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Palestine - Page 4

  • Abbas à Washington, nouvelle direction au Hamas – et poursuite de la grève de la faim des prisonniers palestiniens (ESSF)

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    Nouveau « document politique » et nouvelle direction au Hamas, visite de Mahmoud Abbas à Washington, poursuite de la grève de la faim des prisonniers… L’actualité palestinienne a été chargée ces dernières semaines.

    La visite de Mahmoud Abbas à ­Washington le 3 mai n’a pas fait grand bruit. Et pour cause… Les annonces faites par le président palestinien (dont le mandat est fini depuis 2009) et par Donald Trump ressemblent à une énième répétition de ce que l’on entend depuis plus de deux décennies. Tandis que Mahmoud Abbas condamnait l’occupation et signifiait son attachement à la paix, à la négociation et à la « solution à deux États », Trump faisait part de son intention de résoudre rapidement le « conflit » en agissant comme « facilitateur » entre les deux parties.

    Rien de nouveau sous le soleil donc, et l’on ne pourra s’empêcher de souligner la vacuité de ce genre de rencontre et de déclaration, a fortiori lorsque l’on sait que dans le même temps Trump a nommé au poste d’ambassadeur des États-Unis en Israël David Friedman, un fervent partisan de la colonisation, et qu’il a assuré Benjamin Netanyahou, à la tête d’une coalition de droite et d’extrême droite dont les volontés de paix ne sont plus à prouver (!), de son plein soutien…

    Sur le plan diplomatique, la farce se poursuit donc, et l’on pourrait, si la situation sur le terrain n’était pas aussi tragique, sourire aux déclarations d’Abbas qui a salué, entre autres, la « sagesse », le « courage » et la « grande capacité de négociation » de Trump.

    Le nouveau « document politique » du Hamas : une rupture ?

    Quelques jours avant la visite de courtoisie d’Abbas, le Hamas rendait public un nouveau « document politique » témoignant d’une considérable modération de ses positions, jusqu’alors exprimées dans sa charte de 1988. On peut ainsi y lire que le Hamas tout en poursuivant l’objectif de la libération de « toute la Palestine », considère l’établissement d’un État palestinien en Cisjordanie et à Gaza, avec droit au retour pour les réfugiés, comme un projet représentant un « consensus national ».

    Autre élément notable : les référents antisémites de la charte de 1988 ont disparu, et le Hamas affirme être en conflit avec « le projet sioniste et non avec les juifs en raison de leur religion ».

    On notera également que le Hamas ne se présente plus comme la « branche palestinienne des Frères musulmans » mais comme « un mouvement palestinien national et islamique de résistance et de libération », qu’il reconnaît la légitimité de l’OLP comme « cadre national » pour les Palestiniens, qui doit être « préservé » mais « reconstruit sur des bases démocratiques », et enfin que le mouvement, tout en soulignant la centralité de la résistance armée, prône la « diversification » des moyens de lutte.

    Parallèlement, une nouvelle direction a été élue, avec Ismaïl Haniyeh, « Premier ministre » de Gaza, comme successeur de Khaled Mechaal à la tête du mouvement.

    Loin des rivalités, une grève de la faim historique

    Loin d’être une rupture, ce nouveau « document politique » correspond davantage à une mise en conformité des textes avec l’évolution pragmatique du Hamas, amorcée il y a plus de 10 ans avec sa participation (et sa victoire) aux élections législatives.

    La normalisation du mouvement se poursuit donc, non sans certains remous en interne, et l’on doit lire ce nouveau texte comme l’expression de sa quête de légitimité internationale alors qu’il est particulièrement isolé dans une bande de Gaza elle-même coupée du monde en raison du blocus maintenu. Il s’agit notamment, en retirant la référence aux Frères musulmans, de normaliser les relations avec le puissant voisin égyptien dont la détestation pour la confrérie n’est plus à démontrer.

    Il s’agit aussi de se poser en alternative « crédible » à un Mahmoud Abbas en bout de course, sans soutien dans la population et qui tente pourtant par tous les moyens de se poser en « seul représentant légitime » des Palestiniens, quitte à punir les partisans du Hamas, avec par exemple, fin avril, une baisse drastique des salaires des fonctionnaires dans la bande de Gaza.

    Des rivalités qui ne servent guère la lutte nationale, à l’heure où une grève de la faim historique de 1 500 prisonniers politiques entamée le 17 avril dernier, se poursuit sans que les deux principaux appareils palestiniens ne lui donnent le soutien, l’écho et la visibilité qu’elle mériterait. Notre solidarité va bien évidemment à ces prisonniers de toutes obédiences politiques et à une population qui, loin des rivalités entre appareils, se mobilise à leur côté.

    SALINGUE Julien Hebdo L’Anticapitaliste - 383 (11/05/2017)

    https://npa2009.org/

    http://www.europe-solidaire.org/

  • Lannion Palestine (AFPS)

    afps.

    Palestine : Rassemblement de l’AFPS à Lannion samedi

    L’AFPS Trégor organise un rassemblement citoyen de solidarité samedi 13 mai à 11h sur le parvis de la mairie. « Depuis le 17 avril, plus de mille prisonniers politiques palestiniens ont entamé une grève de la faim à la suite de Marwan Barghouti, souvent présenté comme le « Mandela palestinien ». Leurs revendications portent sur l’amélioration de leurs conditions de détention, dénoncées entre autres par Amnesty International », précise un communiqué.

     Lien : www.france-palestine.org/-Actualites-

    11/05/2017 Erwann Hirel

    http://www.letregor.fr/

  • Les prisonniers palestiniens entrent dans leur 4ème semaine de grève de la faim et appellent à une action solidaire en lien avec BDS (Anti-K)

     

    9 mai 2017  –  Aujourd’hui, la grève de la faim de masse des Palestiniens dans des prisons israéliennes est dans sa quatrième semaine ; c’est un moment critique où les centaines de grévistes de la faim peuvent avoir des difficultés, voire une impossibilité, à se tenir debout. À l’écoute de l’appel du 6 mai du mouvement des prisonniers palestiniens qui dirige cette grève pour mettre fin aux violations des droits des Palestiniens et pour garantir la dignité et des conditions humaines aux prisonniers politiques, le Comité National Palestinien (BNC) appelle:

    • À l’arrêt immédiat par l’Autorité Palestinienne de sa soi-disant « coordination de sécurité » avec les forces d’’occupation israéliennes. Cette collaboration va contre le consensus palestinien et viole une décision de mars 2015 prise par l’OLP, le seul représentant légitime du peuple palestinien.
    • À des poursuites contre les représentants israéliens, dont le ministre de la sécurité publique, Gilad Erdan, les représentants de l’administration pénitentiaire israélienne et des agences de renseignement pour leurs rôles respectifs dans les graves délits commis contre les prisonniers palestiniens, parmi lesquels la torture. Puisque les tribunaux israéliens faillissent à les faire répondre de leurs actes, des tribunaux étrangers doivent promouvoir la compétence universelle et assurer que ceux qui perpètrent des violations majeures des droits des êtres humains ne bénéficient pas d’impunité.
    • Au rejet par les médecins du monde entier du gavage comme forme de torture et au rejet d’accréditation de tout médecin qui accepte de participer à ce crime. Certains rapports font état de plans de la part d’Israël pour faire venir de l’étranger des médecins pour forcer les prisonniers palestiniens à s’alimenter ; il faut s’opposer à ces plans et les condamner.
    • À intensifier les campagnes BDS pour tenir Israël responsable de ses crimes contre le peuple palestinien, dont le traitement cruel et inhumain des prisonniers palestiniens fait partie. Hewlett Packard (HP) et G4S en particulier sont des entreprises qui devraient faire l’objet d’une escalade de boycotts pour leur complicité avec le brutal système d’incarcération et d’abus des prisonniers politiques palestiniens.

    Le soutien aux demandes de la grève de la faim massive des prisonniers palestiniens s’est répandu dans plusieurs pays arabes, en particulier en Égypte, en Jordanie, au Liban et au Maroc, avec un nombre croissant de célébrités qui se sont jointes au #SaltWaterChallenge. Les syndicats palestiniens ont aussi exprimé leur soutien, de même que les défenseurs des droits des êtres humains de par le monde.

    Le BNC a confiance que cette grève de la faim réclamant la dignité et la liberté va enrichir la résistance populaire non violente contre l’injustice israélienne et faire avancer les aspirations à la liberté, la justice et l’égalité du mouvement BDS.

    BDS France 34 – 10/05/2017

    Le Comité National Palestinien BDS (BNC) est la plus grande coalition de la société civile palestinienne. Il conduit et soutient le mouvement mondial Boycott, Désinvestissement et Sanctions. Rendez vous sur www.bdsmovement.net et suivez @BDSmovement

    http://www.anti-k.org/

  • Nouveautés sur Agence Médias Palestine

     
    Un dessinateur d’animation palestinien reproduit l’occupation israélienne

    Un dessinateur d’animation palestinien reproduit l’occupation israélienne

    Carol Hills – 8 mai 2017 – WGBH Pour le dessinateur d’animations Mohammad Sabaaneh, les mots comptent. « La plupart des gens parle de ‘conflit palestinien et israélien’ » dit-il. « Ce n’est pas exact. Ce n’est pas un conflit. C’est une occupation. » Crédit : Mohammad Sabaaneh © 2017, avec la permission de Just World Pupblishing LLC. Le...
     
     
    Grève de la faim des prisonniers politique palestiniens, actualisation au 11 Mai 2017

    Grève de la faim des prisonniers politique palestiniens, actualisation au 11 Mai 2017

    Aujourd’hui 11 Mai 2017, 26ème jour de la grève de la faim des prisonniers palestiniens. Les avocats continuent de se voir refuser l’accès aux prisonniers, tel que Ahmad Sa’adat, Ahed Abu Ghoulmeh et Marwan Barghouthi. Ces refus de visite s’inscrivent dans le contexte ou un nombre croissant de prisonniers palestiniens sont confrontés à des conditions...
     
    Les familles décimées des histoires de Gaza

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    Nora Barrows-Friedman – The Electronic Intifada – 3 mai 2017 Au lendemain des attaques d’Israël contre Gaza en 2014, la journaliste Ala Qandil et la photographe Anne Paq ont recueilli les histoires personnelles de Palestiniens dont les familles ont été décimées par la violence d’Israël. « Ce n’est pas seulement sur le moment de l’attaque, pas...
     
     
    Le traitement des grévistes de la faim soulève de l’inquiétude dans les organisations de défense des droits

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    Le 8 mai 2017 Le 17 avril 2017, Journée des Prisonniers Palestiniens, plus de 1.000 prisonniers palestiniens ont lancé une grève de la faim pour protester contre leurs dures conditions d’incarcération et autres violations de leurs droits fondamentaux. Leurs exigences se conforment aux droits de l’Homme et au droit humanitaire international et font écho aux...
     
     
    Fureur de la puissance occupante face au vote de l’UNESCO sur Jérusalem

    Fureur de la puissance occupante face au vote de l’UNESCO sur Jérusalem

      Par Charlotte Silver, le 4 mai 2017 Une Palestinienne montre des fissures dans un mur de sa maison dans la Vieille Ville de Jérusalem, dues aux fouilles décidées par les autorités d’occupation israéliennes, qui mettent en danger les constructions dans cette zone. Photo: Saeed Qaq, APA images   Israël a retiré un autre million...

  • Un État palestinien selon les frontières de 1967 : le Hamas a-t-il un train de retard ? (MEE)

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    Le Hamas accepte les frontières de 1967 au moment où tous les autres qui souhaitaient un État palestinien à côté d’Israël y renoncent

    La révélation de la nouvelle déclaration de principes du Hamas lundi soir s’est avérée aussi complexe que le document lui-même.

    La direction de l’hôtel Intercontinental de Doha a annulé la réservation pour la conférence de presse au dernier moment, et la semaine précédente, la délégation du Hamas au Caire n’a pas pu partir car l’Égypte réclamait une partie de l’action.

    Le Hamas vise les frontières de 1967 au moment précis où tous ceux qui souhaitaient un État indépendant à côté d’Israël abandonnent ce terrain

    La difficulté logistique de tenir une conférence de presse à l’extérieur de Gaza illustre parfaitement l’emprisonnement du Hamas à l’intérieur de l’enclave. Et une bonne raison pour laquelle ses dirigeants politiques veulent aujourd’hui sortir de ce confinement en adoptant une position plus proche des autres factions palestiniennes.

    Ce processus est néanmoins très difficile pour le Hamas.

    Presque d’une seule voix, les médias occidentaux ont interprété le document comme un assouplissement de la position du Hamas sur Israël et comme un défi pour le monopole du principe d’un État palestinien selon les frontières de 1967 détenu par le Fatah.

    Cependant, le document lui-même a fixé trois conditions qui l’ont presque entraîné à la suite du Fatah sur un chemin voué à l’échec. Il a refusé de reconnaître Israël, a refusé de renoncer à sa revendication sur l’ensemble de la terre de la rivière à la mer et a exigé le retour sans entraves de tous les réfugiés palestiniens.

    Néanmoins, mardi, la réaction de l’opinion palestinienne et sur les réseaux sociaux a suivi la même logique : s’il n’y a pas de différence entre le Hamas et le Fatah concernant les frontières d’un futur État palestinien, pourquoi toutes ces années de luttes entre les deux factions ? Et pourquoi voter pour le Hamas ? En quoi est-il différent ?

    Évolution stratégique

    Voilà une bonne question. Il ne fait aucun doute que le Hamas s’est lancé dans ce débat en toute connaissance de cause. Contrairement à la charte originale qui a été écrite par un seul homme en situation de guerre, ce document est le fruit de quatre années de débat interne. Le document lui-même a été largement divulgué. Le message a été soutenu par les dirigeants. Il ne fait aucun doute que cela représente une évolution stratégique délibérée et majeure.

    Mais cette stratégie elle-même est-elle juste ?

    Le Hamas vise les frontières de 1967 au moment précis où tous ceux qui souhaitaient un État indépendant à côté d’Israël abandonnent ce terrain. Presque 24 ans après Oslo, les lumières éclatantes des colonies illuminent tous les soirs presque toutes les collines de Cisjordanie.

    Il y a 200 000 colons dans les zones palestiniennes de Jérusalem et 400 000 en Cisjordanie. En dehors des trois principaux blocs de colonies, qu’Israël refuse d’abandonner, on dénombre 150 000 colons supplémentaires. Deux décennies de processus de paix ont conduit à la fragmentation irréparable d’un putatif État palestinien.

    Israël lui-même a pratiquement abandonné l’idée d’un État palestinien distinct. Hormis la petite représentation  théâtrale produite par l’évacuation d’Amona (voici un problème mathématique : si 3 000 policiers ont passé 24 heures à évacuer 40 familles, combien en faudrait-il pour évacuer 600 000 colons ?), l’état d’esprit politique en Israël penche maintenant pour l’annexion.

    Pour utiliser l’avertissement arabe standard donné aux retardataires, le Hamas va-t-il au hadj quand tout le monde en revient ?

    Rester fidèle aux principes

    Lors de la conférence de presse à Doha, le responsable politique sortant Khaled Meshaal a été interrogé sur de potentielles négociations entre le Hamas et Israël. C’est également une bonne question.

    La nouvelle position stratégique du Hamas le place dans une situation unique. Si le Hamas reste fidèle à ses principes, lesquels ne sont pas de reconnaître Israël, il ne peut s’asseoir à une table de négociation avec des représentants de l’État israélien.

    Pour être fidèle à ses principes et pour tirer parti des avantages politiques d’entrer en politique, le Hamas devrait accepter la solution à un seul État

    Cela signifie qu’il faut compter sur d’autres factions palestiniennes pour faire les compromis nécessaires sur les frontières, les réfugiés, Jérusalem, tandis que le Hamas ferme les yeux au nom du consensus. Ceci, à son tour, implique que le Hamas ne peut pas mener le processus politique, ni en tirer beaucoup de profit.

    Cela place le Hamas dans une position différente de l’IRA, par exemple, sous la direction de Martin McGuinness. Le Hamas et l’IRA ont vu les limites de l’action militaire, bien que l’IRA n’ait pas commencé le processus de démantèlement avant de parvenir à un accord de paix. Les deux ont été attirés par la politique comme moyen de parvenir à une Palestine unie et à une Irlande unie.

    La mort récente de McGuinness a suscité des hommages des quartiers les plus improbables. Des gens qui, lorsque j’étais journaliste à Belfast, auraient rejeté McGuinness comme le diable incarné, ont salué le chemin qu’il a parcouru : de chef de l’IRA à vice-premier ministre d’Irlande du Nord. Lady Paisley, l’épouse de feu Ian Paisley, premier partenaire de McGuinness dans le gouvernement fondé sur le partage du pouvoir, a affirmé que ce républicain avait vécu quelque chose semblable à la conversion de St Paul à Damas.

    Gerry Adams l’a nié à juste titre. Il a déclaré que McGuinness restait un républicain engagé, qui n’a jamais abandonné ses camarades de l’IRA à la suite du processus de paix ou du partage du pouvoir avec les unionistes.

    En d’autres termes, le mouvement républicain a mis fin à la lutte armée tout en restant fidèle à ses principes d’Irlande unie (qui, si Brexit se concrétise, est probablement plus proche que jamais, ironiquement sur ordre de Bruxelles).

    C’est exactement le dilemme auquel est maintenant confronté un Hamas qui reconnaît les frontières de 1967. Comment peut-il entrer dans l’OLP et faire partie de la classe dirigeante du peuple palestinien et rester fidèle à ses principes ? S’il négocie, il abandonne ses principes et efface toute différence avec Fatah. S’il laisse la négociation à d’autres, il ne peut appartenir aux dirigeants.

    Sinn Féin est devenu le plus grand parti politique sur l’île irlandaise. Ce n’est pas le destin qui attend le Hamas s’il limite sa vision d’un État palestinien aux frontières de 1967. Cela ne mettrait pas fin à la fragmentation du peuple palestinien et ne résoudrait pas le problème de l’abandon des Palestiniens en 1948 en Israël ni ne résoudrait pas le problème des réfugiés.

    Le véritable choix, le véritable ennemi

    Israël a depuis longtemps abandonné le droit de retour pour les réfugiés palestiniens, et même les modèles les plus généreux évoquaient le retour de seulement 100 000 personnes, sur une éventuelle diaspora de six millions.

    Le véritable choix réside aujourd’hui entre une solution à un seul État imposée par Israël ou une entité politique où les Juifs et les Arabes sont traités comme égaux

    Et pourquoi Israël accepterait-il le Hamas en tant que négociateur alors qu’il a rejeté le Fatah, qui depuis plus de 20 ans est son ami le plus flexible ? Quelle incitation Israël aurait-il à négocier un « hudna » avec le Hamas, alors qu’il sait que du point de vue du Hamas, ce ne serait pas une fin de conflit ?

    Pour demeurer le Hamas, pour être fidèle à ses principes et pour tirer parti des avantages politiques à entrer en politique, le mouvement devrait accepter la solution à un seul État, lequel se plierait à tout ce à quoi le Hamas a œuvré. Cela permettrait au Hamas de diriger l’OLP. Il réunirait un peuple palestinien fragmenté. Cela représenterait les Palestiniens qui sont citoyens d’Israël et de la diaspora palestinienne.

    Cela donnerait aux Palestiniens une vision claire dans un monde où le véritable choix n’est pas entre une solution à un seul et à deux États. Le véritable choix réside aujourd’hui entre une solution à un seul État imposée par Israël ou une entité politique où les Juifs et les Arabes sont traités comme égaux.

    La réalisation majeure de ce document est de redéfinir l’ennemi. Dans la charte d’origine, ce sont les juifs et le judaïsme. Dans ce document, l’ennemi du Hamas est le projet sioniste de colonisation et d’occupation. Les deux sont très différents, et l’ont été tout au long de l’histoire juive, après et avant la Déclaration Balfour.

    Cette redéfinition pourrait ouvrir la voie à des discussions et à la paix. Cependant, il faudra une vision claire de la voie à suivre. C’est certainement une étape audacieuse. Ce n’est peut-être pas la dernière.

    David Hearst 3 mai 2017

    http://www.middleeasteye.net/

    - David Hearst est rédacteur en chef de Middle East Eye. Il a été éditorialiste en chef de la rubrique Étranger du journal The Guardian, où il a précédemment occupé les postes de rédacteur associé pour la rubrique Étranger, rédacteur pour la rubrique Europe, chef du bureau de Moscou et correspondant européen et irlandais. Avant de rejoindre The Guardian, David Hearst était correspondant pour la rubrique Éducation au journal The Scotsman.

    Les opinions exprimées dans cet article n’engagent que leur auteur et ne reflètent pas nécessairement la politique éditoriale de Middle East Eye.

    Photo : Yahya Sinouar (deuxième en partant de la gauche), le nouveau dirigeant du mouvement islamique Hamas dans la bande de Gaza et le leader politique Ismaël Haniyeh (au centre) assistent à un rassemblement pour regarder le discours du chef du Hamas en exil, dans la ville de Gaza le 1er mai 2017 (AFP).

    À LIRE : 

    Guerre ou paix : ce que réserve l’été 2017 pour le Hamas et Israël

    Le Hamas reconnaît l’OLP comme le « cadre national » des Palestiniens

  • Le Hamas reconnaît l’OLP comme le « cadre national » des Palestiniens (MEE)

    Un partisan du Hamas et sa fille commémorent le 29e anniversaire du mouvement à Gaza en décembre (AFP)
     

    Dans un nouveau document politique, le mouvement indique que l’Organisation de libération de la Palestine devrait servir un projet national et assurer les droits des Palestiniens

    Le Hamas a officiellement reconnu l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) comme le « cadre national » du peuple palestinien, mais demande qu’elle « soit reconstruite sur des fondements démocratiques pour protéger les droits des Palestiniens ».

    Cette reconnaissance historique est énoncée dans un nouveau document « de référence » dévoilé à Doha lundi et tranche énormément avec la charte d’origine du Hamas qui était conçue comme une alternative à l’OLP.

    Le Hamas demande la refonte de l’OLP. Il stipule que l’organisation : « doit donc être préservée, développée et reconstruite sur des fondements démocratiques afin d’assurer l’implication de toutes les composantes et forces du peuple palestinien, d’une manière qui protège les droits des Palestiniens. »

    L’OLP doit donc être préservée, développée et reconstruite sur des fondements démocratiques – Document du Hamas

    En outre, le Hamas mentionne le rôle de l’Autorité palestinienne, qui doit consister à « servir le peuple palestinien et assurer sa sécurité, ses droits et son projet national ».

    Autre grande première, le Hamas a officiellement accepté les frontières du 4 juin 1967 pour un État palestinien. Cette reconnaissance est loin d’être une solution à deux États, car le Hamas refuse de reconnaître Israël ou « toute alternative à la libération pleine et entière de la Palestine, du fleuve [Jourdain] à la mer ».

    Il rejette également les accords d’Oslo et tous les accords qui en découlent.

    Il précise qu’il accepte les frontières de 1967, uniquement avec Jérusalem comme capitale et le retour des réfugiés dans leurs foyers, comme une « formule de consensus national ».

    S’exprimant à Doha après la révélation du document lundi, le dirigeant politique du Hamas, Khaled Meshaal, a déclaré que celui-ci visait à rendre « limpides » les véritables convictions du Hamas.

    « Le Hamas est un mouvement viable et renouvelable en matière de sensibilisation idéologique et de performance politique, de même qu’il se développe dans ses aspects de lutte et de combat », a-t-il déclaré.

    « C’est un résultat naturel du développement du Hamas en tant que mouvement. »

    Il a ajouté que le Hamas « se développait sans perdre de vue ses principes fondamentaux ni renoncer aux droits établis et aux exigences de notre peuple. »

    Une source du Hamas a déclaré à MEE : « Ce n’est pas la solution à deux États, car les deux États ne se reconnaîtront pas. Peut-être que certains États arabes se réjouiront de voir évoquées les frontières de 1967, mais les conditions nécessaires pour accepter cela ne seront pas acceptées par l’Initiative de paix arabe. »

    « Quand on parle du droit au retour, de ne pas reconnaître le droit d’Israël d’exister, de ne céder aucune partie de la Palestine, Israël n’en sera pas satisfait. Ce n’est pas fait pour satisfaire ces acteurs extérieurs. C’est pour que les gens du mouvement s’expriment. »

    Israël a immédiatement dénigré le document. David Keyes, un porte-parole du bureau du Premier ministre, a déclaré : « Le Hamas essaie de tromper le monde, mais il ne réussira pas. »

    « Ils construisent des tunnels terroristes et ont lancé des milliers et des milliers de missiles contre des civils israéliens. Voilà le vrai Hamas. »

    Le troisième engagement majeur du document publié lundi stipule que le combat du Hamas est contre le sionisme et non le judaïsme. C’est le principal revirement par rapport à sa charte d’origine, qui a été largement condamnée par les libéraux au sein du mouvement et ses détracteurs extérieurs comme étant grossièrement antisémite.

    Le nouveau document indique : « Le Hamas affirme qu’il s’oppose au projet sioniste et non aux juifs en raison de leur religion. Le Hamas ne lutte pas contre les juifs parce qu’ils sont juifs, mais lutte contre les sionistes qui occupent la Palestine. »

    Le document continue toutefois d’ajouter la mise en garde selon laquelle c’est le sionisme qui se réfère au judaïsme et aux juifs dans son identification de la terre d’Israël.

    Le statut du nouveau document a fait l’objet d’un débat interne. Des responsables du Hamas soutiennent que le document est censé servir de nouveau « point de référence », bien qu’il ne remplace pas sa charte originale, écrite en 1988 lors de la création du mouvement.

    « Le Hamas affirme qu’il s’oppose au projet sioniste et non aux juifs en raison de leur religion » – Document du Hamas

    Une source ayant connaissance du processus interne qui a permis de produire le document a déclaré : « Le Hamas est très sensible en raison de l’histoire de l’OLP, lorsque l’OLP a subi des pressions pour qu’il annule sa charte. »

    « Le Hamas ne le fera pas sous la pression. C’est pourquoi il est délicat d’affirmer que le document remplace la charte. »

    Néanmoins, la source a déclaré que contrairement à la charte, qui a été écrite par un seul homme, le document de ce lundi a été le fruit de quatre ans de débat interne et a obtenu un large consensus à travers le mouvement.

    Le document, qui comporte d’autres ruptures par rapport au passé, tente de moderniser la vision et les objectifs politiques du Hamas.

    Le document ne fait aucune mention des Frères musulmans, abandonnant ainsi dans les faits la connexion qui a été énoncée explicitement dans la charte de 1988.

    Il indique seulement que le Hamas est un mouvement national palestinien « avec une référence islamique ».

    Le document mentionne également les Palestiniens chrétiens et leurs lieux saints et décrit plus clairement l’importance des femmes et des jeunes.

    « Les femmes palestiniennes jouent un rôle fondamental dans le processus de construction du présent et de l’avenir, tout comme elles ont joué un rôle fondamental dans l’histoire de la lutte palestinienne, souligne le document. Ce rôle est central dans le projet de résistance, de libération et de construction du système politique. »

    Alors que la charte du Hamas prenait la lutte armée comme base de la résistance à l’établissement d’Israël, le nouveau document se réfère également à la résistance non violente.

    « La gestion de la résistance, en matière d’escalade ou de désescalade ou en matière de diversification des moyens et des méthodes, fait partie intégrante du processus de gestion du conflit et ne doit pas se faire au détriment du principe de résistance », précise le document.

    « L’indemnisation des réfugiés palestiniens […] va de pair avec leur droit au retour » – Document du Hamas

    Le document évoque également le rôle de la société civile palestinienne pour mettre fin à l’occupation : « La société palestinienne est enrichie par ses personnalités de premier plan, ses figures, ses dignitaires, ses institutions de la société civile et ses groupes de jeunes, d’étudiants, syndicaux et de femmes qui œuvrent ensemble en vue d’atteindre les objectifs nationaux et de parvenir à la construction de la société, de poursuivre la résistance et d’obtenir la libération. »

    Ce n’est que sur un point phare que le nouveau document durcit le ton officiel du Hamas : le mouvement rejette toutes les tentatives visant à effacer les droits des réfugiés, y compris les efforts déployés pour les installer en dehors de la Palestine et les projets de patrie alternative.

    « L’indemnisation des réfugiés palestiniens pour le préjudice qu’ils ont subi en raison de leur bannissement et de l’occupation de leurs terres est un droit absolu qui va de pair avec leur droit au retour », stipule-t-il.

    « Ils doivent recevoir une compensation à leur retour et cela ne nie ni ne restreint leur droit au retour. »

    Ce document est considéré comme le dernier acte de Meshaal, démissionnaire de son poste de chef du bureau politique du Hamas.

    David Hearst 02 mai 2017

    http://www.middleeasteye.net/

  • Révolution dans la révolution au Hamas (Orient 21)

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    Fin des liens avec les Frères musulmans

    Trente ans après sa naissance, le Hamas connaît des évolutions substantielles, aussi bien programmatiques qu’organisationnelles. À bien des égards, l’année 2017 constitue un tournant dans l’histoire du mouvement islamiste palestinien, avec le départ de Khaled Mechaal, le renouvellement de ses cadres dirigeants et la publication d’un nouveau document politique.

    Président du bureau politique du Hamas depuis 1995, Khaled Mechaal quitte la direction du mouvement. Si, depuis 2009, les procédures internes limitent la présidence à deux mandats successifs et ne lui permettent pas d’être de nouveau candidat, il affirme à Orient XXI (17 avril) que cette restriction coïncide avec sa décision personnelle de se désengager de la direction de l’organisation. C’était d’ailleurs ce même choix qu’il avait formulé dès 2013, affirmant clairement à l’époque : « Lors des dernières élections je ne souhaitais pas me représenter à la direction du bureau politique (maktab al-siyassi), mais mes frères m’ont encouragé dans le sens inverse et ont fini par me convaincre ».

    Son retrait ne l’empêchera pas de continuer à peser sur la ligne politique du mouvement dans le futur, comme il le confirme :

    Je suis l’un des membres élus de la nouvelle assemblée consultative (majlis al-choura). Mais ce qui m’importe le plus est de savoir comment servir au mieux la cause palestinienne qui continue de souffrir des divisions politiques internes et de l’occupation. Ma seule responsabilité est de savoir comment améliorer la situation des Palestiniens. Je ne suis pas obligé d’être dans le parti pour cela. Le parti n’est rien d’autre qu’un moyen pour servir la cause.

    « À chaque époque ses textes »

    Le départ de Khaled Mechaal coïncide avec l’annonce de la publication officielle d’un nouveau « Document de principes et de politique généraux » (en anglais :A Document of General Principles & Policies). Loin du ton antisémite de la charte de 1998, ce nouveau document propose un programme politique conforme aux résolutions onusiennes et à la légalité internationale. Les principes intangibles de la charte sont abrogés : du combat contre les juifs on passe à la lutte contre le sionisme, et la lutte armée est euphémisée en faveur de moyens plus légaux pour combattre l’occupation. À ceux qui y verront des positions irréconciliables, Khaled Mechaal répond :

    Il n’y a pas de contradiction. Le Hamas reste attaché à toute la Palestine et refuse de reconnaître l’occupation, mais dans le même temps il reconnaît les frontières de 1967 en tant que programme national partagé par l’ensemble des acteurs politiques palestiniens.

    Les prémices de cette évolution datent de 2005, lorsque le Hamas avait fait le choix de participer aux élections législatives qu’il remportera en janvier 2006. À l’occasion de plusieurs accords interpalestiniens, il avait évoqué son attachement à un programme politique commun avec le Fatah reposant sur la validité des frontières de 1967. Les différents points abordés dans ce document sont donc déjà présents dans la plupart des accords officiels signés par le Hamas depuis une décennie, y compris celui de la « résistance populaire et pacifique ». C’est d’ailleurs sur cette continuité qu’insiste Khaled Mechaal :

    Ce document reflète l’évolution de notre pensée et de nos pratiques depuis 2005 avec l’accord du Caire, le document d’union nationale en 2006, l’accord de La Mecque en 2007 puis les autres accords de réconciliation de 2011 (accords du Caire) et de 2012 (accords de Doha). Ces réunions avec le Fatah constituaient des tentatives de parvenir à un programme politique commun. La différence c’est qu’aujourd’hui nous présentons ce programme dans un document qui nous est propre. Qu’il s’agisse des États, des organisations ou des partis, toute entité politique est soumise à des évolutions. À travers ce nouveau document, nous avons voulu présenter les évolutions de notre pensée politique, de notre position concernant le combat contre l’occupation, le droit des Palestiniens, nos relations avec nos environnements palestinien, arabe, régional.

    D’après Khaled Mechaal, ce document ne devrait pas être compris comme étant « adressé » à quelque partie que ce soit. Son destinataire est autant palestinien qu’étranger. Toutefois, fragilisé par son départ de Damas en 2012 et par une configuration régionale défavorable, le Hamas a plus que jamais besoin de conforter son rapprochement avec de solides partenaires régionaux, aux premiers rangs desquels l’Égypte, seul pays qui dispose d’une frontière avec la bande de Gaza hormis Israël.

    L’un des points de ce document qui déroge à la ligne politique adoptée par le mouvement depuis 2005 est celui des relations avec les Frères musulmans égyptiens. Alors que la charte présentait le Hamas comme la « branche palestinienne des Frères musulmans », ce nouveau document ne fait plus mention du lien organisationnel (irtibat tanzimi) qui unirait le Hamas aux Frères musulmans. En 2012 pourtant, lorsque Mohamed Morsi avait été élu président de l’Égypte, le Hamas n’avait pas hésité à se présenter comme un mouvement issu de la confrérie égyptienne. Son rapprochement avec Mohamed Morsi l’avait même conduit à organiser ses dernières élections internes au Caire en 2013. Depuis l’arrivée au pouvoir du maréchal Abdel Fattah Al-Sissi et dans l’espoir de bénéficier d’une tolérance relative de la part des nouvelles autorités égyptiennes très hostiles aux Frères musulmans, le Hamas se présente désormais comme un mouvement « palestinien nationaliste islamiste », gommant tout lien avec la confrérie.

    Malgré les évolutions que connaît le Hamas depuis 2005, la grande majorité des journalistes, experts et politiques continuent d’agiter l’épouvantail de la charte comme le seul document qui reflèterait les intentions réelles du Hamas. Résultat d’une stratégie israélienne qui a pris soin de faire traduire ce texte dans toutes les langues et de le diffuser, la cristallisation des analyses atour de ce texte tournerait [à l’obsession, d’après Ahmad Youssef, ancien conseiller du premier ministre Ismaël Haniyeh et directeur du centre de recherche « la maison de la sagesse » à Gaza. Refusant de le considérer comme une nouvelle charte, Khaled Mechaal affirme néanmoins que c’est ce document qui fait désormais office de « référence » politique du Hamas. Pour autant, la charte ne doit pas être considérée comme caduque, explique Meshaal à Orient XXI :

    Le Hamas refuse de se soumettre aux désidératas des autres États. Sa pensée politique n’est jamais le résultat de pressions émanant de l’extérieur. Notre principe c’est : pas de changement de document. Le Hamas n’oublie pas son passé. Néanmoins la charte illustre la période des années 1980 et le document illustre notre politique en 2017. À chaque époque ses textes. Cette évolution ne doit pas être entendue comme un éloignement des principes originels, mais plutôt comme une dérivation (ichtiqaq) de la pensée et des outils pour servir au mieux la cause dans son étape actuelle.

    Une nouvelle direction politique

    Khaled Mechaal s’est particulièrement investi pour faire exister ce texte, aussi bien dans sa phase de réflexion amorcée en 2015 que dans sa phase rédactionnelle. Confirmant l’importance de son rôle dans ce processus, il affirme néanmoins que ce document est loin d’être l’œuvre d’un seul homme. Bien au contraire, l’ensemble des membres des institutions du mouvement aurait œuvré à sa rédaction, aussi bien ceux résidant à l’intérieur des frontières de la Palestine que ceux résidant à l’extérieur. D’après lui, l’annonce d’une nouvelle direction politique ne menacerait en aucun cas la validité de ce document qui incarnerait la ligne officielle du mouvement, inchangée malgré le renouvèlement de ses cadres :

    Il ne faut pas comparer notre situation avec vos élections en Occident, aussi bien en Amérique qu’en France ou en Allemagne et en Grande-Bretagne. Chez vous quand il y a des élections il y a parfois changement total de la ligne politique d’un État, aussi bien de sa politique intérieure que de sa diplomatie. Nous non. Il n’y a jamais de changement total. Ce nouveau document représente le Hamas dans son étape actuelle, mais aussi dans son étape future.

    Toutefois, le fait que ce document ait été sanctifié par l’ancienne assemblée consultative — et non la nouvelle — invite au contraire à s’interroger sur les risques qui pèsent sur sa mise en œuvre. Afin de le présenter comme la référence principale de la nouvelle direction politique, la date de promulgation de ce nouveau document a été décidée pour la fin du mois d’avril, moment de l’annonce des résultats finaux des élections internes au mouvement. Ces élections étant particulièrement longues du fait de la dispersion géographique de ses membres, le successeur de Khaled Mechaal à la tête du bureau politique n’a pour l’heure pas encore été désigné.

    C’est l’élection, le 13 février 2017, de Yahia Al-Sinouar à la tête de la direction du Hamas dans la bande de Gaza qui alimente ces doutes. Ancien détenu ayant passé près d’un quart de siècle incarcéré en Israël et présenté par la presse israélienne comme le plus radical des radicaux du mouvement islamiste, Al-Sinouar est connu pour son intransigeance vis-vis de l’occupation et son refus de toute concession vis-à-vis d’un accord avec le Fatah.

    Ces craintes ont notamment été exprimées par Ahmad Youssef. Dans un article publié dans le quotidien Amad, il déclare qu’Al-Sinouar, militaire issu de la branche armée du mouvement n’est pas le choix le plus pertinent pour consolider les acquis du Hamas dans son étape actuelle. D’après lui, son élection aurait stupéfié Gaza. Oussama Hamdan, représentant du Hamas au Liban considère au contraire que l’élection d’Al-Sinouar n’est en rien une surprise puisque ce dernier est, depuis 2013, membre du bureau politique du Hamas1. Tous deux s’accordent néanmoins sur un point : son affiliation aux brigades Al-Qassam n’implique pas nécessairement une politique de confrontation directe avec Israël. Pour corroborer cette thèse, Ahmad Youssef donne l’exemple du révolutionnaire républicain irlandais Michael Collins qui, bien que commandant en chef de l’armée nationale avait pourtant réussi à donner à l’Irlande son indépendance. Oussama Hamdan souligne quant à lui la porosité des statuts des dirigeants israéliens, la plupart des chefs de gouvernement, de Yitzhak Rabin à Shimon Peres en passant par Ehud Barak ayant été par le passé des officiers de haut rang de l’armée israélienne. L’absence de réponse du Hamas à l’assassinat à bout portant d’un de ses commandants militaires le 24 mars dernier, Mazen Fuqhah, semble valider ces lectures.

    Le Hamas n’est pas prêt à s’engager dans une nouvelle confrontation armée avec Israël après les trois opérations militaires qui se sont succédé depuis 2009. Libéré en octobre 2011 à l’occasion de l’accord Wafa al-Ahrar (« Fidélité des libres ») en échange du soldat israélien Gilad Shalit, Al-Sinouar pourrait bien être celui qui parviendra à conclure un accord avec Israël pour un nouvel échange de prisonniers.

    Leïla Seurat  1er mai 2017
     
    Note:
  • Syrie : un 1er mai sous les bombes (Collectif)

     
     
     
     
     
     
     
     
     

     

     

    Le 04 avril, le régime syrien larguait des bombes contenant du gaz sarin sur Khan Cheikhoun, faisant 87 morts.
     
    Trois jours plus tard, les USA bombardaient la base aérienne de Shayrat, après avoir averti les Russes pour que ces derniers évacuent auparavant leurs propres équipements.

    Depuis ? Les massacres continuent : jusqu’à ce jour, les avions syriens et russes poursuivent leurs bombardements, sur les civils notamment (les marchés, les hôpitaux, les camps de réfugiés...). Ainsi entre le 7 et le 11 avril, les avions russes et syriens massacraient plus de 98 civils. Entre mars 2011 et mars 2017, plus de 320 000 morts ont été comptabilisés (dont plus de 206 900 civils). Le régime d’Assad et les régimes russe et iranien (avec leurs bras armés tels le Hezbollah libanais) sont responsables de plus de 94 % des morts civils.

    Pourquoi ? Car en 2011, le peuple syrien s’est soulevé massivement et pacifiquement contre plus de 40 ans de dictature dirigée par Assad, père puis fils. Une aspiration à la liberté totalement juste, à laquelle le régime syrien a répondu par une répression sans nom, relâchant nombre de chefs islamistes de ses prisons en 2011, et laissant Daech prendre sans combat nombre de villes et casernes. Cette révolution, aucun gouvernement ne l’a soutenue. Ainsi, les USA et la France délivrèrent des armes au compte goutte à l’opposition qui se vit refuser toute arme pour défendre les civils contre la mort venue du ciel. L’aide humanitaire de l’ONU a pour l’essentiel été livrée au régime. Quant au Qatar, l’Arabie Saoudite et la Turquie, ils ont préféré financer les forces islamistes pour étouffer la révolution.

    L’abandon du peuple syrien, le pourrissement de la situation en Syrie ont favorisé l’émergence de Daech et de forces proches d’al-Qaida, puis leur renforcement. C’est alors qu’une coalition internationale, menée par les USA (et dont fait partie la France), est intervenue militairement en Irak puis en Syrie, contre Daech, confortant ainsi la propagande djihadiste et causant nombre de morts civils (plus de 3100 depuis 2014, en Irak et Syrie). Ouvrant la voie à l’intervention russe qui vise à écraser la révolution syrienne. Puis ouvrant la voie à l’intervention turque dont l’objectif premier est d’écraser les forces kurdes du PYD.

    Malgré les bombes, les civils syriens continuent de travailler, d’organiser la vie au quotidien (éducation, secours, logement…) et de manifester : contre certaines forces islamistes (notamment contre Hay’at Tahrir al-Cham), contre les déportations qui se poursuivent, contre les massacres du régime et de ses alliés. Dans des zones sous contrôle du régime, comme à Sweida le 17 avril, des hommes et femmes syriens exigent aussi, toujours, le départ de Assad.

    Aujourd’hui, le peuple syrien est l’otage des grandes puissances et certains acteurs politiques, comme le dictateur Sissi ou, en France , Marine Le Pen, soutiennent Assad. A l’inverse, nous considérons que le combat du peuple syrien pour la liberté et le droit à vivre dignement reste entièrement légitime ; l’accueil de ses exilés ne saurait être transigé. Et c’est au mouvement ouvrier que revient en premier lieu la tâche de le soutenir dans ces luttes. Car la défense des libertés est un combat qui n’a pas de frontières.


    ° Arrêt immédiat de tous les bombardements en Syrie !
    ° Levée immédiate de tous les sièges !
    ° Libération immédiate de tous les prisonniers politiques !
    ° Départ de toutes les forces armées étrangères de la Syrie !
    ° Mobilisation internationale pour l'aide humanitaire et l'accueil des réfugiés !

    Ni Assad, ni Daech ! C'est au peuple syrien et à lui seul de décider de son avenir. La revendication du peuple syrien pour le départ de Assad et la fin de son régime, immédiatement et sans condition, est légitime.


    Collectif Avec la Révolution Syrienne :
     
    Alternative Libertaire, Cedetim, Émancipation, Ensemble, Forum Palestine Citoyenneté, L’insurgé, NPA, UJFP, Union syndicale Solidaires
     
    http://aveclarevolutionsyrienne.blogspot.fr/
  • À Poitiers Conférence Débat : Un boycott légitime, pour le BDS culturel et universitaire de l’Etat d’Israël (AFPS)

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    Depuis 2005, la société civile palestinienne a lancé la campagne BDS (Boycott, Désinvestissement, Sanctions) jusqu’à ce qu’Israël mette fin à l’occupation, à la colonisation et à l’apartheid.

    Si le refus d’acheter des produits israéliens est une action qui "passe" bien au niveau des citoyens conscients de l’énorme injustice qu’Israël fait subir aux Palestiniens, le boycott culturel et universitaire est beaucoup moins bien accepté avec des arguments qui prennent une apparence d’universalisme tels "la culture, comme le sport, rapproche les peuples" ; ou "le savoir est un pont permettant le dialogue par-dessus les frontières" ; ou "il ne faut pas mélanger culture et politique" ...

    Eyal Sivan et Armelle Laborie ont un autre point de vue sur la question. Lui est réalisateur israélien (Jaffa, la mécanique de l’orange ; Izkor, les esclaves de la mémoire ; Un spécialiste, portrait d’un criminel moderne ...). Elle est productrice de films documentaires.

    Nous vous invitons à venir les rencontrer et à échanger sur cette question qui se pose à chaque fois qu’un boycott est décidé (Olympiades de Barcelone en 1936, apartheid en Afrique du Sud, Coupe du monde de foot en Argentine, ...).

    La soirée se terminera autour d’un pot offert par le Comité poitevin Palestine.

     

    Document(s) joint(s)

    Flyer

    1er mai 2017
    info document : PDF
    933.6 ko

    Rendez-vous

    • À Poitiers (86), conférence – débat : Un boycott légitime, pour le BDS culturel (...) 
      Le mercredi 3 mai 2017 à 18h15
      dans les locaux de la FSU

      16 avenue du Parc d’Artillerie à Poitiers.

    Organisée par le Comité poitevin Palestine

    http://www.ujfp.org/