Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

  • Pourquoi ne pas avoir bougé quand Bachar El-Assad nous bombardait? (ci)

    Couv1127.jpg

    Alors que les députés britanniques vont voter dans les jours à venir pour ou contre une intervention britannique contre l’organisation Etat islamique en Syrie, The Guardian donne la parole à des Syriens de Raqqa exilés en Turquie.

    Dans ce café de Gaziantep, en Turquie, tout le monde vient de Raqqa, en Syrie. Et tous portent sur leur visage “un voile d’épuisement et de tragédie”, écrit la journaliste du Guardian qui est allée à leur rencontre fin novembre. Ils ont fui leur pays quand l’ombre de l’organisation Etat islamique a commencé à assombrir les rues de Raqqa. “Nous sommes ici, mais notre cœur est là-bas”, précise un homme d’affaires d’une quarantaine d’année prénommé Abu Ahmad.

    Dans le café, ils dénoncent l’hypocrisie de la communauté internationale qui a fait semblant de ne pas voir les dizaines de milliers de Syriens tués par leur gouvernement ces dernières années, avant de décider d’agir quand Daech s’en est pris à des Américains et à des Européens. “Tous redoutent que ces nouveaux bombardements tuent encore plus d’innocents, dans une ville où Daech se sert des populations civiles comme d’un bouclier humain”, écrit The Guardian.   

    Daech, le moins pire ?

    “Les gens n’aiment pas du tout Daech, mais si les forces kurdes viennent prendre la place de l’Etat islamique à l’aide de la coalition, ce ne sera pas mieux, et entre ces deux maux, certains penseront que le moins pire est Daech” et décideront de rejoindre le groupe terroriste, explique un infirmier qui a quitté Raqqa cet automne.

    Pour lui, l’Armée syrienne libre ne peut pas s’attirer un large soutien, “parce qu’elle n’est pas crédible”. Un autre Syrien renchérit : “J’aime bien l’Armée syrienne libre, mais nous avons besoin d’une vraie armée ; ils sont mal organisés et ont peu de ressources.”   

    “S’attaquer à la source de notre problème, pas au symptôme”

    Abu Ahmad imagine ce qu’il dirait aux députés britanniques qui vont voter, dans les jours qui viennent, pour ou contre une interventione britannique en Syrie. “La première chose que je ferais, c’est leur demander de s’attaquer à la source de notre problème, c’est-à-dire Bachar El-Assad, et non pas au symptôme – Daech.” Il rappelle que des centaines de milliers de [Syriens] ont été tués ces dernières années. “Et pourtant, personne n’est allé bombarder Damas.” Mona, une enseignante, s’interroge : “Pourquoi n’intervenir que face à l’Etat islamique ? Pourquoi ne pas avoir bougé quand le régime [syrien] nous bombardait ? Est-ce uniquement parce que le terrorisme a touché les pays occidentaux ?”  

    Plusieurs Syriens interviewés dans le reportage accusent Bachar El-Assad d’avoir délibérément soutenu la montée en puissance de l’organisation Etat islamique, car cela a fait passer au second plan les exactions commises par l’armée syrienne.

    Avec la touche d’humour noir “propre à de nombreux exilés”, écrit le Guardian, Abu Ahmad résume : “Tout le monde a bombardé Raqqa”. Quiconque est de mauvais poil décide d’aller bombarder Raqqa. “La Jordanie, les Emirats arabes unis, les Etats-Unis, la Russie et la France.”  

    http://www.courrierinternational.com/syrie-pourquoi-ne-pas-avoir-bouge-quand-bachar-el-assad-nous-bombardait?

  • Nouveautés sur Association France Palestine Solidarité

    Afficher l'image d'origine

    • vendredi 27 novembre 2015
     
     

    L’Assemblée générale appelle à la reprise des négociations entre Israéliens et Palestiniens « fondées sur des éléments clairs et un calendrier précis »

    ONU, vendredi 27 novembre 2015
     

     

  • Nouveautés sur Europe Solidaire Sans frontières

    Afficher l'image d'origine

     

     

  • Humour brittannique

    saudi.jpg

  • Arabie saoudite. L’exécution se profile à l’horizon pour au moins cinquante condamnés à mort, dont des militants chiites (Amnesty)

    Execution in Saudi Arabia

    La probabilité que plus de 50 personnes soient exécutées sous peu s’accroit, des médias nationaux proches des autorités saoudiennes ayant affirmé qu’ils seraient bientôt tous mis à mort le même jour, a déclaré Amnesty International.

    Les mères de cinq militants chiites figurant parmi ces prisonniers ont imploré le roi Salman de faire preuve de clémence, après avoir eu vent de préparatifs pouvant être en relation avec des exécutions imminentes.  

    « La forte augmentation du nombre d’exécutions observée cette année en Arabie saoudite, associée à la nature secrète et arbitraire des décisions de justice et des exécutions dans le royaume ne nous laissent pas d’autre choix que de prendre très au sérieux ces signes récents », a déclaré James Lynch, directeur adjoint du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord d'Amnesty International.

    « L’Arabie saoudite ne doit pas procéder à ces exécutions, et doit lever le secret entourant les condamnations à la peine capitale, dans le cadre d’une refonte de grande ampleur de son système judiciaire. » 

    Parmi les cinq militants nommés dans l’appel des mères de condamnés figurent des mineurs délinquants : Ali al Nimr, Abdullah al Zaher et Hussein al Marhoon. Amnesty International s’est mobilisée pour demander que leurs condamnations à mort soient annulées, en raison d’allégations crédibles selon lesquelles ils ont été torturés et fait l’objet de procès iniques devant le Tribunal pénal spécial, qui est saisi des affaires en relation avec le terrorisme. Le droit international prohibe le recours à la peine de mort contre les personnes âgées de moins de 18 ans. 

    Parallèlement à l’action menée par Amnesty International en leur faveur, un groupe d’experts des Nations unies et le Parlement européen ont tous deux exhorté l’Arabie saoudite à s’abstenir d’exécuter Ali al Nimr. Philip Hammond, le secrétaire d’État britannique, a déclaré publiquement qu’il ne pensait pas qu’Ali al Nimr serait mis à mort.  

    Ali al Nimr et son oncle, Nimr al Nimr, un dignitaire religeux chiite, faisaient partie de six militants arrêtés après des manifestations réclamant une réforme politique, qui avaient débuté dans la province de l’Est, majoritairement chiite, en 2011.

    « Trois de ces six militants ont été condamnés pour des "infractions" commises alors qu’ils étaient mineurs, et ont affirmé qu’on les avait torturés afin de leur arracher des aveux. Compte tenu de ce que nous savons des profondes failles du système pénal saoudien, l’équité des procès de personnes passibles de la peine de mort dans ce pays nous inspire de sérieux doutes. »

    Les mères de condamnés ont publiquement fait état de leurs craintes, après avoir appris cette semaine que leurs fils avaient été soumis à un examen médical « inopiné » en prison, qu’elles considèrent comme un signe pouvant annoncer une exécution imminente. Quatre de ces cinq hommes sont détenus à l'isolement dans un quartier carcéral accueillant des condamnés à mort, depuis leur transfert à la prison d’al Hair à Riyadh début octobre.  

    Dans leur lettre, les mères demandent l’annulation de la condamnation de leurs fils, et l’organisation de nouveaux procès se déroulant en public et respectant les normes internationales d’équité en la matière, et autorisant la présence d’observateurs indépendants. 

    Cette semaine, plusieurs journaux saoudiens proches des autorités ont indiqué que 55 « terroristes d’al Qaïda et d’al Awamiyya » seront exécutés « dans les jours à venir ». Al Awamiyya est une zone majoritairement chiite de la province de l’Est, où des manifestations ont eu lieu en 2011.  

    « Exécuter par décapitation ou par une autre méthode des dizaines de personnes en un seul jour serait une nouvelle régression vertigineuse pour l’Arabie saoudite, dont les autorités continuent à faire preuve d’un cynisme implacable et même d’une défiance ouverte lorsque des gouvernements et des citoyens du monde entier remettent en question leur recours à la peine de mort », a déclaré James Lynch.  

    L’Arabie saoudite fait depuis longtemps partie des pays procédant au plus grand nombre d’exécutions dans le monde, et ce bilan s’est encore alourdi récemment à la suite d’une forte augmentation du nombre d’exécutions. Amnesty International publiera début 2016 son rapport annuel sur les condamnations à mort et exécutions recensées dans le monde. 

    L’organisation est opposée à ce châtiment en toutes circonstances, indépendamment des questions relatives à la culpabilité ou à l’innocence et quels que soient l'accusé, le crime commis et la méthode d’exécution.

    26 novembre 2015

    https://www.amnesty.org/fr/saudi-arabia-execution-looms-for-at-least-50-on-death-row/

     

  • Nouveautés sur Agence Médias Palestine

     
    Israël sur le point de fermer le seul théâtre palestinien à Jérusalem

    Israël sur le point de fermer le seul théâtre palestinien à Jérusalem

    Par Abir Kopty, 26 novembre 2015 Le Théâtre national palestinien « Al Hakawati » a publié aujourd’hui un appel aux institutions de Jérusalem et aux hommes d’affaires de la ville dans le but de sauver le théâtre de sa fermeture, prévue dans les 48 heures. D’après la déclaration du théâtre, son directeur Amer Khalil a reçu ce.
     
     
    Alaa Tartir:  Israël, l’Etat islamique et les attentats de Paris

    Alaa Tartir: Israël, l’Etat islamique et les attentats de Paris

    Par Alaa Tartir,  24 Novembre 2015 La récente série d’attentats terroristes qui a frappé le monde a donné à Israël l’occasion de montrer ses capacités militaires et en matière de renseignement, et de sévir encore plus contre les Palestiniens. Pendant que le monde entier pleurait les victimes des attentats terroristes de Paris, de Beyrouth, du...
     
     
    Nur Arafeh: L'étranglement de l'économie palestinienne

    Nur Arafeh: L’étranglement de l’économie palestinienne

    Par Nur Arafeh, Le Monde Diplomatique – Edition anglaise 17 novembre 2015   L’Union Européenne a publié cette semaine ses lignes directrices attendues depuis longtemps sur l’étiquetage des produits des colonies , produits issus des colonies illégales construites par Israël dans les territoires qu’il a occupés en 1967. Même avant la publication de ces lignes directrices,...

  • Libye : protégez les militantes syndicalistes (Afriques en Lutte)

    Afficher l'image d'origine

    Nermin Al-Sharif est une internationaliste passionnée et déterminée qui lutte pour les droits des femmes à travers le monde arabe, et à Qatar Airways et pour les droits des travailleurs qu’elle représente dans le cadre de son syndicat qui regroupe également les dockers et les marins. Elle a continué dans son engagement, de plus en plus dangereux dans son pays riche en pétrole, la Libye, déchiré par la guerre civile.

    Dimanche 8 novembre, Nermin, leader de l’Union des dockers et des gens de mer de la Libye, a été victime d’une tentative d’assassinat par armes à feu alors qu’elle conduisait une voiture près de Benghazi. Elle est maintenant sortie de l’hôpital et récupère des blessures subies lors de ce second attentat à sa vie. Trois autres militantes des droits de la femme, bien connues des libyens, ont récemment été assassinées.

    Exigeons du Premier ministre du gouvernement intérim de la Libye, Abdullah al-Thinni, la protection des syndicalistes et des militants des droits humains. 28 novembre 2015 par CSI

    pétition à signer :

    http://www.labourstartcampaigns.net...

  • Tunisie Beja : Grève générale dans le secteur privé le 27 novembre (Afriques en lutte)

    La centrale syndicale continue à accentuer la pression sur le patronat.

    Le gouvernorat de Béjà observera le 27 novembre une grève générale sur fond de blocage des négociations sur les augmentations salariales dans le privé.

    Dans une déclaration accordée à Mosaique Fm, le secrétaire général adjoint de l’UGTT, Nourredine Taboubi, a enjoint les travailleurs à participer à ce mouvement historique pour défendre leurs droits.

    Les militantes et militants de Béjà prendront rendez-vous avec l’histoire, en cette journée, pour défendre leurs intérêts dans le cadre des revendications pour l’amélioration de leurs salaires », a-t-il affirmé.

    La grève générale de Béjà succède à celle de Sfax observé le 19 novembre tandis qu’un autre mouvement de grève est prévu le 25 novembre dans le Grand Tunis.26 novembre 2015 par Paul Martial

    Source : Tunisie Numérique

    http://www.afriquesenlutte.org/tunisie/article/tunis-beja-greve-generale-dans-le

  • La France renoue avec l’état d’exception (A l'Encontre)

    Afficher l'image d'origine

    C’est en proclamant la «guerre» que François Hollande a réagi à l’abjection du terrorisme qui a derechef frappé en plein cœur de Paris – comme fit naguère George W. Bush face à «la mère de tous les attentats terroristes» en plein cœur de New York.

    Ce faisant, le président français a choisi d’ignorer les nombreuses critiques du choix fait par l’administration Bush, bien qu’elles constituèrent en leur temps l’opinion dominante à cet égard en France même  –une opinion partagée par Hubert Védrine [ministre des Affaires étrangères de juin 1997 à mai 2002] et Dominique de Villepin [ministre des Affaires étrangères de mai 2002 à mars 2004]. Et cela en dépit du fait que le bilan désastreux de la «guerre contre le terrorisme» menée par l’administration Bush a donné pleinement raison à ses critiques. Sigmar Gabriel, vice-chancelier de l’Allemagne voisine et président du SPD allemand, parti frère du PS français, a lui-même déclaré que parler de guerre, c’est faire le jeu de Daech.

    De prime abord, le discours de guerre peut cependant sembler relever du défoulement verbal: une façon de répondre à l’émotion légitime suscitée par un attentat horrible qui a fait 130 morts, jusqu’à présent. Il ne faut pas perdre de vue néanmoins qu’il ne s’agit pas d’un duel entre Daech et la France, mais bien d’un attentat qui – au même titre que les 102 victimes de l’attentat d’Ankara du 10 octobre dernier, ou les 224 victimes de l’avion russe qui a explosé au-dessus du Sinaï le 31 octobre, ou encore les 43 victimes (au dernier chiffre connu) de l’attentat perpétré dans la banlieue sud de Beyrouth la veille même de l’hécatombe parisienne, pour ne citer que les événements les plus récents – constitue au premier chef une retombée fatale du conflit que les puissances mondiales ont laissé dégénérer en Syrie.

    Le bilan de l’ensemble des violences de ces dernières années semble bien limité en comparaison de la catastrophe humaine syrienne. Le hic avec les rives sud et est de la Méditerranée, c’est toutefois que, contrairement au «cœur des ténèbres» qu’est encore l’Afrique centrale, les tragédies qui s’y développent ont une fâcheuse tendance à déborder sur le territoire de l’Europe, voire celui des Etats-Unis. L’indifférence à la souffrance des autres (au sens fort de l’altérité) – qui contraste fortement avec ce que j’ai appelé la «compassion narcissique» (pour les semblables) au lendemain des attentats de New York – n’est pas sans coût pour l’Occident lorsqu’il s’agit de l’Orient proche. Elle peut même s’avérer très coûteuse.

    Mais le discours de guerre n’est pas seulement une question d’ordre sémantique, tant s’en faut.

    Il vise à faire de l’état d’exception la norme, contrairement à ce qu’indique son appellation. C’est d’autant plus le cas que la guerre est plus longue. Et la «guerre» est d’autant plus longue qu’elle vise non pas un Etat susceptible de conclure armistice et paix, ou de capituler, sinon d’être occupé et subjugué, mais une hydre terroriste capable de se régénérer en gagnant même en puissance, comme en témoigne la trajectoire qui a mené d’Al-Qaïda à Daech en passant par «l’Etat islamique d’Irak» donné pour largement battu en 2008-2010. Tant que guerre il y a, l’hydre terroriste a tendance à renaître de ses cendres parce qu’elle se nourrit de la guerre elle-même. C’est bien la nature même de l’ennemi qui a fait prédire à de nombreux commentateurs critiques ou approbateurs, au lendemain du 11 septembre 2001, que la «guerre contre le terrorisme» allait durer plusieurs décennies. La suite leur a donné raison.

    Le corollaire du discours de guerre est déjà là: François Hollande a fait adopter une loi prorogeant de trois mois l’état d’urgence qu’il a proclamé, et qui est limité à douze jours par la loi en vigueur. Il souhaite faire réviser la constitution française pour accroître le registre des exceptions aux règles démocratiques qu’elle énonce, alors qu’il s’agit d’une constitution née en 1958 en situation d’exception et qui codifie déjà copieusement l’exceptionnalité à coup de pouvoirs exceptionnels (art. 16) et d’état de siège (art. 36). Dès maintenant, de graves violations des droits humains sont allégrement envisagées par le gouvernement français: déchéance de la nationalité visant les personnes détentrices d’une autre nationalité (suivez mon regard), enfermement sans inculpation, et autres cartes blanches données à l’appareil répressif.

    Mais il y a plus grave encore: contrairement aux auteurs des attentats de New York, ceux de janvier et de novembre à Paris sont en grande majorité le fait de citoyens français (d’où la menace relative à la nationalité). Tandis que l’état de guerre est dans son essence même un état d’exception, c’est-à-dire un état de suspension des droits de la personne humaine, il y a une différence qualitative entre les conséquences qu’il entraîne selon que la guerre est portée en dehors du territoire national ou que l’ennemi potentiel se trouve sur ce même territoire. Les Etats-Unis ont pu rétablir fondamentalement l’exercice des droits civiques, quoique rognés, une fois leur territoire sécurisé dans son insularité, tandis qu’ils pratiquaient et continuent à pratiquer l’état d’exception à l’étranger. C’est toute l’hypocrisie du maintien de ce lieu de non-droit qu’est le camp de Guantánamo à courte distance de leurs côtes et en violation de la souveraineté de l’Etat cubain, comme de la pratique des exécutions extra-judiciaires à coup de drones qui font du Pentagone le plus meurtrier des tueurs en série.

    Mais la France? La question du «djihadisme» n’est pas extérieure à son histoire.

    Elle l’est si peu que sa première rencontre avec le djihad remonte à la sanglante conquête de l’Algérie par son armée, il y a bientôt deux siècles, même si le djihad d’aujourd’hui est qualitativement différent de celui d’antan par son caractère totalitaire. Le djihad, l’appareil militaro-sécuritaire français y a été confronté ensuite avec le Front de libération nationale de l’Algérie, dont le journal même s’appelait El Moudjahid (le pratiquant du djihad). C’est en s’engageant dans cette sale guerre coloniale, en 1955, que la France a promulgué la loi relative à l’état d’urgence. Et c’est dans des circonstances créées par la guerre d’Algérie que, pour la dernière fois avant le 14 novembre dernier, l’état d’urgence a été proclamé sur l’ensemble du territoire métropolitain de 1961 à 1963. Dans le cadre de cet état d’urgence, de terribles exactions furent pratiquées sur le sol français, outre les exactions devenues courantes en Algérie.

    L’état d’urgence a été de nouveau proclamé sur une partie du territoire français métropolitain le 8 novembre 2005, il y a dix ans presque jour pour jour.

    Le rapport avec ce qu’a représenté la guerre d’Algérie n’a échappé à personne: une grande partie des jeunes impliqués dans les «émeutes des banlieues» étaient des produits de la longue histoire coloniale de la France en Afrique. Tout comme la majeure partie de la frange djihadiste française de ces dernières années, née de l’exacerbation des rancœurs qui explosèrent en 2005 et des espoirs déçus à coup de promesses non tenues. Ce sont ceux qui pâtissent de ce que nul autre que Manuel Valls, dans un moment fugace de lucidité politique le 20 janvier dernier, a appelé «un apartheid territorial, social, ethnique».

    La conséquence logique de cet aveu, c’est que le désenclavement territorial, social, et ethnique des populations «d’origine immigrée» et la fin de toutes les discriminations qu’elles subissent doivent constituer la réponse prioritaire au danger terroriste. Cela doit se combiner avec une politique extérieure qui remplace la vente des canons et la fanfaronnade militaire d’un Etat qui tient à jouer à la puissance impériale (contrairement à son voisin allemand pourtant bien plus riche) par une politique de paix, de droits humains et de développement conforme à la charte des Nations Unies dont il est coauteur. La ministre suédoise social-démocrate des affaires étrangères qui a décidé d’interdire la vente d’armements au royaume saoudien par les marchands de canons de son pays a montré la voie.

    La réponse adéquate au danger terroriste, c’est aussi un soutien résolu, mais non intrusif, à celles et ceux qui se battent pour la démocratie et l’émancipation au Moyen-Orient et en Afrique du Nord contre l’ensemble des Etats despotiques de la région, qu’il s’agisse des monarchies pétrolières ou des dictatures militaires et policières. Le «printemps arabe» de 2011 a marginalisé pour un temps le terrorisme djihadiste. C’est sa défaite, avec la collusion des grandes puissances, qui a fait rebondir ce dernier plus vigoureusement, fort de la frustration des espoirs créés. (Tribune publiée, sous une forme raccourcie, dans Le Monde daté du 26 novembre 2015, page 19)

    Gilbert Achcar, professeur à l’Ecole des études orientales et africaines (SOAS, Université de Londres). Auteur, entre autres, de Marxisme, orientalisme, cosmopolitisme, Sindbad, 2015; Le choc des barbaries: terrorisme et désordre mondial, rééd. 10/18, 2004.

    Alencontre le 25 - novembre - 2015 Gilbert Achcar
     
  • Nouveautés sur Agence Médias Palestine

    Ministère de la santé palestinien : plus de 10000 Palestiniens blessés depuis le mois d’octobre

    Ministère de la santé palestinien : plus de 10000 Palestiniens blessés depuis le mois d’octobre

    Samedi 21 novembre 2015 22h54 par IMEMC News & Agencies     Selon le Ministère de la santé palestinien, vendredi dernier, plus de 200 Palestiniens ont été blessés par les forces israéliennes en Cisjordanie et dans la bande de Gaza durant des affrontements avec l’armée. Le Ministère de la santé a déclaré que 118 Palestiniens...
     
     
    Le Théâtre de la Liberté de Jénine à Montreuil les 27/28 novembre et à Arcueil le 1er décembre 2015

    Le Théâtre de la Liberté de Jénine à Montreuil les 27/28 novembre et à Arcueil le 1er décembre 2015

      Le Théâtre de la Liberté de Jénine jouera à Montreuil les 27 et 28 novembre et à Arcueil le 1er décembre 2015, sa pièce L’Ile (The Island) d’après Athol Fugard, John Kani et Winston Ntshona. Spectacle en anglais sur-titré en français. Tout public à partir de 13 ans. (Les modalités de réservation des billets...
     
     
    156 Palestiniens tués ou blessés par les forces israéliennes lors d'affrontements en Cisjordanie et à Gaza

    156 Palestiniens tués ou blessés par les forces israéliennes lors d’affrontements en Cisjordanie et à Gaza

    Ma’an – 20 novembre 2015   Un manifestant photographié durant des affrontements à Bethléhem. (MaanImages/Frederik Kaare-Andersen/file)   Ramallah (Ma’an) – Au moins 156 Palestiniens ont été tués ou blessés par les forces israéliennes durant les affrontements en Cisjordanie et dans la bande de Gaza occupées, a indiqué le ministère de la Santé vendredi. Il précise que 69...
    Israël sur le point d'expulser des Palestiniens de Jérusalem pour « déloyauté »

    Israël sur le point d’expulser des Palestiniens de Jérusalem pour « déloyauté »

    Charlotte Silver – 19 novembre 2015 -  The Electronic Intifada La police israélienne fouille un Palestinien près de la porte de Damas dans la Vieille Ville de Jérusalem, le 23 octobre 2015. (Anne Paq – ActiveStills) Israël s’apprête à retirer le droit de résidence à quatre habitants palestiniens de Jérusalem-Est occupée pour une déloyauté prétendue...