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Documents - Page 28

  • Émirats arabes unis. La répression contre la dissidence dévoile la sombre réalité (Amnesty)

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    Derrière une façade tape-à-l’œil et glamour

    Aux Émirats arabes unis, de nombreux militants sont harcelés, arrêtés, voire torturés en détention, écrit Amnesty International dans un nouveau rapport qui braque les projecteurs sur les méthodes répressives auxquelles recourt le gouvernement pour faire taire ses détracteurs.

    Intitulé “There is no freedom here”: Silencing dissent in the UAE, ce document lève le voile sur le climat de peur qui règne dans le pays depuis 2011, les autorités étant prêtes à aller très loin pour éliminer toute dissidence, critique ou appel à la réforme dans le sillage des soulèvements populaires qui ont balayé l’Afrique du Nord et le Moyen-Orient.

    « Aux Émirats arabes unis, derrière la façade bling-bling et glamour, une facette bien plus sombre fait apparaître le pays comme un État très répressif où les militants qui critiquent le gouvernement peuvent être jetés en prison pour un simple tweet », a déclaré Hassiba Hadj Sahraoui, directrice adjointe du programme Afrique du Nord et Moyen-Orient à Amnesty International.

    Sont notamment pris pour cibles des avocats, des professeurs d’université, des étudiants et des militants de la société civile, dont certains sont liés à l’Association pour la réforme et l’orientation sociale(al Islah), organisation populaire et pacifique qui, selon le gouvernement, entretient des liens avec les Frères musulmans en Égypte. Leurs proches se retrouvent également dans le collimateur des pouvoirs publics.

    Le rapport, publié à l’approche du Grand prix de Formule 1 qui se déroulera à Abou Dhabi les 22 et 23 novembre, dénonce le gouffre entre l’image publique que les Émirats arabes unis s’efforcent de faire passer, à savoir celle d’un État dynamique et moderne, d’un pouvoir économique en plein essor, qui se démarque par ses hôtels de luxe, ses gratte-ciel et ses centres commerciaux à la pointe du design, et la réalité moins reluisante que vivent les militants, persécutés et soumis à des disparitions forcées, à des actes de torture et à d’autres mauvais traitements.

    « Des millions de spectateurs à travers le monde vont regarder le Grand prix de Formule 1 d’Abou Dhabi ce week-end. Pourtant, la plupart n’auront aucune idée de ce qu’endurent les militants aux Émirats arabes unis, a déclaré Hassiba Hadj Sahraoui.

    « L’ampleur de la répression est effrayante, mais force est de constater que le monde est très peu informé du traitement réservé aux militants qui critiquent le gouvernement, ainsi qu’à leurs familles. Il est temps que les alliés internationaux des Émirats arabes unis ouvrent les yeux sur les atteintes aux droits humains endémiques commises par les autorités et fassent passer les droits humains avant les intérêts économiques. »

    La répression contre la dissidence a été déclenchée par la pétition d’un groupe de 133 personnes en mars 2011, qui réclamaient une réforme politique et le droit de voter et d’élire un Parlement.

    Depuis, plus de 100 militants pacifiques et détracteurs du gouvernement ont été poursuivis ou emprisonnés pour des infractions liées à la sécurité nationale ou à la cybercriminalité. Plus de 60 d’entre eux croupissent en prison, purgeant des peines allant jusqu’à 14 ans.

    Dans son rapport, Amnesty International explique que ces hommes et leurs familles ont été victimes d’intimidation, arrêtés de manière arbitraire et incarcérés par les autorités.

    Parmi eux figure le prisonnier d’opinion Mohammed al Roken, éminent avocat spécialisé dans la défense des droits humains qui subit depuis des années le harcèlement du gouvernement, parce qu’il dénonce le bilan des Émirats arabes unis en termes de droits fondamentaux et réclame des réformes démocratiques. Il purge une peine de 10 ans de prison. Il a été condamné à l’issue du procès collectif entaché de graves irrégularités de 94 militants devant la chambre de la Cour suprême fédérale chargée de la sûreté de l’État – un procès connu sous le nom des « 94 Émiriens ».

    Dans une autre affaire emblématique, Osama al Najjar, 25 ans, a été arrêté en mars 2014 après avoir exprimé dans des commentaires postés sur Twitter son inquiétude au sujet des mauvais traitements infligés à son père, Hussain Ali al Najjar al Hammadi, et à d’autres prisonniers politiques détenus à la prison d’al Razeen à Abou Dhabi. Après son arrestation, il a été détenu à l’isolement où, selon son témoignage, on lui a asséné des coups de poing, on l’a roué de coups partout sur le visage et le corps, et on l’a menacé de recevoir des décharges électriques.

    Son père purge au total 11 ans de prison, après avoir été déclaré coupable aux termes de vagues infractions liées à la sécurité nationale, à l’issue de deux procès collectifs iniques. Lorsqu’il a été appréhendé en 2012, il a passé huit mois à l’isolement, dans des conditions s’apparentant à une disparition forcée.

    « Les autorités des Émirats arabes unis doivent mettre fin à ces arrestations et détentions arbitraires, ainsi qu’aux disparitions forcées. Le père comme le fils dans cette affaire sont des prisonniers d’opinion qui doivent être libérés immédiatement et sans condition, tout comme les prisonniers détenus simplement pour avoir exercé sans violence leurs droits à la liberté d’expression et d’association », a déclaré Hassiba Hadj Sahraoui.

    Amnesty International demande aux autorités émiriennes de réviser les lois qui érigent en infraction l’exercice pacifique des droits à la liberté d’expression et d’association, notamment la loi relative à la cybercriminalité et la nouvelle loi antiterroriste adoptée en août 2014.

    Certains prisonniers ont déclaré avoir été torturés et maltraités, racontant que les personnes chargées de les interroger leur avaient arraché les ongles, les avaient roués de coups et suspendus la tête en bas pendant de longues périodes, leur avaient retiré des poils à la barbe et à la poitrine, et avaient menacé de leur infliger des décharges électriques, de les violer et de les tuer.

    Amnesty International exhorte les autorités à condamner publiquement la torture et à prendre des mesures efficaces afin d’interdire et de prévenir toutes les formes de torture et de mauvais traitements. Elles doivent aussi mener des enquêtes indépendantes et impartiales sur les allégations de torture et amener les responsables présumés à rendre des comptes.

    « Les Émirats arabes unis ne peuvent pas se proclamer nation progressiste et partenaire commercial sur la scène internationale, et se targuer d’être membre du Conseil des droits de l’homme de l’ONU, tout en enfermant leurs détracteurs au motif qu’ils expriment leurs opinions sans violence », a déclaré Hassiba Hadj Sahraoui.

    Le procès des « 94 Émiriens » a été marqué par de nombreuses irrégularités et la procédure fut déficiente et inique. Le système judiciaire aux Émirats n’est ni indépendant ni impartial, les tribunaux semblant souvent se contenter de valider les décisions prises par l’exécutif. Trop souvent, les accusés ne peuvent pas consulter leur avocat et n’ont pas le droit de faire appel de leur condamnation. Dans de nombreuses affaires, les poursuites se fondent sur des « aveux » obtenus sous la contrainte pour condamner les prévenus, en violation du droit international relatif aux droits humains.

    Entre autres méthodes de harcèlement et d’intimidation, les autorités retirent la nationalité aux militants et punissent leurs familles en bloquant leurs possibilités d’évolution au niveau de l’éducation ou de l’emploi.

    Les autorités émiriennes ont répondu aux préoccupations soulevées par Amnesty International dans ce rapport en affirmant que la promotion des droits humains était « en cours ».

    « Nous attendons désormais des autorités émiriennes qu’elles prennent des mesures rapides et concrètes qui démontrent leur engagement envers la protection des droits fondamentaux, et qu’elles en finissent avec les beaux discours destinés à passer sous silence la répression qui sévit dans le pays », a déclaré Hassiba Hadj Sahraoui.
    18 novembre 2014

    http://www.amnesty.org/fr/for-media/press-releases/uae-ruthless-crackdown-dissent-exposes-ugly-reality-beneath-fa-ade-glitz-an

     

     

  • Nouveautés sur Europe Solidaire Sans frontières

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     ROUSSET Pierre - 17 novembre 2014
     

     

    Attac Maroc - 16 novembre 2014
     

     

    Attac Maroc - 16 November 2014
     
    Tunisia LEROUGE Dominique, MATHIEU Freddy - 3 November 2014

     

     

    Algérie BOURDEBA Nouredine, ABANE Meziane - 15 novembre 2014

     

     

      Islam politique, islamisme MARTIAL Paul - 10 novembre 2014

     


     

      Iraq COCKBURN Patrick - 14 novembre 2014

     

     

     

      Syrie NAISSE Ghayath - 13 novembre 2014

     

  • Nouveautés sur Europe Solidaire Sans frontières

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  • Nouveautés sur Europe Solidaire Sans frontières

     
    Camarades d'Algérie
     
    PST (Algérie) - 8 novembre 2014
     
     NOUR Elyas - 10 novembre 2014

     

    LEVERRIER Ignace - 31 octobre 2014
     
     MUSLIM Saleh, STAAL Jonas -

     

    MAHMOUD Houzan - 7 octobre 2014

     

     MOHAMED Yanar - 2 September 2014

     

     

     MAHMOUD Houzan - 10 octobre 2014
     
     ACHCAR Gilbert, COSKUN Özlem, ADİLGIZI Lamïya -
     
     
     ALI Khaled, GUBERT Thomas - 3 novembre 2014

     

  • Nouveautés sur "Lutte Ouvrière"

     

  • Burkina Faso : Interview avec un camarade responsable du Parti Communiste Révolutionnaire Voltaïque 12 novembre 2014 par Voie Démocratique (Maroc)

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    Cher camarade, bienvenu au site officiel de la Voie Démocratique(VD) du Maroc : www.annahjaddimocrati.org.

    Votre parti est un allié de la VD, ce dernier suit avec beaucoup d’intérêt l’évolution de la situation politique dans votre pays, le Burkina Faso, et a exprimé sa position et sa solidarité au peuple burkinabè et ses forces vives par un communiqué de sa direction le 3 novembre.

    Le Burkina Faso traverse en effet en ce moment une véritable crise révolutionnaire dont un premier fruit est la fuite de Blaise Compaoré. Mais aussi et contre la volonté et l’intérêt du peuple insurgé, la prise du pouvoir par l’armée suite à un coup d’état réactionnaire dirigé par Issac Zida de ce régiment sanguinaire dit régiment sécurité du président.

    L’impérialisme français qui a soutenu le coup d’état militaire contre le régime de Tomas Sankara il y a 27 ans vient de reconnaitre qu’elle a aidé à la fuite du président déchu vers le pays voisin, la Côte-d’Ivoire, où il siège à côté de l’autre traitre Alassane Ouattara.

    Nous avons remarqué que l’analyse de votre parti repose entre autres sur le concept de processus révolutionnaire, concept que nous partageons avec vous, que nous avons testé pour analyser les vagues révolutionnaires qui ont secoué les pays maghrébins et la région du monde arabe en général et trouvons que c’est un concept fécond.

    Les facteurs objectifs et les moments importants de ce processus ayant démarré de façon considérable en 2008. Les vagues révolutionnaires de notre région ont-elles réellement influencées ce processus.

    Tout d’abord nous remercions les camarades de la Voie Démocratique du Maroc pour la solidarité internationaliste qu’ils manifestent à l’égard des luttes de notre peuple en ces moments historiques où il vient de réaliser ce mouvement populaire insurrectionnel qui a chassé l’autocrate Blaise Compaoré du pouvoir. Nos deux partis membres de la Conférence Internationale des Partis et Organisations Ml entretiennent des relations fraternelles au service de la cause révolutionnaire pour la libération nationale et sociale dans nos pays

    Pour répondre à votre première question je lie la question des facteurs objectifs à la situation de grave crise qui frappe notre pays depuis les évènements tragiques liés à l’assassinat odieux du journaliste Norbert Zongo et ses compagnons en 1998.

    Cette crise s’est transformée en une crise révolutionnaire qui s’approfondit et s’étend avec une évolution par pallier. Après les émeutes de la faim de 2008, l’année 2011 avait été marquée par de puissants mouvements sociaux qui ont touché tous les secteurs de la vie et économique et sociale et même l’armée avec des mutineries dans plusieurs garnisons du pays. En 2013, la crise connaît de nouveaux développements qui partent des faits majeurs suivants :

    -  La prise de conscience de plus en plus grande au sein de la jeunesse populaire , de la classe ouvrière , de la paysannerie pauvre et des couches moyennes urbaines .Le pouvoir de la IVè République allié et serviteur des puissances impérialistes notamment l’impérialiste français a complètement failli et ne pouvait résoudre les problèmes de la faim, de l’éducation, de l’emploi, des libertés politiques et du progrès social.


    -  La classe ouvrière et le peuple de plus en plus convaincus que ce pouvoir ne représentait qu’un clan minoritaire de prédateurs qui avaient pris l’économie de notre pays en otage et qui avaient mis en place une dictature militaire constitutionnelle pour opprimer et exploiter le peuple pour leurs maîtres impérialistes et les membres de ce groupe mafieux constitués des familles et leurs associés.


    -  Le développement des luttes populaires qui touchent l’ensemble du territoire national, qui impliquent de plus en plus les couches profondes de la société et qui frappent l’ensemble des secteurs sociaux et de l’économie nationale.


    -  Le divorce, de plus en plus en profond entre le peuple c’est-à-dire les gouvernés et le pouvoir, c’est-à-dire les gouvernants, qui traduit la faillite de toutes les institutions de la IVè République frappées d’une crise profonde et d’un discrédit total.

    Des millions de gens du peuple exclus de l’accès au droit, font de plus en plus irruption dans des luttes insurrectionnelles pour se prendre en charge .Ils expriment ouvertement leurs besoin de changement en faveur du peuple.

    Toutes ces luttes multiformes ont débouché sur la situation révolutionnaire actuelle qui secoue notre société et sur le puissant mouvement insurrectionnel du jeudi 30 octobre.

    Dans ce mouvement le peuple déterminé lançait le mot d’ordre « Blaise Compaoré dégage ». L’influence de la révolution tunisienne est évidente. Notre parti dans ses analyses a exhorté le peuple et la jeunesse à s’inspirer des révolutions dans les pays comme la Tunisie et l’Egypte mais en tirant des leçons pour l’approfondissement du processus révolutionnaire.

    Quelles sont les principales forces motrices de ce processus. ?

    Dans le mouvement actuel qui a conduit au renversement du régime dictatorial de Blaise Compaoré nous pouvons citer les composantes suivantes : les partis politiques de l’opposition bourgeoise réactionnaire dont certains dirigeants ont dans un passé récent participé activement au régime de Blaise Compaoré et donc responsables de ses nombreux crimes .Il s’agit entre autres de l’Union pour le Changement (UPC) dont le Président Diabré Zéphirin ancien Directeur Afrique du groupe Areva , lié à l’impérialisme français se présente ouvertement comme un néolibéral. ; le Mouvement pour le Progrès (MPP) fondée en janvier 2014 par des dissidents du Parti CDP de Blaise Compaoré dont les principaux dirigeants ont participé jusqu’à cette date récente au plus haut niveau à tout la politique mafieuse et criminelle de la IVè République.

    IL y a aussi des partis sankaristes que nous nommons la petite bourgeoisie radicale réformiste.

    Nous pouvons citer le Mouvement Démocratique et Révolutionnaire dirigé par notre parti au rang duquel il faut citer : La Confédération Générale du Travail du Burkina (CGTB) centrale syndicale Révolutionnaire bien implantée et considérée comme la première en terme de représentation parmi les 5 centrales syndicales que comptent le pays. A cela il faut ajouter des syndicats autonomes dans différents secteurs qui ont également une orientation du syndicalisme révolutionnaire de lutte de classes.

    La Coalition Contre la Vie Chère (CCVC) qui regroupe près de 7O organisations démocratiques de travailleurs, de la jeunesse, des femmes, des droits de l’homme, etc …)

    Le Mouvement Burkinabe des Droits de l’Homme et des Peuples joue un grand rôle dans l’éducation aux droits de l’homme et contribue à la défense des libertés démocratiques.

    Toutes ces organisations ont une implantation nationale avec des sections dans les provinces. La paysannerie est faiblement organisée, mais elle participe de plus en plus aux luttes populaires.

    Dans le mouvement insurrectionnel, la jeunesse particulièrement a joué un rôle déterminant. En plus des étudiants, des élèves des lycées et collèges, les jeunes paysans, ouvriers, artisans et le secteur informel dont une masse importante est inorganisée. Nous dirigeons l’Organisation Démocratique de la Jeunesse (ODJ) bien implantée dans plusieurs provinces du pays. L’Union de la Jeunesse Communiste de Haute-Volta (UJCHV) porte les orientations du parti au sein des diverses couches de la jeunesse populaire dans ses luttes pour ses revendications démocratiques, économiques et sociales.

    Notre pays est caractérisé par une grande tradition de vie associative et par la présence depuis de nombreuses années d’une société civile organisée et dynamique.

    Quelles sont les perspectives ? Comment concrètement à votre avis faire face aux manœuvres de l’impérialisme et de l’impérialisme français en particulier.

    Nous saluons la victoire de cette insurrection populaire qui a renversé le régime dictatorial de l’IVè République en chassant l’autocrate Blaise Compaoré du pouvoir. Le peuple a consenti de durs sacrifices pendant le long règne de 27 ans de ce régime sanguinaire marqué par les tueries de nombreux fils et filles du peuple parmi lesquels des démocrates et des révolutionnaires et nos camarades du parti et de la jeunesse.

    Mais la chute du dictateur à peine entamée, les clans putschistes de l’armée néocoloniale se sont emparés du pouvoir néocolonial dans l’objectif d’étouffer le processus révolutionnaire.

    Les puissances impérialistes (France, Etats-Unis, Union européenne) , les régimes réactionnaires des pays d’Afrique à travers la CEDEAO et l’Union africaine interviennent dans ce processus pour soit disant aider le peuple burkinabè à résoudre la crise institutionnelle et à préserver la paix. Toutes ces tractations visent à stopper l’élan du mouvement insurrectionnel vers la destruction du système néocolonial par la révolution.

    Le Burkina Faso constitue pour l’impérialisme français principalement une plateforme stratégique pour ses interventions militaires dans la sous-région ouest africaine et dans l’ensemble saharasahélienne dans un contexte de rivalités entre les puissances impérialistes pour le repartage des territoires et le pillage des ressources minières du continent africain.

    L’impérialisme français a installé dans notre pays sous couvert de lutte contre le terrorisme et les groupes armés jihadistes des troupes militaires et un corps spécial d’intervention militaire.

    L’impérialisme américain dispose au Burkina Faso de sa principale station d’écoute et de surveillance dans cette vaste région d’Afrique de l’Ouest. Toutes ces installations militaires constituent des instruments d’agression contre le Mouvement démocratique et révolutionnaire dans notre pays et des peuples africains.

    Dans cette situation complexe notre parti sur la base de sa tactique offensive et ses plans stratégiques révolutionnaires travaille pour orienter les luttes en vue de l’approfondissement du processus révolutionnaire. Dans l’immédiat nous dénonçons le coup d’Etat militaire réactionnaire et exigeons le départ des militaires du pouvoir d’Etat. La transition politique doit être conduite par le peuple insurgé à travers l’unité de toutes les forces sociales et politiques parties prenantes de ce mouvement insurrectionnel.

    Au centre de la crise révolutionnaire aujourd’hui se pose la question fondamentale du changement. Mais de quel changement il s’agit ? De quel changement ont besoin la classe ouvrière et le peuple ? Pour quel changement la jeunesse populaire descend massivement dans les rues et manifeste ?

    Aujourd’hui deux visions du changement se font face :

    - Le changement préconisé par l’opposition bourgeoise qui consiste à réformer le pouvoir néocolonial tout en préservant et en renforçant la mainmise de l’impérialisme notamment français sur notre pays. On voit bien que ce type de changement ne touche pas aux causes de la misère et de l’oppression de notre peuple : le pillage des ressources de notre pays par l’impérialisme international et ses alliés de la bourgeoisie réactionnaire, le dictat du FMI, de la Banque Mondiale, et de l’OMC.


    - Le changement que propose le PCRV, Parti communiste marxiste-léniniste et état-major du prolétariat, consiste à renverser le pouvoir de la bourgeoisie et l’impérialisme notamment français par l’insurrection populaire, à le remplacer par un Gouvernement Révolutionnaire Provisoire (GRP) qui sera le pouvoir de la classe ouvrière alliée à la paysannerie et au peuple.

    Le Gouvernement Révolutionnaire Provisoire va convoquer une Assemblée Constituante , des représentants du peuple , et d’où seront exclus les criminels politiques , économiques et les alliés de l’impérialisme , Assemblée qui va élaborer une nouvelle constitution , sous le contrôle du peuple , en vue de construire une République Démocratique Moderne qui va sortir notre pays de l’arriération , assurer et garantir l’indépendance nationale véritable.

    Interview réalisé par Mouad El-johri le 06 nov.2014

    http://www.afriquesenlutte.org/afrique-de-l-ouest/burkina-faso/article/burkina-faso-interview-avec-un

     

    Voir aussi:

    http://www.pcrv.net/spip.php?page=pcrv-article&id_article=46

     

     

     

     

  • Nouveautés sur "Lutte Ouvrière"

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    Il y a 60 ans, 1er novembre 1954 : le début de la guerre d'Algérie

  • Immigration, école et rapports de domination (A l'Encontre)

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    Un ouvrage posthume d’Abdelmalek Sayad [1], réalisé à partir de ses archives personnelles, rassemble un ensemble de textes inédits consacrés aux relations entre l’école et les enfants de l’immigration. Il y livre sa vision de l’école et des rapports de domination à l’égard de ce public scolaire.

    Abdelmalek Sayad, né en Algérie en 1933 et mort en France en 1998, est un sociologue spécialiste des questions d’immigration. Avant d’exercer le métier de sociologue, il était instituteur en Algérie. À son arrivée en France il fut l’un des collaborateurs de Pierre Bourdieu. Il a été directeur de recherche au CNRS ainsi qu’à l’école des Hautes Études en Sciences Sociales.

    Abdelmalek Sayad est considéré comme l’un des spécialistes les plus reconnus des questions d’immigration et de l’altérité. Ses travaux de recherche portent principalement sur la problématique de l’émigration, de l’immigration algérienne notamment dans le contexte post-colonial. Ses principaux ouvrages sont, avec Pierre Bourdieu, Le déracinement. La crise de l’agriculture traditionnelle en Algérie, Paris, Les Éditions de Minuit, 1964 ; L’immigration, ou les paradoxes de l’altérité, De Boeck, 1992 ; La double absence. Des illusions de l’émigré aux souffrances de l’immigré, Paris, Seuil, « Liber », 1999.

    C’est un travail considérable qu’ont réalisé Benoit Falaize et Smaïn Laacher de sélection et de mise en forme de cet ensemble de textes inédits d’Abdelmalek Sayad concernant l’école et les enfants de l’immigration.

    Si l’on pouvait déjà percevoir des éléments de la pensée de Sayad sur l’éducation, dans des textes comme Les enfants illégitimes (Actes de la recherche en sciences sociales n° 25, 1979), la question scolaire est ici au centre du propos. À l’heure où les thématiques des ségrégations et des discriminations scolaires sont particulièrement vives, cette contribution est sans nul doute très importante. L’ouvrage est composé de dix textes rédigés entre 1977 et 1997. Dans la préface Benoit Falaize et Smaïn Laacher rappellent leur contexte de production, depuis le moment où l’école française était tenue d’accueillir de nouveaux élèves issus du regroupement familial au début des années 1970 jusqu’à la construction progressive du problème de « l’échec scolaire » durant les décennies suivantes. Les textes d’Abdelmalek Sayad retracent la façon dont l’école a « accueilli » ces élèves de façon très problématique entre vision culturaliste, de retour au pays, et de relégation dans des dispositifs spécifiques (CLIN, Classe d’initiation pour élèves non-francophones, CLAD ; Classe d’adaptation, ELCO, Enseignements langues et cultures d’origine).

    « Cultures d’origine » et mauvaise conscience coloniale et postcoloniale

    C’est la logique de cette « politique éducative » qui est discutée par Sayad à l’occasion de ses différentes interventions auprès de professionnels ou dans le champ politique. Le centre de sa critique concerne le maintien de dispositifs visant la valorisation des « cultures d’origine », notamment les ELCO (Enseignements langues et cultures d’origine). Les ELCO consistent à proposer aux enfants de travailleurs migrants des enseignements visant à conforter la langue (supposée) maternelle, celle du pays d’origine, dans la perspective de maintien d’un lien symbolique avec la « culture d’origine » et d’anticipation d’éventuels retours au pays. Les ELCO sont dispensés par des intervenants ressortissants des pays étrangers dans le cadre d’accords diplomatiques [2]. Réalisés durant le temps de classe, ils consistent à en extraire les enfants concernés pour les diriger vers ces dispositifs. Pour Sayad, cette politique différentialiste n’est que la face immergée d’un rapport d’altérité qui traverse l’école tout entière comme en témoigne le vocabulaire officiel : « enfants étrangers » : « enfants de migrants », « pédagogie interculturelle », « respect des différences », etc. Autant de témoignages de cet « engouement culturaliste » qui a envahi l’école et dont on comprend les risques de dérives essentialisantes et folklorisantes.

    Cet « engouement culturaliste », qui trouve sa source dans une vision pseudo-généreuse du respect de la « diversité culturelle », est empreint de rapports post-coloniaux et contribue à la reproduction des rapports de domination en maintenant l’élève immigré dans une situation d’infériorité sociale. Le point d’orgue de cette ethnicisation de la question scolaire est la publication en 1985 du rapport de Jacques Berque, L’immigration à l’école de la République, à la demande du Ministre de l’Éducation nationale d’alors, Jean-Pierre Chevènement. Sayad, membre de la commission Berque, en a finalement démissionné en raison de fortes divergences, le rapport Berque symbolisant selon lui la pensée dominante sur l’école et l’immigration, qui considère les enfants de l’immigration dans un statut d’infériorité et d’altérité.

    L’obsession des catégorisations scolaires

    Pour Sayad, la contradiction originelle de l’école française est son obsession des catégorisations qui nient toute complexité. Si les enfants de l’immigration sont renvoyés à une altérité mythifiée, c’est en rapport aux élèves français, dont la définition est tout aussi floue : « un Français moyen, c’est-à-dire abstrait ». Non seulement l’école est incapable de penser en dehors du schème de l’intégration, mais s’obstine à interpréter l’échec scolaire en fonction de catégories naturalisantes en dehors de toute considération sociologique : capitaux économiques, conditions d’habitat, précarité, rapport des familles à la culture scolaire légitime, etc. La question de fond soulevée par Sayad concerne la reconnaissance de la légitimité de présence [3] des enfants de l’immigration dans l’école française. Les enfants d’immigrés payent le prix fort d’une école et d’une société française qui considèrent que le « surgissement » des enfants d’immigrés dans l’espace national constitue « un accident », une « aberration sociologique ».

    L’école française est ainsi prise en défaut « d’impréparation » à l’accueil de ces nouveaux élèves et d’incompréhension de la situation vécue par leurs parents. Si les difficultés au sein de la famille sont réelles, ce n’est pas en raison de la prégnance de modèles culturels du pays d’origine, mais précisément parce que ceux-ci sont profondément déstabilisés par la situation d’immigration. Que fait l’école par exemple de la « supériorité linguistique » des enfants par rapport à leurs parents ? De fait les enfants de l’immigration, de surcroît ceux nés en France, sont plongés dans un bain linguistique francophone et dans des styles de vie qui les éloignent de leur « culture d’origine ». Pourquoi l’école feint-elle de nier cette évidence en les renvoyant systématiquement à « leurs » origines ? Pourquoi l’État français et l’école ne se soucient-ils pas de considérations autres que culturalistes ? Sayad évoque notamment l’insécurité économique, la « dépendance totale », le sentiment de honte, et la peur qui constituent la condition d’immigré et qui pèsent sur la scolarité des enfants.

    La relégation dans des classes « infamantes »

    Ce sentiment d’infériorité et d’illégitimité est renforcé par la relégation des enfants dans des classes « infamantes ». Quant aux enseignements de « langues et cultures d’origine », ils symbolisent la hiérarchie des langues dans l’école française. L’enseignement de certaines langues à l’école ne renvoie en effet à aucune présence de ressortissants des pays concernés : anglais, allemand, russe, chinois, etc. D’autres au contraire sont liés à la présence d’immigrés et à leur intention exclusive. Le principe même de considérer ces langues comme des « langues d’immigrés » témoigne de leur statut de langues dominées. La participation d’Abdelmalek Sayad à la commission Berque est peu connue, cette expérience s’est pourtant avérée importante. Du point de vue privilégié qui fut le sien au sein de la commission, Sayad n’a pas hésité à prendre des contre-pieds. Il constate en effet que la commission considère l’immigration comme une extériorité. Le vocabulaire de la commission consacre les oppositions entre le « eux » (les immigrés) et le « nous » (la Nation). Sayad s’inquiète des propos de façade qui proposent la suppression des enseignements spécialisés pour les élèves issus de l’immigration. Il craint que cette proposition « généreuse » ne dissimule la possibilité de reconstitution d’autres formes d’« enseignement-ghetto ». Il s’inquiète notamment de l’existence de ségrégations spatiales particulièrement préoccupantes : « cités pour immigrés », « écoles pour immigrés ». Pour Sayad, « La hiérarchie des espaces commande la hiérarchie des écoles, la hiérarchie des personnels et la hiérarchie des enseignements ».

    Quelle école construire ?

    Sayad ne se limite pas à une analyse critique des contradictions de la politique scolaire à l’endroit des enfants de l’immigration, il formule un ensemble de propositions résumées par la formule suivante : « Plutôt que de confirmer les contradictions propres à la condition d’immigré, plutôt que de les redoubler ou de les renforcer en leur apportant la consécration culturelle qui est en son pouvoir, l’école se doit de dissiper pour elle-même et pour ses élèves l’illusion ou les illusions qui habitent l’immigration ». Pour Sayad l’école doit dépasser plusieurs contradictions lourdes à commencer par le rapport au temps. L’action scolaire de fait s’inscrit dans le temps long. Or les ELCO, avec leurs impensés de retour au pays, entretiennent les élèves dans une situation provisoire et précaire. L’école doit admettre et reconnaître que le retour au pays est une chimère, qu’il ne sera plus pour la grande majorité des élèves. L’école doit donc les traiter comme les autres dans un souci d’égalité. L’école doit également lutter contre le sentiment de méfiance et de défiance qu’elle suscite auprès des parents en leur accordant le temps nécessaire au dialogue.

    En lieu et place d’un enseignement de « langues et cultures d’origine » Sayad proposait un enseignement prenant en charge l’histoire de la composition historique de la population française par l’apport des différentes migrations et adressé à tous les élèves. À ce titre, Abdelmalek Sayad considérait que les enseignants devraient bénéficier non seulement d’une formation scolaire et pédagogique mais également politique. Par le biais de programmes scolaires universels adressés à tous les élèves sans aucune distinction, l’école devrait contribuer à enraciner les élèves, à leur donner une légitimité. La proposition centrale de Sayad consistait à abolir la confusion scandaleuse entre enseignement pour enfants d’immigrés et enseignement spécial, par crainte que les classes spéciales constituent le refuge de toutes les déficiences et de toutes les inadaptations scolaires (ce qui est aujourd’hui partiellement le cas).

    École et situation postcoloniale : une perspective à poursuivre

    Nous manquons aujourd’hui singulièrement d’ouvrages et de recherches concernant les relations entre l’école et la situation postcoloniale en France [4]. L’ouvrage posthume d’Abdelmalek Sayad couvre partiellement ce manque. Certes la problématique des enfants étrangers, immigrés, n’est pas totalement absente des travaux de recherche. Peu en revanche, comme ceux de Sayad, se sont à ce point attachés à analyser les catégories de pensée, à déconstruire les fausses évidences et à lutter contre certains points de vue réducteurs et stigmatisants. Sa perspective qui pourrait troubler plus d’un politique ne s’oriente pas vers la reconnaissance d’un quelconque particularisme culturel mais prioritairement vers la lutte contre toute forme d’enfermement et d’assignation identitaire.

    Certes les analyses de Sayad soulèvent des questions.

    Comment ne pas voir que son propos se situe sur une ligne de crête entre «l’indifférence aux différences», dénoncée par Pierre Bourdieu et Jean-Claude Passeron, et la prise en compte différentialiste d’une «culture d’origine» ? En réfutant toute forme d’essentialisation Sayad ne prône pas pour autant une approche totalement indifférenciée et assimilationniste de l’ordre scolaire. Ce qu’il appelle de ses vœux c’est une reconnaissance de la légitimité des enfants de l’immigration et l’obligation de leur octroyer le droit à disposer eux-mêmes de leur avenir dans une visée émancipatrice, grâce aux outils fournis par l’école. Si l’école ne doit pas être indifférente aux différences, c’est bien à propos des conditions de vie objectives, des désavantages économiques sociaux et spatiaux qui pèsent sur leur rapport à l’école.

    Pour le reste l’école doit admettre que les enfants dont elle a la charge, sont devenus « illégitimes » aux yeux de leurs parents, en raison de leur acculturation, parce qu’ils sont « les enfants de la France », comme le soulignait déjà Sayad dans Les enfants illégitimes. Ce constat, d’autant plus juste aujourd’hui avec de nouvelles générations « d’enfants de l’immigration » nés en France, ne devrait-il pas convaincre les institutions à renoncer définitivement au vocable récurrent et pesant de la « diversité » : « politique de diversité », « candidats de la diversité », « chartes de la diversité » ?

    Article publié dans La Vie des idées, 27 octobre 2014. ISSN : 2105-3030.

    Publié par Alencontre le 28 - octobre - 2014
    Par Choukri Ben Ayed

    [1] Abdelmalek Sayad, L’école et les enfants de l’immigration. Essais critiques, Le Seuil, 2014 (textes rassemblés par Benoît Falaize et Smaïn Laacher). 249 p.

    [2] Ces enseignements perdurent encore aujourd’hui.

    [3] Cette expression est issue des travaux d’Abdeljalil Akkari, Akkari A., (2001), « Les jeunes d’origine maghrébine en France. Les limites de l’intégration par l’école », Esprit critique, vol. 03/8.

    [4] On se référera notamment à la note de synthèse de Jean Paul Payet et Agnès van Zanten publiée dans le n°117 de la Revue française de pédagogie de 1996 : L’école, les enfants de l’immigration et des minorités ethniques. Dans cette note les deux auteurs constatent la quasi-inexistence de travaux consacrés aux relations entre école et minorités ethniques.

    http://alencontre.org/europe/france/immigration-ecole-et-rapports-de-domination.html

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