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Nouveautés sur "Lutte Ouvrière"
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Crimes de guerre à Gaza: les responsables israéliens doivent en répondre devant la CPI (Attac)
Crimes de guerre à Gaza : les responsables israéliens doivent en répondre devant la CPI
Depuis plus d’un mois, Gaza croule sous le déluge des bombes et sous les incursions terrestres de l’armée israélienne, qui ont tué 1900 Palestiniens. La communauté internationale ne prend aucune mesure pour stopper cette agression et les crimes de guerre qu’elle occasionne. 85% des victimes et des blessés sont des civils, dont plus de 400 enfants.
Pendant ce temps, les roquettes du Hamas, supposées justifier l’opération israélienne, ont fait trois victimes civiles. C’est déjà trop, mais la disproportion est absurde et écrasante. Malgré ces crimes de guerre, la communauté internationale se contente de vagues appels au calme, organisant ainsi l’impunité de l’État d’Israël au mépris du droit international et du droit humanitaire.
Le peuple Palestinien exerce depuis 1948 son droit à la résistance pour se libérer de l’occu- pation illégale et du joug colonial. Attac lui exprime sa totale solidarité et soutient la plainte déposée par le ministre de la Justice du gouvernement d’union et par le procureur de la Bande de Gaza devant la Cour pénale internationale (CPI). Devant l’inaction internationale, il s’agit d’une des seules voies existant pour mettre en cause l’impunité des dirigeants israéliens et pour donner aux victimes accès à la justice.
Attac demande au gouvernement français de cesser de soutenir la politique israélienne et de prendre des initiatives internationales fortes pour obtenir :
-L’arrêt immédiat et définitif des bombardements et des incursions terrestres sur la Bande de Gaza
-Une enquête internationale pour établir les responsabilités israéliennes dans les violations du droit international et humanitaire
-La fin du blocus illégal de la Bande de Gaza
-Une force internationale sous l’égide de l’ONU pour protéger la population palestinienne de la Bande de Gaza et de la Cisjordanie
-La fin de la colonisation israélienne en Cisjordanie
-La reconnaissance effective du droit à l’autodétermination du peuple palestinien
-La fin de toute coopération militaire et des ventes d’armes à Israël
-La suspension, sans délai, de l’accord d’association entre l’Union Européenne et l’État d’Israël tant que cet État ne se conforme pas au droit international
-La convocation urgente d’une réunion des hautes parties contractantes à la Quatrième Convention de Genève
Attac appelle tous ses adhérents à renforcer la campagne internationale BDS (Boycott-désinvestisse- ment-sanction) que mène la société civile internationale pour contraindre Israël à changer de politique.
Attac engage tous ses membres à signer la pétition adressée à la Procureure de la Cour pénale internationale : http://icc4israel.wesign.it/fr
Attac France, membre du collectif pour une paix juste et durable entre palestiniens et israéliens
membre de la campagne BDS FranceCommuniqué 13 août 2014
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Israël, l’éternel dissident international (Afps)
Jean-Claude Woillet, ancien expert consultant des Nations Unies, explique en quoi Israël ne respecte pas les termes de son adhésion à l’ONU, les Conventions de Genève, la Déclaration universelle des droits de l’homme et les résolutions adoptées chaque année pour lui demander de respecter ses engagements, et le droit international.
1/ Une admission caduque à l’ONU
La résolution 273, adoptée à la majorité par l’Assemblée générale le 11 mai 1949, relative à l’admission d’Israël à l’Organisation des Nations unies, précise que l’État d’Israël « accepte sans réserve aucune les obligations découlant de la Charte des Nations unies et s’engage à les respecter du jour où il deviendra membre des Nations unies. À commencer par la résolution 181 du 29 novembre 1947 sur le plan de partage de la Palestine et la résolution 194 du 11 décembre 1948 sur le droit au retour des réfugiés ».
Après un débat qui avait duré deux mois, l’Assemblée générale avait adopté un plan de partage, un document détaillé en quatre parties jointes à la résolution 181, prévoyant que la Palestine était divisée en huit parties : trois divisions juives, trois divisions arabes. La septième concernait Jaffa, qui devait devenir une enclave arabe à l’intérieur du territoire juif. Le régime international de Jérusalem – la huitième division – devait être administré par le Conseil de tutelle des Nations Unies.
Non seulement l’État d’Israël n’a pas respecté la résolution 181 mais s’est emparé de portions de territoire attribuées aux Palestiniens, ainsi qu’une partie de Jérusalem.
La résolution 194 prévoyait, elle, « que les réfugiés souhaitant retourner dans leurs foyers et vivre en paix avec leurs voisins pouvaient être autorisés à le faire à une date aussi rapprochée que possible et que ceux qui décideraient de ne pas rentrer devrait être indemnisés de leurs biens ». Cette résolution, qui concernait 750 000 réfugiés palestiniens chassés de leurs terres, n’a jamais été appliquée par Israël.
N’ayant pas respecté les obligations de la Charte des Nations unies, dont les deux résolutions 181 et 194, il y a donc lieu de penser que la résolution 273 est caduque et qu’Israël ne peut pas prétendre être admis au sein de l’Organisation des Nations unies.
Ils n’est pas non plus inutile de rappeler quels sont les buts et les principes énoncés par la Charte des Nations unies, au chapitre I, article 1 : « Maintenir la paix et la sécurité internationale et, à cette fin, prendre des mesures collectives efficaces en vue de prévenir et d’écarter les menaces à la paix et de réprimer tout acte d’agression ou autre rupture de la paix, et réaliser, par des moyens pacifiques, conformément aux principes de la justice et du droit international, l’ajustement ou le règlement de différends ou de situations, de caractère international, susceptibles de mener à une rupture de la paix. « Développer entre les Nations des relations amicales fondées sur le respect du principe de l’égalité des droits des peuples et de leur droit à disposer d’eux-mêmes, et prendre toutes autres mesures propres à consolider la paix du monde.
« Réaliser la coopération internationale en résolvant les problèmes internationaux d’ordre économique, social, intellectuel ou humanitaire, en développant et en encourageant le respect des droits de l’homme et des libertés fondamentales pour tous, sans distinction de race, le sexe, de langue ou de religion. »
Il est clair qu’Israël n’a pas respecté ces buts et principes de la Charte. Pour s’en convaincre, il suffit de rappeler quelques-unes des très nombreuses résolutions émises par l’Assemblée Générale et le Conseil de Sécurité – plus d’une quarantaine – condamnant l’attitude d’Israël. Chaque année, depuis 1949, Israël est rappelé au respect de la Charte, de la Déclaration universelle des droits de l’Homme et de la quatrième Convention de Genève. C’est, de loin, le pays le plus mis en cause au plan international. Vis-à-vis des Palestiniens, des Libanais, des Syriens, des Jordaniens, des Égyptiens, Israël s’est comporté, se comporte encore, comme un État sans scrupules, indifférent au droit international, alors même qu’il est (encore) membre de l’Organisation des Nations Unies.
2/ De multiples résolutions des Nations unies non respectées
À compter de 1949, les guerres menées par l’armée israélienne contre ses voisins arabes et l’occupation des territoires palestiniens font l’objet de nombreuses résolutions condamnant Israël au nom de la communauté internationale. L’augmentation du nombre de résolutions liées à la multiplication des conflits dans le monde, au cours des dernières décennies, va donner l’impression d’une normalisation de l’État d’Israël vis-à-vis de l’ONU. Il n’en est rien. Israël refuse toujours de mettre en œuvre les résolutions qui le concernent, continue d’ignorer les nouvelles résolutions et poursuit sa politique colonisatrice d’occupation.
Une revue d’un certain nombre de résolutions adressées à Israël entre 1949 et 2009 en témoigne.
La résolution 237 du 14 juin 1967 « prie le gouvernement Israélien d’assurer la sûreté, le bien-être et la sécurité des habitants des zones où des opérations militaires ont lieu et de faciliter le retour des habitants qui se sont enfuis de ces zones depuis le déclenchement des hostilités ».
La résolution 242 du 22 novembre 1967 demande « le retrait des forces armées Israéliens des territoires occupés lors du récent conflit ».
Le 21 mars 1968, le Conseil de Sécurité adopte la résolution 248 qui « condamne l’action militaire lancée par Israël en violation flagrante de la Charte des Nations Unies et des résolutions relatives au cessez-le-feu ».
Les résolutions 250 et 251, d’avril et mai 1968, invitent à renoncer, puis déplorent un défilé militaire organisé par Israël à Jérusalem le 2 mai 1968.
La résolution 252 du 21 mai 1968 déplore qu’« Israël ait manqué de se conformer aux résolutions de l’Assemblée Générale ».
Le 5 août 1968, l’Assemblée Générale « considère que toutes les mesures et dispositions législatives et administratives prises par Israël, y compris l’expropriation des terres et de biens immobiliers qui tendent à modifier le statut juridique de Jérusalem, sont non valides et ne peuvent modifier ce statut ; « Demande d’urgence à Israël de rapporter toutes les mesures de cette nature déjà prises et de s’abstenir immédiatement de toute nouvelle action qui tend à modifier le statut de Jérusalem ».
La résolution 265 du 1er avril 1969 « condamne les attaques aériennes préméditées lancées récemment par Israël contre des villages et des zones habitées en Jordanie, en violation flagrante de la Charte des Nations Unies et des résolutions relatives au cessez-le-feu, et avertit une fois de plus que si de telles attaques se répétaient, le Conseil de Sécurité devrait se réunir pour envisager des mesures nouvelles et plus efficaces prévues par la Charte, pour assurer que de pareilles attaques ne se répètent pas ».
La résolution 280 du 19 mai 1970, concernant le Liban, « déplore le manquement d’Israël à respecter les résolutions 262 et 270 et condamne Israël pour son action militaire préméditée en violation de ses obligations aux termes de la Charte des Nations Unies ».
La résolution 298 du 23 septembre 1971 « réaffirme le principe que l’acquisition d’un territoire par une conquête militaire est inadmissible », à propos de la partie de Jérusalem occupée. À noter que cette résolution a été prise à l’unanimité du Conseil de Sécurité.
La résolution 452 du 20 juillet 1979 précise : « considérant que la politique d’Israël qui consiste à établir des colonies de peuplement dans les territoires arabes occupés n’a aucune validité en droit et constitue une violation de la Convention de Genève relative à la protection des personnes civiles en temps de guerre du 12 août 1949 ; « Profondément préoccupé par la manière dont les autorités israéliennes appliquent cette politique de colonisation dans les territoires arabes occupés, y compris Jérusalem, et par ses conséquences pour la population arabe palestinienne.
« Soulignant la nécessité d’aborder de front la question des colonies de peuplement existantes et d’envisager des mesures visant à assurer la protection impartiale des biens saisis.
Demande au gouvernement et au peuple israélien de cesser d’urgence d’établir, édifier et planifier des colonies de peuplement dans les territoires arabes occupés depuis 1967, y compris Jérusalem… »
La résolution 469 du 20 mai 1980, toujours concernant Israël, « rappelle la Convention de Genève relative à la protection des personnes civiles en temps de guerre du 12 août 1949 et en particulier l’article 1 qui dispose que les Hautes parties contractantes s’engagent à respecter et à faire respecter la présente Convention en toutes circonstances et à l’article 49 qui dispose que les transferts forcés, ou individuels, ainsi que les déportations de personnes protégées hors des territoires occupés dans le territoire de la Puissance occupante ou dans celui de tout autre État, occupé ou non sont interdits, quel qu’en soit le motif ».
Les résolutions 475, 476, 478, 484, en 1980, vont dans le même sens.
La résolution 592 du 8 décembre 1986, à propos de Jérusalem, déplore vivement les actes de l’armée israélienne qui, ayant ouvert le feu, a tué ou blessé des étudiants sans défense et demande à nouveau à Israël de se conformer à la Convention de Genève.
La résolution 605 du 22 décembre 1987 rappelle « les droits inaliénables de tous les peuples reconnus par la Charte des Nations Unies et proclamés dans la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, ainsi que la Convention de Genève. Elle déplore vivement ces politiques et pratiques d’Israël, Puissance occupante qui viole les droits de l’homme du peuple palestinien dans les territoires occupés, en particulier le fait que l’armée israélienne a ouvert le feu, tuant et blessant des civils palestiniens sans défense ».
Mêmes résolutions en 1988, 1989, 1990, 1991.
Dans la résolution 726 du 6 janvier 1992, « les membres du Conseil sont vivement préoccupés par la dégradation constante de la situation dans la bande de Gaza et en particulier par la grave situation qui règne actuellement à Rafah, où plusieurs Palestiniens ont été tués et de nombreux autres blessés. Israël doit se conformer à la Convention de Genève, qu’il a signé ».
Même préoccupation pour le non-respect de la Convention de Genève la même année. Résolution 799 du 18 décembre 1992.
La résolution 1738 du 20 décembre 2006 souligne : « Il existe en droit international humanitaire des règles prohibant les attaques dirigées intentionnellement contre des civils, qui, en période de conflit armé, constituent des crimes de guerre et rappelle qu’il est impératif que les États mettent un terme à l’impunité des auteurs de ces attaques ».
La résolution 860 du 8 janvier 2009, préoccupée par la lourde perte en vies humaines par la population civile de Gaza, appelle à un cessez-le-feu menant au retrait total des forces israéliennes de Gaza.
Pour les occupations militaires successives du territoire de Gaza et les massacres de civils qui lui sont associés, Israël est clairement et nettement condamné par la communauté internationale.
L’État d’Israël ne tient donc systématiquement aucun compte des résolutions des Nations Unies alors qu’il prétend en faire partie.
3/ Non respect de la Déclaration universelle des droits de l’homme
En tant que membre de l’ONU, Israël a adopté la Déclaration universelle des droits de l’homme, proclamée le 10 décembre 1948. En introduction de cette Déclaration, il est précisé que « l’Assemblée Générale a demandé aux Etats Membres de publier le texte de la Déclaration et de faire en sorte qu’il soit distribué, affiché, lu et commenté principalement dans les écoles et autres établissements d’enseignement, sans distinction fondée sur le statut politique des pays ou des territoires ».
Le préambule de la déclaration précise notamment :
« Considérant que la reconnaissance de la dignité inhérente à tous les membres de la famille humaine et de leurs droits égaux et inaliénables constituent le fondement de la liberté, de la justice de la paix dans le monde.
« Considérant que la méconnaissance et le mépris des droits de l’homme ont conduit à des actes de barbarie qui révoltent la conscience de l’humanité et que l’achèvement d’un monde où les êtres humains seront libres de parler et de croire, libérés de la terreur et de la misère a été proclamée comme la plus haute aspiration de l’homme.
« … Considérant que les États Membres se sont engagés à assurer, en coopération avec l’Organisation des Nations Unies, le respect universel et effectif des droits de l’homme et des libertés fondamentales. »
L’État d’Israël n’a pas diffusé le texte de la Déclaration, lui qui en a violé, à plusieurs reprises, de nombreux articles, comme l’attestent les résolutions du Conseil de Sécurité, entre autres l’article 9 : « Nul ne peut être arbitrairement arrêté détenu ou exilé », où l’article 12 : « nul ne sera l’objet d’immixtion arbitraire dans sa vie privée, sa famille, son domicile ou sa correspondance, ni d’atteinte à son honneur et sa réputation… ».
Les articles 13, 14, 17 et bien d’autres encore sur les 30 de la Déclaration sont aussi continuellement et massivement violés par Israël vis-à-vis du peuple palestinien.
De fait, Israël ne reconnaît pas la Déclaration universelle des droits de l’Homme.
4/ Non application des Conventions de Genève
Quatre conventions dites de Genève ont été établies en 1949 et deux protocoles additionnels adoptés en 1977. Israël a signé la Convention de Genève le 8 décembre 1949 et les a ratifiés le 6 juillet 1951 sous réserve toutefois de remplacer Croix-Rouge et Croissant-Rouge par « Bouclier rouge de David ».
Dans l’article 49 de la quatrième Convention de Genève, il est précisé que « la Puissance occupante ne pourra procéder à la déportation ou transfert d’une partie de sa propre population civile dans les territoires occupés par elle ».
Ce texte a été confirmé le 5 décembre 2001 par 114 contractants qui ont réaffirmé l’applicabilité de la quatrième Convention de Genève aux territoires palestiniens occupés, incluant Jérusalem est. L’illégalité des colonies et leur extension sont également réaffirmées.
Israël refuse cette décision de la communauté internationale et déclare que la quatrième Convention de Genève ne s’applique pas aux territoires occupés ni aux colonies et que ses pratiques sont justifiées : colonies juives, punitions collectives, homicides, traitements inhumains des civils, transferts forcés, attaques contre des formations médicales et éducatives…
L’ensemble des violations de la Convention par Israël relève, selon la Convention, soit de « crime contre la paix » soit de « crimes de guerre ».
Les résolutions des Nations Unies ont rappelé, plusieurs fois, le caractère inacceptable de l’attitude d’Israël dans le domaine du droit humanitaire international. La guerre récente à Gaza en a été une nouvelle illustration dramatique.
5/ Alors que faire ?
- UNRWA
En réponse au refus d’Israël de respecter la résolution 194 sur le droit au retour des réfugiés et devant la situation dramatique de ceux-ci, l’Assemblée générale des Nations unies a adopté, le 8 décembre 1949, dans la résolution 302, la création de l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Moyen-Orient (UNRWA, en anglais). C’est un programme d’aide aux réfugiés, à Gaza, en Cisjordanie, y compris Jérusalem, en Jordanie, au Liban et en Syrie, distinct du Haut-Commissariat aux réfugiés (HCR). Prévu pour être temporaire, ce programme a été régulièrement renouvelé par l’Assemblée générale des Nations unies, le mandat actuel court jusqu’au 30 juin 2017.
Le programme, qui intervient dans une soixantaine de camps de réfugiés et emploie près de 30 000 agents dont 99 % de Palestiniens, touche plus de 5 millions de personnes et s’applique aussi aux descendants de réfugiés vivant dans les camps, ce qui n’est pas le cas pour le HCR. À noter que le CRIF accuse l’UNRWA d’employer des terroristes ! Israël ne finance évidemment pas le budget régulier, qui s’élève à 500 millions de dollars des États-Unis. Bien qu’essentielle, la création de l’UNRWA ne résout pas la question du comportement de l’État d’Israël vis-à-vis des Nations unies et des réfugiés.
- De nouvelles résolutions ?
Une nouvelle résolution pourrait porter sur un rappel de celles qui n’ont pas été respectées par Israël, et elles sont nombreuses, ou sur de nouvelles, par exemple : installation d’une force d’urgence des Nations unies autour de Gaza comme c’est le cas à la frontière du Liban et à la frontière syrienne, interdiction de survol à Gaza (no Fly zone, comme en Libye ou en Irak). Pourquoi Israël respecterait-il ces résolutions alors qu’il ignore toutes celles qui le concernent et pourquoi les États-Unis les voteraient-ils alors qu’ils se sont opposés plus de 40 fois aux résolutions concernant Israël ? Il y a donc peu de chances que ce soit une solution, en dépit de l’intérêt que certaines résolutions nouvelles peuvent présenter.
- Une condamnation internationale ?
Outre la condamnation morale et juridique d’Israël par une grande partie de la communauté internationale, ce que souligne la majorité des 15 membres du Conseil de Sécurité, la majorité des membres des 193 États membres de l’Assemblée générale, les 114 contractants de la quatrième Convention de Genève.
La Palestine a obtenu le statut d’État observateur non membre auprès de l’ONU le 29 novembre 2012. Ce statut donne accès au Tribunal pénal international et aux nombreuses agences de l’ONU. Sur les 193 Etats membres, 9 ont voté contre (États-Unis, Canada, Israël, îles Marshall, Micronésie, Nauru, Palaos, Panama, République tchèque), soit 4,6 % des Etats membres, 41 se sont abstenus (dont l’Allemagne, la Bulgarie, la Croatie, l’Estonie, la Hongrie, la Lettonie, la Lituanie, la Pologne, les Pays-Bas, la Roumanie, la Slovénie, le Royaume-Uni, pour l’Union européenne), soit 21,2 % des Etats membres, 5 étaient absents (dont l’Ukraine), soit 2,6 % et 138 Etats membres ont voté pour (dont la France, l’Autriche, la Belgique, Chypre, le Danemark, l’Espagne, la Finlande, la Grèce, l’Irlande, l’Italie, le Luxembourg, Malte, le Portugal, la Suède, pour l’Union européenne), soit 71,6 % des Etats membres.
En dépit des menaces israéliennes et de l’opposition et des pressions des États-Unis, la Palestine s’engage en vue de porter plainte auprès du Tribunal pénal international. Bien que valable, cette demande risque d’être compliquée et longue à mettre en œuvre, même si l’objet est justifié puisque toute colonisation est considérée comme un « crime de guerre » au regard du droit international.
- Annulation de l’admission d’Israël au sein des Nations unies
Le non-respect par Israël des clauses de la résolution 273 concernant l’admission d’Israël, autrement dit le plan de partage de la Palestine et le droit au retour des réfugiés, devrait entraîner la nullité de cette résolution 273, ce qui pourrait faire l’objet d’une nouvelle résolution rectificative. Il est clair que les États-Unis s’y opposeraient mais la résolution 273 a été votée par l’Assemblée générale de l’ONU et non par le Conseil de sécurité. Ce serait donc à l’Assemblée générale de prendre cette décision, à la majorité des deux tiers. Rappelons que la Palestine a été admise à l’ONU par 71,6 % des États membres.
- Des sanctions internationales
Le chapitre 7 de la Charte des Nations unies est intitulé Actions en cas de menace contre la paix, de rupture de la paix et d’actes d’agression, ce qui est manifestement le cas d’Israël vis-à-vis de la Palestine. Lorsque qu’une telle situation existe, le Conseil de sécurité peut faire des recommandations ou prendre des mesures. Des résolutions ont été adoptées et des forces d’interposition mises en place, sans effet sur le comportement international d’Israël. Il faut donc aller plus loin, ce qui est prévu à l’article 41 du chapitre 7 : « Le Conseil de sécurité peut décider quelles mesures n’impliquant pas l’emploi de la force armée doivent être prises pour donner effet à ses décisions et peut inviter les membres des Nations unies à appliquer ces mesures. Celles-ci peuvent comprendre : l’interruption complète ou partielle des relations économiques et des communications ferroviaires, maritimes, aériennes, postales, télégraphiques, radioélectriques et des autres moyens de communication, ainsi que la rupture des relations diplomatiques. »
Si le Conseil de sécurité le décidait, il est certain que les États-Unis useraient de leur veto mais des pays peuvent sanctionner eux-mêmes Israël, ce qui est le cas des pays arabes et d’un certain nombre de pays latino-américains.
L’usage de la force par les Nations unies en cas d’insuffisance des mesures précédentes, évoqué dans l’article 42, n’a pratiquement aucune chance d’être mis en œuvre pour Israël alors qu’il l’a été dans d’autres pays.
Dans le cadre des Nations unies, les sanctions ont peu de chance d’être appliquées à Israël mais chaque pays ou organisation régionale (par exemple l’Union européenne) peut sanctionner directement un Israël bafouant le droit international et pratiquant le crime de guerre dans les territoires occupés et à Gaza. Il en va, pour ces pays et organisations, du respect du droit international, de la justice, de la paix.
- Exclusion d’Israël de l’ONU
L’article 6 du chapitre 2 de la Charte des Nations unies précise que « si un membre de l’Organisation enfreint de manière persistante les principes énoncés dans la présente Charte, il peut être exclu de l’Organisation par l’Assemblée générale sur recommandation du Conseil de sécurité ».
C’est le cas d’Israël, qui non seulement enfreint la Charte depuis son adhésion en 1949, mais aussi la Déclaration universelle des droits de l’Homme et les Conventions de Genève.
Le veto prévisible des États-Unis à une telle décision la bloquerait. Cela signifie que, très précisément, les États-Unis valident la position dissidente d’Israël par rapport à la communauté internationale.
Les États-Unis eux-mêmes relèvent d’une attitude dissidente vis-à-vis des Nations unies. Ils quittent les agences des Nations unies unilatéralement lorsqu’ils sont en désaccord (exemple : Unesco, BIT…). Ils se sont opposés à la reconnaissance de la Palestine comme État observateur non membre, contrairement à la position de plus des deux tiers des 193 États membres de l’ONU.
Les États-Unis financent à hauteur de 22 % le budget régulier des Nations unies, qui s’élève à 5,5 milliards de dollars des États-Unis pour deux ans (biennum), soit 1,2 milliard. À noter que ce budget mondial est non seulement extrêmement faible (3,5 % du chiffre d’affaires de la SNCF par exemple) mais des pays sont régulièrement en retard de paiement. Le principal État endetté vis-à-vis des Nations unies est précisément les États-Unis qui, à certaines époques, devaient 1,3 milliard de dollars. Ils sont encore endettés aujourd’hui et ont la détestable habitude de se livrer à un chantage avant de payer.
Or l’article 19 du chapitre 2 de la Charte des Nations unies dit qu’« un membre des Nations unies en retard de paiement de sa contribution aux dépenses de l’Organisation ne peut participer au vote de l’Assemblée générale si le montant de ses arriérés est égal ou supérieur à la contribution due par lui pour les deux années complètes écoulées… ».
Cela aurait pu s’appliquer aux États-Unis.
L’exclusion d’Israël est considérée souvent comme pouvant priver la communauté internationale d’un moyen d’action sur ce pays mais, depuis 1949, Israël défie ouvertement l’ONU, donc la communauté internationale et même, récemment à Gaza, s’en est pris militairement à l’UNRWA, une agence de l’Organisation des Nations unies. Dans ces conditions, en quoi une exclusion modifierait-elle les choses ?
Conclusion
Israël ne se comporte pas comme un membre solidaire de la communauté internationale. C’est un dissident qui défie les résolutions et viole le droit international. Cet État n’a rien à faire au sein de l’ONU, reflet de cette communauté internationale.
Les États-Unis, qui eux-mêmes sont peu soucieux du respect du droit international, doivent aussi, à leur niveau, être rappelés au respect de la Charte, de la Déclaration universelle des droits de l’Homme et des Conventions de Genève.
Compte tenu des possibilités d’action du moment, la communauté internationale doit, haut et fort, mettre en œuvre des actions préservant la paix et la dignité des êtres humains. C’est le rôle de l’Assemblé générale, qui soutient majoritairement la Palestine, et c’est le rôle des pays et organismes qui ne se reconnaissent pas dans la position constante des États-Unis, pays qui confond États-Unis et Nations unies et doit donc choisir : soit Israël, soit l’Organisation des Nations unies.
La guerre récente menée par l’armée israélienne contre le territoire de Gaza, qui a détruit des vies humaines de tous âges, qui a détruit des maisons, des champs, ainsi que des oliviers – symbole de paix figurant sur le drapeau des Nations unies –, doit être reconnue pour ce qu’elle est : une agression meurtrière. La reconstruction dans le territoire de Gaza représentera au moins l’équivalent du budget régulier des Nations unies pour deux ans. La communauté internationale doit s’y engager, en appuyant tout particulièrement les efforts de l’UNRWA. Autre solution : la Palestine paie les dégâts causés par les roquettes tirées et Israël les destructions causées par son armée dans le territoire de Gaza !
Jean-Claude Woillet, ancien expert consultant des Nations Unies. mercredi 13 août 2014
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Nouveautés sur Europe Solidaire Sans frontières
*FINKEL David - 13 août 2014*Associations kurdes de France, Association des Yézidis de France - 13 août 2014 Manifestation à Paris contre les crimes de l’Etat islamique en Irak et en soutien à la résistance kurde**Solidaires - 10 May 2014*Iraq ICSSI - 11 August 2014*Iraq ICSSI, BSAY - 9 August 2014*Emirates ROSS Andrew - 28 March 2014*Question juive BENSAÏD Daniel - 1980 La question juive aujourd’hui – « La notion de peuple-classe : un point de départ, non un point d’arrivée »*Collective - 12 August 2014*NPA - 12 août 2014 -
«Peu de Palestine reste. Pas à pas, Israël l’efface de la carte (Eduardo Galeano)
Pour se justifier, le terrorisme de l’État fabrique des terroristes :
il sème de la haine et récolte des alibis. Tout indique que cette boucherie de Gaza, qui selon ses auteurs veut en finir avec les terroristes, réussira à les multiplier.
Depuis 1948, les palestiniens vivent condamnés à l’humiliation perpétuelle. Ils ne peuvent même respirer sans permission. Ils ont perdu leur patrie, leurs terres, leur eau, leur liberté, leur tout. Ils n’ont même pas le droit de choisir leurs gouvernants. Quand ils votent pour celui pour lequel ils ne doivent pas voter, ils sont punis.
Gaza est punie. C’est devenu une souricière sans sortie, depuis que le Hamas a proprement gagné les élections en 2006. Quelque chose de semblable était arrivée en 1932, quand le Parti Communiste a triomphé aux élections d’El Salvador.
Baignés dans le sang, les habitants du Salvador ont expié leur mauvaise conduite et depuis ce temps-là ont vécu soumis à des dictatures militaires.
La démocratie est un luxe que tous ne méritent pas. Enfants de l’impuissance sont les roquettes « maison » que les militants du Hamas, parqués à Gaza, lancent maladroitement sur les terres qui avaient été palestiniennes et que l’occupation israélienne a usurpées. Et le désespoir, au bord de la folie suicidaire est la mère des bravades qui nient le droit à l’existence d’Israël, des cris sans aucune efficacité, tandis que la guerre très efficace d’extermination nie, depuis des années, le droit à l’existence de la Palestine. Peu reste de la Palestine. Pas à pas, Israël l’efface de la carte.
Les colons envahissent, et après eux les soldats corrigent la frontière.
Les balles sacralisent la spoliation, en légitime défense. Il n’y a pas de guerre agressive qui ne dit pas être une guerre défensive. Hitler a envahi la Pologne pour éviter que la Pologne envahisse l’Allemagne. Bush a envahi l’Irak pour éviter que l’Irak envahisse le monde. Dans chacune de ses guerres défensives, Israël a avalé un autre morceau de la Palestine, et les déjeuners suivent.
La dévoration se justifie par les titres de la propriété que la Bible a octroyée, par les deux mille ans de persécution dont le peuple juif a souffert, et par la panique que les palestiniens génèrent au guet. Israël est le pays qui ne tient jamais les recommandations ni les résolutions des Nations Unies, celui qui ne respecte jamais les sentences des tribunaux internationaux, celui qui se moque des lois internationales, et est aussi l’unique pays qui a légalisé la torture de prisonniers.
Qui lui a offert le droit de nier tous les droits? D’où vient l’impunité avec laquelle Israël exécute le massacre de Gaza ? Le gouvernement espagnol n’aurait pas pu impunément bombarder le Pays Basque pour en finir avec l’ETA, ni le gouvernement britannique aurait pu raser l’Irlande pour liquider l’IRA.
Est-ce que la tragédie de l’Holocauste implique une assurance d’impunité éternelle ? Ou ce feu vert provient-il de la puissance, le grand manitou qui a en Israël le plus inconditionnel de ses vassaux ? L’armée israélienne, la plus moderne et sophistiquée du monde, sait qui elle tue. Elle ne tue pas par erreur. Elle tue par horreur. Les victimes civiles s’appellent dommages collatéraux, selon le dictionnaire d’autres guerres impériales.
A Gaza, sur chaque dix dommages collatéraux, trois sont enfants. Et s’ajoutent par milliers, les mutilés, les victimes de la technologie de l’écartèlement humain que l’industrie militaire essaie avec réussite dans cette opération de purification ethnique. Et comme toujours, toujours la même chose : à Gaza, cent pour un. Par chaque cent palestiniens morts, un Israélien. Des gens dangereux, avertit l’autre bombardement, pour le compte des médias de masse de manipulation, qui nous invitent à croire qu’une vie israélienne vaut autant que cent vies palestiniennes.
Et ces médias nous invitent à croire aussi que sont humanitaires les deux cents bombes atomiques d’Israël, et qu’une puissance nucléaire appelée Iran a été celle qui a anéanti Hiroshima et Nagasaki.
La soi-disant communauté internationale : existe-t-elle ? Est-elle quelque chose de plus qu’un club de marchands, de banquiers et de guerriers ? Est-elle quelque chose de plus que le nom scène que prennent les États-Unis quand ils font du théâtre ? Devant la tragédie de Gaza, l’hypocrisie mondiale brille encore une fois. Comme toujours, l’indifférence, les discours vides, les déclarations creuses, les déclamations ronflantes, les postures ambiguës, rendent un tribut à l’impunité sacrée. Devant la tragédie de la Gaza, les pays arabes se lavent les mains. Comme toujours. Et comme toujours, les pays européens se frottent les mains.
La vieille Europe, si capable de beauté et de perversité, répand quelque larme tandis qu’elle célèbre secrètement ce coup de maître.
Parce que la partie de chasse aux Juifs a toujours été une coutume européenne, mais depuis un demi-siècle cette dette historique est demandée aux palestiniens, qui sont aussi sémites et qui n’ont jamais été, ni ne sont, antisémites. Ils paient, par le sang comptant et trébuchant, un compte des autres.
(Cet article est dédié à mes amis juifs assassinés par les dictatures latino-américaines qu’Israël avaient conseillées).
Eduardo Galeano
Aporrea.org. Caracas, le 26 novembre 2012.
*Eduardo Galeano, est un écrivain et journaliste uruguayen, célèbre pour avoir écrit « Les veines ouvertes de l’Amérique Latine ». Gagnant du prix Stig Dagerman, il est considéré comme l’un des écrivains les plus remarquables de la littérature latinoaméricaine.El Correo. Paris, 5 août 2014.
http://www.elcorreo.eu.org/Peu-de-Palestine-reste-Pas-a-pas-Israel-l-efface-de-la-carte-Eduardo-Galeano
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Nouveautés sur Europe Solidaire Sans frontières
*ROSS Andrew - 28 March 2014*BENSAÏD Daniel - 1980*Israel Collective - 12 August 2014*NPA - 12 août 2014*WARSCHAWSKI Michel, THEVOZ Sylvain - 7 août 2014*GILARDI Paolo - 8 août 2014* -
Thèses du groupe trotskyste palestinien (Marxists.org)
(Anti-sionistes années 1970)
- La faiblesse de l'impérialisme britannique après la deuxième guerre mondiale, la consolidation de la bourgeoisie indigène dans quelques colonies importantes et le dévelop- pement de la classe ouvrière ainsi que l'intensification de sa lutte sociale et anti-impérialiste ont obligé la Grande-Bretagne à évacuer ses troupes de certaines colonies et à prévoir un réajus-tement de la défense de l'Empire. D'autre part, la bourgeoisie indigène est devenue un agent de la domination impérialiste indirect plus digne de confiance du fait de la peur grandissante devant la classe ouvrière organisée qui est sortie plus forte que jamais de cette guerre. Particulièrement dans les colonies - et semi-colonies et dans les régions coloniales où l'impérialisme américain a pénétré comme principale puissance économique, l'impérialisme britannique essaie d'assigner une partie des tâches de la défense de l'Empire et de la préparation de la prochaine guerre mondiale à l'impérialisme américain. D'autre part, la Grande-Bretagne cherche à maintenir autant d'influence économique et d'autorité sur la bourgeoisie indigène qu'il est possible de le faire. C'est ce qui se passe à présent dans le Moyen-Orient. D'une part, l'impérialisme britannique évacue une partie de ses troupes de Palestine et de l'Irak et laisse à l'ONU, c'est-à-dire à l'impérialisme américain, le soin de décider le sort de la Palestine et, d'autre part; il incite à la “ guerre sainte ” en Palestine afin de gagner de l'influence politique sur le monde arabe et il s'efforce de s'allier aux États arabes, comme par le traité prévu avec l'Irak qui donnerait à l'impérialisme britannique le maximum de pouvoir possible dans les conditions de domination indirecte. L'antagonisme entre les impérialismes américain et britannique dans cette région se manifeste particulièrement dans la question de savoir de quelle façon chacun d'eux peut obtenir le maximum d'influence directe sur l'économie et la politique indigène tout en y envoyant le plus petit nombre de troupes. La décision de diviser la Palestine appuyée par le États-Unis, apparemment en opposition à la Grande-Bretagne, a créé la situation suivante dans l'Orient arabe : la Grande-Bretagne a obtenu la possibilité de retirer une partie de ses troupes tout en renforçant son prestige dans le monde arabe ; l'Amérique, dont les intérêts pétroliers n'ont pas souffert d'une certaine perte de prestige à cause de liens économiques qui lient la bourgeoisie indigène à l'impérialisme yankee, y a gagné un agent direct, la bourgeoisie sioniste, qui, de ce fait, est devenu complètement dépendante du capital américain et de la politique américaine. De plus, l'impérialisme américain a maintenant une justification pour intervenir militairement dans le Moyen-Orient chaque fois que cela lui conviendra. Tous les deux ont créé une situation de chauvinisme grandissant dans laquelle il est devenu possible d'écraser la classe ouvrière arabe et tous les mouvements de gauche dans tout l'Orient arabe, et ceci est également dû à cause de l'appui russe au plan impérialiste de division de la Palestine.
- Les féodaux arabes et la bourgeoisie du Moyen-Orient, représentés par la Ligue Arabe, voient dans la bourgeoisie sioniste un concurrent non seulement sur le marché des moyens de consommation du Moyen-Orient (en ce qui concerne l'Égypte) mais également sur le marché des agents impérialistes dans l'Orient arabe. Par sa guerre raciale contre les Juifs de Palestine, la Ligue Arabe veut limiter la zone d'activité des industries juives et prouver à l'impérialisme qu'elle est un facteur qui peut encore mieux le servir que le sionisme. En même temps, elle favorise l'impérialisme dans ses plans sur une grande échelle au Moyen-Orient et elle n'est que trop intéressée à suivre ses ordres en vue d'utiliser cette guerre chauvine pour aviver les sentiments anti-russes et pour écraser brutalement la classe ouvrière arabe et tous les groupes de gauche. Elle voit dans l'épouvantail sioniste et dans le problème palestinien en général une trop belle occasion pour détourner l'attention des masses opprimées des pays arabes de leurs problèmes sociaux et de l'exploitation impérialiste et indigène et pour exacerber les haines raciales contre les minorités et pour recruter des chômeurs pour “ Gihad ” en Palestine. Dans ces circonstances, l'antagonisme traditionnel entre les deux cliques de la Ligue Arabe - la famille Hachémite britannique d'une part et le bloc américain du roi du pétrole de l'Arabie, de l'Égypte et du régime actuel en Syrie d'autre part - se manifeste dans leur compétition pour l'intervention la plus extrême et la plus active en Palestine afin d'être sur place, d'y créer un fait accompli et de rassembler le butin dès qu'il sera nécessaire de se conformer aux décisions finales de l'impérialisme.
- Les féodaux arabes de Palestine, sachant que dans une telle guerre raciale ils sont les dirigeants naturels, veulent reconquérir de cette façon leur autorité sur la population arabe de Palestine, autorité qui avait été affaiblie par le développement, durant la guerre, de la jeune bourgeoisie des villes du littoral et par la croissance et l'organisation de la classe ouvrière arabe de Palestine. L'appui direct que l'impérialisme britannique a accordé à des dirigeants féodaux, contre tout autre facteur arabe (rapatriement des Husseinis, reconnaissance du Haut Comité arabe imposé par lui-même, etc.) - tout cela parce que l'impérialisme anglais était intéressé à voir la direction arabe la plus réactionnaire et chauvine - a permis à ces féodaux d'imprégner, dès le début, leur propre caractère aux événements actuels. Alors que la révolte de 1936 avait commencé par une grève générale et s'était concentrée au début dans les villes, cette fois-ci le principal aspect de l'activité a été dès le début une action militaire de bandes de guérillas rurales. Alors qu'en 1936-1939 une grande partie des “ combats ” a été menée contre les troupes britanniques (même si le but principal était dirigé contre les Juifs), cette fois-ci ce sont principalement les Juifs qui sont attaqués tandis que les fonctionnaires de l'impérialisme britannique ainsi que les officiers et les soldats sont traités amicalement ou tout au plus accusés de ne pas tenir la “ neutralité ” promise. C'est ainsi qu'ils ont réussi à créer une atmosphère de chauvinisme extrême dans laquelle une provocation peut entraîner un massacre massif des ouvriers juifs comme dans les raffineries de Haïfa de la part des sections arriérées de leurs compagnons ouvriers arabes (quelques-uns des ouvriers arabes les plus avancés ne participèrent pas à cette action et d'autres sauvèrent les Juifs), et où il n'y a plus de lutte gréviste commune entre ouvriers juifs et arabes pour les mêmes revendications, mais au contraire où ces luttes sont menées séparément pour l'introduction de mesures de sécurité contre des attaques éventuelles. La séparation entre ouvriers arabes et juifs et la séparation entre la classe ouvrière arabe des villes les plus avancées et de leur hinterland - les pauvres des campagnes - (l'un des principaux buts de la division) sont accomplies par la prétendue lutte des dirigeants féodaux arabes contre la division. La bourgeoisie arabe, dans la mesure où elle existe - en Palestine en tant que classe indépendante (propriétaires de plantations de citrons et éléments urbains des villes du littoral - les adeptes de Muss el Alami) veut l'ordre et la sécurité dans l'intérêt des affaires, mais sa garde nationale, au cours des attaques chauvines de masse, est de moins en moins importante en comparaison des guérillas à direction féodale.
- Le sionisme qui semble être au zénith de ses succès diplomatiques, a réussi à aider l'impérialisme à créer une situation dans laquelle les masses juives doivent apprendre ce que veut dire être le bouc émissaire de l'impérialisme. La guerre civile actuelle, qui exacerbe à l'extrême le chauvinisme dans les masses juives est elle-même en partie la conséquence du chauvinisme sioniste qui a accompagné l'établissement d'une économie juive fermée. Si l'impérialisme a réussi à détourner de lui le mécontentement des masses arabes dans le Moyen-Orient et à le diriger contre la population juive de Palestine, la conséquence inévitable de cette guerre sera la dépendance totale du sionisme envers l'impérialisme américain.
- Dans ces circonstances, le recul de l'influence des organisations ouvrières arabes est évident. Après être parvenues à devenir un facteur important dans la vie politique arabe, elles sont aujourd'hui presque paralysées. Nous ne pouvons pas non plus nous attendre à ce qu'elles regagnent cette position dans le proche avenir, et ce pour les raisons suivantes :
- Si, dans le passé, l'activité politique du parti révolutionnaire parmi les ouvriers juifs a été difficile à cause de la position privilégiée de ceux-ci dans l'économie fermée des Juifs, elle le sera d'autant plus aujourd'hui que cette position a été soutenue non seulement par l'impérialisme américain mais encore par la Russie. Le tournant des staliniens juifs devenus les adeptes les plus enthousiastes de la division de la Palestine et de la création de l'Etat juif, limite encore les points de contact qui auraient pu être utilisés par le parti révolutionnaire comme point de départ pour son activité parmi les ouvriers juifs. D'autre part, l'influence accrue de la réaction féodale arabe s'exprime par un chauvinisme accru du côté juif. Une certaine perspective de notre travail consiste dans la possibilité de gagner individuellement des staliniens qui sont demeurés fermement opposés à la division et qui peuvent par conséquent admettre la trahison de la Russie stalinienne.
7 L'analyse précédente montre que dans le proche avenir (les prochains mois) on ne peut pas s'attendre à des actions sur une grande échelle de la part des ouvriers arabes, encore moins d'actions communes entre ouvriers arabes et juifs. Avant que ne se fasse sentir la lassitude provoquée par la détérioration de la situation économique et par l'effusion de sang et qui sera le point de départ d'une nouvelle montée révolutionnaire, il est très probable qu'il y aura un renforcement du chauvinisme et des massacres sur une grande échelle. Dans le proche avenir, notre travail sera limité essentiellement au maintien des liaisons entre les camarades arabes et juifs, à renforcer les cadres, particulièrement du côté arabe, comme base pour une activité révolutionnaire dans l'avenir. Nous devons expliquer patiemment aux couches les plus avancées du prolétariat arabe et à l'intelligentsia que les actions militaires raciales ne font qu'agrandir le fossé entre les Juifs et les Arabes et conduisent ainsi pratiquement à la division politique ; que le facteur fondamental et que la cause principale de la division c'est l'impérialisme ; que les combats actuels ne font que renforcer i'impérialisme ; que grâce à la direction bourgeoise et féodale des pays arabes - qui est l'agent de l'impérialisme - nous avons été battus à une étape de la lutte anti-impérialiste et que nous devons nous préparer pour la victoire à une prochaine étape - c'est-à-dire pour l'unification de la Palestine et de l'Orient arabe en général - en créant la seule force qui puisse parvenir à ces buts : le parti prolétarien révolutionnaire unifié de l'Orient arabe. Notre succès dépendra en très grande partie de la consolidation, entre temps, des forces communistes révolutionnaires en Egypte - La vague d'écrasement des organisations de gauche et de la classe ouvrière dans l'orient arabe est survenue avant que celles-ci soient suffisamment fortes pour se défendre et pour maintenir leur position. Si cela a été le cas dans les centres de la classe ouvrière arabe, particulièrement en Égypte, il n'y aucun doute que cela influence la classe ouvrière plus arriérée de Palestine.
- Dans le proche avenir, il faut s'attendre à un déclin numérique de la classe ouvrière arabe en Palestine, premièrement à cause de la diminution du travail pour l'armée et deuxièmement à cause des arrêts de travail causés par les événements. Le chômage parmi les ouvriers arabes ne menacera pas seulement les conquêtes limitées des dernières années, mais créera un terrain fertile au chauvinisme et favorisera le recrutement des bandes à direction féodale.
- Les staliniens arabes ont perdu une partie de leur influence politique et organisationnelle parce que les masses les considéraient comme les représentants de la Russie qui a trahi les masses arabes en favorisant la division de l'État juif.
- Le chauvinisme grandissant des ouvriers juifs, l'appui ouvert du partage par les sionistes de “gauche” y compris les staliniens juifs, sont également reflétés parmi les ouvriers arabes et constituent un autre facteur qui les jette dans les bras de la réaction féodale. D'autre part la composition sociale de la classe ouvrière arabe est aujourd'hui beaucoup plus progressive qu'elle ne l'était au début de la révolte de 1936-1939. Alors qu'à cette époque les ouvriers agricoles, les employés de commerce, etc. constituaient plus de la moitié de la classe ouvrière arabe, aujourd'hui près des trois quarts des ouvriers arabes sont employés sur les chantiers gouvernementaux, dans les compagnies pétrolières et autres établissements industriels. Après la période de réaction et de recul, le point de départ sera à un niveau plus élevé qu'en 1939.
- La vague d'écrasement des organisations de gauche et de la classe ouvrière dans l'orient arabe est survenue avant que celles-ci soient suffisamment fortes pour se défendre et pour maintenir leur position. Si cela a été le cas dans les centres de la classe ouvrière arabe, particulièrement en Égypte, il n'y aucun doute que cela influence la classe ouvrière plus arriérée de Palestine.
Haïfa, janvier 1948
Source : "Quatrième Internationale" n° de juin-juillet 1948, "La Révolution prolétarienne" n°740
https://www.marxists.org/francais/4int/postwar/1948/4int_19480100.htm
- La faiblesse de l'impérialisme britannique après la deuxième guerre mondiale, la consolidation de la bourgeoisie indigène dans quelques colonies importantes et le dévelop- pement de la classe ouvrière ainsi que l'intensification de sa lutte sociale et anti-impérialiste ont obligé la Grande-Bretagne à évacuer ses troupes de certaines colonies et à prévoir un réajus-tement de la défense de l'Empire. D'autre part, la bourgeoisie indigène est devenue un agent de la domination impérialiste indirect plus digne de confiance du fait de la peur grandissante devant la classe ouvrière organisée qui est sortie plus forte que jamais de cette guerre. Particulièrement dans les colonies - et semi-colonies et dans les régions coloniales où l'impérialisme américain a pénétré comme principale puissance économique, l'impérialisme britannique essaie d'assigner une partie des tâches de la défense de l'Empire et de la préparation de la prochaine guerre mondiale à l'impérialisme américain. D'autre part, la Grande-Bretagne cherche à maintenir autant d'influence économique et d'autorité sur la bourgeoisie indigène qu'il est possible de le faire. C'est ce qui se passe à présent dans le Moyen-Orient. D'une part, l'impérialisme britannique évacue une partie de ses troupes de Palestine et de l'Irak et laisse à l'ONU, c'est-à-dire à l'impérialisme américain, le soin de décider le sort de la Palestine et, d'autre part; il incite à la “ guerre sainte ” en Palestine afin de gagner de l'influence politique sur le monde arabe et il s'efforce de s'allier aux États arabes, comme par le traité prévu avec l'Irak qui donnerait à l'impérialisme britannique le maximum de pouvoir possible dans les conditions de domination indirecte. L'antagonisme entre les impérialismes américain et britannique dans cette région se manifeste particulièrement dans la question de savoir de quelle façon chacun d'eux peut obtenir le maximum d'influence directe sur l'économie et la politique indigène tout en y envoyant le plus petit nombre de troupes. La décision de diviser la Palestine appuyée par le États-Unis, apparemment en opposition à la Grande-Bretagne, a créé la situation suivante dans l'Orient arabe : la Grande-Bretagne a obtenu la possibilité de retirer une partie de ses troupes tout en renforçant son prestige dans le monde arabe ; l'Amérique, dont les intérêts pétroliers n'ont pas souffert d'une certaine perte de prestige à cause de liens économiques qui lient la bourgeoisie indigène à l'impérialisme yankee, y a gagné un agent direct, la bourgeoisie sioniste, qui, de ce fait, est devenu complètement dépendante du capital américain et de la politique américaine. De plus, l'impérialisme américain a maintenant une justification pour intervenir militairement dans le Moyen-Orient chaque fois que cela lui conviendra. Tous les deux ont créé une situation de chauvinisme grandissant dans laquelle il est devenu possible d'écraser la classe ouvrière arabe et tous les mouvements de gauche dans tout l'Orient arabe, et ceci est également dû à cause de l'appui russe au plan impérialiste de division de la Palestine.
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1947, la partition de la Palestine (Marxist.org)
Après que les "trois grands" soient arrivés à un accord concernant la partition de la Palestine, le vote aux Nations Unies n'était plus qu'une formalité.
L'impérialisme britannique se retire du Proche-Orient vers une seconde ligne de défense comparable à ce qui a été mis en place avec la division de l'Inde. Au sein des deux Etats, le Juif et l'Arabe, la Grande-Bretagne préserve l'essentiel de ses positions économiques et financières. La Légion Arabe de l'hypo- thétique Etat arabe et la Haganah [1] opéreront en étroite concertation avec le ministère de la Guerre britannique, comme c'est le cas des armées hindoues et musulmanes en Inde.
Et, comme en Inde, la partition s'est avérée le meilleur moyen de dévier vers un combat fratricide la lutte des masses arabes et la colère de la population laborieuse juive.
Les manœuvres de l'impérialisme britannique ont été rendues nécessaires par la diminution de ses ressources. Elle oblige les impérialistes à baisser leurs "engagements internationaux" afin d'économiser à la fois dollars, force de travail et armement.
Ceci est même présenté encore plus hypocritement dans le cas spécifique de la Palestine. En fait, la création d'un Etat arabe indépendant en Palestine est hautement improbable. C'est pourquoi le roi Abdallah de Transjordanie, l'agent n°1 de la City de Londres dans le monde arabe pourrait tout à fait réussir à intégrer l'est de la Palestine à son royaume et réaliser ainsi la première étape de la formation de l'empire de Grande Syrie, objectif final de sa dynastie et de la bourgeoisie britannique au Proche-Orient.
Londres continuera à régner sans que cela ne coûte le moindre penny au contribuable anglais. Le seul peuple à en souffrir serait bien sur les palestiniens eux-mêmes.
Pour l'impérialisme américain, comme pour la bureaucratie soviétique, l'acceptation de la partition signifie surtout la liquidation du mandat britannique et l'ouverture de la lutte pour hériter des positions abandonnées.
Le Kremlin se félicite de l'ouverture d'une période de troubles au Proche-Orient, à l'occasion desquels il fera de son mieux pour affaiblir les positions anglaises et préparer sa propre pénétration, soit sous couvert d'une "Commission mixte de l'ONU" ou d'une "tutelle des Trois Grands" sur Jérusalem.
L'impérialisme américain se trouve confronté en Palestine, comme auparavant en Grèce, au problème de trouver une solution de rechange à la tutelle impérialiste que les britanniques ne peu- vent plus assumer.
Après l'évacuation des troupes anglaises, la Haganah sera la seule force militaire disposant d'un équipement moderne, une force étrangère au monde arabe et qui servira si besoin est, à com- battre une insurrection autochtone ou une menace russe sur les sources de pétrole.
Nous ne devrions donc pas être surpris à partir de maintenant, si l'impérialisme américain, soit en formant une "Ligue juive" soit en en finançant une, tente d'avoir une influence prédominante sur la Haganah et d'en faire l'instrument de sa politique au Proche-Orient. Mais il demeure évident qu'un Etat juif, comme le mouvement sioniste qui l'a précédé, n'est considéré par les grandes puissances que comme un pion de leurs manœuvres au sein du monde arabe.
Un tel Etat, loin de recevoir une "protection" ouverte et permanente de n'importe laquelle de ces puissances, demeurera toujours en position précaire et incertaine, et pour sa population s'ouvrira une période de privations, de terreur et de terrible tension, qui ne deviendra que plus aiguë à mesure que se développeront les forces luttant pour l'émancipation du monde arabe.
La partition de la Palestine et le renversement clair des positions sionistes face à l'impérialisme britannique - y compris celles de la plupart des extrémistes -, ont porté un coup mortel à toutes les théories impressionnistes qui ont fleuri avec les bombes de l'Irgoun [2].
La solidarité fondamentale de la Haganah et même de l'Irgoun avec l'impérialisme et contre les masses arabes a été démontrée de la façon la plus éclatante. Le caractère criminel du sionisme apparaît clairement dans le fait, que grâce à son rôle réactionnaire, les premiers mouvements des masses arabes en faveur d'une Palestine unie et indépendante sont dirigés contre la population juive et non directement contre l'impérialisme.
Les très réactionnaires chefs du Comité arabe pour la Palestine ont ainsi l'occasion de redorer leur blason en versant le sang des malheureux juifs qui sont des victimes de la politique sioniste.
Les dirigeants sionistes de par le monde ont fêté la proclamation de l'Etat miniature comme une grande victoire. Erreur misérable ! Le piège que constitue la Palestine pour les juifs, selon les mots de Trotsky, vient de se refermer.
Sans changement radical de la situation mondiale et sans recul du sionisme parmi le mouvement ou- vrier juif de Palestine, l'extermination complète du peuple juif lors de l'éruption de la revolution arabe sera le prix payé par les juifs pour leur triste succès de Lake Success [3].
Et, par une ironie amère de l'Histoire, l'établissement d'un Etat juif indépendant, qui, selon les brillants théoriciens sionistes, était censé éradiquer l'antisémitisme dans le monde a été salué par l'éruption d'une vague pogromiste sauvage à Aden et une nouvelle vague d'antisémitisme dans le monde.
La position de la IV° Internationale vis-à-vis de la question palestinienne demeure aussi claire que dans le passé.
Elle sera à l'avant-garde du combat contre la partition, pour une Palestine unie et indépendante, dans laquelle les masses détermineront souverainement leur destin par l'élection d'une Assemblée Consti- tuante. Contre les effendis et les agents impérialistes, contre les manœuvres des bourgeoisies égyp- tiennes et syriennes qui essaient de dévier la lutte pour l'émancipation des masses en lutte contre les juifs, elle appellera à la révolution rurale, à la lutte anti-capitaliste et anti-impérialiste, qui sont les moteurs essentiels de la révolution arabe.
Mais elle ne peut mener ce combat avec une chance de succès qu'à condition qu'elle prenne position, sans équivoque, contre la partition du pays et l'établissement d'un Etat juif.
Plus que jamais, il faut en même temps appeler les masses travailleuses d'Amérique, Grande-Bretagne, Canada et Australie, le peuple travailleur de chaque pays à lutter pour l'ouverture des frontières de leurs pays respectifs aux réfugiés, aux personnes déplacées, à tous les juifs désireux d'émigrer, sans discrimination.
Ce n'est que si nous menons sérieusement, effectivement et avec succès ce combat que nous pourrons expliquer aux juifs pourquoi il ne faut pas aller dans le piège palestinien. L'expérience terrible qui attend les juifs dans l'Etat miniature crée en même temps les prémisses de la rupture de larges masses d'avec le sionisme criminel. Si une telle rupture n'a pas lieu à temps, l'"Etat juif" s'effondrera dans le sang.
Source : Éditorial de "Quatrième Internationale", Novembre-Décembre 1947.
Notes
[1] Organisation paramilitaire juive alors dirigée par le « travailliste » D. Ben Gourion. Elle avait été fondée à l'époque du mandat britannique sur pour assurer la défense des colons juifs.
[2] Organisation nationaliste juive, née en 1935 d'une scission de la Haganah, et dirigée après 1945 par M. Begin. L'Irgoun organisa l'immigration clandestine des juifs en Palestine et lutta par le terrorisme contre la présence britannique dans le pays et contre les populations palestiniennes.
[3] Lake Success : localité près de New-York où fut négocié le statut de la Palestine par l'ONU en 1947.
https://www.marxists.org/francais/4int/postwar/1947/11/4int_palestine_1947.htm
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Nouveautés sur Orient 21
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1914: La Grande Guerre Impérialiste (Avanti.be)
En 1884, les grandes puissances coloniales se réunirent à Berlin pour s’accorder entre elles sur la répartition de leurs possessions en Afrique.
Elles y consacrèrent le critère de « l’occupation effective », autrement dit, la puissance qui occupait réellement un pays avait des droits sur lui. Il y a des frontières actuelles en Afrique du nord qui ont visiblement été tracées à l’époque avec une règle sur une table afin de faciliter le marchandage de ces territoires entre les 14 puissances colonisatrices européennes, et cela sans se soucier des peuples qui vivaient là.
La division du monde entre les colonisateurs était ainsi achevée.
A partir de là, selon Lénine, chacun d’eux ne pouvait plus étendre ses colonies qu’aux dépends de celles des autres. Et comme la tendance expansive du capitalisme est permanente, Lénine prévoyait que l’humanité entrerait alors dans une époque de guerres inter-impérialistes.
Cette prédiction s’accomplit de manière rigoureuse et dramatique.
Les deux grandes guerres mondiales qui mutilèrent l’histoire de l’humanité dans la première moitié du XXe siècle ont précisément été cela : des guerres inter-impérialistes. Avec essentiellement deux grands blocs : d’une part les puissances qui s’étaient accaparées les premières d’une grande partie du monde, à la tête desquelles se trouvaient l’Angleterre et la France, face à celles qui arrivèrent tardivement à la table du festin – Allemagne, Italie, Japon – et qui cherchèrent à forcer un nouveau partage des territoires colonisés.
Ayant résolue la question nationale et installé des Etats-nations avant les autres pays européens, l’Angleterre et la France, surtout, ont pu construire leur puissante force militaire – en particulier maritime – et se placer ainsi en meilleure position pour la conquête et la consolidation d’un empire colonial.
L’Allemagne, l’Italie et le Japon mirent plus de temps pour leur unification nationale, du fait de la force relative plus importante de leurs bourgeoisies régionales. Ces nations arrivèrent donc sur l’arène mondiale dans une situation subalterne et se dotèrent de régimes autoritaires afin d’accélérer leur développement économique et rattraper leur retard par rapport aux autres puissances mondiales.
Au-delà des événements contingents de son déclenchement, la Première Guerre mondiale fut essentiellement une grande lutte entre les deux blocs pour le partage du monde, et particulièrement pour les continents périphériques (l’Allemagne alla même jusqu’à proposer au Mexique de lui rendre les territoires que les Etats-Unis lui avaient arrachés au cas où elle rejoindrait le bloc qu’elle dirigeait).
C’est la compétition pour l’hégémonie mondiale qui se trouvait donc derrière les deux grandes guerres. L’empire anglais en décadence était menacé par deux puissances émergentes – les Etats-Unis et l’Allemagne. Au début de la Première Guerre, c’est le courant isolationniste qui s’imposa initialement, comme si le conflit n’était qu’une question européenne. Mais face à la possibilité d’une victoire de l’Allemagne, une campagne idéologique interne se développa rapidement pour mobiliser les Etasuniens en faveur de la participation de leur pays à la guerre.
1917 fut l’année décisive car, avec la Révolution bolchevique, la Russie sortit du conflit – conformément à la prémisse de Lénine selon laquelle il s’agissait d’une guerre inter-impérialiste -, tandis que les Etats-Unis y entrèrent, faisant ainsi pencher la balance en faveur du bloc anglo-français.
Avec la Seconde Guerre mondiale – en vérité le second « round » d’une même guerre ayant les mêmes caractéristiques et à un intervalle de quelques années – et la deuxième défaite du bloc dirigé par l’Allemagne, le terrain était aplani pour l’hégémonie impériale nord-américaine. Ces guerres inter-impérialistes, les plus cruelles de toutes les guerres, éclatèrent sur le continent qui se considérait comme le plus civilisé du monde afin de trancher la dispute hégémonique entre les puissances capitalistes pour la domination mondiale.
Le début de la Première Guerre mondiale, il y a maintenant un siècle, fut le commencement de cette grande débâcle européenne. 4 août 2014
Source :
http://www.pagina12.com.ar/imprimir/diario/elmundo/4-249703-2014-06-30.html
Traduction française pour Avanti4.be : Ataulfo Riera