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  • Rony Brauman sur France 24: "On s’achemine vers une démission de l’Autorité palestinienne" (Ujfp)

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    À l’heure où des heurts embrasent la Cisjordanie et Jérusalem-Est, certains craignent l’éclatement d’une troisième intifada. Pour Rony Brauman, professeur à Sciences-Po, ces événements démontrent la fin proche de l’Autorité palestinienne.

    La vague de violences qui secoue Jérusalem et la Cisjordanie réveille une nouvelle fois de plus le spectre d’une troisième intifada chez certains. Lundi 5 octobre, un adolescent palestinien a été tué par l’armée israélienne lors d’affrontements. Côté israélien, quatre personnes sont mortes depuis jeudi, deux criblées de balles en Cisjordanie, et deux autres dans une attaque au couteau dans la Vieille ville de Jérusalem.

    Face à cette escalade de tensions, l’État hébreu a décrété un durcissement des mesures répressives, interdisant l’accès à la Vieille ville de Jérusalem-Est aux Palestiniens.

    Décryptage de la situation avec Rony Brauman, ancien président de MSF et professeur en relations internationales à Sciences-Po et auteur du livre "Manifeste pour les Palestiniens".

    France 24 : Assiste-t-on au début d’une nouvelle intifada, comme le redoute le porte-parole du ministère allemand des Affaires étrangères, Martin Schäfer, ou comme l’interroge le quotidien israélien "Yedioth Aronoth" ?

    Rony Brauman : C’est difficile à dire, mais ces déclarations annonçant une troisième intifada ont quelque chose de rituel. À l’automne 2014, déjà, lors d’une poussée d’agressions, beaucoup avaient prédit l’éclatement d’un nouveau cycle de violences.

    Ce qui est sûr, c’est que le niveau de répression et de harcèlement en Cisjordanie augmente. Le gouvernement israélien s’autorise l’une des mesures les plus barbares qui soit : la destruction des habitations appartenant aux auteurs d’attentat ou à leur famille [Benjamin Netanyhaou a ordonné d’accélérer ces démolitions de maisons dans l’objectif de donner à réfléchir à ceux qui veulent perpétrer des attaques, NDLR]. Or, cela relève de la punition collective et ce concept est rejeté dans le droit moderne. Pour ce qui est de l’interdiction de l’accès à la Vieille Ville de Jérusalem pour les Palestiniens [cette mesure, annoncée dimanche 4 octobre pour une durée de deux jours, a été décrétée à la suite d’attaques qui ont coûté la vie à deux Israéliens, NDLR], il s’agit d’une décision très rare, sinon inédite.

    Pour preuve de la montée des tensions, un récent sondage indique qu’une majorité de Palestiniens est favorable à un soulèvement armé en l’absence de discussions de paix. Tout cela indique que les attentats, les harcèlements et les passages à l’acte ne vont pas s’arrêter aujourd’hui.

    F24 : Dans ce contexte, ni le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, ni le dirigeant palestinien, Mahmoud Abbas, n’appellent au calme. L’un a promis de durcir la répression, parlant d’"un combat jusqu’à la mort contre le terrorisme palestinien", l’autre a affirmé ne plus se considérer comme lié par les accords passés avec Israël. Que faut-il en penser ?

    R. B. : Pour ce qui est des Israéliens, ils soufflent depuis toujours le chaud et le froid. Benjamin Netanyahou avait, avant son élection, déclaré qu’il n’y aurait pas d’État palestinien de son vivant. Puis après avoir été élu, il a dit que c’était envisageable à certaines conditions. En Israël, on est habitué à revenir sur ce genre de déclarations martiales.

    En ce qui concerne Mahmoud Abbas, sa déclaration est un pas symbolique. Les accords d’Oslo, ce moment très positif des années 1990, viennent d’être remis en question. Benjamin Netanyahou, lui, a toujours dit que ces accords étaient un chiffon de papier sur lequel il s’asseyait, alors pourquoi Mahmoud Abbas a-t-il tant tardé pour faire ce genre de déclaration ? C’était la moindre des choses.

    F24 : Comment voyez-vous la situation évoluer ?

    R. B.  : L’étape suivante devrait être une démission de l’Autorité palestinienne, ce qui serait l’ultime sursaut d’honneur des Palestiniens. Mahmoud Abbas pourrait déclarer sa propre faillite, et symboliquement remettre les clés de la Cisjordanie aux Israéliens, ce qui serait certes un aveu d’échec. Mais le rapport de force n’est de toute façon pas en sa faveur. Ce cas de figure mènerait à la création d’un État binational avec les mêmes droits pour l’ensemble des citoyens. Cette option terrifie côté israélien, mais séduit de plus en plus de personnes côté palestinien.

    De toute façon, l’Autorité palestinienne n’a d’autorité que le nom. Il s’agit davantage d’un pouvoir municipal avec un fragment d’autorité sur les questions routières et l’aménagement des parcs et des jardins que d’un gouvernement. Ce pouvoir, qui ne dispose pas de ministère de la Défense, sert uniquement d’alibi politique et de punching ball aux Israéliens. Ces derniers assurent vouloir discuter avec ce partenaire mais regrettent son incompétence… Tout cela, c’est de la démagogie.

     
    mardi 13 octobre 2015 par Rony Brauman Texte par Charlotte OBERTI

    http://www.ujfp.org/spip.php?article4441

  • Face au silence de la France, l’Union syndicale Solidaires demande des sanctions contre Israël ! (Ujfp)

    https://encrypted-tbn3.gstatic.com/images?q=tbn:ANd9GcTESRykIFjgDTxShWeXh-JBwpvZaahosFiQ2UbosY8gilnIyylpvQ

    Le 31 juillet dernier, des colons israéliens mettent feu à une maison, brûlant à mort une femme, un homme et leur bébé de 18 mois.

    A ce jour, les responsables n’ont pas encore été mis en examen, ni même identifiés avec certitude. La réaction des autorités israéliennes a consisté, au contraire, à voter des lois menaçant de vingt ans de prison des enfants qui lancent des pierres, et à autoriser les policiers à tirer sur eux à balles réelles.

    Il ne manquait plus qu’une étincelle, produite par l’assaut de l’armée israélienne sur la mosquée d’Al Aqsa le jour du nouvel an juif, et l’assassinat, à bout portant, d’une Palestinienne immobile à un check-point à Hebron, le 24 septembre. Dans une région du monde pourtant habituée à des flambées de violence, un pas supplémentaire vient d’être franchi.

    Depuis le 1er octobre, quatre israéliens ont été assassinés par des Palestiniens, dont deux colons, et des représailles disproportionnées, comme d’habitude, ne se sont pas fait attendre. Trois adolescents palestiniens ont été abattus en Cisjordanie, et onze autres à Gaza, alors qu’ils manifestaient devant l’armée israélienne qui les empêche de sortir de leur prison à ciel ouvert.

    En Israël également, une nouvelle directive leur permettant de le faire, la police a tiré à balles réelles, tuant neuf jeunes Palestiniens autour de Jérusalem, et blessant gravement deux femmes, à Tel Aviv et à Afoula. A cette vingtaine de morts en une semaine, s’ajoutent des centaines de blessés, et les images qui nous parviennent sont terrifiantes, l’armée et la police israélienne ne semblant plus connaître aucune retenue, encouragées par leur gouvernement, et par une impunité totale.

    Cette impunité dont bénéficient les criminels israéliens, qu’ils soient colons, policiers ou militaires, est la même que celle de l’Etat d’Israël dans le concert des nations.
    Cette impunité est donc imputable à nos gouvernements, et singulièrement à celui de la France qui ne s’est exprimée sur la question que le 11 octobre, par un communiqué laconique de cinq lignes !

    Si les médias occidentaux parlent de violences dans lesquelles les deux camps ont leurs parts de responsabilité, il faut rappeler que face aux jets de pierre et aux armes blanches, Israël détient la deuxième armée du monde, rappeler aussi que depuis de nombreuses années Israël bafoue le droit international, les résolutions de l’ONU et les jugements de la cour internationale de justice en continuant à coloniser les terres palestiniennes, continuant la construction du mur de séparation, en poursuivant son blocus contre Gaza et en refusant le droit au retour de millions de réfugiés palestiniens...

    La violence inouïe exercée par Israël doit être dénoncée avec force, et tout doit être mis en oeuvre pour la faire cesser. L’Union syndicale Solidaires demande à ce que la France prononce des sanctions immédiates à l’encontre d’Israël, pour mettre fin au bain de sang qui n’est que la conséquence d’une occupation militaire qui n’a que trop duré.

    A défaut d’un sursaut de la communauté internationale qui parviendrait à faire cesser ces assassinats quotidiens, l’Union syndicale Solidaires s’associe à la demande de boycott de toutes les institutions économiques, culturelles et universitaires israéliennes, et appelle les entreprises françaises à retirer leurs investissements de cet Etat tant qu’il ne respectera pas le droit international. Cette pression est l’expression symbolique de la solidarité que chacun-e peut exprimer avec le peuple palestinien dont les droits sont bafoués et les enfants assassinés sous nos yeux. Communiqué Solidaires

    mardi 13 octobre 2015 par Solidaires
     
  • Tunisie: déclaration d’Hamma Hammami à l’occasion du troisième anniversaire de la fondation du Front populaire (Essf)

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    Le Front populaire, le garant du sauvetage de la Tunisie et de la réalisation des objectifs de la révolution.

    Le Front populaire commémore aujourd’hui, 7 octobre 2015, le troisième anniversaire de sa fondation. Ces trois années d’existence ont été pleines de luttes et de sacrifices, aux côtés du peuple tunisien et des forces démocratiques et progressistes, pour résister aux plans des forces réactionnaires, qu’elles soient de l’intérieur ou de l’extérieur du pays. Celles-ci visaient à contourner le processus révolutionnaire et démolir ses acquis, et faire revenir la Tunisie à la case de la tyrannie, de la corruption et de la dépendance.

    Le Front populaire a contribué de manière effective à sauver le pays de la gouvernance de la troïka (1), qui a conduit le pays au bord de l’abîme. Il a simultanément contribué à imposer une Constitution démocratique (2) qui garantit aux Tunisiens et aux Tunisiennes leurs libertés et leurs droits fondamentaux.

    Cela a coûté au Front populaire le martyre de deux dirigeants emblématiques, Chokri Belaïd (3) et Haj Mohamed Brahmi (4), qui ont été frappés par les mains du terrorisme noir, dans le cadre d’un plan visant à démanteler l’Etat et à déchirer l’unité du peuple et du pays. Ce terrorisme noir voulait imposer le dictat des gangs terroristes takfiris, (5) soutenus dans la région et au niveau international par les milieux ultraréactionnaires arabes et les puissances néo-coloniales.
    Le Front populaire a également subi le martyre de deux de ses meilleurs militants à Gafsa et à Kasserine, les martyrs Mohamed Bel Mufti (6) et Majdi Ajlani. (7)

    Cependant, en dépit des acquis réalisés dans le processus révolutionnaire, le pays n’est pas encore sorti du tunnel. Il se retrouve depuis les dernières élections législatives et présidentielles (de fin 2014) sous le pouvoir d’une coalition droitière réactionnaire, basée essentiellement sur l’alliance Nidaa - Ennahda. Sa mission est de contourner complètement la révolution et de reproduire un régime autoritaire garantissant les intérêts des minorités locales réactionnaires et de nombreuses forces régionales et internationales. Ces forces extérieures s’immiscent ouvertement dans les affaires nationales et font supporter aux masses laborieuses la facture d’une crise économique qu’elles n’ont pas causée.

    Ceci est d’autant plus clair au regard de l’empressement du gouvernement de contournement de la révolution à faire passer des orientations économiques impopulaires. Celles-ci aggravent la dépendance et la soumission aux milieux financiers mondiaux prédateurs, l’expansion de la pauvreté, la marginalisation et les inégalités entre les groupes sociaux, et perpétuent le système de corruption.

    En voici quelques exemples :

    * le dernier budget complémentaire,
    * le projet de document d’orientation pour les cinq prochaines années,
    * le projet de loi sur la « réconciliation » économique et financière, qui vise à blanchir la corruption et miner la justice transitionnelle,
    * le projet de loi de partenariat entre les secteurs public et privé, qui vise à favoriser le démantèlement et la liquidation du secteur public,
    * l’extension de l’âge de la retraite à 65 ans, pour faire supporter aux salariés la crise des fonds de sécurité sociale...

    Dans le cadre de cette orientation socio-économique, et pour protéger ses propres intérêts, la coalition au pouvoir :

    * fait revenir plusieurs symboles de l’ancien régime à l’activité dans un certain nombre d’institutions ;
    * tarde à instaurer de nouvelles institutions de l’Etat en conformité avec la nouvelle Constitution ;
    * traîne à réformer les systèmes judiciaire, sécuritaire et administratif ;
    * tarde à régler le dossier des martyrs et blessés de la révolution,
    * tergiverse sur la divulgation de la vérité sur l’assassinat des symboles du Front populaire, les martyrs Chokri Belaïd et Haj Mohamed Brahmi ;
    * entrave la tenue du Congrès national pour la lutte contre le terrorisme afin de brouiller les faits qui entourent l’évolution de ce phénomène dans notre pays et la responsabilité en ce domaine du Mouvement Ennahda ;
    * adopte un système de quotas dans les nominations au sein de l’administration et des institutions, sans prendre en compte le principe de qualification ;
    * prend des mesures et des positions qui portent atteinte à la souveraineté nationale et à l’indépendance de la décision nationale (traité de partenariat avec les Etats-Unis, adhésion subite à la « coalition internationale contre le terrorisme »...)

    Tout cela se passe dans un environnement marqué par :

    * une recrudescence de la criminalisation des luttes sociales,
    * le harcèlement des travailleurs et de leur organisation syndicale, l’Union générale tunisienne du travail (UGTT),
    * le lancement de campagnes effrénées contre le Front populaire et les forces civiles, démocratiques et progressistes dans une tentative de les exclure, de les marginaliser pour mieux s’en prendre au peuple, aux masses laborieuses, aux pauvres, aux régions défavorisées et marginalisées.

    Simultanément, les tensions et les problèmes se sont exacerbés surtout par l’amplification du rôle destructeur des mafias financières et des médias. Des mafias qui cherchent par tous les moyens malveillants et ignobles à empoisonner l’atmosphère générale dans le pays en diffusant des rumeurs et en semant la peur et le doute. Leur but est d’anéantir ainsi la stabilité afin de ne pas avoir à rendre des comptes et d’échapper à toutes poursuites.

    Le Front populaire a assumé sa responsabilité dans des circonstances difficiles. Il s’est toujours adressé au peuple avec un discours de franchise et de vérité. Il a fait face à tous les complots et à toutes les manœuvres qui se tramaient contre lui. Le Front populaire saisit aujourd’hui l’occasion du troisième anniversaire de sa fondation pour :

    • Saluer toutes les militantes et tous les militants ainsi que ses ses ami.e.s, pour leurs efforts et sacrifices visant à préserver le Front populaire, permettre son élargissement et consolider son influence. Il les invite à consentir plus d’efforts et à serrer les rangs pour garantir la réussite de sa troisième conférence nationale afin qu’elle soit à la hauteur des grandes tâches qu’imposent les conditions dangereuses que traversent notre pays et la région dans son ensemble ;

    • Réitérer sa détermination à continuer dans la voie tracée par ses martyrs et les martyrs de la nation en général, la voie de la lutte par les moyens civils pacifiques garantis par la Constitution. Une voie destinée à faire face au processus de contournement, et créer les conditions favorables à la réalisation des objectifs de la révolution que résume le slogan : « Travail - Liberté - Dignité nationale », permettant à notre pays de sortir de la crise et à notre peuple de satisfaire ses revendications et ses aspirations ;

    • Inviter toutes les forces vives du peuple à se regrouper autour du Front populaire, qui représente une véritable alternative à la coalition de droite au pouvoir. Les faits ont en effet montré que cette coalition est, comme l’alliance de la troïka, incapable de répondre aux attentes du peuple tunisien, ni de garantir l’indépendance de la Tunisie et sa souveraineté.

    • Inviter toutes les forces démocratiques et progressistes tunisiennes, politiques et civiles, concernées par le sauvetage de la Tunisie et la protection de ses acquis, ainsi que par la réalisation des revendications de son peuple en matière de liberté, d’égalité, de démocratie et de justice sociale, à unir leurs rangs, comme l’impose la gravité de la conjoncture.

    • Réitérer son attachement à développer le travail commun avec toutes les forces nationales démocratiques et progressistes dans le monde arabe afin de faire face aux plans coloniaux, sionistes, réactionnaires, qui le ciblent et œuvrent à le déchirer davantage sur des bases sectaires, confessionnelles et tribales, ainsi qu’à enterrer la cause du peuple palestinien qui subit aujourd’hui une attaque sioniste sauvage atroce visant à confisquer la terre palestinienne, et en particulier la mosquée Al-Qods.

    Gloire et éternité aux martyrs !

    Vive le Front populaire

    Le porte-parole
    Hamma Hammami
    Tunis, le 7 octobre 2015

    Notes :

    1. On appelle en Tunisie « troïka » la coalition ayant exercé le pouvoir entre décembre 2011 et janvier 2014. Elle était dirigée par le parti islamiste Ennahdha. Celui-ci s’était entouré du CPR de Moncef Marzouki (à qui avait été attribué la Présidence de la République), et de la section tunisienne de l’Internationale socialiste (Ettakatol) dont le président avait obtenu la présidence de l’Assemblée.

    2. La nouvelle Constitution a été promulguée en janvier 2014. Suite à d’intenses mobilisations, en ont été exclus les reculs que comptaient y inscrire initialement les islamistes, comme par exemple la référence à la charia ou l’infériorisation des femmes. Malgré ses limites, cette Constitution inclut quelques avancées, comme par exemple la liberté de conscience et la condamnation pénale du takfir (accusation d’avoir renié l’Islam pouvant servir à justifier la mise à mort). http://www.europe-solidaire.org/spip.php?article31234

    3. L’avocat Chokri Belaïd était un des principaux dirigeants du PPDU (Parti des Patriotes-démocrates unifiés) ainsi que du Front Populaire. Il a été assassiné le 6 février 2013.

    4. Mohamed Brahmi était un des principaux responsables du parti nationaliste nassérien de gauche Courant populaire ainsi que du Front populaire.

    5. Le Takfir est une accusation d’avoir renié l’Islam pouvant servir à justifier la mise à mort.

    6. Mohamed Bel Mufti était ingénieur à Tunisie Telecom et militant du Front populaire. Il a été assassiné à Gafsa par un policier lors des manifestations ayant suivi l’assassinat de Mohamed Brahmi.

    7. Majdi Ajlani était militant du PPDU (Parti des Patriotes démocrates unifié (PPDU) et du Front populaire. Il est décédé suite à un tir de balles de caoutchouc par la police, le 8 janvier 2014 à Feriana (Kasserine), lors d’une manifestation contre la loi des finances de 2014 et la marginalisation de cette région du centre-ouest de la Tunisie.

    8. Concernant le projet de blanchiment des corrompus de l’ère Ben Ali, voir notamment :
    * sur la place de cette mobilisation dans la situation politique
    http://www.europe-solidaire.org/spip.php?article36020


    * sur les mobilisations avant le 8 septembre
    http://www.europe-solidaire.org/spip.php?article35989


    * sur les mobilisations entre le 8 et le 21 septembre (dont les
    manifestations du 12),http://www.europe-solidaire.org/spip.php?article36012

    * Traduction de l’arabe (non relue par l’auteur) de Rafik Khalfaoui. Notes de Dominique Lerouge.

    http://www.europe-solidaire.org/spip.php?article36057

  • Amnesty demande l’arrêt des ventes d’armes à l’Arabie Saoudite, suspectée de crimes de guerres au Yémen (Basta)

    Amnesty international accuse l’Arabie Saoudite et les forces de la coalition arabe qui interviennent au Yémen de bombarder délibérément les villes densément peuplées, et donc les populations civiles. Plus de 2000 civils et des centaines d’enfants auraient péri depuis le début des opérations, il y a sept mois. Le royaume saoudien utilise également des bombes à sous-munitions interdites par une convention internationale. Cela ne semble pas empêcher l’Allemagne, les Etats-Unis ou la France de continuer de lui vendre des armes, en violation des traités signés.

    Depuis mars 2015, l’Arabie Saoudite mène une opération militaire au Yémen pour contrer les rebelles houthistes et soutenir le gouvernement régulier. Amnesty International avait déjà alerté avant l’été sur les nombreuses victimes civiles du conflit, touchées à la fois par des tirs de la coalition et par ceux des insurgés houthistes. Le 7 octobre, l’ONG a publié un nouveau rapport sur les victimes civiles de cette guerre oubliée du Yémen. « Depuis le 25 mars 2015, plus de 4000 personnes ont été tuées dans le conflit yéménite. La moitié d’entre eux sont des civils, dont des centaines d’enfants », rappelle Amnesty. Dans ce ce nouveau rapport, l’ONG documente plus précisément treize bombardements menés par la coalition menée par l’Arabie saoudite [1]. Ceux-ci ont eu lieu entre mai et juillet. Selon l’enquête réalisée sur place par Amnesty, ces frappes ont tué quelque 100 civils, dont plus de 50 enfants.

    « J’étais près de la rivière et revenais chez moi quand nos maisons ont été bombardées, à environ 10 heures du matin. Ça a été un massacre », a témoigné à Amnesty Ali Qassem Salah al-Shayba, marchand d’animaux et père de quatre enfants. « J’ai perdu mon fils de quatre ans Hassan, et ma fille de 12 ans Taysir ; ma mère Munawwar, ma sœur Aziza et sa fille de six ans Salsabil ; le fils et la fille de mon frère, Mohammed et Yousea, âgés de neuf et 16 ans, et ma cousine Shama’a et ses trois filles, Atkaf, Zahra et Batul, âgés d’un, trois et six ans. Ma femme et mon autre fils de quatre ans ont été blessés, comme ma nièce de 16 ans. » La famille al-Shayba vivait dans un groupe d’habitation au nord-ouest de la ville de Saada. Le 4 juin, quatre frappes aériennes consécutives ont touché leurs maisons. Onze membres de la famille sont morts, dont huit enfants et trois femmes.

    Dans les décombres des habitations, Amnesty a trouvé des fragments de bombes de type MK 80, fabriqué par l’entreprise états-unienne General Dynamics. « Ces bombes ont été systématiquement utilisées par les forces de la coalition saoudienne », précise l’ONG. « Comme pour beaucoup d’autres frappes aériennes de la coalition, il n’y avait pas d’objectif militaire évident sur le site ou dans les environs du lieu touché par ces frappes multiples, dont les victimes étaient toutes des enfants et des femmes », indique le rapport. Selon les conclusions de l’ONG, ce sont les frappes aériennes de la coalition qui ont causé le plus grand nombre de victimes parmi la population civile durant le conflit au Yémen. Le rapport dénonce « le mépris pour la vie des civils » dont fait preuve la coalition militaire conduite par l’Arabie saoudite. Celle-ci « a désigné comme cibles militaires, en violation du droit international, les villes de Saada et de Marran, où vivent des dizaines de milliers de civils ».

    Des civils visés par des frappes multiples

    « Le fait que de larges zones à forte densité de population soient désignées comme cibles militaires et que des habitations civiles soient ciblées de manière répétée montre que les forces de la coalition ne prennent pas les précautions nécessaires pour épargner les civils, comme l’exige le droit international humanitaire », a déclaré Donatella Rovera, qui a conduit la mission d’Amnesty au Yémen. Selon l’ONG, de nombreuses frappes de la coalition saoudienne sont donc illégales. Certaines pourraient même constituer des crimes de guerre.

    Amnesty accuse aussi la coalition d’utiliser des bombes à sous-munitions, également fabriquées par des firmes états-uniennes (Aerojet et Honeywell) : « Les chercheurs d’Amnesty International ont retrouvé les restes de deux types de bombes à sous-munitions, les sous-munitions BLU-97 et leurs disperseurs (CBU-97), et les CBU-105, armes sophistiquées amorcées par capteur. Les bombes à sous-munitions, prohibées par le droit international, dispersent d’innombrables petites bombes sur une large zone. ». L’utilisation des armes à sous-munitions est interdite par une convention de l’ONU depuis 2010.

    L’ONG demande l’ouverture d’une enquête internationale indépendante sur le conflit au Yémen. Et appelle à suspendre les transferts d’armes vers l’Arabie saoudite, notamment ceux de bombes, d’avions de chasse, d’hélicoptères de combat et de pièces et composants associés. « Les États qui exportent des armes à l’une des parties du conflit au Yémen sont tenus de veiller à ce que les transferts qu’ils autorisent ne facilitent pas de graves violations du droit international humanitaire », souligne Amnesty.

    Comme Basta ! le rappelait en juin (Voir notre article), l’Arabie saoudite est l’un des plus grands importateurs d’armes au monde [2]. Parmi ses plus gros fournisseurs se trouvent les États-Unis et le Royaume Uni, mais aussi l’Allemagne et la France.

    Des transferts d’armes prohibées par le Traité sur le commerce des armes ?

    L’Arabie Saoudite est le plus gros client des fabricants d’armes français en terme de volume financier des contrats. À lui seul, le royaume saoudien a passé plus de 3 milliards d’euros de commandes en 2014. Entre 2013 et 2014, l’Arabie saoudite a par exemple importé ou commandé à la France des missiles anti-aériens, des canons, des missiles anti-chars ou encore des blindés [3].

    Les exportations d’armes vers l’Arabie saoudite se sont-elles poursuivies depuis le début du conflit yéménite ? Oui, si l’on en croit les réponses des gouvernements britannique et allemand aux inquiétudes de leurs parlementaires. Entre le 15 mars et le 1er juillet 2015, le Royaume Uni a approuvé 37 licences d’exportations d’armes à l’Arabie saoudite [4]. En avril 2015, l’Allemagne a de son côté autorisé la vente à l’Arabie Saoudite de diverses composantes d’équipements militaires pour un montant de plus de 12 millions d’euros, selon la réponse apportée par le gouvernement allemand à un député de Die Linke (gauche) en mai dernier.

    « Tous les États ont la responsabilité légale de contrôler les transferts d’armes et de les prohiber dans certaines circonstances », rappelle Amnesty. L’article 6 du Traité sur le commerce des armes [5], qui est entré en vigueur fin 2014, stipule en effet qu’un État ne doit autoriser aucun transfert d’armes « s’il a connaissance que ces armes pourraient servir à commettre des attaques dirigées contre des civils ou des biens de caractère civil et protégés comme tels ».

    Rachel Knaebel 12 octobre 2015

    En Photo : des chasseurs européens Eurofighters de l’armée de l’air saoudienne

    Lire aussi :
    Ces pays vendeurs d’armes qui profitent bien de l’instabilité du monde et du regain des tensions

    Notes

    [1Les autres membres ce la coalition sont le Bahreïn, l’Égypte, la Jordanie, le Kuwait, le Maroc, le Qatar, le Soudan et les Émirats arabes unis. Les États-Unis et le Royaume Uni ont fournir un appui logistique et de renseignement.

    [2Le deuxième plus gros importateur au monde sur la période 2010-2014. Voir le rapport annuel de l’ONG de référence sur la question du commerce des armes, le Stockholm International Peace Research Institute (SIPRI).

    [3Source : base de données de SIPRI.

    [4Source : UK Parliament, Arms Trade : Saudi Arabia : written question-3711.

    [5Voir le texte du Traité ici.

    http://www.bastamag.net/Amnesty-demande-l-arret-des-ventes-d-armes-a-l-Arabie-Saoudite-suspectee-de

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  • Halte à la traite des femmes mauritaniennes vers l’Arabie saoudite (Afriques en lutte)

    La Confédération syndicale internationale a reçu des informations alarmantes de la part de ses affiliées mauritaniennes, signalant que 900 Mauritaniennes travaillaient sous la contrainte en Arabie saoudite.

    Un grand nombre d’entre elles subissent des violences, sans aucun recours.

    La Mauritanie éprouve encore des difficultés à mettre un terme à l’esclavage traditionnel mais, en outre, des formes contemporaines d’esclavage telles que la traite des êtres humains sont en hausse.

    Les syndicats mauritaniens affiliés à la CSI reçoivent chaque jour des plaintes de femmes qui reviennent d’Arabie saoudite après y avoir travaillé sous la contrainte. Toutes signalent qu’on leur avait promis des salaires et des emplois décents en Arabie saoudite en tant qu’infirmières et enseignantes, mais qu’elles se sont retrouvées travailleuses domestiques, payées quelques dollars par jour. Leur passeport leur a été confisqué et elles ne pouvaient pas quitter la maison sans l’autorisation de l’employeur.

    Certaines ont été victimes de harcèlement sexuel et disent avoir été frappées et enfermées sans nourriture ni eau pendant une semaine. D’autres ont été menacées de viol si elles se plaignaient de leurs conditions de travail. Lorsqu’elles ont demandé à repartir en Mauritanie, leur employeur a refusé. 10 octobre 2015

    Ces travailleuses sont clairement victimes de la traite d’êtres humains à des fins de travail forcé. Mais le gouvernement de Mauritanie reste indifférent aux appels au secours lancés par les familles et les syndicats mauritaniens.

    Tant que le programme sur les travailleurs migrants ne sera pas révisé pour établir des sauvegardes contre le travail forcé au niveau des employeurs, d’autres violations se produiront.

    Souhaitez-vous envoyer un message au gouvernement mauritanien maintenant ?

    http://www.afriquesenlutte.org/afrique-du-nord/mauritanie-55/article/halte-a-la-traite-des-femmes

  • Palestine, quand le discours dominant envahit les médias (Afps)

     

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    Le parti-pris pro-israélien des dirigeants français – et de nombre de dirigeants européens sans parler des Etats-Unis – est une constante. Ainsi les déclarations de M. Hollande lors d’un dîner avec M. Nétanyahou (« j’aime Israël et ses dirigeants » [1]), les premières affirmations que la sécurité d’Israël primait sur le droit, international et humanitaire, pendant l’attaque israélienne contre Gaza à l’été 2014, ou encore la criminalisation de la solidarité avec le peuple palestinien, notamment BDS. La permanence de la politique française au Proche-Orient est une allégeance réitérée à l’axe Tel-Aviv/Washington.

    Ce tropisme se reflète bien évidemment dans la plupart des « grands » médias classiques qui à leur tour le véhiculent et le propagent. Cercle vicieux qui porte bien son nom.

    En témoigne la couverture de la situation explosive qui existe aujourd’hui en Cisjordanie occupée.

    Le Monde écrit ainsi des titres révélateurs les 4 et 5 octobre 2015 : Vives tensions après plusieurs agressions à Jérusalem [2] / Vaste opération israélienne dans le nord de la Cisjordanie après le meurtre de deux colons [3], titres qui donnent à comprendre que la responsabilité première incombe aux Palestiniens.

    RMC, le 4 : "Deux morts à Jérusalem, deux Israéliens tués à l’arme blanche par deux Palestiniens, les agresseurs ont été abattus". On notera que cela ne fait que deux morts, pas quatre !

    Ou le Figaro, toujours le 4 : Jérusalem : fermeture de la Vieille ville après une attaque au couteau [4] puis, pire, le 6 octobre : Face au regain de violence, Nétanyahou promet d’agir « avec une main de fer » [5].

    Libération annonce lui, le 5 octobre, Israël : une intifada venue de la rue [6], article bien documenté mais qui omet que c’est en Palestine occupée et non en Israël que la révolte palestinienne gronde, tandis que le journaliste reprend à son compte le vocabulaire israélien : Tsahal ou Etat hébreu, terme qui nie la réalité palestinienne en Israël (21% de la population d’Israël est palestinienne).

    Reuters se contente, encore le 5, de titrer Deux agressions à l’arme blanche en quelques heures à Jérusalem [7], mais le corps de l’article est éclairant sur le regard porté et véhiculé.

    Cependant, RFI se distingue, honorablement, par des articles qui n’incitent pas le lecteur à une compréhension partisane de l’information. Ainsi : Heurts en Cisjordanie et à Jérusalem-Est, vers une troisième intifada ? Mais le titre de la rubrique est : Israël. [8]

    Et l’Humanité fait évidemment exception à cet alignement sur le discours israélien dominant en titrant par exemple le 6 octobre : L’armée israélienne tire à vue sur les Palestiniens [9].

    Si certains médias présentent des articles qui couvrent aussi la violence imposée aux Palestiniens dans l’ensemble de la Cisjordanie occupée, fort peu reviennent sur les raisons de cette « explosion de violence ». 20 minutes oui, qui titre par exemple Violences en Cisjordanie : « Ce n’est que la partie émergée de l’iceberg » [10].

    Nombre d’articles font commencer « le regain de violence » à la mort de colons le 2 octobre. L’image donnée des colons est celle de civils innocents. Fort peu de médias relatent que, depuis des années, les milices lourdement armées des colons et/ou l’armée israélienne agressent quotidiennement les Palestiniens, ou, comme ces jours-ci, tirent à balles réelles sur des manifestants armés de simples pierres, abattent à bout portant une jeune Palestinienne portant un sac à Hébron, un écolier rentrant de l’école à Bethléem, un jeune homme à Jérusalem qui, pourchassé par des colons, cherche refuge auprès des soldats qui l’abattent…

    Quels articles, dans les médias traditionnels, sur l’arrachage des oliviers palestiniens multi-centenaires, le rasage des maisons et bâtiments palestiniens de la vallée du Jourdain, l’appropriation de l’eau au profit des colons, les routes réservées à l’armée et aux colons, interdites aux Palestiniens sur la terre palestinienne ? Quel journaliste « mainstream » raconte que, comme en Afrique du Sud sous l’apartheid, la démolition des maisons, l’utilisation de chiens d’attaque contre les civils, sont une pratique israélienne courante ? Qui dit les quelque 6000 prisonniers palestiniens illégalement détenus sur le territoire israélien ? Où a-t-on lu les provocations des colons et de certains hauts dirigeants israéliens d’extrême droite dans Jérusalem-Est occupée, notamment l’esplanade des mosquées ? Quelle couverture médiatique « grand public » est réservée au blocus illégal de Gaza ou à la colonisation tout aussi illégale de la Cisjordanie ? Qui rappelle que la résistance est un droit et qu’elle découle de l’occupation, que les peuples ont le droit à l’autodétermination, et que la colère palestinienne nait de l’injustice et de la violence coloniale ?

    Pour obtenir ces informations factuelles et ces rappels, il faut recourir aux médias palestiniens et arabes rarement disponibles en français [11] ou aux réseaux sociaux.

    Et bien sûr, des journaux de grande qualité comme le Monde diplomatique et ses blogs, le site Médiapart ou encore Orient XXI [12] présentent régulièrement de véritables analyses qui s’opposent à la désinformation ou la superficialité de médias susmentionnés. De même pour des centres de recherche comme l’Iris ou l’Iremmo dont les sites sont accessibles à tous [13]. [14]

    Bilan désolant mais qui doit motiver d’autant plus les médias alternatifs ou militants à faire connaître la situation sur le terrain, à analyser et partager y compris avec les journalistes des médias « grand public » pour les inciter à mieux s’informer et à plus de déontologie. Pour contrer le rouleau compresseur du discours dominant, relais de la politique coloniale israélienne, malheureusement partagé par de nombreux médias et dirigeants politiques.

    Claude Léostic, membre du Conseil National de l’AFPS, présidente de la Plateforme Palestine, mardi 6 octobre 2015

    http://www.france-palestine.org/Quand-le-discours-dominant-envahit-les-medias

  • BNC: Solidarité avec la résistance populaire palestinienne! Boycottez Israël maintenant !

    Que la période actuelle de répression intensifiée d’Israël et de résistance populaire palestinienne se transforme en une véritable intifada ou non, une chose est déjà évidente : une nouvelle génération de Palestiniens suit les traces des générations précédentes et se mobilise massivement contre le régime brutal d’occupation, de colonialisme de peuplement et d’apartheid d’Israël qui dure depuis plusieurs dizaines d’années.

    Les gouvernements du monde, en particulier en Occident, parlent d’un « cycle de violence » dans lequel les deux camps ont une responsabilité, fermant les yeux sur l’origine même du conflit colonial et sur leur propre complicité qui a permis à Israël de pérenniser cette situation et de violer le droit international en toute impunité. Aujourd’hui, pratiquement tous les Palestiniens appellent à boycotter totalement d’Israël et à l’isoler sur le plan international, dans tous les domaines, comme on l’a fait dans le passé contre l’apartheid sud-africain.

    Dans ce dernier cycle, Israël a excité la résistance populaire palestinienne en intensifiant ses attaques contre l’enceinte de la mosquée Al Aqsa, le Noble Sanctuaire situé au cœur de la vieille ville de Jérusalem occupée par Israël. Des groupes de colons juifs fondamentalistes, fanatiques et soutenus par le gouvernement, n’ont cessé de profaner l’enceinte, lançant régulièrement à des fidèles des insultes raciales ignobles et réclamant ouvertement la destruction de la mosquée. Cela a déclenché une colère et une contestation générales à Jérusalem et chez les Palestiniens de toute la Palestine historique.

    Comme d’habitude, la réponse de l’armée israélienne a été de protéger les colons coupables et de punir les victimes palestiniennes, et au final d’interdire l’accès à leur lieu saint à presque tous les Palestiniens.

    Ces menaces sont prises au sérieux par les Palestiniens qui subissent quotidiennement les conséquences de la politique officielle d’Israël de « judaïsation » de la ville, qui consiste à coloniser progressivement les terres et à remplacer sa population palestinienne d’origine, des chrétiens et des musulmans, par des colons juifs illégaux. La mise en œuvre de cette politique, un nettoyage ethnique qui constitue un crime de guerre au regard du droit international, se fait par des confiscations de terres fréquentes, l’extension du mur colonial, des démolitions de maisons, l’appropriation par des colons de foyers palestiniens, des exécutions, arrestations et expulsions sommaires, tout cela avec le soutien de la « justice » israélienne, un partenaire dans le crime toujours fiable et toujours d’accord.

    De plus, la dernière attaque israélienne contre la mosquée Al Aqsa dans la zone occupée de Jérusalem-Est n’est pas un cas isolé. Des centaines d’églises et de mosquées historiques ont été détruites depuis 1948 par les milices sionistes et, plus tard, par l’état d’Israël. L’été dernier, pendant le massacre de Gaza, Israël a rasé 73 mosquées. Rien que cette année, de nombreuses églises et mosquées palestiniennes ont été endommagées ou profanées par des extrémistes juifs lors d’attaques appelées « Prix à payer », dont l’église de la Multiplication des pains et des poissons au bord du lac de Tibériade qui a été incendiée en juin dernier.

    Ces attaques racistes et criminelles contre les Palestiniens et leur liberté de religion sont la conséquence d’un virage complet à l’extrême-droite en Israël et de la suprématie sans précédent dans la société israélienne d’un racisme colonial déclaré, profond, et d’une haine raciale envers la population palestinienne autochtone.

    Pratiquement tous les Palestiniens de Cisjordanie et de Gaza sont interdits d’accès à Jérusalem, qui est entourée de murs, de tours de garde et de fil barbelé, et subissent des attaques quotidiennes et des humiliations.

    Dans une soi-disant « période d’accalmie » normale, Israël impose son siège médiéval de Gaza, mène des incursions dans des villes palestiniennes, confisque des terres palestiniennes notamment dans le Néguev, détruit des bâtiments palestiniens et construit des colonies illégales réservées aux Juifs. Dans ses tentatives répétées d’instaurer son système d’apartheid et de règne colonial, Israël refuse aux Palestiniens l’ensemble de leurs droits de la manière la plus banale, du droit à l’éducation des enfants à l’accès aux soins des mères, la possibilité pour le fermier d’avoir accès à ses terres et le droit d’une famille de vivre ensemble dans un même foyer. Et tout cela est fait avec la bénédiction des tribunaux.

    Compte tenu de la passivité ou de la complicité directe des gouvernements du monde et de l’ONU, et en raison de l’impunité d’Israël dans la pérennisation de ce système d’injustice envers les Palestiniens, dans la Palestine historique et aussi envers ceux qui vivent en exil, le mouvement Boycott, Désinvestissement et Sanctions (BDS) a fait d’énormes avancées pour qu’Israël soit considéré comme un état paria sur la scène internationale.

    En boycottant des institutions qui sont complices dans les violations du droit international par Israël, en désinvestissant des sociétés qui soutiennent l’oppression israélienne et en lançant un appel de principe pour des sanctions contre Israël, le mouvement BDS a renforcé l’isolement d’Israël et a commencé à en faire payer le prix à son régime de colonialisme de peuplement, d’apartheid et d’occupation.

    La Banque mondiale a signalé que les importations palestiniennes venant d’Israël baissent considérablement. Des hommes d’affaires israéliens disent que les investisseurs européens ne veulent plus investir en Israël, alors qu’une étude de l’ONU confirme que les investissements directs étrangers en Israël ont chuté de 46 % en 2014 par rapport à 2013. Une étude de RAND prévoit que BDS pourrait coûter à Israël entre 1 et 2 % de son PIB chaque année dans les dix prochaines années, et plus récemment, l’agence de notation Moody’s a signalé que BDS représente une menace potentielle pour l’économie israélienne.

    Il faut faire plus, cependant, pour demander des comptes à Israël et briser sa grande impunité. Les gouvernements complices doivent être dénoncés. Les entreprises qui permettent les violations des droits de l’homme par Israël et en tirent profit doivent en payer le prix en termes de réputation et de chiffres d’affaires. La machine de guerre israélienne, y compris son organe de recherche, doit faire l’objet d’un embargo militaire international total, et tous les dirigeants, officiers et soldats qui sont impliqués dans les crimes passés et actuels doivent être traduits en justice à la Cour pénale internationale ainsi qu’auprès des juridictions nationales compétentes.

    Israël ne se contente pas d’opprimer les Palestiniens ; il exporte son modèle sécuritaire et répressif brutal dans le monde. Israël est fortement impliqué dans l’entraînement et l’armement des escadrons de la mort en Amérique du Sud, souvent en tant que mandataire des Etats-Unis, et vend des armes et un savoir-faire militaire aux forces de police de Ferguson, Los Angeles, Londres et d’autres villes dans le monde. Israël est aujourd’hui un acteur majeur de la répression nationale contre des mouvements pour la justice raciale, sociale, économique et environnementale dans le monde.

    Le Comité national palestinien de BDS (BNC), la direction palestinienne du mouvement BDS mondial, appelle les gens de conscience du monde entier à soutenir les Palestiniens dans leur quête de liberté en ce moment crucial, en intensifiant les actions BDS contre le régime d’oppression d’Israël. En particulier, et en lien avec la révolte massive actuelle dans les rues de Palestine, nous appelons ceux qui soutiennent la lutte palestinienne à :

    - Sensibiliser l’opinion aux droits des Palestiniens au regard du droit international et mobiliser du soutien pour BDS par le biais des médias, notamment les réseaux sociaux ;

    - Faire pression sur les parlements pour imposer un embargo militaire à Israël ;

    - Faire campagne contre les entreprises militaires israéliennes comme Elbit Systems ;

    - Soutenir les campagnes de boycott et de désinvestissement contre les sociétés complices, telles que G4S et HP, qui sont complices de la manière la plus flagrante dans l’infrastructure d’oppression d’Israël ;

    - Adopter des résolutions BDS effectives et stratégiques, et pas seulement symboliques, dans les syndicats, les associations universitaires, les associations étudiantes et les organisations sociales, qui peuvent mener à des mesures concrètes et renforcer le boycott culturel d’Israël ;

    - Envisager des actions en justice contre les criminels israéliens (soldats, colons, officiers et dirigeants) et contre les dirigeants des entreprises qui sont impliquées dans les crimes et les violations du droit international d’Israël.

    Comme la génération de leurs parents, les milliers de jeunes palestiniens de Jérusalem, Gaza, Ramallah, Hébron, Bethléem, Jaffa, Nazareth et d’ailleurs qui ont manifesté massivement dans les rues contre l’occupation et l’apartheid d’Israël rejettent d’abord et avant tout le désespoir et libèrent leurs esprits du mythe de l’oppression comme étant une fatalité. Ils nourrissent aussi l’aspiration de toute la population palestinienne à l’autodétermination et à vivre libre, dans la dignité et une paix juste.

    Il est grand temps d’isoler le régime militaire, sécuritaire et raciste d’Israël parce qu’il est un danger non seulement pour les Palestiniens et le monde arabe, mais pour l’humanité toute entière.

    Traduction : EC pour BDS France

    dimanche 11 octobre 2015 par Comité National Palestinien pour le boycott d’Israël (BNC)
     
     
  • Palestine Rassemblement samedi 10 à Brest (afps)

     

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    AFPS 1 Rue de l’Harteloire 29200 Brest

    Permanence: 1er samedi du mois de 11h à 12h30

    Mail : afps29n@yahoo.fr

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