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Documents - Page 27

  • Nouveautés Afps, Rennes (35)

    Vendredi 5 décembre – Soirée et exposition sur la Palestine. Papier Buvard
Le Theil-de-Bretagne

Le vendredi 5 décembre à partir de 20h, nous vous proposons une soirée avec l’association France Palestine. Cette soirée avec projection est accompagnée d’une exposition qui nous permettra de retracer ensemble l’historique de ce pays et de sa population. Des personnes impliquées dans des missions dans ce pays, viendront témoigner de ce qu’elle ont constatées sur place et raconter leurs histoires.
     

    Vendredi 5 décembre – Soirée et exposition sur la Palestine. Papier Buvard
    Le Theil-de-Bretagne

    Le vendredi 5 décembre à partir de 20h, nous vous proposons une soirée avec l’association France Palestine. Cette soirée avec projection est accompagnée d’une exposition qui nous permettra de retracer ensemble l’historique de ce pays et de sa population. Des personnes impliquées dans des missions dans ce pays, viendront témoigner de ce qu’elle ont constatées sur place et raconter leurs histoires.


    • Ici vous trouverez les concerts et spectacles programmés au café. La liste est modifiée et mise à jour, retrouvez le...
       
  • La frénésie autour de la loi sur « l’État juif » tombe à plat : Israël pratique déjà la discrimination (Agence Médias Palestine)

    Le projet de loi sur « l’État-nation juif » a provoqué une énorme quantité de discussions et de controverses en et hors d’Israël.

    Mais ce qui manque dans la plupart des réactions internationales, c’est à quel point Israël se définit déjà comme un Etat juif et, de ce fait, pratique institutionnellement et juridiquement la discrimination. Ci-après trois entrées par lesquelles la loi israélienne a créé une ethnocratie, pas une démocratie.

    Un. Pendant les quelques premières années après la création de l’État d’Israël en 1948, la Knesset a voté trois lois qui établissaient les fondements d’un Etat juif aux dépens des indigènes palestiniens (dont la plupart avaient subi un nettoyage ethnique et été empêchés de revenir).

    L’effet combiné de la Loi sur le Droit au Retour, de la Loi sur le Bien des Absents et de la Loi sur la Citoyenneté signifiait ceci : tout Juif dans le monde pouvait migrer en Israël et devenir un citoyen, tandis que les Palestiniens expulsés étaient dépouillés de leur citoyenneté et expropriés de leurs biens par l’État.

    Deux. Il n’existe pas de nationalité israélienne, avec l’utilisation, « dans l’Enregistrement de la Population, du mot ‘nationalité’ se référant, non pas à la citoyenneté, mais plutôt à l’identité ethnique ». En octobre 2013, la Cour Suprême d’Israël a pris des décisions contre un effort pour établir une nationalité israélienne distincte de l’identité juive.

    Ce faisant, les juges ont confirmé une décision judiciaire de 1972 qui affirmait « il n’y a pas de séparation entre nation israélienne et nation juive », et en créer une « nierait les fondements mêmes sur lesquels l’État d’Israël a été construit » – c’est à dire, en tant qu’Etat juif.

    Aeyel Gross a écrit dans Haaretz que cette distinction, parallèlement à « l’identification de l’État à un seul groupe national spécifique, induit une hiérarchie et de l’exclusion » qui ne s’expriment pas que comme des « symboles », mais aussi «  en termes d’allocation de ressources, de pouvoir de gouvernement, de travail, de discrimination (formelle ou non) et par le besoin d’indiquer, dans l’enregistrement de la population, qui est juif et qui ne l’est pas.

    Trois. Il n’y a pas de garantie d’égalité, pour les citoyens juifs et palestiniens, qui soit enchâssée dans la législation israélienne. Comme l’a exprimé en 2012 le Comité de l’ONU pour l’Elimination de la Discrimination Raciale (CERD), il n’existe ni « définition » ni « prohibition de la discrimination raciale ».

    Ce qui s’en rapproche le plus, c’est la Loi fondamentale : Dignité Humaine et Liberté (1992), mais elle ne contient aucune obligation spécifique à l’égalité – ou, selon les mots du Magistrat Aharon Barak, « tous les aspects de l’égalité » ne sont « pas inclus dans le cadre de la dignité humaine ».

    En fait, la Loi Fondamentale contient une opposition cruciale, ou clause limitative, qui permet que les « droits » qui y sont inclus puissent être « violés » par des lois « qui conviennent aux valeurs de l’État d’Israël » – à savoir, « en tant qu’Etat juif et démocratique ».

    Sur ces éléments fondateurs, on a construit une légion de décisions politiques et de pratiques discriminatoires. Celles ci servent à protéger la majorité juive créée grâce à l’expulsion massive des Palestiniens et assurent aux Juifs des avantages et des privilèges aux dépens de ceux des Palestiniens qui sont restés.

    Ceci affecte l’attribution de terre, le logement, la planification régionale et municipale, les droits à la citoyenneté, la famille, l’éducation, la défense des minorités et pléthore d’autres domaines de la vie courante. Même le Département d’État américain reconnaît qu’Israël exerce une « discrimination institutionnelle et sociétale » contre ses citoyens palestiniens. (Pour en savoir plus, voyez mon livre « Palestiniens d’Israël : Ségrégation, Discrimination et Démocratie ».)

    Se référant au nouveau projet de loi, Le Times est sorti avec l’en-tête « Israël hésite à propos de la loi sur les Arabes de deuxième classe ». Un éditorial du New York Times a prétendu que « les tribunaux et lois d’Israël » ont logiquement donné un « poids égal » à la définition d’Israël en tant que à la fois « juif et démocratique ». Ceci est tout simplement faux.

    Il est absurde de suggérer, comme le fait l’article du New York Times, que « ‘existence même d’Israël… a été fondée sur l’idéal de démocratie pour l’ensemble de sa population ». Les Palestiniens ont toujours été (au mieux) des citoyens de deuxième classe et Israël se définit déjà comme un « Etat juif » plutôt que comme un Etat de tous ses citoyens.

    Alors oui, la nouvelle vague de législation d’extrême droite révèle quelque chose de nouveau – mais n’oublions pas que nous sommes témoins d’une intensification de la discrimination raciale, pas de son émergence.

    Traduction : J. Ch. pour l’Agence Média Palestine

    Source: Middle East Monitor

    Ben White
    Mardi 25 novembre 2014

    http://www.agencemediapalestine.fr/blog/2014/11/30/la-frenesie-autour-de-la-loi-sur-letat-juif-tombe-a-plat-israel-pratique-deja-la-discrimination/

  • Nouveauté sur Afriques en Lutte

    Tunisie "Démocratie Année Zéro"

    Une plongée dans les trois années de lutte tunisienne qui ont ouvert la voie à la première démocratie arabe. Un film indispensable pour comprendre les enjeux de la Tunisie aujourd’hui. SYNOPSIS,Quatre semaines. C’est le temps qu’il a fallu au peuple tunisien pour renverser le dictateur Ben Ali et ouvrir le champ au plus grand bouleversement géopolitique de ce début de 21ème siècle.,Mais la révolution tunisienne, aussi inattendue et fulgurante qu’elle ait pu apparaître aux yeux du monde, s’inscrit dans (...)

    Libye : Les conditions se dégradent à Benghazi alors que les combats s’intensifient

    Les conditions médicales sont mises à rude épreuve à Benghazi, ville de l’est de la Libye où les forces gouvernementales luttent pour reprendre des territoires aux rebelles islamistes. Les rues des quartiers résidentiels se sont transformées en champs de bataille patrouillés par des comités locaux autoproclamés. Les hôpitaux peinent à s’approvisionner en médicaments pour traiter les maladies chroniques et une pénurie de professionnels qualifiés limite leur capacité à soigner le nombre croissant de lésions (...)

     

     

    Maroc : Dénonciation des entraves à l’activité légale de la « Tendance Démocratique »

    Le Conseil de Coordination Nationale de la tendance démocratique au sein de l’Union Marocaine du Travail – UMT a décidé lors de ses deux réunions du 19 juillet et du 27 septembre 2014 d’institutionnaliser sa mouvance syndicale sous le nom de « Tendance (...

  • Face aux provocations du gouvernement israélien, reconnaître la Palestine et sanctionner enfin l’occupant ! (Ujfp)

    L’OAS est au pouvoir en Israël et le rouleau compresseur colonial s’emballe. Nétanyahou, Lieberman et Bennet estiment que la situation régionale et l’absence de sanctions internationales leur laissent les mains libres pour consolider le fait accompli.

     

    Jérusalem

    C’est à Jérusalem que nos apprentis sorciers allument le feu. Quand l’armée israélienne a conquis Jérusalem Est en 1967, il y avait eu consensus pour que la mosquée al-Aqsa reste un des lieux saints de l’islam et que les Juifs ne viennent pas prier sur l’esplanade des mosquées. Pourtant, depuis des années, les provocations se multiplient : des tunnels sont construits sous le « Mont du Temple » et des sectes intégristes menacent de détruire les mosquées pour y « reconstruire » le « Temple de Salomon » (temple présumé, à cette époque, Jérusalem n’était qu’un village de l’Âge de Fer). C’est sur l’esplanade des mosquées qu’Ariel Sharon a fait, le 28 septembre 2000, la provocation qui l’a conduit au pouvoir et qui a déclanché la « deuxième Intifada ».

    Aujourd’hui la police protège les sectes intégristes et on parle de transformer une moitié de la mosquée en synagogue comme cela s’est déjà fait avec le Caveau des Patriarches à Hébron. Si un jour, Nétanyahou « cède » à ces intégristes, le Proche-Orient sera à feu et à sang et il sera bien difficile de rappeler que cette guerre est avant tout une guerre coloniale et pas un choc religieux.

    Dans le reste de Jérusalem, chaque jour, de nouvelles constructions de colonies ou d’appartements sont annoncées. Dans les quartiers palestiniens de Sheikh Jarrah et Silwan, des colons protégés par la police occupent des appartements et rendent la vie impossible aux autochtones. Tout cela au nom de la Bible : le légendaire roi David aurait vécu à Silwan.

    C’est contre la judaïsation à marche forcée de Jérusalem que la ville s’embrase. Les attentats suicides traduisent la colère et le désarroi d’une population palestinienne abandonnée et progressivement marginalisée. De façon symbolique, l’attentat contre la synagogue de Har Nof a eu lieu dans un quartier situé sur l’ancien territoire de Deir Yassin, le village palestinien où toute la population a été massacrée en avril 1948 par les milices terroristes de l’Irgoun et du Lehi.

    Gaza, la cage

    Les médias ne parlent plus de Gaza, on n’y meurt plus comme cet été. Pourtant tout est fait pour que Gaza explose à nouveau. Le blocus est impitoyable, tant du côté israélien que du côté égyptien. Les entrées et sorties du territoire se font au compte-goutte. Des milliers d’habitantEs de Gaza sont bloquéEs en Égypte sans pouvoir rentrer chez eux/elles. La pénurie et l’étouffement sont tels à Gaza que tout le monde s’attend à un nouvel embrasement alors que des centaines de milliers de personnes ont dû quitter définitivement leurs appartements détruits. La jeune afghane Malala, Prix Nobel de la Paix, a décidé de faire don du montant du prix des « Enfants du Monde » à la reconstruction des écoles à Gaza. Reconstruction qui attendra : seul le ciment israélien parvient, en quantité très insuffisante, à Gaza.

    La fuite en avant

    Le gouvernement Nétanyahou attaque de tous les côtés. Dans le désert du Néguev, les expulsions s’amplifient contre la population Bédouine (pourtant de nationalité israélienne) et le village d’al-Araqib a subi une nouvelle destruction.

    Par 14 voix contre 5, le cabinet israélien a décidé de faire d’Israël « l’État-nation du peuple juif ». Autrement dit, les 6 millions de Palestinien-ne-s qui vivent entre Méditerranée et Jourdain deviennent officiellement des sous-citoyenNEs et les 60% de Juifs/ves qui vivent hors d’Israël se voient signifier qu’ils/elles sont des touristes n’ayant pas compris qu’Israël est leur mère patrie.

    Il faut noter que Tzipi Livni et Yair Lapid ont voté contre, ce qui traduit les premières fractures dans l’extrême droite israélienne.

    De même un des principaux partis religieux de la coalition au pouvoir, le Shas (environ 10% des voix), désapprouve clairement l’attaque menée contre l’esplanade des mosquées.

    Fragilisé, le gouvernement Nétanyahou lance sa propagande, toujours aussi peu imaginative : la reconnaissance de l’État de Palestine serait un « acte antisémite » !

    Un État oui, mais pas hors sol.

    Bien sûr, une reconnaissance de l’État de Palestine par la France et par tous les pays de l’Union Européenne serait vécue en Palestine comme une grande victoire, comme une reconnaissance des droits et de la dignité du peuple palestinien. Elle mettrait incontestablement en difficulté Israël transformé ainsi, juridiquement, en un État colonial occupant le territoire d’un autre pays. Elle donnerait à cet État palestinien des armes juridiques dans les instances internationales. Elle mettrait en exergue « l’illégalité » de l’occupation des territoires conquis en 1967. Elle donnerait aux PalestinienNEs une citoyenneté dont ils/elles sont de fait privéEs. Elle permettrait à l’État palestinien de porter plainte contre Israël devant la justice internationale pour les crimes de guerre, crimes contre l’humanité et incitation au génocide commis.

    Interrogeons-nous : qu’est-ce qui est en train d’être reconnu par les pays européens ?
    Les initiateurs/trices de la « reconnaissance » demandent des « négociations » alors que toutes celles qui ont eu lieu et qui ont été soutenues par l’Union Européenne étaient des demandes de capitulation des PalestinienNEs sur leurs revendications.
    Pour l’instant, la Palestine serait un État hors-sol, un territoire non-viable, un bantoustan constitué de cantons éclatés.

    La question des sanctions

    Il est illusoire de penser qu’à froid et sans sanctions, la « communauté internationale » puisse changer le cours des choses. Il y a le précédent du jugement de la Cour Internationale de Justice de la Haye (9 juillet 2004) condamnant Israël pour la construction du mur (de l’apartheid) en Cisjordanie. À l’époque, ce mur mesurait 250 Km, il en fait 3 fois plus aujourd’hui. Israël a bafoué cette décision défavorable comme ce pays en a bafoué des dizaines.

    En 120 ans d’existence, le sionisme a toujours fonctionné de la même manière : on crée le fait accompli puis on le consolide, on le légalise et on poursuit le rouleau compresseur colonial. Deux fois dans son existence, l’Erat d’Israël a été (très légèrement) sanctionné : en 1957 sur l’évacuation du Sinaï et en 1991 sur l’ouverture de négociations. Les deux fois, ce pays très mondialisé, qui dépend totalement de ses échanges avec l’Occident et de l’aide américaine, a cédé instantanément.

    La Suède vient de reconnaître la Palestine. En même temps, elle maintient sa coopération militaire avec Israël et ne s’oppose pas à l’accord qui permet aux produits israéliens (même ceux des colonies) d’inonder les marchés européens. Ça ne crée aucune véritable pression sur Nétanyahou.

    La reconnaissance de l’Etat palestinien doit donc impérativement s’accompagner de sanctions. Et elle doit s’accompagner d’un véritable changement de la politique européenne. Jusqu’à présent, les dirigeants européens sont complices de l’occupant à l’image du gouvernement français qui refuse de libérer le militant du FPLP Georges Ibrahim Abdallah, en prison depuis plus de 30 ans pour un crime imaginaire.

    Un agenda dépassé

    À l’occasion de la bataille sur la reconnaissance de la Palestine, on voit ressurgir la revendication « d’un État palestinien » sur l’ensemble des territoires conquis par Israël en 1967 ayant Jérusalem-Est comme capitale et vivant en paix avec Israël. Charles Enderlin lui-même vient d’expliquer que ce n’est plus possible et la quasi-totalité des internationaux qui vont en Palestine le disent depuis longtemps. La majorité des Palestiniens n’y croit pas ou ne le souhaite pas. Plus de 10% de la population juive israélienne (650000 personnes) vit au-delà de la ligne verte (la frontière internationalement reconnue). 40% des militaires (professionnelLEs ou conscritEs) sont des colons. Les n°2 et 3 du gouvernement sont des colons. Évacuer les colons coûterait 30% du PIB israélien.

    Bien sûr l’État unique est pour l’instant également utopique.

    Il faut comprendre que le projet historique du sionisme (un État juif homogène) est loin d’être réalisé et que la situation est ouverte.

    Il serait navrant que la reconnaissance de l’État de Palestine fasse apparaître comme unique revendication la solution à deux États. Cela solution est irréaliste et elle n’est ni juste, ni souhaitable. Elle abandonne les Palestiniens d’Israël et les réfugiés, entérinant l’apartheid israélien et la fragmentation de la Palestine. Elle fait croire que l’Autorité Palestinienne est la seule représentante du peuple palestinien, ce qui est manifestement inexact.

    Le BDS

    La voie diplomatique toute seule ne changera pas le rapport de forces. C’est la capacité de résistance des PalestinienNEs et l’ampleur du soutien international qui seront déterminants et qui auront des conséquences diplomatiques.

    La campagne mondiale BDS multiplie les succès. Les pressions pour empêcher la publicité pour Téva se multiplient. Orange est interpellé par ses syndicats pour sa participation à la téléphonie mobile dans les territoires occupés.

    La campagne BDS a provoqué l’écroulement de l’action « Sodastream ». Cette firme envisage de déménager son usine depuis la colonie de Maale Adoumim vers le Néguev (là où on expulse les Bédouins, ce qui est tout aussi immoral). En Californie, les dockers ont refusé à plusieurs reprises de débarquer des cargos de la compagnie israélienne Zim. L’image d’Israël est sérieusement atteinte. Cette campagne doit s’amplifier et accompagner la reconnaissance de l’État de Palestine.

    Pierre Stambul (25 novembre 2014)

    Article de Pierre Stambul à paraître dans la revue "Emancipation"

    http://www.ujfp.org/spip.php?article3664

  • Les Palestiniens exigent de l’ONU l’arrêt de sa complicité dans le siège de Gaza (Agence Médias Palestine)

     

    « Ne récompensez pas Israël pour le massacre de Gaza ».

    C’est le message que les Palestiniens demandent aux peuples du monde de transmettre aux autorités des Nations Unies pour qu’elles cessent d’être complices du siège israélien de Gaza qui continue.

    Cet appel intervient alors qu’il est de plus en plus clair que le soi-disant Mécanisme de Reconstruction de Gaza négocié entre Israël et l’ONU a échoué.

    La fermeture du territoire, qui abrite près d’1,8 millions de Palestiniens, imposée en 2007, est restée aussi stricte que jamais en dépit de promesses de 5,4 milliards de dollars pour l‘aide à la reconstruction à la suite de l’attaque israélienne de l’été qui a tué plus de 2 200 personnes et laissé Gaza presque totalement dévasté.

    La complicité de l’ONU et des entreprises criminelles

    Alerte par mail du BNC (comité national du boycott) aujourd’hui : « il est temps que l’ONU se rende compte de l’ampleur de l’indignation au moment où des précisions se font jour sur la complicité de l’ONU dans le maintien de Gaza en état de siège et sur la façon dont les entreprises israéliennes vont profiter de la reconstruction de Gaza »

    Le BNC, le groupe dirigeant de la campagne palestinienne de boycott, désinvestissement, sanctions, a prévenu que « les entreprises qui sont prêtes à empocher des profits par la fourniture de matériaux de reconstruction sont des entreprises criminelles ».

    Cela comprend des entreprises telles que les cimentiers Nesher & ReadyMix qui « pillent les ressources naturelles palestiniennes et participent à la constructions des colonies illégales » a déclaré le BNC.

    Pas de reconstruction

    En Octobre, l’Intifada électronique a révélé les détails du Mécanisme de Reconstruction de Gaza, négocié avec Israël par Robert Serry, le coordinateur spécial de l’ONU pour le Processus de Paix au Moyen Orient (UNSCO).

    L’Intifada électronique a révélé que l’arrangement secret met effectivement l’ONU en position d’autorité sur la poursuite du siège de Gaza.

    Sous couvert de la reconstruction, l’ONU pilote et rassemble des informations précises d’ordre privé sur les familles palestiniennes à prendre en charge par Israël qui a un droit de veto sur le choix des familles qui peuvent obtenir de l’aide pour la reconstruction de leur maison.

    Et, en dépit des promesses selon lesquelles l’accord permettrait au moins aux Palestiniens devenus sans abri à cause des bombardements israéliens de reconstruire rapidement, le mécanisme ne marche pas.

    Les 28 camions de ciment entrés aujourd’hui à Gaza ne sont que la deuxième livraison de matériaux de construction pour le secteur privé depuis l’assaut de l’été, selon l’agence de presse Ma’an News.

    C’est une petite goutte d’eau dans le seau, qui suit une précédente livraison, petite également, de 75 camions il y a plus d’un mois.

    L’ONU estime que plus de 100 000 maisons ont été endommagées ou détruites dans les attaques israéliennes, ce qui a touché plus de 600 000 personnes – un tiers de la population de Gaza.

    Raes Fattuh, un responsable de l’autorité palestinienne basée à Gaza, a dit à l’agence Ma’an que les livraisons ont été interrompues par Israël depuis octobre.

    Le coup de sifflet de l’UNWRA

    Même l’UNWRA, l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens, qui a au départ accueilli avec précaution le Mécanisme de reconstruction de Gaza, y va maintenant de son coup de sifflet.

    Pierre Kräkenbuhl, commissaire général de l’UNWRA, a dit la semaine dernière que « malgré de premiers résultats, le processus de reconstruction s’avère beaucoup trop lent et particulièrement inefficace ».

    « Si cela continue, nous arriverons à l’hiver sans progrès dans la reconstruction des maisons de ceux, nombreux, qui sont encore déplacés, dont ceux qui se trouvent encore dans les écoles de l’UNWRA. Les habitants de Gaza méritent plus et mieux que cela » a-t-il ajouté.

    La patate chaude

    L’accord négocié par Serry pour l’ONU a nourri la colère parmi les Palestiniens et le trouble dans les organisations internationales d’aide. Mais ces dernières ont largement échoué à se faire entendre.

    Au cour des dernières semaines, les grandes organisations d’aide ont gardé le silence sur la critique du Mécanisme de Reconstruction de Gaza.

    Par exemple, Oxfam, l’une des plus grosses ONG d’aide qui travaillent dans les territoires occupés de Cisjordanie et à Gaza, a, à plusieurs reprises, décliné les demandes de commentaires consistants de la part de l’Intifada électronique sur le Mécanisme de Reconstruction de Gaza.

    Un représentant d’Oxfam a donné une réponse dans ces termes : « nous n’estimons pas être les mieux placés pour donner des commentaires sur le mécanisme ».

    « Pour des informations plus précises » a-t-il ajouté, « nous suggérons de contacter AIDA ou UNSCO qui ont négocié l’accord ».

    Mais lorsque l‘Intifada électronique a contacté AIDA, l’association des agences de développement international basée à Jérusalem occupée, il lui a été dit qu’AIDA n’est qu’un organe de coordination qui n’a pas à faire de commentaires. La suggestion était de s’adresser à ses membres, dont Oxfam fait partie.

    Joint par téléphone, Nick O’Reagan, directeur régional de l’UNOPS, le bureau de l’ONU pour les services d’appui aux projets qui est le responsable opérationnel pour le plan de Gaza, s’est refusé à parler de ce sujet avec l’Intifada électronique.

    Il semble que les agences d’aide rivalisent dans l’art de se passer la patate chaude et sont – pour quelle raison ? – réticentes à critiquer l’échec d’un mécanisme qui a été facturé par l’ONU comme étant le salut pour les victimes palestiniennes du dernier spasme de violence d’Israël.

    L’ONU reconnaît des défaillances

    Nicole Ganz, porte-parole de l’UNSCO, a refusé de s’exprimer directement sur les critiques du BNC mais a orienté l’Intifada électronique vers les deux déclarations précédentes de Robert Serry ce mois-ci.

    Dans une déclaration du 21 novembre, Serry a reconnu – bien que de façon allusive – l’échec de son mécanisme à relancer la reconstruction à Gaza.

    Serry a aussi annoncé que l’ONU, Israël et les services de Ramallah de l’Autorité palestinienne, étaient arrivés à une « meilleure compréhension » en vue de commencer à débloquer le flux de matériaux de construction.

    C’est ce qui a sans doute abouti à la petite livraison de ciment d’aujourd’hui, mais même Fattuh de l’AP a dit à l’agence de presse Ma’an qu’il ne savait absolument pas si cette livraison n’était pas faite une fois pour toutes.

    Serry a aussi déclaré que « des précautions spéciales ont été prises pour éviter l’utilisation abusive de renseignements personnels sur ceux qui souhaitent accéder au mécanisme ». C’est une réponse vague à l’indignation palestinienne face à la possibilité pour Israël d’utiliser des informations obtenues via l’établissement par l’ONU des besoins sur des familles palestiniennes dans le but d’opposer son veto sur qui obtient de l’aide.

    Le manque de transparence de l’ONU sur le mécanisme signifie qu’il est impossible d’évaluer les allégations de Serry sur les « précautions ».

    Mais Serry a aussi admis que les « ressources existantes » ne suffisent pas et a exhorté les États donateurs à « mettre à disposition d’urgence » les fonds sur lesquels ils s’étaient préalablement engagés.

    Ce responsable de l’ONU a également fait appel « à toutes les parties concernées à apporter leur plein soutien pour rendre le mécanisme opérationnel à l’échelle nécessaire » – suggérant ainsi qu’on en est loin.

    Serry continue à présenter l’ONU comme simple soutien de l’Autorité palestinienne dans la mise en place d’un accord dont l’AP serait responsable en dernière analyse. Mais en réalité, c’est Serry lui-même qui a négocié et promu le Mécanisme de Reconstruction de Gaza ; c’est pourquoi la colère palestinienne est dirigée de façon croissante contre l’ONU.

    Serry dit qu’il « continue à croire que s’il est mis en œuvre de bonne foi, (le Mécanisme de Reconstruction de Gaza) serait un pas en avant vers la possibilité de lever les fermetures qui demeurent ».

    C’est une croyance que peu de Palestiniens partagent. Nombre d’entre eux croient plutôt, avec le désespoir croissant à Gaza tandis que la température hivernale baisse, que l’ONU aide Israël à donner une couverture internationale à son siège et aussi bien à en tirer des profits.

    Agir maintenant

    Le message du BNC est que les Palestiniens de Gaza ne peuvent plus attendre et qu’ils ne vont certainement pas compter sur la « bonne foi » d’Israël.

    Le BNC propose, sur son site internet, un formulaire simple permettant d’envoyer des messages aux plus hauts responsables de l’ONU, Serry compris.

    « Agissez tout de suite en envoyant un message aux responsables clef de l’ONU, les pressant d’empêcher Israël de tirer profit de la destruction de Gaza et d’adopter une politique d’achats excluant les entreprises criminelles des appels d’offres pour la reconstruction de Gaza » c’est la demande du BNC.

    Le BNC en appelle aussi aux Européens pour qu’ils exigent la suspension de l’accord d’association UE-Israël, l’accord de libre-échange qui permet à Israël l’accès aux marchés et aux financements européens.

    Traduction SF pour l’Agence Media Palestine

    Par Ali Abunimah, mardi 25 novembre 2014

    http://www.agencemediapalestine.fr/blog/2014/11/27/les-palestiniens-exigent-de-lonu-larret-de-sa-complicite-dans-le-siege-de-gaza/

    Source: Electronic Intifada

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  • Charles Enderlin : “Un Etat palestinien n’est plus possible” (Télérama)

     

    [Illustrative photo by Shutterstock.com]

     

    La ville de Jérusalem est sous tension après l’attentat du 18 novembre 2014 contre une synagogue. Le reporter Charles Enderlin y réside depuis quarante ans. Son regard sur ce nouvel accès de violence est bien sombre.

     

    Des voitures béliers qui foncent sur les piétons, un attentat contre un rabbin fondamentaliste, un massacre dans une synagogue... Mais aussi une colonisation incessante, des religieux messianiques qui montent sur l'Esplanade des Mosquées pour prier avec l'idée de construire un jour le troisième Temple, des débats sans fin à la Knesset pour tenter de justifier leurs agissements. Jérusalem semble au bord de l'explosion.

    C'est dans ce contexte qu'en France, le groupe parlementaire socialiste a déposé ce jeudi 22 novembre 2014 une proposition de résolution visant à reconnaître un État palestinien. Qu'en pense Charles Enderlin, chef du bureau de France 2 à Jérusalem qui l'an dernier, dans son livre Au nom du Temple, décryptait « l'irrésistible ascension du messianisme juif » ?

    Il en a tiré un film, achevé depuis mars dernier, que France 2 serait bien inspiré de diffuser rapidement pour nous aider à comprendre les enjeux d'un terrifiant conflit. Habitant Jérusalem depuis 40 ans, Charles Enderlin n'a jamais été aussi sombre.

    Comment la presse israélienne a-t-elle rendu compte du massacre de la synagogue ?
    Toutes les télés ont montré l'horreur, les obsèques, le fait qu'on se retrouve avec 25 orphelins dans une même rue d’un quartier ultra-orthodoxe de Jérusalem. Cela suscite un choc chez les Israéliens, la peur. Mais les commentateurs de la presse écrite tentent de garder une distance. Surtout, le chef du Shin Beth, la sécurité intérieure, a contredit le premier ministre, Benyamin Netanyahou, qui ne cesse d'accuser Mahmoud Abbas d'inciter à la violence.

    “Les violences auxquelles nous assistons en ce moment ne sont pas une Intifada”

    Cette « diabolisation » de Mahmoud Abbas par Benyamin Netanyahou fonctionne-t-elle ?
    Oui, il y a un rejet complet des Palestiniens au sein de très larges secteurs du public israélien. Après l’attentat, les images de distribution de sucreries dans la rue par quelques islamistes à Gaza et surtout Bethleem, cela a fait des dégâts ! Alors qu'il y a chez beaucoup de Palestiniens de la gêne, et une crainte de la suite. Car pour eux, cela va signifier encore davantage de contrôles, de barrages, d'ennuis de toutes sortes.

    Les violences auxquelles nous assistons en ce moment ne sont pas une Intifada, ne ressemblent en rien aux soulèvements palestiniens que l'on a connus dans le passé. Les auteurs d'attaques de ces dernières semaines n'appartenaient à aucune organisation, aucune cellule terroriste, n'obéissaient à aucune hiérarchie. C'est un palestinien père de famille qui le matin prend sa voiture et d'un coup décide de la transformer en véhicule-bélier, ou qui prend un tournevis et le plante dans le dos d'un juif religieux. Ils sont encouragés par la télé du Hamas et les réseaux sociaux islamistes qui lancent des appels au meurtre d'Israéliens et de juifs.

    Mais l’attentat de la synagogue a été revendiqué par le FPLP, vieille organisation palestinienne de gauche qui revendiquait déjà les attentats de la seconde intifada...
    Le FPLP a automatiquement revendiqué ce massacre parce que ses deux auteurs appartiennent à une famille connue comme étant proche du FPLP. Mais il n'est pas sûr du tout qu'un chef du FPLP leur ait donné des ordres. Ces chefs sont tous à la retraite, certains sont des vieillards...

    Pourquoi ce nouvel accès de violence ?
    C’est dû à un certain nombre de facteurs. L’agitation autour de l’Esplanade des saintes mosquées provient du sionisme religieux qui a le sentiment d'avoir gagné la partie en Cisjordanie et se tourne donc vers l'Esplanade des saintes mosquées, qui est aussi l’endroit où, selon le Judaïsme, se dressait le Temple construit par Hérode il y a 2000 ans. C'est pour cela que les musulmans commencent à s'inquiéter. Il y a eu en un an quinze débats à la commission de l’intérieur de la Knesset sur le droit des juifs à prier sur le Mont du Temple.

    A l'origine, le grand rabbinat avait interdit aux juifs de monter car l'emplacement exact du Saint des Saints n'était pas connu. Seul le grand prêtre avait le droit d’y pénétrer une fois par an. Mais les rabbins nationalistes religieux ont déterminé l'endroit où il se trouvait, et décrété en 2003 que non seulement il y a un droit d’y monter, mais que c'est un devoir religieux.

    On n’est plus du tout dans un conflit politico-ethnique...
    Non, la grande inquiétude de l'administration américaine et de certains diplomates européens, après l'attentat de la synagogue, et avec la tension autour de l'Esplanade des mosquées-Mont du temple, c'est que le conflit religieux se durcisse encore et que cela fasse tâche d'huile. Imaginez que pour venger un attentat particulièrement sanglant, des extrémistes juifs aillent porter atteinte aux mosquées de l'Esplanade, les répercussions seraient mondiales.

    “Tout le monde sait en Israël que le processus de paix est mort”

    La question d’un Etat palestinien n’est donc plus du tout d’actualité ?
    C'est fini ! Tout le monde sait en Israël que le processus de paix est mort. A Ramallah, lorsque je rencontre des dirigeants palestiniens, je leur demande : croyez vous que vous aurez un Etat, avec 380 000 colons ? Croyez-vous que les juifs vont vous donner la souveraineté sur les quartiers arabes de Jérusalem-Est, sur l'Esplanade des mosquées, qui est le troisième lieu de l'Islam, mais le seul lieu saint juif ?

    Et ils me répondent : « nous savons très bien qu'on n'aura pas d'Etat, la Cisjordanie est devenue une peau de panthère, et il n'est plus possible de créer un Etat qui ait une continuité territoriale. » Mahmoud Abbas aussi en a parfaitement conscience. Il va avoir 80 ans et pense à l’héritage politique qu’il va laisser à son peuple. Quelques résolutions de l’ONU, la reconnaissance de la Palestine par le plus de pays possibles.

    Pourquoi maintient-on alors la fiction de deux Etats possibles ?
    Je n'arrive pas à imaginer que les analystes des chancelleries, en Europe et même aux Etats-Unis, ne soient pas conscients qu'on n'évacuera pas 380 000 colons, et pas même 10 000. L'idée de deux Etats est morte. Dans mon film, Ouri Ariel, l'actuel ministre du Logement, un colon qui pousse à la colonisation partout où c'est possible, me dit qu'il ne peut y avoir qu'une seule souveraineté entre le Jourdain et la Méditerranée, celle d'Israël, et si « les Arabes », sous-entendu les Palestiniens, veulent davantage de droits politiques, on leur donnera le droit de vote pour la Knesset. « Nous pouvons faire face à 30 députés arabes supplémentaires au parlement. En 3000 ans d’existence, le peuple juif a surmonté des crises bien plus graves » dit-il.

    C'est leur vision. Le sionisme religieux ne renoncera pas à la terre d'Israël, à Jérusalem et au Mont du Temple. Les diplomates européens en sont conscients, ceux que je rencontre me disent qu'en continuant de financer l'Autorité palestinienne, l'Europe ne fait que maintenir l'occupation.

    Alors que faire ?
    Je ne sais pas. Puisqu'un Etat palestinien n'est plus possible, il faut chercher d'autres solutions, une sorte de confédération, une fédération de peuples... Mais c'est problématique avec un conflit religieux. 80 % des Israéliens croient aujourd'hui en Dieu, 51 % croient en la venue du Messie. La gauche séculière ne représente plus que 17 % de la population juive. Et vous avez aussi côté palestinien des virages vers la religion, l’islamisme alors que dans la région Daesh s’implante. On va vers une lente descente en enfer. Régulièrement, on a l’impression que le fond a été atteint… puis, il y en encore un !

    Comment Israël, Etat né du sionisme laïc et socialiste, en est-il arrivé là ?
    Il y a eu bien sûr l'importante fécondité des religieux. L'arrivée de l'immigration de l'ancienne URSS n'a pas amélioré le désir de démocratie et d'un accord avec les Palestiniens. Et puis il y a eu un lent processus de désintégration. Netanyahou est, après Ben Gourion, le chef de gouvernement qui est resté le plus longtemps au pouvoir et qui a le plus changé le pays.

    Économiquement en le libéralisant, en réduisant les charges sociales, en accroissant les inégalités. Et politiquement avec sa vision d'un Etat juif entouré d'ennemis à chaque génération : un dictateur, un peuple, veulent détruire le peuple juif, maintenant ce sont les Iraniens et les islamistes arabes.

    “Netanyahou n’a pas de réel adversaire sur la scène politique israélienne”

    Mais les Israéliens ont voté et revoté pour lui ?
    Vous savez comment ça se passe : voter Netanyahou, c'est voter pour sa sécurité et pour l'économie. Il faut à un Israélien moyen une drôle d'analyse pour penser que sa sécurité et son bien-être économique passerait par le fait de renoncer à des territoires et à ramener des colons en Israël. Aujourd’hui, il n’a pas de réel adversaire sur la scène politique israélienne.

    Et vous, dans l’Israël d’aujourd'hui ?
    Je suis arrivé ici il y a un peu plus de quarante ans. J'ai connu des moments formidables, j'étais à l'aéroport de Tel Aviv lorsque l'Égyptien Anouar el-Sadate est arrivé pour un accord de paix historique, j'étais là lorsque les accords d'Oslo ont été signés, lorsqu'un traité de paix a été conclu avec la Jordanie. J'aime aller en Jordanie et en Égypte, je sais que dans ces pays les modérés, les dirigeants, veulent le plus vite possible un accord, que l'initiative de paix en 2002 de la Ligue arabe tient toujours, qu'elle a été renouvelée à plusieurs reprises, régulièrement repoussée par les gouvernements israéliens.

    Mais pourquoi la ligne dure de l’Egypte sur Gaza ?
    Les Égyptiens sont sensibles à la question palestinienne, mais rejettent les Frères musulmans et le Hamas. Après l'élection de Morsi, les Frères musulmans se sont crus les rois du pétrole, ont commis erreur sur erreur. Sissi est aujourd'hui très populaire en Égypte parce qu'il a destitué Morsi et les Frères musulmans, qui, malgré tout représentent peut-être 30 % de la population égyptienne.

    Or, le Hamas fait partie de la confrérie déclarée « organisation terroriste » par le régime du général Sissi. Lorsque les trois chefs du Hamas dans le sud de la bande de Gaza ont été tués par des missiles israéliens, je suis persuadé que militaires égyptiens ont appelé leurs collègues israéliens pour les remercier. Il y a une coopération militaire israélo-égyptienne comme jamais il n'y a eu par le passé.

    Que les Palestiniens n’aient plus de soutien à l’extérieur, est-ce que cela n’encourage pas la droite israélienne ?
    La droite israélienne est avant tout pro-colonisation, et ne se soucie pas du tout du sort des Palestiniens. Elle est hostile à un Etat palestinien, et rien ne la fait dévier de sa ligne. Pour mon livre et mon film, j'ai été reçu par tous les rabbins que je voulais voir, je les ai filmés sur l'Esplanade des mosquées m'expliquant leurs projets, je n'ai eu aucun problème pour aller voir les nationalistes religieux qui, pourtant, m'ont attaqué pendant des années.

    En Israël, on peut s’insulter et quand même parler...
    Ca commence à disparaître, il y a une véritable campagne contre la gauche. Au début des bombardements de Gaza, on a vu sur des pages Facebook francophones la photo du journaliste de Haaretz Gideon Levi et la mienne, avec cette légende : tout bon juif doit tuer ces deux collabos.

    “Le conflit au Proche-Orient, c’est un peu comme le virus Ébola”

    Si un Etat palestinien n’est plus possible, comment construit-on l’avenir ?
    La question est posée à la communauté internationale. Car le conflit au Proche-Orient, c'est un peu comme le virus Ébola : ces deux tribus, Juifs et Palestiniens, qui se bagarrent là-bas, c'est désagréable, on n'a pas envie de s'en occuper. Mais quand le virus commence à arriver en Europe, on fait semblant de commencer à s'en occuper, on vote des résolutions qui restent lettre morte…

    Vous ne croyez pas à un Etat d’Israël plus démocratique et plus égalitaire pour tous, un Etat qui se doterait d’une Constitution ?
    Un Etat binational sous une forme ou une autre ? Dans tous les cas, ça voudrait dire la fin du sionisme libéral prôné par Theodore Herzl et par la gauche sioniste des débuts. Mais on n'y est pas.

    Vous savez quel est le débat du moment ? Changer les Lois fondamentales pour qu'Israël ne soit plus un Etat « démocratique et juif » mais un Etat national juif, et démocratique ensuite.

    De quoi parle t-on ? D'une forme de théocratie, peut-être d'une monarchie ? Et quels éléments de valeur juive on mettrait dans les lois fondamentales ? Israël n'a pas de constitution. Pas de séparation entre la synagogue et l'Etat. Et Benyamin Netanyahou s'est déclaré en faveur de la proposition de loi la plus extrême, il exige avant toute chose des Palestiniens qu'ils reconnaissent la nation du peuple juif. En échange de quoi, il serait prêt à un Etat palestinien démilitarisé, Jérusalem restant réunifiée sous la souveraineté israélienne.

    Plutôt que de courir après cette chimère de deux Etats, la communauté internationale ne devrait-elle pas imposer à Israël de se doter d'une Constitution ?
    Peut être. Mais je suis quand même journaliste, je regarde avec un profond regret ce qui s'est développé sous mes yeux, cette histoire que j'ai décrite du mieux possible. Les Palestiniens ont leur part de responsabilité dans l'échec. Bien sur, il y a eu le terrorisme palestinien qui a fait basculer l’opinion israélienne.

    A l’origine, Arafat et Abbas n'auraient pas dû se lancer dans le processus d'Oslo sans obtenir le gel total de la colonisation ; la communauté internationale a laissé croitre les colonies, sans condamnation sérieuse, le département d'Etat, le Quai d'Orsay, ou la Chancellerie allemande, ont laissé faire. Alors maintenant on veut voter, on va peut-être reconnaître un Etat palestinien, même si c’est avant tout symbolique et ne change rien sur le terrain, si ce n’est renforcer le sentiment largement répandu en Israël : « Le monde est contre nous ! » Et donc… apporte de l’eau au moulin de la droite israélienne.

     

    Vincent Remy Publié le 21/11/2014. Mis à jour le 21/11/2014 à 17h38.
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