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  • Environ 400 Palestiniens détenus par Israël en grève de la faim (Afps)

    Des Palestiniens affichant le portrait du détenu Bilal Kayed, lors d’une manifestation le 3 août dernier à Jérusalem-Est. Ahmad Gharabli/AFP

    Environ 400 Palestiniens emprisonnés par Israël étaient en grève de la faim hier, observant un mouvement qui va s’amplifiant, ont indiqué un club de soutien et l’administration israélienne.

    Une partie d’entre eux dénoncent le « harcèlement » dont ils font l’objet de la part des Israéliens, d’autres refusent de s’alimenter par solidarité avec un détenu Bilal Kayed, a précisé le Club des prisonniers palestinien dans un communiqué. Bilal Kayed, âgé de 35 ans et originaire du nord de la Cisjordanie occupée, a perdu 30 kilos et a déjà été hospitalisé maintes fois, selon des responsables palestiniens. Des manifestations de solidarité avec M. Kayed ont eu lieu tous les jours depuis le début de grève de la faim et les tentes de soutien ont fleuri en Cisjordanie. Ce dernier devait être libéré le 15 juin après avoir purgé 14 ans et demi de prison pour ses activités au sein du Front populaire de libération de la Palestine (FPLP, la gauche historique).

    Mais Israël a ordonné son maintien en détention pour six mois sans procès ni inculpation.

    Quatre-vingts prisonniers ont rejoint hier l’action menée dans différentes prisons en Israël et en Cisjordanie occupée, a dit le Club des prisonniers. D’autres doivent se greffer au mouvement demain alors que 325 détenus refusaient déjà de se nourrir depuis deux jours.

    Les détenus s’élèvent contre un récent tour de vis israélien, avec le placement à l’isolement d’un certain nombre d’entre eux, la confiscation des effets personnels, le transfert de dizaines de prisonniers vers d’autres prisons, a rapporté la commission chargée des affaires des prisonniers au sein de l’Autorité palestinienne. En outre, « des amendes de 600 shekels (près de 150 euros) par prisonnier et des interdictions de visite pendant deux mois ont été imposées » aux grévistes de la faim, a-t-elle ajouté.

    L’administration pénitentiaire israélienne a confirmé à l’AFP avoir déplacé des détenus, fouillé des cellules et saisi des portables durant la semaine écoulée « sur la base de renseignements au sujet d’actes terroristes commandés de l’intérieur des prisons ». Une porte-parole israélien a affirmé à l’AFP que 262 détenus du mouvement islamiste Hamas refusaient de se nourrir, de même que 93 du FPLP en solidarité avec M. Kayed.

    Israël considère le Hamas et le FPLP comme des organisations terroristes. Sur environ 7 000 détenus palestiniens dans les prisons israéliennes, plus de 700 sont en détention sans procès ni inculpation, selon le Club des prisonniers. Les prisonniers font fréquemment des grèves de la faim pour dénoncer cette forme de détention ou leurs conditions d’emprisonnement. À trois reprises au cours des mois écoulés, des détenus ont mené de longues grèves de la faim qui les ont menés au bord de la mort. Mais la mobilisation collective dans les prisons n’avait pas atteint le niveau actuel.

    L’Orient le Jour, AFP, samedi 6 août 2016

    http://www.france-palestine.org/Environ-400-Palestiniens-detenus-par-Israel-en-greve-de-la-faim

    Commentaire: Le FPLP est le parti dont le NPA est le plus proche dans la région.

  • Syrie. Alep: broyer une population, pour «négocier»… à Genève (Al'Encontre.ch)

    La «clinique» Al-Bayan après un bombardement...

    La «clinique» Al-Bayan à Alep après un bombardement…

    Par Laure Stephan et
    témoignage du Dr Raphaël Pitti

    C’est une lutte capable de changer le cours de la guerre d’après les partisans du régime; une bataille «à la vie à la mort», pour les militants anti-Assad. Dans les deux camps, les combats en cours, qui pourraient sceller le sort d’Alep, la seconde ville de Syrie divisée en deux depuis 2012, apparaissent cruciaux. Le face-à-face militaire ne se joue pas dans le cœur de la ville, mais dans ses alentours, sur un front situé au sud-ouest de l’ancienne capitale économique, autour de positions dont la consolidation reste précaire.

    Vendredi 5 août au soir, les forces anti et pro-Bachar Al-Assad se disputaient le contrôle de bâtiments d’une école militaire, après une nouvelle attaque lancée par les rebelles. Ceux-ci ont investi le principal bâtiment du complexe militaire, l’école d’artillerie, mais les troupes syriennes ont repoussé l’offensive. Les insurgés, dont les rangs sont dominés dans cette zone essentiellement par des brigades islamistes, ont essuyé plusieurs revers depuis le début de leur offensive quelques jours plus tôt, afin de briser le siège le siège des quartiers rebelles d’Alep encerclés par le régime. «Mais les combattants de l’opposition savent que la bataille qui se joue est celle de la dernière chance, ils vont continuer de tenter d’ouvrir des brèches», indique Haïd Haïd, un jeune analyste syrien originaire de la province d’Alep, installé au Royaume-Uni.

    Depuis le début de l’année, la situation militaire dans la grande ville du nord de la Syrie a déjà failli basculer à deux reprises: en février, lorsque les forces pro-régime ont avancé dans le nord, appuyées par de massives frappes aériennes russes, puis fin avril, lorsque ces mêmes forces ont multiplié les bombardements contre les faubourgs est de la ville, tandis que les rebelles effectuaient des tirs intenses contre les quartiers contrôlés par le gouvernement. A chaque reprise, ces poussées ont été utilisées par Damas et Moscou comme moyen de pression dans les négociations internationales. Le nouveau «tournant» pourrait aussi être le prélude à d’autres pressions.

    Dans les faubourgs orientaux d’Alep tenus par les rebelles, le siège imposé aux quelque 250’000 habitants depuis la mi-juillet par les forces pro-régime se double d’intenses frappes aériennes, au moyen d’avions de chasse russes ou syriens. Depuis début août, les médecins de l’hôpital Al-Qods soignent chaque jour «une cinquantaine de blessés à la suite des frappes aériennes», affirme Hamza Al-Khatib, le directeur de la structure médicale située en zone rebelle. Les bombardements ont aussi fait 10 morts, vendredi 5 août, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme. «J’ai commencé à me préparer au fait que la bataille d’Alep pourrait être très longue, poursuit le médecin. On sait ce qui est arrivé aux autres assiégées: la soumission à des bombardements de plus en plus rapprochés, la tentative du régime de diviser la région assiégée en plusieurs quartiers, les habitants réduits à la faim. Si le siège se maintient, on va vers ce scénario.»

    Si, à l’inverse, les rebelles réussissent à briser le siège, ils pourraient à leur tour encercler la partie ouest de la ville, sous contrôle gouvernemental – comme en 2013 –, soit plus d’un million de personnes. Les résidents des quartiers périphériques, proches de la ligne de front au sud-ouest d’Alep, ont vu les tirs rebelles de mortiers et de RPG se multiplier. Ils sont aussi la cible, si l’on en croit certains témoignages, du vandalisme de milices locales pro-régime, actives sur le front aux côtés des milices étrangères financées par l’Iran.

    Deux semaines de nourriture

    Dans l’est de la ville, le siège se fait déjà. Selon Alexa Reynolds, l’une des coordinatrices des programmes de CARE en Syrie «en deux semaines, la nourriture pourrait être épuisée à Alep». La cuisine communautaire appuyée par l’ONG et chargée de servir des repas quotidiens à près de 3000 familles «n’a plus de stocks». A cause de la pénurie et de la spéculation, les prix des denrées ont explosé.

    Sur le front au sud-ouest d’Alep, le Front Fatah Al-Cham, nouveau nom du Front Al-Nosra, dont la distanciation d’avec Al-Qaida laisse sceptiques de nombreux observateurs, apparaît comme l’un des principaux acteurs. Selon Haïd Haïd, le groupe djihadiste «absorbe de nouvelles recrues, parce qu’il apparaît à même de briser le siège». Hostiles aux groupes djihadistes, qui les ont à plusieurs reprises pris pour cible, les militants civils qui ont porté la révolution contre Bachar Al-Assad voient cependant dans l’offensive au sud-ouest d’Alep l’une des rares options possibles pour que l’est d’Alep ne tombe pas. Cette partie de la ville a été un lieu d’engagement pour les militants qui ont continué, envers et contre tout – en premier lieu, les bombardements aux barils d’explosifs du régime, mais aussi le racket exercé par certains groupes rebelles –, à faire fonctionner des écoles, des hôpitaux et tenter d’administrer la ville.

    «Ces corridors sont tout sauf une solution idéale»

    Fin juillet, Damas et Moscou ont annoncé la mise en place de quatre corridors humanitaires, appelant les civils à quitter la ville et les combattants à se rendre. Selon une source indépendante, ces couloirs «existent bien, mais à peine quelques dizaines de personnes les ont utilisés». Les autorités syriennes souhaitent obtenir l’appui d’organisations internationales pour organiser l’évacuation de l’est d’Alep, mais celles-ci posent leurs conditions: entrée de l’aide humanitaire, cessez-le-feu.

    «Si l’on fait des corridors humanitaires, mais que les bombardements continuent, quel est le sens?, s’interroge un acteur humanitaire. Ces corridors sont tout sauf une solution idéale. Ils sont très risqués pour les civils, qui peuvent être attaqués sur la route par le régime, ou par des combattants de l’opposition qui ne veulent pas qu’ils sortent. Et ils risquent d’être détenus par le régime à leur sortie, s’ils comptent un combattant dans leur famille ou tout simplement, parce qu’ils ont vécu en zone rebelle.»

    La crainte est aussi que Moscou et Damas tentent de «légitimer» leurs attaques contre les civils, s’ils refusent de sortir d’Alep, comme le souligne CARE, avec une trentaine d’autres ONG, dans un appel commun. Faute d’un cessez-le-feu, une «catastrophe humanitaire» s’annonce à Alep. D’autant que, depuis la fin juillet, les forces pro-régime ont multiplié les attaques contre les infrastructures civiles de l’est d’Alep, y compris les hôpitaux. (Article du quotidien Le Monde, datée du 6 août 2016; correspondance de Beyrouth)

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    Manifestation de solidarité devant l’ONU à Genève le 5 août 2016

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    Syrie: «La plus grande catastrophe humanitaire
    depuis la dernière guerre»

    Les lectrices et lecteurs trouveront ci-dessous le lien permettant d’écouter le docteur Raphaël Pitti, ancien médecin militaire durant plus de 20 ans, puis professeur de «médecine d’urgence» en France et aux Etats-Unis. Il est engagé sur le terrain, en Syrie, depuis 2012, pour apporter une formation et une aide à des équipes médicales qui sont la cible systématique du régime. (Rédaction A l’Encontre)

    http://www.franceinfo.fr/fil-info/article/syrie-nous-sommes-devant-la-plus-grande-catastrophe-humanitaire-depuis-la-derniere-guerre-dr-raphael-809571

    «De plus en plus d’hôpitaux et de centres de soins sont visés par les bombardements en Syrie. Ce week-end, trois hôpitaux ont été visés, vendredi une maternité a été bombardée. «Nous sommes devant la plus grande catastrophe humanitaire depuis la dernière guerre», s’alarme sur France Info le docteur Raphaël Pitti, professeur de médecine d’urgence et de catastrophe.

    Raphaël Pitti

    Raphaël Pitti

    Pour le chargé de mission de formation à la médecine de guerre auprès de l’UOSSM-France en Syrie (Union des Organisations de Secours et de Soins Médicaux): «Il y a une vraie volonté de cibler les hôpitaux.»

    A Alep, la population est prise au piège au milieu d’assauts extrêmement violents. UOSSM-France tire la sonnette d’alarme et a lancé le hashtag #SOSMedecinsAlep. «Il y a une vraie volonté de terroriser la population» en ne lui donnant pas «d’accès aux soins». Nous sommes devant une atteinte à notre éthique», explique le médecin qui était en Syrie il y a trois mois.

    «C’est tout un peuple qui est en train de se faire assassiner tout ça pour le jeu d’un seul homme», continue le Docteur Raphaël Pitti, faisant allusion à Bachar al-Assad. «Je suis étonné que les prix Nobel de la paix ne soient pas les premiers à faire une pétition pour appeler à ce qu’on arrête de faire ces crimes de guerres», citant, parmi eux, Barack Obama.

    Les médecins occidentaux ne peuvent plus passer en Syrie, «notamment depuis le coup d’Etat turc», cela «rend toute pénétration extrêmement difficile et dangereuse». Il n’y a plus de médecins occidentaux à Alep» détaille-t-il. Cette situation est «épouvantable de révolte», conclut le docteur.» (France Info)

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    Vous pouvez écouter ci-dessous une deuxième contribution
    du Dr Raphaël Pitti, sur la chaîne Arte, le 2 août 2016

     

     

  • Fonctionnaire américain devenu Premier Ministre tunisien (Nawaat.org)

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    L’autre parcours de Youssef Chahed 
     
    L’image relayée par les médias dominants a omis une période importante du parcours de Youssef Chahed : ses années en tant que chargé de missions au département Foreign Agricultural Service à l’ambassade américaine à Tunis.
     
    Les documents de Wikileaks révèlent un autre aspect du parcours professionnel de Youssef Chahed, candidat mandaté par le président de la République Beji Caid Essebsi pour former un nouveau gouvernement. L’image relayée par les médias dominants a omis une période importante du parcours de Youssef Chahed : ses années en tant que chargé de missions au département Foreign Agricultural Service à l’ambassade américaine à Tunis, comme le montre une correspondance publiée en 2010.

    Le ministre des Affaires locales dans le gouvernement sortant et le président du comité de consensus institué par le président de la République lors de la crise qui a secoué son parti à la fin de 2015, n’est pas seulement universitaire et expert international en politique agricole, comme le mentionne succinctement sa biographie officielle. Avant, et longtemps après le 14 janvier 2011, Youssef Chahed a travaillé au Foreign Agricultural Service à l’ambassade américaine de Tunis.

    Fonctionnaire de l’ambassade américaine

    Cette agence relevant du département de l’Agriculture des États-Unis est l’un des principaux leviers de la politique économique américaine. Sa mission cible la promotion du « secteur alimentaire et l’agriculture à l’étranger », à travers la collecte d’informations sur le mouvement de l’offre et de la demande mondiales et les nouvelles opportunités sur le marché. Les activités du Foreign Agricultural Service visent en effet à améliorer la capacité des produits américains à entrer sur le marché mondial, à mettre en œuvre des programmes en vue de créer de nouveaux marchés et à maintenir la compétitivité des produits américains sur les marchés mondiaux.

    La correspondance fuitée par wikileaks, datée du 13 janvier 2010 et signée par l’ambassadeur Gordon Gray révèle les efforts consentis par les Etats-Unis pour convaincre les autorités tunisiennes de procéder à l’adoption, la commercialisation et l’utilisation de la « biotechnologie » (les OGM et les pesticides) dans le domaine de l’agriculture en Tunisie. La même correspondance met en garde contre une éventuelle réticence des autorités tunisiennes dans l’application de cette politique, sous la pression des partenaires traditionnels de la Tunisie, c’est-à-dire l’Union européenne.

    Représentant de commerce des « biotechnologies »

    La correspondance évoque aussi l’organisation d’un atelier, où sont conviés plusieurs experts américains pour effectuer des études de terrain et animer des discussions avec les acteurs clés du secteur agricole tunisien, parmi les représentants du gouvernement, les députés et les acteurs de la société civile. L’ambassadeur recommande enfin de se mettre en contact avec Youssef Chahed, chargé du suivi et de l’organisation de l’atelier et de la communication autour de l’évènement.

    Le recrutement de Youssef Chahed en tant qu’expert agricole à l’ambassade des États-Unis n’a pas été fortuit. Il est l’auteur d’une thèse de doctorat soutenue à Paris en 2003 sous le titre évocateur de «&nbsp,Mesure de l’impact de la libéralisation des marchés agricoles sur les échanges et le bien-être&nbsp,».

    L’économiste Mustapha Jouili a passé au peigne fin cette thèse. Il assure que Youssef Chahed y prône la nécessité de la libéralisation totale du secteur de l’agriculture en Tunisie et recommande des réformes foncières en vue de libéraliser l’investissement agricole et de permettre aux investisseurs étrangers de posséder des terres agricoles en Tunisie.

    Selon Jouili, des notions comme « la protection des droits des agriculteurs » ou « la souveraineté alimentaire » sont aux yeux de Youssef Chahed des slogans obsolètes et contraires aux fondements de la science moderne. Pour l’économiste de gauche, le nouveau chef du gouvernement est étroitement lié aux institutions financières mondiales et plus particulièrement à l’Organisation mondiale du commerce.

    Youssef Chahed a également assisté en tant qu’observateur, représentant les Etats-Unis d’Amérique, à la 28ème Session de la Conférence Régionale de la FAO pour l’Afrique organisée à Tunis en mars 2014.

    Sous l’aile de Béji Caid Essebsi

    Le parcours politique de Youssef Chahed a commencé au sein du parti Al Wifak Al Jomhouri qui s’est présenté aux élections de 2011 au sein de la coalition du Pôle démocratique moderniste. Le parti fondé par Youssef Chahed, son ami Slim Azzabi et Abdelaziz Belkodja a fusionné avec deux autres partis politiques pour former, en 2012, le parti Al Jomhouri.

    Un an après, Chahed a quitté le parti d’Ahmed Nejib Chebbi, pour rejoindre, avec Saïd Aïdi, Nidaa Tounes, qui fêtait alors son premier anniversaire.

    En janvier 2016, Nidaa Tounes est en pleine crise. La guerre des chefs faisait rage entre Hafedh Caid Essbsi et Mohsen Marzouk. Le président du parti Béji Caid Essbssi nomme Youssef Chahed à la tête d’« un comité du consensus » chargé d’éteindre l’incendie. Quatre des treize membres du comité ont démissionné, estimant que Youssef Chahed a fait valoir les intérêts et les dictats de Hafedh Caid Essbsi. Le groupe de Mohsen Marzouk a fini par quitter Nidaa Tounes pour former Machrou’ Tounes [Projet pour la Tunisie].

    Plusieurs observateurs ont souligné la concordance entre sa mission au sein de Nidaa et sa nomination au poste de ministre des Affaires locales. Une récompense pour le rôle qu’il a joué au profit de Hafedh Caid Essebsi, fils du président de la République, d’où les craintes du retour du clan familial au sommet de l’Etat.

    Source : nawaat.org

    Par Mohammed Samih Beji Okkez, 4 août 2016. Nawaat-tunisia

    Traduit par: Hafawa Rebhi

    Le site publie les correspondances Wikileaks

    Saoudi Abdelaziz

    http://www.algerieinfos-saoudi.com/2016/08/fonctionnaire-american-devenu-premier-ministre

  • Au Maroc, le chômage touche surtout les jeunes (Le Huff' Maghreb)

    CHOMAGE
     

    CHÔMAGE - Le Haut-commissariat au plan (HCP) vient de publier une note d'information sur la situation du marché du travail au deuxième trimestre de 2016. Première conclusion: le taux de chômage est passé de 8,7% à 8,6% entre le deuxième trimestre de 2015 et celui de 2016, soit une baisse de 0,1 point.

    La population active en chômage a enregistré une baisse de 1,7% au niveau national, passant de 1.041.000 à 1.023.000 chômeurs, entre les deux périodes, soit 18.000 chômeurs en moins (36.000 en moins en milieu urbain et 18.000 de plus en milieu rural).

    Le taux de chômage est, lui, passé de 13,4% à 12,8% en milieu urbain et de 3,3% à 3,7% en milieu rural, note le HCP, soulignant que les baisses les plus importantes du taux de chômage ont été relevées parmi les personnes ayant un diplôme (-0,7 point) et les adultes âgés de 35 à 44 ans (-0,5 point).

    Il demeure en particulier élevé chez certaines catégories de la population. Ainsi, parmi les jeunes âgés de 15 à 24 ans, le taux de chômage a été de 21,5% et de 38,8% parmi les citadins d'entre eux, contre 8,6% pour l’ensemble des personnes âgées de 15 ans et plus.

    L’analyse des principales caractéristiques de la population active en chômage révèle que plus de huit chômeurs sur dix (80,3%) des citadins, près des deux tiers (63,6%) sont âgés de 15 à 29 ans, près du tiers (31,8%) détiennent un diplôme de niveau supérieur, plus de la moitié (54,3%) sont des primo-demandeurs d’emploi et près de sept chômeurs sur dix (69,3%) chôment depuis une année ou plus.

    Par ailleurs, environ un tiers (29,3%) se sont retrouvés en situation de chômage suite au licenciement (23,4%) ou à l’arrêt de l’activité de l’établissement employeur (5,9%).

    Au deuxième trimestre 2016, l'effectif des personnes découragées par la recherche active d'emploi a atteint 68.000 personnes, ce qui correspond à 6,6% du volume global du chômage, contre 5,1% une année auparavant.

     

    http://www.huffpostmaghreb.com/2016/08/06/maroc-chomage-jeunes

    LIRE AUSSI:

    Au Maroc, le chômage a reculé en 2015 mais continue de frapper les jeunes diplômés

  • Algérie Aux origines d'octobre 1988 (PST)

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    Ce numéro spécial d'AFAQ ICHTIRAKIA comprend différents textes et déclarations politiques de l’.O.R.T l’organisation révolutionnaire des travailleurs.

    Le texte intitulé " Infitah, démocratie et socialisme " est la résolution politique adoptée en juillet 1988 par la conférence nationale de l'O.R.T. Elle fait le bilan économique et politique d'une décennie de régime Chadli.

    Les deux textes suivants sont les déclarations politiques de l'O.R.T avant et après le referendum-mascarade du 3 Novembre 1988.

    Le texte intitule «Où mène l'infitah ?" est la résolution politique de la conférence constitutive de l'O.R.T en février 1985. republié à l’époque  parce que son contenu restait d'actualité et permettait  de comprendre comment on en est arrivé à Octobre 1988.

    Quant aux trois articles signés Said AKLI. Ils analysent les évènements d'Octobre et leurs premières conséquences politiques. 5 Août 2016

    Télécharger Ici

    http://elkhatwa-eloumalia.over-blog.com/

    Commentaire: Il y a une continuité entre: GCR, ORT et PST

  • Syrie : la coalition kurdo-arabe s'empare de Minbej, un fief de l'EI (France 24)

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    Les forces coalisées kurdo-arabes se sont emparées samedi de Minbej, un fief du groupe jihadiste Etat islamique (EI), un peu plus de deux mois après avoir lancé leur offensive contre cette localité stratégique du nord de la Syrie.

    "Les forces démocratiques syriennes (FDS) contrôlent samedi Minbej et ratissent le centre-ville à la recherche des derniers jihadistes encore présents dans la ville" a affirmé l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

    Les FDS avaient lancé le 31 mai une offensive visant à reprendre Minbej, qui était alors le principal carrefour d'approvisionnement de l'EI, de la frontière turque vers Raqa, sa capitale de facto en Syrie située plus à l'est.

     

    Avec l'appui aérien de la coalition internationale dirigée par les Etats-Unis, les FDS avaient repris dans un premier temps plusieurs localités et villages autour de Minbej puis étaient entrées le 23 juin dans cette ville de la province d'Alep.

    Depuis, ils y avaient cependant progressé lentement en raison des contre-attaques des jihadistes.

    Déclenché par la répression de manifestations pacifiques en mars 2011, le conflit en Syrie qui s'est complexifié avec l'intervention militaire étrangère et la montée en puissance de jihadistes, a fait plus de 280.000 morts.

    24matins.fr, 

    http://www.24matins.fr/topnews/syrie-la-coalition-kurdo-arabe-sempare-de-minbej-un-fief-de-lei

  • « Israéliser » la société française (UJFP)

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    Une nouvelle fois, l’émotion légitime générée par les attentats ignobles de Nice et de Saint-Etienne-du-Rouvray génère son lot de « solutions » du Ministère de la Parole ... mais qui font froid dans le dos. Surtout quand elles proviennent non pas d’abonnés au café du Commerce mais de hauts responsables politiques.

    Ainsi d’Hervé Morin, ancien Ministre de la Défense de Nicolas Sarkozy et actuel président du conseil régional de Normandie, qui propose d’« israéliser » notre sécurité et de prendre modèle sur la société israélienne pour vaincre le terrorisme, afin ainsi de « mettre hors d’état de nuire tous ceux qui sont potentiellement dangereux ». Du grand n’importe quoi si l’on considère d’abord, du seul point de vue de l’efficacité militaire, qu’Hervé Morin propose de prendre exemple sur ... un échec !

    Car l’État d’Israël n’a sûrement rien éradiqué du « terrorisme » comme le montrent les récents actes désespérés de jeunes palestiniens agressant des soldats ou des Juifs ultra-nationalistes à l’arme blanche ou au tournevis.

    Bien sûr, cynique, Hervé Morin confond « terroristes » et résistants, oublie la terreur indiscriminée, définition du terrorisme, infligée aux Palestiniens par des gouvernements israéliens de plus en plus extrémistes, bombardant une population désarmée de deux millions d’habitants enfermée dans la prison à ciel fermé par les drones de Gaza.

    Mais, après tout, peut-être est-ce cela le « modèle » rêvé par Hervé Morin ?

    Ériger un mur, par exemple, entre Rouen et sa banlieue de Saint-Etienne-du- Rouvray ? Détruire les immeubles et maisons des « terroristes » et de leur famille ? On pourrait aussi lui suggérer de priver d’eau, mais aussi, pourquoi pas, de gaz et d’électricité certaines cités de banlieue... Et si on installait un peu partout dans « nos » banlieues, de ces checkpoints humiliants, histoire de « leur » montrer qui est le maitre ?

    Et des prisons pour les enfants, pourquoi pas ?

    Ça existe déjà, en France, mais on pourrait les améliorer, comme là-bas ! À moins, finalement, d’instaurer officiellement (puisqu’il existe déjà selon Manuel Valls) un bon petit apartheid bien de chez nous, provisoire, bien sûr, comme l’état d’urgence ?

    Mais surtout, la grande idée de Hervé Morin et de ses amis sionistes, c’est de faire de chaque citoyen un délateur, un flic et/ou un soldat permanent doté du permis de tuer tout « suspect » ayant des intentions potentiellement louches ou un geste imprudent. Normal, évidemment, puisque nous sommes « en guerre » : guerre extérieure, au Mali, en Libye, en Afghanistan, en Syrie et en Irak, et partout où le terrain de jeu de « nos » services reste inconnu de la plupart d’entre nous ; guerre intérieure dans laquelle tout Arabe ou Musulman est suspect.

    Israël et Hervé Morin veulent « terroriser les terroristes » comme le proposait Charles Pasqua, sans oublier « leurs complices » - entendez, tous ceux qui, comme en Israël, essaient de comprendre et d’expliquer. Car, comme le dit Manuel Valls, il n’y a rien à expliquer, car expliquer, c’est déjà excuser.

    En prenant exemple sur Israël, ils nous proposent une société autiste, repliée sur elle-même et paranoïaque, une société fonctionnant sur le mode manichéen, individuellement et collectivement, dans laquelle tout ce qui n’est pas avec « nous » est contre « nous », où l’ennemi est partout. Une société qui s’est rendue elle-même malade de l’oppression d’un autre peuple.

    Non, l’État d’Israël, premier producteur mondial de barbelés, ne sera jamais « notre » modèle !

    Le Bureau national de l’UJFP, le 5 août 2016

    http://www.ujfp.org/

  • Front Populaire: La nomination de Youssef Chahed va reproduire l'ancien régime (Huff Maghreb)

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    Le Front Populaire a tranché sur la question de la nomination de Youssef Chahed à la tête du cabinet d'union nationale.

    Pour le parti, cette nomination n'est pas le fruit d'une longue série de négociations mais simplement, une continuité des pratiques de l'ancien régime, reposant sur les liens de parentés, le clientélisme et la mainmise par une petite catégorie sur les leviers du pouvoir qui a des intérêts communs avec les centres de corruption

    En effet, dans un communiqué rendu public mardi 3 août, le Front Populaire s'est dit contre la nomination de Youssef Chahed qu'il qualifie de danger pour la vie politique et constitue une solution à la crise de la coalition au pouvoir aux dépens des aspirations du peuple et une dérobade de la responsabilité de l’échec de la coalition.

    “Le choix de Youssef Chahed consacre la loyauté en premier lieu au président de la République qui veut contourner la Constitution pour imposer un régime présidentiel comme première étape en désignant un chef de gouvernement proche et docile dont on pourra orienter les décisions et en amendant la Constitution au moment approprié, en seconde étape, comme l’ont affirmé plusieurs parties de la coalition au pouvoir” souligne le communiqué.

    Le parti a appelé les forces nationales et démocratiques, partis, organisations et associations, à se mobiliser pour rejeter les plans du président de la République et sa coalition au pouvoir visant à mettre fin au processus révolutionnaire et à retourner à la dictature et à la répression.

    Il est à noter que le Front Populaire n'a pas fait partie des signataires du document de Carthage à savoir la feuille de route du gouvernement d'union nationale, signée le 13 juillet dernier.

  • Entretien avec Georges Habache, cofondateur du FPLP (Ballast)

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    Georges Habache est mort il y a sept ans. Il avait cofondé en 1967 le Front populaire de libération de la Palestine, une organisation marxiste, laïque et panarabe, célèbre, dans les années 1970, pour ses détournements d'avions. Considéré par Israël comme un « chef terroriste » et comme un héros national par nombre de Palestiniens, Habache appelait, à la fin de sa vie, à la création d'un État démocratique et laïc, où coexisteraient Arabes (musulmans et chrétiens, comme lui-même l'était) et Juifs. Cet entretien est extrait de l'ouvrage Les révolutionnaires ne meurent jamais, réalisé par le journaliste Georges Malbrunot et paru aux éditions Fayard en 2008. Un témoignage historique et politique important, qui questionne notamment l'islam politique, au lendemain de l'effondrement soviétique, et la pérennité des régimes en place dans le monde arabe, deux années avant ce qu'il est d'usage de nommer son « Printemps ».

    Quel bilan tirez-vous de vos cinquante ans de lutte ?

    De temps à autre, je me réveille la nuit en pensant à tout ce que je n'ai pas accompli durant ces cinquante années : le socialisme, la lutte armée, la récupération de nos terres. Où sont mes acquis par rapport à ces slogans brandis au début de mon parcours ? Parfois, j'ai l'impression que je n'ai pas réalisé grand-chose. Cela étant, ma grande fierté reste d'avoir participé activement à la libération du Yémen du Sud.

    C'est bien peu, au regard du combat pour la Palestine !

    Certes, mais de tout temps nous avons établi un lien étroit entre le combat pour le nationalisme arabe et la lutte palestinienne, et cet acquis au Yémen reste une grande source de satisfaction quand je vois que des centaines de milliers de Yéménites vivent désormais librement dans leur pays. Je suis également fier d'avoir participé à la vie politique du Koweït à travers nos camarades établis sur place, en particulier Ahmed Khatib.

    Mon troisième succès réside dans la transformation du FPLP, mouvement nationaliste, en un mouvement marxiste. En revanche, je ne suis pas très satisfait de ne pas avoir assez insisté, dans mes mots d'ordre, sur la démocratie. La démocratie en Palestine d'abord, ensuite dans le monde arabe. Quant à l'unité arabe, nous en avons beaucoup parlé sans jamais dire clairement ce qu'elle recouvrait exactement. Avant, nous la concevions comme une union de tous les pays de la région sous la houlette d'un État. Ce n'est plus envisageable. Aujourd'hui, ce souci de l'union existe toujours, mais son application doit tenir compte des particularismes de chaque pays arabe. Je pense que l'expérience du Mouvement des nationalistes arabes requiert davantage d'étude et d'analyse. [...]

    La démocratie progresse en Afrique, en Asie, mais pas dans le monde arabe. Pourquoi ?

    Plusieurs facteurs contrarient les avancées démocratiques dans la plupart des pays arabes. D'abord, dans ces pays, les services de sécurité sont très puissants. Ils sont là pour protéger les régimes, leurs intérêts, lutter contre les opposants, et non pas pour promouvoir la démocratie. Il convient également de souligner que certains régimes occidentaux n'ont aucun intérêt à ce que la démocratie se développe dans le monde arabe. Enfin, la manière dont est interprétée la religion est également un obstacle à la percée de la démocratie. Lorsque des gens prétendent que la religion peut résoudre tous les problèmes, qu'ils soient économiques ou politiques, cela créé des blocages. La religion, quelle qu'elle soit, est un frein à la démocratie lorsqu'elle se place au-dessus du débat. Les mouvements laïcs comme le nôtre étaient intéressants, car ils considéraient la religion comme une affaire personnelle. Mais, aujourd'hui, même au FPLP, des sympathisants commencent à être attirés par les idéaux islamiques. C'est un sujet très sensible, je ne rentrerai pas dans les détails afin de ne pas être mal interprété. Nous avons besoin d'avoir des sympathisants, c'est pourquoi nous devons les ménager pour ce qui est de leurs croyances.

    Même si ce débat sur la place de la religion n'est que très peu abordé aujourd'hui, je garde l'espoir que, dans deux ou trois ans, cela pourra changer. L'islam, en effet, est basé sur la shoura : la consultation. Dans la différence, il y aussi la clémence. Il y a du bon dans toute religion. Quand je dis que je suis chrétien, ce n'est pas par fanatisme, mais parce que j'aime les aspects positifs du christianisme. La tolérance, l'amour du prochain, le dévouement sont des composantes de cette religion qui me rend heureux et que je pratique tous les jours.

    Si la démocratie était respectée, en Égypte les Frères musulmans l'emporteraient, en Palestine ce serait vraisemblablement le Hamas, au Liban le Hezbollah, en Jordanie les frères musulmans encore. Des élections libres porteraient les forces islamistes au pouvoir. Faut-il poursuivre la voie de la démocratisation ou prendre en compte ce danger ?

    Il faut aller vers la démocratie, quel que soit le risque de raz-de-marée islamiste. Donner leur chance à ces mouvements est nécessaire pour que les populations concernées puissent juger de leurs actions. Ce serait une excellente manière de les mettre à l'épreuve. Et donc, à terme, de les affaiblir. L'exemple de l'Algérie est éloquent : au début des années 90, le processus électoral y a été interrompu. L'armée a pris le pouvoir, ensuite le pays a traversé une période difficile. On aurait mieux fait de laisser les islamistes montrer ce dont ils étaient capables, une fois au pouvoir.

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    Habache et Arafat (DR)

    C'est ce qu'avait réalisé le roi Hussein en 1989 en nommant plusieurs ministres parmi les Frères musulmans qui venaient de remporter les élections législatives — avant de les congédier quelques années plus tard.

    Et si les islamistes ne veulent pas quitter le pouvoir, une fois élus ?

    Dans ce cas, au nom de la démocratie, nous lutterons pour les chasser du pouvoir ! C'est bien pour cette raison que j'ai voulu réviser notre mot d'ordre, fondé sur l'unité, la libération et le socialisme, pour y ajouter le concept de démocratie. Car cette démocratie permettrait à un parti comme le nôtre d'entrer pleinement dans le jeu politique, en lui conférant beaucoup plus de force. Cela favoriserait le jeu de l'alternance.

    Comment voulez-vous instaurer aujourd'hui l'alternance lorsqu'on voit que Bachar al-Assad succède à son père, Hafez al-Assad, en Syrie, que Gamal Moubarak fera vraisemblablement de même en Égypte après le départ d'Hosni Moubarak, et idem dans la Libye du colonel Kadhafi ?

    Ce système de république héréditaire ne durera pas éternellement. Historiquement, la démocratie a toujours fini par triompher. Voyez en Égypte, par exemple, où le mouvement Kefaya (« Ça suffit ») manifeste en faveur de davantage de démocratie, malgré la répression policière. Tout espoir n'est pas perdu.

    [...] Que pensez-vous de l'islamisme radical et de ses dérives violentes ?

    Après la chute de l'URSS, les échecs des mouvements de libération nationale et de l'unité arabe, les populations ont perdu leurs idéaux, elles se sont ruées sur l'islamisme, y voyant une alternative, un nouvel espoir. Sur le plan politique, cette montée en puissance de l'islamisme constitue une régression. Cela étant, il ne faut pas croire que l'islam politique est aussi dangereux que ses adversaires le prétendent : en s'opposant à l’hégémonie américaine qui est au cœur de notre combat depuis des décennies, cet islam politique recèle une composante nationaliste que l'on ne peut nier. Les dirigeants du Hamas ou du Hezbollah sont de vrais nationalistes. Ne voyez pas leur combat à travers le prisme réducteur du voile, par exemple. Mais il est vrai qu'il y a, de la part de certains, une volonté de détourner la religion à des fins politiques.

    Vous reconnaissez que certains de vos sympathisants sont désormais sensibles aux sirènes islamistes. N'est-ce pas le résultat de votre entente, pendant longtemps, avec les islamistes du Hamas contre le Fatah et l'Autorité palestinienne qui défendaient le processus de paix avec Israël ?

    D'abord, il faut comprendre que nous ne pouvons pas froisser les sensibilités religieuses de nos sympathisants, au risque de les perdre. Au sein du FPLP, nous commençons à voir en effet certains de nos membres aller à la mosquée, et des femmes se voiler le visage. La direction et les cadres du FPLP n'ont pas encore été influencés. Le filtre des recrutements est là pour freiner ce phénomène : je vous rappelle qu'un long travail éducatif est effectué auprès du candidat à l'adhésion au FPLP. L'idéologie du parti est très ancrée chez ses membres. La polygamie, par exemple, est interdite au FPLP. Nous évoquons cette dérive, mais nos débats là-dessus, c'est vrai, ne sortent pas du huis clos de nos réunions. Nous préférons parler aux militants du danger numéro un pour nous : l'hégémonie américaine dans la région.

    Quant à votre reproche portant sur nos relations avec le Hamas, vous ne pouvez pas dire que nous mangeons avec le diable en nous étant alliés politiquement avec lui contre le processus de paix. Il s'agit avant tout d'une union dans le combat. La résistance palestinienne représentée par ses mouvements n'a absolument rien à voir avec les mouvements islamistes d'Algérie ou d'Irak. Mais chaque époque à ses règles du jeu : aujourd'hui, Israël reste l'ennemi. Il nous faut donc trouver des alliés pour lutter contre Israël. Sur la scène palestinienne, nous nous allions avec qui combat Israël. Il se trouve que c'est le Hamas, mais ce pourrait aussi bien être une autre faction. On ne peut pas dissocier le problème palestinien du conflit israélo-arabe dans son ensemble. Les États-Unis voulaient nous imposer leur nouveau Moyen-Orient. Heureusement, la carte irakienne qu'ils espéraient facile à jouer s'est révélée extrêmement périlleuse en raison des coups très durs qui leur sont assénés par la résistance. Via Israël, les Américains ont également cherché à asséner des coups au Hezbollah, ils ont échoué. C'est vrai qu'à chaque fois les forces islamistes participent activement, avec d'autres, au combat contre l'hégémonie américaine.

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    Ismail Haniyeh, leader du Hamas (Reuters)

    [...] J'insiste : n'est-ce pas dangereux [cette part importante prise par les islamistes] ?

    C'est probable, nous en sommes conscients. Mais les islamistes ne sont pas aujourd'hui nos ennemis. Bien sûr qu'il s'agit d'un sujet gênant pour un certain nombre d'entre nous ! Le modèle islamiste comporte beaucoup de points négatifs ; en termes de choix de société, notre vision est différente, notamment sur la question des femmes. Aujourd'hui, à Gaza, certains aspects sociaux de la vie quotidienne sont inquiétants. Mais, à court terme, nous devons garder à l'esprit notre vision stratégique. Pour l'avenir, nous faisons tout pour faire prendre conscience aux cadres du FPLP du danger de cet élan islamiste.

    Estimez-vous que les islamistes sont des démocrates ?

    À l'intérieur même du courant islamiste, des contradictions existent. Les Frères musulmans égyptiens tiennent un discours plus ou moins démocratique. Quant au Hamas, je ne veux considérer pour l'instant que sa lutte politique et militaire contre Israël. La composante sociale de son projet politique n'est pas notre priorité, même si nous sommes très au fait de ses limites. De même que son respect de la démocratie reste à démontrer sur le long terme.

    Le Hamas a remporté les dernières élections législatives de 2006. Avant même qu'il ait pris le pouvoir par la force à Gaza, la communauté internationale a refusé de discuter avec lui, parce qu'il ne reconnaît pas Israël, les accords passés avec l'Autorité palestinienne, et ne renonce pas au terrorisme. Que pensez-vous de cette politique marquée également par une volonté de le sanctionner financièrement ?

    C'est une véritable gifle qui est donnée à tous les partisans de la démocratie dans le monde arabe. Ce refus de reconnaître la réalité montre bien que l'Occident ne veut rien d'autre que sa propre démocratie, qu'il ne tient qu'à coopter des personnalités parmi les plus proches de ses propres choix. La démocratie que chante l'Occident n'est que poudre aux yeux. D'ailleurs, les Américains qui s'en faisaient les chantres n'en parlent plus, après leur retentissant échec en Irak. [...] Il est très important de ne pas faire l'amalgame entre résistance et terrorisme. Nous sommes opposés à tout acte terroriste gratuit qui frappe les civils innocents. La résistance, en revanche, est légitime face à une situation d'occupation. Un peuple a le droit de défendre son pays lorsqu'il est occupé.

    [...] Dans les années 70, le FPLP avait-il pensé aux attentats-kamikazes ?

    Je n'ai jamais été attiré par cette pratique. Si je comprends pourquoi des hommes ou même des femmes en arrivent là, étant donné l'oppression qu'ils subissent, je n'ai jamais encouragé les attentats-suicides au sein du FPLP. [...] Quoi qu'il en soit, la vie humaine a une trop grande valeur pour que j'approuve ces attentats-kamikazes. Peut-être avons-nous sur cette question une vision proche des Occidentaux, mais la différence entre vous et moi, c'est que je ne condamne jamais de tels actes. Il faut voir en effet la détresse qui pousse les Palestiniens  à agir ainsi face à une agression qui dure depuis plus d'un demi-siècle.

    Peut-être est-ce dû aussi à la religion chrétienne, où le mot Jihad, la « guerre sainte », n'existe pas ?

    Dans un long entretien que j'avais accordé il y a quelques années à la presse, je me définissais comme chrétien, socialiste et marxiste. La tolérance et l'amour du prochain sont, comme je vous l'ai dit, les éléments que j'ai choisi de privilégier dans ma religion. Peut-être est-ce ce qui me distingue de cette idéologie qui glorifie le suicide. Mais cela ne signifie pas que mon amour pour autrui et ma tolérance vont me faire pardonner les crimes commis par Israël contre le peuple palestinien. Nous sommes en position d'autodéfense. J'en profite pour ajouter que tout le monde, au FPLP, a bien compris que je pouvais être marxiste sans pour autant être antireligieux ou athée. [...]

    Leila Khaled

    Leïla Khaled, 2015 (DR)

    Votre femme a joué un rôle important dans votre vie et votre combat. Au-delà, quel est votre regard sur la place de la femme dans la société arabe ?

    Je me suis toujours beaucoup intéressé au rôle de la femme dans la société. J'ai demandé à savoir quel était le pourcentage de présence féminine au sein du FPLP. J'ai toujours tenu à être avec Hilda le 8 mars pour la journée de la Femme. Le rôle des femmes dans la lutte palestinienne a toujours été très important. Hilda s'est toujours battue à mes côtés, on ne peut pas ne pas parler d'elle lorsqu'on évoque ma lutte. Tout ce que j'ai fait l'a été grâce à son soutien et son aide. Je tiens à mentionner également trois autres femmes membres du bureau politique du FPLP : Leïla Khaled, Mariam Abou Daa et Khaleda Jarra.

  • Israël autorise désormais la prison pour « terrorisme » à partir de 12 ans (AFPS)

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    La presse unanime, appelle cela une "altercation" entre le (méchant) enfant et le (gentil) militaire, et le gosse est plâtré! Et ses parents seraient des "militants" !(Pas de gauche, au moins?)

    Israël, modèle à suivre en matière de lutte contre le terrorisme ?

    Le parlement de l’Etat juif rend possible, ce mercredi, l’emprisonnement de l’auteur d’un acte « terroriste » grave dès l’âge de 12 ans. Plusieurs attaques anti-israéliennes ont été perpétrées ces derniers temps par de jeunes Palestiniens.

    Avant cette nouvelle loi, l’âge minimum était de 14 ans.

    Le texte « permettra aux autorités d’emprisonner un mineur reconnu coupable d’un crime grave comme un meurtre, une tentative de meurtre ou un homicide, même si il ou elle a moins de 14 ans », annonce la Knesset (le Parlement israélien) sur son site internet.

    Cela revient à abaisser à 12 ans l’âge minimal. Parce qu’un enfant de moins de 12 ans ne peut être jugé pour un acte criminel, a expliqué une porte-parole du ministère de la Justice.

    La loi a été définitivement adoptée mardi soir en troisième lecture par le Parlement, dominé par la majorité de droite qui soutient le gouvernement de Benjamin Netanyahu. 32 députés ont voté pour, 16 contre, un seul s’est abstenu.

    « Une approche plus agressive »

    Le texte avait été présenté face à un regain d’attaques anti-israéliennes dont les auteurs sont souvent des adolescents palestiniens. Cette réalité « exige une approche plus agressive », affirme la Knesset.

    « Peu importe à ceux qui sont assassinés d’un coup de couteau dans le coeur que l’enfant (auteur des faits) ait 12 ou 15 ans », renchérit Anat Berko, députée du parti de droite Likoud, citée par le Parlement. « Peut-être que cette loi permettra aussi d’empêcher ces enfants d’être utilisés pour tuer des gens. » Anat Berko parrainait le texte, bénéficiant du soutien de la ministre de la Justice Ayelet Shaked.

    257 personnes tuées

    Israël, les Territoires palestiniens et Jérusalem sont en proie depuis le 1er octobre 2015 à des violences qui ont coûté la vie à 219 Palestiniens, 34 Israéliens, deux Américains, un Érythréen et un Soudanais. La plupart des Palestiniens tués étaient des auteurs d’attaques anti-israélienes, ou auteurs présumés.

    B’Tselem, une ONG israélienne qui documente les violations des droits de l’Homme dans les Territoires occupés, s’est émue de l’adoption de la loi. « Plutôt que de les envoyer en prison, Israël ferait mieux de les envoyer à l’école, où ils grandiraient dans la dignité et la liberté, et non pas sous le régime de l’occupation », a déclaré l’association.

    Dans les faits, la nouvelle loi s’applique là où est appliquée la loi civile israélienne. En Cisjordanie occupée, la loi militaire permet déjà à Israël d’emprisonner des mineurs âgés de 12 ans.

    La Parisien  jeudi 4 août 2016

    http://www.france-palestine.org/Israel-autorise-desormais-la-prison-a-partir-de-12-ans