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  • Les mauvais traitements infligés au gréviste de la faim Bilal Kayid sont de la torture ! (Info Palestine)

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    Photo : via Samidoun

    Le bureau du Premier ministre palestinien a appelé mardi à la libération immédiate de Bilal Kayid, en disant que « le traitement horrible » par Israël du prisonnier gréviste de la faim équivalait à de la « torture ».

    Bilal Kayid est en grève de la faim depuis 70 jours après que les autorités israéliennes l’ont condamné à la détention administrative - internement sans procès ni charges et sans limite de durée - le jour où il devait être libéré de prison après avoir purgé une peine de 14 ans et demi.

    Kayid a depuis été hospitalisé après que sa santé se soit gravement détériorée.

    Malgré cela, le Service pénitentiaire d’Israël (IPS) le maintien enchaîné à son lit d’hôpital et des gardes l’entourent à tout moment.

    « L’horrible traitement par Israël de Bilal Kayid équivaut à la torture », a déclaré Jamal Dajani, le directeur des communications stratégiques au bureau du premier ministre palestinien. « La décision de maintenir M. Kayid emprisonné après avoir purgé sa peine est inhumaine et viole les droits fondamentaux de l’homme. »

    « Israël viole toute éthique médicale en gardant enchaîné un être humain comme un animal », a déclaré le Premier ministre Rami Hamdallah dans sa déclaration de mardi. « Les autorités israéliennes sont directement responsables de l’état de santé de M. Kayid et devraient le libérer immédiatement. »

    Un appel a également été présenté à la Cour suprême israélienne mercredi concernant les conditions dans lesquelles Kayid était détenu, en réponse à une décision de justice israélienne antérieure qui a rejeté une demande qu’il ne soit plus menotté à son lit d’hôpital, et soit autorisé à recevoir un médecin de l’extérieur pour vérifier son état de santé.

    Kayid est l’un des plus connus des grévistes de la faim depuis que le journaliste palestinien Muhammad al-Qiq a manqué mourir lors d’une grève de la faim de 94 jours pour protester contre sa détention administrative, avant d’être finalement libéré en mai.

    Des dizaines de prisonniers palestiniens ont rejoint un mouvement de solidarité à grande échelle avec Kayid et d’autres prisonniers en grève de la faim pour dénoncer leur détention administrative.

    Le mouvement a été victime d’une répression tout aussi massive - principalement contre les prisonniers affiliés au Front Populaire pour la Libération de la Palestine (FPLP), le parti politique auquel Kayid est affilié - de la part de l’IPS, qui a mené plusieurs raids, fermant des blocs de cellules, confisquant des biens personnels et transférant des détenus pour tenter de réprimer les grèves.

    La politique d’Israël de la détention administrative, qui permet de détenir quelqu’un sans procès ni accusation, est presque exclusivement utilisée contre les Palestiniens et a été largement critiquée par les groupes de défense des droits de l’homme.

    Ces groupes ont accusé Israël de vouloir ainsi éroder la vie politique et sociale palestinienne en kidnappant un grand nombre de Palestiniens sans preuve d’actes répréhensibles.

    Selon Addameer, on pouvait comptabiliser en juillet 7 000 Palestiniens détenus dans les prisons israéliennes, dont 750 en détention administrative. mercredi 24 août 2016 

    Ma’an News - Traduction : Chronique de Palestine

    http://www.info-palestine.eu/

  • Nouveautés sur Association France Palestine Solidarité

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  • Palestine: l’Alliance démocratique, une troisième option pour les élections d’octobre? (Al'Enconre.ch)

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    Dans Le Monde du 19 août 2016, Nicolas Ropert écrivait: «La dernière confrontation électorale entre le Fatah et le Hamas avait tourné à l’affrontement après la victoire du mouvement islamiste aux législatives de 2006. Dix ans après, les deux frères ennemis palestiniens se défieront de nouveau dans les urnes. Après l’annonce surprise de Mahmoud Abbas, le président de l’Autorité palestinienne et secrétaire général du Fatah, d’organiser des élections municipales en octobre, le Hamas a fait savoir mi-juillet qu’il y participerait et que le vote se déroulerait aussi dans la bande de Gaza, qu’il contrôle.»

    Le journaliste souligne, ensuite, les polémiques entre le Fatah et le Hamas. Puis continue ainsi: «Le Hamas n’a rien à perdre dans cette élection, au contraire du Fatah, qui va utiliser tous les moyens pour éviter une défaite», analyse Amjad Shihab, professeur de sciences politiques et chercheur palestinien. L’universitaire souligne le ras-le-bol croissant parmi les dirigeants au pouvoir en Cisjordanie et note qu’une opposition interne au sein du Fatah est en train de s’organiser autour de la personnalité controversée de Mohammed Dahlan, l’ancien chef des services de sécurité de Gaza, exilé aux Emirats arabes unis. Les observateurs notent aussi la présence de listes communes de la gauche palestinienne. Cantonnée à de faibles pourcentages quand elle concourt en ordre dispersé, la gauche unie pourrait grignoter de précieuses voix au Fatah.»

    Nous publions (traduction) ci-dessous, à propos de la présentation de ces «listes communes», un article de Haggai Matar. Nous exposerons d’autres opinions à ce sujet. (Rédaction A l’Encontre)

     

    Cinq partis de gauche palestiniens dans les Territoires occupés ont annoncé qu’ils s’associaient pour former une liste commune en vue des prochaines élections municipales.

    Ces élections devraient se tenir le 8 octobre dans plus de 300 municipalités, conseils de village et conseils régionaux en Cisjordanie et dans la Bande de Gaza. Ces partis, dont la liste portera le nom de «Alliance démocratique, n’ont pas exclu qu’il puisse s’agir d’un premier pas dans la formation d’alliances du même genre à une échelle nationale.

    Les responsables des cinq partis souhaitent que ce bloc de gauche puisse devenir une alternative au Fatah et au Hamas. Il donnera priorité à l’unité de la lutte des Palestiniens contre l’occupation et à la justice sociale, en particulier à l’égalité entre hommes et femmes – l’Alliance s’est engagée à assurer qu’au moins 30% de ses représentants seront des femmes – ainsi qu’à combattre la corruption.

    La plateforme de l’Alliance comprend également l’accès total à l’électricité, à l’eau, aux services sociaux, à l’infrastructure, à l’éclairage et aux parcs publics gratuits. Selon certains membres du parti, l’Alliance s’est inspirée de la création de la Liste conjointe lors des dernières élections à la Knesset. (Voir à ce sujet les deux articles publiés sur ce site en date du 9 mars 2015)

    Le bloc de gauche compte sur les électeurs indécis

    Si ces élections se tiennent effectivement, elles seront les premières élections municipales qui auront pu se tenir dans les Territoires occupés. Les élections de janvier 2006 n’ont pas été menées à bien complètement et celles de 2012 n’ont eu lieu qu’en Cisjordanie, puisqu’elles ont été boycottées par le Hamas à Gaza. Ce sera également le premier épisode électoral à se tenir conjointement en Cisjordanie et à Gaza depuis une décennie, soit depuis la victoire du Hamas lors des élections générales de 2006, de son accession au pouvoir à Gaza et de la division qui s’est ensuite creusée entre les deux partis. La participation du Hamas aux prochaines élections et le fait qu’elles se tiennent en même temps à Gaza et en Cisjordanie sont vus comme un signe positif en vue de combler le fossé.

    Même s’ils s’étaient présentés séparément, chacun des partis de gauche auraient participé à ces élections générales et auraient obtenu, ensemble, un peu moins de 10% du soutien électoral.

    Le dernier sondage, effectué par le centre de recherche palestinien Khalil Shikaki, a montré que si les élections générales étaient tenues aujourd’hui, le Fatah gagnerait avec 34% des voix, devant le Hamas avec 31% et les partis de gauche (séparément) 9%, alors qu’environ 26% des électeurs resteraient indécis. Dans un entretien le site hébreu Local Call, l’homologue de +972, les membres de l’alliance de gauche assurent qu’ils prévoient un soutien significatif de la part des électeurs indécis qui souhaitent envoyer un message contre la division et en faveur d’une troisième voie.

    La nouvelle «Alliance démocratique» est composée du Front populaire de libération de la Palestine (c’est le parti le plus important de l’alliance), du Front démocratique pour la libération de la Palestine, de l’Initiative nationale palestinienne (créée récemment et focalisée sur la lutte contre la corruption et le soutien aux luttes nationales contre le mur), du Parti du Peuple Palestinien (un minuscule parti communiste allié au Parti Communiste Israélien), et de l’Union Démocratique (FIDA, qui s’est séparée du Front démocratique au début des années 1990). Ces partis seront rejoints par des militants politiques indépendants qui s’identifient avec la plateforme de l’Alliance.

    «Dans notre société il y a un grand besoin d’une alliance démocratique de gauche qui offre une alternative à d’autres forces politiques et défende un programme d’égalité entre les hommes et les femmes», explique Khalida Jarrar, une membre du Conseil législatif palestinien pour le Front populaire de libération de la Palestine.

    Khalida Jarrar a récemment été libérée d’une prison israélienne après un peu plus de 14 mois de détention pour des activités politiques telles que la participation à des manifestations, des prises de parole lors de conférences, des assemblées avec des familles de prisonniers, etc. Avant son emprisonnement elle était bien connue pour sa défense des droits des femmes et des prisonniers palestiniens et pour ses critiques de la coordination des services de sécurité entre Israël et l’Authorité palestinienne. Elle explique: «Pour certaines d’entre nous, c’est à l’Université que nous avons pu établir une alliance (…) Celle-ci est clairement un nouveau pas dans cette direction et c’est peut-être le début de quelque chose d’encore plus large qui pourrait s’étendre à l’échelle nationale. Pour le moment, nous nous concentrons sur le niveau local, car là aussi nous devons procurer à nos citoyens des services libérés de la corruption, faire en sorte que le gouvernement soit plus accessible et fournir des services prioritairement aux pauvres, tout en protégeant les terres des confiscations et les résidents de l’Area C de l’occupation [l’Aera C réunit 60% de la Cisjordanie et Israël contrôle effectivement ces territoires, malgré quelques transferts apparents de tâches (éducation, santé), de fait soumis aux forces d’occupation]. Cette coalition est un pas important vers un équilibre politique normal au sein de notre société et je suis très optimiste quant à son avenir.»

    Mustafa Barghouti ajoute: «Nous pensons qu’une grande partie de la population cherche une troisième voie face schisme entre le Fatah et le Hamas».

    Il est membre du conseil législatif, fondateur et dirigeant de l’Initiative nationale palestinienne. «Nous cheminons dans les traces de la liste conjointe des Palestiniens de 1948, nous voulons suivre leur modèle réussi et fournir au Fatah et au Hamas un exemple de comment on peut atteindre l’unité.»

    «De manière générale, ces élections sont très importantes, et leur existence même pose les fondations pour combler le fossé entre la Cisjordanie et Gaza, ce qui pourrait, nous l’espérons, conduire à des élections nationales et présidentielles (…) Encore plus important, cela rendra au peuple le droit, longtemps perdu, de voter et d’influencer ceux qui le dirigent. Le tournant est prometteur et redonne une nouvelle énergie aux partis politiques, ce qui est déjà un bon résultat.»

    Des élus mis en détention

    Outre l’optimisme qu’ils affichent, les candidats soulignent l’importance de l’influence israélienne pendant la période précédant les votations. De récentes nouvelles font état des efforts de l’Administration civile pour encourager des commerçants et autres personnes ayant de bonnes relations avec Israël de se présenter aux élections et d’encourager les échanges en vue de cordonner les services de sécurité israéliens et ceux de l’Autorité palestinienne, sans compter les récentes arrestations de militants politiques et de candidats du Hamas et d’autres groupes.

    Arif Jafal, un analyste politique et dirigeant de Al Marsad – une ONG palestinienne indépendante à Ramallah qui supervise les élections et soutient la démocratie – explique à Local Call : «Une des principales questions que va soulever cette élection est celle de savoir avec qui Israël travaille et comment voter contre eux (…) Toute coopération de ce type affaiblit le Fatah et renforce ceux qui se présentent contre ce parti. Lors des précédentes élections nationales, Israël a été plus utile au Hamas que la campagne électorale de ce dernier. »

    Arif Jafal a indiqué que les élections pourraient entraîner un glissement des rapports de forces au niveau des autorités locales. Outre les régions clairement identifiées avec l’un des partis, il y a des villes où l’Alliance démocratique pourrait devenir une présence majeure (en particulier à Bethléem, Ramallah et Tulkarem), ainsi que des régions où le Fatah ou le Hamas seront obligés de former des coalitions avec d’autres groupes pour gérer le gouvernement local. «Dans des élections locales, outre le Fatah, le Hamas, et maintenant l’Alliance démocratique, il existe également des listes familiales qui se présentent de manière indépendante. Le Fatah ou le Hamas devront coopérer avec la nouvelle alliance de gauche ou avec des listes de familles afin de pouvoir contrôler les conseils.»

    Dans le contexte des élections en Cisjordanie et à Gaza, le débat public palestinien s’est récemment focalisé sur le manque d’élections à Jérusalem Est, alors qu’elle est censée devenir la capitale de l’Etat palestinien. Dans un article publié dans le quotidien Al-Quds, Mustafa Barghouti a appelé toutes les listes – celles de l’Alliance comme celles du Fatah et du Hamas – d’essayer d’organiser des élections dans Jérusalem Est en créant une seule liste, exclusivement pour cette ville. «Il s’agit d’un message pour créer, par des moyens non-violents, un état de fait face à la forte pression israélienne», explique Barghouti lors d’un entretien.

    Il est peu vraisemblable que l’Alliance démocratique devienne une force majeure au cours de ces prochaines élections. Mais si la tenue des élections aboutit et que l’Alliance puisse se maintenir – en s’établissant comme troisième parti qui puisse faire contrepoids et contrôler le Fatah et le Hamas à l’échelle locale et nationale – et si Israël ne supprime pas la liste (comme il le fait depuis des années avec des militants politiques et des membres du Conseil législatif) – ce sera une excellente nouvelle. Si tout se déroule bien et si la Liste conjointe devient effectivement, comme le disent certains activistes, une source d’inspiration pour les partis de gauche, alors il semble que la gauche palestinienne pourra aussi remercier le Ministre israélien des affaires étrangères Avigdor Lieberman pour avoir élevé le quorum des élections à la Knesset, obligeant les partis arabes d’Israël à s’unir [allusion à la Liste unifiée qui obtenu 10,54% des suffrages et 13 sièges lors des élections de mars 2015]. (Article publié sur le site +972 en date du 15 août 2016; traduction A l’Encontre)

    Par Haggai Matar

    23 - août - 2016

    http://alencontre.org/moyenorient/lalliance-democratique-une-troisieme-option-pour-les-elections-doctobre

  • Celtic de Glasgow (The Guardian)

    Et la réponse depuis la Palestine

    Les fans du "Celtic de Glasgow"recueillent plus de 85.000 £ pour les organismes de bienfaisance palestiniens après la manifestation des drapeaux.

    Les supporters du Celtic ont recueilli plus de 85.000 £ pour les organismes de bienfaisance palestiniens dans une tentative de faire correspondre une amende imminente de l'UEFA pour l'affichage de drapeaux palestiniens lors d'un match contre une équipe israélienne.

    L'instance dirigeante du football européen a entamé une procédure disciplinaire contre le club de Glasgow la semaine dernière après qu'un certain nombre de fans aient affiché les drapeaux palestiniens lors de leur victoire à domicile 5-2 contre l'Hapoel Be'er Sheva en éliminatoires de la Ligue des Champions. Le match retour doit être joué en Israël mardi soir. Le groupe "Brigade Verte" des supporters a mis en place un appel sur le site Internet  Gofundme dimanche pour correspondre à l'amende prévue et les dons transmis atteignent £ 85 000 mardi matin.

    Les supporters collectent des fonds pour "Aide médicale Palestine", qui oeuvre à la santé et aux soins médicaux aux personnes «les plus touchés par les conflits, l'occupation et le déplacement" et le Centre Lajee, un projet culturel et sportif pour les enfants dans le camp de réfugiés d'Aida, à Bethléem.


    Sur l'appel on peut lire: "Lors du match de Ligue des Champions avec Hapoel Be'er Sheva le 17 Août 2016, la Brigade Verte  a agité le drapeau de la Palestine. Cet acte de solidarité a gagné le respect celtique et été acclamé dans le monde entier. Il a également causé une action disciplinaire de l'UEFA, qui considère le drapeau palestinien comme une «bannière illicite».

    "En réponse à cet acte mesquin et politiquement partisan de l'instance dirigeante du football européen, nous sommes déterminés à apporter une contribution positive et lançons aujourd'hui une campagne pour #matchthefineforpalestine."

    Le communiqué indique que l'argent récolté aidera à acheter de l'équipement de football pour permettre au camp de réfugiés d'avoir une équipe, appelée Aida Celtic, dans la ligue de la jeunesse de Bethléem.

    Le Celtic fait face à sa neuvième punition UEFA pour le comportement de ses supporters en cinq ans, l'affaire sera entendue le 22 Septembre. Il y a deux ans, le club a été condamné à une amende de plus de £ 15 000 après qu'un drapeau palestinien ait été affiché lors de la qualification de la Ligue des Champions contre le KR Reykjavik.

    Les règles de l'UEFA interdisent l'utilisation de "gestes, des mots, des objets ou tout autre moyen de transmettre tout message qui ne soit pas digne d'un événement sportif, en particulier les messages qui sont de nature politique, idéologique, religieux, offensant ou provocateur".

    https://www.theguardian.com/celtic-fans-raise-85000-for-palestinian-charities-after-flag-protest

  • Femmes de Tunisie

  • Nouveautés "Tunisie" sur ESSF

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    • Nouveau gouvernement tunisien : déclarations du Front populaire

      , par HAMMAMI Hamma, JMOUR Mohamed

      Sur la présentation factuelle de la composition du gouvernement Youssef Chahed, lire l’article publié sur ESSF http://www.europe-solidaire.org/spip.php?article38789
      Hamma Hammami : Les partis de la coalition au pouvoir sont organiquement liés à la corruption (19 août) (...)

    • Tunisie
      Composition du nouveau gouvernement tunisien

      , par LEROUGE Dominique

      Pour connaître les premières réactions du Front populaire, lire les déclarations d’Hamma Hammami et Mohamed Jmour reproduites sur ESSF http://www.europe-solidaire.org/spip.php?article38788
      Ministres (26 dont 4 de Nidaa et 3 d’Ennahdha)
      Hédi Majdoub (sortant), ministre de l’Intérieur ;
      Farhat (...)

      Tunisie : échec de la tentative de faire participer le Front populaire au « gouvernement d’union nationale »

      , par Divers media

      Le 10 août, le Premier ministre nouvellement désigné avait rencontré de député Front populaire Mongi Rahoui pour lui proposer de participer au futur gouvernement. Dominé par Nida Tounès (parti issu de l’ancien régime) et Ennahdha (islamiste), ce gouvernement aura pour mission de mener une politique (...)

     

  • Farouk Mardam-Bey : "La traduction littéraire de l'arabe au français est plus importante que jamais" (Le Point)

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    INTERVIEW. De l'aveu du directeur de la collection Sindbad chez Actes Sud, il est urgent de prendre des risques pour imposer un plus grand nombre d'écrivains arabes afin de conquérir le public francophone.
    Propos recueillis par Heluin Anaïs

    Les auteurs arabophones ne sont pour l'instant qu'une poignée, malgré le succès de nombreuses oeuvres de la littérature arabe. Et, plus récemment, de romans tels que L'Immeuble Yacoubian (2002) de l'Égyptien Alaa El Aswany et Taxi (2009) de Khaled Al Khamissi. Farouk Mardam-Bey* espère pourtant voir émerger dans l'édition un renouveau allant au-delà des freins économiques culturels, politiques et symboliques actuels. Il s'est confié au Point Afrique.

    Le Point Afrique : À la rentrée littéraire, plusieurs romans arabes francophones sont attendus. Beaux Rivages de Nina Bouraoui, Chanson douce de Leïla Slimani, Dieu n'habite pas La Havane de Yasmina Khadra, Ce vain combat que tu livres au monde de Fouad Laroui... Les traductions de l'arabe au français sont beaucoup plus rares. Avec Pas de couteaux dans les cuisines de cette ville du Syrien Khaled Khalifa que vous publiez dans votre collection, on ne trouve dans cette catégorie que Le Messie du Darfour du Soudanais Abdelaziz Baraka Sakin. Rareté habituelle ou propre à cette rentrée ?

    Farouk Mardam-Bey : Très peu d'éditeurs français s'intéressent à la littérature arabophone. Hormis Actes Sud avec la collection Sindbad, fondée en 1995 pour poursuivre le travail mené par Pierre Bernard avec ses éditions du même nom, seul Le Seuil a créé en 2012 la collection Cadre vert pour la fiction contemporaine traduite de l'arabe. Confiée au très bon arabisant Emmanuel Varlet, elle publie trois à quatre titres par an. Depuis la traduction par Gaston Wiet et Jean Lecerf du Livre des jours de Taha Hussein en 1947, dont André Gide a écrit la préface, Gallimard fait en moyenne traduire un roman par an. Idem pour Jean-Claude Lattès, qui a pourtant publié la trilogie de l'Égyptien Naguib Mahfouz, Prix Nobel de littérature en 1988. Au total, on arrive péniblement à une dizaine de titres par an.

    À la suite de ce prix Nobel et du succès du poète palestinien Mahmoud Darwich, on aurait pu s'attendre à un engouement de la part des éditeurs et du public français. Ce ne fut pas le cas...

    Les modes littéraires échappent à toute logique. Ces dix dernières années, le succès de quelques romans traduits de l'arabe aurait lui aussi pu susciter un large intérêt public et éditorial. Chez Actes Sud, il y a eu L'Immeuble Yacoubian (2002) de l'Égyptien Alaa El Aswany, vendu à plus de 300 000 exemplaires, et Taxi (2009) de Khaled Al Khamissi. Des phénomènes. Mais ces succès sont restés ponctuels. De même pour d'autres de nos auteurs dont un roman a dépassé le seuil des 10 000 exemplaires. Les Années de Zeth (2003) de Sonallah Ibrahim (1993) ou La Porte du soleil (2003) d'Elias Khoury par exemple. L'enthousiasme du public porte plus rarement sur un auteur que sur un titre.

    Le monde arabe est aujourd'hui au premier plan de l'actualité internationale. Quel effet cela a-t-il sur le marché littéraire ?

    Un ami connaisseur en marketing m'a conseillé récemment d'éviter le mot « islam » sur la couverture d'un livre consacré à ce sujet. Je crois qu'il a raison. Si les littératures arabes ont toujours eu du mal à trouver leur place en France, il me semble que c'est plus difficile encore aujourd'hui, du fait de la saturation du paysage médiatique. Il est en effet si difficile de faire le tri entre le bon et le mauvais que le public a tendance à se détourner de la littérature et surtout des essais qui portent sur ces pays. Depuis deux ou trois ans, on observe toutefois une stabilité dans la vente des œuvres traduites de l'arabe. Mais j'estime que ça n'est pas suffisant. Aujourd'hui plus que jamais, la traduction d'oeuvres littéraires de l'arabe au français est importante. Davantage qu'un essai politique ou un article, un bon roman nous permet de pénétrer en profondeur dans les sociétés arabes. Dans leur quotidien complexe.

    Dans un article, le maître de conférences en langue et littératures arabes à l'université de Provence Richard Jacquemond affirme que « les flux de traduction de l'arabe et vers l'arabe sont marqués par une logique relationnelle Nord-Sud ». Qu'en pensez-vous ?

    Le manque de traductions ne concerne pas que les littératures arabes. Loin de là. Toutes les langues dites « rares » souffrent du même problème. La littérature indienne par exemple, qu'elle soit écrite en anglais ou dans des langues d'Inde et du Pakistan, est encore moins traduite en français que les littératures arabes, alors que le continent indien est trois fois plus grand que le monde arabe. Depuis un an et demi, on observe de plus un affaissement de la vente de littérature traduite. Or, le coût de la traduction est très élevé. Pour un roman de 400 pages, il faut en effet compter entre 8 000 et 9000 euros. Les aides du Centre national du livre (CNL) ne dépassant pas les 50 %, un éditeur ne peut supporter la charge qu'en vendant au minimum 5 000 exemplaires. Ce qui limite forcément les prises de risque.

    Comment se situe la France par rapport au reste de l'Europe en matière de traduction de littérature contemporaine arabe ?

    Dans le cadre du premier état des lieux de la traduction en Méditerranée réalisé en 2010 par l'association Transeuropéennes en partenariat avec la Fondation Anna Lindh (Traduire en Méditerranée), Emmanuel Varlet a établi que seulement 0,6 % des traductions d'oeuvres étrangères vers le français sont des traductions de l'arabe. Malgré ce faible chiffre, la France est le premier pays européen en la matière. Avant même la Turquie et l'Espagne. Étonnant aussi : avant l'Iran.

    Dans les œuvres littéraires traduites de l'arabe, on a longtemps observé une domination du Machrek sur le Maghreb. Est-ce toujours le cas ?

    Pour la plupart des éditeurs français, en général peu connaisseurs de ces champs littéraires, les littératures maghrébines se résument en effet aux productions francophones. Or, si ces dernières ont en effet longtemps été dominantes en Algérie et au Maroc, ce n'est plus le cas aujourd'hui. En Tunisie, l'arabe a toujours été la première langue d'écriture. Il faut que les visions évoluent...

    Autre tendance historique de la traduction de l'arabe vers le français : l'opposition entre une école de traduction « orientalisante » et « francisante ». Qu'en est-il aujourd'hui ?

    L'école francisante a largement pris le dessus, et c'est une bonne chose. Si certains textes classiques méritent une traduction très proche de l'original, ce n'est, selon moi, pas le cas de la littérature contemporaine, qui pour être appréciée par un lectorat étranger a souvent besoin d'être adaptée. D'autant plus que les éditeurs arabes n'interviennent presque jamais sur les textes, qui nous arrivent donc souvent avec des fautes ou des maladresses. La nouvelle génération de traducteurs fait très bien ce travail. La plupart ont fait des études d'arabe et ont vécu dans un pays arabe. Ils sont donc familiers de la langue parlée, et pas seulement de l'arabe littéraire, ce qui n'était pas le cas des anciens orientalistes. Le problème, c'est que ces jeunes traducteurs peinent à trouver du travail.

    Publié le - Modifié le | Le Point Afrique

    * Né à Damas, Farouk Mardam-Bey a travaillé comme conseiller culturel à l'Institut du monde arabe. Il dirige la collection Sindbad chez Actes Sud. Il vit en France depuis 1965.

    http://afrique.lepoint.fr/

     

  • Terrorisme ou légitime résistance à l’occupation israélienne ? (Orient 21)

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    Quand le défenseur d’Edward Snowden appuie BDS

    Toutes les formes de lutte contre l’occupation illégale de la Palestine qui dure depuis des décennies sont systématiquement qualifiées de « terrorisme » par Israël, et la campagne internationale de boycott, désinvestissement et sanctions (BDS), pourtant non violente, fait l’objet d’intimidations, voire d’interdictions dans plusieurs pays occidentaux, dont la France. Tout indique donc qu’il n’y a aucun moyen qui puisse être considéré comme une forme légitime de résistance à l’occupant israélien, explique l’avocat du lanceur d’alertes Edward Snowden.

    Tout le monde a bien compris à présent que le mot «  terrorisme  » est un terme de propagande adaptable à n’importe quoi. Il n’a pas de sens déterminé et n’est pas cantonné à une situation particulière. Pourtant, son application récente à une recrudescence de la violence ciblant les soldats de l’occupation israélienne en Cisjordanie est si manipulatrice et abusive que cela vaut la peine de la mettre en évidence.

    Israël occupe militairement la Cisjordanie depuis des dizaines d’années — et toujours Gaza, de fait. Cette occupation est illégale au regard du droit international et les Nations unies demandent régulièrement au gouvernement israélien de quitter le territoire palestinien. Les plus ardents défenseurs d’Israël eux-mêmes admettent que la Cisjordanie est sous un régime d’occupation belligérante et que l’entreprise de colonisation est, et a toujours été, clairement illégale au regard du droit international. En dépit de ce consensus mondial, les colonies israéliennes continuent de s’étendre à grande vitesse. Israël ne fait aucun effort significatif pour négocier un accord visant à mettre fin à l’occupation, et désormais, les principaux ministres s’y opposent même ouvertement.

    En réponse à cet état de fait, il y a eu en 2015 une série d’attaques de Palestiniens contre des soldats israéliens en Cisjordanie1. Dans la presse américaine de l’«  Israeliland  », les Palestiniens attaquant des soldats israéliens sont invariablement appelés «  terroristes  » et leurs attaques qualifiées de «  terrorisme  ».

    Pour ceux qui, comme moi, dénoncent depuis longtemps le fait que le terme «  terrorisme  » n’a quasiment plus d’autre signification que «  violence exercée par des musulmans contre l’Occident et ses alliés  », et pas d’autre but que de délégitimer la violence d’un côté tout en la justifiant de l’autre, y a-t-il preuve plus éclairante que celle-ci  ? Dans quel sens acceptable peut-on parler ici de «  terrorisme  »  ? Si la lutte contre une armée d’occupation est du «  terrorisme  », tout simplement parce que l’armée appartient à Israël et que les attaquants sont Palestiniens, la façon dont ce terme est exploité n’est-elle pas incroyablement évidente  ?

    Les États-Unis ont souvent agi de la même façon : envahir et occuper des pays comme l’Irak et l’Afghanistan puis étiqueter quiconque lutte contre leurs armées d’occupation comme «  terroristes  », éventuellement en les emprisonnant à Guantanamo pour cela. Inutile de le dire, les Américains comme les Israéliens (ainsi que la plupart des autres peuples) se réservent le droit absolu de combattre toute armée étrangère qui envahit leur territoire. Hollywood, dans les années 1980, produisit un film intitulé Red dawn (L’aube rouge), qui imaginait l’occupation des États-Unis par l’Union soviétique et ses alliés nicaraguayens et cubains. Il raconte l’histoire de citoyens américains héroïques qui, sous la conduite de lycéens, mènent une guérilla contre les troupes occupantes, tuant des dizaines et des dizaines de soldats. On imagine sans peine la confusion générale et l’indignation qui auraient suivi si quelqu’un avait accusé les cinéastes de glorifier le terrorisme et diabolisé les résistants américains en les requalifiant en terroristes.

    Ainsi, quand des Américains résistent à l’occupation militaire en se battant sur leur propre sol, ce sont de nobles héros. Mais quand ce sont des Palestiniens qui le font, ce sont des terroristes. Ce discours assimile sciemment les Palestiniens qui résistent à l’occupation en luttant contre l’armée israélienne à Al-Qaida et à l’organisation de l’État islamique (OEI), et postule donc que tout usage de la force par les Palestiniens — même sur le territoire palestinien, même dirigé exclusivement contre des cibles militaires israéliennes — est illégitime.

    Si la résistance violente est illégitime et si c’est du «  terrorisme  », qu’en est-il des autres moyens de résister à l’occupation israélienne  ? La voie de la non-violence adoptée par des militants palestiniens et leurs amis et soutiens dans le monde entier est la campagne de boycott, désinvestissement, sanctions (BDS) dirigée contre Israël, sur le modèle de la mobilisation internationale qui a contribué à la fin du régime d’apartheid en Afrique du Sud dans les années 1980 (un régime qui, soit dit en passant, était l’allié fidèle des États-Unis et d’Israël). Pourtant, il y a une campagne très réussie de la part d’Israël et de ses alliés américains non seulement pour décréter le boycott illégitime, mais pour le proscrire carrément. Les organismes officiels adoptent des règlementations pour censurer et interdire la campagne BDS en l’assimilant à de l’antisémitisme même si, comme l’écrit le fervent ami d’Israël qu’est Eric Alterman dans le New York Times, «  elle compte dans ses rangs un grand nombre de jeunes juifs  ».

    The Intercept et d’autres médias ont rapporté à plusieurs reprises des actions gouvernementales et universitaires pour interdire le militantisme BDS au motif qu’il s’agit d’antisémitisme. En Californie, les dirigeants du plus important complexe universitaire national viennent d’adopter une résolution qui affirme avec force que le BDS est antisémite et donc en violation de l’éthique universitaire. À New York, récemment, des dizaines de législateurs des deux partis2 ont exigé que l’université de la ville de New York (City University of New York, CUNY) cesse de financer un groupe pro-palestinien  ; une décision dénoncée par le groupe de parole FIRE du campus de l’université. Le premier ministre canadien Justin Trudeau a annoncé que le BDS «  n’avait pas sa place sur les campus canadiens  ». En France, les gens sont arrêtés comme de vulgaires criminels sous l’accusation d’«  incitation à la haine  » parce qu’ils portent des t-shirts avec des slogans en faveur du BDS. Des mesures ont été prises au Royaume-Uni pour interdire légalement tout soutien à des mouvements pro-boycott. Plusieurs lois et propositions de lois en Israël interdisent tout plaidoyer en faveur du mouvement et les militants sont empêchés d’entrer dans le pays.

    Si lutter contre les forces d’occupation israéliennes est condamné en tant que «  terrorisme  » et si le boycott non violent d’Israël est interdit en tant que manifestation de l’«  antisémitisme  », alors qu’est-ce qui peut être considéré comme un moyen légitime pour les Palestiniens et ceux qui les soutiennent de résister et de tenter d’en finir avec une occupation israélienne illégale qui dure depuis des décennies  ? La réponse est : rien. Les Palestiniens sont obligés de se soumettre à Israël comme on ne l’exigerait jamais d’aucun autre peuple dans des conditions similaires. Toutes les formes de résistance à l’occupation israélienne sont considérées comme illégitimes. C’est manifestement tout ce qu’il y a à comprendre.

    1NDLR. Les attaques de Palestiniens durant l’«  Intifada des couteaux  » qui se poursuit depuis quelques mois ne sont pas menées que contre des soldats ni uniquement en Cisjordanie occupée. Mais soldats (et colons) fournissent de loin le plus gros contingent des victimes et celles-ci sont massivement agressées en Cisjordanie.

    2NDLT. Conservateurs et démocrates.

    http://orientxxi.info/magazine/terrorisme-ou-legitime-resistance-a-l-occupation-israelienne

  • 1991. Après l'abandon par Hachemi Cherif de la référence communiste. La lettre de Noureddine Zenine (Algérie Infos)

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    Recherché par les services et entré dans l'appareil clandestin du Pags en 1965, le défunt Noureddine Zenine réagissait dans cette lettre au scoop médiatique lancé par Hachemi Cherif dans plusieurs médias : « Nous ne sommes pas un parti communiste ». Par cette initiative médiatique, le coordonnateur du Bureau politique préparait le terrain à l'autodissolution du PAGS qu'il réussit à faire passer au congrès qui se tiendra au début de 1993.

     

    Alger le 24 septembre 1991

    Noureddine Zenine
    Aux membres du Comité Central
     
    Chers Camarades :

    Conformément au règlement intérieur du Comité Central adopté au cours de notre dernière session, je tiens à vous faire connaître ma désapprobation relative au contenu des interviews accordées par le coordinateur du BP du PAGS aux journaux  l’Observateur, An–nasr, El-Watan …

    1. Il est Inadmissible que, sans aucune consultation et sans aucun débat, on puisse affirmer publiquement et de façon aussi tranchée : « Nous ne sommes pas un parti communiste ».

    Cette affirmation est contraire aux travaux et à l’esprit du congrès ainsi qu’aux débats qui l’ont précédé. Aucun des documents adoptés par le congrès ne formule une telle appréciation : on y parle de socialisme scientifique, de marxisme-léninisme, de communistes, de MCOI. L’un des moments les plus forts du congrès fut l’hommage rendu aux anciens du PCA- en particulier à la mère Maillot – hommage ressenti par la majorité des congressistes comme l’affirmation de la continuité dialectique avec une partie de notre héritage. Tout ce qui dans l’avant-projet de résolution politico-idéologique apparaissait comme une coupure mécanique avec le PCA et notre identité communiste avait été, sous la pression de la base du parti en particulier, supprimé du projet de résolution politico-idéologique adopté par le congrès.
    Sans être des nostalgiques rivés au passé dont il faut faire une approche critique, il est indispensable de tenir compte de ces données pour innover, nous adapter avec la participation de tous les camarades .

    Qu’on s’entende bien en effet. Le problème identitaire du parti est un problème sérieux. Au cours de la dernière session du Comité Central (CC) – vous vous en souvenez sans doute – j’avais souligné la nécessité de poser en termes clairs et novateurs, en tenant compte de tous les changements nationaux et internationaux, la question de savoir quel type de parti nous voulons : veut-on, avais-je dit, un parti communiste moderne (quelle qu’en soit l’appellation) ou un parti social – démocrate (quelle qu’en soit l’appellation) ou un autre type de parti ! L’essentiel – avais-je souligné – était que le problème puisse être posé clairement, sans étiquetage, sans animosité entre frères de lutte mais surtout que le débat doit concerner les camarades, tous les camarades.

    C’est pourquoi, j’aurais salué le courage d’affirmer « Nous ne sommes pas un PC » (quelle que soit ma propre opinion) si elle avait été énoncée devant une session du CC comme un point de vue personnel ou si elle avait été présentée sous forme interrogatoire « Sommes-nous un parti communiste ? »
    Dans les deux cas une telle affirmation ou interrogation dérange mais –c’est là l’essentiel – laisse ouverte la discussion, stimule la réflexion et par suite mobilise les camarades qui ressentiraient alors la nécessité de contribuer au débat en s’en sentant auteurs.

    2. Il est aussi inadmissible d’affirmer : « Nous ne nous sommes jamais assimilés au Mouvement communiste et ouvrier international (MCOI) » .

    On peut toujours discuter du terme « assimilés », mais quelle que contorsion qu’on veuille lui faire subir, il s’agit bel et bien d’une contre-verité historique qu’aucun démenti n’est venu infirmer à ce jour. Il suffit de rappeler que nous avons signé des documents approuvés par des partis communistes et ouvriers aux plans international e arabe, que nous avons fait partie du comité de rédaction des revues du MCOI comme la « Nouvelle Revue Internationale et االنهج

    3. Il est regrettable que ces interviews ignorent pratiquement les préoccupations parfois angoissantes des citoyens notamment des plus modestes : des dizaines de milliers de jeunes encore exclus de l’école cette année, coût plus élevé encore de la rentrée scolaire articulé avec la hausse générale des prix (poulet de 70 à 75 DA la veille du Mouloud) déjà effective et celle qui risque de toucher le pain, le lait…, la vague de licenciements en perspective…

    Tout cela, en liaison avec la préoccupation des citoyens concernant l’avenir immédiat du pays à la lumière des éléments constitutifs d’une nouvelle crise du pouvoir et d’une autre explosion avec l’hypothèse d’un Etat d’exception qui se profile.

    Face à cette situation, que faire ?
    Les interviews répondent-elles à cette question ?

    En mettant en avant de façon aussi autoritaire et antidémocratique un problème un problème aussi controversé que l’identité du parti, au lieu d’unir les efforts des camarades autour de tâches mobilisatrices tout en organisant des débats contradictoires indispensables, ces interventions risquent de diviser davantage les rangs déjà clairsemés du PAGS actuels, de décourager, de pousser d’autres camarades à quitter le parti, de nous renfermer encore davantage sur nous-mêmes, de nous éloigner encore plus tragiquement des terrains de lutte .

    Ce sont là des réalités. Rappelons notre position ou plutôt notre non-position concernant la grève des 2 jours de l’UGTA . Cette grève a donné au FIS un coup infiniment plus efficace que tous nos communiqués, interviews et conférences de presse réunis. Relevons les reculs spectaculaires de notre travail au sein de la paysannerie laborieuse depuis l’initiative de la marche prise par notre parti le 8 novembre 1990 dont le contenu et les mises en garde sont confirmées par ce qui se passe aujourd’hui dans les campagnes. Notre influence au sein des étudiants, lycéens, chômeurs… a diminué. On aboutit peu à peu à l’isolement du parti vis-à-vis de la société et des autres partis alors que le PAGS a toujours été connu – avec ses faiblesses et ses limites – comme le parti des luttes et de l’unité d’action de toutes les forces patriotiques et démocratiques.

    Ces faits sont liés aussi à des initiatives et formulations inattendues et étrangères à première vue.

    Il en est ainsi de l’annulation de la célébration du 25ème anniversaire du PAGS sous prétexte des événements du Golfe alors qu’il eût suffi d’annuler la partie "festivités" et, avec la participation des autres partis non totalitaires et obscurantistes, célébrer nos 25 ans de lutte sous le signe de la « solidarité avec le peuple irakien », fidèles en cela avec les traditions unitaires et de solidarité internationale du PAGS.

    Il en est ainsi des formules comme « le parti se renforce en s’épurant » (formule de Staline faut-il le rappeler) ou du fait qu’on se réjouisse du départ de camarades et souvent de valeur en les qualifiant de « dépassés » comme si ceux qui prononcent ces sentences détiennent la vérité, « décrètent » comme il faut penser, tournant ainsi le dos à l’essence de la perestroika dont ils se prévalent souvent.

    Il en est ainsi et surtout de la non-publication depuis de longs mois de « Saout El Chaab » organe central du PAGS qui a été, depuis 1966 et malgré ses faiblesses et insuffisances réelles, un repère pour les Camarades et progressistes, un symbole d’espoir, un stimulant des luttes. Ce que tous les services de sécurité (civils et militaires) n’ont pas réussi à réaliser (faire taire « Saout El Chaab ») nous l’avons fait nous-mêmes.

    Chacun de tous ces faits, pris en lui-même n’a qu’une signification limitée, et peut s’expliquer jusqu’à un certain point .

    Mai si nous mettons bout à bout tous ces faits et d’autres, ainsi que les récentes interviews dont il est question ici, alors surgit irrésistiblement la question : N’y a – t il pas entre tous ces éléments un même liant, et n’obéissent-ils pas à une même logique : rompre avec l’héritage du pags, non seulement avec ses erreurs et ses zones d’ombre mais aussi avec son passé de luttes et son caractère de classe ; aboutir peu à peu à un autre parti qui soit la négation mécanique du PAGS avec, y compris un autre sigle.
    Ne sommes-nous pas arrivés à une phase nouvelle, à la croisée des chemins avec les récentes interviews ?

    Il s’agit là d’une résultante objective. Elle est indépendante des intentions réelles de tous les camarades, chacun d’eux pensant agir au niveau des intérêts de ce qu’il croit le meilleur idéal.

    Chers camarades du Comité Central :

    Chacun de nous devra prendre ses responsabilités historiques devant l’ensemble des Camarades et aussi de la société car le PAGS appartient au peuple algérien, à son histoire et aussi à son avenir.

    En conséquence je propose qu’un CC puisse se tenir dans les 2 à 3 semaines à venir pour examiner :

    1. Les mesures à prendre pour faire jouer au CC son rôle conformément à l’article 31 des statuts qui stipule notamment : « Le CC est l’organisme dirigeant du parti dans l’intervalle des congrès… »

    Malgré les efforts des uns et des autres la CC n’a pas joué jusqu’ici son rôle de direction nationale collective. Comment le pouvait-il en ne recevant aucune information concernant le contenu politique des contacts pris au niveau du parti, ainsi que la situation financière et organique du parti (sauf les quelques données fournies lors de la dernière session du CC) ou encore les avis des cellules qui ont été adressées au CC et que nous n’avons jamais reçues. Ajoutons que le CC a appris par la presse la décision de boycott des élections et toute l’opération concernant « Alger-Républicain » dont il n’a pas été informé à ce jour.

    Rappelons que le poste de coordinateur du BP (et non du PAGS) au lieu de secrétaire général ou même premier secrétaire du CC a été justifié, y compris en séance plénière du congrès comme la volonté de faire jouer au Comité Central son rôle de direction nationale effective et d’aller résolument vers un plus grand travail collectif rendant chaque Camarade acteur de la vie de son parti.

    Il ne s’agit pas là d’une question organique formelle mais d’une exigence scientifique au moment où tant de certitudes sont tombées par pans entiers et où tant d’incertitudes sont devant nous, l’effort de tous est indispensable pour approcher au mieux le réel dans son mouvement complexe et contradictoire et éclairer une réflexion novatrice évitant un double écueil : renier purement et simplement le passé sans en tirer les enseignements avec ses aspects positifs et négatifs ou au contraire tenir à ce passé tel quel, y être rivés.

    2. Les mesures et initiatives à prendre et à proposer à l’ensemble de l’opinion démocratique pour faire face à toutes les éventualités d’une situation exceptionnellement grave.

    3. Les mesures à prendre pour organiser immédiatement en articulation avec les problèmes des travailleurs et du pays (y compris les élections si elles se tiennent et quelle que soit notre position à leur égard) un véritable débat autour de l’identité du parti, de son mode de fonctionnement.

    Ce débat doit être ouvert sans aucun préalable. Il doit poser en termes clairs et vifs les aspects les plus « délicats », y compris le terme communiste et aussi le centralisme démocratique… pour en discuter sans préjugés et sans préjuger du contenu des débats.

    Précisons d’emblée que le débat sur l’identité communiste ne devrait pas être réduit à mon avis aux seules questions : « Être communiste ou non » ; attitude à l’égard de notre héritage, tout notre héritage ; notre attitude vis-à-vis du marxisme ; garder ou non le sigle ; etc. Toutes ces questions et d’autres sont incontournables et d’une importance extrême.

    Mais l’identité du parti, c’est aussi le contenu de son programme, l’attitude concrète vis-à-vis des luttes immédiates et futures :
     

    « Sommes-nous avec ou contre les luttes légitimes des travailleurs, des fellahs, des jeunes, des femmes, des ITC ? »
    « Quelle attitude face à la suppression du soutien des prix des produits de 1ère nécessité, aux exigences du FMI, du retour en force des GPF et de leurs alliés, des vagues de licenciements en préparation ? »

    L’identité du parti c’est aussi la réponse à des questions comme :
     

    « Considérons-nous que la classe ouvrière moderne qu’il faudra définir continue à jouer un rôle important ou bien qu’elle a été corrompue et qu’il vaut mieux se tourner de façon prioritaire vers des couches moyennes ? »
    « Considère-t-on que le capitalisme « amélioré » est un projet pour l’humanité ou bien ue le socialisme moderne reste la perspective ? »
    « Sommes-nous pour la solidarité avec les peuples et leurs luttes légitimes ? »

    Chers Camarades :

    Ce débat doit considérer, sans ambigüité aucune que la déclaration « Nous ne sommes pas un parti communiste » n’engage que son auteur et ne saurait en aucun cas être assimilée à la « ligne du parti ». Si cette précision n’est pas apportée sous une forme ou une autre, il s’agira d’un faux débat, c’est-à-dire d’un débat qui aura pour objet de justifier le contenu des interviews.

    Si cette précision n’est pas accompagnée aussi d’une auto-critique de son auteur ou du bureau politique si cet organisme est impliqué dans la préparation de ces interviews, cela signifie que chaque Camarade aura le droit d’exprimer publiquement dans la presse écrite parlée et télévisée son avis sur l’identité du parti et sur toute autre question, y compris en y apportant un point de vue contradictoire à celui qui a été formulé.

    Ce débat concerne tous ceux et toutes celles qui ont contribué à édifier le PAGS qu’ils soient en son sein ou qu’ils l’aient quitté. C’est pourquoi je propose que le Comité Central lance un appel en direction de ceux et celles qui ont quitté le PAGS et leur dise : « Camarades, nous avons besoin de vous ! Que vous décidiez de rejoindre les rangs du parti ou non donnez votre avis sur son devenir qui vous concerne et concerne la société ! Aidez-le à sortir de ce moment difficile avec le moins de dégâts possibles ! »

    Un tel débat rendra les Camarades, tous les camarades acteurs de la nécessaire adaptation de notre identité communiste en liaison avec les remarques et la participation des citoyens qui souvent regrettent notre abandon des luttes en tant que PAGS et qui formulent à leur façon la nécessité d’un PAGS davantage présent même s’ils nourrissent à son égard une certaine méfiance.

    Un tel débat doit prendre en charge de façon créatrive, sans mimétisme et sans suivisme ni vis-à-vis de la pérestroïka ni vis-à-vis de qui que ce soit, les réalités mondiales nouvelles en mouvement ainsi que l’expérience des partis progressistes et communistes.

    Ce problème identitaire ne concerne pas le seul PAGS. La crise du PAGS n’est pas propre à lui. Comme pratiquement tous les partis communistes et ouvriers, phénomène mondial, il reflète une phase historique nouvelle caractérisée par le reflux des forces et des idées communistes et progressistes à l’échelle mondiale.

    Chers Camarades :

    Ce débat peut déboucher si les Camarades le jugent nécessaire sur un congrès extraordinaire du parti qu’il faut préparer démocratiquement avec la contribution de tous. Seul le congrès est en effet habilité à modifier l’identité et les statuts du parti dont l’article 50 indique : « Les présents statuts sont adoptés par le congrès. Ils régissent les activités du parti jusqu’à la tenue du prochain congrès »

    Chers Camarades :

    Trouvons ensemble les solutions appropriées, toutes les solutions pour sortir notre parti bâti au prix de sacrifices inouïs du triste état dans lequel il se trouve comme le montre sans ambiguïté son état financier et organique.

    Qu’on nous réponde :
     

    « Combien y avait-il de Camarades organisés en Décembre 1990 et combien y en a-t-il aujourd’hui ? »
    « Quel était l’état des finances il y a 9 mois et où en est-on aujourd’hui ? »

    La réponse à ces deux questions apportera des clarifications importantes pour évaluer où nous étions et où nous en sommes en tenant compte de tous les changements et bouleversements à l’échelle mondiale.

    Salutations militantes
    Noureddine Zenine

    Source : Socialgerie.net

    Wikipedia: PAGS

    Wikipedia: PCA (Le "soutien du PCF" fait sourire!)

    http://www.algerieinfos-saoudi.com/1991-apres-l-abandon-de-la-reference-communiste

  • Guerre civile et crise politique en Libye (Algeria Watch)

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    40% de la population vit une tragédie humanitaire

    La crise touche 2,4 millions de personnes en Libye. Le nombre d’immigrés et de réfugiés s’élève à 250 000, alors que les déportés sont encore à 417 000. La situation humanitaire sombre davantage dans ce pays en guerre.

    La Journée mondiale de l’aide humanitaire, célébrée hier à travers le monde, a été une occasion pour Ali Zaâtari, le coordinateur des affaires humanitaires de l’ONU en Libye, pour revenir sur la situation catastrophique vécue par ce pays en quasi-guerre civile.

    Dans une déclaration aux médias, Ali Zaâtari a mis l’accent sur le fait que les Libyens vivent la pire situation depuis le début de la crise, en raison du chaos sur le terrain, de la détérioration des services et de la fragmentation de l’autorité. «Regardez l’intensité du conflit Est-Ouest et, parfois même, avec le Sud, ce qui crée d’importants besoins humanitaires fondamentaux, comme l’eau, l’électricité et l’hygiène, aussi bien pour les Libyens que pour les immigrés et les réfugiés», a remarqué le responsable onusien.

    Manque d’intérêt

    Malgré l’attention internationale focalisée sur la Libye, l’aide réelle arrivant dans ce pays est loin des attentes des organisations humanitaires, notamment celles qui relèvent de l’ONU. Ainsi, les 100 millions de dollars annoncés par les bailleurs de fonds internationaux depuis juin dernier, n’ont pas été débloqués, selon M. Jaâfari. «Ces fonds sont destinés au maintien des infrastructures de base (eau, électricité et santé) et devaient passer par les mairies. Mais rien n’a été fait dans ce sens», déplore l’expert onusien.

    L’évaluation des Libyens rejoint l’approche de l’ONU. Le politologue Ezzeddine Aguil reproche aux autorités libyennes et aux organisations internationales de n’accorder qu’un intérêt restreint aux citoyens dans les multiples manœuvres qu’ils ne cessent de faire concernant la Libye. «Les gouvernements des deux bords trouvent de l’argent pour les armes et les munitions. Mais pas de fonds pour les médicaments et la réparation des installations d’eau et d’électricité. Même la communauté internationale n’accorde aucun intérêt significatif aux soucis des citoyens», s’insurge le politologue.

    La situation ne se limite pas aux Libyens. Dans ses rapports sur la situation dans ce pays, l’ONU indique que la situation de guerre n’a pas empêché que 150 000 étrangers se trouvent encore en Libye et sont considérés comme des immigrés. En plus, 100 000 autres étrangers sont dans ce pays, à la recherche de refuge ou veulent émigrer en Europe, la Libye étant un pays de transit depuis l’époque d’El Gueddafi.
    La situation a empiré avec l’effondrement des frontières du Sud. Ezzeddine Aguil reproche à la communauté internationale de «ne chercher qu’à limiter la migration vers l’Europe, en essayant de contrer les vagues de bateaux vers les côtes européennes, mais ne fait rien pour ceux qui sont déjà en Libye».

    Et la guerre

    Présentée sous cet angle, la guerre ne représente, certes, qu’une partie de la crise en Libye. Mais «la crise politique est toutefois la raison fondamentale de ce chaos», explique le professeur Abdelkader Kadura, membre de la commission des 60 chargée de rédiger la Constitution libyenne. «Tout le problème réside dans l’absence d’un véritable dialogue national qui prenne en considération les réalités sur le terrain», ajoute le Pr Kadura, qui croit que des prémices de solution sont en train de surgir entre les belligérants de la crise libyenne.

    Entre-temps, l’opération «Bloc uni» contre Daech à Syrte se poursuit avec le soutien de l’aviation américaine. Les troupes de Daech sont actuellement retranchées dans les quartiers résidentiels II et III à Syrte, avec tous les risques pesant sur la population locale. Les milices de l’EI procédent avec des voitures piégées, comme ce fut le cas hier avec deux explosions entraînant une dizaine de morts et une quarantaine de blessés parmi les forces loyales au gouvernement d’union nationale de Fayez El Sarraj.

    A Benghazi, la situation est similaire à celle de Gaouercha, à 20 km à l’ouest de la ville, où les troupes de Daech et de ses alliés sont cernées dans un petit carré de quelques kilomètres. Quelques centaines de citoyens, notamment des Soudanais, seraient avec les milices dirigées par Wissam Ben Hmid. Les troupes du général Haftar essaient de s’emparer de cette zone depuis plus de deux mois.
    La crise libyenne n’est pas près de finir et ce sont les citoyens qui paient un lourd tribut.

    Mourad Sellami El Watan, 20 août 2016

    http://www.algeria-watch.org/fr/article/pol/libye/tragedie_humaine