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  • La société civile tunisienne mobilisée contre l’impunité et la corruption (CCFD)

    L’intention avancée dans l’exposé des motifs de cette loi « de réconciliation économique », est de rétablir un climat favorable à la reprise des investissements afin de relancer une économie qui peine à retrouver son dynamisme. L’objet de cette loi est en réalité d’éteindre toutes les poursuites contre les hommes d’affaires et les agents de l’État impliqués dans la corruption, le détournement de l’argent public, l’évasion fiscale avant la révolution, moyennant un arbitrage fondé sur la reconnaissance des faits et le versement d’une indemnité.

    « Permettre aux corrompus de l’ancien régime de retrouver leur place »

    Pour le collectif d’organisations engagées dans la campagne en faveur du retrait de ce projet de loi, son véritable objectif est de blanchir les corrompus de l’ancien régime et de leur permettre de retrouver leurs positions dans la vie économique et l’administration pour y restaurer les anciennes pratiques.

    Le débat dure en réalité depuis plus d’un an. Le 20 mars 2015, le nouveau Chef de l’État, Béji Caïd Essebsi, un ancien ministre de l’ex-président Habib Bourguiba, avait annoncé son intention de favoriser une réconciliation nationale visant à tourner la page du passé. Le 14 juillet 2015, il avait usé de son pouvoir d’initiative législative pour proposer ce projet, suscitant immédiatement une levée de bouclier. Avocats, associations engagées dans la transition démocratique, quelques partis politiques avaient multiplié les protestations, largement relayées par la presse française. Un petit collectif composé d’individus, baptisé "Manich Msemah" (en français : "pas de pardon"), s’était mobilisé pour exiger l’abandon du projet.

    Un moyen de contourner l’instance Vérité Dignité (IVD)

    Pour le collectif, la motivation à peine dissimulée de cette initiative présidentielle était de contourner l’Instance Vérité Dignité (IVD) : l’institution chargée de mettre en œuvre la justice transitionnelle, incluant les crimes économiques et financiers, une spécificité tunisienne.

    Aux yeux de ses détracteurs, l’IVD serait animée par un esprit de vengeance, trop lente pour garantir un traitement rapide des dossiers des hommes d’affaire et marquée politiquement par le contexte dans lequel la loi qui l’a créée a été élaborée.

    Des objections rejetées par la présidente de l’IVD, Sihem Ben Sedrine : « Nous n’avons jamais été consulté sur ce projet, regrettait-elle en juin 2015. Pourtant, le mécanisme d’arbitrage proposé aux hommes d’affaires par l’IVD est bien plus efficace que le système envisagé par le projet de la présidence. »

    Un projet jugé inconstitutionnel

    Sollicitée par l’IVD pour évaluer la légalité du projet, la Commission de Venise - un organisme d’expertise juridique du Conseil de l’Europe - avait rendu en octobre 2015, un avis détaillé estimant le mécanisme d’arbitrage envisagé comme inconstitutionnel dans la mesure où il contredit l’obligation de l’Etat de mener à bien le processus de Justice transitionnelle, inscrite dans la nouvelle Constitution.

    Composé en grande majorité de représentants du pouvoir exécutif, délibérant sans transparence, ne prévoyant aucun recours, ne laissant aucune initiative aux victimes des crimes financiers, ne disposant pas de pouvoirs d’investigation, le projet n’offrirait en effet aucune des conditions nécessaire pour établir la vérité et accorder ainsi l’amnistie aux acteurs de la corruption dans des conditions équitables pour les parties lésées.

    Contesté politiquement, affaibli juridiquement, le projet de loi dont les lacunes techniques sautaient aux yeux, avait disparu de l’agenda. Mais, depuis la mi-juillet 2016, il est à nouveau discuté en commission à l’Assemblée, dans sa version initiale. En dépit des objections argumentées qu’il a soulevées ; et malgré le fait que le mécanisme d’arbitrage prévu dans le cadre de l’IVD entre l’État et les opérateurs de la corruption a commencé à fonctionner, notamment avec le cas emblématique de Slim Chiboub, homme d’affaire et gendre de l’ancien président Ben Ali.

    Une mobilisation qui se structure

    Cette fois la mobilisation s’est davantage structurée. Un collectif national de 23 organisations tunisiennes s’est constitué. Parmi elles, l’Observatoire tunisien de l’économie (OTE), partenaire du CCFD-Terre Solidaire. « Nous avons donné un appui en terme de méthodologie de plaidoyer et d’argumentaire, explique Layla Riahi de l’OTE. Le noyau de la mobilisation reste "Manich Msemah". »

    Emna Mornagui, l’une des animatrices de "Manich Msemah" précise : « Nous avons envoyé une lettre aux députés pour les inviter à prendre leurs responsabilités et répondre aux attentes du peuple en matière de lutte contre la corruption. En particulier, nous soulignons le fait qu’ils sont appelés à débattre d’une projet dont le caractère inconstitutionnel a déjà été établi et que, sur un plan économique, l’impunité en terme de corruption contredit les attentes de toutes les organisations internationales. Le collectif dispose à présent d’un argumentaire juridique, économique et politique détaillé. Nous avons organisé une mobilisation à travers les régions et une marche nationale à Tunis le 25 juillet 2016 avec les organisations et les partis politiques qui ont rejoint la campagne. »

    « S’il est adopté, ce projet de loi sera le dernier clou sur le cercueil de la lutte contre l’impunité, déplore Cherif el Khadi, membre de l’association iWatch, spécialisée dans la lutte contre la corruption. Le développement ne peut passer sur le blanchiment des corrompus. Le message qui sera envoyé, c’est l’impuissance de l’État face à la fraude et à la corruption. Contrairement à ce qu’avancent les promoteurs du projet, il ne créera pas un climat favorable à la reprise des investissements. »

    Seule la justice transitionnelle peut empêcher la reproduction du système

    « La justice transitionnelle a d’abord comme objectif d’empêcher la reproduction du système, insiste Layla Riahi de l’OTE. Pour cela il faut établir la vérité, que les responsables rendent des comptes et réformer les structures qui ont rendu possible la corruption. La réconciliation ne se décrète pas à priori, c’est l’aboutissement de ce processus. »

    L’enjeu de ce projet de loi va donc bien au-delà de la seule impunité des responsables de l’ancien régime, c’est la reproduction d’un modèle économique et politique fondé sur la main mise du pouvoir sur l’activité au profit de quelques clans liés au pouvoir. En d’autres termes, un système mafieux.

    La société civile écartée

    Ce débat a révélé une autre dérive inquiétante. La commission parlementaire chargé d’examiner le projet a auditionné un certain nombre d’associations, dont iWatch : « Les députés ont écarté le sujet, s’indigne Mouheb Garoui, le directeur de l’association. Le débat a porté sur le rôle de la société civile. Les députés de la majorité nous ont reproché de ne pas être neutres, d’intervenir sur un sujet politique ! »

    Dans un contexte où le rôle de la société civile dans la transition démocratique joue aussi important, salué par le Prix Nobel de la paix en 2015, cette volonté de l’écarter constitue une régression.

    Thierry Brésillon

    Pour en savoir plus :

    La révolution tunisienne, cinq ans après, le désenchantement ?
    Le prix Nobel de la paix, une reconnaissance pour la société civile tunisienne

  • La pression monte sur Israël pour la libération de Bilal Kayed (Agence Médias Palestine)

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    Des affiches de Bilal Kayed et du secrétaire général du FPLP, Ahmad Saadat, sont accrochées en évidence dans le camp de réfugiés de Deisché, à Bethléhem, Cisjordanie occupée (Emily Mulder/Al Jazeera)

     

    Alors qu’une grève de la faim massive en solidarité avec le membre du FPLP emprisonné grandit, des observateurs s’interrogent sur le rôle de l’Autorité palestinienne

    Bethléhem, Cisjordanie occupée – Au moins 100 prisonniers politiques palestiniens se sont joints actuellement à la grève de la faim de masse pour soutenir Bilal Kayed, alors qu’il approche de son 50e jour sans nourriture pour protester contre sa détention par Israël.

    Kayed a commencé sa grève quand il a été mis en détention administrative sans inculpation ni procès le 15 juin, jour où il aurait dû être libéré après avoir purgé une peine de plus de 14 années de prison pour son affiliation au parti de gauche, le Front Populaire pour la Libération de la Palestine (FPLP).

    Le frère de Kayed, Mahmoud, a dit à Al Jazeera que sa famille était « triste et choquée » devant la tournure des évènements. « Elles (les autorités israéliennes) nous ont ravi notre bonheur. Nous avions déjà commencé à fêter sa libération imminente, mais elles l’ont gardé », dit Mahmoud.

    L’avocat Farah Bayadsi, qui est l’avocat du groupe Addameer de défense des droits des prisonniers et qui suit le dossier de Kayed depuis son premier emprisonnement en 2001, a indiqué à Al Jazeera que le tribunal militaire d’Israël avait, la semaine dernière, rejeté son recours pour sa libération. Le tribunal a déclaré que Kayed constituerait une menace pour la sécurité s’il était libéré, fondant sa décision sur une preuve gardée secrète, recueillie sur ses activités précédant sa première arrestation, et ses « intentions à sa libération ».

    La détention administrative est autorisée en vertu du droit international pour les cas d’états d’urgences qui sont définis de façon stricte, mais Addameer soutient depuis longtemps qu’Israël utilise cette pratique comme un moyen généralisé et systématique pour opprimer les Palestiniens sous occupation, en violation du droit international.

    Parmi ceux qui se sont joints à la grève de masse en solidarité avec Kayed, il y a le secrétaire général du FPLP, Ahmad Saadat, qui purge actuellement une peine de 30 années de prison, et l’artiste de cirque palestinien, Mohammed Abu Sakha, retenu en détention administrative depuis décembre.

    Les prisonniers qui ont rejoint la grève, pour la majorité des membres du FPLP, se sont retrouvés soumis à des mesures punitives sévères par le Service pénitentiaire d’Israël (SPI), incluant notamment l’isolement, les incursions violentes dans les cellules, et le retrait des visites des familles, selon Addameer.

    Hana Herbst, du SPI, a démenti qu’une grève de la faim massive par les « prisonniers de la sécurité nationale » avait lieu, affirmant à Al Jazeera : « Les rares tentatives de grève de la faim qui ont eu lieu ont été traitées par une privation d’avantages, comme le SPI gère les violations disciplinaire de tout prisonnier. Les opérations de routines sont maintenues mais autant que je sache, aucune incursions violentes n’a eu lieu ».

    La solidarité des autres prisonniers palestiniens se manifeste alors que des analystes et d’anciens prisonniers affirment que l’influence internationale et nationale dépasse largement l’influence potentielle du gouvernement palestinien pour pousser Israël à libérer Kayed.

    Selon Bayadsi, Kayed a refusé l’assistance juridique de l’Autorité palestinienne (AP), comptant exclusivement sur le soutien juridique d’Addameer.

    « Il craint que si d’autres travaillent sur le dossier, cela nuise au travail qui a été fait jusqu’à présent », dit Bayadsi. « Je sais que l’AP soutient les prisonniers (…). Mais dans le passé, en réalité, elle n’a généralement pas promu la lutte par la grève de la faim. » Bayadsi cite un certain nombre de dossiers dans le passé où l’AP a incité les grévistes de la faim à accepter les négociations israéliennes pour leur libération, tentant ainsi d’éviter une escalade dans les tensions.

    Kayed a rejeté les négociations avec les autorités israéliennes après qu’Israël a conditionné sa libération à son expulsion en Jordanie pendant quatre ans, avec l’engagement de s’abstenir de toute activité politique.

    L’ancien prisonnier palestinien, Khader Adnan, a été gardé en détention administrative à dix reprises par Israël, et deux fois il a lancé des grèves de la faim qui ont finalement conduit à sa libération. Alors qu’Adnan comptait sur le soutien juridique de l’AP pendant ses grèves, il a déclaré à Al Jazeera que l’AP ne pouvait guère agir directement pour la libération des grévistes de la faim en raison de sa coordination de la sécurité avec Israël. L’AP aurait pu faire plus avec sa capacité à sensibiliser par les voies internationales et diplomatiques, ajoute-t-il.

    « Il est triste pour moi, en tant que Palestinien, de voir un dirigeant du gouvernement israélien s’exprimer sur un prisonnier en grève avant qu’un membre du gouvernement palestinien n’intervienne à propos de ce prisonnier » dit Adnan. « Ils (l’AP) devraient s’impliquer davantage dans les médias ».

    Al Jazeera n’a pu avoir un contact immédiat avec les officiels de l’AP pour commenter.

    L’analyste politique palestinien, Basil Faraj, a indiqué à Al Jazeera que la décision de Kayed de ne pas recevoir d’aide juridique du gouvernement reflète un mécontentement croissant sur la façon dont l’AP traite les grèves de la faim, aujourd’hui comme les précédentes.

    « (Les grèves) doivent être accompagnées d’un soutien continu, nationalement et internationalement, pour faire pression sur le gouvernement israélien afin qu’il tienne compte des exigences des prisonniers », dit Faraj. « C’est là, je pense, que l’AP doit aussi agir davantage ».

    « Le manque de soutien tant de l’AP que de la communauté internationale, associé à la violence d’Israël contre les grévistes de la faim, conduit à des grèves prolongées qui peuvent provoquer des dommages irréversibles sur la santé des prisonniers », ajoute Faraj.

    Bayadsi, qui a visité Kayed lundi à l’hôpital israélien où il est détenu, dit que son état de santé continue à se détériorer, alors qu’il reste enchaîné au lit sous la surveillance permanente de gardes israéliens.

    Le frère de Kayed a fait savoir que le Premier ministre palestinien, Rami Hamdallah, avait rendu visite lundi à la famille, lui promettant que l’AP ferait pression sur Israël pour la libération de Kayed. Mahmoud a exprimé son espoir que de maintenir la pression de la communauté internationale et des autres prisonniers politiques conduise finalement à la libération de son frère.

    « J’espère que ceci est le début d’une révolution qui videra les prisons israéliennes de tous les Palestiniens, qui n’ont rien fait de mal » dit Mahmoud. Emily Mulder – Al Jazeera – 2 août 2016

    Traduction : JPP pour l’Agence Média Palestine

    source: Al Jazeera

    http://www.agencemediapalestine.fr/La-pression-monte-sur-israel-pour-la-liberation-de-bilal-kayed/

    Commentaire:

    Le NPA a de fraternelles relations avec le FPLP:

    FPLP Wikipedia

    Ne pas confondre avec le FDLP

    Le FPLP au congrès du NPA

  • Cisjordanie : record de destruction de maisons par Israël en 2016 (AFPS)

    Shafiq Halabi devant sa maison détruite par l’armée israélienne à Surda , en Cisjordanie. Début octobre 2015, son fils Muhannad a tué deux Israéliens dans une attaque au couteau avant d’être abattu. RFI/Nicolas Ropert

    Israël a détruit davantage de maisons de Palestiniens en Cisjordanie depuis le début de l’année que sur l’ensemble de l’année 2015, selon l’ONG israélienne B’Tselem.

    Sur les six premiers mois de l’année, 168 maisons palestiniennes ont été détruites en Cisjordanie, contre 125 l’année dernière. L’Etat hébreu assure que ces édifices étaient bâtis sans permis de construire. Les habitants, dont certains ont saisi la justice israélienne, dénoncent une injustice.

    Sur chaque tas de graviers se dresse un drapeau palestinien. Les habitants du village de Qalandiya, situé entre Jérusalem et Rammalah, au pied du mur de séparation, ont marqué leurs maisons détruites de cette façon. Fin juillet, les bulldozers ont rasé 11 habitations de ce village de 1 100 habitants.

    La maison que Mohammad Hamdan faisait construire pour son fils est du lot. Il assure avoir perdu plus de 120 000 dollars (105 000 euros). « Cette histoire m’a donné des cheveux blancs, raconte-t-il. On avait tant donné pour cette maison. Du temps et de l’argent. J’ai emprunté à la banque. Maintenant, il va me falloir plusieurs années rien que pour ramener le terrain comme avant. Mais peu importe, je reconstruirai cette maison ».

    Rares permis de construire

    Les villageois se sont regroupés et ont fait appel à un avocat qui tente de prouver que les destructions n’ont pas été faites en accord avec la procédure. « Cette terre m’appartient légalement, déclare Sharaif Awadallah, dont la maison a aussi été démolie, et qui estime qu’il aurait dû être averti. Cela fait plus de trois ans que j’ai commencé les travaux et personne ne m’avait jamais rien dit. J’espère que mon avocat arrivera à faire entendre notre point de vue, mais avec Israël, on sait que c’est difficile de leur prouver qu’ils ont tort ».

    Il est en effet compliqué, voire impossible, d’obtenir un permis de construire délivré par Israël pour la zone C, sous administration de l’Etat hébreu, soit 60 % de la Cisjordanie. Selon l’Agence des Nations unies pour l’aide humanitaire, moins de 2 % des autorisations sont accordées aux Palestiniens.

    http://www.france-palestine.org/Cisjordanie-record-de-destruction-de-maisons-par-Israel-en-2016

  • Le Forum Social Mondial 2016 et la Campagne BDS (UJFP)

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    Appel à la mobilisation pour un monde sans apartheid

    Le comité d’organisation du FSM ayant refusé de publier l’appel initial du comité BDS, signé entre temps par plus de 1000 personnes, un nouveau texte de compromis a été proposé, qui vient d’être publié sur le site du FSM 2016.

    Le premier Forum social mondial (FSM) à être tenu en Amérique du Nord s’ouvrira sous peu à Montréal (Québec). Ce forum constitue un moment de convergence de personnes éprises de justice et de liberté, d’organisations engagées dans la nécessité de créer un autre monde libéré de toutes les injustices, de toutes les inégalités, de toutes les oppressions, un monde respectueux des droits et libertés fondamentales, individuelles et collectives.

    Nous le savons, plusieurs États ne respectent pas ces droits. Au nom entre autres de la lutte au « terrorisme » et de la « sécurité », de nombreux gouvernements ont mis en place des mesures liberticides qui limitent gravement ou éliminent carrément des libertés fondamentales. C’est notamment le cas de l’État d’Israël, un État qui prétend se situer au-dessus des lois, en particulier du droit international, et qui n’hésite pas à violer entre autres les libertés fondamentales d’expression, d’opinion, d’association et d’assemblée.

    En effet, Israël a choisi de criminaliser la campagne Boycott, Désinvestissement et Sanctions (BDS) mise de l’avant par plus de 170 organisations de la société civile palestinienne en juillet 2005 dans le but de forcer cet État à cesser l’occupation (résolution 242 du Conseil de sécurité de l’ONU) et la colonisation (art 49 de la IVe convention de Genève) de la Palestine, à faire tomber le MUR de séparation construit en terre palestinienne sur la majorité de son tracé (décision de la Cour internationale de justice 9 juillet 2001), à mettre un terme aux politiques d’apartheid (Convention internationale sur l’élimination et la répression du crime d’apartheid), à respecter le droit de retour des réfugié.e.s palestinien.ne.s (résolution 194 de l’ONU). Ce sont là des politiques appliquées depuis des décennies au mépris du droit international, dans un affront permanent à l’ONU et à ses institutions et avec la complicité de la dite « communauté internationale ».

    C’est en 2011 qu’Israël a adopté une loi faisant de tout appel à boycott à l’encontre d’Israël, un délit. Cette loi s’est mérité la réprobation conjointe du Rapporteur spécial des Nations unies sur les Défenseurs des droits humains, du Rapporteur spécial sur le droit de réunion pacifique et d’association, du Rapporteur spécial sur le droit à la liberté d’opinion et d’expression. Cette loi viole le droit à la liberté d’opinion et d’expression (…) [1]

    Israël a aussi imposé une interdiction de voyager au co-fondateur du mouvement BDS, Omar Barghouti ; il ne pourra ainsi participer au FSM au risque de se voir interdit de séjour au retour chez lui, une violation de son droit fondamental à la libre circulation [2].

    Israël a également demandé à plusieurs États « amis » d’interdire la campagne BDS et de condamner tout individu, groupe ou organisation qui en ferait la promotion au faux prétexte que ce mouvement (…) ferait la promotion de la diabolisation et de la délégitimation d’Israël et constituerait (…) le nouveau visage de l’antisémitisme. La campagne BDS est au contraire pacifique, citoyenne, anti-raciste, nullement anti-sémite car elle ne vise pas « les juifs en tant que juifs » mais les politiques illégales et donc inacceptables du gouvernement israélien envers le peuple palestinien.

    À notre grande honte, en tant que pays hôte du FSM et malgré une vive opposition de nombreuses organisations québécoises et canadiennes –dont certaines n’appuient pas ou n’ont pas encore de mandat BDS – le parlement canadien a voté une motion anti-BDS en février dernier. L’Angleterre, la France, les États-Unis (gouvernement fédéral et plusieurs législatures d’États) ont également adopté des mesures coercitives envers le mouvement BDS.

    Mais d’autres États ont refusé d’obéir aux injonctions d’Israël. La Suède, par la voix de sa ministre des affaires étrangères, a déclaré (…) que BDS est un mouvement de la société civile et que les gouvernements ne doivent pas interférer dans les opinions d’une organisation de la société civile. Les Pays Bas considèrent que (…) BDS est protégé par la liberté d’expression. L’Irlande affirme que (…) la campagne BDS est un point de vue politique qu’on est en droit d’avoir et dit surveiller la répression d’Israël à l’encontre du cofondateur du mouvement BDS, Omar Barghouti. En Allemagne et en Angleterre des Cours de justice ont invalidé des demandes de criminalisation ou d’interdiction d’appel au boycott ou de boycott lui-même. Ainsi, la Cour supérieure de Justice à Londres a statué (…) qu’il n’y a rien d’illégal à boycotter des produits fabriqués dans les colonies par des entreprises israéliennes. Les Conseils locaux peuvent légalement adopter des politiques qui visent à éviter ou à mettre un terme à leurs liens avec les colonies israéliennes illégales [3]. En France, des parlementaires ont déposé un amendement au projet de loi « Égalité et Citoyenneté » pour que le boycott ne soit plus un délit.

    Le droit au boycott fait partie intégrante du droit à la liberté d’expression, d’opinion, d’association et d’assemblée. Le rapporteur spécial des Nations Unies sur la promotion et la protection du droit à la liberté d’opinion et d’expression et la Fédération internationale des ligues des droits de l’homme (FIDH) sont formels : l’appel aux boycotts, désinvestissements et sanctions contre les politiques israéliennes constituent des actions « pacifiques, légitimes et acceptées sur la scène internationale », et ces actions sont protégées par la liberté d’expression. (…) Une telle acceptation internationale de boycotts est démontrée et confortée par l’existence de boycotts tout au long de l’histoire, dans le but de manifester une opposition politique ou pour promouvoir des changements politiques. (…) L’appel à BDS (…) était et est encore une réponse politique à un manque d’action politique [4]. Le boycott (…) relève d’une critique pacifique de la politique d’un État et du libre jeu du débat politique qui se trouve au cœur même de la notion de société démocratique  [5]. De même, (…) l’appel à BDS tel que pratiqué par la Campagne BDS n’est pas une incitation à la haine raciale ou une entrave à la liberté du commerce mais relève de la liberté d’expression [6]. Toute mesure visant à restreindre ou à interdire le mouvement BDS est anti-démocratique.

    On se rappellera également que des milliers d’organisations citoyennes de même que des États ont utilisé le boycott pour en finir avec l’apartheid de l’Afrique du Sud. Martin Luther King et le mouvement des Noir.e.s américain l’ont utilisé lors du boycott des bus de Montgomery, tout comme Gandhi dans sa lutte pour l’accès à l’indépendance de l’Inde entre autres par le boycott des produits du Royaume-Uni. Le Canada possède même (…) un régime officiel de sanctions contre 22 pays dont on peut consulter la liste sur le site du ministère des relations extérieures. Exercer des sanctions pour amener un pays à se conformer aux normes du droit international est donc un moyen pacifique qui n’est pas tabou pour le Canada qui refuse pourtant de faire de telles pressions pacifiques sur le gouvernement d’Israël [7].

    Le collectif organisateur du FSM de Montréal a déjà posé des gestes importants pour s’assurer que la logistique du Forum de Montréal, conformément à la charte du FSM, soit un « espace sans apartheid » en respectant les balises suivantes  :

    • ne pas acheter ni faire de promotion de produits israéliens issus des territoires occupés ou d’entreprises soutenant la colonisation, comme le FSM le fait pour les produits qui ne respectent pas l’environnement ;
    • ne pas inviter des citoyen.ne.s israélien.ne.s ou des organisations israéliennes qui appuient les politiques colonialistes de l’État israélien ;
    • ne pas collaborer avec des entreprises qui appuient l’occupation et la colonisation.

    Une pétition circule aussi pour demander au Conseil international du FSM d’adopter la campagne BDS contre l’apartheid israélien de manière à engager les futurs comités organisateurs des FSM.

    Nous invitons l’ensemble des mouvements, organisations et collectifs de la société civile à participer au FSM 2016 pour revendiquer :

    • le droit légitime à vivre dans un monde libre d’apartheid et respectueux des libertés fondamentales, notamment d’expression, d’opinion, d’association et d’assemblée de même que le droit à la libre circulation des personnes ;
    • le respect du droit démocratique de soutenir la campagne BDS ;
    • la protection des individus et des organisations qui en font la promotion.

    Utilisons cet espace de libre expression et de convergence des mouvements du monde entier pour promouvoir des actions concrètes, comme la campagne BDS en solidarité avec le peuple palestinien, et qui nous permettront de cheminer collectivement vers un monde de paix, sans discriminations ni injustices.

    Listes des groupes qui soutiennent l’appel :

    Coalition BDS-Québec dont les groupes suivants sont membres :

    ● Alternatives ● ASSE ● CSN ● CSQ ● Conseil central du Montréal métropolitain-CSN ● CSN Construction Centre Justice et Foi ● Comité de solidarité de Trois-Rivières ● Comité de solidarité avec la Palestine de Québec ● CUWU (College and University Workers United) ● Entraide missionnaire ● Fédération des femmes du Québec (FFQ) ● FNEEQ-CSN ● FRAPRU ● Graduate Student Association Concordia ● Ligue des Droits et Libertés ● PAJU (Palestiniens et Juifs Unis) ● Perspectives palestiniennes ● Québec solidaire ● Regroupement des Algériens et Algériennes du Québec ● Revue Relations ● Québec solidaire ● Regroupement des Algériens et Algériennes du Québec ● Revue Relations ● Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal● SDHPP-UdeM ● SPHR McGill et Concordia ●Syndicat des travailleurs et travailleuses des postes (STTP) ● Tadamon ● Voix Juives Indépendantes

    Comité Palestine du FSM 2016

    Centre international de solidarité ouvrière (CISO)

    Nous vous invitons donc à signer cet appel, afin entre autre de convaincre le Conseil International du FSM que la Palestine est un sujet particulier qui mérite une clause particulière dans sa charte, qui engagera les futurs comités d’organisation du FSM.

    http://www.ujfp.org/

  • Guerre en Irak : le rapport qui accable Tony Blair (Lutte Ouvrière)

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    Après sept ans d’enquête sur la participation britannique à la guerre en Irak, la commission Chilcot a publié son rapport le 7 juillet.

    Les 6 000 pages de ses douze volumes ne contiennent pas de révélations. Mais, sous le jargon juridique et les euphémismes propres à ce genre de documents, on y retrouve à peu près tout, sur les mensonges de Blair et sur l’histoire de la guerre, minutieusement détaillée, bien que par le petit bout de la lorgnette, puisque la Grande-Bretagne n’y joua qu’un rôle secondaire, comparé à celui des États-Unis.

    Le rapport note d’abord que « ce fut l’administration américaine qui, à la fin 2001, adopta comme objectif numéro deux, après celui de chasser les talibans du pouvoir en Afghanistan, de s’occuper du régime de Saddam Hussein dans le cadre de sa « guerre globale contre le terrorisme ». Ce fut à ce moment qu’elle abandonna la stratégie du « containment » [le régime des sanctions économiques – LO] dont elle avait usé avant les attentats du 11 Septembre. » Et ce fut ainsi que Saddam Hussein devint officiellement un promoteur du terrorisme, allié d’al-Qaida, bref un homme à abattre.

    Tout un édifice de mensonges

    Les services spéciaux britanniques n’étaient pourtant guère convaincus. « En novembre 2001 », note Chilcot, « le JIC [le comité de coordination du renseignement britannique – LO] estimait que l’Irak n’avait joué aucun rôle dans les attentats du 11 septembre... et que l’existence d’une coopération pratique entre l’Irak et al-Qaida était “improbable”. » Malgré cela, ajoute Chilcot, « M. Blair proposa une stratégie visant à un changement de régime en Irak. Cette stratégie devrait être construite dans le temps jusqu’à arriver au point où il deviendrait possible de recourir à une action militaire “si nécessaire” sans pour autant perdre le bénéfice d’un soutien international ».

    À partir de là, Blair fit élaborer un édifice de prétendues preuves destinées à habituer l’opinion à l’idée de la nécessité d’une guerre contre l’Irak et à tenter d’emporter son adhésion.

    Dans sa conférence de presse tenue pour répondre au rapport Chilcot, Blair a résumé ainsi son point de vue : « Que l’on soit d’accord ou pas avec ma décision d’engager une action militaire contre Saddam Hussein, c’est une décision que j’ai prise de bonne foi... Je note que le rapport conclut clairement... qu’il n’y a eu ni falsification, ni utilisation illégitime des informations disponibles. »

    Or ce n’est pas ce que montre le rapport Chilcot. Au contraire, il détaille les manipulations auxquelles se livra le gouvernement Blair pour constituer ses fameux dossiers contre Saddam Hussein. Par exemple, on y trouve l’affaire David Kelly, un expert du ministère de la Défense, retrouvé mystérieusement suicidé après avoir révélé à la presse que l’affirmation de Blair, selon laquelle il suffisait de 45 minutes à Saddam Hussein pour mettre en action ses armes de destruction massive, relevait de la plus haute fantaisie. Il y a aussi l’affaire al-Marashi, un étudiant américain, auteur involontaire d’un chapitre d’un dossier de Blair : les services avaient tout simplement fait un copier-coller d’une ébauche de sa thèse trouvée sur Internet !

    Un mépris total pour les peuples

    Le deuxième aspect instructif de ce rapport est sa description des magouilles inextricables auxquelles se livrèrent Bush et Blair pour tenter d’avoir le soutien de l’ONU à une invasion, pour finalement s’en passer. On ne peut trouver meilleure illustration de la fiction du « droit international » et de la « communauté internationale » censés protéger les peuples. Le rapport montre que ce « droit international » n’est que la loi imposée par le plus fort, l’impérialisme américain, au reste de la planète et aux impérialistes mineurs qui, comme la Grande-Bretagne, préfèrent encore être de la partie pour augmenter leurs chances d’avoir leur part du butin lors du partage final.

    Le rapport porte aussi sur la politique désastreuse menée par les forces d’occupation en Irak : depuis la destruction des institutions civiles et militaires irakiennes, sous prétexte d’en finir avec le parti de Saddam Hussein, jusqu’à l’absence de tout projet pour reconstruire un pays détruit par 24 ans de guerre et de sanctions économiques, en passant par le soutien apporté aux forces religieuses chiites pour servir de contre-feu aux partisans de Saddam Hussein. On y trouve aussi les conséquences : la montée des milices religieuses et la guerre civile sanglante qui s’ensuivit.

    Quant à la population irakienne, à ses centaines de milliers de morts et ses millions de réfugiés, en tout, 51 pages lui sont consacrées, sans que rien ne soit dit sur ce qu’elle subit du fait de la politique criminelle des autorités d’occupation.

    Ce n’est pas le problème du rapport Chilcot, pour qui cette invasion criminelle par des grandes puissances pleines de mépris pour les intérêts de la population ne résulte que d’erreurs de jugement. Il multiplie les recommandations pour ne pas reproduire de telles erreurs, au cas où les puissances impérialistes s’aviseraient de nouveau d’envahir un pays pauvre ?

    Le rapport Chilcot s’arrête en 2009. Il faudrait y ajouter que la population irakienne a payé l’invasion par un retour en arrière de plusieurs décennies dans sa vie sociale, par une pauvreté insupportable aggravée par la corruption des partis religieux chiites et par une guerre civile qui n’en finit plus. Quant aux conséquences régionales de l’invasion, la montée des milices islamiques en Irak s’est étendue à la Syrie, donnant naissance à Daech. Par un effet boomerang, elle est revenue en Irak, tout en faisant des émules dans toute la région.

    Tout cela s’est produit parce que quelques stratèges de l’impérialisme, poussés par le lobby des majors du pétrole, ont jugé que Saddam Hussein, leur ancien homme à tout faire du temps de la guerre Iran-Irak, était devenu trop incontrôlable pour la stabilité de leur ordre régional ! Pour éliminer un foyer possible d’instabilité, ils en auront créé dix autres, avec le sang des populations prises en otage.

    Ce rapport Chilcot, rédigé par des notables de la bourgeoisie britannique, ne visait évidemment pas à dénoncer l’ordre impérialiste. Il n’en est que plus révélateur sur ce système de domination et d’oppression qui cannibalise les peuples et dont le renversement est plus urgent que jamais.

    François ROULEAU 03 Août 2016
     
  • Archive Algérie

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    أزمة رأسمالية الدولة والبونابرتية في الجزائر: نص يحلل طبيعة المجتمع الطبقات والدولة في الجزائر ويمثل النص التأسيسي للفوج الشيوعي الثوري في الجزائر، نشر في1978 كملحق في مجلة انبريكور المتعاطفة مع للأممية الرابعة.

    La crise du capitalisme d’état et du bonapartisme en Algérie, est un texte d’analyse sur la nature de la société, des classe et de l’état en Algérie, il représente en réalité le texte fondateur du Groupe Communiste Révolutionnaire en Algérie, publier en 1978 en supplément de la revue Inprecor de la Quatrième internationale.

    Télécharger le texte disponible en Français :

    La crise du capitalisme d’état et du bonapartisme en Algérie

    http://elkhatwa-eloumalia.over-blog.com/

  • Cisjordanie : des ânes au coeur de la bataille pour la terre (France24)

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    C'est bien un âne israelien!

    "40 ânes à vendre": l'annonce, publiée dans la presse palestinienne, aurait pu être banale. Mais elle est signée de l'armée israélienne et concerne, assurent les Palestiniens, des animaux confisqués à des agriculteurs en Cisjordanie occupée.

    Les autorités israéliennes affirment oeuvrer pour la sécurité publique en s'emparant d'animaux errants. Mais, pour les Palestiniens, l'objectif est autre: en multipliant confiscations et destructions, l'armée veut les pousser à quitter la Vallée du Jourdain, stratégique pour ses terres agricoles et ses réserves en eau.

    Les bêtes seront vendues aux enchères si elles ne sont pas réclamées par leurs propriétaires, précise l'annonce en arabe du commandement militaire du territoire palestinien occupé par Israël depuis près de 50 ans.

     

    Pour Arif Daraghmeh, chef du Conseil des villages d'Al-Maleh qui regroupe 26 hameaux de la Vallée du Jourdain, les propriétaires ne se sont pas manifestés parce que l'armée leur réclame des amendes allant jusqu'à 2.000 shekels, plus de 470 euros, par âne.

    Le Cogat, organe du ministère de la Défense israélien en charge des Territoires occupés, explique lui qu'il s'agit de "mesures (appliquées) depuis des années pour appréhender les animaux qui errent sans surveillance et représentent un danger".

    Sollicité par l'AFP, il explique que grâce à ces mesures, "les accidents de la route ont baissé de 90%". Quant aux amendes, "il ne s'agit que des dépenses liées à la capture et au gardiennage des animaux".

    L'annonce des 40 ânes est inhabituelle, c'est la troisième en deux ans et avant cela, il n'y en avait jamais eu, assure M. Daraghmeh. Mais les saisies d'animaux, elles, ne sont pas nouvelles.

    'Zones de tir'

    Les chèvres de Slimane Becharat, 60 ans, installé sous un abri de toile de jute, ont déjà été placées dans la "zone de quarantaine" israélienne installée le long de la frontière jordanienne il y a vingt ans.

    Pour lui, comme pour M. Daraghmeh, ces saisies ont un but "hautement stratégique". "En confisquant animaux et matériel agricole et en détruisant maisons, abris pour animaux et autres, les Israéliens veulent faire pression sur les Palestiniens pour qu'ils quittent la Vallée du Jourdain", qui s'étend sur un tiers de la Cisjordanie, assure M. Daraghmeh.

    Car, dit-il, "celui qui contrôle la Vallée, contrôle la frontière (avec la Jordanie), et les accès à l'eau et aux terres agricoles", deux éléments vitaux pour les Palestiniens du cru, qui vivent de culture et d'élevage.

    C'est le cas de Youssef, qui surveille ses 80 vaches et veaux en gardant un oeil sur la route où passent des véhicules militaires israéliens. Derrière lui, une inscription en hébreu, arabe et anglais proclame sur un bloc de béton "Zone de tir, entrée interdite".

    L'armée israélienne a transformé 18% de la Cisjordanie en zone d'entraînement, indique l'ONU. Aujourd'hui, 6.200 Palestiniens y vivent encore.

    Dans le gouvernorat de Toubas, où vit Youssef, plus de 800 personnes sont restées avec leur bétail dans ces "zones de tir". L'armée peut, selon lui, l'expulser à tout moment de chez lui et saisir ses bovins.

    "Les soldats embarquent les bêtes en nous disant que nous sommes dans une zone militaire fermée", raconte Youssef, en agitant son bâton pour déplacer ses animaux aux côtes saillantes. "Ou alors ils passent avec leurs chars et rien ne survit, ni un oeuf d'oiseau enfoui ni même un bébé gazelle couché au sol".

    Youssef assure avoir déjà perdu des dizaines de bêtes, confisquées ou mortes de soif faute d'accès à un point d'eau.

    Bataille pour l'eau

    Car, sur les bords du Jourdain, l'immense majorité des habitants de la zone dite "C" --qui couvre 90% de la Vallée-- ne sont pas connectés à l'eau et doivent l'acheter à prix d'or, rapporte l'ONU.

    Ces 90% sont "virtuellement interdits d'usage aux Palestiniens et réservés à l'armée israélienne ou placés sous la juridiction des colonies", où vivent 9.500 Israéliens, explique l'ONU.

    La consommation d'eau dans certains endroits y "est de 20 litres par jour par personne seulement, soit un cinquième des recommandations de l'OMS", l'Organisation mondiale de la Santé, déplore l'ONU.

    La zone dite "C" représente plus de 60% de la Cisjordanie. Depuis les accords israélo-palestiniens d'Oslo (1993), ce secteur est placé sous le contrôle unique de l'armée israélienne échappant ainsi à l'Autorité palestinienne.

    Sur la colline rocailleuse qui monte derrière les animaux de Youssef, un tuyau détourne l'eau qu'il utilisait autrefois pour ses bêtes, "vers une colonie", affirme-t-il en ajoutant, amer: "avant, nous buvions l'eau de la source. Aujourd'hui, les colons s'y baignent".

    Sarah BENHAIDA le

    http://www.24matins.fr/topnews/cisjordanie-des-anes-au-coeur-de-la-bataille-pour-la-terre-373022

  • Tunisie : l’opposition du Front populaire à la coalition au pouvoir (Anti-k)

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    Ce positionnement confirme la retour du Front populaire au positionnement sur lequel il avait été fondé en octobre 2012 : l’opposition simultanée à la droite religieuse (Ennahdha) et à la droite issue de l’ancien régime (Nidaa Tounès).

     

    A l’heure où ces deux droites néo-libérales participent ensemble à la coalition au pouvoir, ce positionnement est plus actuel que jamais.  A partir de janvier 2014, le Front renoue avec son orientation initiale.

    Cette orientation est dans la lignée des positionnements successifs adoptés depuis le depuis deux ans et demi :

    – le refus de ses députés, le 29 janvier 2014, de voter la confiance au gouvernement néo-libéral de Jomàa qui a succédé à celui dirigé par Ennahdha,1

    – l’affirmation, le 11 décembre 2014, de la nécessité de combattre à la fois Nidaa et le duo Marzouki-Ennahdha lors du second tour de l’élection présidentielle, 2 

    – le refus, fin 2014, de voter la loi de finances 2015 et le budget qui en découle, 3 

    – le refus, en janvier 2015, de voter la confiance au gouvernement Nidaa-Ennahdha, et à plus forte raison d’y participer.

    – le refus en juin 2016 de participer au gouvernement d’union nationale proposé par Essebsi.

    Notes :

    1« L’orientation du Front populaire » (février 2014)

    http://www.europe-solidaire.org/spip.php?article31234

    2« Déclaration du 11 décembre 2014 » :

    http://www.europe-solidaire.org/spip.php?article33807

    3« Le débat à l’Assemblée sur le budget d’austérité » (11 décembre 2014)

    http://www.europe-solidaire.org/spip.php?article33859

     

    Hamma Hammami : Le gouvernement sera forcé de réprimer les libertés pour passer des mesures douloureuses

    Exit Essid, la patate chaude refilée au prochain gouvernement !

    Le porte-parole du Front populaire (FP), Hamma Hammami, a estimé, dans une déclaration accordée à la TAP, lundi 1er août 2016, en marge du conseil régional du Parti des Travailleurs à Monastir, que « le prochain gouvernement échouera car il n’aura pas de nouvelles alternatives et un nouveau programme et sera forcé de réprimer les libertés pour faire passer des mesures douloureuses ».

    Il a ajouté, selon la même source, que « le gouvernement d’union nationale ne pourra pas venir à bout de la crise causée par les choix de la coalition au pouvoir, le gouvernement, la présidence de la République et la majorité au parlement ».

    Hamma Hammami a souligné que « le pays vit une crise de pouvoir global due à des choix erronés ».

    « Il n’y a pas de traitement nouveau à la crise et un débat sur ses véritables causes mais une tentative de mettre sur le dos du chef du gouvernement démissionnaire ses causes » a-t-il ajouté. « Sauver la Tunisie est possible et les mesures semblent claires, simples et à la portée, mais la problématique est d’ordre politique » a enfin estimé le porte-parole du FP.

    Rappelons que les élus du FP ont boycotté samedi, le vote de confiance pour le gouvernement Essid, estimant être « non concernés par ce vote ».

    M.B.Z (avec TAP) Dominique Lerouge le 02/08/2016

    http://www.anti-k.org/tunisie-lopposition-du-front-populaire-a-la-coalition-au-pouvoir

    http://www.businessnews.com.tn/hamma-hammami–le-gouvernement-sera-force-de-reprimer-les-libertes-pour-passer-des-mesures-douloureuses

  • Nouveautés sur AURDIP

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