des contrebandiers, et reviennent du Maroc délestés de leur marchandise. “Vous pouvez traverser, mais vous ne pouvez pas revenir”, préviennent les gendarmes. Un aller sans retour, c’est tout ce que propose l’Algérie aux passants qui souhaitent se rendre de l’autre côté. 

    L'Oriental

    En 1994, après l’attentat terroriste commis à Marrakech qui avait impliqué trois jeunes Algériens, Rabat impose un visa aux voyageurs algériens. Vexé, Alger répond en fermant sa frontière terrestre. Bien que le pouvoir marocain soit revenu sur sa décision, supprimant le visa pour les ressortissants algériens en 2004, la frontière terrestre est restée close. L’“Oriental”, comme les riverains maricains la surnomment [d’après le nom de la région frontalière], reste ainsi, avec ses 1 600 kilomètres, la frontière fermée la plus longue au monde.

    Et un terrain propice aux trafics en tous genres.

    A l’ombre des arbustes courant le long de l’oued Kiss, qui sépare naturellement les deux pays sur la partie septentrionale de la frontière, les échanges informels ont bourgeonné. Des millions de litres de carburant algérien coulent dans les voitures marocaines. Sur les rayons des supermarchés, à Oujda et à Saïda, le Selecto [soda très populaire en Algérie] et d’autres produits alimentaires algériens se vendent pour une bouchée de pain, tandis que le kif marocain trompe la vigilance des douaniers et se déverse par centaines de tonnes en Algérie.

    Un commerce clandestin fructueux, géré, du côté algérien, depuis les terrasses des cafés de Maghnia.

    Ville anarchique, aux routes défoncées et aux trottoirs déglingués, Maghnia ne paye pas de mine à première vue. Située à seulement une vingtaine de kilomètres de sa sœur marocaine, Bni Drar, il s’agit pourtant du fief des trafiquants de carburant algériens, qui, pendus toute la journée au téléphone, ont amassé des fortunes colossales ces vingt dernières années. Selon des estimations, 50 000 familles vivraient de ces échanges interdits de part et d’autre de la frontière, qui n’ont donc aucun intérêt à voir les postes frontaliers rouverts aux voyageurs.

    "Là-bas c'est la grande classe"

    Mais avec cette guerre fratricide entre l’Algérie et le Maroc, certains se retrouvent piégés dans un no man’s land. En verrouillant l’accès par voie terrestre au royaume chérifien, les autorités algériennes ont brisé des milliers de familles algéro-marocaines vivant sur son sol. Sur la plage de Moscara, sable ocre et rochers massifs, située dans la station balnéaire de Marsa Ben M’hdi (dit “Port-Say”), la blessure est particulièrement douloureuse pour ceux qui ont cessé de voir un oncle, un cousin, des grands-parents, quasiment du jour au lendemain.

    Hamouda, 45 ans, les lèvres couvertes par une moustache épaisse et la poigne ferme d’un ex-gendarme, ne compte pas le nombre de fois qu’il a franchi la frontière jusqu’en 1994 pour rendre visite à sa tante et à ses cousins. “On allait tout le temps à Saïda. Le week-end, en semaine… Attention, là-bas c’est la grande classe, c’est propre”, dit-il en ramassant un mégot de cigarette sur le sable de Moscara. Avant cette date, il lui suffisait de quelques brassées ou de quelques pas pour rejoindre la plage de Saïda la Marocaine. Depuis le 27 août 1994, les habitants de Port-Say dans la situation de Hamouda doivent rouler jusqu’à Tlemcen ou Oran (les aéroports les plus proches), embarquer à bord d’un avion, atterrir à Casablanca ou à Rabat et reprendre la route jusqu’à l’Oriental.

    Un voyage long, épuisant et onéreux. Ce n’est donc plus que pour de rares occasions que les Algériens envisagent de franchir la frontière. Sur le front de mer, où les glaciers se disputent les faveurs des derniers vacanciers, les habitants de Marsa Ben M’hdi racontent qu’aujourd’hui seul un drame familial les incite à aller voir leurs proches au Maroc. “J’ai deux oncles et une tante de l’autre côté. La dernière fois que je les ai vus, c’était en 1990. Ma mère s’apprête à aller voir sa sœur à Agadir pour la première fois depuis vingt-quatre ans, inchallah, parce qu’elle est très malade. Elle a payé 25 000 dinars [235 euros] pour son billet d’avion, c’est trop cher”, confie Hamid, 35 ans, derrière la caisse d’une alimentation générale.

    Touristes curieux

    Reste la traversée clandestine. Des réseaux de passeurs algériens et marocains proposent leurs services pour 2 000 dinars [19 euros]. Une somme dérisoire, alléchante, mais la peur du risque encouru finit par l’emporter. “Je ne veux pas terminer en prison”, lance Mohamed, le visage mangé par une barbe, un maillot de bain dissimulé sous un qamis [vêtement long]. Il confie avoir renoncé à rendre visite à sa grand-mère marocaine.

    A Marsa Ben M’hdi, ce sont surtout les autorités marocaines que l’on craint. “Si le makhzen [le pouvoir au Maroc] t’attrape, tu es foutu”, affirme Hamid. Sur place, personne ne sait vraiment ce que risque un fraudeur pris en flagrant délit. Les habitants parlent d’une peine sévère de plusieurs mois d’emprisonnement. Posté sur la digue qui fait office de frontière, un gendarme à l’allure d’un adolescent armé nuance : “C’est du cas par cas.” La sanction dépend surtout des motivations de la personne arrêtée entre les deux territoires et de ses liens avec les trabendistes, explique sommairement le jeune officier.

    A défaut de la traverser, de rares familles mixtes, qui vivaient autrefois comme des voisins et dont les liens ne se sont pas distendus, se donnent rendez-vous sur la frontière. Sur les routes nationales parallèles, à l’ouest la marocaine, à l’est l’algérienne, qui longent la ligne de démarcation, un virage serré est leur point de rencontre privilégié. Des belvédères ont d’ailleurs été aménagés de part et d’autre de la séparation pour accueillir ces retrouvailles familiales.

    Hormis les rangées de drapeaux, rouges d’un côté, blanc et vert de l’autre, et la patrouille de gendarmes algériens au regard faussement méchant, rien ne rappelle que sous l’oued coule la frontière fermée entre le Maroc et l’Algérie. Ici, les familles déchirées secouent leurs bras, comme des naufragés, pour se saluer, tandis que les touristes curieux, venus parfois de loin, reluquent leurs voisins maghrébins ou prennent la pose. En réalité, la plupart des riverains ont tourné le dos à la frontière bien avant sa fermeture en 1994.

    Famille lointaine

    Dans la station balnéaire de Port-Say, les habitants n’ont que vaguement entendu parler des membres de leur famille restés de l’autre côté après l’indépendance ou chassés par les autorités algériennes au milieu des années 1970. A cette époque, plus de 35 000 Marocains ont été sommés de plier bagages, punis par le pouvoir algérien à la suite de la nationalisation, ou “marocanisation”, par leur royaume, en 1973, des terres agricoles appartenant à des milliers d’agriculteurs algériens.

    Ces derniers possédaient un immense patrimoine foncier agricole au Maroc.

    “Je dois avoir de la famille là-bas… Peut-être… En tout cas je n’ai jamais eu de contact avec eux”, réfléchit Mohamed, maître-nageur sur la plage de Moscara, la peau dorée par le soleil. Assis à ses côtés, Abderrahmane, vendeur de thé à la sauvette, raconte avoir complètement perdu de vue sa famille marocaine en rentrant au bled en 1962. Et Mohamed n’est pas prêt de faire la connaissance de ses cousins marocains. Pour célébrer les vingt ans du verrouillage de la frontière terrestre, les Etats algérien et marocain ont décidé d’ériger un mur [construit par le Maroc – l’Algérie de son côté – creuse des tranchées].

    Motifs invoqués à Rabat et Alger : la lutte contre les réseaux de contrebande et le terrorisme dans le Sahel. Les premiers barbelés ont été posés il y a près de deux mois, le mur s’étendrajusque dans le sud de la frontière, indique le jeune gendarme posté sur la digue. Sur la jetée de Port-Say, qui offre une vue imprenable sur la plage de Saïda, on n’est guère étonné que la situation politique ait empiré au fil des années, mais on espère secrètement un sursaut de fraternité. “C’est la colonisation qui a créé les frontières, mais en fait nous sommes tous frères”.

    Djamila Ould Khettab
    Publié le 19 septembre 2014 dans Algérie-Focus (extraits) Alger

     

    La forteresse Melilla

    ●●● “Des engins de construction s’activent côté marocain de l’enclave de Melilla pour ériger une barrière”, rapporte l’hebdomadaire marocain TelQuel. “Officiellement pour mettre un terme aux assauts des migrants africains. Officieusement pour s’attirer les bonnes grâces de Madrid et les prébendes de Bruxelles, notre pays étant désormais passé maître dans l’art de la mendicité”, enchaîne le site d’information Demain Online. Et de dénoncer “un renoncement à la souveraineté du Maroc sur ses territoires”. Les travaux ont commencé en avril-mai. Cette barrière grillagée, d’une hauteur de 3 à 5 mètres et équipée de lames tranchantes, viendra s’ajouter à la triple frontière grillagée installée côté espagnol. L’Association marocaine Rif pour les droits de l’homme (ARDH) a pour sa part alerté les autorités sur les dangers que représente cette barrière. “Les migrants subsahariens ne disposent pas de moyens pour s’informer de la gravité de ce qui les attend à la frontière”.

     
     
    Algérie-Focus Djamila Ould Khettab 12 novembre 2014
     
    http://www.courrierinternational.com/article/2014/11/12/vous-pouvez-traverser-mais-vous-ne-pouvez-pas-revenir?page=all
  • Le Koweït joue avec la vie de plus de 100 000 résidents bidun (Amnesty)

          (bedoon.media - KBM) Tags: kuwait    stateless   bedoon bidun

    L'annonce du Koweït selon laquelle des dizaines de milliers de personnes apatrides connues dans ce pays comme les Bidun étaient susceptibles d'obtenir la « citoyenneté économique » de l'Union des Comores, un archipel pauvre d'Afrique de l'Est, est une violation éhontée des obligations internationales du Koweït en matière de droits humains, a déclaré Amnesty International.

    « Il est choquant que les autorités koweïtiennes essaient de trouver une solution aux problèmes déjà anciens des Bidun, qui sont apatrides et victimes de discriminations, en obtenant qu'un autre pays accorde à ces personnes une "citoyenneté économique" », a déclaré Said Boumedouha, directeur adjoint du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord d'Amnesty International.

    « De nombreux Bidun vivant actuellement au Koweït sont nés et ont grandi dans ce pays. Ils ont le droit de d'obtenir dans les meilleurs délais une réponse juste et transparente à leur demande de nationalité koweïtienne. »

    Selon la proposition des autorités, les Bidun seraient autorisés à rester sur le territoire koweïtien en tant qu'étrangers.

    « S'il est possible que cette dernière promesse en date débouche sur la régularisation du statut de certains Bidun, cela n'en reste pas moins une manière déloyale d'éviter de résoudre la question de leur citoyenneté au Koweït, qui se pose de longue date. Dans les faits ils continuent à être privés de toute chance réelle d'obtenir la nationalité koweïtienne », a déclaré Said Boumedouha.

    « Au lieu de jouer avec la vie et le futur de ces personnes, les autorités koweïtiennes doivent trouver une solution à long terme à ce problème, en garantissant que tous les Bidun puissent bénéficier d'une procédure indépendante, rapide et juste de demande de nationalité. »

    Plus de 100 000 Bidun sont susceptibles de pouvoir prétendre à la nationalité koweïtienne, mais sont considérés comme des « résidents en situation irrégulière » par le gouvernement. Incapables d'obtenir la citoyenneté, beaucoup souffrent de discriminations et sont privés de l'accès à l'emploi, aux soins de santé et à l'éducation. Ces dernières années, ils ont réclamé la nationalité koweïtienne lors de manifestations que la police a dispersées en recourant à une force excessive. Des centaines de personnes ont été victimes d'arrestations arbitraires. Des dizaines ont toutefois été acquittées.

    En octobre 2012, Jaber al Sabah, le Premier ministre koweïtien, a affirmé à Amnesty International que le gouvernement trouverait une solution pour les Bidun au cours des cinq années suivantes. Le Koweït aurait proposé à l'Union des Comores, également membre de la Ligue arabe, d'y réaliser une série d'investissements en échange de l'acquisition de la « citoyenneté économique » pour les Bidun.

    Le Koweït ne permet pas aux tribunaux de réexaminer les décisions administratives rejetant les demandes de nationalité. Amnesty International estime que le processus de naturalisation supervisé par le Système central koweïtien pour la résolution du statut des résidents en situation irrégulière est opaque et s'appuie sur des critères changeants. Cette instance rend régulièrement des décisions arbitraires et manque d'indépendance.

    « Le Koweït doit veiller à ce que toutes les demandes de nationalité donnent lieu à un examen juste et transparent dans les meilleurs délais. Chaque Bidun résidant au Koweït doit pouvoir se tourner vers les tribunaux ou une autre instance judiciaire indépendante afin de contester les décisions prises par les autorités », a déclaré Said Boumedouha.

    Communiqués de presse

    10 novembre 2014
    Lire aussi:
     
     
  • Evry Palestine

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  • Du 28 au 30 novembre, rencontres cinématographiques sur la Palestine. Genève

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    Faire connaître et discuter dans la cité et dans la société civile, la réalité quotidienne du peuple palestinien, les enjeux sociaux, économiques et politiques de la résistance à l’occupation et à la colonisation, au travers du regard des cinéastes palestiniens, où qu’ils vivent, c’est le but des rencontres cinématographiques du 28 au 30 novembre prochain à Genève.

    Aller au site officiel

    http://www.gauche-anticapitaliste.ch/?p=880#!prettyPhoto

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  • Grève générale des Palestiniens de 48H en Israël (Agence Médias Plestine)

    Grève générale des Palestiniens de 48 en Israël, suite à l’assassinat par la police israélienne de Kheir Hamdan  palestinien citoyen d’Israël , tué alors qu’il s’enfuyait. Voir la VIDEO.

    Toutes les universités d’Israël interdisent les manifestations. Le meurtre est intervenu 2 jours après les nouvelles recommandations du ministre israélien de la sécurité publique transmises par les médias, demandant aux policiers de “tirer à vue et immédiatement sur tout arabe attaquant les forces de police”. Ce qui va à l’encontre des consignes claires et précises concernant les tirs de policiers. Notamment celles décidées par la commission “OR” après octobre 2000.

    Depuis octobre 2000, 48 jeunes citoyens palestiniens d’Israël ont été tués par la police israélienne dans des circonstances très similaires. Une police israélienne qui n’hésite plus ces derniers mois à tuer des hommes au sol ne jugeant plus utile de les arrêter et de les juger, comme à Jérusalem avec l’homme qui a fait dérailler le tramway.

    Lire également à ce sujet cet article du Monde:

    http://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2014/11/09/israel-la-police-en-alerte-apres-la-mort-d-un-jeune-arabe-israelien_4520805_3218.html

  • Palestine Malakoff

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  • FPLP : Il est temps d’agir pour affronter les crimes de l’occupation à Jérusalem (Ujfp)

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

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    Le Front Populaire pour la Libération de la Palestine exhorte tous les amis de la Palestine et toutes les forces révolutionnaires amies du progrès et de la justice à travers le monde à se mobiliser dans des actions de solidarité les plus vastes possible avec les Palestiniens de Jérusalem qui subissent une agression et un siège et qui affrontent quotidiennement un génocide culturel, un nettoyage ethnique et les crimes de guerre israéliens. Le Front exhorte aussi les communautés palestiniennes et arabes à travers le monde à se mobiliser pour défendre leurs sœurs et frères de Jérusalem et du peuple palestinien tout entier.


    La direction du Front a exhorté tout particulièrement ses soutiens, amis et alliés à condamner les actions d’occupation contre la population palestinienne de Jérusalem, et à organiser des manifestations, rassemblements et actions politiques et directes à tous les niveaux pour faire face à la politique raciste d’Israël et aux tentatives d’isolement de la population palestinienne de Jérusalem du reste de la Palestine.

    Le camarade Abu Ahmad Fuad, Secrétaire Général adjoint du FPLP, a dit : « On ne fera pas disparaître notre peuple, ni à Gaza, ni en Cisjordanie, ni dans la Palestine de 48 occupée, ni dans la diaspora, ni à Jérusalem où un grand soulèvement populaire s’est allumé. »

    Dans une déclaration, le Front a salué la résistance à Jérusalem, et le martyr Ibrahim al-Akkari, et a lancé un appel pour « soutenir l’intifada populaire de Jérusalem en renforçant et en élargissant le soulèvement dans les villes et dans les rues de Jérusalem », soulignant l’importance de la participation de tous les Palestiniens, Arabes et mouvements populaires à toutes ces actions.

    Commentant l’escalade à Jérusalem, le camarade Khaled Barakat, écrivain palestinien, a dit que « Israël commet des crimes de guerre et s’essaie à un génocide social et culturel contre notre peuple à Jérusalem. Les dernières montées en puissance contre notre population palestinienne de Jérusalem comprennent des arrestations massives, la démolition de maisons, la confiscation de terres, la construction de colonies, l’annonce de nouvelles colonies, la fermeture de la mosquée Al-Aqsa, des attaques contre les lieux saints, des essais de partition de Haram al-Sharif, l’intensification des agressions contre les jeunes et les étudiants, le doublement et le quadruplement de la présence de la police et des soldats d’occupation dans cette zone, l’installation de centaines de caméras dans les rues de Jérusalem pour surveiller les Palestiniens, particulièrement dans les quartiers arabes, la confiscation croissante de cartes d’habitation à Jérusalem s’ajoutant à la confiscation de milliers d’autres dans les années passées, et la création de nouvelles durées de peines de prison pour ’jet de pierres’ ».

    « Tous ces actes d’occupation traduisent son échec à écraser le mouvement populaire qui a surgi à Jérusalem après l’assassinat de Mohammed Abu Khdeir. Israël a lancé une guerre massive contre notre peuple à Gaza, en partie pour essayer de diluer et d’arrêter un soulèvement palestinien qui enflait quotidiennement à Jérusalem, dans la Palestine occupée de 48 et en Cisjordanie. Même ses crimes massifs à Gaza ne purent arrêter le soulèvement de la population.

    L’occupant peut retarder, mais il ne peut pas échapper à une intifada imminente », a dit Barakat.

    « Nous avons besoin d’actions internationales pour soutenir le soulèvement de Jérusalem, dont des manifestations massives dans les villes du monde contre la politique et les agressions racistes à Jérusalem, et d’actions pour faire fortement pression sur les Nations Unies, les institutions internationales et les gouvernements complices des pouvoirs impérialistes et leurs outils. Il faut absolument contrôler et faire connaître les crimes israéliens, et soutenir les institutions populaires du peuple palestinien et des mouvements de Palestine et en particulier à Jérusalem en organisant des délégations, en construisant de la solidarité et en intensifiant les campagnes de boycott et l’isolement de l’État occupant, en s’appuyant sur les énormes mobilisations qui ont eu lieu pour soutenir Gaza et en exigeant le boycott et l’isolement de l’occupant colonial raciste », a dit Barakat.

    « Nous devons être prêts et nous devons nous organiser pour faire du 29 novembre, Jour International de Solidarité avec le Peuple Palestinien, un jour et une semaine d’action internationale en solidarité avec le combat pour le retour et la libération du peuple palestinien, et pour défendre Jérusalem et la Palestine. Et les semaines qui conduisent au 29 novembre doivent aussi être des semaines de mobilisation et de soutien pour notre population en première ligne à Jérusalem. »


    « Ces vingt dernières années, Israël s’est engagé dans un processus systématique pour isoler Jérusalem de la Cisjordanie et du reste de la Palestine », a dit Barakat. « Les Palestiniens de Cisjordanie et de Gaza ne peuvent accéder à leur capitale. L’isolement de Jérusalem du reste de la population palestinienne et de la terre palestinienne par Israël fait complètement partie d’une politique systématique raciste et sioniste qui fonctionne à l’encontre de toute norme des droits de l’Homme. Cette politique essaie de briser la constance des Jérusalémites palestiniens et de refaçonner la ville en y installant des colons et colonisateurs, tout en essayant d’enlever à la cité son caractère palestinien et arabe.Les Palestiniens de Jérusalem sont soumis à un siège, confrontés de tous côtés au vol continu et systématique de leur droit de vivre dans leur ville et de leurs cartes d’identité de Jérusalem ; la fermeture et la partition de leurs lieux saints sacrés ; le flux massif de colonisateurs de l’occupation, officiellement sanctionné ; la fermeture de leurs quartiers et les constantes attaques, raids et arrestations militaires. »

    « La résistance va continuer par tous les moyens à Jérusalem jusqu’à sa libération. Ceux qui se battent aujourd’hui et qui affrontent les occupants israéliens sont la nouvelle génération née après la grande trahison des Accords d’Oslo. Cette génération n’a pas été trompée et fourvoyée par la rhétorique de l’époque d’Oslo. Il faut noter que l’absence de l’Autorité Palestinienne dans la zone de Jérusalem est un fait encourageant pour la croissance, la poursuite et la force de la résistance », a dit Barakat.

    Et il a ajouté : « Il est important de dévoiler le discours sioniste qui essaie de faire passer le conflit en Palestine et à Jérusalem pour un conflit religieux. Ce n’est pas et ce n’a jamais été un conflit religieux. Ils essaient de le présenter comme un conflit entre ’Musulmans et Juifs ». C’est en vérité le mouvement d’un peuple sous occupation pour sa liberté et sa libération, qui affronte un occupant colonial raciste en train d’essayer de saper et de détruire par tous les moyens le caractère indigène palestinien et arabe de la ville. »

    « La politique de l’occupant qui applique des impôts élevés à Jérusalem, poussant les Palestiniens dans la pauvreté ; utilise l’embourgeoisement comme une forme de déplacement ; et force les Palestiniens à vendre leur logement via des subterfuges et manipulations, tout cela fait partie d’un agression organisée contre les Palestiniens de Jérusalem », a dit Barakat. « Jérusalem est une représentation du combat du peuple palestinien depuis plus de 66 ans, depuis 100 ans, pour défendre leurs droits et leur terre. Les villes qui entourent Jérusalem, centres de résistance et de lutte populaire, telles Beit Hanina et Issawiya, sont repoussées dans des zones de concentration alors que leur terre est confisquée sous leurs yeux. Le Camp de Réfugiés de Shuafat, où les réfugiés palestiniens se battent pour leur droit au retour depuis plus de 66 ans, est régulièrement envahi et attaqué, assiégé de tous côtés. A quoi s’attendent les occupants ? Bien sûr, ils vont rencontrer la colère et la résistance de la population ! »

    « C’est ce qui arrive en fait dans chaque ville et village palestiniens, de Haïfa au Naqab à Gaza à la Cisjordanie – l’occupant déplaçant les Palestiniens et confisquant leur terre, pratique constante et nature raciste du Sionisme. L’occupant fait venir des colons de New-York, de Toronto, de Paris et de partout pour prendre la place des Palestiniens qui vivaient dans leurs villes depuis des siècles, qui sont le peuple indigène de cette terre », a dit Barakat.

    « Ceci se passe sous les yeux de la dite ’communauté internationale’, rencontrant le silence de Ban Ki-Moon qui condamne la résistance de notre peuple qui défend sa vie et sa terre. Ceci se passe alors que la Ligue Arabe est occupée à jouer les marionnettes dans les mains des impérialistes et n’engage aucune action pour protéger la ’Jérusalem sacrée’. L’Autorité Palestinienne et les capitalistes palestiniens marchandent la population de Jérusalem. Abu Ala’Qureia, responsable du ’dossier Jérusalem’, est connu comme l’un des orchestrateurs d’Oslo et il avait aussi l’habitude de vendre à son profit du ciment aux Israéliens pour la construction du mur d’apartheid. C’est une complicité dans l’isolement et les crimes contres les Palestiniens de Jérusalem, et dans la diffusion honteuse de l’expression ’Jérusalem Est’ qui divise la ville par la rhétorique ; de l’absence de soutien aux luttes des Jérusalémites ; de l’encouragement de partenariats entre capitalistes palestiniens et israéliens alors que le nettoyage ethnique de Jérusalem augmente ; du non placement de Jérusalem dans l’arène internationale ; et de l’annonce de nouveaux accords avec les Israéliens pour séparer les prisonniers de Jérusalem des autres prisonniers palestiniens », a dit Barakat.

    Barakat a aussi averti que « la campagne pour la défense de Jérusalem et de la Palestine ne doit pas se limiter à ses réclamations et slogans de combat, à la défense de la mosquée Al-Aqsa qui subit agression, fermeture et menaces par les militaires sionistes et les forces politiques et coloniales. Il ne s’agit pas seulement du lieu sacré d’Al-Aqsa, mais de toute la Palestine et de sa capitale. Malheureusement, quelques unes de ces forces, intentionnellement ou non, limitent le cadre de leurs références à la seule Al-Aqsa, ce qui peut alimenter le discours sioniste disant que le combat à Jérusalem est un conflit religieux. »

    « Aujourdhui, Jérusalem est au premier rang de la résistance populaire, tout comme Gaza est au premier rang de la résistance armée. Nous devons considérer Jérusalem comme une partie de toute la Palestine et de la cause palestinienne tout entière. Jérusalem était, est et sera toujours la capitale unifiée et éternelle de la Palestine. Cette ville tient une place très spéciale dans le coeur et l’esprit de tous les Arabes, et de tous les peuples de la région. Elle ne doit pas être maintenue sous l’occupation d’un régime raciste, sioniste et colonial. Et ceci s’applique également à chaque pouce de la terre de Palestine », a dit Barakat.

    Traduction JC pour l’UJFP

    dimanche 9 novembre 2014 par FPLP
     
  • Paris Jénine

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