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  • Nouveautés sur Orient 21

  • A propos des derniers attentats terroristes en Arabie saoudite (Lcr.be)

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    Depuis l’attentat contre une mosquée chiite du village d’Al-Dalwa dans la région d’Al Ahsa, qui a tué huit personnes et en a blessé neuf autres, il y a eu une série d’attaques terroristes, notamment celle de la mosquée de l’Imam Ali à Qudaih, dans l’est de l’Arabie saoudite, le 22 mai. Près de vingt et une personnes y ont trouvé la mort.

    Elle a été suivie de l’attentat contre la mosquée d’Al Anoud le 29 mai, où sont tombées quatre personnes. Des dizaines d’autres y ont été blessées, notamment trois cadres de la protection populaire, chargée de la protection des mosquées et du contrôle des fidèles. La protection populaire a été fondée suite au massacre de Qudaih. Ces jeunes ont courageusement sacrifié leurs vies pour sauver le reste des fidèles.

    Ils ont empêché d’entrer dans la mosquée un terroriste vêtu en femme, qui s’est alors fait exploser, les emportant dans la mort. Cela a été suivi de l’attaque d’un rassemblement de chiites lors des rites de l’Achoura à Saïhat, qui a vu tomber cinq personnes, dont Bouthaïna Alabad, une étudiante en médecine. Et le 26 octobre, une attaque terroriste a eu lieu dans  une mosquée ismaélienne de Najran, au sud de l’Arabie saoudite, qui a tué deux personnes et fait des dizaines de blessés. Il ne fait aucun doute que tous ces attentats ont une dimension confessionnelle.

    Dans le même temps, des attentats terroristes ont visé des agents de la sûreté dans plusieurs villes : Arar, Taief, Riyad, etc. Les opérations terroristes ont été suivies de marches bien organisées pour la défense des droits de l’homme, et contre le terrorisme et la violence. Elles ont connu une affluence populaire, des slogans y ont été scandés, condamnant l’incitation à la haine et le confessionnalisme. En outre, les événements d’Al Anoud ont bénéficié d’une couverture médiatique locale et internationale, qui a souligné l’héroïsme des trois jeunes hommes, notamment Mohammad Alarbash. Puis vinrent les funérailles des martyrs, considérées comme les plus massives de l’histoire de la région, avec à chaque fois des cortèges et des processions d’un demi million de personnes.

    L’engrenage terroriste

    Les opérations terroristes ne sont pas nouvelles au niveau local et le spectre du terrorisme n’est issu que de la crise sociale dont le pouvoir a été le premier responsable. Les attentats perpétrés dans le passé sont dus à une accumulation de crises qui ont fait sauter un fusible : l’ère de la guerre du Golfe, la crise du 11 septembre et l’étape du printemps arabe. L’État a mis en échec le terrorisme par des actions locales, des attentats et des séries d’arrestations. De la guerre du Golfe dans les années quatre-vingt-dix en passant par les années 2003 (l’année des attentats dans les ensembles résidentiels à Riyad, habités par des étrangers et des occidentaux) jusqu’à 2009 avec la tentative d’assassinat de Mohammad Ben Nayef par Abdallah Talaa Asiri, qui était le n° 85 sur la liste des personnes recherchées par la sécurité.

    De cette époque sanglante l’ex-vice-ministre de l’Intérieur est sorti comme le plus important dirigeant policier qui a pu protéger le pouvoir et le peuple, et vaincre effectivement le terrorisme. Cela a ouvert la voie au petit auxiliaire qui a accédé au faite du pouvoir actuellement, le mandat du pacte. D’où l’adoption par les médias officiels aujourd’hui de ce slogan : « Le terrorisme est sorti de sa tombe pour mieux y retourner », en référence à l’héroïsme de Ben Nayef, l’homme qui mettrait en déroute le terrorisme dans le futur.

    Le pouvoir qui a fait face au terrorisme a pratiqué simultanément un autre terrorisme contre des activistes et des réformateurs, sous prétexte de lutte antiterroriste. Il a arrêté des personnes innocentes et a prononcé à leur encontre des condamnations monstrueuses. Certains sont sortis de prison, d’autres y sont encore oubliés. « L’antiterrorisme a de tout temps été le discours le plus en vogue d’un pouvoir qui veut défendre son pouvoir » (Bassem Chit)

    La terreur est le fils légitime de la classe dirigeante, mais un fils ingrat ! C’est le fruit de l’action de la classe dirigeante qui a entretenu la haine par la division de la société. Toute cette ruine est un contrecoup porté au système répressif et à d’injustice qui ne doit son existence qu’à l’État qui l’alimente !

    Certains médias s’en sont pris à des pays étrangers, comme l’Iran, d’autres ont ciblé des courants politiques sunnites et les ont accusés d’être la source du terrorisme. Si nous regardons attentivement l’histoire, nous comprendrons que l’entité réelle qui a concouru à l’émergence du terrorisme est l’alliance politique des forces impérialistes et de leurs alliés dans la région – nous le retrouvons clairement dans l’histoire de certains terroristes qui ont été soumis à la violence et la torture dans les prisons, ou comme cela est arrivé lors de manifestations des années 1990 organisées par différents courants, que l’État a combattus et dont les cadres ont été arrêtés et jetés dans ses cachots ­— lorsque certains sont sortis ils se sont impliqués dans des opérations terroristes entre 2003 et 2008. Le châtiment collectif et le déni des droits à l’expression et la manifestation ont contribué à  l’augmentation du désespoir qui a été pris en charge par des organisations terroristes qui ont visé – et visent – l’État et des citoyens paisibles. De la même façon que les politiques racistes et le colonialisme ont produit le terroriste John – citoyen britannique de Daech en Irak -, les autorités saoudiennes ont produit le terroriste Shammari. Tous deux sont sortis des prisons politiques. C’est l’État qui a nourri la terreur par la violence organisée, la torture dans les prisons, le lavage des cerveaux, la terreur religieuse dans les programmes scolaires et l’encouragement du prosélytisme sur les chaînes officielles.

    Lors de la visite de Mohammad Ben Nayef aux victimes de l’attentat terroriste à l’hôpital central de Qatif, il y a eu un échange entre lui et l’un des proches des victimes. Le citoyen lui a dit : « Si le gouvernement n’assume pas son rôle, il participe au crime. » Le prince lui a répondu : « L’État joue son rôle et quiconque le doublera sera poursuivi. »  Effectivement, deux jours plus tard, le président des comités populaires de Qatif a été arrêté, puis s’est tenu le procès de ses membres ; Cela révèle le double langage de l’État et son confessionnalisme dans les médias officiels, qui avaient pour slogan « Le citoyen est le premier policier » suite à l’attentat d’Al Anoud.

    Mohammad Ben Nayef a appelé lors de son discours consécutif aux événements de Qudaih à « Ne faire qu’un avec l’État » et par la suite il a qualifié les martyrs des comités populaires comme des martyrs du devoir, dans une tentative de hold-up sur les forces populaires qui avaient mis en pratique l’auto-organisation pour protéger les fidèles des attentats terroristes, lors d’un combat auquel les forces gouvernementales n’avaient pas participé. Leur conférer ce titre ne revient qu’à frapper le mouvement des masses et le remplacer par un programme de désillusion militaire dont le peuple n’a pas bénéficié, sinon par des arrestations et des provocations aux points de contrôle, la répression, les meurtres dans les rues. Ils ne sont pas nécessairement des « martyrs du devoir », nous n’avons pas besoin d’une médaille du courage venant d’un pouvoir qui a fait souffrir le peuple, qui a ouvert la voie à la terreur et se réveille maintenant dans le vacarme d’attentats que sa politique n’a su contenir.

    Les facteurs qui ont ouvert la voie à la récente vague de terrorisme

    La classe dirigeante saoudienne a participé à créer les conditions sociales et politiques de reprise du terrorisme par le financement et le soutien ouvert ou implicite à différentes factions de la contre-révolution, l’armement de groupes extrémistes dans le but de sécuriser ses intérêts sur la carte régionale des quotas car « la créature échappe à son créateur et se retourne contre lui. Frankenstein n’est pas lui-même le monstre, mais celui qui le créa, à partir de morceaux de cadavres. Ce Frankenstein de notre temps savait pertinemment qu’en assemblant des éléments produits par la décomposition de diverses sociétés musulmanes, il créait et nourrissait un monstre » Gilbert Achcar, Le Choc des barbaries.

    Localement, l’État a adopté des méthodes policières implacables, consistant en plus de répressions et d’arrestations. Il a procédé à relancer et à consacrer le confessionnalisme sous toutes ses formes. Au moment où l’État a soutenu les factions djihadistes, il a écarté le ministre de la Culture et de l’Information locale, Abdul Aziz Khoja, lorsque ce dernier a pris la décision de fermer la chaîne confessionnelle Wissal après l’attentat terroriste d’Al-Dalwa. La Choura aussi a voté à l’unanimité en juin dernier contre la promulgation d’une loi criminalisant le confessionnalisme au motif que la Constitution du régime refuse la discrimination confessionnelle et religieuse.

    L’État continue de faire avorter les révolutions populaires par tous les moyens, en soutenant les régimes capitalistes et les forces réactionnaires contre-révolutionnaires. Le régime saoudien réactionnaire est le leader de la contre-révolution, dont il est le père spirituel !

    Conclusion

    Nous devons apprendre des événements historiques et des étapes des luttes du peuple. Ce sont des  lueurs d’espoir d’une société qui se soulève contre des régimes de tyrannie : la sortie dans la rue de centaines de personnes à Djeddah en 2011 en protestation contre l’insuffisance des infrastructures qui a conduit à la catastrophe des inondations, les manifestations du 5 février de la même année, qui ont vu la participation de plus de quarante femmes proches des prisonniers politiques devant le siège du ministère de l’Intérieur dans la capitale Riyad, la révolte des prisonniers à Al Hayer en 2012, en 2013, le nombre des manifestants s’est élevé à deux cents femmes et hommes devant le ministère de l’Intérieur, les manifestations de Qassim la même année, pour arriver au soulèvement de Qatif et l’émergence du mouvement populaire qui a fait vingt-sept martyrs.

    Le mouvement révolutionnaire contre la politique de la classe dirigeante est le fer de lance de la lutte contre le terrorisme. Le maintien de cette classe est à la racine de la reproduction du système terroriste, de l’exploitation et de l’injustice.

    Cela nous prouve que notre unique ennemi est un ennemi organisé et il faut que nous aussi nous nous organisions, dans toutes nos appartenances, pour l’affronter ;

    Pour aujourd’hui, nous disons :  « Nous voulons tous nos droits, nous voulons la liberté religieuse et la liberté d’expression, nous voulons voir disparaître la discrimination confessionnelle, nous voulons une répartition juste de la richesse, nous voulons une justice sociale, sans oublier la libération des prisonniers, des militants et des oubliés. Nous affrontons l’État et nous arracherons les droits pour extirper à la racine la violence et le terrorisme officiel religieux. 18 novembre 2015 par Nidhal Farah

    (Traduction de l’arabe, Luiza Toscane et Rafik Khalfaoui )

    Source : http://www.al-manshour.org/node/6635

    http://www.lcr-lagauche.org/a-propos-des-derniers-attentats-terroristes-en-arabie-saoudite/

  • Tarbes Palestine

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  • Nouveautés sur A l'Encontre.ch

    L’Etat islamique est aussi la créature du baasisme

    18 - novembre - 2015 Publié par: Alencontre

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    Attentats: «De quelle guerre s’agit-il?»

    18 - novembre - 2015 Publié par: Alencontre

    Par Etienne Balibar Nous sommes en guerre. Ou plutôt nous sommes tous désormais dans la guerre. Nous portons des coups, nous en recevons. Après d’autres, avant d’autres, hélas, prévisibles, nous en payons le prix et nous en portons le deuil. Car chaque mort est irremplaçable. Mais de quelle guerre s’agit-il? Il n’est pas simple de […]

    Attentats. «Ce n’est pas à l’amour de nos libertés» que les djihadistes s’en prennent

    17 - novembre - 2015 Publié par: Alencontre

    Par François Burgat «Ce n’est pas une armée, ce sont des criminels», «Ils en veulent à ce que nous sommes, pas à ce que nous leur faisons», «C’est à notre amour de la liberté qu’ils veulent s’en prendre», etc. La première fois que l’on m’a expliqué que «s’ils nous attaquent c’est qu’ils veulent s’en prendre […]

    Les ambitions régionales de la République islamique d’Iran

    17 - novembre - 2015 Publié par: Alencontre

    Par Babak Kia L’accord sur le dossier du programme nucléaire iranien conclu à Vienne le 14 juillet dernier par la République islamique d’Iran et le groupe des 5+1 (cinq Etats membres du Conseil de sécurité de l’ONU plus l’Allemagne) signe le nouveau statut de la mollahrchie au Moyen-Orient. Cet accord voulu par le Guide de la […]

    «A la fois contre Daech et contre Assad»

    16 - novembre - 2015 Publié par: Alencontre

    Par Jean-Pierre Filiu Au-delà de l’horreur qui nous a saisis, face au carnage des attentats du vendredi 13 novembre, il importe de dépasser la lecture au premier degré de la propagande djihadiste. Car Daech, le bien mal nommé «Etat islamique», ment avec autant de constance que les autres organisations totalitaires. Accepter que les attentats de Paris […]

    «Prendre parti pour une communauté contre une autre revient à tomber dans le piège que tend l’Etat islamique»

    16 - novembre - 2015 Publié par: Alencontre

    Entretien avec Pierre-Jean Luizard conduit par Jospeh Confavreux Les attentats commis à Paris vendredi, comme ceux de Beyrouth il y a quelques jours, ceux contre l’avion russe dans le Sinaï et ceux d’Ankara il y a quelques semaines, sont-ils le signe que Daech est en plein essor ou, au contraire, qu’il est menacé militairement sur […]

    France. «Sur les commandos qui ont mené les attaques du 13 novembre au soir»

    15 - novembre - 2015 Publié par: Alencontre

    Entretien avec David Thomson conduit par Joseph Confavreux David Thomson est journaliste à RFI (Radio France International), spécialiste du djihadisme. Il a récemment publié Les Français jihadistes, aux éditions des Arènes. Que peut-on dire des commandos qui ont mené les attaques à Paris vendredi soir? Il faut rester prudent, parce qu’on a pour le moment […]

     
  • Sahraouis: « Expulsés de notre terre, le Sahara occidental, envahie par l’Espagne puis par le Maroc » (Npa)

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    Entretien. Sahraouis, ils sont 200 jeunes à vivre dans un campement précaire sous un pont à Bordeaux. Demandeurs d’asile, ils n’ont droit à une allocation de 350 euros qu’au bout de 6 mois minimum. Et alors qu’ils devraient bénéficier de par la loi d’un hébergement, d’un suivi administratif et social, ils sont à la rue, parfois depuis deux ans déjà. Mais l’entraide, l’aide individuelle ou celles de l’ASTI, la LDH, la CIMADE, le soutien de militants et leurs convictions, les aident à tenir et à avancer. Après leurs interventions à la fête du NPA 33, au meeting du comité jeunes et à une rencontre militante à notre local, Luchaa, Michan et Bahadi ont répondu à nos questions.

    Pourquoi chercher refuge à Bordeaux ?

    Luchaa : La migration de personnes de notre génération en France est nouvelle. Venant pour la plupart de camps de réfugiés à Tindouf, en Algérie, nous y avons souvent étudié, ainsi qu’en Espagne, en Lybie, à Cuba et au Venezuela.

    Mais nous avons été récemment contraints de partir vraiment, après avoir été expulsés de notre terre, le Sahara occidental, envahie par l’Espagne puis par le Maroc. Les Sahraouis vivant dans les territoires occupés par ce pays, qui sont aussi les plus prospères, avec la capitale Laâyoune, et surtout les mines (fer, phosphate…) et une côte très poissonneuse, sont des parias dans leur propre pays. Ils sont durement réprimés s’ils se révoltent. Le Maroc les a séparés par un mur de 2 700 km rempli de mines anti-personnel des 30 000 autres Sahraouis vivant dans la partie libérée par le Front Polisario, une zone quasi désertique et inhospitalière reconnue comme État par 84 nations,mais par aucune grande puissance mondiale. 120 000 autres Sahraouis, soit presque la moitié de la population sahraouie, vit dans des camps en Algérie, chassée par la guerre du Maroc contre le Front Polisario, guerre au cours de laquelle le Maroc a utilisé du phosphore blanc et du napalm contre les civils en lutte contre l’occupation, avec la complicité des grandes puissances.

    Interdits de séjour sur notre propre terre, parqués dans des camps en Algérie, nous avons été poussés à tenter l’asile politique en même temps qu’une vie meilleure pour nous et les nôtres. Nous ne demandons pas de l’aide, nous menons un combat politique.

    La vie dans les camps était précaire, bien que solidaire. Mais depuis le 23 octobre, c’est devenu un enfer. Des pluies d’autant plus torrentielles qu’elles sont rares dans le désert ont inondé nos camps : du jamais vu depuis 40 ans que nous y vivons. Il y a eu en peu de jours plus de 90 000 victimes, dont 25 000 sans logis.

    Que peuvent faire les militants ici en France ?

    Michan : La France et l’ONU disent depuis le cessez-le-feu de 1991 entre le Maroc et le Front Polisario qu’il faut une solution politique : organiser un référendum pour l’autodétermination du Sahara occidental sous l’égide de l’ONU et de sa mission spéciale, la MINURSO. Mais en même temps, la France oppose toujours son veto à l’ONU pour la tenue du référendum !

    En 1977, l’aéroport de Mérignac a vu décoller des Jaguar destinés à bombarder les villages rebelles sahraouis. Plus récemment, lors de sa visite au Maroc en septembre dernier, Hollande a promis la Légion d’honneur à Abdellatif Hammouchi, directeur de la Sécurité nationale et tortionnaire avéré. La semaine suivante, Mohammed VI, dont le père Hassan II a fait ses études à Bordeaux, y est venu en voyage privé.

    Bahadi : Les intérêts de la France sont politiques et économiques. Il y a eu des campagnes internationales de boycott de produits issus des côtes sahraouies. Mais la France continue à exploiter des espaces maritimes du Sahara occidental. La France a besoin du pétrole, du fer extrait du Sahara occidental.

    Alors, aidez-nous, partis, associations, à faire entendre la voix de notre peuple pour sa liberté, et à dénoncer le pillage par la France et les puissances impérialistes de nos richesses, mais aussi des hommes comme nous obligés de fuir le Sahara.

    Propos recueillis et traduits de l’espagnol par Mónica

  • Afps

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    Le journal Le Monde publie, dans son édition datée du mardi 17/11, un article intitulé "Le Bataclan, ciblé de longue date par les islamistes".

    Nous leur avons envoyé dès lundi matin, alors que l'article figurait déjà sur le site internet du journal Le Monde, la mise au point suivante, restée à cette heure sans effet.

    Amitiés
    Le Bureau National

    "Sous le titre « Le Bataclan, un haut lieu de la culture ciblé de longue date par les islamistes », l’article met gravement en cause notre association et le mouvement de solidarité avec la Palestine par ses approximations et amalgames.

    Il se  réfère à un communiqué publié en  janvier 2009 au lendemain de l’opération « Plomb durci » contre Gaza.  L’AFPS, avec trois autres organisations, y dénonçait un gala au profit des œuvres sociales du Magav, corps israélien des gardes-frontières. Dénonciation politique d’un soutien à l’armée israélienne qui nous apparaissait effectivement scandaleux.

    En quoi cette critique politique a-t-elle quelque chose à voir avec le fait que le Bataclan ait pu être « de longue date ciblé par les islamistes » ? En rien évidemment, sauf que l'article enchaîne bien légèrement sur le fait que ces protestations s’accompagnent alors de menaces anonymes de représailles (au Bataclan ou au Théâtre du Gymnase). Et qu'il fait état ensuite d’une information non vérifiée sur un projet d’attentat avorté en cette même année 2009.

    Nous ne pouvons lire cet article que comme un tour de passe-passe profondément choquant établissant une filiation entre le mouvement de solidarité avec la Palestine et les tueurs de Daech. Rapprochement d’autant plus choquant que la revendication de Daech ne se réfère en aucune façon  à la Palestine, mais, selon l'article lui-même, aux « idolâtres rassemblés dans une fête de perversité ».

    A l’heure où sommes sous le choc de ces actes de barbarie, nous estimons être en droit d’attendre du Monde qu’il ne se laisse pas aller à de tels amalgames et  vous remercions de bien vouloir faire paraître cette mise au point."

  • Étiqueter les produits des colonies ne fait que renforcer l’occupation (AGP)

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    Quand le gouvernement israélien fait tout ce qu’il peut pour effacer la Ligne verte et soumettre l’économie palestinienne, le boycott des produits des colonies ne contribue guère à remettre en cause le régime.

    Pour comprendre la décision de jeudi du Parlement européen de soutenir, à une majorité écrasante, une motion défendant l’étiquetage des produits fabriqués dans les colonies de Cisjordanie, il nous faut revenir à un autre évènement qui s’est produit en Europe, quelques semaines en arrière.

    Il y a deux semaines, une chaîne de supermarchés du Luxembourg, « Cactus », a décidé de boycotter les fruits et légumes cultivés en Israël. La raison : les producteurs de légumes israéliens n’indiquent pas que leurs produits viennent des colonies. Résultat : après une pression des consommateurs contre la vente des produits des colonies, Cactus a décidé de ne plus vendre de produits israéliens du tout.

    Retour au Parlement : le sens de la décision d’étiqueter les produits, qui est appelée à devenir la politique effective de la Commission européenne, est double. D’un côté, nous voyons une nouvelle manœuvre diplomatique de la part de l’UE comme le résultat de son mécontentement devant une occupation qui dure, et d’un autre, un gouvernement israélien (et une direction de l’opposition) qui semble ne jamais se soucier d’y mettre fin.

    Vous croiriez entendre une personne semi-critique, au Luxembourg ou à Berlin, disant : « Je n’achète pas de produits des colonies ». Lui ou elle pourrait même ajouter : « Mais je ne suis pas anti-Israël. Au contraire. J’achète les produits israéliens qui ne sont pas entachés par le régime militaire ».

    Ceci en dépit du fait que la séparation entre les deux est totalement artificielle. Après tout, comment considérer un produit fabriqué à l’intérieur d’Israël, mais qui utilise des matières premières venant de Cisjordanie et envoie ses déchets dans une zone industrielle qui exploite les Palestiniens ? Comment est-on supposé considérer une banque dont le siège se trouve boulevard Rothschild à Tel Aviv mais qui accorde des prêts-logement pour des maisons dans des colonies en Cisjordanie ? Ou qu’en est-il d’un produit fabriqué entièrement en Israël, mais pour lequel la société paie des impôts qui finissent par se retrouver dans le budget de la Défense, dans la prochaine guerre contre Gaza, ou les démolitions de maisons dans la vallée du Jourdain ?
    Un optimisme à long terme ?

    L’Union européenne s’emploie à mettre en évidence la Ligne verte dans une réalité où Israël continue de l’effacer à chaque fois que ça l’arrange. L’UE veut faire comme s’il y avait deux régimes différents séparés – un, démocratique, légitime, en Israël, et un régime militaire sur une terre lointaine –, dans une réalité où il n’existe aucune distinction entre les deux régimes dirigés par le même gouvernement à Jérusalem.

    Comme Noam Sheizaf l’a écrit récemment, l’UE continue d’aider Israël à maintenir l’occupation tout en s’abstenant de mesures réelles pour en limiter les activités. Dans le même temps, elle dépense de l’argent pour des infrastructures destinées aux Palestiniens – ce qui devrait être une obligation d’Israël étant le seul dirigeant souverain des territoires occupés.

    Cependant, on peut se faire plus optimiste, et dire qu’il y a quelque chose d’encourageant avec ces tentatives de l’UE d’appuyer ses déclarations et d’essayer activement de nuire à l’économie des colonies. Il y a quelque chose de positif s’agissant de l’opinion israélienne contrainte de prendre en compte le fait que, même selon la loi israélienne, les colonies sont situées de l’autre côté des frontières du pays, et qu’elles sont une partie inséparable d’un régime unique qui maintient deux systèmes juridiques différents.

    On peut également dire que la mesure actuelle est seulement la première de beaucoup d’autres, et qu’alors que monte la pression par l’UE pour séparer les colonies du reste du pays, le maintien de l’occupation va devenir beaucoup plus difficile.

    Tout cela semble très loin de là où nous nous en sommes aujourd’hui, et ne fait certainement pas rapprocher les Palestiniens de la liberté, de l’indépendance et de l’égalité. La solution dont ils ont besoin se trouve quelque part entre deux États souverains, démocratiques, interconnectés, et un État pour les deux nations. Mais pour en arriver là, nous devons d’abord reconnaître le fait qu’il n’existe aujourd’hui qu’un seul État, qui comprend des îlots de prisons pseudo-autonomes pour les Palestiniens. C’est le même État des deux côtés de la Ligne verte.

    Jusqu’à ce que nous ayons intériorisé cette réalité, les Cactus du Luxembourg pourraient bien recommencer à vendre des produits israéliens.

    Haggai Matar est un journaliste israélien et militant politique. Après avoir écrit pour Ha’aretz et Ma’ariv (où il est devenu président de la section syndicale des journalistes), il est maintenant le coéditeur de Local Call,  le site + 972 en hébreu. Il a reçu le Prix Anna Lindh du Journalisme Méditerranéen 2012 pour ses articles sur +972 sur le mur de séparation.

    Traduction : JPP pour l’Agence Média Palestine

    Haggai Matar

    Source: +972

    http://www.agencemediapalestine.fr/blog/2015/11/16/etiqueter-les-produits-des-colonies-ne-fait-que-renforcer-loccupation/

  • Quand déjà réfugiés privés de terre, les Sahraouis perdent aussi leurs maisons (Afriques en lutte)

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    La Police marocaine en action

    Du 16 au 27 octobre, il a plu au Sahara Occidental territoire libéré et dans les campements de réfugiés sahraouis (sud ouest algérien, à proximité de Tindouf).

    Une alternance de jours et nuits de pluies torrentielles et d’accalmie, sur une très vaste étendue couvrant une partie du Sahara Occidental libéré et les campements de réfugiés.

    Les dégâts dans les campements de réfugiés sont importants, notamment dans la willaya de Dakhla. La grosse quantité d’eau tombée en peu de temps a glissé sur les salines, et constitué des lacs et rivières. Les maisons des réfugiés, les bâtiments de institutions, construites majoritairement en sable et situées à proximité ou dans les écoulements de l’eau sont tombées. Dans les prochaines semaines d’autres bâtis vont s’écrouler parce que l’eau a dissout les sédiments et qu’en séchant les murs vont redevenir sable fin.

    La gestion de l’urgence s’est mise en place, de l’aide humanitaire est arrivée de différents pays, les ONG sur place ont exprimé leurs besoins supplémentaires auprès de leurs bailleurs habituels. Les équipes de traitement de l’eau ont tenu compte de la situation et la chloration a été augmentée. Il n’y a rien à faire d’autre que constater la prolifération excessive des mouches et moustiques.

    En territoire libéré, toutes les constructions individuelles sont en sable donc fragiles, et sont tombées. La route menant des campements vers le territoire libéré a été coupée pendant une semaine, les problèmes de logistique ont augmenté la précarité des familles.

    Les chiffres qui circulent entre les ONG et le croissant rouge sahraoui font état d’au moins 7000 familles ayant perdu leur maison, ce qui fait plus de 40 000 personnes…

    La particularité des pluies de cette année, comparée aux épisodes de 1969, 1987, 1994 ou 2006, c’est que toutes les willayas ont été touchées. Il n’y a pas eu de possibilité d’entraide inter willaya puisque tout le monde avait à faire chez soi. Il est probable que les dernières pluies de cette ampleur et durée remontent à 50 ou 60 ans dans la région.

    Mais finalement le problème est-il la pluie ou la gestion d’un épisode extrême et long ? Les infrastructures construites dans les campements de réfugiés ne sont pas destinées à résister à la pluie, au vent, à la canicule ou au gel… à des phénomènes climatiques majeurs durant plus de 2 jours.

    Avec l’extension du temps du refuge, 40 ans cette année, tout a été développé sans planification ni cohésion, créant aujourd’hui une catastrophe dans la catastrophe. Dans les campements de réfugiés il n’y a pas de rues, pas de système d’égout, pas d’aménagement du territoire. Puisque la situation est celle d’un refuge, temporaire, cela n’a pas été jugé utile.

    Quand arrive la catastrophe climatique comme actuellement, il reste le constat impuissant de l’absence de plan de gestion de l’urgence, pour la protection civile, l’organisation de la distribution alimentaire ou sanitaire, la communication… Les récentes constructions de route ont permis qu’aucune des willayas ne soit isolée. Mais ce réseau routier ne constituait pas une stratégie sinon une opportunité.

    L’après catastrophe confronte, elle, à une problématique globale. Que va-t-il falloir ajouter aux infrastructures pour résister à des situations similaires ? Des constructions en dur, des lieux de mise en sécurité individuels et collectifs ? De telles constructions dans un plan d’aménagement du territoire, la formation de la population à la protection civile, à la communication d’urgence en situation déjà précaire, additionnées au coût de l’exil depuis 40 ans, cela finit par être incroyablement plus élevé que le coût de la solution de l’indépendance du peuple.

    La question en suspens et qui est nouvelle aussi, c’est celle de la responsabilité dans la catastrophe actuelle et de qui va payer pour la mise en sécurité du peuple. Le Polisario ne peut pas, l’ONU ne veut pas. Les ONGs et la société civile mondiale n’interviendront pas dans les jours qui viennent, d’abord à la recherche de fonds, ou ne pourront ou voudront pas.

    Il faudrait de toute façon penser le modèle qui va être reconstruit après la pluie. Le plus pertinent serait de construire des infrastructures durables et permanentes, considérant que le peuple sahraoui n’y est que de passage, et qu’il laissera la place à d’autres. Le propriétaire de la terre peut faire ce choix.

    Et pourtant, ce qui va surement se passer c’est quelque chose à cout zéro, rien ne se fera, hors le palliatif consommable immédiat. Cela produit une situation de plus en plus fragilisée, qui coute chaque fois potentiellement plus cher.

    Le premier responsable spontanément désigné par le peuple est le gouvernement sahraoui, le front de libération, qui n’a que les moyens de la main d’œuvre et démontre ainsi ses limites et incapacité à réagir dans une telle situation. Il en sort affaibli, de même que le choix maintenu de la recherche pacifique au problème de la décolonisation du Sahara Occidental.

    La catastrophe climatique a des conséquences politiques.

    Quand le peu restant est perdu, que reste-t-il aux réfugiés, à un peuple plongé dans la boue, que l’urgence d’une solution qui est la récupération de leur terre légitime, le Sahara Occidental ? Vaut-il mieux être noyé ici ou là-bas ? Être blessé par la chute d’un mur ou par une balle ennemie ?

    Mourir dans la boue ou mourir debout ?

    9 novembre 2015 par AMIS DU PEUPLE DU SAHARA OCCIDENTAL (APSO)

    http://www.afriquesenlutte.org/afrique-du-nord/republique-sahraouie/article/quand-refugies-prives-de-terre-les

  • Algérie. «On se dirige vers une logique d’esclavagisme moderne» (Al'Encontre.ch)

    Mahmoud Rechidi

    Mahmoud Rechidi

    Entretien avec Mahmoud Rechidi, secrétaire général du PST

    Le ministre de la Communication [Hamid Girne], muni d’un passeport diplomatique, a été fouillé à Orly, dans les locaux de la PAF (Police de l’air et des frontières) française [le 19 octobre 2015]. Est-ce un «regrettable incident» ou une humiliation pour l’Algérie ?

    Cette affaire nous renvoie au rapport de domination dans lequel le système nous a enfoncés. Quand un ministre algérien se fait humilier de la sorte, cela renseigne sur la soumission de l’Algérie. Mais cela s’explique: quand nos aéroports et l’eau qui coule dans nos robinets sont gérés par des entreprises françaises [par exemple, le groupe Suez], nos ports par Dubaï [Dubaï Ports World pour Alger et Djen Djen ainsi que le singapourien Portek International pour Bejaia], que reste-t-il de notre indépendance?

    Il y a quarante ans, jamais un tel incident n’aurait eu lieu, car l’Algérie de l’époque voulait annihiler ce rapport de soumission. Bien entendu, nous condamnons un tel acte, non pas pour soutenir le ministre, mais pour défendre notre aspiration toujours vivace à l’indépendance, au respect et à la dignité de notre pays.

    L’Etat met en place un organe de surveillance d’internet, ferme El Watan TV, emprisonne des généraux [la purge des généraux sous Abdelaziz Bouteflika a, comme dernier exemple, l’arrestation du général Hocine Benhadid, le 20 septembre]. Veut-il mettre au pas les Algériens ?

    C’est ce que veulent nous faire croire les médias et certains commentateurs politiques. Nous ne rejoignons pas cette analyse. La seule peur du pouvoir est l’embrasement du front social, car c’est la seule réalité sur laquelle il n’a pas d’emprise. Le reste n’est que gesticulations entre les clans du pouvoir. MM. Benhadid ou Hassan sont des généraux qui avaient un pouvoir certain au sein du système que l’on nous présente comme des victimes.

    Si nous sommes par principe contre les arrestations arbitraires, nous ne le sommes pas uniquement pour celles touchant des généraux. Nous n’oublions pas les syndicalistes, les jeunes chômeurs, les manifestants des droits sociaux, victimes également d’arrestations arbitraires, abandonnés dans les prisons sans que les médias se soucient de leur sort.

    Dans le même registre, les derniers propos d’Ahmed Ouyahia, chef de cabinet du président Bouteflika et secrétaire général du RND (Rassemblement national démocratique), sont très clairs…

    Ouyahia joue l’intimidation. Cela annonce effectivement un tour de vis supplémentaire, alors que la situation actuelle est déjà marquée par des dispositions entravant les libertés démocratiques.

    Pour preuve: le droit de manifester est interdit, les médias publics sont interdits à l’opposition, le droit de grève est menacé, la nouvelle loi sur les associations freine l’action citoyenne… autant de signes d’un verrouillage de la scène sociale et politique. Actuellement, on assiste à l’aggravation de la situation dans un contexte particulier, prélude à de nouvelles dispositions économiques, sociales décidées par le gouvernement. D’un autre côté, il faut remettre dans le contexte de lutte de clans les propos de l’ancien Premier ministre. M. Ouyahia [secrétaire actuel, par intérim depuis juin 2015, du RND, qu’il avait présidé de 1998 à 2013; le RND est un des piliers du pouvoir gouvernemental] m’apparaît dans une logique de surenchère dans l’allégeance à un clan pour se positionner dans l’optique de futurs changements.

    Les partis de l’opposition sont accusés de vouloir déstabiliser le pays. Pour vous, le pouvoir convoque-t-il le mythe de la désunion faute de projet politique?

    Je ne sais pas à quels partis de l’opposition M. Ouyahia fait référence, d’autant que la majorité d’entre eux sont sur la ligne défendue par le pouvoir. Ces partis veulent mettre fin aux «grèves sauvages», alors que les travailleurs n’ont que ce seul moyen pour faire plier le pouvoir, c’est écrit noir sur blanc dans leur plateforme.

    Quand Ali Benflis [ancien ministre de la Justice, opposé en 1991 à l’interruption du processus électoral, il revient sur la scène péolitique en 1997, soutient A.Buteflika, puis s’y oppose et est candidat à la présidentielle en 2004 et 2014] affirme que le régime n’est pas légitime pour mener les réformes, il sous-entend être plus légitime pour le faire.

    C’est pourquoi nous avons toujours affirmé que les partis politiques, qualifiés par les médias d’«opposition», sont sur une ligne plus ultralibérale que celle de Bouteflika et ses amis, car aucun de ses partis n’est adossé au front social.

    Comment être accusé de vouloir déstabiliser le pays, quand les partis n’ont pas droit à la parole, pas le droit de manifester, de s’organiser? En réalité, toutes ces accusations sont destinées à cacher l’impasse dans laquelle le pouvoir se trouve, conséquence de ses choix économiques.

    On prête à Bouteflika le projet d’instauration d’un Etat civil. Réussir ce que Abane Ramdane [un des fiigures historiques du FLN, assassiné en 1957 dans un contexte d’affrontement au sein du Front] a voulu mettre en place lors du Congrès de la Soummam [août 1956]…

    C’est le secrétaire général du FLN, Amar Saadani, qui en a parlé le premier. Malheureusement, venant de lui, cela n’a aucune crédibilité. Ce discours des tenants du pouvoir s’adresse en premier lieu aux militaires, à qui on demande de faire de la place aux tenants de l’argent.

    Le principe de l’Etat civil dans lequel l’armée ne s’ingère pas dans les affaires politiques ne s’octroie ni par Saadani, ni par le Président.

    C’est un combat que l’on doit mener dans un pays où la Constitution ne découle pas de la volonté populaire. Nous militons, au PST, pour l’élection d’une Assemblée constituante souveraine, représentative de la majorité des Algériens et Algériennes, qui soumettrait au référendum populaire un projet de Constitution.

    Ce n’est qu’à partir de là que l’on pourra envisager la mise en place d’une IIe République, comme le réclament certains partis. Dans le même registre, nous pensons que la démarche de certains cache une bataille entre deux factions du pouvoir pour mettre la main sur les secteurs les plus juteux de l’économie nationale.

    La révision de la Constitution va se faire sans débat préalable. Les Algériens doivent-ils être associés à la nouvelle mouture?

    Evidemment que le peuple doit être associé à cette nouvelle révision et en contrôler le processus de débat à travers des comités locaux, de citoyens, de citoyennes…, afin que les résultats reflètent ses aspirations. La concertation dont nous réclamons la mise en place n’a, évidemment, rien à voir avec la démarche du pouvoir qui, sous le couvert de concertation avec des formations affiliées et des personnalités politiques, a mené une opération de marketing.

    ?Les «oligarques» sont-ils les nouveaux seigneurs en l’Algérie?

    C’est leur projet et ils avancent dans ce sens. Les oligarques ont fait fortune sur le dos du secteur public et veulent maintenant le détruire pour l’accaparer. En même temps, ils manœuvrent pour mettre la main sur les réserves de change et les secteurs juteux pour peser sur les décisions politiques.

    C’est l’indépendance de l’Algérie qui est menacée, si ce processus venait à se concrétiser. Pour faire face au danger, rien n’interdit ceux qui se proclament démocrates de constituer un large front pour exiger un minimum des libertés démocratiques.

    Comment jugez-vous la politique d’austérité décidée par le gouvernement?

    Cette politique va encore plomber le pouvoir d’achat des Algériens qui a déjà été massacré dans les années 1990 avec la mise en place du plan d’ajustement structurel, les licenciements, les privatisations, l’article 89 bis qui avait été imposé à l’époque pour faire baisser le SNMG (Salaire minimum national garanti, fixé, formellement, à 18’000 soit quelque 153 euros). La dernière augmentation des salaires ne correspond pas à un rattrapage du pouvoir d’achat du début des années 1990.

    Elle est minime par rapport à la cherté de la vie. Déjà en 2012, le PST militait pour un SNMG à 35’000 DA. A titre d’exemple, la Tunisie, qui n’a pas nos moyens financiers, a un SNMG équivalent à 35’000 DA.

    De plus, aujourd’hui, une campagne est menée par le gouvernement avec la bénédiction de certains médias contre les transferts sociaux, contre les subventions dont profiteraient, paraît-il, les plus riches. De qui se moque-t-on? Qui attend le matin devant les supérettes pour un sachet de lait à 25 DA ? Sûrement pas ceux qui peuvent acheter du Candia [lait français].

    Qui va se soigner dans les hôpitaux? Sûrement pas ceux qui ont des cartes de séjour et vont se soigner à l’étranger, en bénéficiant souvent de la couverture de la CNAS [Caisse nationale d’assurances sociales des travailleurs salariés].

    En réalité, le but de ce pouvoir est de faire baisser le coût du travail et les salaires pour les rendre plus compétitifs. Pour le faire imposer, ils verrouillent le champ politique et démocratique. On se dirige vers une logique d’esclavagisme moderne.

    Faut-il geler l’Accord avec l’UE et sortir de la Grande zone arabe de libre-échange?

    Aujourd’hui que le pouvoir reconnaît que ces accords nous ont fait perdre des dizaines de milliards par an, se pose la question du gel de notre adhésion à l’OMC (Organisation mondiale du commerce). Si l’Algérie ne bloque pas cette adhésion, nous connaîtrons une situation de déséquilibre pire que celle vécue actuellement. Cela signera la fin de notre tissu industriel.

    On reproche aux formations politiques classées à gauche de continuer à militer à contre-courant face à la globalisation de l’économie… ?Pour nous, l’Etat doit continuer à prendre en charge la satisfaction des besoins sociaux des Algériens. Les biens produits doivent profiter à la population. Il n’y a que le secteur d’Etat qui soit en mesure de gérer, du point de vue stratégique, l’industrialisation du pays.

    Aujourd’hui, les patrons mènent campagne contre l’assainissement des entreprises publiques, alors qu’ils se sont enrichis grâce aux nombreux cadeaux du gouvernement. N’est-il pas temps de faire le bilan de tout ce que l’Etat leur a offert? De leur demander des comptes? Si nous ne sommes pas contre la présence du privé dans l’économie nationale, nous sommes opposés à la destruction du secteur public et au désengagement de l’Etat. (Entretien publié dans El Watan, le 8 novembre 2015)

    Publié par Alencontre le 8 - novembre - 2015
     
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