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Documents - Page 31

  • La guerre contre l’EI: les réflexions de quelques militants et intellectuels syriens (A l'Encontre)

    En date du 25 septembre 2014, nous avons publié un article intitulé «Damas veut profiter des frappes antidjihadistes».

    Dans le débat actuel portant sur «la guerre de la coalition internationale pour éradiquer l’EI», selon les termes d’Obama, les voix des Syriens opposés au régime dictatorial de Bachar el-Assad, pouvant avoir des options politiques différentes, restent totalement dans l’ombre.

    Par contre, la position du régime théocratique iranien est très audible, en particulier depuis la réunion du Conseil de sécurité à New Yord le 24 septembre. Tout en dénonçant le rôle des impérialismes occidentaux dans l’émergence de Daech, Rohani indique, en substance, qu’Assad devrait être intégré à la coalition luttant contre l’EI.

    Il est vrai que les Gardiens de la Révolution iraniens sont intégrés depuis longtemps, en Syrie, aux «troupes d’élite» d’Assad. Nous y reviendrons. Plus important, aujourd’hui, est d’écouter les voix d’opposants syriens à propos de cette «guerre contre le terrorisme», qui prend des accents bushiens de «lutte du Bien contre le Mal». (Rédaction A l’Encontre Par Danny Postel)

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    Lorsque les grands médias, mais aussi ceux de la blogosphère de gauche, traitent des débats sur Etat islamique (EI) et sur l’intervention états-unienne, on peut constater une absence flagrante: celle de voix syriennes. L’EI et l’officialité des Etats-Unis occupent le centre de la scène, laissant hors-champ les vues des militant·e·s et écrivains de la société civile syrienne. Cette omission ne surprend pas, mais elle est inquiétante.

    Pour tenter de remédier à ce déséquilibre, j’ai demandé à plusieurs Syriens – des militants de longue date et des intellectuels provenant de contextes et trajectoires différentes, y compris des Kurdes, des Palestiniens et des Chrétiens assyriens – ce qu’ils pensent de l’EI et de l’intervention occidentale. Voici leurs réponses.

    Trois monstres

    Je suis ambivalent pour ce qui à trait l’attaque occidentale contre l’EI.

    D’un côté, j’aimerais voir ce gang de brutes violentes être balayé de la face de la terre. EI est une organisation criminelle qui a tué des milliers de Syriens et d’Irakiens tout en laissant intacte une autre organisation criminelle – celle du régime Assad – responsable de la mort de près de 200’000 personnes. Tout comme le régime Assad a détruit notre pays et notre société, l’EI détruit la cause de la révolution syrienne.

    D’un autre côté, une attaque contre l’EI enverra à beaucoup de Syriens (ainsi qu’à des Irakiens et d’autres Arabes) le message que cette intervention est destinée non pas à instaurer une justice face à des crimes abominables, mais plutôt à frapper ceux qui ont défié les puissances occidentales. Cela augmentera le ressentiment et la suspicion à l’égard du monde extérieur, en approfondissant l’état d’esprit très nihiliste (révolté) dont profite EI.

    Les puissances occidentales auraient pu éviter cela si elles avaient aidé la résistance syrienne dans sa bataille contre le régime fasciste de Assad. Du point de vue éthique et politique, il serait plus approprié de former une coalition qui se dresserait non seulement contre l’EI, mais aussi contre le régime Assad. Cela pourrait aider les Syriens à contribuer à des changements significatifs de la configuration politique de leur pays.

    Pour terminer, je suis des plus sceptique quant aux projets et aux intentions de l’administration états-unienne. En effet, l’EI est le résultat terrible non seulement de nos régimes monstrueux mais aussi du rôle que jouent les puissances occidentales dans la région depuis des décennies, tout autant des graves maladies prop à l’Islam. Ce sont trois monstres qui piétinent le corps exténué de la Syrie.

    Yassin Al-Haj Saleh est un des écrivains et intellectuels les plus importants du soulèvement syrien, qui a été emprisonné de 1980 à 1996 pour des activités de gauche et qui vit actuellement à Istanbul.

    Les symptômes et les causes

    Toute tentative d’éradiquer ou d’écraser l’EI échouera si elle ne s’appuie pas sur une analyse correcte des causes de l’ascension fulgurante de ce groupe. Il faudra faire face aux sentiments d’indignation et de trahison fort répandus l’égard de ladite communauté internationale au sein de la population de Syrie au cours de l’essentiel des quatre dernières années. Ces sentiments ne seront qu’aggravés si la communauté internationale ne s’engage pas dans une démarche cohérente allant au-delà des simples slogans.

    Le fait de combattre l’EI sans arrêter les massacres du régime Assad aurait de graves conséquences. Le fait de vivre sous des bombardements et des tirs quotidiens a conduit certains Syriens à considérer que, malgré la barbarie dont il fait preuve, l’EI pouvait être leur sauveur et leur justicier face à un régime meurtrier. C’est une question très sensible. Et le fait de la négliger contribuerait à l’expansion de l’EI. Toute tentative de s’attaquer aux symptômes sans tenir compte sérieusement des causes conduira à des complications plus funestes. On ne peut pas enlever une tumeur maligne sans désinfecter tout l’entour et sans résoudre le problème de fond. Sinon on risque de finir avec une tumeur encore plus grave, conduisant à une perte de contrôle totale de la situation.

    Iyas Kadouni est l’ancien directeur du Centre pour la société civile et pour la démocratie dans la ville de Idlib, ancien membre du Conseil révolutionnaire dans la ville de Saraqib, poursuivi à la fois par l’EIS et par le régime Assad, qui vit actuellement à Bruxelles.

    Des alternatives à l’intervention militaire

    En tant que Syrien venant d’une famille chrétienne j’ai de longues années d’expérience avec différents groupes de l’opposition syrienne et je suis persuadé qu’une intervention militaire contre l’EI ne suscitera qu’un extrémisme accru.

    Avant de se lancer dans une solution militaire, pourquoi ne pas explorer des solutions politiques, économiques et sociales? Pourquoi l’Occident a-t-il mis si longtemps à boycotter le pétrole produit par l’EI [dans la région de Deir ez-Zor et en Irk]? Pourquoi a-t-il ignoré le flot de djihadistes qui entraient en Syrie par la Turquie? Pourquoi n’a-t-il pas exercé une réelle pression sur les pays du Golfe suite à leur soutien – officiel ou non – à différents groupes armés nuisibles? Pourquoi les «Amis de la Syrie» [dont les premières réunions ont eu lieu en février 2012 en Tunisie, puis à Istanbul, puis à Paris, à New York; les principaux membres sont les Etats-Unis, le France, l’UE, la Turquie, l’Arabie saoudite, le Qatar…] en ont-ils omis de fournir à Raqqa – la première zone libérée du pays – un soutien aux populations locales, aux organisations de la société civile et au conseil local émergeant, et ce malgré tous les appels allant dans ce sens?

    Rasha Qass Yousef, membre du Mouvement syrien non-violent et du Forum démocratique syrien, cofondateur du Mouvement Haquna, un groupe de résistance civile dans la ville de Raqqa, qui a mené campagne à la fois contre le régime Assad et contre les groupes armés – dont l’EI – qui se sont emparés de la ville.

    Armer les rebelles et écraser ISIS

    Je soutiens fortement les frappes aériennes des Etats-Unis et de l’OTAN contre l’EI qui a commis – et continue à commettre – des atrocités épouvantables contre les civils en Syrie et en Irak. J’exhorte aussi la communauté internationale à armer les rebelles syriens et à leur fournir les moyens leur permettant de combattre et mettre fin l’EI, qui n’a montré que de la brutalité à l’égard du peuple syrien. Ces actions vont faire avancer la cause de la révolution syrienne, qui a commencé comme une lutte pour la liberté et la dignité du peuple syrien.

    Mais attaquer l’EI sans abattre les forces aériennes du régime Assad entraînera des difficultés, car on peut s’attendre à ce que le régime attaque les rebelles syriens au cours de leurs batailles contre l’EI [effectivement le régime a bombardé au chlore des combattants de l’ASL le mercredi 24 septembre], comme il l’a fait par le passé. Le régime Assad est une source d’extrémisme et de violence en Syrie. Toute manœuvre contre l’EI doit être suivie de mesures efficaces vers une transition politique au-delà des Assad.

    Kassem Eid, a.k.a. Qusai Zakarya est un militant syrien palestinien qui a survécu à l’attaque aux armes chimiques et qui a lancé une grève de la faim en novembre 2013 pour protester contre les sièges mis en place par Bachar el-Assad qui affamaient des villes partout en Syrie et pour demander que les organisations humanitaires puissent avoir un libre accès à ces régions assiégées.

    Qu’est-ce qui a encouragé la progression de l’EI?

    Mon soutien à la révolution syrienne est inconditionnel, c’est la raison pour laquelle je suis opposé à l’intervention états-unienne. Les Etats-Unis et leurs alliés régionaux ont tout fait pour saper la révolution syrienne. Et, surtout, ils l’ont fait en soutenant la Coalition nationale syrienne contre les mouvements de base ( comités locaux). Des alliés des Etats-Unis comme la Turquie, l’Arabie saoudite et le Qatar ont initialement soutenu Assad et ensuite ils ont financé et équipé les forces les plus réactionnaires de l’opposition. Et ce sont ses mêmes puissances (en plus de l’Irak) qui sont maintenant en train de former une coalition pour combattre l’EI. Mais ces pays ont joué un rôle majeur, directement et indirectement, dans le fait que l’EI est devenu une puissance régionale. Les Etats-Unis et l’Arabie saoudite ont joué un rôle important dans la création et le financement du djihadisme à un niveau «mondial», et ce depuis les années 1980, lorsqu’ils luttaient contre les Soviétiques en Afghanistan [talibans]. L’invasion états-unienne de l’Irak en 2003 a entraîné l’émergence d’Al-Qaida en Irak. Le Qatar est en train d’aider le mouvement Jabhat Al-Nosra, alors que jusqu’à tout récemment la Turquie permettait à l’EI [combattants liés à l’EIIL] d’opérer librement et de traverses ses frontières sans contrôle.

    L’intervention des Etats-Unis en Syrie (et en Irak) entraînera la mort de beaucoup de civils innocents. Elle permettra à ISIS d’exaucer son vœu de devenir la première force anti-états-unienne dans la région et aidera ainsi cette organisation terroriste à recruter davantage de combattants. La décapitation de deux citoyens états-uniens [James Foley et Steven Sotloff] par l’EI avait justement pour objectif de susciter les réactions actuelles des Etats-Unis. Enfin, Assad a joué un rôle crucial dans le renforcement de l’EI et dans son utilisation contre les forces révolutionnaires. L’ironie de tout cela est que les Etats-Unis demandent à l’Armée syrienne libre (ASL) de combattre l’EI, mais de ne pas utiliser des armes états-uniennes contre le régime Assad.

    Yasser Mounif et professeur de sociologie au Collège Emerson, et cofondateur de la Global Campaign of Solidarité with the Syrian Revolution.

    Eliminer l’un des principaux obstacles à la Révolution syrienne

    Pour moi, il n’existe pas de réponse simple. Au niveau le plus élémentaire, je penche en faveur de l’intervention Etats-Unis/Union Européenne/OTAN contre ISIS. Le fait d’attaquer l’EI éliminerait l’un des obstacles clé de la révolution syrienne, ce qui laissera le régime Assad plus vulnérable. Mais ce serait illusoire de s’attendre à une intervention sérieuse qui déboucherait sur une issue aussi idéale. Je pense que l’avenir est plus sombre. Malgré toute la rhétorique politique de la Maison Blanche sur la Syrie, l’administration états-unienne est dans l’impasse sur cette question, tout comme elle l’a été depuis le début de la révolution syrienne. Au cours de ces trois dernières années Obama a constamment utilisée une stratégie consistant à «séduire et abandonner» pour esquiver les critiques concernant l’intervention états-unienne au Moyen-Orient. Il n’y a eu aucune tentative réelle d’intervenir pour venir en aide aux rebelles syriens. C’était toujours trop peu et trop tard.

    Même s’il est crucial d’affronter l’EI, cela ne fait pas sens si, d’une part, n’est pas assuré un soutien réel et urgent à ce qui reste de forces laïques et démocratiques à l’intérieur de l’Armée syrienne libre, et, d’autre part, n’est pas exercée une forte et durable pression politique et économique internationale sur le régime Assad.Dans la version de la réalité propre au régime Assad, l’EI joue le rôle d’un deus ex machina. Il luipermettait de résoudre le problème apparemment insoluble devant lequel s’est trouvé le régime depuis que le peuple syrien insurgé a revendiqué son renversement: celui de restaurer sa légitimité politique et ses relations internationales. Ainsi l’existence de l’EI assure la survie du régime et confirme le narratif selon lequel les forces d’Assad sont embourbées dans une lutte implacable contre des terroristes islamistes fondamentalistes. En outre, la situation actuelle permet au régime de se dépeindre comme étant un partenaire indispensable dans la lutte contre le terrorisme, et c’est la raison pour laquelle des commentateurs comme Bob Dreyfuss de The Nation [hebdomadaire des Etats-Unis, de type social-démocrate, liberal]peut continuer à argumenter qu’«une clé pour résoudre la crise de l’EI est tapie dans le palais présidentiel à Damas, et son nom est Bashar el-Assad».

    Firas Massouh est doctorant de l’Université de Melbourne en Australie, et auteur de plusieurs essais sur ls soulèvement syrien, dont «Left out? The Syrian Revolution and the Crisis of the Left».

    Trop peu, trop tard?

    Du point de vue politique, le projet d’Obama d’entraîner et d’équiper les rebelles syriens modérés aurait été plus efficace s’il s’était réalisé il y a plus de deux ans, lorsque l’opposition syrienne était moins épuisée. En août 2013, après l’attaque avec des armes chimiques dans la banlieue de Damas, les rebelles Syriens avaient été abandonnés. Les militants syriens accueilleront donc le plan d’Obama avec réticence. L’administration états-unienne assurait qu’une contre-attaque contre Assad était imminente, nous l’avons attendue, mais elle n’a jamais eu lieu. Cette reculade d’Obama a enhardi Assad, entraînant ainsi des dizaines de milliers de morts syriens supplémentaires. Et maintenant on se remet à jouer le même petit jeu d’attente. Quand les armes arriveront-elles? Permettront-elles de modifier de manière décisive le rapport de forces sur le terrain?

    Notre objectif doit être double: renverser Assad et combattre l’EI. Il faudra voir si le plan d’Obama aidera à accomplir ces deux objectifs.

    Rasha Othman, militante syrienne-américaine basée à Washington, une des principales organisatrices de la International Solidarité Hunger Strike for Syria.

    Il n’y a pas de raccourcis

    La violence n’entraînera que davantage de violence. On ne peut pas éteindre un feu avec de l’essence. L’attaque états-unienne contre ISIS ne fera que contribuer à la prolifération de ce mouvement. La communauté internationale et les Etats-Unis ont joué un rôle dans la création d’ISIS. Ils prétendent vouloir instaurer la démocratie, mais en fait ils cherchent l’hégémonie. Il y a un manque flagrant d’éthique dans leur manière d’agir sur plusieurs problèmes mondiaux. Par exemple, pendant des années le problème syrien s’est perdu dans les corridors des Nations unies, à cause notamment de la politique de deux poids deux mesures quand il s’agit de traiter des crises humanitaires. Mais pour des raisons géostratégiques le cas irakien a tout à coup été projeté sur le devant de la scène – cela n’a pris que quelques jours, et on n’a même pas passé par les canaux des Nations unies.

    Pour aborder ces questions il est nécessaire de partir d’une base humanitaire et humaniste cohérente et considérer les gens comme des personnes humaines et non comme de bizarres citoyens venus d’ailleurs. Il faut commencer à comprendre que nous avons des intérêts communs et imbriqués sur cette planète. Concrètement on pourrait y parvenir en soutenant les mouvements de résistance civile et d’autres institutions et organisations qui aident à diffuser l’éducation et la prise de conscience. Donner du pouvoir aux habitants locaux et aux ONG, et en particulier, à l’heure actuelle, investir dans les millions de réfugiés, représenterait une voie alternative pour aller de l’avant. Il n’y a pas de raccourcis pour aller au ciel.

    Khorshid Mohammad, Kurde syrien, cofondateur de Syrian Nonviolence Movement et néonatologue aux services de santé de Alberta, Université de Calgary, Canada.

    Des remerciements spéciaux pour Afra Jalabi, une militante et écrivaine syrienne à Montréal, pour m’avoir mis en rapport avec plusieurs des personnes que j’ai interviewées pour cet article. Elle est active dans le Syrian Nonviolence Movement et est membre du Comité exécutif du projet The Day After, un groupe de travail international de Syriens représentant un large éventail de l’opposition de ce pays engagé dans un dialogue de projets pour une transition.

    Publié par Alencontre le 26 - septembre - 2014

    (Publié dans Dissent, le 20 septembre 2014, www.dissentmagazine.org; traduction A l’Encontre)

    http://alencontre.org/moyenorient/syrie/la-guerre-contre-lei-les-reflexions-de-quelques-militants-et-intellectuels-syriens.html

  • Pour une Palestine, libre, démocratique, et laïque révolutionnaire pour l’ensemble de ses habitants arabes et juifs (Essf)

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    Pour une Palestine, libre, démocratique, et laïque révolutionnaire pour l’ensemble de ses habitants arabes et juifs

    Pour que la troisième guerre contre Gaza soit la dernière

    L’État sioniste doit payer cher ses crimes contre l’humanité

    Il faut mettre en œuvre les résolutions internationales relatives aux droits authentiques du peuple palestinien

    Depuis l’achèvement de la mise en œuvre du plan de l’ancien chef de gouvernement israélien, Ariel Sharon, de se retirer de la bande de Gaza, au milieu de la dernière décennie, cette dernière a subi trois guerres israéliennes cruelles dont la dernière, du nom israélien « Bordure protectrice », fut la plus féroce et la plus désastreuse en pertes humaines et en habitations, encourues par la population de Gaza. Des crimes horribles contre l’humanité furent perpétrés par l’armée sioniste, contre les enfants, les femmes et les personnes âgées, essentiellement des civils, dont le taux de martyrs et de blessés est estimé à environ 85% du nombre total des victimes de l’agression israélienne ! Ceci en prenant en compte que les résistants palestiniens, qui ont livré une bataille honorable et héroïque, malgré le déséquilibre scandaleux, plutôt énorme, entre leur potentiel d’armement et celui de l’ennemi, ont réussi infliger à ce dernier des pertes sérieuses dont la grande majorité concerne des militaires (72 selon le récit israélien, et 120 selon les estimations de Hamas).

    Le nombre de martyrs palestiniens a atteint, jusqu’à la dernière trêve en fin d’août, plus de 2.100, dont des centaines d’enfants et de femmes. Le nombre de blessés plus de 10.000, alors que plus de 500.000 personnes ont été contraintes au déplacement, notamment en raison de la destruction totale ou quasi totale de plus de 10.000 habitations. Sachant que la destruction n’a pas épargné non plus les mosquées, les écoles, les hôpitaux et autres structures médicales, les ambulances, les associations caritatives, les universités et les stations d’épuration. Même les écoles pour les réfugiés de l’UNRWA et ses institutions où ont trouvé refuge ceux qui ont échappé à la mort, en particulier les enfants et les femmes, ont été touchées par les bombardements. Ce qui a soulevé la protestation des responsables de l’ONU, y compris le secrétaire général Ban Ki-moon, qui s’était cependant, et à plusieurs reprises, honteusement rangé du côté de l’agresseur sioniste, lors de l’accomplissement de ses derniers actes d’agression barbares.


    Tout ceci a été accompagné de positions israéliennes extrêmement hideuses et racistes de la part de la grande majorité de la population juive, qui a exigé du gouvernement Netanyahu de continuer le combat jusqu’à avoir « écrasé » totalement la population de Gaza, tandis que « les médias hébreux sont convenus de qualifier la population de Gaza de mouches qu’il faut écraser et décimer (!) ». Ces faits étaient bien évidemment, et le sont toujours, concomitants d’une montée nette, au cours des deux dernières décennies, de l’extrême-droite sioniste, à l’intérieur des terres palestiniennes usurpées. Ceci, alors même que le sentiment de la nécessité de continuer le soutien enthousiaste à l’État sioniste décroît chez un grand taux de Juifs de l’étranger, en particulier chez les jeunes, même aux Etats-Unis et en Europe… Que dire alors des non-Juifs !

    Ainsi, bien que les réactions internationales, ces derniers temps, ne sont pas proportionnées à l’énormité de la catastrophe subie par la population de Gaza, le phénomène de dénonciation acerbe de l’agression, et plus précisément la solidarité avec les enfants de Gaza, ont été, cette fois-ci, différentes de ce que l’on constatait durant les deux guerres précédentes. Une différence qui peut être considérée comme qualitative. Non seulement dans les capitales et villes arabes — dont beaucoup d’entre elles ont vu des manifestations de masse mobilisant des milliers, et parfois des dizaines de milliers, comme c’est le cas au Yémen, en Algérie, en Libye et au Bahreïn, alors qu’il y avait des marches moins importantes au Liban, au Maroc, en Jordanie, en Mauritanie, en Cisjordanie, en Tunisie, et d’autres pays dont la Syrie, et l’Irak, en proie aux flammes d’un conflit intérieur sanglant, complexe et ambigu—, mais aussi dans les capitales et villes européennes, américaines, asiatiques et africaines, qui ont connu des manifestations de colère massives et fréquentes (surtout à Paris, Londres, Lima et Santiago, et dans de nombreuses villes pakistanaises et iraniennes) qui ont condamné vivement l’État sioniste.

    Tandis que le nombre des manifestants dans la ville du Cap, en Afrique du Sud, a atteint 150.000, sachant que ce qui s’est passé à Gaza a été assimilé aux crimes de l’apartheid, au temps du régime de la minorité blanche. Le président bolivien Evo Morales a considéré, pour sa part, qu’Israël est un Etat terroriste, et a décidé d’annuler les accords de 1972 entre La Paz et Tel-Aviv, qui permettaient aux Israéliens d’entrer en Bolivie sans visa. Par ailleurs, de nombreux dirigeants d’Amérique latine ont fortement condamné l’agression, et le Chili, ainsi que d’autres pays d’Amérique latine, ont rappelé leurs ambassadeurs de Tel Aviv.

    D’autre part, beaucoup d’artistes, écrivains et intellectuels ont dénoncé les crimes commis par l’État sioniste. A titre d’exemple, les déclarations de plusieurs acteurs espagnols, de renommée internationale, directeurs de production, compositeurs de musique de film, écrivains et scénaristes, comme Penelope Cruz, Javier Bardem, Pedro Almodovar, qui ont dénoncé la guerre contre Gaza, et appelé l’Union européenne, dans une lettre ouverte, à « condamner les attentats terrestres, maritimes ou aériens contre la population civile palestinienne dans la bande de Gaza », exigeant d’Israël un cessez-le-feu et l’exhortant à « lever le blocus que la bande de Gaza subit depuis plus d’une décennie ». Ils ont également ajouté : « Gaza vit dans l’horreur ces derniers jours, assiégée de toutes parts. Les maisons palestiniennes sont détruites, les Palestiniens sont privés d’eau, d’électricité et ne peuvent se rendre librement à l’hôpital, dans les écoles et les champs, tandis que la communauté internationale ne fait rien. »

    La vague de réprobation et de condamnation a même atteint cette fois-ci les milieux d’Hollywood, desquels ne parvenait, habituellement, que de la sympathie avilissante et misérable pour l’État sioniste. Parmi ceux qui ont été profondément choqués, il y a des présentateurs de programmes de satire politique, des acteurs juifs, dont l’acteur américain Wilson Bethel, qui a adressé ce tweet à Natenyahou : « Cher M. Netanyahu,
    il y a un mot pour qualifier un taux de pertes de civils de 80% : terrorisme. Cordialement, un Juif inquiet. »
    Il a ajouté que «  le droit d’Israël de “se défendre” commence grandement à ressembler à celui “d’anéantir Gaza”. »

    Bien évidemment la brutalité israélienne a mis dans l’embarras la plupart des dirigeants des Etats impérialistes, notamment des Etats-Unis d’Amérique, qui ont été contraints à chercher activement à arrêter l’agression, au moins par le biais de trêves à caractère humanitaire, eu égard aux crimes contre l’humanité flagrants. Cependant les USA n’ont pas caché leur sympathie pour Israël, sous prétexte du prétendu droit de ce dernier de se défendre (!). L’insolence et la fourberie de certains, parmi lesquels le président américain, les a poussés à appeler à désarmer Gaza. Tandis que le gouvernement de la France de Hollande interdit délibérément les manifestations contre l’État sioniste dans la capitale Paris. Sachant que la manifestation du samedi 26 juillet dernier, plus précisément, dont le Nouveau parti anticapitaliste (NPA) et d’autres groupes révolutionnaires étaient parmi les plus importants initiateurs, a bravé l’interdiction et a mobilisé des milliers de manifestants.

    Ce qui est cependant tout à fait intolérable, sous quelque forme, est l’absence presque totale de la solidarité arabe, de la part des régimes qui avaient pour beaucoup d’entre eux adopté des postions de complicité avec l’invasion israélienne. Non seulement il n’y a pas eu d’appel à un sommet arabe après plus d’un mois de tueries, mais encore la Ligue arabe est restée totalement paralysée, et absente des domaines d’intervention et d’action. Sans parler de la grande frustration quant à l’absence de réactions populaires dans plusieurs pays arabes, notamment en Egypte et au Liban, à la hauteur des exigences de la situation. Les masses populaires égyptiennes étaient, cette fois-ci, sous l’emprise de la contre-révolution menée par l’armée égyptienne dirigée par le maréchal Abdel Fattah al-Sisi, que ce soit quand il était ministre de la Défense et commandant en chef des forces armées, depuis l’intervention militaire du 3 juillet 2013, ou quand il est devenu président de la République. Les seules manifestations sérieuses dans les rues des villes égyptiennes au cours de la récente guerre contre Gaza ont été celles organisées par les Frères musulmans ;d’ailleurs, c’étaient des tentatives de réhabiliter leur rôle politique plutôt qu’un mouvement de soutien à la cause palestinienne.


    Et bien naturellement, tandis que le soi-disant « camp de Moumana’a »(résistance négative), au Liban, avec le Hezbollah en tête, mobilisait des manifestations géantes pour des soucis sectaires, ainsi que pour ses propres intérêts, les rues et les « places » libanaises sont restées, cette fois-ci, presque vides. Le Hezbollah, plus particulièrement, était apparu plus préoccupé de mener bataille en dehors du territoire libanais, pour défendre le régime d’Al-Assad, trempé dans le sang du peuple syrien, et se rendant, par conséquent, complice de ce dernier. Ainsi s’est-il abstenu de toute initiative de solidarité effective avec la population de Gaza, même pas une simple menace de participer à leur combat contre l’invasion dévastatrice israélienne… que dire alors d’une participation effective à ce combat !

    Pis encore, la position de nombreux régimes arabes, notamment l’Egypte et la Jordanie, témoigne de la solidarité, mais cette fois-ci, et de manière flagrante, avec Israël ! C’était détectable dans le rôle égyptien, joué par Abdel Fattah al-Sisi, qui a fait voir trop de coordination effective avec l’ennemi sioniste. On peut aisément déceler ceci du projet de règlement, et de cessez-le-feu, présenté, au tout début, par le gouvernement égyptien, et soutenu par Israël, mais rejeté par la résistance palestinienne. Ceci, sans parler de l’armée égyptienne qui avait empêché et contraint à rebrousser chemin la caravane populaire égyptienne, qui transportait des aides humanitaires destinées à la population de Gaza, en signe de solidarité, et contre l’agression sioniste.

    Tandis que le régime jordanien a procuré toutes les facilités aux voyageurs israéliens, à l’aller comme au retour, en vue de rendre caduc l’effet de roquettes tirées par les résistants de Gaza sur les villes et les aéroports israéliens ; ce qui a permis aux compagnies aériennes internationales, et même l’Israélienne El Al, d’éviter l’usage de l’aéroport Ben Gourion, et de se servir de l’aéroport d’Amman à titre temporaire pour assurer le transport des Israéliens, et de tous ceux qui se rendaient à Israël !

    Mais en dépit de ces conditions et positions honteuses, le loup israélien n’a pas pu engloutir les résistants palestiniens, qui l’ont vaillamment combattu pendant plus de deux mois, coupés par de courtes trêves, sans hisser le drapeau blanc. Ils lui ont signifié, ainsi qu’au monde entier, que le peuple palestinien continuera à se battre, malgré la trahison qualifiée de ceux qui ont jeté les armes, à une date antérieure, à la fin du siècle dernier, et qui continuent à parler en son nom, à l’image de Abou Mazen , Yasser Abd Rabbo , Saëb Ereikat, Jibril Rajoub, et d’autres encore qui siègent aux plus hautes fonctions de l’Autorité palestinienne - produit des accords misérables d’Oslo - qui n’a pas hésité à plusieurs reprises à réprimer les manifestations en solidarité avec la bande de Gaza, dans plus d’une ville.

    Cependant, si nous saluons le courage magnifique, et les sacrifices majeurs des citoyens palestiniens, y compris ceux appartenant au mouvement Hamas, nous ne croyons pas que les pratiques quotidiennes de ce dernier, dans la bande de Gaza, et son programme droitier réactionnaire, y compris concernant la résolution de la question palestinienne, pourraient constituer un sérieux tremplin vers une libération véritable. Bien que la persévérance de ce mouvement, comme d’ailleurs le reste des factions qui rejettent l’accord d’Oslo, et les conséquences de cette attitude, quant à la continuation de la lutte armée, jouent un rôle clé dans l’approfondissement de l’impasse dans laquelle se trouve l’entité sioniste.

    Le célèbre éditorialiste au quotidien israélien Haaretz, Ari Shavit, avait écrit : « Israël à la fin juillet est différent de celui du début juin, car en ce moment-là, il n’y avait ni des tirs de roquettes, ni l’opération terrestre ni des alarmes de sirènes. (...) il n’y avait ni les cadavres des soldats israéliens ni ceux des enfants de Gaza tués. On s’attendait à ce qu’Israël commence un été tranquille, face à un Hamas dissuadé… et à un chaos arabe bien lointain (...), mais tout cela s’est dissipé, dans un Moyen-Orient extrémiste, dont la violence est devenue totale. »  Et d’ajouter : « Le sens stratégique de ce qui se passe, c’est qu’un Etat dont le ciel est découvert, l’espace aérien sans sécurité, et les citoyens descendent, à tout instant, dans les abris, doit avoir un problème (...). Nous pouvons ajouter (...) l’incapacité(pour lui) de vaincre de manière décisive une entité terroriste, petite, pauvre et audacieuse. »


    Bien évidemment, nous partageons, à plusieurs égards, les points de vue de l’éditorialiste de Haaretz, dans sa description de l’impasse israélienne, mais nous ne sommes pas d’accord avec sa qualification de « terroriste » d’une résistance nationale courageuse qui joue aujourd’hui un rôle important dans cette impasse dans laquelle se serait fourvoyé l’Etat d’Israël. Nous sommes très enclins à distinguer les stigmates du terrorisme dans cet Etat lui-même. Face à cette impasse, qui doit s’aggraver ultérieurement — quand reprendrait ce que considérait le journaliste israélien comme « chaos arabe » et un « Moyen-Orient extrémiste dont la violence est devenue totale », et qui fut, en fait, le processus révolutionnaire, commencé il y a trois années et demi, dans la région arabe et maghrébine —, nous pensons qu’il est nécessaire de tout mettre en œuvre pour la réalisation de cette importante transformation, supposée « changer non seulement la région sus-mentionnée, mais aussi le monde entier », selon l’expression d’un ennemi sérieux, très influent, de ce processus, à savoir le président américain Obama, lors de sa conférence de presse du 23 février 2011.

    Car la libération du peuple palestinien dépendrait, entre autres, de l’action de mouvements, organisations, fronts et partis politiques palestiniens qui pousseraient, contrairement à ceux existant actuellement, vers une interconnexion avec les luttes des peuples de la région susdite, en vue de l’émancipation, en affrontant leurs régimes dictatoriaux, criminels, corrompus et dépendants. Une tâche qui dépendrait, aussi, de la réussite de ces peuples à renverser ces régimes-ci, en vue d’instaurer des régimes progressistes qui réaliseraient les aspirations et les revendications exprimées par les masses populaires, ces dernières années, lors de leur « intifada », pour « le pain, la liberté, la dignité et la justice sociale ». Ceci en parallèle avec la réalisation d’une tâche, restée absente dans les revendications, celle de la souveraineté nationale et de l’élimination de la domination coloniale, sous toutes ses formes, ainsi que de l’État sioniste, en particulier, l’une des plus importantes manifestations de cette domination.

    En tous les cas, l’impasse israélienne se précise de plus en plus du fait que la dernière guerre contre Gaza, même si elle a démontré la capacité d’Israël, jusqu’à présent, à infliger les pertes les plus lourdes au peuple palestinien résistant, surtout en termes de civils, elle a confirmé que les pertes politiques de l’État sioniste se multiplient considérablement, jour après jour, réaffirmant sa fragilité et son isolement des peuples du monde. C’est ce qu’il faut œuvrer à approfondir continuellement, et par conséquent, pousser de plus en plus vers des sanctions internationales conséquentes, semblables à celles infligées, ultérieurement, au pouvoir de la minorité blanche, en Afrique du Sud, en plus des sanctions populaires, de masse, lancées, il y a des années, par la campagne de Boycott, Désinvestissement et Sanctions (BDS).

    Dans ce contexte, nous considérons que les mesures et actions suivantes doivent être au centre de toutes les pressions, et mobilisations, en vue de les réaliser.

    Ce seraient :


    1- l’abrogation des Accords de Camp David, Wadi Araba et Oslo, et toutes les mesures déjà prises par les bourgeoisies arabes au pouvoir, traitresses et serviles, en vue de se rapprocher de l’État sioniste, le reconnaître, et lier toutes sortes de relations avec. Ainsi que la nécessité de consolider le boycott arabe contre Israël et les entreprises internationales, qui collaborent avec lui ;

    2- la pression constante et populaire, avec tous les moyens, afin de trainer les dirigeants, les généraux et officiers israéliens, qui ont pris des décisions de guerre contre Gaza, et le Liban, auparavant, et pratiqué des crimes contre l’humanité, devant la Cour pénale internationale, et leur infliger les punitions adéquates ;

    3- travailler sans relâche pour activer la pression populaire, arabe et internationale, pour la cessation immédiate des deux blocus, israélien et égyptien, imposés à la la bande de Gaza, ainsi que pour la satisfaction des demandes formulées par la résistance palestinienne du mouvement Hamas, du Jihad islamique, du FPLP, du Fatah, et de tous les autres combattants, lors de la dernière invasion ;

    4- la pression, à l’échelle mondiale, afin d’imposer le démantèlement de toutes les armes de destruction massive israéliennes, notamment les armes nucléaires, sous peine d’un blocus global sérieux contre l’État sioniste, et des sanctions efficaces pour le dissuader ;

    5- la pression pour procurer toutes les facilités matérielles et morales à notre peuple en Cisjordanie afin de lancer leur troisième intifada, en mettant au tout premier plan la démolition du mur de séparation dont l’État sioniste s’affaire à achever la construction, dans une perspective d’imposer le départ total des Israéliens et de leurs colons, de toutes les terres occupées en 1967, sans conditions ;

    6- intensifier les actions, aux niveaux arabe, palestinien et international, afin de chasser Israël de toutes les institutions de l’ONU, et pour la mise en application des résolutions internationales les plus radicales, en particulier celles compatibles avec les droits initiaux du peuple palestinien, adoptées depuis 1948, et celles encore plus récentes, stipulant le retour des réfugiés palestiniens à leur patrie historique. Ainsi que pour la prise d’une nouvelle résolution de l’Assemblée générale de l’ONU, sur la base du fameux précédent de « L’Union pour la paix », en vue de l’instauration d’un Etat unique, le seul capable de résoudre radicalement, et à la fois, la cause palestinienne et la question juive : l’État de Palestine démocratique, laïque et révolutionnaire. Un Etat qui pourrait ouvrir de grandes perspectives d’émancipation socialiste, pour l’ensemble de la région arabe et maghrébine, et partant pour les pays voisins, en particulier l’Iran et la Turquie ;ceci, tout en assurant les mécanismes et les conditions qui garantiraient l’application de la résolution sus-mentionné ;

    7- Dans cette perspective, précisément, il est nécessaire que les révolutionnaires, dans cette région, s’adressent, et multiplient les appels, à la classe ouvrière dans l’État d’Israël, ainsi qu’à tous les israéliens soumis à la discrimination, sur la base de leurs origines ethniques, y compris très particulièrement les Juifs orientaux, pour se débarrasser des effets de l’idéologie sioniste et la combattre, comme un prélude pour s’engager dans la perspective libératrice révolutionnaire, décrite là-dessus, la seule qui pourrait éloigner, pour toujours, le fantôme de guerres et conflits, dont la persistance des causes pourrait entraîner la dévastation, et même l’anéantissement de l’ensemble de la région ;

    8- Dénoncer sans merci les régimes arabes et leurs alliés, ainsi que leur complicité avec l’entité sioniste, en vue de briser toute illusion sur leur soi-disant « rôle » dans la libération de la Palestine ou la résistance à l’impérialisme. Parce que nous sommes convaincus que toute possibilité d’émergence d’un mouvement émancipateur révolutionnaire, dans nos pays, déterminé à s’impliquer dans le projet de libération du peuple palestinien, plus particulièrement comme une approche directe et effective, nécessite la rupture catégorique avec les régimes en place, leurs partis, et les forces alliées avec eux. Car il n’y a aucune possibilité d’instaurer une Palestine libre, que dans un contexte d’émancipation des peuples de toute la région, ou au moins la plupart d’entre eux ;

    Dans la mesure où l’on peut avancer dans cette voie, la Palestine doit redevenir la cause essentielle des peuples de notre région, dans leur lutte contre Israël, l’impérialisme mondial, et les régimes et forces réactionnaires arabes. Ainsi seront posées des bases solides pour la relance du processus révolutionnaire, sur la voie de ce que nous avons considéré, au cours des dernières années, comme un prélude essentiel pour changer le monde !
    24 septembre 2014

    Signataires :

    Courant Al Mounadil-a (Maroc)

    Courant de la Gauche révolutionnaire (Syrie)

    Ligue de la gauche ouvrière (Tunisie)

    Le Forum socialiste (Liban)

     

    * Traduction de l’arabe par Rafik Khalfaoui.

    http://www.europe-solidaire.org/spip.php?article33106

  • Position sur les bombardement de la coalition internationale dirigée par les USA (Lcr.be)

    Courant de la Gauche Révolutionnaire en Syrie

    Les avions américains ont aujourd’hui bombardé des positions de Daech (aussi connu sous le nom de l’Etat Islamique), Jabhat al Nusra ( la branche d’Al Qaeda en Syrie) et Ahrar Sham. Ces bombardements ont eu lieu, selon certaines sources, avec la participation des régimes réactionnaires arabes alliés des Etats Unis, qui mènent la contre révolution au niveau régional

    Nous rejetons ces bombardements, malgré le fait que nous avons appelé depuis le début de l’avènement des groupes réactionnaires (Daech, Jabhat al Nusra et autres) à s’y opposer car ils sont hostiles à la révolution populaire. Nous avons pris cette position ferme, à la différence des diverses parties de l’opposition libérales liées à la Conseil national syrien et à la Coalition nationale des forces de l’opposition et de la révolution qui considèrent ces groupes réactionnaires en toute sottise et immoralité comme des composantes de la révolution

    Nous nous opposons donc et condamnons ces bombardements et cette intervention militaire impérialiste en Syrie and nous appelons à y faire face, à la différence des diverses parties de l’opposition libérales liées à la Conseil national syrien et à la Coalition nationale des forces de l’opposition et de la révolution qui ont salué ces bombardements

    La raison pour laquelle nous nous opposons à cette intervention impérialiste est parce que les objectifs ne sont pas de soutenir le peuple syrien dans leur révolution, mais de restaurer une domination impérialiste des pays de la région après que les révoltes populaires, toujours en cours, ont ébranlé cette domination

    Daech et les forces jihadistes sont le résultat des interventions militaires impérialistes et de la brutalité et de la corruption des régimes despotiques

    Face à la multiplication des ennemis agissant contre la révolution du peuple syrien, nous pensons que seul les masses organisées et conscientes dirigées par une véritable direction révolutionnaire sont capables de vaincre les forces réactionnaires hostiles à la révolution, de vaincre le régime autoritaire, et de vaincre l’intervention impérialiste

    Non à Washington et ses alliés

    Non à Moscou et ses alliés

    Non à Daech et aux forces contre révolutionnaires, non au régime autoritaire

    Vive l’unité et la lute des travailleurs et des opprimés partout à travers le monde

    Tout le pouvoir et richesse au peuple

    Le Courant de la Gauche Révolutionnaire en Syrie

    septembre 23 2014

    Non aux frappes aériennes des USA sur la Syrie et l’Irak!
    Soutien total aux mouvements populaires en Syrie et en Irak! !

    Une déclaration des Bases de soutien à la révolution syrienne

    Alors qu’une fois de plus les USA font battre les tambours pour leur «guerre contre le terrorisme», nous affirmons notre opposition à des frappes aériennes des USA/de la coalition sur la Syrie et l’Irak. Une telle intervention impérialiste ne fera que renforcer le régime d’occupation sectaire en Irak et le régime génocidaire d’Al-Assad en Syrie. Elle ouvrira en outre la voie à l’expansion des intérêts économiques et stratégiques des États-Unis dans la région (c’est-à-dire exploiter les ressources et soutenir l’État sioniste).

    La démarche d’Obama vers les frappes aériennes vient après l’assassinat de journalistes états-uniens et la persécution de minorités (chrétiennes et yézidie) par l’État islamique. Ces actes mettent en évidence la barbarie des fascistes de Daesh, mais nous questionnons pourquoi Obama n’a pas été aussi ému par la mort des innombrables musulman.e.s qui ont été les premières victimes de l’État islamique ou la mort du journaliste musulman syrien Bassam Raeis qui a été exécuté par Daesh le mois d’août sans aucune indignation mondiale. Le régime d’Al-Assad demeure la plus grande menace terroriste, ayant tué des milliers de personnes par ses bombardements quotidiens de barils explosifs sur des quartiers civils, ses massacres chimiques, le sièges menant à la famine, ainsi que par la torture. Ce « deux poids,deux mesures » montrent que les motifs humanitaires ne guident pas l’intervention des USA ou la préoccupation internationale.

    Les frappes aériennes ne peuvent pas vaincre Daesh car celui-ci est disséminé à travers des zones civiles. Elles entraîneraient un lourd dommage collatéral. Seules les bottes sur le terrain (que les USA n’ont pas offert et qui ont été rejetées par l’ASL) peuvent vaincre l’État islamique. Les rebelles syriens, y compris les combattant.e.s kurdes, sont ceux qui ont lutté contre Daesh pendant l’année écoulée, qui connaissent la géographie locale, le terrain et la population, et sont les mieux placés pour frapper vraiment durement l’Etat islamique. Mais pour ce faire, ils doivent être fournis avec les armes dont ils ont besoin.

    Attaquer ISIS sans renverser le tyran Bachar Al-Assad ne fera que conduire à exacerber les divisions sectaires dans la région. Assad est directement et indirectement responsable de contribuer à la croissance de l’EI, et jusqu’à récemment n’a pas attaqué les positions d’ISIS, se focalisant au lieu de ça sur l’attaque de l’ASL et des civils. Assad supplie maintenant de devenir partenaire dans la coalition US, saisissant la chance d’acquérir une légitimité internationale. Toute action considérée comme une alliance avec Bachar Al-Assad conduira à un retour de bâton et à exacerber les tensions sectaires. Cela correspond bien au «diviser pour régner» de la politique des USA. Nous voyons en Irak les USA s’allier avec le gouvernement criminel qui largue des barils d’explosifs sur les quartiers civils (ayant commis récemment un massacre dans une école de Falloujah) et qui utilise des milices sectaires qui se livrent à des atrocités. Les États-Unis ont également axé leur rhétorique sur l’Etat islamique en ignorant que des éléments populaires (ainsi que les restes du régime baasiste) se soulèvent également contre le gouvernement irakien. L’insistance des États-Unis pour le retrait de Maliki, mais en ne faisant pas de même pour Bachar, montre encore des doubles standards.

    Alors que nous nous opposons aux frappes aériennes des USA/coalition en Syrie et en Irak, nous sommes consternés par la position de sections du mouvement «anti-guerre» et de la gauche “anti-impérialiste” qui se sont ralliés autour d’Etats tyranniques au lieu de soutenir le soulèvement populaire syrien contre et Al-Assad et Daesh, et pour se libérer de la tyrannie. Il convient de souligner que la plus grande intervention étrangère jusqu’à présent en Syrie a été celle de l’État impérialiste de la Russie et de l’Iran qui ont fourni un soutien militaire, soutien économique et politique massifs au régime d’Assad pour qu’il continue à mener des atrocités contre le peuple syrien.

    Les forces populaires de la révolution syrienne ont montré maintes et maintes fois leur volonté et leur capacité à résister dans la bataille – et souvent à vaincre – une force armée réactionnaire, que ce soit le régime ou les “islamistes” réactionnaires. Comment expliquer autrement, après trois ans et demi d’attaques génocidaires, la mobilisation continue et l’auto-organisation pour la survie quotidienne des villes et les quartiers libérés à travers le pays? Nous rejetons les appels de la pseudo-gauche à s’appuyer sur des sauveurs condescendants, qu’ils soient à Washington ou à Moscou, à Damas, Téhéran ou Riyad. La fermeté de la révolution syrienne provient de la révolution de toute la région dont elle est partie intégrante – une révolution qui sur la plupart des fronts est maintenant en retrait, mais dont une nouvelle avancée dépend en grande partie du soutien, politique et matériel, à la révolution populaire syrienne.

    Bases de Soutien à la Révolution Syrienne

    24 septembre 2014 par

  • Irak, Syrie: quand les pompiers pyromanes s’en vont en guerre (NPA)

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    À l’heure où l’avancée de l’État Islamique(EI)/Daesh soulève chaque jour un peu plus l’horreur, il faut le redire  : les atrocités qui se multiplient au Moyen-Orient ne sont pas des tragédies s’inscrivant contre la «  bonne volonté  » de grandes puissances comme les USA et la France. Elles sont en très grande part un produit de leur interventionnisme constant, de leur concurrence entre elles, de leur soutien aux dictatures et au colonialisme, au nom de la maximisation de leurs intérêts à court terme.

     

    Ainsi, la solennelle «  déclaration de guerre aux djihadistes de l’État islamique  » de Hollande n’est qu’un enfumage de plus pour tenter de redresser une crédibilité personnelle en perdition. Mais au-delà d’une opération de communication, il y a de vrais intérêts économiques et stratégiques derrière, et il y a lieu de s’inquiéter de cette nouvelle aventure guerrière, après celle du Mali, dont le versant intérieur est une panoplie de mesures liberticides – la quinzième en vingt-cinq ans  !

    Les mains sales

    Innocent de la situation actuelle, l’État français  ? Il a exercé un mandat sur le Liban et la Syrie jusqu’à l’après Seconde Guerre mondiale, confessionnalisant les questions politiques pour mieux les contrôler. Il a constamment soutenu l’État d’Israël dans sa logique coloniale contre le peuple palestinien, jusqu’à la guerre d’écrasement de Gaza menée cet été par le gouvernement israélien d’extrême droite, sans aucune remise en cause des accords privilégiés dont celui-ci bénéficie avec les «  démocraties occidentales  » et qui le maintiennent sous perfusion.

    La France a aussi longtemps soutenu la dictature de Saddam Hussein en Irak, et avec les USA l’ont encouragé à attaquer l’Iran pour une guerre qui a fait un million de morts entre 1981 et 1988, avant de se retourner contre Saddam Hussein lorsque celui-ci est devenu trop aventuriste en 1991. La seule infamie que la France ait évitée, c’est la sale guerre sous leadership étatsunien en 2001, très largement responsable du chaos actuel en Irak.

    La révolution et la démocratie abandonnées

    Parlons aussi du rôle des gouvernements français, de droite comme de gauche, dans les politiques néolibérales mondiales qui portent la croissance insupportable des inégalités  : leur coopération avec les monarchies pétrolières intégristes du Golfe, les énormes contrats, de l’armement au BTP, les prises de participation dans le capitalisme français. Cela, alors qu’il est de notoriété publique que ces royaumes impulsent toutes les formes du djihadisme  !

    En Syrie, depuis le soulèvement de 2011, Bachar Al-Assad mène une guerre totale contre son peuple, avec l’aide décisive de la Russie de Poutine et de l’Iran des Mollahs. Les gouvernements français successifs ont condamné verbalement la dictature, mais les forces démocratiques et non confessionnelles de la révolution ont été abandonnées, ce qui a permis la montée en puissance des intégristes religieux.

    Et ce sont ces répressions et ces injustices, plus la stigmatisation des immigréEs en Europe elle-même, qui poussent des fractions des populations exaspérées dans les bras des aventuriers criminels et ambitieux qui organisent l’EI et les autres structures de ce genre.

    Avec les peuples, contre la guerre  !

    C’est donc une association de pompiers pyromanes qui s’est réunie le 14 septembre à Paris autour d’Obama et Hollande pour former une coalition militaire et financière contre l’EI. Mais ce n’est pas une nouvelle guerre impérialiste qui permettra aux peuples de cette région dévastée d’obtenir la justice et la liberté.

    Nous revendiquons le retrait de toutes les troupes françaises de la région, en particulier des 900 soldats et des avions qui sont sur place. Notre solidarité concrète doit aller à toutes les forces démocratiques en Syrie et en Irak, ainsi qu’aux Kurdes et aux populations, aux travailleurEs, qui résistent à cette terreur. Au moment où en Syrie, les populations sont massacrées et prises entre deux feux autour de Kobané, d’Alep et de Damas, ce sont les forces locales qui se battent contre l’EI, le sectarisme confessionnel et les régimes en place, qu’il faudrait fournir en armes. Mais il n’en est évidemment pas question pour la coalition, comme en témoigne le maintien par les États-Unis et l’Union européenne de l’inscription du Parti des travailleurs du Kurdistan sur leurs listes d’organisations «  terroristes  », alors même que les combattantEs du PKK et du PYD (son équivalent en Syrie) sont au premier rang pour tenter d’empêcher la progression des troupes de l’EI. Cette mesure doit être immédiatement levée.

    Et plutôt que d’engager une nouvelle intervention impérialiste, l’Union européenne et la France devraient secourir les deux millions de personnes qui fuient les massacres et cherchent asile et protection, sur place et en leur ouvrant nos frontières.

    Jacques Babel

    * Hebdo L’Anticapitaliste - 257 (25/09/2014).


    Conférence de Paris : les « pompiers pyromanes » engagés dans la troisième guerre d’Irak !

    François Hollande et Laurent Fabius se sont félicités de rassembler 27 pays à Paris dans la « Conférence pour l’Irak » pour affirmer, mandatés par Obama, leur lutte contre le terrorisme et plus particulièrement contre Da’ech – l’Etat Islamique (EI) qui s’est imposé comme force militaire contrôlant un territoire à cheval sur la Syrie et l’Irak. Ce califat autoproclamé multiplie les atrocités qui provoquent à juste titre l’horreur. Cependant on ne peut oublier dans cette situation la responsabilité totale des puissances mondiales ou régionales qui prétendent maintenant s’y opposer.

    La puissance états-unienne, en premier lieu, a dirigé les coalitions militaires en Irak en 1991 et 2003, pour imposer une occupation militaire. Par la division, la population irakienne a été privée de la maîtrise de ses luttes et de son destin, et la violence aveugle de la guerre et la torture généralisée ont été légitimées. Avec leurs alliés britanniques, français et autres puissances européennes, les Etats-Unis ont discrédité dans toute la région les principes de démocratie et de souveraineté nationale en défendant la politique ultra sioniste de l’Etat d’Israël. La Russie de Poutine, en écrasant la Tchétchénie depuis 20 ans, et en assistant depuis 3 ans le régime syrien dans tous ses crimes, a, comme l’Iran, poussé dans les bras des différents courants djihadistes de nombreux résistants. Quant aux monarchies du Golfe, elles ont financé largement les organisations les plus obscurantistes, à leur image.

    La responsabilité des régimes en place est écrasante : celle du régime de Bachar Al-Assad en Syrie bien sûr, mais aussi de Al-Maliki en Irak, qui par son sectarisme confessionnel a énormément facilité l’emprise actuelle de l’État islamique. Ensemble, ils ont abandonné le peuple syrien à ses bourreaux pendant trois ans, et les minorités chrétiennes et yézidis, pendant des semaines, à l’exode ou à l’extermination. Ce n’est que quand l’EI a menacé le cœur de la région kurde d’Irak d’une part, et Bagdad d’autre part, que la « coalition anti-terroriste » a commencé à se concrétiser.

    Ce n’est pas par une nouvelle guerre impérialiste dans cette région dévastée que la situation des peuples s’améliorera en terme de justice et de démocratie. Le NPA exprime sa solidarité avec toutes les forces démocratiques en Syrie et en Irak ainsi qu’aux Kurdes qui résistent à cette terreur. Ce sont les forces locales qui se battent contre l’EI et le sectarisme confessionnel qu’il faudrait fournir en armes. Mais il n’en est pas question pour la coalition qui n’a d’autre but que de maintenir la domination des USA et de leurs alliés sur la région. En témoigne le maintien par l’Union européenne, les Etats-Unis et d’autres Etats occidentaux, de l’inscription du PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan) sur leurs listes d’organisations « terroristes », alors même que ce sont ses combattants, avec ceux d’autres forces de la gauche kurde, qui ont bloqué la progression mortifère des troupes de l’EI. Cette mesure doit être immédiatement levée.

    Et plutôt que d’engager une nouvelle intervention impérialiste, l’Union Européenne et la France doivent secourir les deux millions de personnes déplacées qui fuient les massacres et cherchent asile et protection, en leurs ouvrant leurs frontières. Le NPA revendique le retrait de toutes les troupes françaises de la région, en particulier des 900 soldats et des avions qui sont sur place.

    NPA, Montreuil, le 16 septembre 2014


    Irak Obama attaque, Hollande fait du zèle

    Après une longue hésitation, Obama a défini sa stratégie contre l’État islamique (EI) en Irak et en Syrie  : une offensive militaire et diplomatique visant à le «  détruire  ».

    « Si vous menacez l’Amérique, vous n’aurez aucun refuge sûr  », proclame-t-il. Il invoque les menaces que représente l’EI, «  y compris sur le sol américain  », pour rallier l’opinion qui voyait en lui celui qui en terminerait avec l’ère Bush. Les atrocités commises par l’EI, dont une troisième décapitation, donnent du crédit à ses propos, mais en réalité les USA sont rattrapés par leur propre bilan, les deux guerres en Irak, les années d’occupation et leurs terribles séquelles. Comment croire qu’une nouvelle guerre, dont personne ne connaît l’issue, pourrait apporter une réponse au chaos engendré par la politique même des grandes puissances  ? L’enjeu pour les USA est en réalité d’essayer de construire de nouvelles alliances pour tenter de garder le contrôle de la situation  : «  une coalition  » internationale la plus large possible.

    Hollande s’est engagé avec zèle derrière eux, tentant de reprendre pied en Irak, alors qu’en 2003, la France était restée hors de la coalition qui avait mis à bas Saddam Hussein et débouché sur l’occupation. Il s’est rendu à Bagdad pour soutenir le nouveau gouvernement et s’engager à l’aider «  encore davantage militairement  ». Puis, au Kurdistan, il a rencontré Massoud Barzani. La «  menace globale appelle une réponse globale  », reprend-il dans la foulée d’Obama. Le ministre de la Défense, Le Drian, en rajoute  : la France «  doit agir  » dans le sud de la Libye, «  une sorte de « hub » où les groupes terroristes viennent s’approvisionner, y compris en armes, et se réorganiser.  » Selon lui, le dispositif militaire français en Afrique de l’Ouest, l’opération Barkhane, pourrait être le point de départ d’une telle intervention.

    «  Une réponse globale  »  ?

    Ainsi Hollande a présidé avec Fouad Massoum, le président irakien, la première conférence internationale sur l’Irak. Celle-ci s’est tenue lundi dernier à Paris, pour mettre sur pied «  la coalition d’alliés  », en présence du chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov et du secrétaire d’État américain John Kerry, en conclusion de sa tournée au Moyen Orient, et la participation de 27 États. Elle avait une fonction politique  : mettre en musique la stratégie d’Obama.

    La Turquie, l’Arabie saoudite et l’Iran sont l’enjeu des tractations. La Turquie, membre de l’Otan, se rallie à la coalition mais du bout des lèvres. L’Arabie saoudite est, elle, sans réticence, acceptant qu’une base soit installée sur son territoire, alors qu’elle a fourni des réseaux pour financer l’État islamique... Pour elle, il s’agit d’accroître son influence dans la région au détriment de l’Iran. Ce dernier n’a pas participé à cette «  conférence spectacle  »  : pas question de s’associer à l’Arabie saoudite ni de rallier les USA. Il soutient Assad et aide les Kurdes et l’État irakien pour son propre compte. Du moins pour le moment...

    Manœuvrer les rivalités entre États ou forces religieuses pour reprendre la main, tenter de reconstruire l’État irakien et son armée qui s’est effondrée, sont les premiers objectifs de la troisième guerre d’Irak qui commence. Celle-ci ne pourra qu’accroître les tensions et les souffrances des peuples qui, seuls, seraient à même de trouver une issue aux méfaits de la domination des grandes puissances, ces puissances qui ne veulent armer que ceux qu’elles peuvent contrôler et utiliser à leurs propres fins.

    Yvan Lemaitre

    * Paru dans l’Hebdo L’Anticapitaliste - 256 (18/09/2014).

     

     

  • Syrie : L’occupation n’est pas un allié de notre révolution (Lcr.be)

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    Dans leur révolution contre le régime répressif d’Al-Assad, les syrien.ne.s ont brisé la barrière du silence, descendant en masse dans les rues pour exiger la liberté.

    Le régime affronta leur révolution avec une brutalité sans précédent, assassinant près de 200.000 personnes, en ayant fait disparaître des dizaines de milliers et déplacé des millions. Pourtant, le peuple syrien continue s’est tenu fermement à ses revendications de liberté, de justice et de dignité, comme exigences centrales de la révolution.

    Depuis le tout début, le régime a cherché à étouffer les objectifs libérateurs de la révolution en se présentant comme un rempart de la résistance contre l’occupation et en promouvant et disséminant les graines de l’extrémisme religieux parmi ceux qui s’opposent à son règne criminel et despotique, et il était assez facile de trouver des personnages ressemblant à ce régime dans les rangs de l’opposition. La montée des mouvements fondamentalistes a représenté le premier succès du régime pour salir la révolution et ses objectifs. Depuis trois ans et demi dans le massacre en cours perpétré par le régime d’Al-Assad contre le peuple syrien, nous retrouvons une autre forme de déviation par rapport aux objectifs de la révolution. Elle se manifeste dans les tentatives de certains dissidents syriens à forger des alliances avec l’occupation israélienne sous le prétexte de défier le carnage d’Al-Assad et le remplacement d’un régime assassin par la collaboration avec un occupant assassin.

    Masqué sous le déguisement du renversement de la dictature d’Al-Assad, le projet propagé par Kamal Labwani et ses alliés représente une sortie radicale des objectifs de la révolution et une violation flagrante des droits des peuples palestinien et syrien qui luttent pour mettre fin à l’oppression et à l’occupation. Un tel projet ne sert qu’à édulcorer l’occupation israélienne qui assassine régulièrement des enfants palestiniens à Gaza et dans toute la Palestine, précisément comme le régime tueur d’enfants syrien.

    Nous croyons que la liberté, la dignité et la justice ne peuvent pas être atteintes par une alliance avec Israël qui continue d’occuper le Golan depuis 47 ans, après avoir expulsé la plupart de sa population indigène et démoli ses maisons et ses villages. C’est exactement le même État qui a occupé la Palestine depuis 66 ans dans un massacre toujours en cours fait d’assassinats, de déplacements et de démolitions de maisons.

    Nous rejetons également toute tentative pour justifier la collaboration avec Israël en affirmant que la lutte contre Al-Assad l‘emporte sur tout le reste. Après tout, « la bataille contre Israël l’emporte sur tout » était précisément le slogan utilisé par le régime d’Al-Assad pendant des décennies pour opprimer le peuple syrien et le dissuader de faire appel à ses droits.

    Et tout comme nous rejetons le règne d’Al-Assad en Syrie dans toute son effusion de sang et sa privation des principes élémentaires pour une vie digne, nous rejetons aussi les actions terroristes semblables commises par des mouvements fondamentalistes. Mais nous n’accepterons pas l’occupation israélienne, qui a jeté les premiers fondements du terrorisme dans la Méditerranée orientale, comme une alternative.

    La liberté, la dignité et la justice ne peuvent pas être divisées et nous ne pouvons nous battre pour elles en Syrie tout en les refusant en Palestine.

    La révolution ne consiste pas à remplacer un criminel par un autre, ni à remplacer la tyrannie par l’occupation. Notre révolution est un engagement implacable à la liberté, à la dignité et à la justice.
    Bases de soutien à la Révolution syrienne

     

    Cette déclaration est diffusée sur Facebook, n’hésitez pas à la soutenir en rejoignant/partageant l’évènement !

     

    https://www.facebook.com/events/760444177350085/

    19 septembre 2014 par Syrian Revolution Support Bases

    http://www.lcr-lagauche.org/syrie-loccupation-nest-pas-un-allie-de-notre-revolution/

  • Comprendre l’impérialisme comme un système (Syria Freedom)

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    Dans plusieurs débats que j’ai menés récemment dans lesquels je dénonçais toutes les formes d’impérialismes, y compris l’impérialisme russe en Syrie et en Ukraine (sans parler de la répression Russe contre les Tchétchènes, ainsi que le système russe autoritaire, réactionnaire et économiquement néo libéral, avec une concentration des richesses du pays dans une clique d’affaires mafieuses affilié à Poutine), plusieurs personnes se revendiquant de la « gauche » m’ont répondu qu’il n’y avait pas d’impérialisme russe ou bien que ce dernier était une puissance qui s’opposait à l’impérialisme Etats-Unien et devait dès lors être soutenu.

    Ce genre d’analyse s’inscrit dans une compréhension complètement faussée de l’impérialisme qui le réduit à un (Etats-Unis) ou des acteurs (Etats occidentaux généralement).

    Plusieurs raisons peuvent expliquer ce raisonnement, que je n’ai pas le temps de développer en détail mais qui s’inscrit principalement d’abord dans une mauvaise compréhension du système capitaliste, et/ou dans un héritage de la guerre froide, qui voit la Russie et ses alliés (Iran et Syrie notamment) comme des Etats progressistes et anti-impérialistes, contre les Etats-Unis.

    Ce raisonnement mène à des positions hostiles dans le cas de certains soulèvements populaires, comme c’est le cas actuellement avec la Syrie et l’Ukraine ou bien dans le passé avec l’Iran en 2009.

    Pour précision, nous ne nions pas l’actualité de l’impérialisme Etats-Unien et/ou occidental, et sa volonté d’influencer certains processus de révolution ou de soulèvement à travers des acteurs politiques soumis à son influence mais souvent peu représentatifs des mouvements populaires comme en Syrie, Iran et Ukraine.

    L’impérialisme Etats-Unien reste le plus important à travers sa puissance militaire et éco- nomique, dont les conséquences se voient jusqu’à aujourd’hui avec l’utilisation de ses drones mortels au Pakistan, Yemen et autres ou bien dans les négociations en cours sur le traité transatlantique (Tafta), dont l’enjeu est clairement pour les États-Unis de s’appuyer sur le « partenaire » européen pour réaffirmer leur hégémonie face à la montée de la Chine, auquel il faut ajouter le déplacement de 60% de ses capacités militaires américaines vers le Pacifique pour faire face au défi chinois, vu comme la principale menace économique par les Etats Unis.

    L’impérialisme peut aussi s’affirmer à travers des accords économiques, comme lors du projet d’accord de partenariat économique (APE) signé le 10 juillet 2014 au Ghana, entre l’Union européenne et 16 pays de l’Ouest de l’Afrique. Il vise à supprimer 75% des droits de douane sur leurs importations en provenance de l’UE et à restreindre leur autonomie en matière de politique commerciale au-delà des exigences de l’OMC.

    Cela dit, il est nécessaire de comprendre l’impérialisme comme un système global lié au développement et aux transformations du système capitaliste, et non à quelques acteurs limités. L’influence de plus en plus affirmée de la Chine, qui est devenu la plus grande force industrielle et commerciale mondiale, et qui continue à connaître des rythmes de croissance importants malgré la baisse relative ces dernières années et de la Russie, qui a vu la concentration des matières premières et industries dans les mains de l’Etat et/ou affiliés à travers une équipe d’hommes d’affaires proche allié de Poutine dans une relations patron-client ainsi que l’augmentation des prix des matières premières comme le pétrole, doivent être vu dans cette perspective.

    L’impérialisme moderne ou capitaliste, qui remonte au développement de l’esclavage et prend de plus en plus forme par la suite à la fin du 19ème siècle, doit être compris comme l’intersection et la fusion de concurrences et compétitions économiques et géopolitiques. C’est cette relation dialectique entre ces deux logiques qui expliquent les dynamiques impérialistes actuelles. Les relations de pouvoir changent en effet à travers le temps selon le développement capitaliste de chaque pays et de la situation politique et dès lors de même que les alliances.

    De même, il faut comprendre que si le capitalisme tend à s’étendre au monde entier, il ne le fait pas de manière linéaire et harmonieuse, comme l’expliquait le révolutionnaire russe Trostky dans sa théorie de la « loi du développement inégal et combiné ». En effet les Etats ne suivent pas les mêmes formes et phases de développement et cela permet à certains acteurs de rattraper un retard sur d’autres comme ce fut avec l’Allemagne à la fin du 19ème et début du 20ème siècle ou bien ces dernières décennies la Chine qui rivalise avec les Etats-Unis comme puissance économique.

    L’impérialisme, défini par Lénine comme le dernier stade ou stade suprême du capitalisme, s’inscrit aussi dans cette dynamique de développement inégal et combiné.

    Karl Marx affirmait que le capitalisme s’inscrivait dans deux caractéristiques fondamentales :

    1) L’exploitation du salariat par le capital, antagonisme de classe fondamental et

    2) par le fait que la classe capitaliste n’étant pas un bloc unifié, il existe des rivalités entre les capitalistes qui se disputent sur les restes et profits de l’exploitation. En d’autres termes, l’impérialisme est un processus de conflits entre Etats capitalistes puissants sur le contrôle des butins de la planète.

    L’échec américain de l’invasion de l’Iraq, qui n’est plus à prouver et dont le peuple irakien souffre encore aujourd’hui de ses conséquences, et la crise économique et financière mondiale de 2007 et 2008 qui a porté un coup sévère économiquement et de prestige du modèle néo-libéral américain au niveau mondial ont provoqué un affaiblissement relatif de sa puissance globale, ce qui a non seulement laissé plus d’espace pour d’autres forces impérialiste mondiales comme la Chine et la Russie, mais aussi à des puissances régionales, que l’on appelle généralement sous-impérialisme, dans leurs régions respectives.

    Durant ces dernières décennies on a ainsi vu l’émergence de nombreux centres majeurs d’accumulation de capitaux qui sont de nouveaux pays industrialisés et ont une influence politique et des investissements régionaux toujours plus importants. Les classes dirigeantes de ces derniers, souvent nommés « pays émergents », ne sont pas des simples clients de l’impérialisme occidental et s’affirment de plus en plus comme des puissances régionales ayant leurs propres intérêts et ont la capacité de les défendre comme le Brésil en Amérique du Sud ou bien l’Afrique du Sud en Afrique Subsaharienne.

    Cela est aussi particulièrement visible au Moyen-Orient à la suite de l’affaiblissement relatif de la puissance américaine après son échec en Irak, où des Etats régionaux comme l’Iran, l’Egypte, la Turquie, l’Arabie Saoudite et le Qatar, ont joué un rôle grandissant dans la région et interviennent dans les processus révolutionnaires par leurs rivalités en soutenant différents acteurs en contradiction avec les demandes populaires pour la démocratie, la justice sociale et l’égalité.

    Dans une situation similaire, un certain nombre de personnes se revendiquant de la « gauche » ont un problème de dénoncer les ingérences militaires iraniennes (à travers les Pasdaran, les gardiens de la révolution) en Syrie et Iraq ainsi que l’assistance économique et soutien politique apporté au régime syrien ou au Hezbollah comme des formes d’interventions politiques pour maintenir son influence politique dans la région.

    Dans la région, l’Etat d’Israel est également au service de l’impérialisme occidental dans la région entière, à la différence qu’il s’agit dans son cas d’un projet colonial d’expulsion de la population indigène à savoir les palestiniens. Israel joue en effet depuis des décennies le rôle de chien garde des intérêts impérialistes occidentaux dans la région, notamment illustré par les propos du rédacteur en chef du quotidien Hareetz en 1951 « Israël devra être une espèce de chien de garde. Il n’y a pas lieu de craindre qu’il mette en oeuvre une politique agressive contre les états arabes si celle-ci est clairement contraire aux désirs de l’Amérique et de la Grande-Bretagne; par contre, si les puissances occidentales choisissent une fois, pour telle ou telle raison de fermer un oeil, on peut être certain qu’Israël sera capable de punir comme il se doit un ou plusieurs de ses états voisins dont l’impolitesse envers l’Occident dépasserait les limites de ce qui est autorisé. »

    L’affaiblissement relatif des Etats Unis au niveau mondial se voit d’ailleurs dans sa politique étrangère sous le gouvernement Obama par l’adoption d’une stratégie plus « multilatérale », de pousser et faire pression sur d’autres pays pour collaborer sur le plan mondial, et moins solitaire comme à l’époque de Bush. Le dernier exemple est la volonté des Etats-Unis de se doter une couverture internationale et de constituer une large coalition pour lutte contre le « terrorisme » de l’Etat Islamique en Syrie en Iraq.

    C’est qu’il faut également savoir c’est que les différentes puissances impérialistes mondiales et puissances régionales bourgeoises, en dépit de leur rivalité, collaborent lorsque le système global impérialiste est en danger, par exemple elles toutes un intérêt commun à la défaite des révolutions populaires de la région, que ce soit en Syrie et en ailleurs.

    Nous ne devons en effet pas imaginer les rivalités impérialistes à l’échelle mondiale entre les Etats-Unis, la Chine et la Russie comme impossibles à surmonter lorsque leurs intérêts sont en jeu et que les relations d’interdépendances sont en fait très présentes. Tous ces régimes sont des pouvoirs bourgeois qui sont ennemis des révolutions populaires, uniquement intéressés par un contexte politique stable qui leur permette d’accumuler et de développer leur capital politique et économique au mépris des classes populaires.

    En conclusion, le rôle des forces progressistes n’est pas de choisir entre deux forces impérialistes ou sous impérialistes qui s’affrontent pour des gains politiques et/ou exploiter davantage de ressources ou des peuples étrangers, cette compréhension affaiblit la lutte anti-capitaliste en mettant de côté le fait que le combat des forces progressistes doit toujours se situer en faveur des intérêts des classes populaires en lutte pour leur libération et émancipation contre toutes les formes d’impérialismes et qui par leurs luttes remettent en cause ce système impérialiste global. Choisir un impérialisme sur un autre, c’est garantir la stabilité du système capitaliste et d’exploitation des peuples.

    Joseph Daher  Posted on September 17, 2014

    http://syriafreedomforever.wordpress.com/2014/09/17/comprendre-limperialisme-comme-un-systeme/

  • Nouveautés sur "Lutte Ouvrière"

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  • Qui est le vainqueur dans l’ultime agression contre Gaza? (Avanti.be)

    Quel sera l’avenir de la Palestine ?

    Des tonnes d’explosifs lancée par les forces génocidaires israéliennes contre la population civile de Gaza (selon les experts c’est l’équivalent en puissance de 3 bombes atomiques comme celles utilisées contre Hiroshima et Nagasaki en 1945) n’ont pas été suffisantes pour stopper les lancement de roquettes de fabrication artisanale de la part du Hamas (mouvement islamiste de résistance), et encore moins pour liquider ses dirigeants et décimer ses alliés tactiques des organisations laïques palestiniennes : le Front Populaire pour la Libération de la Palestine (FPLP), le Front Démocratique pour la Libération de la Palestine (FDLP) et le Parti Communiste de Palestine (PCP).

    Les bombardements aveugles ont assassiné plus de 2.140 Palestiniens, en majorité des civils (femmes et enfants) et blessé 11.000 autres personnes. Ils ont également détruit la quasi-totalité de l’infrastructure civile éducative, sanitaire et industrielle. Des milliers de logements ont été détruits ou endommagés. Malgré tout, les Palestiniens n’ont pas plié face à la puissance militaire d’Israël et ils continuent à résister. C’est précisément cela que ne peuvent s’expliquer les sionistes. Les Palestiniens, mêmes dans les pires conditions provoquées par les constantes agressions israéliennes, le blocus et la trahison des tyrannies arabes du Golfe (essentiellement l’Arabie saoudite et le Qatar) se refusent à céder leur terre aux usurpateurs sionistes.

    Des situations imprévisibles surgissent sur le terrain. Les coups du Hamas contre Israël n’ont en rien été comparables aux dégâts humains et matériels causé par les sionistes à Gaza mais ils ont cependant provoqué un dommage psychologique inattendu ou sous estimé parmi les colons par les stratèges de Tel Aviv. Aujourd’hui, les Israéliens revivent les mêmes traumatismes d’anxiété qu’ils subirent durant les dernières aventures militaires israéliennes contre le Liban en 2006 et contre Gaza en 2008.

    L’illusion de sécurité suscitée par la prétendue supériorité qu’offrait le système « bouclier de d’acier » s’est évaporée. Le tant vanté système anti-missiles israélien n’a pas été aussi efficace qu’espéré face à la pluie de roquettes de fabrication artisanale (Katiusha). La propagande autour de ce système a été bien plus effective que le système lui-même.

    Les Israéliens, qui ont beaucoup de choses à perdre, ont commencé à remettre en question la direction sioniste actuelle pour son échec à Gaza. Tandis que les Palestiniens, qui n’ont rien à perdre parce qu’ils ont tout perdu, célèbrent la nouvelle trêve.

    Selon le sondage publié par le Canal 2 de la télévision israélienne ce lundi, le taux d’approbation du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou a chuté de 82% à 38%. La moitié des sondés a qualifié de « mauvaise » sa gestion du conflit. Tant Netanyahou que le Ministre de la Défense Moshe Yaalon et le Chef d’Etat-major Beni Gantz sont devenus la cible de cette vague de critiques (1).

    Néanmoins, les dirigeants sionistes, qui en connaissent un rayon dans l’art de la manipulation, prétendent aujourd’hui calmer ces critiques avec plus de « pain pour le cirque » en faveur des fondamentalistes sionistes. Netanyahu a en effet donné l’ordre de confisquer de nouvelles terres palestiniennes pour un total de 300.000 mètres carrés à Naplouse, au nord de la Cisjordanie (2) ainsi que l’emprisonnement de plusieurs cadres du FPLP qui se trouvaient dans cette même région.

    Parmi les prisonniers du régime sioniste se trouvent Ahmad al-Haj Muhammad, Abu al-Nimr et Zahi Khatatba, qui ont été arrêtés dans la ville de Naplouse Farik, tandis que Kamal Ibrahim Abu Tharifa, Youssef Abd al-Haq Shaddad et Abu Salama Moussa ont été interceptés à Naplouse. Hamayil Amjad, âgé de 37 ans, a été arrêté dans sa maison à Beta au cours d’une rafle. A Jénine, les forces israéliennes ont capturées Fadaa Zugheibi, Muhammad al-Zugheibi, Abdullah al-Afif, Alam Sami Masad et Jaafar Abu Salah. Mustafa Orabi Nakhla, ou Abu Wadee, a été arrêté près du camp de réfugiés de al-Jalazun au nord de Ramallah (3).

    Pour sa part, la direction palestinienne du Fatah est parvenue a un accord avec les leaders du Hamas afin d’initier les démarches nécessaires pour exiger l’intervention de la Tribunal Pénal International (TPI) pour que soient jugés les leaders sionistes pour leurs crimes de guerre à Gaza. Mais les dirigeants sionistes ne craignent cependant pas le TPI. Ils ont confiance en leurs lobbies pour faire en sorte que les Etats-Unis et leurs laquais européens bloquent au Conseil de sécurité de l’ONU et dans d’autres instances internationales toute possibilité d’action de ce Tribunal.

    Il convient de rappeler qu’Israël, tout comme les Etats-Unis, n’a pas ratifiée le traité qui a permis la création du TPI le 17 juillet 1998 en tant qu’unique organisme judiciaire international chargé de poursuivre et condamner les plus graves crimes de guerre, massacres et génocides commis par des individus ou des Etats.

    En définitive, qui a été le vainqueur ? Et jusque quand durera la trêve en Palestine ?

    Pour le malheur de l’humanité, la réponse est cruelle. C’est la mort qui a gagné. C’est le complexe militaro-industriel étasunien. Alors que les poches des contribuables étasuniens sont vides, les marchands de canons et de la mort (sionistes et néoconservateurs) ont gagné des millions de dollars en sacrifiant des milliers de Palestiniens.

    Israël n’a pas reconnue l’existence du peuple palestinien et n’a jamais respecté la résolution n°181 des Nations Unies (de 1947) qui divisait la Palestine historique en deux Etats en accordant seulement une partie de cet espace (52% de la Palestine) aux Européens de religion juive qui arrivèrent dans ce pays à la suite du génocide nazi.

    Il convient de rappeler que les dirigeants sionistes historiques comme David Ben Gurion (1886-1973), Menhaem Begin (1913-1992) et Golda Meir (1898-1978), qui occupèrent le poste de Premier ministre, tout comme ceux d’aujourd’hui, Ehoud Plmert et Benjamin Netanyahou, entres autres, ont clairement laissé entendre qu’ils ne reconnaîtrons pas la création d’un Etat appelé Palestine parce que, selon eux, « les Palestiniens n’ont jamais existé ».

    La recentre « trêve » instaurée en Palestine sera similaire aux autres « trêves » qui se sont produites dans le passé : le régime sioniste l’interprète comme un « repos bien mérité » pour ses troupes d’assassins qui durera le temps nécessaire pour calmer l’opinion publique mondiale et pour reconstituer l’arsenal militaire épuisé au cours de cette dernière aventure criminelle.

    Israël a gaspillé plus de 2,5 milliards de dollars au cours des 50 jours qu’à durée l’agressé contre Gaza (quelques 60 millions de dollars par jour) (4) sans parvenir à atteindre ses objectifs. Un somme qui représente la quasi-totalité de ce qu’elle reçoit annuellement de la part des Etats-Unis pour sa défense. Israël s’attend ainsi à recevoir 3 autres milliards de dollars en armements (3) des Etats-Unis en 2015.

    L’avenir de la Palestine, quant à lui, continuera à dépendre de la résistance de son peuple et des changements géopolitiques qui peuvent survenir dans cette région bouleversée de la planète.

    Basem Tajeldine

    Source :
    http://www.rebelion.org/noticia.php?id=189207

    Traductions françaises pour Avanti4.be : Ataulfo Riera

    Notes :
    [1] http://www.abna.ir/spanish/service/middle-east/archive/2014/08/28/633984/story.html
    [2] http://hispantv.com/detail/2014/03/31/265775/israel-ordena-confiscacion-tierras-cisjordania
    [3] http://www.tercerainformacion.es/spip.php?article73108
    [4] http://elcomercio.pe/mundo/oriente-medio/israel-gasta-us-60-millones-diarios-guerra-gaza-noticia-1751765
    [5] http://www.correodelorinoco.gob.ve/economia/por-que-ee-uu-le-entrega-millones-ayuda-militar-a-israel/

    http://www.avanti4.be/analyses/article/qui-a-gagne-la-guerre-de-gaza

  • Qui a gagné la guerre de Gaza? (Avanti.be)

    Qui a gagné la guerre de Gaza ?

    De nombreuses discussions complexes se centrent en ce moment sur une simple question : qui peut réclamer la victoire dans la guerre de Gaza ? Les termes du cessez-le-feu révèlent que ni le Hamas ni Israël ne sont parvenus à obtenir ce qu’ils voulaient. Quels sont les gains et les pertes de chaque camp et qui sont les vainqueurs ?

    Le Hamas a été capable d’exercer une certaine dissuasion, démontrant ainsi un incroyable niveau de résistance et de force en dépit de ne compter que sur des armes primitives. Il a été capable d’obliger Israël à accepter un allègement du blocus, permettant ainsi l’entrée de plus de biens, d’aide humanitaire et de matériaux pour la reconstruction, de réduire la zone de restriction afin que les Palestiniens aient un meilleur accès aux terres cultivables et d’élargir à 9,6 Km la zone de pêche face à la côte de Gaza. On dit que l’Egypte aurait accepté d’ouvrir le passage de Rafah, à la condition que le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas assume la responsabilité de sa gestion. Et, par-dessus tout, le bénéfice majeur et le plus important du Hamas a été l’augmentation en sa faveur du soutien populaire et de l’admiration des Palestiniens de tous les secteurs politiques vu qu’il est devenu l’épicentre de la résistance palestinienne. Mais il est difficile de savoir si ce soutien se maintiendra dans les jours et les mois à venir.

    Quant au négatif, le Hamas n’a pas été capable de lever totalement le blocus ; il n’est pas parvenu à obtenir le port maritime et l’aéroport réclamés par les Palestiniens et n’a pas été capable de négocier la libération des prisonniers palestiniens. En outre, les pertes humaines ont été lourdes à Gaza : 2.142 personnes ont été assassinées par Israël – la majorité étant des civils – dont plus de 500 enfants. 540.000 personnes sont restées sans logement parce qu’Israël a délibérément détruit leurs maisons et leurs immeubles. L’infrastructure et l’économie de Gaza sont en ruines et presque la moitié de la ville est réduite en décombres. Le Hamas a également suscité les critiques de groupes de droits humains et d’observateurs internationaux en tirant des roquettes de manière indiscriminée contre Israël et pour les assassinats extrajudiciaires de ceux qui sont accusés de collaboration.

    Du côté israélien, la quatrième armée du monde n’a pas été capable de maintenir son opération terrestre à Gaza et a échouée dans son objectif déclaré d’expulser le Hamas du pouvoir – ou même de l’affaiblir. Nous ne saurons jamais réellement si Israël a détruit tous les tunnels, comme l’affirme Tel Aviv. Elle n’a pas été capable de rompre l’accord d’unité entre le Fatah et le Hamas. Elle a perdue la guerre de l’opinion publique quand les images de sa brutalité à Gaza ont été diffusées dans le monde entier. Elle a également perdue 69 des siens, presque tous des soldats. En contrepartie de ces pertes, Israël a obtenue du Hamas la promesse de stopper les tirs de roquettes sur son territoire – chose qui a déjà été obtenue plusieurs fois auparavant, sans qu’un tel déploiement massif de barbarie ne soit nécessaire. De fait, Israël a obtenue bien peu de choses, mis à part l’allongement de sa liste de crimes de guerre contre les Palestiniens.

    S’il faut se réjouir que les deux parties soient parvenues à un accord et que les bombes ont cessé de tomber, il faut reconnaître aussi que le cessez-le-feu n’est qu’une solution précaire pour un problème plus vaste. Les politiques de nettoyage ethnique et de spoliation du peuple palestinien initiées il y a plus de 67 ans par Israël se poursuivent de manière accélérée, sans rendre de comptes à quiconque. Pendant plus de 50 jours, nous avons été témoins de la manière avec laquelle on accorde à Israël une impunité totale pour des actes qui piétinent le droit international, des êtres humains et leurs moyens de vie. Pendant ce temps, le peuple palestinien a été abandonné à son sort sous le regard indifférent de la communauté internationale.

    Un changement fondamental est nécessaire et il est déjà en marche. S’il y avait une victoire à réclamer, elle serait avant tout celle des Palestiniens de Gaza, qui ont démontré une patience, une ténacité et un sens du sacrifice incroyables dans leur lutte pour la liberté. Dans une moindre mesure, il s’agit d’une victoire pour les personnes conscientes du monde entier : depuis celles qui ont abandonné leurs loyautés communautaires pour dire « Pas en notre nom », jusqu’à celles qui ont dépassé les frontières de leurs factions pour dire : « Nous sommes ensemble ».

    La victoire peut être aussi réclamée par les millions de personnes qui ont manifesté partout dans le monde, qui ont mené des actions créatives dans les ports maritimes, qui ont porté des messages sur des banderoles et des pancartes, qui ont hissé le drapeau palestinien ou l’ont projeté sur les murs des parlements… C’est une victoire pour ceux qui ont occupé les toits des usines d’armes et ont dansé dans des flahs-mobs dans les centres commerciaux. C’est une victoire pour le mouvement pour le Boycott, le Désinvestissement et les Sanctions (BDS) contre Israël, qui a vu une énorme augmentation du soutien d’artistes, d’universitaires, de politiciens et de syndicats en sa faveur.

    Qui donc a réellement gagné la guerre de Gaza ? C’est la cause palestinienne.
    14 septembre 2014

    Samah Sabawi est une Palestinienne exilée en Australie, elle est poète, dramaturge, analyste politique et militante des droits de l’Homme.

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    Source : http://mariaenpalestina.wordpress.com/2014/08/29/quien-gano-la-guerra-sobre-gaza/

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