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Documents - Page 36

  • Nouveautés sur "Lutte Ouvrière"

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  • Crimes de guerre à Gaza: les responsables israéliens doivent en répondre devant la CPI (Attac)

     

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    Crimes de guerre à Gaza : les responsables israéliens doivent en répondre devant la CPI

    Depuis plus d’un mois, Gaza croule sous le déluge des bombes et sous les incursions terrestres de l’armée israélienne, qui ont tué 1900 Palestiniens. La communauté internationale ne prend aucune mesure pour stopper cette agression et les crimes de guerre qu’elle occasionne. 85% des victimes et des blessés sont des civils, dont plus de 400 enfants.

    Pendant ce temps, les roquettes du Hamas, supposées justifier l’opération israélienne, ont fait trois victimes civiles. C’est déjà trop, mais la disproportion est absurde et écrasante. Malgré ces crimes de guerre, la communauté internationale se contente de vagues appels au calme, organisant ainsi l’impunité de l’État d’Israël au mépris du droit international et du droit humanitaire.

    Le peuple Palestinien exerce depuis 1948 son droit à la résistance pour se libérer de l’occu- pation illégale et du joug colonial. Attac lui exprime sa totale solidarité et soutient la plainte déposée par le ministre de la Justice du gouvernement d’union et par le procureur de la Bande de Gaza devant la Cour pénale internationale (CPI). Devant l’inaction internationale, il s’agit d’une des seules voies existant pour mettre en cause l’impunité des dirigeants israéliens et pour donner aux victimes accès à la justice.

    Attac demande au gouvernement français de cesser de soutenir la politique israélienne et de prendre des initiatives internationales fortes pour obtenir :

    -L’arrêt immédiat et définitif des bombardements et des incursions terrestres sur la Bande de Gaza

    -Une enquête internationale pour établir les responsabilités israéliennes dans les violations du droit international et humanitaire

    -La fin du blocus illégal de la Bande de Gaza

    -Une force internationale sous l’égide de l’ONU pour protéger la population palestinienne de la Bande de Gaza et de la Cisjordanie

    -La fin de la colonisation israélienne en Cisjordanie

    -La reconnaissance effective du droit à l’autodétermination du peuple palestinien

    -La fin de toute coopération militaire et des ventes d’armes à Israël

    -La suspension, sans délai, de l’accord d’association entre l’Union Européenne et l’État d’Israël tant que cet État ne se conforme pas au droit international

    -La convocation urgente d’une réunion des hautes parties contractantes à la Quatrième Convention de Genève

    Attac appelle tous ses adhérents à renforcer la campagne internationale BDS (Boycott-désinvestisse- ment-sanction) que mène la société civile internationale pour contraindre Israël à changer de politique.

    Attac engage tous ses membres à signer la pétition adressée à la Procureure de la Cour pénale internationale : http://icc4israel.wesign.it/fr

    Attac France, membre du collectif pour une paix juste et durable entre palestiniens et israéliens
    membre de la campagne BDS France

    Communiqué 13 août 2014

    http://www.agencemediapalestine.fr/blog/2014/08/13/communique-dattac-crimes-de-guerre-a-gaza-les-responsables-israeliens-doivent-en-repondre-devant-la-cpi/

  • Israël, l’éternel dissident international (Afps)

     

    Jean-​​Claude Woillet, ancien expert consultant des Nations Unies, explique en quoi Israël ne res­pecte pas les termes de son adhésion à l’ONU, les Conven­tions de Genève, la Décla­ration uni­ver­selle des droits de l’homme et les réso­lu­tions adoptées chaque année pour lui demander de res­pecter ses enga­ge­ments, et le droit international.

    1/​ Une admission caduque à l’ONU

    La réso­lution 273, adoptée à la majorité par l’Assemblée générale le 11 mai 1949, relative à l’admission d’Israël à l’Organisation des Nations unies, précise que l’État d’Israël « accepte sans réserve aucune les obli­ga­tions découlant de la Charte des Nations unies et s’engage à les res­pecter du jour où il deviendra membre des Nations unies. À com­mencer par la réso­lution 181 du 29 novembre 1947 sur le plan de partage de la Palestine et la réso­lution 194 du 11 décembre 1948 sur le droit au retour des réfugiés ».

    Après un débat qui avait duré deux mois, l’Assemblée générale avait adopté un plan de partage, un document détaillé en quatre parties jointes à la réso­lution 181, pré­voyant que la Palestine était divisée en huit parties : trois divi­sions juives, trois divi­sions arabes. La sep­tième concernait Jaffa, qui devait devenir une enclave arabe à l’intérieur du ter­ri­toire juif. Le régime inter­na­tional de Jéru­salem – la hui­tième division – devait être admi­nistré par le Conseil de tutelle des Nations Unies.

    Non seulement l’État d’Israël n’a pas res­pecté la réso­lution 181 mais s’est emparé de por­tions de ter­ri­toire attri­buées aux Pales­ti­niens, ainsi qu’une partie de Jérusalem.

    La réso­lution 194 pré­voyait, elle, « que les réfugiés sou­haitant retourner dans leurs foyers et vivre en paix avec leurs voisins pou­vaient être auto­risés à le faire à une date aussi rap­prochée que pos­sible et que ceux qui déci­de­raient de ne pas rentrer devrait être indem­nisés de leurs biens ». Cette réso­lution, qui concernait 750 000 réfugiés pales­ti­niens chassés de leurs terres, n’a jamais été appliquée par Israël.

    N’ayant pas res­pecté les obli­ga­tions de la Charte des Nations unies, dont les deux réso­lu­tions 181 et 194, il y a donc lieu de penser que la réso­lution 273 est caduque et qu’Israël ne peut pas pré­tendre être admis au sein de l’Organisation des Nations unies.

    Ils n’est pas non plus inutile de rap­peler quels sont les buts et les prin­cipes énoncés par la Charte des Nations unies, au cha­pitre I, article 1 : « Main­tenir la paix et la sécurité inter­na­tionale et, à cette fin, prendre des mesures col­lec­tives effi­caces en vue de pré­venir et d’écarter les menaces à la paix et de réprimer tout acte d’agression ou autre rupture de la paix, et réa­liser, par des moyens paci­fiques, confor­mément aux prin­cipes de la justice et du droit inter­na­tional, l’ajustement ou le règlement de dif­fé­rends ou de situa­tions, de caractère inter­na­tional, sus­cep­tibles de mener à une rupture de la paix. « Déve­lopper entre les Nations des rela­tions ami­cales fondées sur le respect du principe de l’égalité des droits des peuples et de leur droit à dis­poser d’eux-mêmes, et prendre toutes autres mesures propres à conso­lider la paix du monde.

    « Réa­liser la coopé­ration inter­na­tionale en résolvant les pro­blèmes inter­na­tionaux d’ordre éco­no­mique, social, intel­lectuel ou huma­ni­taire, en déve­loppant et en encou­ra­geant le respect des droits de l’homme et des libertés fon­da­men­tales pour tous, sans dis­tinction de race, le sexe, de langue ou de religion. »

    Il est clair qu’Israël n’a pas res­pecté ces buts et prin­cipes de la Charte. Pour s’en convaincre, il suffit de rap­peler quelques-​​unes des très nom­breuses réso­lu­tions émises par l’Assemblée Générale et le Conseil de Sécurité – plus d’une qua­ran­taine – condamnant l’attitude d’Israël. Chaque année, depuis 1949, Israël est rappelé au respect de la Charte, de la Décla­ration uni­ver­selle des droits de l’Homme et de la qua­trième Convention de Genève. C’est, de loin, le pays le plus mis en cause au plan inter­na­tional. Vis-​​à-​​vis des Pales­ti­niens, des Libanais, des Syriens, des Jor­da­niens, des Égyp­tiens, Israël s’est com­porté, se com­porte encore, comme un État sans scru­pules, indif­férent au droit inter­na­tional, alors même qu’il est (encore) membre de l’Organisation des Nations Unies.

    2/​ De multiples résolutions des Nations unies non respectées

    À compter de 1949, les guerres menées par l’armée israé­lienne contre ses voisins arabes et l’occupation des ter­ri­toires pales­ti­niens font l’objet de nom­breuses réso­lu­tions condamnant Israël au nom de la com­mu­nauté inter­na­tionale. L’augmentation du nombre de réso­lu­tions liées à la mul­ti­pli­cation des conflits dans le monde, au cours des der­nières décennies, va donner l’impression d’une nor­ma­li­sation de l’État d’Israël vis-​​à-​​vis de l’ONU. Il n’en est rien. Israël refuse tou­jours de mettre en œuvre les réso­lu­tions qui le concernent, continue d’ignorer les nou­velles réso­lu­tions et poursuit sa poli­tique colo­ni­sa­trice d’occupation.

    Une revue d’un certain nombre de réso­lu­tions adressées à Israël entre 1949 et 2009 en témoigne.

    La réso­lution 237 du 14 juin 1967 « prie le gou­ver­nement Israélien d’assurer la sûreté, le bien-​​être et la sécurité des habi­tants des zones où des opé­ra­tions mili­taires ont lieu et de faci­liter le retour des habi­tants qui se sont enfuis de ces zones depuis le déclen­chement des hostilités ».

    La réso­lution 242 du 22 novembre 1967 demande « le retrait des forces armées Israé­liens des ter­ri­toires occupés lors du récent conflit ».

    Le 21 mars 1968, le Conseil de Sécurité adopte la réso­lution 248 qui « condamne l’action mili­taire lancée par Israël en vio­lation fla­grante de la Charte des Nations Unies et des réso­lu­tions rela­tives au cessez-​​le-​​feu ».

    Les réso­lu­tions 250 et 251, d’avril et mai 1968, invitent à renoncer, puis déplorent un défilé mili­taire organisé par Israël à Jéru­salem le 2 mai 1968.

    La réso­lution 252 du 21 mai 1968 déplore qu’« Israël ait manqué de se conformer aux réso­lu­tions de l’Assemblée Générale ».

    Le 5 août 1968, l’Assemblée Générale « considère que toutes les mesures et dis­po­si­tions légis­la­tives et admi­nis­tra­tives prises par Israël, y compris l’expropriation des terres et de biens immo­bi­liers qui tendent à modifier le statut juri­dique de Jéru­salem, sont non valides et ne peuvent modifier ce statut ; « Demande d’urgence à Israël de rap­porter toutes les mesures de cette nature déjà prises et de s’abstenir immé­dia­tement de toute nou­velle action qui tend à modifier le statut de Jérusalem ».

    La réso­lution 265 du 1er avril 1969 « condamne les attaques aériennes pré­mé­ditées lancées récemment par Israël contre des vil­lages et des zones habitées en Jor­danie, en vio­lation fla­grante de la Charte des Nations Unies et des réso­lu­tions rela­tives au cessez-​​le-​​feu, et avertit une fois de plus que si de telles attaques se répé­taient, le Conseil de Sécurité devrait se réunir pour envi­sager des mesures nou­velles et plus effi­caces prévues par la Charte, pour assurer que de pareilles attaques ne se répètent pas ».

    La réso­lution 280 du 19 mai 1970, concernant le Liban, « déplore le man­quement d’Israël à res­pecter les réso­lu­tions 262 et 270 et condamne Israël pour son action mili­taire pré­mé­ditée en vio­lation de ses obli­ga­tions aux termes de la Charte des Nations Unies ».

    La réso­lution 298 du 23 sep­tembre 1971 « réaf­firme le principe que l’acquisition d’un ter­ri­toire par une conquête mili­taire est inad­mis­sible », à propos de la partie de Jéru­salem occupée. À noter que cette réso­lution a été prise à l’unanimité du Conseil de Sécurité.

    La réso­lution 452 du 20 juillet 1979 précise : « consi­dérant que la poli­tique d’Israël qui consiste à établir des colonies de peu­plement dans les ter­ri­toires arabes occupés n’a aucune validité en droit et constitue une vio­lation de la Convention de Genève relative à la pro­tection des per­sonnes civiles en temps de guerre du 12 août 1949 ; « Pro­fon­dément pré­occupé par la manière dont les auto­rités israé­liennes appliquent cette poli­tique de colo­ni­sation dans les ter­ri­toires arabes occupés, y compris Jéru­salem, et par ses consé­quences pour la popu­lation arabe palestinienne.

    « Sou­li­gnant la nécessité d’aborder de front la question des colonies de peu­plement exis­tantes et d’envisager des mesures visant à assurer la pro­tection impar­tiale des biens saisis.

    Demande au gou­ver­nement et au peuple israélien de cesser d’urgence d’établir, édifier et pla­nifier des colonies de peu­plement dans les ter­ri­toires arabes occupés depuis 1967, y compris Jérusalem… »

    La réso­lution 469 du 20 mai 1980, tou­jours concernant Israël, « rap­pelle la Convention de Genève relative à la pro­tection des per­sonnes civiles en temps de guerre du 12 août 1949 et en par­ti­culier l’article 1 qui dispose que les Hautes parties contrac­tantes s’engagent à res­pecter et à faire res­pecter la pré­sente Convention en toutes cir­cons­tances et à l’article 49 qui dispose que les trans­ferts forcés, ou indi­vi­duels, ainsi que les dépor­ta­tions de per­sonnes pro­tégées hors des ter­ri­toires occupés dans le ter­ri­toire de la Puis­sance occu­pante ou dans celui de tout autre État, occupé ou non sont interdits, quel qu’en soit le motif ».

    Les résolutions 475, 476, 478, 484, en 1980, vont dans le même sens.

    La réso­lution 592 du 8 décembre 1986, à propos de Jéru­salem, déplore vivement les actes de l’armée israé­lienne qui, ayant ouvert le feu, a tué ou blessé des étu­diants sans défense et demande à nouveau à Israël de se conformer à la Convention de Genève.

    La réso­lution 605 du 22 décembre 1987 rap­pelle « les droits inalié­nables de tous les peuples reconnus par la Charte des Nations Unies et pro­clamés dans la Décla­ration Uni­ver­selle des Droits de l’Homme, ainsi que la Convention de Genève. Elle déplore vivement ces poli­tiques et pra­tiques d’Israël, Puis­sance occu­pante qui viole les droits de l’homme du peuple pales­tinien dans les ter­ri­toires occupés, en par­ti­culier le fait que l’armée israé­lienne a ouvert le feu, tuant et blessant des civils pales­ti­niens sans défense ».

    Mêmes résolutions en 1988, 1989, 19901991.

    Dans la réso­lution 726 du 6 janvier 1992, « les membres du Conseil sont vivement pré­oc­cupés par la dégra­dation constante de la situation dans la bande de Gaza et en par­ti­culier par la grave situation qui règne actuel­lement à Rafah, où plu­sieurs Pales­ti­niens ont été tués et de nom­breux autres blessés. Israël doit se conformer à la Convention de Genève, qu’il a signé ».

    Même pré­oc­cu­pation pour le non-​​respect de la Convention de Genève la même année. Réso­lution 799 du 18 décembre 1992.

    La réso­lution 1738 du 20 décembre 2006 sou­ligne : « Il existe en droit inter­na­tional huma­ni­taire des règles pro­hibant les attaques dirigées inten­tion­nel­lement contre des civils, qui, en période de conflit armé, consti­tuent des crimes de guerre et rap­pelle qu’il est impé­ratif que les États mettent un terme à l’impunité des auteurs de ces attaques ».

    La réso­lution 860 du 8 janvier 2009, pré­oc­cupée par la lourde perte en vies humaines par la popu­lation civile de Gaza, appelle à un cessez-​​le-​​feu menant au retrait total des forces israé­liennes de Gaza.

    Pour les occu­pa­tions mili­taires suc­ces­sives du ter­ri­toire de Gaza et les mas­sacres de civils qui lui sont associés, Israël est clai­rement et net­tement condamné par la com­mu­nauté internationale.

    L’État d’Israël ne tient donc sys­té­ma­ti­quement aucun compte des réso­lu­tions des Nations Unies alors qu’il prétend en faire partie.

    3/​ Non respect de la Déclaration universelle des droits de l’homme

    En tant que membre de l’ONU, Israël a adopté la Décla­ration uni­ver­selle des droits de l’homme, pro­clamée le 10 décembre 1948. En intro­duction de cette Décla­ration, il est précisé que « l’Assemblée Générale a demandé aux Etats Membres de publier le texte de la Décla­ration et de faire en sorte qu’il soit dis­tribué, affiché, lu et com­menté prin­ci­pa­lement dans les écoles et autres éta­blis­se­ments d’enseignement, sans dis­tinction fondée sur le statut poli­tique des pays ou des territoires ».

    Le préambule de la déclaration précise notamment :

    « Consi­dérant que la recon­nais­sance de la dignité inhé­rente à tous les membres de la famille humaine et de leurs droits égaux et inalié­nables consti­tuent le fon­dement de la liberté, de la justice de la paix dans le monde.

    « Consi­dérant que la mécon­nais­sance et le mépris des droits de l’homme ont conduit à des actes de bar­barie qui révoltent la conscience de l’humanité et que l’achèvement d’un monde où les êtres humains seront libres de parler et de croire, libérés de la terreur et de la misère a été pro­clamée comme la plus haute aspi­ration de l’homme.

    « … Consi­dérant que les États Membres se sont engagés à assurer, en coopé­ration avec l’Organisation des Nations Unies, le respect uni­versel et effectif des droits de l’homme et des libertés fondamentales. »

    L’État d’Israël n’a pas diffusé le texte de la Décla­ration, lui qui en a violé, à plu­sieurs reprises, de nom­breux articles, comme l’attestent les réso­lu­tions du Conseil de Sécurité, entre autres l’article 9 : « Nul ne peut être arbi­trai­rement arrêté détenu ou exilé », où l’article 12 : « nul ne sera l’objet d’immixtion arbi­traire dans sa vie privée, sa famille, son domicile ou sa cor­res­pon­dance, ni d’atteinte à son honneur et sa réputation… ».

    Les articles 13, 14, 17 et bien d’autres encore sur les 30 de la Décla­ration sont aussi conti­nuel­lement et mas­si­vement violés par Israël vis-​​à-​​vis du peuple palestinien.

    De fait, Israël ne reconnaît pas la Décla­ration uni­ver­selle des droits de l’Homme.

    4/​ Non application des Conventions de Genève

    Quatre conven­tions dites de Genève ont été éta­blies en 1949 et deux pro­to­coles addi­tionnels adoptés en 1977. Israël a signé la Convention de Genève le 8 décembre 1949 et les a ratifiés le 6 juillet 1951 sous réserve tou­tefois de rem­placer Croix-​​Rouge et Croissant-​​Rouge par « Bou­clier rouge de David ».

    Dans l’article 49 de la qua­trième Convention de Genève, il est précisé que « la Puis­sance occu­pante ne pourra pro­céder à la dépor­tation ou transfert d’une partie de sa propre popu­lation civile dans les ter­ri­toires occupés par elle ».

    Ce texte a été confirmé le 5 décembre 2001 par 114 contrac­tants qui ont réaf­firmé l’applicabilité de la qua­trième Convention de Genève aux ter­ri­toires pales­ti­niens occupés, incluant Jéru­salem est. L’illégalité des colonies et leur extension sont éga­lement réaffirmées.

    Israël refuse cette décision de la com­mu­nauté inter­na­tionale et déclare que la qua­trième Convention de Genève ne s’applique pas aux ter­ri­toires occupés ni aux colonies et que ses pra­tiques sont jus­ti­fiées : colonies juives, puni­tions col­lec­tives, homi­cides, trai­te­ments inhu­mains des civils, trans­ferts forcés, attaques contre des for­ma­tions médi­cales et éducatives…

    L’ensemble des vio­la­tions de la Convention par Israël relève, selon la Convention, soit de « crime contre la paix » soit de « crimes de guerre ».

    Les réso­lu­tions des Nations Unies ont rappelé, plu­sieurs fois, le caractère inac­cep­table de l’attitude d’Israël dans le domaine du droit huma­ni­taire inter­na­tional. La guerre récente à Gaza en a été une nou­velle illus­tration dramatique.

    5/​ Alors que faire ?

    • UNRWA

    En réponse au refus d’Israël de res­pecter la réso­lution 194 sur le droit au retour des réfugiés et devant la situation dra­ma­tique de ceux-​​ci, l’Assemblée générale des Nations unies a adopté, le 8 décembre 1949, dans la réso­lution 302, la création de l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Moyen-​​Orient (UNRWA, en anglais). C’est un pro­gramme d’aide aux réfugiés, à Gaza, en Cis­jor­danie, y compris Jéru­salem, en Jor­danie, au Liban et en Syrie, dis­tinct du Haut-​​Commissariat aux réfugiés (HCR). Prévu pour être tem­po­raire, ce pro­gramme a été régu­liè­rement renouvelé par l’Assemblée générale des Nations unies, le mandat actuel court jusqu’au 30 juin 2017.

    Le pro­gramme, qui inter­vient dans une soixan­taine de camps de réfugiés et emploie près de 30 000 agents dont 99 % de Pales­ti­niens, touche plus de 5 mil­lions de per­sonnes et s’applique aussi aux des­cen­dants de réfugiés vivant dans les camps, ce qui n’est pas le cas pour le HCR. À noter que le CRIF accuse l’UNRWA d’employer des ter­ro­ristes ! Israël ne finance évi­demment pas le budget régulier, qui s’élève à 500 mil­lions de dollars des États-​​Unis. Bien qu’essentielle, la création de l’UNRWA ne résout pas la question du com­por­tement de l’État d’Israël vis-​​à-​​vis des Nations unies et des réfugiés.

    • De nouvelles résolutions ?

    Une nou­velle réso­lution pourrait porter sur un rappel de celles qui n’ont pas été res­pectées par Israël, et elles sont nom­breuses, ou sur de nou­velles, par exemple : ins­tal­lation d’une force d’urgence des Nations unies autour de Gaza comme c’est le cas à la fron­tière du Liban et à la fron­tière syrienne, inter­diction de survol à Gaza (no Fly zone, comme en Libye ou en Irak). Pourquoi Israël respecterait-​​il ces réso­lu­tions alors qu’il ignore toutes celles qui le concernent et pourquoi les États-​​Unis les voteraient-​​ils alors qu’ils se sont opposés plus de 40 fois aux réso­lu­tions concernant Israël ? Il y a donc peu de chances que ce soit une solution, en dépit de l’intérêt que cer­taines réso­lu­tions nou­velles peuvent présenter.

    • Une condamnation internationale ?

    Outre la condam­nation morale et juri­dique d’Israël par une grande partie de la com­mu­nauté inter­na­tionale, ce que sou­ligne la majorité des 15 membres du Conseil de Sécurité, la majorité des membres des 193 États membres de l’Assemblée générale, les 114 contrac­tants de la qua­trième Convention de Genève.

    La Palestine a obtenu le statut d’État obser­vateur non membre auprès de l’ONU le 29 novembre 2012. Ce statut donne accès au Tri­bunal pénal inter­na­tional et aux nom­breuses agences de l’ONU. Sur les 193 Etats membres, 9 ont voté contre (États-​​Unis, Canada, Israël, îles Mar­shall, Micro­nésie, Nauru, Palaos, Panama, Répu­blique tchèque), soit 4,6 % des Etats membres, 41 se sont abs­tenus (dont l’Allemagne, la Bul­garie, la Croatie, l’Estonie, la Hongrie, la Let­tonie, la Lituanie, la Pologne, les Pays-​​Bas, la Rou­manie, la Slo­vénie, le Royaume-​​Uni, pour l’Union euro­péenne), soit 21,2 % des Etats membres, 5 étaient absents (dont l’Ukraine), soit 2,6 % et 138 Etats membres ont voté pour (dont la France, l’Autriche, la Bel­gique, Chypre, le Danemark, l’Espagne, la Fin­lande, la Grèce, l’Irlande, l’Italie, le Luxem­bourg, Malte, le Por­tugal, la Suède, pour l’Union euro­péenne), soit 71,6 % des Etats membres.

    En dépit des menaces israé­liennes et de l’opposition et des pres­sions des États-​​Unis, la Palestine s’engage en vue de porter plainte auprès du Tri­bunal pénal inter­na­tional. Bien que valable, cette demande risque d’être com­pliquée et longue à mettre en œuvre, même si l’objet est jus­tifié puisque toute colo­ni­sation est consi­dérée comme un « crime de guerre » au regard du droit international.

    • Annulation de l’admission d’Israël au sein des Nations unies

    Le non-​​respect par Israël des clauses de la réso­lution 273 concernant l’admission d’Israël, autrement dit le plan de partage de la Palestine et le droit au retour des réfugiés, devrait entraîner la nullité de cette réso­lution 273, ce qui pourrait faire l’objet d’une nou­velle réso­lution rec­ti­fi­cative. Il est clair que les États-​​Unis s’y oppo­se­raient mais la réso­lution 273 a été votée par l’Assemblée générale de l’ONU et non par le Conseil de sécurité. Ce serait donc à l’Assemblée générale de prendre cette décision, à la majorité des deux tiers. Rap­pelons que la Palestine a été admise à l’ONU par 71,6 % des États membres.

    • Des sanctions internationales

    Le cha­pitre 7 de la Charte des Nations unies est intitulé Actions en cas de menace contre la paix, de rupture de la paix et d’actes d’agression, ce qui est mani­fes­tement le cas d’Israël vis-​​à-​​vis de la Palestine. Lorsque qu’une telle situation existe, le Conseil de sécurité peut faire des recom­man­da­tions ou prendre des mesures. Des réso­lu­tions ont été adoptées et des forces d’interposition mises en place, sans effet sur le com­por­tement inter­na­tional d’Israël. Il faut donc aller plus loin, ce qui est prévu à l’article 41 du cha­pitre 7 : « Le Conseil de sécurité peut décider quelles mesures n’impliquant pas l’emploi de la force armée doivent être prises pour donner effet à ses déci­sions et peut inviter les membres des Nations unies à appliquer ces mesures. Celles-​​ci peuvent com­prendre : l’interruption com­plète ou par­tielle des rela­tions éco­no­miques et des com­mu­ni­ca­tions fer­ro­viaires, mari­times, aériennes, pos­tales, télé­gra­phiques, radio­élec­triques et des autres moyens de com­mu­ni­cation, ainsi que la rupture des rela­tions diplomatiques. »

    Si le Conseil de sécurité le décidait, il est certain que les États-​​Unis use­raient de leur veto mais des pays peuvent sanc­tionner eux-​​mêmes Israël, ce qui est le cas des pays arabes et d’un certain nombre de pays latino-​​américains.

    L’usage de la force par les Nations unies en cas d’insuffisance des mesures pré­cé­dentes, évoqué dans l’article 42, n’a pra­ti­quement aucune chance d’être mis en œuvre pour Israël alors qu’il l’a été dans d’autres pays.

    Dans le cadre des Nations unies, les sanc­tions ont peu de chance d’être appli­quées à Israël mais chaque pays ou orga­ni­sation régionale (par exemple l’Union euro­péenne) peut sanc­tionner direc­tement un Israël bafouant le droit inter­na­tional et pra­ti­quant le crime de guerre dans les ter­ri­toires occupés et à Gaza. Il en va, pour ces pays et orga­ni­sa­tions, du respect du droit inter­na­tional, de la justice, de la paix.

    • Exclusion d’Israël de l’ONU

    L’article 6 du cha­pitre 2 de la Charte des Nations unies précise que « si un membre de l’Organisation enfreint de manière per­sis­tante les prin­cipes énoncés dans la pré­sente Charte, il peut être exclu de l’Organisation par l’Assemblée générale sur recom­man­dation du Conseil de sécurité ».

    C’est le cas d’Israël, qui non seulement enfreint la Charte depuis son adhésion en 1949, mais aussi la Décla­ration uni­ver­selle des droits de l’Homme et les Conven­tions de Genève.

    Le veto pré­vi­sible des États-​​Unis à une telle décision la blo­querait. Cela signifie que, très pré­ci­sément, les États-​​Unis valident la position dis­si­dente d’Israël par rapport à la com­mu­nauté internationale.

    Les États-​​Unis eux-​​mêmes relèvent d’une attitude dis­si­dente vis-​​à-​​vis des Nations unies. Ils quittent les agences des Nations unies uni­la­té­ra­lement lorsqu’ils sont en désaccord (exemple : Unesco, BIT…). Ils se sont opposés à la recon­nais­sance de la Palestine comme État obser­vateur non membre, contrai­rement à la position de plus des deux tiers des 193 États membres de l’ONU.

    Les États-​​Unis financent à hauteur de 22 % le budget régulier des Nations unies, qui s’élève à 5,5 mil­liards de dollars des États-​​Unis pour deux ans (biennum), soit 1,2 mil­liard. À noter que ce budget mondial est non seulement extrê­mement faible (3,5 % du chiffre d’affaires de la SNCF par exemple) mais des pays sont régu­liè­rement en retard de paiement. Le prin­cipal État endetté vis-​​à-​​vis des Nations unies est pré­ci­sément les États-​​Unis qui, à cer­taines époques, devaient 1,3 mil­liard de dollars. Ils sont encore endettés aujourd’hui et ont la détes­table habitude de se livrer à un chantage avant de payer.

    Or l’article 19 du cha­pitre 2 de la Charte des Nations unies dit qu’« un membre des Nations unies en retard de paiement de sa contri­bution aux dépenses de l’Organisation ne peut par­ti­ciper au vote de l’Assemblée générale si le montant de ses arriérés est égal ou supé­rieur à la contri­bution due par lui pour les deux années com­plètes écoulées… ».

    Cela aurait pu s’appliquer aux États-​​Unis.

    L’exclusion d’Israël est consi­dérée souvent comme pouvant priver la com­mu­nauté inter­na­tionale d’un moyen d’action sur ce pays mais, depuis 1949, Israël défie ouver­tement l’ONU, donc la com­mu­nauté inter­na­tionale et même, récemment à Gaza, s’en est pris mili­tai­rement à l’UNRWA, une agence de l’Organisation des Nations unies. Dans ces condi­tions, en quoi une exclusion modifierait-​​elle les choses ?

    Conclusion

    Israël ne se com­porte pas comme un membre soli­daire de la com­mu­nauté inter­na­tionale. C’est un dis­sident qui défie les réso­lu­tions et viole le droit inter­na­tional. Cet État n’a rien à faire au sein de l’ONU, reflet de cette com­mu­nauté internationale.

    Les États-​​Unis, qui eux-​​mêmes sont peu sou­cieux du respect du droit inter­na­tional, doivent aussi, à leur niveau, être rap­pelés au respect de la Charte, de la Décla­ration uni­ver­selle des droits de l’Homme et des Conven­tions de Genève.

    Compte tenu des pos­si­bi­lités d’action du moment, la com­mu­nauté inter­na­tionale doit, haut et fort, mettre en œuvre des actions pré­servant la paix et la dignité des êtres humains. C’est le rôle de l’Assemblé générale, qui sou­tient majo­ri­tai­rement la Palestine, et c’est le rôle des pays et orga­nismes qui ne se recon­naissent pas dans la position constante des États-​​Unis, pays qui confond États-​​Unis et Nations unies et doit donc choisir : soit Israël, soit l’Organisation des Nations unies.

    La guerre récente menée par l’armée israé­lienne contre le ter­ri­toire de Gaza, qui a détruit des vies humaines de tous âges, qui a détruit des maisons, des champs, ainsi que des oli­viers – symbole de paix figurant sur le drapeau des Nations unies –, doit être reconnue pour ce qu’elle est : une agression meur­trière. La recons­truction dans le ter­ri­toire de Gaza repré­sentera au moins l’équivalent du budget régulier des Nations unies pour deux ans. La com­mu­nauté inter­na­tionale doit s’y engager, en appuyant tout par­ti­cu­liè­rement les efforts de l’UNRWA. Autre solution : la Palestine paie les dégâts causés par les roquettes tirées et Israël les des­truc­tions causées par son armée dans le ter­ri­toire de Gaza !

    Jean-​​Claude Woillet, ancien expert consultant des Nations Unies. mercredi 13 août 2014

    http://www.france-palestine.org/Israel-l-eternel-dissident

  • Nouveautés sur Europe Solidaire Sans frontières

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    Gauche révolutionnaire (Syrie) - 12 août 2014
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    FINKEL David - 13 août 2014
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    Associations kurdes de France, Association des Yézidis de France - 13 août 2014 Manifestation à Paris contre les crimes de l’Etat islamique en Irak et en soutien à la résistance kurde
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    Iraq IRIN - 23 juillet 2014
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    Solidaires - 10 May 2014
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    Iraq ICSSI - 11 August 2014
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    Iraq ICSSI, BSAY - 9 August 2014
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    Emirates ROSS Andrew - 28 March 2014
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    Collective - 12 August 2014
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    NPA - 12 août 2014

  • «Peu de Palestine reste. Pas à pas, Israël l’efface de la carte (Eduardo Galeano)

    http://revolutionsarabes.hautetfort.com/media/01/01/1816872736.jpeg

      Pour se justifier, le terrorisme de l’État fabrique des terroristes :

    il sème de la haine et récolte des alibis. Tout indique que cette boucherie de Gaza, qui selon ses auteurs veut en finir avec les terroristes, réussira à les multiplier.

    Depuis 1948, les palestiniens vivent condamnés à l’humiliation perpétuelle. Ils ne peuvent même respirer sans permission. Ils ont perdu leur patrie, leurs terres, leur eau, leur liberté, leur tout. Ils n’ont même pas le droit de choisir leurs gouvernants. Quand ils votent pour celui pour lequel ils ne doivent pas voter, ils sont punis.

    Gaza est punie. C’est devenu une souricière sans sortie, depuis que le Hamas a proprement gagné les élections en 2006. Quelque chose de semblable était arrivée en 1932, quand le Parti Communiste a triomphé aux élections d’El Salvador.

    Baignés dans le sang, les habitants du Salvador ont expié leur mauvaise conduite et depuis ce temps-là ont vécu soumis à des dictatures militaires.

    La démocratie est un luxe que tous ne méritent pas. Enfants de l’impuissance sont les roquettes « maison » que les militants du Hamas, parqués à Gaza, lancent maladroitement sur les terres qui avaient été palestiniennes et que l’occupation israélienne a usurpées. Et le désespoir, au bord de la folie suicidaire est la mère des bravades qui nient le droit à l’existence d’Israël, des cris sans aucune efficacité, tandis que la guerre très efficace d’extermination nie, depuis des années, le droit à l’existence de la Palestine. Peu reste de la Palestine. Pas à pas, Israël l’efface de la carte.

    Les colons envahissent, et après eux les soldats corrigent la frontière.

    Les balles sacralisent la spoliation, en légitime défense. Il n’y a pas de guerre agressive qui ne dit pas être une guerre défensive. Hitler a envahi la Pologne pour éviter que la Pologne envahisse l’Allemagne. Bush a envahi l’Irak pour éviter que l’Irak envahisse le monde. Dans chacune de ses guerres défensives, Israël a avalé un autre morceau de la Palestine, et les déjeuners suivent.

    La dévoration se justifie par les titres de la propriété que la Bible a octroyée, par les deux mille ans de persécution dont le peuple juif a souffert, et par la panique que les palestiniens génèrent au guet. Israël est le pays qui ne tient jamais les recommandations ni les résolutions des Nations Unies, celui qui ne respecte jamais les sentences des tribunaux internationaux, celui qui se moque des lois internationales, et est aussi l’unique pays qui a légalisé la torture de prisonniers.

    Qui lui a offert le droit de nier tous les droits? D’où vient l’impunité avec laquelle Israël exécute le massacre de Gaza ? Le gouvernement espagnol n’aurait pas pu impunément bombarder le Pays Basque pour en finir avec l’ETA, ni le gouvernement britannique aurait pu raser l’Irlande pour liquider l’IRA.

    Est-ce que la tragédie de l’Holocauste implique une assurance d’impunité éternelle ? Ou ce feu vert provient-il de la puissance, le grand manitou qui a en Israël le plus inconditionnel de ses vassaux ? L’armée israélienne, la plus moderne et sophistiquée du monde, sait qui elle tue. Elle ne tue pas par erreur. Elle tue par horreur. Les victimes civiles s’appellent dommages collatéraux, selon le dictionnaire d’autres guerres impériales.

    A Gaza, sur chaque dix dommages collatéraux, trois sont enfants. Et s’ajoutent par milliers, les mutilés, les victimes de la technologie de l’écartèlement humain que l’industrie militaire essaie avec réussite dans cette opération de purification ethnique. Et comme toujours, toujours la même chose : à Gaza, cent pour un. Par chaque cent palestiniens morts, un Israélien. Des gens dangereux, avertit l’autre bombardement, pour le compte des médias de masse de manipulation, qui nous invitent à croire qu’une vie israélienne vaut autant que cent vies palestiniennes.

    Et ces médias nous invitent à croire aussi que sont humanitaires les deux cents bombes atomiques d’Israël, et qu’une puissance nucléaire appelée Iran a été celle qui a anéanti Hiroshima et Nagasaki.

    La soi-disant communauté internationale : existe-t-elle ? Est-elle quelque chose de plus qu’un club de marchands, de banquiers et de guerriers ? Est-elle quelque chose de plus que le nom scène que prennent les États-Unis quand ils font du théâtre ? Devant la tragédie de Gaza, l’hypocrisie mondiale brille encore une fois. Comme toujours, l’indifférence, les discours vides, les déclarations creuses, les déclamations ronflantes, les postures ambiguës, rendent un tribut à l’impunité sacrée. Devant la tragédie de la Gaza, les pays arabes se lavent les mains. Comme toujours. Et comme toujours, les pays européens se frottent les mains.

    La vieille Europe, si capable de beauté et de perversité, répand quelque larme tandis qu’elle célèbre secrètement ce coup de maître.

    Parce que la partie de chasse aux Juifs a toujours été une coutume européenne, mais depuis un demi-siècle cette dette historique est demandée aux palestiniens, qui sont aussi sémites et qui n’ont jamais été, ni ne sont, antisémites. Ils paient, par le sang comptant et trébuchant, un compte des autres.

    (Cet article est dédié à mes amis juifs assassinés par les dictatures latino-américaines qu’Israël avaient conseillées).

    Eduardo Galeano

    Aporrea.org. Caracas, le 26 novembre 2012.

    *Eduardo Galeano, est un écrivain et journaliste uruguayen, célèbre pour avoir écrit « Les veines ouvertes de l’Amérique Latine ». Gagnant du prix Stig Dagerman, il est considéré comme l’un des écrivains les plus remarquables de la littérature latinoaméricaine.

    El Correo. Paris, 5 août 2014.

    http://www.elcorreo.eu.org/Peu-de-Palestine-reste-Pas-a-pas-Israel-l-efface-de-la-carte-Eduardo-Galeano

  • Nouveautés sur Europe Solidaire Sans frontières

     
    Palestinian Pride : Intifada Galerie photo
     
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    ROSS Andrew - 28 March 2014
    *
    BENSAÏD Daniel - 1980
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    Israel Collective - 12 August 2014
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    NPA - 12 août 2014
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    WARSCHAWSKI Michel, THEVOZ Sylvain - 7 août 2014
    *
    GILARDI Paolo - 8 août 2014
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  • Thèses du groupe trotskyste palestinien (Marxists.org)

    (Anti-sionistes années 1970)

     

    1. La faiblesse de l'impérialisme britannique après la deuxième guerre mondiale, la consolidation de la bour­geoisie indigène dans quelques colonies importantes et le dévelop- pement de la classe ouvrière ainsi que l'inten­sification de sa lutte sociale et anti-impérialiste ont obligé la Grande-Bretagne à évacuer ses troupes de certaines colonies et à prévoir un réajus-tement de la défense de l'Empire. D'autre part, la bourgeoisie indi­gène est devenue un agent de la domination impéria­liste indirect plus digne de confiance du fait de la peur grandissante devant la classe ouvrière organisée qui est sortie plus forte que jamais de cette guerre. Particulière­ment dans les colonies - et semi-colonies et dans les régions coloniales où l'impérialisme américain a pénétré comme principale puissance économique, l'impéria­lisme britannique essaie d'assigner une partie des tâches de la défense de l'Empire et de la préparation de la prochaine guerre mondiale à l'impérialisme améri­cain. D'autre part, la Grande-Bretagne cherche à main­tenir autant d'influence économique et d'autorité sur la bourgeoisie indigène qu'il est possible de le faire. C'est ce qui se passe à présent dans le Moyen-Orient. D'une part, l'impérialisme britannique évacue une partie de ses troupes de Palestine et de l'Irak et laisse à l'ONU, c'est-à-dire à l'impérialisme américain, le soin de déci­der le sort de la Palestine et, d'autre part; il incite à la “ guerre sainte ” en Palestine afin de gagner de l'in­fluence politique sur le monde arabe et il s'efforce de s'allier aux États arabes, comme par le traité prévu avec l'Irak qui donnerait à l'impérialisme britannique le maxi­mum de pouvoir possible dans les conditions de domi­nation indirecte. L'antagonisme entre les impérialismes américain et britannique dans cette région se manifeste particulièrement dans la question de savoir de quelle façon chacun d'eux peut obtenir le maximum d'influence directe sur l'économie et la politique indigène tout en y envoyant le plus petit nombre de troupes. La décision de diviser la Palestine appuyée par le États-Unis, appa­remment en opposition à la Grande-Bretagne, a créé la situation suivante dans l'Orient arabe : la Grande-Bre­tagne a obtenu la possibilité de retirer une partie de ses troupes tout en renforçant son prestige dans le monde arabe ; l'Amérique, dont les intérêts pétroliers n'ont pas souffert d'une certaine perte de prestige à cause de liens économiques qui lient la bourgeoisie indigène à l'impérialisme yankee, y a gagné un agent direct, la bourgeoisie sioniste, qui, de ce fait, est devenu complè­tement dépendante du capital américain et de la poli­tique américaine. De plus, l'impérialisme américain a maintenant une justification pour intervenir militairement dans le Moyen-Orient chaque fois que cela lui convien­dra. Tous les deux ont créé une situation de chauvi­nisme grandissant dans laquelle il est devenu possible d'écraser la classe ouvrière arabe et tous les mouve­ments de gauche dans tout l'Orient arabe, et ceci est également dû à cause de l'appui russe au plan impéria­liste de division de la Palestine.
    2. Les féodaux arabes et la bourgeoisie du Moyen-Orient, représentés par la Ligue Arabe, voient dans la bourgeoisie sioniste un concurrent non seulement sur le marché des moyens de consommation du Moyen-Orient (en ce qui concerne l'Égypte) mais également sur le marché des agents impérialistes dans l'Orient arabe. Par sa guerre raciale contre les Juifs de Palestine, la Ligue Arabe veut limiter la zone d'activité des industries juives et prouver à l'impérialisme qu'elle est un facteur qui peut encore mieux le servir que le sionisme. En même temps, elle favorise l'impérialisme dans ses plans sur une grande échelle au Moyen-Orient et elle n'est que trop intéressée à suivre ses ordres en vue d'utiliser cette guerre chauvine pour aviver les sentiments anti­-russes et pour écraser brutalement la classe ouvrière arabe et tous les groupes de gauche. Elle voit dans l'épouvantail sioniste et dans le problème palestinien en général une trop belle occasion pour détourner l'atten­tion des masses opprimées des pays arabes de leurs problèmes sociaux et de l'exploitation impérialiste et indigène et pour exacerber les haines raciales contre les minorités et pour recruter des chômeurs pour “ Gihad ” en Palestine. Dans ces circonstances, l'anta­gonisme traditionnel entre les deux cliques de la Ligue Arabe - la famille Hachémite britannique d'une part et le bloc américain du roi du pétrole de l'Arabie, de l'Égypte et du régime actuel en Syrie d'autre part - se manifeste dans leur compétition pour l'intervention la plus extrême et la plus active en Palestine afin d'être sur place, d'y créer un fait accompli et de rassembler le butin dès qu'il sera nécessaire de se conformer aux décisions finales de l'impérialisme.
    3. Les féodaux arabes de Palestine, sachant que dans une telle guerre raciale ils sont les dirigeants naturels, veulent reconquérir de cette façon leur autorité sur la population arabe de Palestine, autorité qui avait été affaiblie par le développement, durant la guerre, de la jeune bourgeoisie des villes du littoral et par la crois­sance et l'organisation de la classe ouvrière arabe de Palestine. L'appui direct que l'impérialisme britannique a accordé à des dirigeants féodaux, contre tout autre facteur arabe (rapatriement des Husseinis, reconnais­sance du Haut Comité arabe imposé par lui-même, etc.) - tout cela parce que l'impérialisme anglais était inté­ressé à voir la direction arabe la plus réactionnaire et chauvine - a permis à ces féodaux d'imprégner, dès le début, leur propre caractère aux événements actuels. Alors que la révolte de 1936 avait commencé par une grève générale et s'était concentrée au début dans les villes, cette fois-ci le principal aspect de l'activité a été dès le début une action militaire de bandes de guérillas rurales. Alors qu'en 1936-1939 une grande partie des “ combats ” a été menée contre les troupes britan­niques (même si le but principal était dirigé contre les Juifs), cette fois-ci ce sont principalement les Juifs qui sont attaqués tandis que les fonctionnaires de l'impéria­lisme britannique ainsi que les officiers et les soldats sont traités amicalement ou tout au plus accusés de ne pas tenir la “ neutralité ” promise. C'est ainsi qu'ils ont réussi à créer une atmosphère de chauvinisme extrême dans laquelle une provocation peut entraîner un mas­sacre massif des ouvriers juifs comme dans les raffine­ries de Haïfa de la part des sections arriérées de leurs compagnons ouvriers arabes (quelques-uns des ouvriers arabes les plus avancés ne participèrent pas à cette action et d'autres sauvèrent les Juifs), et où il n'y a plus de lutte gréviste commune entre ouvriers juifs et arabes pour les mêmes revendications, mais au contraire où ces luttes sont menées séparément pour l'introduction de mesures de sécurité contre des attaques éventuelles. La séparation entre ouvriers arabes et juifs et la séparation entre la classe ouvrière arabe des villes les plus avancées et de leur hinterland - les pauvres des campagnes - (l'un des principaux buts de la division) sont accomplies par la prétendue lutte des dirigeants féodaux arabes contre la division. La bourgeoisie arabe, dans la mesure où elle existe - en Palestine en tant que classe indépendante (proprié­taires de plantations de citrons et éléments urbains des villes du littoral - les adeptes de Muss el Alami) veut l'ordre et la sécurité dans l'intérêt des affaires, mais sa garde nationale, au cours des attaques chauvines de masse, est de moins en moins importante en compa­raison des guérillas à direction féodale.
    4. Le sionisme qui semble être au zénith de ses succès diplomatiques, a réussi à aider l'impérialisme à créer une situation dans laquelle les masses juives doivent apprendre ce que veut dire être le bouc émissaire de l'impérialisme. La guerre civile actuelle, qui exacerbe à l'extrême le chauvinisme dans les masses juives est elle-même en partie la conséquence du chauvinisme sioniste qui a accompagné l'établissement d'une écono­mie juive fermée. Si l'impérialisme a réussi à détourner de lui le mécontentement des masses arabes dans le Moyen-Orient et à le diriger contre la population juive de Palestine, la conséquence inévitable de cette guerre sera la dépendance totale du sionisme envers l'impéria­lisme américain.
    5. Dans ces circonstances, le recul de l'influence des organisations ouvrières arabes est évident. Après être parvenues à devenir un facteur important dans la vie politique arabe, elles sont aujourd'hui presque paraly­sées. Nous ne pouvons pas non plus nous attendre à ce qu'elles regagnent cette position dans le proche avenir, et ce pour les raisons suivantes :
    6. Si, dans le passé, l'activité politique du parti révolu­tionnaire parmi les ouvriers juifs a été difficile à cause de la position privilégiée de ceux-ci dans l'économie fer­mée des Juifs, elle le sera d'autant plus aujourd'hui que cette position a été soutenue non seulement par l'impé­rialisme américain mais encore par la Russie. Le tour­nant des staliniens juifs devenus les adeptes les plus enthousiastes de la division de la Palestine et de la création de l'Etat juif, limite encore les points de contact qui auraient pu être utilisés par le parti révolutionnaire comme point de départ pour son activité parmi les ouvriers juifs. D'autre part, l'influence accrue de la réac­tion féodale arabe s'exprime par un chauvinisme accru du côté juif. Une certaine perspective de notre travail consiste dans la possibilité de gagner individuellement des staliniens qui sont demeurés fermement opposés à la division et qui peuvent par conséquent admettre la trahison de la Russie stalinienne.
      7 L'analyse précédente montre que dans le proche avenir (les prochains mois) on ne peut pas s'attendre à des actions sur une grande échelle de la part des ouvriers arabes, encore moins d'actions communes entre ouvriers arabes et juifs. Avant que ne se fasse sentir la lassitude provoquée par la détérioration de la situation économique et par l'effusion de sang et qui sera le point de départ d'une nouvelle montée révolu­tionnaire, il est très probable qu'il y aura un renforce­ment du chauvinisme et des massacres sur une grande échelle. Dans le proche avenir, notre travail sera limité essentiellement au maintien des liaisons entre les ca­marades arabes et juifs, à renforcer les cadres, particu­lièrement du côté arabe, comme base pour une activité révolutionnaire dans l'avenir. Nous devons expliquer patiemment aux couches les plus avancées du proléta­riat arabe et à l'intelligentsia que les actions militaires raciales ne font qu'agrandir le fossé entre les Juifs et les Arabes et conduisent ainsi pratiquement à la division politique ; que le facteur fondamental et que la cause principale de la division c'est l'impérialisme ; que les combats actuels ne font que renforcer i'impérialisme ; que grâce à la direction bourgeoise et féodale des pays arabes - qui est l'agent de l'impérialisme - nous avons été battus à une étape de la lutte anti-impérialiste et que nous devons nous préparer pour la victoire à une pro­chaine étape - c'est-à-dire pour l'unification de la Pales­tine et de l'Orient arabe en général - en créant la seule force qui puisse parvenir à ces buts : le parti prolétarien révolutionnaire unifié de l'Orient arabe. Notre succès dépendra en très grande partie de la consolidation, entre temps, des forces communistes révolutionnaires en Egypte
      1. La vague d'écrasement des organisations de gauche et de la classe ouvrière dans l'orient arabe est survenue avant que celles-ci soient suffisamment fortes pour se défendre et pour maintenir leur position. Si cela a été le cas dans les centres de la classe ouvrière arabe, parti­culièrement en Égypte, il n'y aucun doute que cela influence la classe ouvrière plus arriérée de Palestine.
      2. Dans le proche avenir, il faut s'attendre à un déclin numérique de la classe ouvrière arabe en Palestine, premièrement à cause de la diminution du travail pour l'armée et deuxièmement à cause des arrêts de travail causés par les événements. Le chômage parmi les ouvriers arabes ne menacera pas seulement les conquêtes limitées des dernières années, mais créera un terrain fertile au chauvinisme et favorisera le recrute­ment des bandes à direction féodale.
      3. Les staliniens arabes ont perdu une partie de leur influence politique et organisationnelle parce que les masses les considéraient comme les représentants de la Russie qui a trahi les masses arabes en favorisant la division de l'État juif.
      4. Le chauvinisme grandissant des ouvriers juifs, l'appui ouvert du partage par les sionistes de “gauche” y compris les staliniens juifs, sont également reflétés parmi les ouvriers arabes et constituent un autre facteur qui les jette dans les bras de la réaction féodale. D'autre part la composition sociale de la classe ouvrière arabe est aujourd'hui beaucoup plus progressive qu'elle ne l'était au début de la révolte de 1936-1939. Alors qu'à cette époque les ouvriers agricoles, les employés de commerce, etc. constituaient plus de la moitié de la classe ouvrière arabe, aujourd'hui près des trois quarts des ouvriers arabes sont employés sur les chantiers gouvernementaux, dans les compagnies pétrolières et autres établissements industriels. Après la période de réaction et de recul, le point de départ sera à un niveau plus élevé qu'en 1939.

    Haïfa, janvier 1948

    Source : "Quatrième Internationale" n° de juin-juillet 1948, "La Révolution prolétarienne" n°740

    https://www.marxists.org/francais/4int/postwar/1948/4int_19480100.htm

  • 1947, la partition de la Palestine (Marxist.org)

    Après que les "trois grands" soient arrivés à un accord concernant la partition de la Palestine, le vote aux Nations Unies n'était plus qu'une formalité.

    L'impérialisme britannique se retire du Proche-Orient vers une seconde ligne de défense comparable à ce qui a été mis en place avec la division de l'Inde. Au sein des deux Etats, le Juif et l'Arabe, la Grande-Bretagne préserve l'essentiel de ses positions économiques et financières. La Légion Arabe de l'hypo- thétique Etat arabe et la Haganah [1] opéreront en étroite concertation avec le ministère de la Guerre britannique, comme c'est le cas des armées hindoues et musulmanes en Inde.

    Et, comme en Inde, la partition s'est avérée le meilleur moyen de dévier vers un combat fratricide la lutte des masses arabes et la colère de la population laborieuse juive.

    Les manœuvres de l'impérialisme britannique ont été rendues nécessaires par la diminution de ses ressources. Elle oblige les impérialistes à baisser leurs "engagements internationaux" afin d'économiser à la fois dollars, force de travail et armement.

    Ceci est même présenté encore plus hypocritement dans le cas spécifique de la Palestine. En fait, la création d'un Etat arabe indépendant en Palestine est hautement improbable. C'est pourquoi le roi Abdallah de Transjordanie, l'agent n°1 de la City de Londres dans le monde arabe pourrait tout à fait réussir à intégrer l'est de la Palestine à son royaume et réaliser ainsi la première étape de la formation de l'empire de Grande Syrie, objectif final de sa dynastie et de la bourgeoisie britannique au Proche-Orient.

    Londres continuera à régner sans que cela ne coûte le moindre penny au contribuable anglais. Le seul peuple à en souffrir serait bien sur les palestiniens eux-mêmes.

    Pour l'impérialisme américain, comme pour la bureaucratie soviétique, l'acceptation de la partition signifie surtout la liquidation du mandat britannique et l'ouverture de la lutte pour hériter des positions abandonnées.

    Le Kremlin se félicite de l'ouverture d'une période de troubles au Proche-Orient, à l'occasion desquels il fera de son mieux pour affaiblir les positions anglaises et préparer sa propre pénétration, soit sous couvert d'une "Commission mixte de l'ONU" ou d'une "tutelle des Trois Grands" sur Jérusalem.

    L'impérialisme américain se trouve confronté en Palestine, comme auparavant en Grèce, au problème de trouver une solution de rechange à la tutelle impérialiste que les britanniques ne peu- vent plus assumer.

    Après l'évacuation des troupes anglaises, la Haganah sera la seule force militaire disposant d'un équipement moderne, une force étrangère au monde arabe et qui servira si besoin est, à com- battre une insurrection autochtone ou une menace russe sur les sources de pétrole.

    Nous ne devrions donc pas être surpris à partir de maintenant, si l'impérialisme américain, soit en formant une "Ligue juive" soit en en finançant une, tente d'avoir une influence prédominante sur la Haganah et d'en faire l'instrument de sa politique au Proche-Orient. Mais il demeure évident qu'un Etat juif, comme le mouvement sioniste qui l'a précédé, n'est considéré par les grandes puissances que comme un pion de leurs manœuvres au sein du monde arabe.

    Un tel Etat, loin de recevoir une "protection" ouverte et permanente de n'importe laquelle de ces puissances, demeurera toujours en position précaire et incertaine, et pour sa population s'ouvrira une période de privations, de terreur et de terrible tension, qui ne deviendra que plus aiguë à mesure que se développeront les forces luttant pour l'émancipation du monde arabe.

    La partition de la Palestine et le renversement clair des positions sionistes face à l'impérialisme britannique - y compris celles de la plupart des extrémistes -, ont porté un coup mortel à toutes les théories impressionnistes qui ont fleuri avec les bombes de l'Irgoun [2].

    La solidarité fondamentale de la Haganah et même de l'Irgoun avec l'impérialisme et contre les masses arabes a été démontrée de la façon la plus éclatante. Le caractère criminel du sionisme apparaît clairement dans le fait, que grâce à son rôle réactionnaire, les premiers mouvements des masses arabes en faveur d'une Palestine unie et indépendante sont dirigés contre la population juive et non directement contre l'impérialisme.

    Les très réactionnaires chefs du Comité arabe pour la Palestine ont ainsi l'occasion de redorer leur blason en versant le sang des malheureux juifs qui sont des victimes de la politique sioniste.

    Les dirigeants sionistes de par le monde ont fêté la proclamation de l'Etat miniature comme une grande victoire. Erreur misérable ! Le piège que constitue la Palestine pour les juifs, selon les mots de Trotsky, vient de se refermer.

    Sans changement radical de la situation mondiale et sans recul du sionisme parmi le mouvement ou- vrier juif de Palestine, l'extermination complète du peuple juif lors de l'éruption de la revolution arabe sera le prix payé par les juifs pour leur triste succès de Lake Success [3].

    Et, par une ironie amère de l'Histoire, l'établissement d'un Etat juif indépendant, qui, selon les brillants théoriciens sionistes, était censé éradiquer l'antisémitisme dans le monde a été salué par l'éruption d'une vague pogromiste sauvage à Aden et une nouvelle vague d'antisémitisme dans le monde.

    La position de la IV° Internationale vis-à-vis de la question palestinienne demeure aussi claire que dans le passé.

    Elle sera à l'avant-garde du combat contre la partition, pour une Palestine unie et indépendante, dans laquelle les masses détermineront souverainement leur destin par l'élection d'une Assemblée Consti- tuante. Contre les effendis et les agents impérialistes, contre les manœuvres des bourgeoisies égyp- tiennes et syriennes qui essaient de dévier la lutte pour l'émancipation des masses en lutte contre les juifs, elle appellera à la révolution rurale, à la lutte anti-capitaliste et anti-impérialiste, qui sont les moteurs essentiels de la révolution arabe.

    Mais elle ne peut mener ce combat avec une chance de succès qu'à condition qu'elle prenne position, sans équivoque, contre la partition du pays et l'établissement d'un Etat juif.

    Plus que jamais, il faut en même temps appeler les masses travailleuses d'Amérique, Grande-Bretagne, Canada et Australie, le peuple travailleur de chaque pays à lutter pour l'ouverture des frontières de leurs pays respectifs aux réfugiés, aux personnes déplacées, à tous les juifs désireux d'émigrer, sans discrimination.

    Ce n'est que si nous menons sérieusement, effectivement et avec succès ce combat que nous pourrons expliquer aux juifs pourquoi il ne faut pas aller dans le piège palestinien. L'expérience terrible qui attend les juifs dans l'Etat miniature crée en même temps les prémisses de la rupture de larges masses d'avec le sionisme criminel. Si une telle rupture n'a pas lieu à temps, l'"Etat juif" s'effondrera dans le sang.

    Source : Éditorial de  "Quatrième Internationale", Novembre-Décembre 1947.

    Notes

    [1] Organisation paramilitaire juive alors dirigée par le « travailliste » D. Ben Gourion.  Elle avait été fondée à l'époque du mandat britannique sur pour assurer la défense des colons juifs.

    [2] Organisation nationaliste juive, née en 1935 d'une scission de la Haganah, et dirigée après 1945 par M. Begin. L'Irgoun organisa l'immigration clandestine des juifs en Palestine et lutta par le terrorisme contre la présence britannique dans le pays et contre les populations palestiniennes.

    [3] Lake Success : localité près de New-York où fut négocié le statut de la Palestine par l'ONU en 1947.

    https://www.marxists.org/francais/4int/postwar/1947/11/4int_palestine_1947.htm

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  • 1914: La Grande Guerre Impérialiste (Avanti.be)

    1914 : La Grande Guerre Impérialiste

    En 1884, les grandes puissances coloniales se réunirent à Berlin pour s’accorder entre elles sur la répartition de leurs possessions en Afrique.

    Elles y consacrèrent le critère de « l’occupation effective », autrement dit, la puissance qui occupait réellement un pays avait des droits sur lui. Il y a des frontières actuelles en Afrique du nord qui ont visiblement été tracées à l’époque avec une règle sur une table afin de faciliter le marchandage de ces territoires entre les 14 puissances colonisatrices européennes, et cela sans se soucier des peuples qui vivaient là.

    La division du monde entre les colonisateurs était ainsi achevée.

    A partir de là, selon Lénine, chacun d’eux ne pouvait plus étendre ses colonies qu’aux dépends de celles des autres. Et comme la tendance expansive du capitalisme est permanente, Lénine prévoyait que l’humanité entrerait alors dans une époque de guerres inter-impérialistes.

    Cette prédiction s’accomplit de manière rigoureuse et dramatique.

    Les deux grandes guerres mondiales qui mutilèrent l’histoire de l’humanité dans la première moitié du XXe siècle ont précisément été cela : des guerres inter-impérialistes. Avec essentiellement deux grands blocs : d’une part les puissances qui s’étaient accaparées les premières d’une grande partie du monde, à la tête desquelles se trouvaient l’Angleterre et la France, face à celles qui arrivèrent tardivement à la table du festin – Allemagne, Italie, Japon – et qui cherchèrent à forcer un nouveau partage des territoires colonisés.

    Ayant résolue la question nationale et installé des Etats-nations avant les autres pays européens, l’Angleterre et la France, surtout, ont pu construire leur puissante force militaire – en particulier maritime – et se placer ainsi en meilleure position pour la conquête et la consolidation d’un empire colonial.

    L’Allemagne, l’Italie et le Japon mirent plus de temps pour leur unification nationale, du fait de la force relative plus importante de leurs bourgeoisies régionales. Ces nations arrivèrent donc sur l’arène mondiale dans une situation subalterne et se dotèrent de régimes autoritaires afin d’accélérer leur développement économique et rattraper leur retard par rapport aux autres puissances mondiales.

    Au-delà des événements contingents de son déclenchement, la Première Guerre mondiale fut essentiellement une grande lutte entre les deux blocs pour le partage du monde, et particulièrement pour les continents périphériques (l’Allemagne alla même jusqu’à proposer au Mexique de lui rendre les territoires que les Etats-Unis lui avaient arrachés au cas où elle rejoindrait le bloc qu’elle dirigeait).

    C’est la compétition pour l’hégémonie mondiale qui se trouvait donc derrière les deux grandes guerres. L’empire anglais en décadence était menacé par deux puissances émergentes – les Etats-Unis et l’Allemagne. Au début de la Première Guerre, c’est le courant isolationniste qui s’imposa initialement, comme si le conflit n’était qu’une question européenne. Mais face à la possibilité d’une victoire de l’Allemagne, une campagne idéologique interne se développa rapidement pour mobiliser les Etasuniens en faveur de la participation de leur pays à la guerre.

    1917 fut l’année décisive car, avec la Révolution bolchevique, la Russie sortit du conflit – conformément à la prémisse de Lénine selon laquelle il s’agissait d’une guerre inter-impérialiste -, tandis que les Etats-Unis y entrèrent, faisant ainsi pencher la balance en faveur du bloc anglo-français.

    Avec la Seconde Guerre mondiale – en vérité le second « round » d’une même guerre ayant les mêmes caractéristiques et à un intervalle de quelques années – et la deuxième défaite du bloc dirigé par l’Allemagne, le terrain était aplani pour l’hégémonie impériale nord-américaine. Ces guerres inter-impérialistes, les plus cruelles de toutes les guerres, éclatèrent sur le continent qui se considérait comme le plus civilisé du monde afin de trancher la dispute hégémonique entre les puissances capitalistes pour la domination mondiale.

    Le début de la Première Guerre mondiale, il y a maintenant un siècle, fut le commencement de cette grande débâcle européenne.  Emir Sader 4 août 2014

    Source :
    http://www.pagina12.com.ar/imprimir/diario/elmundo/4-249703-2014-06-30.html
    Traduction française pour Avanti4.be : Ataulfo Riera