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  • Nouveautés "Maroc" sur Essf

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    • Morocco & Western Sahara
      Thousands protest utility prices in Morocco’s Tangier

      , by EL YAAKOUBI Aziz

      Thousands took to the streets in Morocco’s northern city of Tangier late on Saturday to protest over high prices for water and electricity, in the nation’s largest protest since pro-democracy marches in 2011 demanding political reforms.
      Large-scale protests are rare in Morocco, where the king (...)

    • Maroc & Sahara occidental
      Manifestations massives contre Veolia à Tanger et dans le nord du Maroc

      , par PETITJEAN Olivier

      La question du prix de l’eau et de la privatisation est en train de provoquer une révolte civique dans un pays largement épargné par la vague des « printemps arabes ». Depuis plusieurs semaines, les habitants de Tanger sont en révolte ouverte contre Veolia, qui gère le service de l’eau et de (...)

    • Maroc & Sahara occidental
      Appel à manifester en soutien de la Révolution des bougies de Tanger et du Nord du Maroc

      , par Collectif

      Samedi 7 Novembre 2015, 15h, siège social de Véolia, 36 Avenue Kleber, 75016 Paris (métro Kleber).
      Face aux multinationales néocoloniales, la mobilisation des populations du Nord du Maroc ne faiblit pas.
      La « Révolution des bougies », portée par des milliers d’hommes et de femmes, contre la vie (...)

  • Tunisie : bientôt cinq ans après la chute de Ben Ali 1 (Essf)

     

    Dans le numéro de la revue Inprecor paru fin octobre 2015 figure un long article sur la Tunisie. Le premier chapitre en est publié ci-dessous.
    Il est possible de se procurer l’intégralité de cet article en s’abonnant à la revue http://www.inprecor.fr/abonnement.clp
    Cette revue est également disponible auprès de la librairie « La Brèche ». http://www.la-breche.com

    Une version en castillan est dès à présent disponible sur http://vientosur.info/spip.php?article10543

    Janvier 2011 a vu se lever un immense espoir de bifurcation de l’histoire dans le bassin méditerranéen, et au-delà :
    – dans la région arabe, la vague révolutionnaire partie de Tunisie s’est rapidement propagée dans un bon nombre de pays ;
    – l’exemple de l’occupation de la place Tahrir au Caire a directement inspiré les « Indignados » des « mouvements des places » contre l’austérité néo-libérale en Grèce ou dans l’Etat espagnol.

    Près de cinq ans plus tard, la contre-révolution a incontestablement marqué des points avec notamment :
    – les massacres organisés par Bachar El-Assad et les forces islamistes en Syrie ;
    – le retour en Egypte d’un pouvoir militaire encore plus répressif que celui de Moubarak.
    La guerre fait par ailleurs rage dans de nombreux pays de la région, et notamment dans la Lybie toute proche.
    C’est dans ce cadre qu’est abordée la situation en Tunisie.

    Un pouvoir restaurationniste

    Depuis janvier 2015, le pouvoir est exercé par une coalition dirigée par Nidaa Tounès. Ce parti se situe dans la continuité des gouvernements de l’époque Ben Ali. Nidaa a inclus dans le gouvernement de coalition qu’il a formé, le parti islamiste Ennahdha, son adversaire proclamé avant les élections d’octobre 2011.(1)

    Le premier objectif du pouvoir est de faire barrage au processus révolutionnaire en Tunisie et d’y restaurer l’ordre capitaliste néocolonial dicté notamment par les multinationales européennes, les institutions financières internationales et l’Union européenne.
    Pour y parvenir, il a proclamé l’état d’urgence, au lendemain de l’attentat terroriste de Sousse (2),dans le but de restreindre les libertés démocratiques, combattre les grèves et asphyxier le mouvement social. (3)
    L’objectif particulier d’Ennahdha est de :
    - ne pas subir le même sort que ses cousins égyptiens condamnés à mort ou emprisonné par le pouvoir militaire,
    - obtenir l’impunité de ses responsables (affaires de corruption et implication dans des dossiers de violences),
    - maintenir en place les milliers de personnes qu’il a installé dans l’appareil d’Etat suite à son accès triomphal au pouvoir en 2012.
    L’objectif auquel est particulièrement attaché Nidaa Tounès est de garantir l’impunité aux corrompus de l’ère Ben Ali (projet de loi dit de « réconciliation économique ») (4).

    L’enchaînement des faits depuis 2011

    Le 17 décembre 2010, une vague de mobilisations est partie de la jeunesse des régions les plus déshéritées, et dans laquelle la gauche syndicale et associative était très impliquée. Par la suite, le ralliement à l’insurrection révolutionnaire du mouvement lycéen et des habitants des quartiers populaires, notamment à Tunis, a rendu possible son extension à l’ensemble du pays. Le 14 janvier, le dictateur Ben Ali a été contraint d’abandonner le pouvoir.
    Il convient de noter que les organisations islamistes n’ont pas participé à ce processus, et cela d’autant plus que la majorité de leurs cadres était à l’époque en exil, et une autre partie en prison.

    Entre mars 2011 et décembre 2011, le notable de l’ancien régime Beji Caïd Essebsi, retiré de la vie politique depuis une vingtaine d’années, est devenu Chef du gouvernement.
    Il est parvenu, non sans peine, à faire partiellement rentrer le fleuve dans le lit, ce qui a accentué la distanciation entre une partie de la jeunesse et le mouvement ouvrier.

    Après la victoire électorale du parti islamiste Ennahdha le 23 octobre 2011, Essebsi a annoncé son retrait de la vie politique. Il y a ensuite fait un retour fracassant en fondant le parti Nidaa Tounès. Celui-ci agglomérait autour de sa personne différentes traditions politiques, unies dans un discours de rejet quasi viscéral de l’Islam politique.

    En 2012 et 2013, la politique des gouvernements dirigés par Ennahdha (5) était centrée sur les objectifs suivants :
    - poursuivre la politique néo-libérale,
    - noyauter l’appareil d’Etat, islamiser la société, remettre en cause les droits des femmes,
    - organiser et/ou couvrir les violences contre le mouvement social et la gauche.
    Dans ce cadre, des milices islamistes ont été mises sur pieds, dont les « Ligues de protection de la révolution » (LPR). Des prédicateurs islamistes du Moyen-Orient parmi les plus rétrogrades, circulaient librement en Tunisie. Le Président de la république Marzouki en a accueilli officiellement certains au palais présidentiel, ainsi que des responsables des LPR. (6)
    D’importantes mobilisations ont eu lieu contre les tentatives du pouvoir de remettre en cause des droits des femmes, ainsi que contre les violences émanant des milices islamistes et/ou du pouvoir (tir à la chevrotine de la police sur la population de Siliana, attaque du siège de l’UGTT, assassinat de deux dirigeants du Front populaire, etc. (7)

    En janvier 2014, le gouvernement Ennahdha (8) a finalement été contraint de démissionner (cette période est abordée dans la suite de ce texte). Certains islamistes, notamment au sein de la jeunesse, ont basculé dans le terrorisme en Tunisie, ainsi que dans le djihadisme dans d’autres pays. Simultanément on a assisté à une reprise de l’activité gréviste (ce point sera développé par la suite).

    Suite aux élections législatives, puis présidentielles, de la fin 2014, le pouvoir est passé aux mains de Nidaa Tounes qui a ouvert son gouvernement à Ennhadha et à deux petits partis.
    Une vague gréviste sans précédent s’est développée au premier semestre 2015, ainsi que d’importantes mobilisations sociales dans les régions les plus déshéritées (ce point sera développé par la suite).

    L’UGTT, une exception tunisienne

    Dans aucun autre pays de la région arabe n’existe une organisation syndicale comparable à l’UGTT.(9)

    Forte de 750 000 membres appartenant principalement à la Fonction publique et au secteur public (10), (dont 47 % de femmes) (11), l’UGTT organise environ un tiers des salariés de son champs de syndicalisation.

    Depuis sa fondation en 1946, l’UGTT ne s’est pas contentée d’une seule fonction revendicative. Elle s’est au contraire toujours simultanément engagée dans l’action politique, notamment lors de la lutte pour l’Indépendance, où elle a joué un rôle de premier plan.

    Coexistent au sein de l’UGTT des membres appartenant à l’ensemble du spectre politique tunisien. Ils/elles doivent pour cette raison faire passer au second plan leur appartenance partisane éventuelle, le plus souvent située à gauche de l’échiquier politique.

    Dans toute son histoire, l’UGTT a oscillé en permanence entre résistance au pouvoir et corruption par celui-ci, aptitude à l’affrontement et volonté de négociation, mode pyramidal bureaucratique de décision et système de pressions internes sur la direction, multiplicité des forces centrifuges et volonté de maintenir un cadre collectif.
    Face aux régimes répressifs qui se sont succédé depuis l’Indépendance, l’UGTT a souvent servi de refuge efficace aux forces de la gauche politique et associative. Il en a résulté une capillarité profonde et durable entre ces trois types d’organisations.

    Pour toutes ces raisons, l’UGTT a joué un rôle central lors de toutes les crises qu’a traversées la Tunisie. Ce n’est donc pas par hasard si c’est autour d’elle que s’est finalement organisé le départ du gouvernement Ennahdha en janvier 2014.

    , par LEROUGE Dominique

    à suivre...

    Notes :

    1. Participent également au pouvoir l’UPL autour de l’affairiste douteux Slim Riahi, et le parti ultra-libéral Afek Tounès.

    2. L’attentat de Sousse du 26 juin 2015 a causé au total 38 morts. Il faisait suite à l’attentat du Bardo du 18 mars qui en avait fait 23.

    3. « Déclaration du Front populaire sur la promulgation de l’état d’urgence » (7 juillet 2015)
    http://www.europe-solidaire.org/spip.php?article35383

    4. Cette volonté de blanchiment suscite les applaudissements de l’UTICA (syndicat patronal historique, l’équivalent tunisien du MEDEF et de la CGPME) : http://www.lapresse.tn/article/l-utica-attachee-a-la-loi-de-reconciliation-economique-et-financiere/94/5250
    En ce qui la concerne, l’organisation patronale CONECT demande que cette procédure soit même étendue à l’ensemble des Tunisiens !
    http://www.businessnews.com.tn/tarek-cherif-propose-detendre-la-reconciliation-economique-a-tous-les-citoyens,520,58979,3

    5. Deux autres partis étaient associés au pouvoir d’Ennahdha : le CPR de Marzouki à qui avait été accordée la présidence de la République, Ettakatol (section tunisienne de l’Internationale socialiste), dirigé par Ben Jafaar, à qui avait été attribuée la présidence de l’Assemblée constituante.

    6. http://www.kapitalis.com/politique/14124-le-palais-de-carthage-deroule-le-tapis-rouge-au-predicateur-wahhabite-nabil-al-awadi.html
    http://www.businessnews.com.tn/Tunisie---Une-délégation-des-LPR,-avec-«-Recoba-»,-chez-Marzouki-au-palais-de-Carthage,520,35636,3

    7. En novembre 2012, la police a tiré à la chevrotine sur la population de Siliana. Le 4 décembre 2012, des milices islamistes ont attaqué le siège national de l’UGTT. Le 6 février 2013, un dirigeant du Front populaire, l’avocat Chokri Belaïd, a été assassiné devant son domicile. Il en a été de même le 26 juillet pour Mohamed Brahmi, un autre dirigeant du Front populaire.

    8. Concernant la période située entre l’assassinat de Mohamed Brahmi (26 juillet 2013) et la démission du gouvernement Ennahadha (janvier 2014), un grand nombre d’articles sont disponibles sur http://www.europe-solidaire.org/spip.php?rubrique130

    9.Voir la présentation de l’ouvrage d’Hélà Yousfi sur l’UGTT :
    http://www.solidaires.org/article51054.html ou http://www.europe-solidaire.org/spip.php?article34977 ainsi que la série d’articles concernant la longue histoire de l’UGTT sur http://www.europe-solidaire.org/spip.php?rubrique1027

    10. On compte en effet 1,5 million de salariés dans le secteur privé ainsi que 800 000 fonctionnaires et salariés du secteur public. http://www.lapresse.tn/article/public-prive-la-satisfaction-des-uns-la-grogne-des-autres/94/5734

    11. Il n’y a jamais eu de femme au Bureau exécutif de l’UGTT, et leur présence est très faible dans les structures intermédiaires, y compris dans les branches très féminisées comme l’Education.

  • Arrêt des poursuites contre l’avocat tunisien Ali Kalthoum (Essf)

    Communiqué

    L’Union syndicale Solidaires exprime son entière solidarité avec Maître Ali Kalthoum, déféré le 3 novembre devant le juge d’instruction.
    Infatigable défenseur des droits de l’Homme sous le régime de Ben Ali, cet avocat de Gafsa avait notamment été un des organisateurs de la défense des prévenus dans les procès ayant suivi le soulèvement du bassin minier de 2008.

    Ali Kalthoum est aujourd’hui poursuivi pour son action en tant que membre du comité cherchant à faire toute la lumière sur l’assassinat, le 6 février 2013, du leader de gauche Chokri Belaïd.
    Il lui est notamment reproché d’avoir affirmé que le juge d’instruction chargé de l’enquête avait couvert des personnes impliquées dans cet affaire.

    L’Union syndicale Solidaires s’élève contre le retour de pratiques de l’époque Ben Ali et participera aux actions de soutien à Maître Ali Kalthoum.

    Paris, le 4 novembre 2015 , par Union syndicale Solidaires

  • Yémen. Des armes à fragmentation brésiliennes auraient été utilisées dans une attaque lancée par l'Arabie saoudite et ses alliés (Amnesty)

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    Les forces de la coalition dirigée par l’Arabie saoudite ont recouru à un modèle brésilien de munitions à fragmentation, interdites au niveau international, lors d'une attaque contre un quartier résidentiel d’Ahma à Sada (nord du Yémen) cette semaine, blessant au moins quatre personnes et répandant de dangereuses sous-munitions non explosées sur des terres agricoles des alentours, a déclaré Amnesty International vendredi 30 octobre.  

    L’organisation a recueilli les propos d’un certain nombre de résidents locaux, dont deux victimes, les professionnels de santé qui les soignent, un témoin et un militant local qui s’est rendu sur place peu après l’attaque. Les projectiles non explosés retrouvés sur les lieux de l’attaque sont similaires à des bombes à sous-munitions de fabrication brésilienne dont on sait que l’Arabie saoudite les a utilisées par le passé.

    « Parce que les armes à sous-munitions sont par nature non discriminantes, leur utilisation est interdite par le droit international humanitaire coutumier. En fait, près de 100 États interdisent leur fabrication, leur stockage, leur transfert et leur utilisation, compte tenu des dégâts uniques et durables qu’elles causent », a déclaré Philip Luther, directeur du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord d’Amnesty International.

    « Outre le fait de tuer et blesser des civils lors de leur utilisation initiale, de nombreuses sous-munitions n’explosent pas à l’impact et continuent à présenter pendant des années un risque mortel pour toutes les personnes qui sont à proximité. La coalition dirigée par l’Arabie saoudite doit immédiatement cesser de les utiliser, et tous les camps doivent publiquement s’engager à ne jamais déployer d’armes à sous-munitions et envisager de devenir parties à la Convention mondiale sur les armes à sous-munitions. »

    Témoignages

    L’attaque a eu lieu vers midi mardi 27 octobre 2015, dans une zone résidentielle d’Ahma, à environ 10 kilomètres au nord-ouest d’al Talh dans le district de Sahar, près de la ville de Sada. Ahma se trouve à une quarantaine de kilomètres de la frontière avec l’Arabie saoudite. 

    Un militant local qui s’est rendu sur le site plusieurs heures après l’attaque a trouvé trois sous-munitions non explosées situées à une vingtaine de mètres les unes des autres - une dans un champ d’une ferme locale, une autre près d’une serre et une troisième près d’une mosquée. À la connaissance d’Amnesty International, l’objectif militaire le plus proche est un marché à al Talh, à une dizaine de kilomètres au sud-est, où il est établi que des armes sont vendues et qui a été visé par des frappes aériennes à au moins cinq occasions distinctes depuis le début, en mars, de la campagne de bombardements menée par l’Arabie saoudite et ses alliés. 

    Des témoins ont décrit comment, malgré l’absence d’aéronefs militaires, une série de roquettes ont sifflé dans le ciel et explosé en vol, suivies de dizaines d’explosions au sol. Ces témoignages et les éléments retrouvés sur le terrain confirment l’utilisation de munitions à fragmentation tirées par le biais de roquettes sol-sol, elles-mêmes propulsées par un système de lance-roquettes multiple.  

    Salah al Zara, 35 ans, agriculteur local, se trouvait sur la route principale à 50 mètres, lorsque la frappe est survenue. « J’étais à moto avec un ami et nous allions dans la direction de Dhahyan, lorsque j’ai vu [...] quatre roquettes en pleine descente [...]

    Chacune a pris une direction différente ; il y avait deux minutes d’intervalle entre les roquettes. Il y a d’abord eu quatre explosions dans le ciel, et puis cinquante au moment de l’impact au sol. Les munitions ont atterri sur un groupement de 30 maisons et commerces. »

    Saleh al Muawadh, 48 ans, un agriculteur père de 10 enfants, a parlé à Amnesty International au téléphone depuis son lit à l’hôpital d’al Jamhouri, dans la ville de Sada : « Je passais à moto sur la route principale près du lieu de l’attaque quand j’ai senti plein d’éclats de métal. L’impact de la frappe s’est ressenti jusque dans des fermes situées à deux kilomètres du site. »

    Des blessures causées par des éclats

    Selon des professionnels de la santé ayant soigné les victimes de cette attaque, un des blessés, Abdelaziz Abd Rabbu, 25 ans, atteint au torse et à l’abdomen, est dans un état critique.

    Abdelbari Hussein, 22 ans, un autre civil blessé lors de la frappe, a déclaré à Amnesty International : « J’étais assis dans mon magasin quand l’attaque s’est produite. Je n’ai pas entendu d’avion, seulement des explosions. » Il a été blessé à l’abdomen par des éclats métalliques.

    Même si l’attaque a pu viser des Houthis et d’autres membres de groupes armés parmi la population civile, le recours à des armes frappant sans discrimination comme les munitions à fragmentation est interdit par le droit international humanitaire. Tout recours à des armes à dispersion est contraire à cette règle.

    Interdiction des bombes à sous-munitions

    Les armes et munitions à fragmentation contiennent entre des dizaines et des centaines de sous-munitions, qui sont libérées dans l’air, et se répandent sans discrimination sur une large surface pouvant mesurer des centaines de mètres carrés. Elles peuvent être larguées ou tirées depuis un avion ou, comme dans ce cas, projetées depuis des roquettes sol-sol.  

    Les sous-munitions ont par ailleurs un taux de non explosion élevé - ce qui signifie qu’un fort pourcentage d’entre elles n’explosent pas à l’impact, et deviennent de fait des mines antipersonnel qui représentent une menace pour les civils, des années après leur déploiement. La fabrication, la vente, le transfert et l’utilisation de munitions à fragmentation sont prohibés par la Convention de 2008 sur les armes à sous-munitions, signée par plus de 100 États. 

    Bien que le Brésil, le Yémen, l’Arabie saoudite et les autres membres de la coalition menée par cette dernière qui prennent part au conflit au Yémen ne soient pas parties à la Convention, elles sont tenues, en vertu des règles du droit international humanitaire coutumier, de s’abstenir d’utiliser des armes qui par nature frappent sans discrimination et représentent invariablement un danger pour les civils. 

    L’ASTROS II brésilien

    Amnesty International, Human Rights Watch et la Coalition contre les sous-munitions ont recueilli des informations sur le recours de l’Arabie saoudite et ses alliés à quatre modèles de munitions à fragmentation dans le cadre du conflit au Yémen à ce jour, dont trois de fabrication américaine.  

    Mais cette attaque récente semble marquer la première utilisation de munitions à fragmentation brésiliennes dans ce conflit.

    Plusieurs entreprises brésiliennes produisent ce type de munitions. Si Amnesty International n’a pas été en mesure de confirmer de manière indépendante la marque et le modèle des sous-munitions larguées sur Ahma, celles-ci présentent des similitudes avec des dispositifs fabriqués par une entreprise brésilienne nommée Avibrás Indústria Aeroespacial SA.

    L’ASTROS II, un système de lance-roquettes multiple monté sur un camion, est fabriqué par Avibrás. L’ASTROS II peut tirer plusieurs roquettes de suite à brefs intervalles, et trois de ses roquettes peuvent être équipées d’un nombre de sous-munitions pouvant aller jusqu’à 65, et possèdent un rayon d’action pouvant atteindre les 80 km, selon le type de roquette. Le site Internet de l’entreprise le dit « capable de tirer des roquettes longue portée et conçu comme un système d’armement stratégique ayant un fort pouvoir dissuasif. »

    Selon le Landmine and Cluster Munition Monitor, qui effectue un suivi sur les mines terrestres et les munitions à fragmentation, Avibrás a vendu ce type de munitions à l’Arabie saoudite par le passé, et Human Rights Watch a recueilli des informations sur leur utilisation par les forces saoudiennes à Khafji en 1991, « laissant derrière elles un nombre élevé de sous-munitions non explosées. »

    « Le Brésil doit immédiatement préciser quelle est l’étendue de ses transferts internationaux de munitions à fragmentation interdites, qui remontent à des décennies. Le Brésil et les autres États continuant à permettre la production et le transfert de ces armes ne peuvent prétendre qu’ils n'ont pas conscience de l’impact qu’elles ont sur les civils au Yémen et ailleurs. Le Brésil doit immédiatement mettre un terme à leur fabrication, détruire ses stocks et adhérer à la Convention sur les armes à sous-munitions sans plus attendre », a déclaré Átila Roque, directeur exécutif d’Amnesty International Brésil.  

    Vendredi 30 octobre, Amnesty International a parlé avec un haut responsable d’Avibrás qui avait vu les images en provenance du Yémen. Il a déclaré que la forme « ressemble » à certains des modèles d’Avibrás et n’a pas exclu qu’il s’agissait d’un de leurs produits, mais a ajouté que cela était assez improbable compte tenu du calibre. Il a toutefois reconnu que l’entreprise a fabriqué des calibres du même type au début des années 90, et a déclaré qu’il mènerait une enquête plus approfondie. 30 octobre 2015

    https://www.amnesty.org/fr/press-releases/2015/10/yemen-brazilian-cluster-munitions-suspected-in-saudi-arabia-led-coalition-attack/

  • Opération "Drapeau bleu" Etat d’Israël. Le plus grand exercice aérien de son histoire (CCR)

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    Il s’agit du plus grand exercice aérien de l’histoire d’Israël.

    Du 18 au 29 octobre, les armées de l’air israélienne, américaine, grecque et polonaise ont participé à cette opération, nommée « drapeau bleu » au sud de l’Etat hébreux, dans le désert d’Arabah près de la frontière égyptienne. En novembre 2013, un exercice similaire, et portant le même nom de code, avait été organisé dans ce même désert d’Arabah .

    54 avions, 102 pilotes et près de 250 vols au cours des deux semaines de l’exercice, tel est le bilan du plus grand exercice aérien de l’histoire d’Israël. Au quatre pays participants à l’opération s’ajoute un ensemble de pays observateurs, dont l’Allemagne. L’objectif de cet exercice était de mettre en scène un scénario impliquant « un affrontement sous haute tension contre une entité politique dotée d’une armée forte ». La flotte de cette opération conjointe était constituée de F-15 israéliens et américains, d’escadrons de F-16 israéliens, grecs et polonais, qui ont balayés l’espace aérien d’Israël, tirant des missiles sur des lanceurs de missiles, des convois et des avions ennemis fictifs, a déclaré le capitaine de l’armée de l’air israélienne. « Nous voulions que cela soit un défi pour les pilotes, plus que pour les machines...Les responsables de l’opération « Drapeau Bleu » ont essayé de les surprendre, en les plaçant dans des situations où les pilotes ne savent pas d’où leur cible viendra » a-t-il précisé.

    Une coalition occidentale dans la région ?

    En 2013, lors de la première édition de l’opération « Drapeau Bleu », Tsahal déclarait que cette dernière était « stratégique pour tout le monde occidental. Cela permet de partager les capacités opérationnelles de tout le monde ». Dans le cadre du profond chaos qui règne dans la région, cet exercice pose les bases d’une coopération sur le terrain, cette fois-ci loin d’être fictive. De plus, il est impossible d’occulter les prémices d’une troisième intifada en Palestine, surtout lorsque cette opération se présente comme un exercice de défense du territoire israélien.

    Loin d’être un simple exercice sans lendemain, l’opération « Drapeau Bleu », a été pensée comme un cadre d’intervention conjoint de différentes forces occidentales avec l’Etat colonisateur d’Israël, dans une région qui cristallise les tensions et l’attention de ces mêmes puissances. Une façon aussi pour l’Etat colon d’Israël d’affirmer que sa politique d’apartheid menée en Palestine est approuvée par les principales puissances impérialistes ou de se préparer à de nouvelles secousses meurtrières dans la région ?  2 novembre 2015 Julian Vadis

    http://www.revolutionpermanente.fr/Etat-d-Israel-Le-plus-grand-exercice-aerien-de-son-histoire

  • Les échecs de la privatisation de la santé au Maroc (Cadtm)

    Le 28 octobre à Rabat, 15 000 étudiant-es en médecine et pharmacie ont manifesté devant le parlement. Ces étudiants ont réussi à rallier à leur cause les parents, les médecins du secteur public et de nombreuses ONG marocaines. Ces étudiants revendiquent l’annulation d’un projet de service médical obligatoire d’une durée de deux ans avec un statut précaire ne leur garantissant pas l’embauche dans la fonction publique. Pourtant, le secteur de la santé a besoin d’urgence de 6000 médecins et 10 000 infirmiers. L’ampleur de cette mobilisation avec une grève de 50 jours des étudiants et aux services des 5 CHU du Maroc révèlent les échecs de la privatisation de la santé au Maroc.

    Réformes néolibérales

    El Houssaine Louardi est un bon ministre néolibéral. Il a réussi là où plusieurs de ses prédécesseurs ont échoué. De part sa connaissance du secteur de la santé et sa capacité à faire joueur les divisions entre les acteurs du système sanitaire marocain, il est en train de faire passer des réformes douloureuses pour approfondir la privatisation de la santé. Ironie du sort, l’acteur qui craignait le moins, ses étudiants en médecine, ont désormais met à nu la libéralisation effrénée de ce secteur. La recette ultralibérale de l’actuel gouvernement prend plusieurs formes. Un point commun : Elle généralise la crise profonde du système de santé.

    PPP : la gestion déléguée de la santé

    Le Partenariat Public Privé (PPP), est un des piliers de la réforme actuelle. Les PPP sont le synonyme du désengagement supplémentaire de l’Etat de ce secteur. Le ministère « achète » des « services » de chez des prestataires privés. 6,5 milliards de DH ont été dépensés depuis trois ans pour des séances de dialyse et la location de 3 hélicoptères. Prochaine étape, la reconstruction, la conception, l’exploitation et la maintenance des hôpitaux sera entre les mains du secteur privé. Une expérience pilote est en cours à l’hopital moulay Youssef à Rabat.

    Sous-traitance : Le service public à rabais

    Depuis les années 90, la sous-traitance bat son plein dans le secteur. Malgré un bilan plus que négatif de la privatisation des fonctions de la sécurité, de la restauration et du nettoyage, le ministère de la santé continue de privatiser d’autres fonctions au sein des hôpitaux publics : le brancardage et le traitement des déchets médicaux. Face aux très faibles investissements dans les hôpitaux publics, ces méthodes devront se multiplier. Comme c’est le cas de la sous-traitance du transport médicalisé au privé à El Jadida et Ben Guerir.

    Ouverture des capitaux des cliniques : une financiarisation de la santé

    La loi 13-131 relative à l’exercice de la médecine a ouvert la voie à la libéralisation des capitaux des cliniques. Ce projet n’est pas qu’une simple privatisation, c’est une opération de financiarisation du système de santé. Cette réforme ouvrira la voie aux fonds d’investissements détenus par les assureurs, les laboratoires pharmaceutiques ou des multinationales de la santé. À contrario avec les promesses de Louardi, les investisseurs en santé n’ont pas choisi Zagora ou Figuig pour investir mais le centre-ville de Casablanca.

    RH : Vers des statuts précaires

    L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) situe le Maroc parmi les 57 pays du monde souffrant d’une pénurie aigue en personnel soignant. Le Ministère se trouve dans la difficulté de couvrir l’ensemble des besoins du réseau hospitalier. Cette situation est la conséquence de l’austérité budgétaire en vigueur depuis 1980. Les réponses du gouvernement ont été un cuisant échec, notamment la formation des 3300 médecins/an. Cette tension sur les RH s’accentue depuis 2012 avec le départ de 6730 fonctionnaires du ministère de la Santé, dont des médecins et des infirmiers, avec une moyenne annuelle de 1000 professionnels de santé. C’est énorme ! Pendant ce temps, les postes budgétaires alloués au secteur ne dépasse pas sur cette période une moyenne de 2000 postes/an, sois en deçà des objectifs du ministère lui-même tels qu’annoncés dans sa stratégie sectorielle 2012-2016 :

    Année budgétaire Les projections du ministère (médecins et infirmiers) Poste budgétaire obtenu (tout métier)
    2012 4300 2000
    2013 4700 2300
    2014 4900 2000
    2015 4900 2000
    2016 5000  
    Total 23800  

    Source : Stratégie sectorielle, Lois de finances

    Les pressions continuent du FMI pour réduire la masse salariale font que le gouvernement n’ose plus allouer aux secteurs sociaux qu’un minimum de postes budgétaires. Face à cette pénurie, le ministère de la santé a choisi de recourir à des techniques comme le service médical obligatoire, ce statut précaire fragilisera la fonction publique qui s’apprête l’introduction des CDD dans ce secteur. Le ministère veut profiter de la régionalisation pour recourir à la déconcentration de la Gestion des Ressources Humaines par le biais de l’établissement de la liste des actes RH à déconcentrer et la création des Conseils de Santé Régionaux.

    Conclusion

    Les syndicats du secteur public et privé ont échoué à s’opposer au ministre de la santé, car ils sont embourbés dans leurs compromissions et contradictions. La lutte des jeunes étudiants en médecine depuis deux mois est une leçon à saisir par les pouvoirs publics comme par ces syndicats.

    Les choix opérés depuis trente ans en matière de santé ont échoué. Les mesures prises depuis quatre ans pour assurer en douceur le retrait de l’Etat du secteur ont montré leurs limites. Pour rompre avec cette spirale, il faut mettre fin à l’illusion que le secteur privé, peut résoudre les problèmes de santé dans nos pays.

    Il faut changer de politique ! Nous devons insister sur la responsabilité de l’Etat dans le secteur de la santé et, ce n’est pas le secteur privé qui va régler nos problèmes dans les secteurs sociaux. Des services de santé publics gratuits, universels et équitables doivent jouer pour mettre fin aux inégalités dans l’ensemble du pays.

    3 novembre par Salaheddine Lemaizi

    http://cadtm.org/Les-echecs-de-la-privatisation-de

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