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Vidéos - Page 4

  • « Les Terrasses » de Merzak Allouache : chroniques d’une Algérie déglinguée (Orient 21)

     

    Évoquer avec justesse et une rare maîtrise la société algérienne d’après la « décennie noire », c’est le tour de force talentueux réalisé par Merzak Allouache dans Les Terrasses, son dernier film actuellement dans les salles en France.

    L’action se déroule dans des terrasses d’Alger au fil des cinq prières quotidiennes. Il n’y a pas d’intrigue unique mais plusieurs personnages qui se croisent, chacun engagé dans sa propre quête, ordinaire ou non, allant vers un destin parfois tragique. Ici, dans la Casbah, c’est une grand-mère qui n’en peut plus d’héberger sa fille folle et son petit-fils démoli par «  Madame Courage  », cette drogue, cocktail de psychotropes divers, qui fait des ravages dans la jeunesse. Là, sur les hauteurs, c’est une équipe de tournage qui, ignorant le danger, entre dans une villa inhabitée pour tourner des plans de la capitale. Pas loin, c’est un homme que l’on torture pour qu’il signe on ne sait quel document.

    Renouant avec l’inspiration de ses premiers films, notamment le toujours culte Omar Gatlato, — emblématique de la jeunesse algérienne du milieu des années 1970 —, Allouache montre une capitale dont les habitants ne s’aiment guère. C’est d’ailleurs ce que chante un groupe de musique qui répète sur l’un des toits du centre ville. Une capitale où les rapports humains sont empreints de tension, de défiance et de violence latente, où la moindre altercation peut mener à l’irréparable. Les Terrasses disent une vérité difficile à entendre. À Alger, et malgré la fin décrétée de la guerre civile qui a ensanglanté le pays de 1992 à 2002, la vie ne tient qu’à un fil : le frère tue le frère, le voisin souhaite la mort du voisin, les uns arnaquent les autres et le jeune se suicide parce qu’il n’en peut plus de ce qui l’entoure. De fait, la mort rode encore et elle n’est pas le fait du seul «  terrorisme résiduel  », expression consacrée pour désigner la persistance d’attentats et autres attaques menées par des groupes islamistes ayant refusé de déposer les armes.

    Effets à retardement de la «  sale guerre  »

    En ce sens, le film sonne comme une mise en garde qui fait froid dans le dos. Les prix du pétrole chutent — ce qui fait perdre au pays plusieurs dizaines de milliards de dollars et planer la menace d’une explosion sociale — et l’on n’en finit pas de s’interroger sur l’état de santé du président Abdelaziz Bouteflika et de la manière dont sera organisée sa succession. Le message du film est clair : il dit que les Algériens, jeunes ou pas, ont encore en eux les «  germes  » qui pourraient les pousser à s’entretuer de nouveau. En cela, cette fiction fait écho aux multiples cris d’alarme de médecins inquiets de voir que les effets de la «  sale guerre  », parmi lesquels l’existence de stress post-traumatiques, ne sont pas sérieusement pris en charge par les autorités.

    Mais il n’y a pas que le traitement clinique qui serait nécessaire. Affairisme, omniprésence du «  piston  », banditisme, désarroi, lâcheté des hommes face aux violences faites aux femmes et renoncement général sont les maux décrits par petites touches et par d’excellents dialogues en (vrai) arabe algérien où surnagent les délicieux emprunts faits encore et toujours à la langue française («  baba dispara  », mon père a disparu, dit ainsi l’un des personnages...). Et parmi ces maux, ceux-là même qui, d’une certaine façon ont déjà conduit l’Algérie au pire, Merzak Allouache met aussi en évidence la persistance du radicalisme religieux et du lavage de cerveau d’une partie de la jeunesse par des imams prompts à chanter les louanges du djihad. À cela s’ajoute une bigoterie mâtinée de superstitions diverses, un phénomène qui ne cesse de prendre de l’ampleur depuis les années 2000, et qui pousse par exemple une femme à consulter un charlatan, pseudo cheikh, pour régler ses problèmes de couple ou de santé.

    «  Alger la Blanche  » décatie

    Le film montre aussi la coexistence permanente du beau et du laid. D’un côté une baie splendide, une lumière méditerranéenne extraordinaire (ce n’est pas un mince exploit que de l’avoir restituée). De l’autre, une ville déglinguée, de plus en plus anarchique avec ses immeubles qui tombent en ruine, ses façades lépreuses, ses habitants déguenillés ou habillés sans goût, plongés dans une acculturation dont ils n’ont plus conscience, à l’image de leurs tee-shirts de marques occidentales contrefaites ou de ces antennes paraboliques omniprésentes. Le moche et le vulgaire semblent avoir pris possession d’une capitale dont la blancheur légendaire n’est, comme le dit un personnage, réhabilitée (du moins en partie) qu’à l’occasion de la visite d’un chef d’État étranger. Les Terrasses montre Alger qui souffre, abandonnée à son sort, à l’image d’une Casbah qui tombe en ruine et que, demain, certainement, des promoteurs immobiliers aujourd’hui en embuscade transformeront en un nouveau Dubai City avec ses tours de verre et d’acier et ses climatiseurs, symboles obligés de la modernité et de «  l’émergence  » économique. En regardant le film et ses plans sur la ville, on se dit que Merzak Allouache a aussi voulu figer les images d’une ville paradoxale dont le caractère décati forge aussi sa beauté et sa personnalité. Une sorte de dernier témoignage, livré au moment où un équilibre fragile précède la bascule vers un chaos définitif. Lequel, à l’image de ce qui se passe au Caire, obligera les maîtres du pays à ressortir des cartons les divers projets pour la construction d’une nouvelle capitale.

    La fête dans la tempête

    Faut-il pour autant désespérer d’Alger, de ses habitants et même de l’Algérie  ? Ce qui frappe dans Les Terrasses, c’est le refus du tragique grandiloquent, voire de la haine de soi dans laquelle excellent hélas quelques écrivains algériens de renom. Car la résistance est là. L’Algérois survit et se bat, bien qu’il procède lui-même de son propre accablement. Ainsi, les jeunes musiciens du film n’ignorent rien de leur environnement, ils s’y adaptent. Ils réfléchissent à la manière de pratiquer leur art et de résister à la marchandisation générale comme ces «  tentes du ramadan  », coûteux spectacles sponsorisés par de grandes entreprises privées ayant désormais pignon sur rue dans l’ex-économie du socialisme spécifique. Sur les terrasses délabrées, il y a aussi de nombreuses plantes vertes. Certes, les pots sont hideux et hétéroclites, les tiges malingres, mais elles poussent. Elles sont l’emblème d’une vie qui continue, symbolisée par un mariage fêté sur une terrasse par un petit concert, de chaabi, cette musique intrinsèquement algéroise à laquelle Allouache aime rendre hommage. La scène est d’ailleurs emblématique du film puisque le concert se déroule de nuit alors qu’il vente et que la pluie menace. La joie avant une nouvelle tempête  ?

    Akram Belkaid  12 juin 2015
     
     
    http://orientxxi.info/lu-vu-entendu/les-terrasses-de-merzak-allouache-chroniques-d-une-algerie-deglinguee,0934
  • "Palestine en vue" Premier festival du film palestinien en Rhône-Alpes

    "Palestine en vue" Premier festival du film palestinien en Rhône-Alpes

    Ce premier festival du film palestinien, initiative de la toute jeune association ERAP (échanges Rhône-Alpes Palestine), après avoir démarré sur Annecy en mai, se déroulera* du 3 au 12 juin dans une dizaine de villes de la région.

    Plus de vingt séances de cinéma avec dix films différents

    A travers ce festival, l’association souhaite faire connaître au public rhône-alpin la Palestine, sa société, ses problèmes quotidiens, sa culture et notamment la richesse de son art cinématographique.

    Ouverture du festival le 3 juin 2015 à 20h au Cinéma Comoedia – LYON

    Projection « Les Chebabs de Yarmouk » En présence de Monsieur l’ambassadeur Hael El Fahoum, d’Emad Burnat et du réalisateur Axel Salvatori-Sinz

    L’invité d’honneur du festival est Emad Burnat, agriculteur palestinien et cinéaste, Il est le premier palestinien nommé pour l’ Oscar du meilleur long métrage documentaire.

    Mais aussi, participeront aux débats Béatrice Guelpa (journaliste), Norma Marcos (Fragment d’une Palestine perdue), Shereen Suleiman (service culturel de la Mission de Palestine), Rachid Mashrawi (Letter from Al Yarmouk), Salvatori Sinz (Les Chebabs de Yarmouk), Amer Shomali (18 fugitives) liste non limitative ....

    Plus d’info

    http://www.france-palestine.org/Palestine-en-vue-Premier-festival-du-film-palestinien-en-Rhone-Alpes

  • Kurdes (Bretagne et diversité)

    Peuple kurde (Peuple kurde - A cheval sur plusieurs états)

    Les Kurdes sont aujourd'hui 35 millions, liés par une culture commune mais vivant écartelés entre quatre États : Turquie, Irak, Iran et Syrie, ainsi qu'à l'étranger. En effet, près de 2 millions d'entre eux ont dû émigrer, et se considèrent en exil, au sein de la diaspora kurde. L’aspiration à un État propre a toujours été très forte dans l’ensemble du Kurdistan et s'est maintenue en dépit de multiples répressions.

    Tous les Kurdes partagent des dialectes issus du kurde, langue indo-européenne de la branche iranienne, et une culture et une histoire communes.

    Seul le Kurdistan irakien jouit d'un statut autonome, partout ailleurs les revendications kurdes sont ignorées ou bafouées.

    Les Kurdes appartiennent au rameau iranien de la grande famille des peuples indo-européens. L'ère kurde est datée de 612 avant J.C, et ce sont les Mèdes qui fondent un empire, en Assyrie, Iran et Anatolie. Ce règne des Mèdes s'achèvera vers le milieu du VIème siècle av. J.C., mais leur religion et leur civilisation domineront l'Iran jusqu'à l'époque d'Alexandre le Grand. On est un peu dans le flou sur ce passé lointain-

    Après avoir opposé une résistance farouche aux invasions arabo-musulmanes, les Kurdes finirent par se rallier à l'islam, sans pour autant se laisser arabiser. Cette résistance s'étala sur près d'un siècle.

    A la faveur de l'affaiblissement du pouvoir des califes, les Kurdes qui jouaient déjà un rôle de premier plan dans le domaine des arts, de l'histoire et de la philosophie, commencent à affirmer dès le milieu du IXème siècle leur propre puissance politique. Mais le cours de l'histoire est bouleversé par les invasions massives des peuplades déferlant des steppes de l'Asie centrale. Puis ce sont les invasions turco-mongoles du XIIIème siècle.

    Dans la deuxième moitié du XVème siècle le pays kurde va prendre forme comme une entité autonome, unie par sa langue, sa culture et sa civilisation mais politiquement morcelée en une série de principautés. Cependant, la conscience d'appartenir à un même pays est vive, au moins parmi les lettrés.

    Au début du XVIème siècle le pays kurde devient l'enjeu principal des rivalités entre les empires ottoman et perse. Placés devant le choix d'être un jour ou l'autre annexés par la Perse ou d'accepter formellement la suprématie du sultan ottoman en échange d'une très large autonomie, la plupart des dirigeants kurdes optèrent pour cette seconde solution. Ce statut particulier assura au Kurdistan près de trois siècles de paix.

    La société kurde aborda la Première Guerre Mondiale divisée, décapitée, sans projet collectif pour son avenir. En 1915, les accords franco-britanniques dits de Sykes-Picot prévoyaient le démembrement de leur pays.

    Le clivage s'est accentué au lendemain de la défaite ottomane face aux Puissances Alliées, en 1918. Le Traité International de Sèvres  de 1920, qui préconisait la création sur une partie du territoire du Kurdistan d'un Etat kurde, restera cependant lettre morte. Le 24 juillet 1923, un nouveau traité fut signé à Lausanne, qui consacrait l'annexion de la majeure partie du Kurdistan au nouvel Etat turc. Auparavant, la France avait annexé à la Syrie, placée sous son mandat, deux provinces kurdes. Le Kurdistan iranien vivait en état de quasi-dissidence par rapport au pouvoir central persan. Restait encore en suspens le sort de la province kurde de Mossoul, très riche en pétrole.

    Ainsi fin 1925, le pays des Kurdes, connu depuis le XIIème siècle sous le nom de "Kurdistan", se trouvait partagé entre 4 Etats: Turquie, Iran, Irak et Syrie. Et pour la première fois de sa longue histoire, il allait être privé même de son autonomie culturelle.

    Victime de sa géographie, de l'Histoire et aussi sans doute du manque de clairvoyance de ses propres dirigeants, le peuple kurde a été sans doute la population qui a payé le plus lourd tribut, qui a souffert le plus du remodelage de la carte du Proche-Orient.

    Extraits d'une conférence de Kendal Nezan, Président de l'Institut kurde de Paris.

      Peuple kurde - A cheval sur plusieurs états

    Les Kurdes sont aujourd'hui 35 millions, liés par une culture commune mais vivant écartelés entre quatre États : Turquie, Irak, Iran et Syrie, ainsi qu'à l'étranger. En effet, près de 2 millions d'entre eux ont dû émigrer, et se considèrent en exil, au sein de la diaspora kurde. L’aspiration à un État propre a toujours été très forte dans l’ensemble du Kurdistan et s'est maintenue en dépit de multiples répressions.

    Tous les Kurdes partagent des dialectes issus du kurde, langue indo-européenne de la branche iranienne, et une culture et une histoire communes.

    Seul le Kurdistan irakien jouit d'un statut autonome, partout ailleurs les revendications kurdes sont ignorées ou bafouées.

    Les Kurdes appartiennent au rameau iranien de la grande famille des peuples indo-européens. L'ère kurde est datée de 612 avant J.C, et ce sont les Mèdes qui fondent un empire, en Assyrie, Iran et Anatolie. Ce règne des Mèdes s'achèvera vers le milieu du VIème siècle av. J.C., mais leur religion et leur civilisation domineront l'Iran jusqu'à l'époque d'Alexandre le Grand. On est un peu dans le flou sur ce passé lointain-

    Après avoir opposé une résistance farouche aux invasions arabo-musulmanes, les Kurdes finirent par se rallier à l'islam, sans pour autant se laisser arabiser. Cette résistance s'étala sur près d'un siècle.

    A la faveur de l'affaiblissement du pouvoir des califes, les Kurdes qui jouaient déjà un rôle de premier plan dans le domaine des arts, de l'histoire et de la philosophie, commencent à affirmer dès le milieu du IXème siècle leur propre puissance politique. Mais le cours de l'histoire est bouleversé par les invasions massives des peuplades déferlant des steppes de l'Asie centrale. Puis ce sont les invasions turco-mongoles du XIIIème siècle.

    Dans la deuxième moitié du XVème siècle le pays kurde va prendre forme comme une entité autonome, unie par sa langue, sa culture et sa civilisation mais politiquement morcelée en une série de principautés. Cependant, la conscience d'appartenir à un même pays est vive, au moins parmi les lettrés.

    Au début du XVIème siècle le pays kurde devient l'enjeu principal des rivalités entre les empires ottoman et perse. Placés devant le choix d'être un jour ou l'autre annexés par la Perse ou d'accepter formellement la suprématie du sultan ottoman en échange d'une très large autonomie, la plupart des dirigeants kurdes optèrent pour cette seconde solution. Ce statut particulier assura au Kurdistan près de trois siècles de paix.

    La société kurde aborda la Première Guerre Mondiale divisée, décapitée, sans projet collectif pour son avenir. En 1915, les accords franco-britanniques dits de Sykes-Picot prévoyaient le démembrement de leur pays.

    Le clivage s'est accentué au lendemain de la défaite ottomane face aux Puissances Alliées, en 1918. Le Traité International de Sèvres  de 1920, qui préconisait la création sur une partie du territoire du Kurdistan d'un Etat kurde, restera cependant lettre morte. Le 24 juillet 1923, un nouveau traité fut signé à Lausanne, qui consacrait l'annexion de la majeure partie du Kurdistan au nouvel Etat turc. Auparavant, la France avait annexé à la Syrie, placée sous son mandat, deux provinces kurdes. Le Kurdistan iranien vivait en état de quasi-dissidence par rapport au pouvoir central persan. Restait encore en suspens le sort de la province kurde de Mossoul, très riche en pétrole.

    Ainsi fin 1925, le pays des Kurdes, connu depuis le XIIème siècle sous le nom de "Kurdistan", se trouvait partagé entre 4 Etats: Turquie, Iran, Irak et Syrie. Et pour la première fois de sa longue histoire, il allait être privé même de son autonomie culturelle.

    Victime de sa géographie, de l'Histoire et aussi sans doute du manque de clairvoyance de ses propres dirigeants, le peuple kurde a été sans doute la population qui a payé le plus lourd tribut, qui a souffert le plus du remodelage de la carte du Proche-Orient.

    Extraits d'une conférence de Kendal Nezan, Président de l'Institut kurde de Paris.

    Et aujourd'hui ?

    De nombreux épisodes guerriers se sont succédé au cours du siècle dernier : révoltes dans les années 30, république du Kurdistan éphémère en 1946, instabilité irakienne dans les années 60, coups d'état, années 80 marquées par la guerre irako-iranienne. L'état irakien de Sadam Hussein va violemment vouloir éradiquer la question kurde : destruction de 90% des villages, internement d'1,5 million de civils kurdes, usage d'armes chimiques à Halabja, ville martyre du Kurdistan. Deux millions de Kurdes vont se réfugier dans le Kurdistan irakien autonome, sous l'égide des Nations Unies.

    Autre trajectoire pour les Kurdes de Turquie. La résistance nationale kurde fut très discrète jusqu'à l'émergence du PKK, Parti des Travailleurs de Abdullah Öcalan, en 1978. La lutte armée va reprendre dès 1984, s'est poursuivie dans les années 1990, puis contre les peshmergas irakiens en 1992-1993. Après l'arrestation d' Öcalan, en 1999, le parti décida de chercher une solution politique dans le cadre d'une Turquie démocratique. Ce n'est toujours pas choses faite, et les emprisonnements arbitraires, y compris d'élus kurdes légitimes sont monnaie courante. Partis dissous, représailles, arrestations et déportations y compris sur le territoire européen, assassinats comme en janvier 2013, autant d'épisodes sombres qui laissent à penser que la question kurde est loin d'être résolue.

    En Iran, les Kurdes se sont vus déclarer la guerre par l'Ayatollah Khomeiny en 1979. Les leaders kurdes du PDK-Iran vont être assassinés. Un dialogue dit constructif a repris par la suite, mais c’est pourtant en Iran que la situation des Kurdes reste la plus dramatique.

    Avec ses deux à trois millions de Kurdes (peut-être plus, peut-être moins), le Kurdistan syrien, appelé Kurdistan occidental (en kurde : Kurdistana Rojava), deviendra-t-il une réalité géographique, politique et économique ? A l’image du Kurdistan oriental, devenu province fédérale du Kurdistan irakien - économiquement et politiquement stable. Mais le conflit en cours en Syrie a bien d’autres enjeux. Jusque lors, une partie des kurdes syriens n’ont pas la nationalité syrienne et sont donc des « sans-papiers ».

    Les Kurdes parlent des dialectes proches les uns des autres, tous issus du kurdelangue indo-européenne de la branche iranienne: le sorani au Kurdistan du Sud et de l'est, le kurmandji  dans les quatre parties, le zazaki au Kurdistan du Nord, et d'autres dialectes sont parlés au Kurdistan tels que le lori, le laki, le gorani, etc. Comme une conséquence de la division du Kurdistan entre plusieurs Etats, la langue kurde est écrite en trois alphabets distinct: latin, cyrillique, arabe. La majorité des Kurdes est sunnite (80 %), mais il existe d'autres croyances tels que l'alévisme, le yézidisme, le zoroastrisme, le christianisme, le judaïsme (actuellement en Israël) et dans une plus faible proportion le chiisme.

    Et côté cinéma ?

    Le plus connu des cinéastes kurdes, Yilmaz Güney, qui filme la Turquie des années 60 et 70, dépeint les Kurdes sans jamais les nommer, censure oblige, dans un cinéma de la marginalité qui met aussi en scène les femmes et les couches sociales déclassées.
    Yol, Le troupeau, Elégie, Espoirrestent des chefs-d'œuvre.

    La double évoultion, régionalisation de la question kurde et constitution d'une diaspora kurde semblent être à la base d'une nouvelle représentation artistique des Kurdes.
    Cinq grands films illustrent cette quête : Beko de Nizamettin Ariç, Kurde de Turquie, Un temps pour l'ivresse des chevaux du Kurde iranien Bahman Ghobbadi, Tableau noir de l'iranienne Samira Makhmalbaf, Vive la mariée... et Passeurs de rêves de Hiner Saleem.
    Il faut citer aussi le Kurde syrien Mano Khalil, et parmi les talents confirmés aujourd'hui, le Kurde de Turquie Kazim Öz.
    La diaspora kurde a établi un important festival de films kurdes à Londres.

    Notes cinéphiles d'après Hamit Bozarslan - 2003

    Quelques pistes bibliographiques kurdes...

    http://www.bretagne-et-diversite.net/fr/peuples/kurdes/

     

  • Berbères (Bretagne et diversité)

    Peuples berbères

    (Peuples berbères - Principales zones berbérophones)

    Les Berbères, ou Imazighen, sont présents à l'heure actuelle dans une dizaine de pays de l'ensemble Maghreb-Sahara-Sahel :

    Maroc, Algérie, Tunisie, Libye, Égypte, ainsi que, pour les Touaregs, Niger, Mali, Burkina-Faso et Mauritanie. Mais l'Algérie et le Maroc sont, de loin, les deux pays qui comptent les populations berbérophones les plus importantes, près de 20 millions. Signe fort de l'identité berbère, la langue berbère est riche d'une tradition orale qui a su intégrer les médias modernes. De plus, la renaissance volontariste de l'alphabet traditionnel, le tifinagh, a permis de suppléer à la mémoire collective... Confrontés à l'arabisation de leurs territoires, les Berbères résistent de mille façons, et peuvent encore modeler le visage du Maghreb de demain.

    Les berbérophones

    L'évaluation du nombre de berbérophones est une question difficile et controversée car il n'existe pas dans les pays concernés de recensements linguistiques systématiques et fiables [...] Pourtant, si l'on soumet à la critique l'ensemble des chiffres avancés par les diverses sources, depuis les débuts de la présence coloniale française jusqu'à nos jours, on peut raisonnablement estimer les berbérophones à :


    – environ 25 % de la population en Algérie, soit entre 7 et 8 millions
    – environ 40 % de la population au Maroc, soit 12 à 13 millions

    Au Maroc, la berbérophonie est répartie en trois grandes zones dialectales qui couvrent l'ensemble des régions montagneuses : au nord, le Rif avec le dialecte tarifit ; au centre, le Moyen-Atlas et une partie du Haut-Atlas avec le dialecte tamazight ; au sud/sud-ouest – Haut-Atlas, Anti-Atlas et Sous –, le domaine chleuh avec le dialecte tašelhit.

    En Algérie, les principales régions berbérophones sont la Kabylie et les Chaouias de l'Aurès, et de petits îlots résiduels, de faible importance, excepté le Mzab.

    Le troisième et dernier grand ensemble berbérophone est constitué par les populations touarègues, à cheval sur plusieurs pays à travers la zone saharo-sahélienne : principalement le Niger et le Mali. Les autres pays : Algérie, Libye, Burkina-Faso comptent des effectifs touaregs plus modestes. L'ensemble des populations touarègues avoisine cependant le million d'individus.

    Le reste de la berbérophonie est constitué par des isolats, disséminés entre Tunisie, Sud de la Mauritanie (Zenaga), Égypte dans l'oasis de Siwa et Lybie. Du fait de l'exode rural, il existe de très consistantes communautés berbérophones dans les principales villes du Maghreb. Mais le processus a touché aussi l'Europe, notamment la France, où l'immigration berbère est très ancienne et numériquement considérable : les Kabyles à eux seuls y représentent sans doute un bon million de personnes.

    Unité et diversité de langue berbère

    La langue berbère se présente donc actuellement sous la forme d'un nombre élevé de « dialectes », c'est-à-dire de variétés régionales, répartis sur une aire géographique immense et souvent très éloignés les uns des autres. Les échanges linguistiques entre les différents groupes berbérophones sont faibles en raison même de ces distances ; ce ne sont que les mouvements de populations récents et les médias modernes, avec la radio, les disques, les cassettes, qui ont rétabli le contact. [...]

    On a parlé de berbérophones et de berbérophonie car, à l'heure actuelle, le critère le plus évident, le plus indiscutable d'identification des populations berbères est la langue. Non qu'il n'y ait d'autres traits socio-culturels distinctifs – une tradition orale spécifique, un patrimoine culturel, des particularités d'organisation sociale… – mais tous ces autres paramètres ont un pouvoir discriminant moins net.

    Ces berbérophones, identifiés par une pratique linguistique spécifique, sont de nos jours démographiquement minoritaires parce que le Maghreb a connu depuis le Moyen Âge un lent processus d'arabisation linguistique. Le fond du peuplement maghrébin est donc d'origine berbère : l'immense majorité des arabophones actuels ne sont que des Berbères arabisés depuis des dates plus ou moins reculées. Mais au niveau des réalités socio-culturelles présentes, il est évident que la berbérité, la conscience d'être Berbère est liée à la berbérophonie et ne concerne plus qu'une minorité, importante, de la population de ces pays [...]

    L'écriture berbère : tifinagh et libyque

    Les Berbères possèdent une écriture alphabétique consonantique qui leur est propre depuis l'Antiquité. Son utilisation a perduré chez les Touaregs qui la dénomment tifinagh. Chez eux, cette écriture a des fonctions essentiellement ludiques et symboliques ; elle n'a pas servi à fixer la mémoire historique ou la littérature de ce groupe [...]

    Une tradition orale riche et diverse

    Les Berbères ont et ont toujours eu une tradition littéraire très vigoureuse et diversifiée : poésie, contes, légendes, devinettes et énigmes… En fait, dans les sociétés berbères traditionnelles, tous les moments de la vie, quotidiens ou exceptionnels, sont ponctués par la littérature, poésie, chants, contes… [...]

    La quête identitaire berbère

    Mais la clef de voûte, l'inspiration permanente est indiscutablement la quête identitaire. Recherche du moi individuel et du nous collectif face à l'arabité et à l'arabisme négateur, face à l'Occident aussi, elle prend des formes diverses : quête mythologique, plutôt désespérée ou parcours de combat [...]

    D'après Salem Chaker, professeur à l'INALCO, Directeur du centre de recherche berbère.

    Et côté cinéma ?

    La figure du Berbère a d'abord irrigué le cinéma colonial abondant, plus de 250 films tournés, qui prévaut jusqu'aux indépendances. Fictions, imaginaire et mythes comme pour L'Atlantide de Jacques Feyder (1921), Touaregs au coeur de La croix du sud d'André Hugon (1931) ou Chleuhs de l'Atlas dans Itto de Jean Benoît Lévy et Marie Epstein (1934).

    Ensuite, on trouvera des films à caractère ethnologique ( Le rite du ligoté de Paul Pascon, Airs en terre berbère de Izza Genini ) ou des films historiques. Mais l'inspiration viendra aussi de l'adaptation d'auteurs comme Mouloud Mammeri, dans L'opium et le bâton de Ahmed Rachedi, La colline oubliée de Abderrahmane Bouguermouh. La montagne de Baya de Azzedine Meddour remet en scène des traditions ancestrales, Machaho de Belkacem Hadjaj revient au monde rural kabyle, La maison jaune de Amor Hakkar nous ramène dans les Aurès...

    En 1994, le Festival de Douarnenez dédie son éditions aux Berbères

    Aujourd'hui, à Agadir au Maroc, se tient ISSNI N' OURGH, le  festival international du film amazigh (8 éditions) : http://www.festivalissninourgh.com/

    Enfin de nombreux portraits de musiciens, leaders, ou artistes berbères émergent ces dernières années. A signaler aussi de nombreux festivals de cinéma amazigh, qui ne sont pas encore très confirmés et des expériences de formations plus riches de promesses, comme à Béjaïa en Kabylie.

    Quelques repères bibliographiques :

    http://www.bretagne-et-diversite.net/fr/peuples/berberes/

     

  • Bretagne et diversité: Près de 400 films emblématiques de la diversité culturelle dans le monde (BED)

    Peuple palestinien

    Peuple palestinien - Territoires palestiniens et camps de réfugiés

    L’histoire de la Palestine pourrait débuter avec Canaan ou la Bible, la conquête romaine ou les Evangiles, les Byzantins ou la conquête arabe, les Croisades ou Saladin, ou encore l’Empire ottoman. On peut aussi avancer qu’elle ne peut être saisie qu’à travers les trois religions monothéistes (judaïsme, christianisme, islam). On peut encore l’aborder à partir du conflit permanent entre la vallée du Nil et celle de l’Euphrate, entre deux grandes civilisations, l’Egypte pharaonique d’un côté, Sumer et Babylone de l’autre. Toutes ces entrées sont possibles pour raconter la Palestine. Mais toutes disent que les « commencements » au sens de l’instant zéro, n’existent pas en réalité. Elias SANBAR

    Les siècles passés 

    Commençons donc par la Haute Antiquité, où la terre de Palestine était déjà une région d’échanges et de convoitises. Les Philistins, d’où vient le nom « palestinien », se sont fixés au 12ème siècle avant J-C, sur la bande côtière du sud-ouest de la terre de Canaan, c'est-à-dire dans une région longeant la Méditerranée depuis l'actuelle bande de Gaza jusqu'à Tel-Aviv et Jaffa.


    Au 1er siècle avant J-C, au moment de la formation du christianisme, les Romains conquirent la Palestine, dont la religion officielle était le judaïsme.
    Pendant la période byzantine, du 4ème au 7ème siècle après J-C, la Palestine apparut comme « la terre des Chrétiens ».


    Au 7ème siècle, après la victoire des armées arabes, ses habitants se convertirent peu à peu à l’islam. La soif de pouvoir de l’Eglise de Rome favorisa le développement des Croisades, dont l’un des buts était la reconquête du tombeau du Christ. C’est parce que cette région de la Méditerranée a toujours été une zone de passages et d’échanges économiques, au croisement de l’Orient et de l’Occident, que toutes les religions s’y sont rencontrées et ont pu s’y développer.


    A partir du 16ème siècle, la Palestine fut dans l’empire Ottoman, basé en Turquie.


    Vers 1900, elle comptait près de 600 000 habitants, surtout musulmans, avec 10% de Chrétiens et 3% de Juifs. C’était un pays essentiellement rural cultivant aussi bien des produits destinés à la consommation domestique, que d’autres, emblématiques, exportés dans tout le Moyen-Orient : huile d’olive, savon de Naplouse, oranges de Jaffa, agrumes… Des villes comme Jaffa, Haïfa et surtout Jérusalem connurent un important développement.


    C’est la preuve que le slogan « une terre sans peuple pour un peuple sans terre », avancé par les pionniers du sionisme au moment de leur installation, qui laissait entendre que la Palestine était inhabitée et qui niait ainsi l'existence d'une culture palestinienne distincte, n’est pas fondé.

    L’histoire contemporaine de la Palestine 

    Elle se confond malheureusement avec celle du « conflit » qui débute à la fin du XIXème siècle quand Théodore Herzl fonde le mouvement sioniste en Europe. Dans les premières années du XXème siècle, au moment de la montée des nationalismes et de l’apparition des premiers pogroms en Russie, on assiste à la naissance d’un sentiment antisémite qui entraîne la création, par des intellectuels, d’une «identité juive ». En même temps, au Moyen-Orient, se développe un mouvement nationaliste arabe (y compris un sentiment national palestinien) qui souhaite se séparer des Turcs.


    Après la 1ère guerre mondiale, tout le Moyen-Orient est placé sous la tutelle de la Grande-Bretagne et de la France. En 1916, M.Sykes et F.Georges-Picot se partagent le « butin ». Pour la France : le Liban et la Syrie, pour les Britanniques : l’Irak, la Palestine et l’actuelle Jordanie. En 1917, la déclaration Balfour prévoit que « le gouvernement de Sa Majesté envisage favorablement l’établissement en Palestine d’un foyer national pour le peuple juif». Avec l’arrivée au pouvoir de Hitler, l’antisémitisme se renforce et à la fin de la seconde guerre mondiale, les Juifs sont poussés en masse vers la Palestine. Ses habitants ont à faire face à la fois à la colonisation britannique et à la colonisation sioniste qui, dès le début, vise, leur départ, en organisant une politique délibérée et massive de rachat des terres. Les Palestiniens, chassés de chez eux se révoltent. Les organisations sionistes établissent des colonies qu’ils cultivent de manière collective dans les kibboutz.

    La création d’Israël

    Aucun compromis n’est trouvé quand éclate la 2nde guerre mondiale. La Grande Bretagne décide de porter l’affaire devant l’ONU qui propose, en 1947, un plan de partage des territoires. Alors que les Juifs représentent moins de 30% de la population et ne possèdent que 6,5% des terres, l’état juif se voit attribuer 56,5% du territoire. Le mouvement sioniste engage une politique de terreur qui débouche sur la création de l’état d’Israël en 1948. De nombreux massacres sont perpétrés.

    Les survivants, terrorisés, s’enfuient, emportant avec eux la clé de leur maison, car ils espèrent revenir bientôt. C’est la Nakba (la catastrophe).

    800 000 Palestiniens, sur une population de 1,4 million à la veille de 1948, sont expulsés. 151 000 demeurent en Israël, et les 450 000 habitants de Gaza et de la Cisjordanie « ne sont pas déplacés mais détachés de leur patrie ». Les autres s’installent dans les autres pays arabes : Liban, Syrie, Jordanie, où ils ont un statut de réfugiés, soumis à des régimes plus ou moins coercitifs. Ils sont des « porteurs de pays » et reconstituent dans les camps leurs territoires perdus, perpétuant leurs us et coutumes, véritable paradoxe d’un mouvement national traditionnel dans ses mœurs et révolutionnaire dans son idéologie politique.


    En 1950, est créée l’UNRAW, une agence de l’ONU chargée de venir en aide aux populations palestiniennes déplacées. Sa mission est provisoire puisqu’adossée à la fameuse résolution 194, votée à l’ONU, qui prévoit le « droit au retour ».


    Au lendemain de la proclamation de l’Etat d’Israël, les Palestiniens, ne pouvant accepter les propositions de partage qui leur sont faites, s’organisent pour reprendre leur destin en mains. C’est la première guerre israélo-arabe. Lors de l’armistice, en 1949, Israël est en possession de 78% du territoire et les expulsions de Palestiniens se poursuivent. Dès lors de petits groupes de résistants commencent à lancer des attaques contre l’Etat d’Israël. En 1957, un groupe de combattants, parmi lesquels Yasser Arafat, décide de réunir tous ces résistants, et fonde le Fatah, d’abord clandestin.


    En 1967, Israël lance une nouvelle guerre, connue sous le nom de « guerre des six jours ». Plus de 300 000 Palestiniens sont encore exilés et le conflit prend une dimension internationale. L’ONU adopte une nouvelle résolution qui confirme les frontières de 48 et reconnaît aux Palestiniens le droit au retour dans leurs villes et villages, mais sans en préciser la date. Les colons juifs refusent de quitter leurs maisons.


    Cette défaite renforce l’Organisation de Libération de la Palestine (OLP) créée quelques années auparavant par le Président égyptien Nasser, et Yasser Arafat est élu Président de l’OLP. Après des années noires, la Résistance palestinienne est dans l’impasse et pour prouver qu’elle n’a pas disparu, elle mène des actions spectaculaires : prise d’otages, détournements d’avions, etc… Elias Sanbar écrit : « L’image positive du Palestinien se dévoie : le fedayin masqué, qui gardait l’aura du résistant, devient le terroriste cagoulé, preneur d’otages à Munich. La cause palestinienne en sera marquée.  Des années durant, les Palestiniens essaieront, par leur retour à un combat légitime, par leur adhésion plus tard à une paix négociée, de se défaire de cette accusation d’être « un peuple terroriste.»

    Yasser Arafat et l’Autorité palestinienne

    Malgré tout, le nouveau leader palestinien obtient d’importants succès diplomatiques reconnaissant les droits légitimes de son peuple et la représentativité de l’OLP, auprès de Ligue arabe, puis de l’ONU et de l’Europe. « Tout s’est construit surtout à l’extérieur de la Palestine et c’est encore à l’extérieur que la résistance palestinienne livre ses combats contre l’armée israélienne qui envahit le Liban en 1982 pour en chasser l’OLP qui s’installe alors à Tunis ». En 1988, les Palestiniens de Cisjordanie et de Gaza organisent une révolte généralisée contre l’occupant : c’est l’Intifada. Ce cri d’un peuple revendiquant son indépendance est repris par le Conseil national palestinien à Alger quelques mois plus tard qui proclame la création d’un Etat palestinien. La Conférence de Madrid en 1991, les accords d’Oslo en 1993, la déclaration européenne de 1999 et la résolution 1397 du Conseil de sécurité consacrent cette reconnaissance de l’identité palestinienne. La reconnaissance du pays a été confirmée par l’admission de la Palestine à l’UNESCO en 2011 et à l’Assemblée générale de l’ONU en 2012.
    Même si aucune des résolutions de l’ONU concernant Israël n’a été appliquée depuis... personne ne peut plus nier l’existence de la Palestine et des Palestiniens.

    La naissance du Hamas

    Issu du mouvement des Frères musulmans, le Hamas a essaimé dans tout le monde arabe. En Palestine, il a été fondé en 1987, après l’Intifada. Ne reconnaissant pas l’Etat d’Israël, il est opposé aux accords d’Oslo et prône la lutte armée, argument utilisé par Israël pour rompre le dialogue avec l’Autorité palestinienne. En 2006, il remporte les élections législatives et entre au gouvernement de l’Autorité palestinienne, puis prend le contrôle de Gaza. La 2ème Intifada éclate en 2000 et cette fois, elle est armée. Si la 1ère Intifada avait débouché sur un espoir, la seconde le referme. Elle a eu pour conséquences l’accélération de la colonisation et la construction du Mur dit de « séparation », devenu la matérialisation d’un projet d’annexion, par une société israélienne elle-même dans l’impasse.

    Les rêves de paix d’Alain Gresh

    (Directeur adjoint du Monde diplomatique)
    exprimés dans son ouvrage : « De quoi la Palestine est-elle le nom ? »


    « Il est facile de résumer l’état du conflit en Palestine : une impasse meurtrière alimentée par les haines et les peurs, une injustice insupportable cachée sous « l’indifférence de ceux qui ne sont pas concernés ». La seule solution qui apparaissait jusque-là réaliste, deux états vivant côte à côte, s’éloigne à la vitesse à laquelle s’étend la colonisation en Cisjordanie et à Jérusalem.
    Si l’on accepte cette réalité – la présence sur la terre de Palestine de deux peuples -, il faut en tirer les conséquences : la solution ne peut être imposée par l’une des deux parties ; elle nécessite un combat commun pour un projet commun. Projet chimérique ? Pas plus que le pari de l’ANC sud-africain...Il ne s’agit pas ici de fixer des contours précis d’un dénouement idéal, qui ne peut être dessiné que par les protagonistes, mais plutôt de réfléchir sur la voie à emprunter. »

     

    Et côté cinéma ?

    Un excellent festival, Israéliens, Palestiniens, que peut le cinéma ? né sous l’impulsion de Janine Euvrard se tient à Paris chaque année depuis 2003, et a donné naissance à un livre éponyme. Depuis leur aîné Michel Khleifi, les Palestiniens ont pris leur image en charge et leurs réalisateurs sont prolifiques : Rashid Masharawi, Azza el Haszan, Elia Suleiman... travaillant aux côtés de leurs confrères israëliens : Elia Suleiman, Assi Dayan, Amos Gitaï ou Avi Mograbi ... ou de la cinéaste juive Simone Bitton.

    Contribution de Monique Prévost, avec Isabelle Tuil-Tordjman.

    Bibliographie succinte

    • Israéliens, Palestiniens, que peut le cinéma ? de Janine Halbreich-Euvrard , Ed. Michalon
    • De quoi la Palestine est-elle le nom ? d’Alain Gresh, Ed. Actes Sud
    • Dictionnaire amoureux de la Palestine de Elias Sanbar, ed.Plon
    • La Palestine expliquée à tout le monde de Elias Sanbar, ed.Seuil
    • Atlas des Palestiniens, ed. Autrement
    • Salaam Palestine de Bruno Pilorget, Marc Abel et Véronique Massenot, un carnet de voyages illustré
    • Le site de France-Palestine http://www.france-palestine.org/

    http://www.bretagne-et-diversite.net/fr/peuples/palestiniens/

  • Notre camarade tunisienne Ahlem Belhadj (A l'encontre.ch)

    Ahlem Belhadj, médecin, pédopsychiatre, professeure à l'Université de Tunis, inscrit le rôle des femmes dans le processus de changement en Tunisie.

    Cette intervention est faite dans un atelier qui faisait partie intégrante du Forum international organisé les 20, 21, 22 mai 2015 à Lausanne.

    Celles et ceux qui regarderont cette vidéo seront attentifs à une intervention du syndicaliste Nizar Amami, député du Front populaire. Il répond en arabe à une question. L'ensemble des dizaines d'interventions de ce Forum seront disponibles sous peu. Rédaction A l'Encontre

    http://alencontre.org/

  • Gens de Gaza

  • Arabie Saoudite. Le rap des travailleurs immigrés pakistanais (Courrier International)

     

    “Je n'ai pas peur du kafil.”

    C'est le refrain de cette chanson qui met en scène la vie des travailleurs immigrés pakistanais en Arabie Saoudite, et qui fait un tabac sur Internet. Chaque immigré est en effet rattaché à un kafil (sponsor ou tuteur) saoudien dont il est presque entièrement dépendant. Ici, le kafil apparaît au début de la vidéo : “Ah, bien sûr, c'est pour que tu regardes la télé que je t'ai fait venir du Pakistan”, crie-t-il à la face de son domestique. Et celui-ci de répondre en chantant dans un arabe matinée d'ourdou : “C'est moi qui porte tout sur mes épaules. [...] Qui fait les routes ? Qui enlève les ordures ? Les Saoudiens oublient qui conduit les taxis. [...] Je n'ai pas peur du kafil.” En Arabie Saoudite, comme dans tous les pays du Golfe, les Pakistanais, Indiens et Bangladeshis constituent la majorité des immigrés, souvent chargés des tâches les plus ingrates.

    La vidéo a été produite par l'entreprise de médias Tilfaz11 (Télévison11), fondée en 2009 par quatre jeunes Saoudiens, explique le site saoudien Akhbar Al-Saoudiya. Visionnée plus de deux millions de fois, elle a donné lieu à des détournements, comme cette vidéo qui illustre la vision de nombre de Saoudiens qui considèrent qu'en réalité, les immigrés ont la vie belle et abusent de la confiance de leur maître. Publié le 20/04/2015 - 14:31

    http://www.courrierinternational.com/video/arabie-saoudite-le-rap-des-travailleurs-immigres-pakistanais